Les banquiers suisses entrouvrent leurs coffres
PETIT à petit, la banque helvétique reconnaît son rôle de plaque tournante dans le pillage économique organisé voici un demi-siècle par le nazisme allemand. Au premier rang des victimes de cette spoliation planifiée, les familles juives allemandes - soit qu’elles aient placé leurs patrimoines dans des banques « neutres », soit que ceux-ci aient été saisis au cours de la mise en oeuvre de « l’aryanisation » économique - mais aussi de familles juives de pays occupés, par exemple la Pologne. Une étape vient d’être franchie dans cette indispensable oeuvre de clarté : les banques suisses ont accepté de donner accès à leurs archives aux organisations juives pour retrouver les comptes juifs en déshérence, a déclaré vendredi le président de l’Agence juive, organisme paragouvernemental israélien, Avraham Burg.
M. Burg, qui a participé jeudi à Zurich à une réunion entre les représentants de l’Association suisse des banquiers et d’une commission dirigée par l’ancien président de la Réserve fédérale américaine Paul Volcker, a affirmé à la radio : « Les comptables que nous avons engagés vont pouvoir contrôler les banques en ayant accès à leurs archives. » Au passage, il s’est déclaré « étonné par l’ampleur de l’opposition des Suisses à un examen de conscience sur leur histoire durant la Seconde Guerre mondiale », rappelant qu’au cours d’une première enquête menée en 1963 sur les avoirs déposés par les juifs avant et pendant la guerre, seules vingt-six banques sur les cinq cents en activité en Suisse « avaient daigné répondre aux questionnaires qui leur avaient été envoyés ».
Précaution prise par la Commission fédérale des banques (CFB) : ses auditeurs seront liés par le secret bancaire. Surtout s’agissant des « données relatives à l’identité de clients ». Et la CFB de marteler : « Les réviseurs (qui effectuent les audits) ne devront pas divulguer à des tiers, y compris au comité Volcker, des données relatives à l’identité de clients particuliers bénéficiant de la protection du secret bancaire », même si elle-même a « accès, si nécessaire, à de telles données ».
Mis en place conjointement par les organisations juives mondiales et l’Association suisse des banquiers (ASB), le comité Volcker a mandaté trois sociétés d’audit suisses pour qu’elles enquêtent auprès des banques. Les sociétés Arthur Andersen, KPMG Peat Marwick et Price Waterhouse ont été désignées à l’occasion d’une réunion du comité jeudi et vendredi à Zurich.
Exemple donné par Shraga Elam, militant pacifiste israélien, dans une interview au journal suisse « Gauchebdo », organe du Parti suisse du travail : « Le vice-directeur de la Reichsbank, Emil Puhl, a rencontré en avril 1945 les banquiers suisses afin de régler le transfert en Suisse de plusieurs millions de marks. Les déclarations ultérieures de Puhl qui, à l’époque, ont plongé la Suisse dans un grand embarras, n’ont pas eu de suite. (...) Il est manifeste que les USA ont laissé une grande marge de manoeuvre à la Suisse dans les négociations d’après-guerre sur les avoirs nazis. Cette attitude s’explique par l’émergence de la guerre froide : les USA ne voulaient absolument pas accélérer les recherches d’avoirs nazis dans les pays neutres comme la Suisse ou la Suède »...
JEAN CHATAIN.
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Ecrit le 30 nov.06, 05:48-
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