Résultat du test :

Auteur : Pierre-Elie Suzanne
Date : 24 oct.16, 02:23
Message : le 24 octobre 2016.

Le 3 octobre dernier a débuté un nouveau MOOC (enseignement en ligne par internet), sur les sacrements,
au Collège des Bernardins de Paris, haut lieu de la théologie catholique.

On peut s'y inscrire à ce lien :
http://www.sinod.fr/courses/course-v1:S ... 6_T2/about

Cet enseignement est délivré par un théologien catholique, Docteur en théologie, professeur à la Faculté Notre-Dame,
le Père Matthieu Rougé. Il est curé de la paroisse Saint-Ferdinand des Ternes (Paris XVII).
Il a été le secrétaire particulier du Cardinal Lustiger et l’« aumônier » des parlementaires français (2004-2012).


Je me propose de vous faire de petits résumés, de cet enseignement en ligne, actuellement délivré.

Je vous engage pourtant à vous inscrire et à suivre l'enseignement par vous-mêmes.
C'est gratuit.

Nous pouvons télécharger les vidéos et les visualiser quand nous avons le temps, librement, et plusieurs fois si nous le souhaitons.
Un forum sera ouvert dès le début des enseignements, pour que les inscrits puissent communiquer entre eux. C'est très enrichissant.

Il y a actuellement plus de 5000 inscrits, qui vivent partout dans le monde.
Il n'est pas nécessaire d'être catholique pour s'inscrire, cet enseignement est ouvert à tous, et sans interrogatoire scolaire préalable.








Introduction.

1/ Comment connaître les sacrements, leur nombre et leur nature ?
D'abord la Bible nous permet de connaître les sacrements, car plusieurs ont été prescrits explicitement par Jésus.
Ensuite, l'Eglise et les réflexions de nos Évêques permettent de savoir comment les célébrer.

Nous sommes fidèles à la parole de Jésus qui a dit à Pierre qu'il le conduirait à la vérité toute entière par son Esprit Saint, (Jean 16, 12-13). Nous savons donc que nous pouvons faire confiance à l’Église pour nous administrer les sacrements correctement :
" J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
"  (Jean 16, 12-13).

L’Église catholique a donc travaillé à cette compréhension des sacrements et à la façon de les administrer, et en particulier lors de deux conciles,
celui de Trente au XVIe siècle,
et celui de Vatican II au XXe siècle.

Tout cela est résumé dans le Catéchisme de l’Église catholique, qui est une lecture très profitable pour ceux qui veulent approfondir.

2/ Il y a 7 sacrements :
- le baptème,
- la Confirmation
- l'Eucharistie,
- la confession (ou réconciliation),
- le mariage,
- l'ordre (pour les prêtres)
- l'onction des malades (ou extrême onction).

Chaque sacrement donne une grâce de Dieu.
La grâce de Dieu est l'amour gratuit et transformant, agissant, de Dieu qui jailli de la mort et de la résurrection de Jésus par l'Esprit Saint !

Chaque sacrement a une grâce particulière,
ce qui signifie que Dieu se donne au sein de chaque sacrement et de façon à la fois homogène et complémentaire. Nous en reparlerons.

La grâce de Dieu suscite un dialogue.
L'initiative de la grâce vient de Dieu, mais elle suscite et réclame la réponse de notre liberté.
Nous devons donc répondre à la grâce de Dieu pour que le sacrement soit pleinement efficace.
Cependant la grâce de Dieu est première.
Dieu nous donne une grâce dans chaque sacrement. C'est une certitude de foi, qui est conforme à ce que proclament les catholiques, les orthodoxes et les protestants.

3/ La réception d'un sacrement dépose en nous une marque indélébile.
Rien ne peut retirer la grâce du baptème à quelqu'un qui l'a reçu.
Le baptême, la confirmation, l'ordination des prêtres sont l'occasion d'une marque indélébile,
qui est une disposition à vivre de façon habituelle et durable au service de Dieu.
Cette marque est matérialisée par le saint Chrême, l'huile sainte, dont est marquée la personne qui reçoit le sacrement.

Dans le sacrement, la grâce de Dieu agit donc, indépendamment de la disposition de l'homme qui la reçoit.
La libre réponse de l'homme est pourtant nécessaire pour que cette grâce porte la plénitude de ses fruits, mais la grâce de Dieu est première et toujours agissante.


4/ Chaque sacrement est caractérisé par une matière et une forme.

La matière :
Il y a une matière première au sacrement :
- l’eau pour le baptême,
- le pain pour le sacrement de l'eucharistie,
- le consentement des époux, pour le mariage.
et la forme qui est la parole prononcée.

Une parole transforme donc cette matière, quand le sacrement est célébré.


La dualité de la réalité sensible (par exemple l'eau du baptème) et de la parole (prononcée par le prêtre lors de l’administration du sacrement) a été décrite exactement par Paul,
qui parle d' «
 un bain d'eau qu'une parole accompagne » (Éphésiens 5,  26).

Le baptème n'est donc pas un simple bain d'eau !
Une parole l'accompagne selon l'ordre de Jésus qui a prescrit à ses apôtres de " baptiser au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. " (Mat 28, 19).

Conclusion.
Il y a dans l’Église catholique 7 Sacrements :
- d'abord, les trois sacrements de l'initiation chrétienne :

- le baptême,
- la confirmation,  
- l'Eucharistie.
Ce sont ceux qui font entrer dans la vie chrétienne.

Puis il y a 4 autres sacrements :
-le sacrement de mariage,
-le sacrement d'ordre (pour les prêtres),
-celui de la réconciliation (pour actualiser le pardon reçu à notre baptême),
-et l'onction des malades.

A noter que les Eglises protestantes ne célèbrent pas l'ordre, le mariage, la réconciliation et l'onction des malades,
mais que les trois sacrements de l'initiation (baptème, confirmation et Eucharistie) sont célébrés par elles.

En particulier, le baptème est strictement le même dans toutes les Eglises chrétiennes,
qu'elles soient catholique, orthodoxes ou protestantes.


Nous verrons tous ces sacrements en détails lors des autres enseignements délivrés par le Père Matthieu Rougé (docteur en théologie de la Sainte Eglise catholique romaine).
Ce que le Père Rougé va nous enseigner sur le baptème est donc valable pour les protestants, comme pour les catholiques....
Auteur : Karlo
Date : 24 oct.16, 02:34
Message : Est-il possible de dialoguer avec l'enseignant et d'avoir une position critique sur l'enseignement reçu ?
Auteur : Pierre-Elie Suzanne
Date : 24 oct.16, 03:38
Message :
Karlo a écrit :Est-il possible de dialoguer avec l'enseignant et d'avoir une position critique sur l'enseignement reçu ?
Oui, naturellement, il suffit de s'inscrire à l'enseignement, c'est gratuit.
J'ai mis le lien pour s'inscrire dans mon message d'introduction.
 
