Jean Moulin a écrit :Nous avons ici la première trace de cette littérature rabbinique, célèbre dès le temps de Jésus-Christ (Matthieu 14.2), qui a crû de siècle en siècle comme un champignon sur le sol de la révélation, pour finir par le recouvrir et le cacher tout entier aux regards du peuple.
il est certain que c'est ainsi que procède la littérature rabbinique, par commentaires, puis commentaires de commentaires, puis commentaires de commentaires de commentaires, etc. Par contre, cette littérature ne vient jamais remplacer le texte de base, elle ne le "recouvre" donc pas. Considérer de plus que cette littérature ait "caché" la révélation est une interprétation évidemment chrétienne, et je dirais d'un christianisme qui ne sent pas très bon. De plus, ce n'est pas ce dont il s'agit dans ce verset, il ne s'agit pas d'écriture de commentaires, mais de passage de l'oral à l'écrit de la Loi elle-même.
Jean Moulin a écrit :Ce passage est un nouveau témoignage de l'existence d'une loi écrite, au temps de Jérémie.
c'est bien ce dont nous avons parlé tout du long des commentaires, ici : cette loi écrite était en cours d'écriture du temps de Jérémie.
Jean Moulin a écrit :Car il nous paraît impossible d'entendre ces mots, traduits littéralement par : la loi de l'Eternel est avec nous, d'une simple tradition orale.
eh bien si ! justement, chez Jérémie, l'expression "la Loi de YHWH" est d'une manière générale clairement équivalente à "la Parole de YHWH"... Dans ce verset, il y a donc bien précisément opposition entre la Loi en tant que Parole, et l'écrit. Et c'est le reproche principal de Jérémie, qu'en écrivant, les scribes fossilisent une Parole qui devrait rester vivante.
Jean Moulin a écrit :Le texte de ces commentaires écrits devait être écrit.
et nous arrivons ici au sommet de la confusion de cette note de la bible de Neuchâtel : on repasse de la Loi elle-même aux commentaires, on revient au sous-entendu que les commentaires pourraient remplacer et effacer la Loi, comme si l'une et les autres étaient la même chose. Je ne sais pas qui a pondu cette note, mais il n'était vraiment pas clair, sans qu'il soit bien possible de dire si c'est intentionnel de sa part, ou ignorance complète de la réalité du processus d'exégèse rabbinique.
Chrétien a écrit :La loi, c'était les commandements que Dieu avait écrit pour le peuple d'Israël de la part de Moïse...
Le NT parle de la loi et les prophètes...
l'expression "la loi et les prophètes" ne vient pas du christianisme mais du judaïsme. Dans ce cas, la loi désigne le pentateuque. La Loi qui était en cours d'écriture du temps de Jérémie était effectivement ce pentateuque, censément attribué à Moïse.
Dieu, pas Dieu, au bout du compte cela revient au même. Dieu est et n'est pas.