Tertullien (?): credo quia absurdum

[ChristianK]

2 Extraits d’articles sur credo quia absurdum:

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Tertullien est largement considéré comme l'inventeur de l'expression Credo quia absurdum (est) (Je crois parce que c'est absurde), expression qui revient souvent dans les polémiques contemporaines sur la rationalité de la croyance religieuse. Les spécialistes de la patristique soulignent depuis longtemps que Tertullien n'a jamais prononcé une telle expression ni voulu rien de semblable. Cependant, peu d'études ont été consacrées aux circonstances de sa naissance et aux raisons pour lesquelles, malgré son origine douteuse, elle continue d'être considérée par beaucoup comme une caractérisation légitime de la foi religieuse. Cet article montre comment l'expression originale de Tertullien – « C'est certain, parce que c'est impossible » – a été déformée et modifiée pour la première fois au début de l'époque moderne. Dans l'Angleterre du XVIIe siècle, une version « credo » – « Je crois parce que c'est impossible » – est devenue la forme courante de la maxime de Tertullien. Une autre modification, s'appuyant sur la première, a été apportée par Voltaire, philosophe des Lumières, qui a ajouté la « condition d'absurdité » et nous a donné la version moderne du paradoxe : « Je crois parce que c'est absurde ». Ces modifications ont joué un rôle important dans la représentation de la religion comme irrationnelle aux Lumières et marquent le début d'une nouvelle compréhension de la foi comme vice épistémique. Cette maxime douteuse continue de jouer un rôle dans les débats sur le statut cognitif de la foi religieuse, et son incapacité à succomber aux preuves historiques qui la contredisent est due à son utilité rhétorique persistante dans ces débats.


https://www.cambridge.org/core/journals ... D804DED82E
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Natus est Dei Filius, non pudet, quia pudendum est ;
et mortuus est Dei Filius, prorsus credibile est, quia ineptum est ;
et sepultus resurrexit, certum est, quia impossibile.

« Le Fils de Dieu est né : il n’y a pas de honte, car c’est honteux.
Et le Fils de Dieu est mort : c’est tout à fait crédible, car c’est douteux.
Et, enseveli, il est ressuscité : c’est certain, car impossible.»

Le passage fréquemment cité (à tort) est : « C’est certain, car impossible.» Même le latin cité est erroné. Quant au sens, dans le contexte où cette phrase apparaît, Tertullien répond à la vision marcionite, une hérésie primitive qui minimisait, voire éliminait, la souffrance et la mort du Fils de Dieu des Évangiles. Tertullien explique que le Christ a accompli toutes les choses qu'il énumère, et que toutes sont indignes du Christ, mais néanmoins accomplies pour notre bien (il a déclaré quelques lignes plus haut à propos des épreuves subies par Jésus : « Tout ce qui est indigne de Dieu est pour mon bien »). Il présente également une apologie générale des faits proclamés dans l'Évangile, à savoir que Jésus est né dans le monde, est mort pour nos péchés et est ressuscité. Dans la dernière ligne, citée plus haut, il avance en réalité un argument similaire à celui avancé par certains apologistes chrétiens d'aujourd'hui : la théorie de la mort puis de la résurrection du Fils de Dieu semble si impossible que personne n'y aurait cru initialement – à moins, bien sûr, qu'elle ne soit vraie et que des témoins en aient été témoins.

Quant à savoir si Tertullien pensait réellement que l'incarnation et la vie du Christ étaient impossibles, voici ce qu'il en dit au début du chapitre trois :

Si vous supposez que cette décision était de votre compétence, vous ne pouvez qu'être d'avis que la naissance est impossible ou inconvenante pour Dieu. Je réponds que rien n'est impossible à Dieu, sauf ce qui est contraire à sa volonté. Il faut donc se demander si sa volonté de naître était la sienne : car, si tel était le cas, il pouvait être et il est né.

Cela montre bien que tout ce qui est dit en latin peut paraître profond (quid quid latin dictum sit, altum viditar, comme on dit), mais ne vous laissez pas impressionner par la citation. Vérifiez la source.

https://www.rightreason.org/2009/i-beli ... a-fideist/

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En résumé credo quia absurdum, en plus d’être imprécis, n’ a pas un sens littéral mais signifie à peu près : « aux yeux des mondains ».
Et on pourrait avoir 3 interprétations :
-on croit, pcq on ne sait pas (et on sait pas pcq c’est trop exceptionnel)
-on croit, pcq le point de vue contraire est celui des mondains, lesquels ne sont pas à la hauteur.
-on croit, pcq seules des vérités peuvent avoir convaincu des témoins à l’encontre de faits si peu vraisemblables a priori. (i.e. personne ne croirait jamais ca à moins de très fortes raisons contraires)