GÉNÉRALITÉ SUR LES SACREMENTS.
« Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes.
Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.
 » (Matthieu 28, 16-20).
Tout est résumé dans ce texte : la gloire du Christ, ses commandements, les doutes des chrétiens, et le commandement d'instruire dans la foi et de baptiser.

Plan :
1/ Les sacrements, c'est l’Évangile vivant,
2/ Les sacrements, définition.
3/ Le septénaire sacramentaire, les 7 sacrements. 

1/ Les sacrements, c'est l’Évangile vivant.
a) les Évangiles ont une structure sacramentelle.
Les sacrements sont dans l’Écriture Sainte de la Bible, ils n'ont pas été rajoutés plus tard. 
Mais ils y sont de façon parfois plus implicite, qu'explicite. 
Deux exemples :
Les voyageurs d’Emmaüs (Luc 24 13-33). Jésus explique l’Écriture sainte à deux hommes qui quittent Jérusalem après sa mort en croix. Puis Jésus se fait reconnaître d'eux à la fraction du pain, ce qui est la façon habituelle dont la Bible parle de l'Eucharistie. Les deux hommes repartent le cœur tout brûlant, ce qui exprime l'action de l'Esprit Saint.

Cet épisode raconté par Luc a la même structure qu'une messe : 
- une première partie de liturgie de la parole : avec la proclamation des Écritures, puis son explication (le sermon), 
- puis une seconde partie avec la fraction du pain, c'est à dire la liturgie eucharistique. 
La messe chrétienne est donc déjà organisée, dans sa structure, par la Bible. 

Un autre exemple est donné par la rencontre de Philippe et d'un éthiopien.
Philippe explique la parole contenue dans les Écritures à un éthiopien, qui lui demande le baptême immédiatement (Ac 8, 26-40). Il repart lui aussi avec le cœur tout joyeux, ce qui manifeste l'action de l'Esprit. 
Le commandement de Jésus de baptiser et d'enseigner est donc mis en œuvre dans cette description d'un baptême, tel qu'il était réalisé immédiatement dans l'Eglise, il y a deux milles ans. 

Les évangiles ont donc une structure sacramentelle.  
Les évangélistes les ont écrits ainsi, car Jésus s'est exprimé par des signes et des paroles agissantes, lors de sa vie publique.   

b) Les sacrements sont une porte d'entrée dans la réalité divine.
- Dans le Nouveau Testament. 
Les sacrements permettent d'accéder à la réalité évangélique, qui est par excellence le Christ.
Le Christ est Verbe de Dieu, parole de Dieu incarnée sur terre, il est puissance agissante de Dieu. 
L’énergie de la parole de Dieu (incarnée dans le Christ) est donc rendue présente dans les sacrements. 

L'Ancien Testament.
Le mot sacrement ne renvoie pas qu'au Nouveau Testament, et à la grâce agissante du Christ, mais également à l'Ancien Testament.
Il y a des sacrements provenant de l'Ancienne Alliance, par exemple : 
- la manne (la nourriture tombée du ciel par miracle pendant l’exode des Hébreux au Sinaï),
- et la circoncision.

Ce sont des sacrements, puisque ce sont des signes de la parole agissante de Dieu. 
Ils n'ont cependant pas la force transformante des sacrements de la Nouvelle alliance,
mais ils annoncent les sacrements de la Nouvelle alliance.

Dieu parle à son peuple et agit pour lui, par les sacrements de l'Ancienne alliance.
Cette action et cette Parole de Dieu culminent avec le don de Jésus lors de sa passion. 

La parole agissante de Dieu trouve son accomplissement dans Jésus, le Verbe de Dieu donné. " Je suis avec vous jusqu'à la fin des temps " a dit Jésus (Mat 28, 20).
C'est cette incarnation et cette énergie de la parole de Dieu qui sont rendues vivantes dans les sacrements. 

2/ La définition du mot sacrement.
a/ Sacrement vient du mot mystère
Il ne s'agit pas que d'un rite, d'un jeu de rôle, c'est bien plus que cela.
Ainsi un philosophe paien romain Marius Victorius  se demandait pourquoi il fallait passer par un rite pour entrer dans l'église :
« Ce sont les murs qui font les chrétiens » a-t-il pu écrire.
Il se trompe. 
En fait, il ne s'agit pas que d'un rite formel.

Sacrement vient du mot mystère.  Or, mystère : ce n'est pas ce qu'il est impossible de comprendre,
mais c'est ce qu'on n'aura jamais fini de découvrir !


On parle du sacrement du Christ, le sacrementum christi, c'est à dire le mystère du Christ.
On parle aussi de sacramentum pascale, c'est à dire de mystère pascal.
Dieu se révèle par son Fils, 
qui se donne jusqu'au bout par sa mort et sa résurrection, 
jusqu'au don de l'Esprit Saint.
Le contenu du mystère de la foi, c'est que Dieu se donne en transformant l'humanité par les sacrements.
Dieu se donne en transformant l'humanité, Dieu se donne donc de façon féconde.

b/ Le sacrement est un signe.
Saint Augustin (354 -430) a défini le sacrement. 
Il a donné plusieurs définitions au mot sacrement. 
Le sacrement est un signe : le sacrement est un signe du salut.
Un sacrement fait sens, c'est un signe de notre salut. 
Le Concile de Trente a précisé la définition du sacrement,
qui est un signe efficace de la grâce. 
Le sacrement est un signe, de l'action féconde de Dieu pour notre salut. 

Le sacrement est donc aussi un symbole, 
(qui se double d'une action véritable de Dieu).
Par exemple, le pain et le vin ont une force symbolique très grande : le pain et le vin symbolisent l'Eucharistie.
Mais il ne faut pas opposer le signe à la réalité mystique. Le pain est bien plus que du pain, une fois qu'il a été consacré.
En effet, Jésus n'est pas présent que symboliquement dans le pain et le vin.
Les sacrements sont donc symboles de la présence divine, 
et ils sont aussi action qui permettent à Dieu d'agir.

c/ Le Sacrement est une rencontre.
C'est une rencontre vivifiante, dont Dieu a l'initiative,
Le sacrement est une rencontre vivifiante avec Jésus mort et ressuscité, par l'Esprit, pour la Gloire de Dieu le Père.
Une rencontre implique deux personnes. 
Dieu a l'initiative de la rencontre, mais pour qu'il y ait rencontre, il faut une réponse. Il a une dimension d'accueil de la grâce de Dieu dans le sacrement. 
Nous devons être disponibles pour la rencontre. 
Tout vient de Dieu, mais nous devons accueillir la grâce qu'Il nous fait. 

Le sacrement doit donc être vu comme signe et moyen : 
le sacrement est symbolique de ce qui s'est passé, et il est aussi action intérieure transformante 

3/ Le septénaire sacramentaire : les sept sacrements.
Au cours des 2000 ans d'existence de l’Église, il n'y a pas toujours eu 7 sacrements. 
Historiquement, pendant le premier millénaire de l'Eglise, certains auteurs en dénombraient 10 ou 12.
En effet, on classe maintenant comme sacramental certains signes (comme la consécration monastique,... ) qui étaient des sacrements antérieurement. 
Finalement, peu importe cette classification pour nous. 

C'est progressivement que le discernement s'est fait, vers le milieu du XIIe siècle.
Il s'agit d'une conscience progressivement advenue qui fait choisir 7 sacrements, selon le chiffre 7 qui représente la plénitude. 
Le nombre 7 est le chiffre de la plénitude, par exemple il y a les 7 dons de l'Esprit Saint.
Par ces 7 sacrements, Jésus se fait présent du début à la fin de notre vie.

Il y a une double plénitude permise par les sacrements :
premièrement, Jésus se donne en plénitude, 
et secondement, il nous rejoint dans notre plénitude humaine (de la naissance à notre mort, en passant par toutes les étapes de notre vie).

Le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné, c'est à dire dans les sacrements du Verbe incarné.

Les sacrements n'ont pas été inventés par l’Église, mais institués par le Christ : ainsi le proclame notre foi. 
Tous les sacrements sont reliés au Christ, et à sa parole. Nous allons le voir dans les enseignements suivants.
Les sacrements, c'est l’Évangile vivant, car Jésus a institué les sacrements : on retrouve donc la structure dans le plan des évangiles.
Par ailleurs, Jésus a aussi instauré des sacrements de façon plus implicite qu'explicite, ... ce qui donne toute son importance au discernement de l’Église.
La forme des sacrements a pu évoluer au cours du temps.
Par exemple, les réformés (protestants) sont attentifs à la place du Baptême et de l'Eucharistie, mais ils ne pratiquent pas tous les sacrements. 

Les sacrements sont indispensables à notre salut : recevoir les sacrements n'est pas optionnel.
La foi chrétienne - avec ses sacrements - est une question de vie et de mort.
Voulons nous vivre selon et avec Dieu ? 
Si oui, nous devons recevoir les sacrements.

Il y a des caractéristiques communes aux 7 sacrements = donc des réalités communes aux  sacrements,
et aussi des diversités entre les 7 sacrements.
 
Les sacrements sont différents, mais ils ont aussi une unité. Nous le verrons.

Par ailleurs, l’Église est le sacrement de l’unité du genre humain. 
Nous sommes appelés à vivre une vie sacramentelle, c'est à dire une vie unie au Christ 
Les sacrements sont au cœur de l’Église, ils sont un moyen d'entrer dans une relation vivante avec Dieu. 


Quelques questions en relation avec le cours :
 
1/ La « fraction du pain » est-elle une manière de parler de l’eucharistie dans le Nouveau Testament ?
- oui.
- non.

2/ Peut-on parler de « sacrements » dès l’Ancien Testament ?
- oui.
- non.

3/ Les sacrements…
- opèrent-ils une véritable transformation en ceux qui les reçoivent ?
- ou sont-ils exclusivement symboliques ?

4/ Peut-on dire qu’il y a une dimension symbolique des sacrements ?
- oui.
- non.

5/ Jésus a-t-il lui-même énoncé la liste des sept sacrements ?
- oui.
- non.




Réponses : 1 : oui ; 2 : oui ; 3 : première ; 4 : oui ; 5 : non !
Auteur : Marmhonie
Date : 24 oct.16, 07:34
Message : Superbe sujet & apport.
Sursum corda !
Auteur : Pierre-Elie Suzanne
Date : 25 oct.16, 04:56
Message : LES TROIS SACREMENTS DE L'INITIATION.


Les sacrements sont une rencontre vivifiante avec Dieu, par le Christ, dans l'Esprit. Nous l'avons vu dans le premier enseignement.
Dieu agit dans et par le sacrement.

Les sacrements de l'initiation sont le baptême, la confirmation et l'eucharistie.
Les trois sont associés depuis les origines de la Bible (voir Actes 2, 36-42). Il ne s'agit donc pas d'une invention de l'Eglise.
« Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié. »
Les auditeurs furent touchés au cœur ; ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres : « Frères, que devons-nous faire ? »
Pierre leur répondit : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit. »...
Alors, ceux qui avaient accueilli la parole de Pierre furent baptisés. Ce jour-là, environ trois mille personnes se joignirent à eux.
Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. 
» ( Ac 2, 36-38).

Ce texte parle des trois sacrements de l'initiation : 
- Le baptême, 
- l'imposition des mains pour recevoir l’Esprit-Saint, appelée maintenant la Confirmation,
et 
- la fraction du pain, c'est à dire l'Eucharistie. La fraction du pain est le mot technique pour parler de l'Eucharistie.

1/Trois sacrements pour une initiation.
Les trois sacrement (baptême, confirmation et eucharistie) forment une seule réalité. 
« Lex orandi, lex credendi » dit un adage de l’Église, ce qui signifie que la prière de l’Eglise façonne et exprime sa foi. 
Il est donc important que les sacrements soient célébrées de façon à décrire la foi, à l'exposer, à l'expliquer.

Les Églises orientales procèdent également comme les catholiques avec les trois mêmes sacrements de l'initiation. 
Que les Églises orientales agissent comme les catholiques est important, car cela confirme la pratique catholique. On appelle cela le critère œcuménique. C'est très important pour valider la Tradition. Le critère œcuménique (le discernement conjoint des Églises orientales) nous pousse à prendre au sérieux l'unité des trois sacrements de l'initiation. 

Saint Augustin a décrit ces trois sacrements de l'initiation de façon imagée.
- par le baptême, notre farine humaine devient pain quand elle est associée à l'eau du baptême,
- par la Confirmation, l'Esprit cuit notre pain, qui devient pain du Seigneur.
- puis notre vie, notre pain, peut ainsi être offert, en union, pour être associée au pain de l'Eucharistie.
« Soyez donc ce que vous voyez, et recevez ce que vous êtes. » a dit saint Augustin. 

2/ Pourquoi faut-il trois sacrements de l'initiation chrétienne et pas un seul ?
Les trois sacrements font écho au mystère de l'homme et ils éclairent le mystère de Dieu. 
La répartition en trois sacrement a un intérêt pratique chez les catholiques. Les trois sacrements sont répartis tout au long de la formation des enfants.
L’Église catholique entremêle la formation théorique à la réception des sacrements, car Jésus a dit d'enseigner les vérités de foi... et pas uniquement de baptiser. Les Églises d'Orient donnent, elles, les trois sacrements le même jour, y compris aux bébés. En effet, le don de la grâce de Dieu, par les sacrements, est premier, la formation humaine vient en second. 

a) Trois sacrements, car ils reprennent les grandes étapes de la vie de Jésus-Christ.
- la pâque de Jésus, sa mort et sa résurrection, renvoie au baptême.
- la Pentecôte, c'est à dire la descente de l'Esprit Saint sur l’Église naissante, correspond à la Confirmation, qui est la pentecôte personnelle de chaque chrétien. 
- le dernier repas de Jésus la veille de sa mort, fonde l'Eucharistie. 

b) Ces trois sacrements ont des correspondances également dans l'ancienne alliance.
- Le baptisé passe par les eaux du baptême comme les hébreux sont passés par la mer rouge,
- La fête de Pentecôte juive sert à faire mémoire du don de la Loi au Sinaï. Les chrétiens reçoivent l'Esprit de Dieu pour être guidés, en remplacement de la Loi de Moise. 
- la fête des Tentes, chez les juifs, sert à mémoriser les 40 ans dans le désert accompagné du don de la manne. Cela préfigure l'Eucharistie.

c) Les trois sacrements manifestent comment le mystère du Christ et le mystère de l'homme s'éclairent mutuellement. 
Les mystères de Dieu, de Jésus, et les expériences spirituelles du Peuple élu viennent structurer les sacrements, mais pas seulement. Ils reprennent aussi les grandes étapes de la vie humaine.  
Le baptême est le sacrement de la naissance.
La confirmation est le sacrement de la croissance
L’Eucharistie est la nourriture qui fait vivre.
Il y a une dimension anthropologique à la tripartition des sacrements, qui reprend notre nature humaine. 
Le mystère de l'homme ne s'éclaire réellement que dans le mystère du Verbe incarné. 
Le mystère du Christ éclaire le mystère de l'homme. 

3/ Appropriation de chaque sacrement à chaque Personne divine.
Ces trois sacrements nous font également entrer dans la vie de la Trinité.
En effet, quand on baptise, on baptise au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, car Jésus l'a commandé ainsi (Matthieu 28, 19).
Le Saint Esprit est bien donné au baptême, comme les deux autres Personnes de la Trinité, le Père et le Fils.
Dieu se donne en surabondance, il n'est donc pas incohérent qu'Il se donne de façon ensuite de façon privilégiée par son Esprit lors de la Confirmation.
La vision de Dieu et des sacrements ne doit pas être utilitarisme.

Le Père le Fils et l'Esprit saint agissent donc ensemble dans chacun des sacrements,
mais il y a une appropriation plus spécifique des sacrements de l'initiation à chaque Personne de la Trinité : 

- Le Baptême fait de nous les enfants du Père,
- La Confirmation nous fait entrer dans l’intimité de l'Esprit Saint,
- L'Eucharistie nous met en communion avec le Christ.

Chaque sacrement renforce les deux autres, 
tout comme les trois Personnes de la Trinité interagissent entre elles.

Il y a une préfiguration, une matérialisation du mystère de la Trinité dans le don de trois sacrements.

Le baptême et la confirmation sont reçus une fois pour toutes,
alors que l'Eucharistie peut être quotidienne.
La vie avec Dieu est pareillement sans fin. On entre toujours plus avant dans la vie de Dieu. Il y a  une circumincession (terme latin signifiant une circulation d'amour) entre les trois Personnes de la trinité, 
Il y a pareillement un attachement qui se nourrit mutuellement dans la pratique des trois sacrements.  

Activité hebdomadaire  
1/ L’eucharistie fait-elle partie des sacrements de l’initiation ?
- oui  
- non

2/ L’ordre traditionnel des sacrements de l’initiation est-il...
 - baptême-eucharistie-confirmation
 - baptême-confirmation-eucharistie 

3/ La pratique des Eglises orientales et orthodoxes est-elle pertinente pour les catholiques latins ?
- oui 
- non

4/ Peut-on parvenir à la maturité chrétienne sans avoir reçu la confirmation ?
- oui 
- non 

5/ L’expression "trinité" des sacrements de l’initiation a-t-elle du sens ?
- oui 
- non


Réponses :
1 : oui ; 2 : première réponse ; 3 : oui ; 4 : non ; 5 : oui.



Ce trois sacrements n'en font qu'un,

cette trinité de sacrements n'en est donc qu'un, tout comme la Trinité est un Dieu unique !

Auteur : indian
Date : 06 nov.16, 06:34
Message : :hi:

Pour ma part, c'est le mariage que j'ai apprécié le plus :)
Auteur : Pierre-Elie Suzanne
Date : 06 nov.16, 07:25
Message :
indian a écrit :Pour ma part, c'est le mariage que j'ai apprécié le plus :)
Je te comprends ! Nous en parlerons dans quelques enseignements.
Nous parlons actuellement des sacrements de l'initiation chrétienne, qui sont au nombre de trois : le Baptême, la Confirmation et l'Eucharistie.
Nous parlerons du mariage juste après.
Il y a trois sacrements de l'initiation, car ils sont le reflet de notre Dieu trinitaire.


LE BAPTÊME.

Les trois sacrements de l'initiation n'en font qu'un comme la Trinité ne forme qu'un seul Dieu.
Cette Trinité des sacrements fait entrer dans l'amour Trinitaire. Nous allons voir dans cet enseignement le premier sacrement de l'initiation, c'est à dire le Baptême.
1/ Le baptême est une nouvelle naissance.
Nicodème, un pharisien, rencontre Jésus et il reconnaît qu'il est de Dieu.
«  Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs.
Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. »
Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. »
Nicodème lui répliqua : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? »Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. » Nicodème lui répliqua : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? » Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
» (Jean 3 ; 3-5).

Ce texte est une description de ce qu'est le baptême, c'est une renaissance.
Tertullien (150-220), un père de l’Église, explique qu'on ne naît pas chrétien, on le devient.
Notre naissance humaine s'est imposée à nous, le baptême est un choix libre. C'est pour cela que la profession de foi est essentiel dans le rite du baptême.
Baptême signifie le plongeon, plongeon dans l'eau et dans l'amour du Christ, on renaît dans la vie nouvelle reçue de Dieu.
Par le baptême nous sommes rétablis dans la justesse et dans la vérité de l'existence.
Le baptême est le sacrement de notre justification : nous sommes rétablis dans la grâce, qui avait été perdue par le péché originel (Rom 5, 1). Nous sommes justifiés par le baptême et pardonnés de tous nos péchés antérieurs, y compris le péché originel. Le péché originel est celui qui marque toute l'humanité depuis la faute d'Adam et d’Ève. Il suffit de regarder autour de nous pour en constater la réalité, tout le monde est pécheurs, sans exemption, même les meilleurs d'entre nous.
Cette purification du baptême avait été annoncée dès l'Ancien Testament : « Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés de toutes vos souillures. »  (Ézéchiel 36, 25).
et cela a été accompli par le baptême chrétien, dès les touts débuts de l’Église : « Il nous a sauvés, non pas à cause de la justice de nos propres actes, mais par sa miséricorde. Par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint. » (Tite 3, 5).
Nous sommes donc rétablis dans la justice. Le baptême est l'instrument de notre justification.
Le baptême est un transfert de l'état de fils pécheur d'Adam, vers l'état grâce et d'adoption de frère du nouvel Adam, Jésus-Christ.
Ce transfert de grâce ne peut se faire sans le bain de la régénération du baptême ou le désir de celui-ci. Nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu s'il ne renaît de l'eau et de l'Esprit Saint. Ce transfert ne peut se faire sans le bain de la régénération du baptême, … ou le désir de celui-ci. A noter que ceux qui ont désiré le baptême, sans pouvoir objectivement le recevoir avant leur mort.. le baptême de désir est valable.
(Je dis cela pour nos frères venant de l'islam et qui aimeraient bien devenir chrétiens... mais sans disposer de la liberté de recevoir le baptême. Ceci est un ajout de ma part, l'enseignant a parlé du baptème de désir, mais n'a pas parlé du cas douloureux des musulmans).

Le baptême est une question de vie ou de mort !
Choisissons-nous de vivre à la suite de celui qui est la vie, Jésus-Christ ? ou pas ?


L'adulte qui réclame le baptême est appelé catéchumène. Il frappe à la porte de l’église pour y être accueilli.
Le prêtre demande :
- que demandez-vous ?
- la foi ;
- que vous apporte la foi ?
- La vie éternelle.
« Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
 » (Jean 20, 30-31).
Recevoir le baptême, donc la foi, nous fait quitter le péché originel et nous donne la vie éternelle.

2/ Le plongeon baptismal.
Le baptême est une nouvelle naissance.
Il nous fait quitter le péché originel, pour nous faire entrer dans la communion vivante avec Dieu en devenant ses enfants.

La façon matérielle de célébrer le baptême permet de comprendre le sens du sacrement.
- l'acte essentiel : le geste avec l'eau et la phrase au nom du Père du Fils et du Saint Esprit (Mat 28, 19), précédé de l'acte de foi .

- Les signes complémentaires :
* l'onction avec le Saint Chrême reprend l'onction de certains rois, certains prêtres et certains prophètes de l'Ancien Testament. Le mot Christ signifie celui qui a reçu l'onction. Jésus, le Christ, est donc le prêtre, le prophète et le roi par excellence. Notre onction, lors des sacrements, nous unit à la grâce de prêtre, de prophète et de roi, de Jésus.
* le vêtement blanc, reprend l'apparence de Jésus lors de sa Transfiguration. Jésus était revêtu d'un vêtement blanc qu’aucune blancheur de la terre ne pouvait reproduire (Luc 9, 29).
* le cierge allumé, signe liturgique du Christ ressuscité, Jésus étant la Lumière du monde (Jean 1, 5).

L'eau est un signe ambivalent. L'eau tue autant qu'elle sauve.
En étant plongés dans l'eau, nous sommes plongés dans la mort de Jésus : « Nous tous qui avons été baptisés dans le Christ Jésus, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés. » (Romains 6, 3). Le baptême est donc d'abord une plongée dans les eaux de la mort. De même que les hébreux ont traversé la mer rouge (qui a exterminé les Égyptiens), de même le baptême nous fait traverser les eaux de la mort.
La commémoration de la traversée de la mer rouge est d'ailleurs la Pâque juive,
tout comme le baptême est la pâque individuelle de chaque baptisé.
La traversée des eaux du baptême est l'actualisation pour chacun de nous de la Pâque de Jésus, de sa mort et de sa résurrection.
Par le baptême, nous nous unissons au Christ sur la croix, qui donne le sang et l'eau issus de son coté.

L'eau est naturellement aussi un signe de vie.
Par exemple, elle évoque les eaux du sein maternel. Nous naissons à la vie divine, par le baptême ; comme nous sommes nés à la vie humaine par les eaux du sein maternel.
Le baptême est célébré par la profession de foi et par le plongeon dans l'eau.

3/ Le baptême : devenir enfants de Dieu.

Le baptême dans l'eau ne serait-il pas trop formel ?
Au IVe siècle, Marcus Victorieus, un philosophe, a résisté avant de demander le baptême, car il se demandait pourquoi il fallait être baptisé pour être enfant de Dieu. Pourquoi la conviction intérieure ne suffit pas ? Pourquoi être baptisé, pourquoi lui ouvrir son cœur n'est-il pas suffisant ?
La question a donc été posée dès l'origine !

a) Jésus est incarné, car l'homme a besoin d'incarnation, de matérialisation des choses immatérielles.
Une réponse est que Jésus est entré dans notre humanité avec un corps humain. Le baptême est une matérialisation qui correspond à la réalité corporelle des hommes. Jésus s'est incarné. Il est naturel qu'il y ait une matérialisation à la foi... d'où l'importance du baptême célébré.

b) La liberté humaine.
Pourquoi parle-t-on de devenir enfants de Dieu ? Les autres, les non baptisés, ne sont-ils pas aussi enfants de Dieu ?
En fait, Dieu nous aime tous d'un amour paternel, mais pour que nous devenions réellement enfants de Dieu, il nous faut accepter librement cet amour paternel.
La profession de foi du baptisé est donc la réponse libre que donne l'homme à l'amour paternel de Dieu. L'appel de Dieu est premier, dans la conversion, la réponse de l'homme vient en second, mais elle est indispensable pour que nous soyons réellement enfants de Dieu.
Le baptême est la réalisation objective, matérielle, de la réponse que donne l'homme librement à l'appel de Dieu. Il matérialise visiblement la grâce reçue de Dieu lors de sa conversion.
Le baptême est un événement ponctuel et unique, qui manifeste notre acceptation à être enfants de Dieu. On l’accueille et on l'accepte, c'est à dire qu'on reconnaît que Dieu nous traite comme un Père, et qu'on accepte de Lui répondre comme des fils.
Ceux à qui le Christ a été annoncés, ont la liberté d'accepter ou pas d'être enfant de Dieu.
Ils le font par le baptême. C'est donc une démarche indispensable pour devenir enfants de Dieu.
Le baptême matérialise donc la grâce de Dieu et sa présence,
mais il matérialise aussi la réponse libre de l'homme.


c) Pourquoi baptiser les petits enfants ?
Le baptême est une libération, pas une contrainte. Il s'agit d'un cadeau, pas d'une obligation.
Le péché et la mort nous contraignent. Le baptême nous en libère.
Pour que le baptême soit fécond, les enfants doivent s'approprier librement la foi du baptême, donc les parents s'engagent à éduquer chrétiennement les enfants baptisés petits, et à les inscrire au catéchisme.
Les nourrissons peuvent grandir simultanément humainement et spirituellement, ce qui est une grâce. Ils découvriront d'autant plus facilement et profondément la foi chrétienne qu'elle leur sera proposée tôt, avant que d'autres conceptions ou croyances ne les aient marqués. C'est donc une chance d'être baptisé de bonne heure. Cela laisse d'autant plus de temps à la grâce de Dieu d’agir pour nous transformer.
Comme le bébé est trop jeune pour faire l'acte de foi indispensable au Baptême, au moment de la cérémonie du baptême, ce sont ses parents et parrain-marraine, qui s'en chargent. L'enfant fera sa profession de foi plus tard, quand il aura reçu la formation adéquate et qu'il aura grandit spirituellement. L'enfant proclamera alors sa foi ... lors de la cérémonie de profession de foi, qui a lieu souvent à la fin de l'enfance. Cette cérémonie en deux temps (baptème bébé, profession de foi adolescent) matérialise la primauté de la grâce de Dieu. Dieu appelle et Dieu se donne en premier dans chaque sacrement (dont le baptême), la réponse libre de l'homme vient en second.
La profession de foi qui précède le baptême est indispensable, puisque le baptême est la réponse libre que fait le baptisé (ou ses parents s'il est bébé) à la grâce de conversion donnée en premier par Dieu.



Petit Quiz (les réponses sont à la fin) :

1/ "Baptême" signifie...
- " naissance "
- " plongeon " 

2/ L’eau baptismale est-elle primordialement...
 - signe de vie
 - signe de mort 

3/ Peut-on dire que...
- nous naissons enfant de Dieu
- nous devenons enfant de Dieu par le baptême.

4/ Un baptême célébré sans mention du Père, du Fils et de l’Esprit serait-il valide ?
- oui
- non 

5/ Peut-on célébrer un baptême sans eau ?
- oui
- non 





Réponses : plongeon, signe de mort, nous devenons enfants de Dieu ; non ; non.
Auteur : indian
Date : 07 nov.16, 02:29
Message :
Pierre-Elie Suzanne a écrit : "indian"]Pour ma part, c'est le mariage que j'ai apprécié le plus :)


Je te comprends ! Nous en parlerons dans quelques enseignements.
Nous parlons actuellement des sacrements de l'initiation chrétienne, qui sont au nombre de trois : le Baptême, la Confirmation et l'Eucharistie.
Nous parlerons du mariage juste après.
Il y a trois sacrements de l'initiation, car ils sont le reflet de notre Dieu trinitaire.

oui ...parlons en... :mains: je vous pries...
en fait c'est le seul sacrement que j'ai vraiment choisi moi-même.
c'est ce que j'ai apprécié le plus
Auteur : Marmhonie
Date : 07 nov.16, 02:55
Message : Être ensemble pour avancer dans la foi


À lire & à diffuser via votre Mail List : http://www.fraccf.de/wp-content/uploads ... pliant.pdf

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Qu’est-ce qu’un MOOC ?
Un MOOC (Massive Open Online Courses) est un cours en ligne gratuit, ouvert à tous et proposé sur une période donnée. Il se compose de brèves vidéos accompagnées de ressources pédagogiques, d’évaluations individuelles ou collectives et d’un examen final facultatif.
Le MOOC se caractérise par une forme dynamique, didactique et une interaction forte entre enseignant et participants. Il est destiné à tous ceux qui, faute de temps ou de proximité avec un lieu de formation, trouveront dans ce média le moyen de suivre une formation à la fois sérieuse et accessible.

La communauté SINOD
Avec SINOD, le Collège des Bernardins souhaite enseigner la théologie, la philosophie, l’histoire et l’art à un public francophone réparti dans la France entière et tout autour de la planète. Comme l’explique le Père Eric Morin, responsable du projet, le but est ainsi de rassembler une communauté d’apprenants qui pourra s’interroger et se laisser interroger pour découvrir la foi chrétienne, la laisser grandir en soi en pénétrant son intelligence et mettre celle-ci en débat avec les grandes questions qui nous habitent, nous citoyens du monde du XXIe siècle.

Un premier MOOC
En janvier 2016, SINOD a proposé un MOOC intitulé De l’Ancien au Nouveau Testament et enseigné par le Père Jean-Philippe Fabre. Près de 6 000 personnes se sont inscrites des quatre coins du globe aux douze semaines de ce premier cours en ligne.
Ce MOOC étudie les articulations entre l’Ancien et le Nouveau Testament dans la Bible chrétienne, à travers trois grands ensembles de réflexion :
- Ce que disent l’Ancien et le Nouveau Testament l’un de l’autre
- Entre l’Ancien et le Nouveau, un lien d’accomplissement - Comment les Évangiles s’ancrent littérairement dans l’Ancien Testament

A venir
A terme, SINOD proposera deux nouveaux MOOC par an, avec possibilité de reprogrammer les précédents cours.
L’objectif est, dans un premier temps, de développer plusieurs enseignements théologiques fondamentaux. En octobre 2016, le Père Matthieu Rougé présentera ainsi Les sacrements, le Christ vivant et agissant en son Eglise. Et début 2017, un troisième MOOC abordera la découverte de la personne du Christ (christologie). D’autres sujets pourront ensuite être traités dans des domaines tels que la philosophie, l’histoire, l’art.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur le projet SINOD ou être tenu informé de nos prochains MOOC, inscrivez- vous dès aujourd’hui sur www.sinod.fr.
On consultera en complément : http://croire.la-croix.com/Definitions/ ... Bernardins
Auteur : Marmhonie
Date : 10 nov.16, 07:12
Message : Ce MOOC met en lumière l’actualité du Christ par les sacrements pour le monde d’aujourd’hui. Formidable !

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Comme cet escalier pour sonner l'Angelus, quel bonheur que ce sujet lumineux.
Merci.
Auteur : Pierre-Elie Suzanne
Date : 10 nov.16, 07:56
Message :
indian a écrit : oui ...parlons en [du mariage]... :mains: je vous pries...
en fait c'est le seul sacrement que j'ai vraiment choisi moi-même.
c'est ce que j'ai apprécié le plus

Je vais le faire, mais dans l'ordre.
En effet, dans le pur respect de la théologie catholique, on ne peut pas recevoir (normalement) le sacrement de mariage, sans avoir été baptisé, confirmé, et sans avoir fait sa première communion.

Soyons donc raisonnables, et attendant pour nous marier d'en avoir acquis la maturité... ici je parle de la maturité sacramentelle et spirituelle. :hi:




LA CONFIRMATION.

Les sacrements de l'initiation sont au nombre de trois. Nous avons déjà vu le Baptême, le deuxième de ces sacrements est la Confirmation.

1/ La Confirmation est l'entrée plénière dans la Nouvelle Alliance.
Les Evangiles nous en donnent une illustration parfaite :
« Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui.
Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! »
Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Alors Jean le laisse faire.
Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.
Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie 
» (Mat 3, 13-17).

Recevoir la Confirmation, c'est entrer dans la nouvelle Alliance.
Jésus après son baptême a reçu l'Esprit Saint sous forme d'une colombe.
En nous faisant confirmer, nous reprenons la même organisation sacramentaire. Nous reproduisons ce que Jésus a vécu. Nous entrons ainsi pleinement en communion avec lui en nous faisant confirmer, c'est à dire en recevant en plénitude l'Esprit Saint après notre baptême.
Ce texte est par ailleurs une épiphanie (c'est à dire une manifestation, une visualisation) de la Trinité.
Ce don de l'Esprit Saint avait été annoncé par les prophètes :
D'abord par Ézéchiel :
« Je vous prendrai du milieu des nations, je vous rassemblerai de tous les pays, je vous conduirai dans votre terre.
« Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai.
Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair.
Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles.
Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères : vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu 
».(Ézéchiel 36, 25-28).
La Loi avait été donnée aux hébreux sur des tables de pierre, celles de la Loi de Moise conservées dans le Temple.
Ce don des Tables de la Loi de Moise est fêté par les juifs à la Pentecôte juive.
Les chrétiens reçoivent la loi de l'Esprit dans leur cœur, et non sur des Tables de loi. C'est pour cela que l'Esprit Saint est venu sur les premiers apôtres le jour de la Pentecôte juive. La loi de l'Esprit accomplit la Loi des tables de pierres.

L’annonce du descendant de Jesse sur lequel repose l'Esprit en plénitude a été faite par Isaïe.
En annonçant le Messie, Isaïe décrit les sept dons de l’Esprit : « Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur – qui lui inspirera la crainte du Seigneur. Il ne jugera pas sur l’apparence ; il ne se prononcera pas sur des rumeurs. » (Isaïe 11, 1-3).

Cet Esprit saint qui repose sur Jésus après son baptême, nous est donné à notre tour, ce qui renforce notre relation intime à Dieu.

La forme de la Confirmation est l'application de saint Chrême, constitué d’huile et de baume bénis par l’Évêque, le jour du mercredi saint, juste avant la commémoration de la passion de Jésus, pendant la semaine pascale.

2/ Ce n'est pas nous qui confirmons quoi que ce soit, c'est Dieu qui nous confirme.
Le sens du mot confirmation : Dieu nous confirme dans la foi en nous donnant l'Esprit Saint. Il nous donne la force de l'Esprit pour renforcer, confirmer notre foi.

Il est faux de croire que nous confirmons notre foi, et notre engagement envers Dieu en réclamant la confirmation.
En fait, c'est Dieu qui nous confirme en nous donnant les dons de son Esprit.

Cette ambiguïté provient sans doute du protestantisme, où la Confirmation est une profession de foi. Le jeune adulte confirmé dans la foi protestante proclame sa foi. Chez nous, la profession de foi est un complément au baptême. C'est le moment où l'adolescent reprend à son compte la profession de foi qu'ont faite ses parents et parrain marraine lors de son baptême bébé.

Il faudrait sans doute mieux parler de chrismation (comme le font les Italiens) pour nommer la Confirmation. Cela serait moins ambigu. C'est le moment où nous recevons une onction d'huile, une chrismation.
Nous recevons donc une onction d'huile, une chrismation, qui permet à Dieu de renforcer, de confirmer notre foi. C'est cela que signifie Christ : Christ signifie celui qui a reçu l'onction. Pour Jésus, le sens de Messie qui est le mot hébreux pour dire Christ (mot grec) signifie celui qui a reçu l'onction.

Normalement la Confirmation est administrée par l’Évêque, ou par un prêtre qu'il a délégué spécialement pour cela.
Il y a deux signes visibles dans la Confirmation :
-l'imposition des mains,
-et l'onction de saint chrême.
et une parole :
« sois marqué de l'Esprit saint, le don de Dieu. »

Plusieurs images évoquent la richesse de l'Esprit :
le vent,
l'eau,
le feu,
le souffle.
L'Esprit Saint est la Troisième Personne de la Trinité. Ses dons sont riches et multiples. Ils viennent en plénitude sur le confirmé pour le guider tout au long de sa vie.

3/ La Confirmation, une redécouverte urgente et providentielle.
En orient, les trois sacrements de l'initiation sont donnés en une seule fois.
En occident, ils sont donnés en trois étapes. Le souci, c'est que les jeunes adultes ou les adolescent interrompent souvent leur catéchisme avant d'avoir reçu la Confirmation.
Or, la confirmation n'est pas un sacrement optionnel, il est vital. Il s'agit de marcher sur ses deux pieds quand on est chrétien. Le premier pied est le baptème, le second est la Confirmation.
La Confirmation permet de vivre dans l'intimité de l'Esprit Saint et d'être conseillé et guidé par Dieu.
C'est pour cela que Jésus est mort en croix, ... pour que nous recevions l'Esprit Saint, afin de pouvoir être inspiré et guidé par Lui. Il le dit explicitement dans les Evangiles :
" Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : “ Où vas-tu ? ”
Mais, parce que je vous dis cela, la tristesse remplit votre cœur.
Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur (L'esprit Saint) ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai.
" (Jean 16, 5-7).

Il serait bon que la Confirmation ne soit plus aussi souvent oubliée ou négligée dans l'éducation des jeunes catholiques.
Pourquoi ne pas la donner aux jeunes enfants pendant leur catéchisme et en respectant l'ordre théologique des trois sacrements de l'initiation ? C'est à dire qu'il faudrait donner la Confirmation avant la première communion, donc au début de l'année de catéchisme pendant laquelle les enfants préparent leur première communion.
Dans la crise que vit notre Eglise en occident, il serait judicieux que les jeunes catholiques affrontent le monde guidés par l'Esprit-Saint, et ne soient pas lancés dans la vie en ayant négligé le deuxième pied du trépied sacramentel de l'initiation chrétienne.

Les trois sacrements de l'initiation nous font donc participer pleinement à la passion, à la mort et à la résurrection de Jésus.
Etre baptisé, c'est mourir à la mort et au péché avec Jésus sur la croix, pour ressusciter avec lui (nous l'avons vu dans l'enseignement précédemment sur le baptème).
Être confirmé, c'est recevoir l'Esprit Saint dont la venue a été uniquement permise par la mort de Jésus. L'esprit Saint reçu à la Confirmation permet de nous conseiller, de nous guider, de nous consoler, de nous faire accéder à la connaissance de Dieu et d'en recevoir les dons.


Petit questionnaire (les réponses sont à la fin) :
 
1/ La confirmation fait-elle partie intégrante de l’initiation chrétienne ?
- Oui
- non

2/ Qui confirme ?
- Dieu
- l'évêque
- le baptisé

3/ Les adultes reçoivent la confirmation dans la même liturgie (Vigile Pascale) que leur baptême.
- Vrai
- faux

4/ Le « Saint-Chrême », huile sainte parfumée bénie par l’évêque lors de la Messe « chrismale » durant la Semaine Sainte, tire-t-il son nom de...
- la charité
- le Christ 
- la force


5/ Peut-on être confirmé plusieurs fois :

- oui,
- non.





Réponses : 1: oui ; 2 : Dieu et l’Évêque ; 3 : vrai ; 4 : Christ ; 5 : non.
Auteur : Marmhonie
Date : 10 nov.16, 21:59
Message : La Confirmation est un des 7 sacrements de l'Église catholique romaine apostolique.
L'huile doit être d'olive absolument.
La venue de l'évéque ou de l'archevêque est un moment honorifique pour l'église, ses paroissiens et le curé !
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Auteur : Pierre-Elie Suzanne
Date : 12 nov.16, 08:31
Message : L'EUCHARISTIE.


1/ L'eucharistie, un diamant aux multiples facettes.
Les trois fêtes juives sont accomplies, menées à la perfection de leur sens et de leur compréhension, par la vie de Jésus.
- La pâque juive commémore la libération de l'esclavage des hébreux. Cette pâque juive est accomplie par la pâque chrétienne qui commémore libération du péché et de la mort par la passion de Jésus
- la Pentecôte des hébreux célébrait le don des tables de la loi au Sinaï. Ce don de la Loi est accompli par le don de l'Esprit saint, qui nous donne une loi inscrite sur nos cœurs de chair.
- la troisième fête juive accomplie par le christianisme est la fête des Tentes. Lors de la fête des Tentes, on fait mémoire du séjour des hébreux au désert. Ils ont alors été nourris de la manne tombée du ciel. Les hébreux étaient en pèlerinage vers la terre promise et ils ont été nourris par cette nourriture céleste, de la même façon les chrétiens sont nourris de l'Eucharistie dans leur voyage vers la patrie éternelle.
« Voici le pain des anges, le pain de la vie éternelle qui se fait nourriture des voyageurs » dit l’adage latin des premiers chrétiens en parlant de l'Eucharistie.
Paul a raconté la première consécration eucharistie accomplie par Jésus. Cela a lieu lors du dernier repas de Jésus, la veille de sa mort :
« La nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. »
Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. »
Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.
 » 1 Co 11, 23-26).

L'eucharistie est un diamant à plusieurs facettes, et cela est exprimé par plusieurs appellations
:
- L'Eucharistie = l'action de grâce. Jésus s'est offert à son Père sur la croix. On rend grâce pour ce sacrifice, toujours actuel.
- Eucharistie = le saint sacrifice. La messe c'est l'offrande du Christ, qui est rendu présente par l’Esprit.
- l’Eucharistie = la communion, avec deux significations. Chacun de nous communie avec le Christ et chacun des fidèles communient entre eux.
- la messe = l'envoi en mission. Le peuple est rassemblé dans l'Eucharistie pour être envoyé en mission.

L'eucharistie est la synthèse de tous les sacrements. C’est le saint sacrement.

Il y a plusieurs concepts concernant l'Eucharistie dans les paroles liturgiques :

- l'Eucharistie est mémorial : c'est la mémoire célébrée de l’élèvement, soit le mémorial. Nous nous souvenons de l’œuvre de Dieu afin de la rendre présente.
- L'eucharistie est Présence, c'est à dire la présence réelle de Jésus, donc de Dieu.
- L'Eucharistie est attente, celle de l’attente de la pleine manifestation du Christ à la fin des temps. Or, ce que nous attendons pour l'avenir est déjà présent lors de la messe.
- L'eucharistie n'est pas qu'attente mais aussi préfiguration. Elle préfigure la venue pleine et entière de Jésus à la fin des temps.

2/ la Présence et la Communion.
Dans les multiples facettes du diamant eucharistique, nous allons insisté sur l'aspect de la Présence réelle et de la Communion.
a) La présence réelle dans le pain et le vin consacrés.
Les catholiques croient que Jésus est réellement présent dans l'Eucharistie, car on prend au sérieux la parole de Jésus quand il dit : « ceci est mon corps et ceci est mon sang » (Mat 26, 26-28).
Prendre au sérieux cette parole conduit à prendre au sérieux de la même façon la parole de Dieu. Nous nous attachons à la Parole de Dieu pour que Dieu transforme nos vies par sa parole contenue dans la Bible, comme le pain est transformé en vrai corps.
La transsubstantiation est un mot inventé par des moines au Moyen age pour expliquer le mystère eucharistique. Le pain et le vin gardent l’apparence de pain et le vin, mais ils ont une autre réalité, celle du vrai corps et le vrai sans du Christ. Leur apparence est du pain et du vin, leur accident demeure leur couleur et l’apparence,
mais leur substance est transformée.
Définition de transsubstantiation.
Le pain et le vin gardent leur apparence de pain et de vin mais ils deviennent une autre réalité. Leur substance est transformée, leur réalité profonde est autre.
Leur apparence de pain et de vin restent, et elle a une puissance de représentation symbolique. Le symbole ne doit pas être opposé à la réalité. Le pain et le vin sont convertis en vrai corps et vrai sang du Jésus.
Le symbole est donc au service de la réalité.

On ne peut donc pas opposer symbole et réalité.
Le pain est la nourriture de base, tout comme l'eucharistie est la nourriture du chrétien.
le vin est la joie du cœur de l'homme.

Le vin eucharistique est la joie de l'Esprit, la véritable joie, celle de Dieu.
Par l'eucharistie, on devient ivre de l'Esprit.

b) La communion.
Par la communion, nous entrons en communion intime avec Jésus et également nous entrons en communion fraternelle avec la totalité des baptisés, et pas seulement ceux qui sont présents auprès de nous.
Il y a une double communion qui permet la croissance du corps du corps mystique qui est l’Église.
Le corps du Christ grandit par la communion. Le corps mystique du Christ est l'Eglise dont nous sommes les membres.

Par la digestion, on transforme la nourriture en nous, c'est le principe de la digestion.
Quand nous communions, nous nous transformons. Nous devenons ce que nous avons reçu. La grâce de l'eucharistie est l’agrégation au corps du Christ.
Nous sommes transformés individuellement mais aussi collectivement en communiant. La grâce propre de l'Eucharistie, c'est l’agrégation au corps du Christ, chacun de façon intime mais aussi globalement de façon ecclésiale.

3/L'eucharistie est liée à notre sacerdoce baptismal.
Notre sacerdoce provient de notre baptême.
Nous sommes baptisés, donc nous sommes tous prêtres, puisque le Christ l'est. Nous sommes donc appelés à une vie eucharistique, c'est à dire que nous sommes appelés à faire de nos vie des offrandes.
Le sacerdoce est l'aptitude à faire des offrandes. En régime chrétien, on n'offre pas des sacrifices extérieurs, matériels, mais on offre nos propres vies.
Nous devons donc être éveillés à notre vocation sacerdotale et apprendre à nous offrir en sacrifice, et tout particulièrement pendant la Sainte Messe.

Le sacrifice est l'offrande pleine et entière de ce qu'on a reçu,
et non une souffrance acceptée (avec plus ou moins d’enthousiasme) pour un bien éventuel.

L'Eucharistie comme sacrifice correspond à l'offrande plénière de Jésus. Il ne faut pas voir le sacrifice comme un masochisme. Nous offrir n'est pas une recherche d'un quelconque mal en vue d'un supposé bien aux yeux de Dieu. Le sacrifice n'est pas une souffrance masochiste, c'est simplement une offrande de nos personnes à Dieu.
De la même façon que Jésus s'est offert au Père, de la même façon, nous devons nous offrir au Christ pendant la messe. Notre offrande n'est pas un masochisme, c'est une offrande à Dieu de nos vie. Nous offrons à Dieu la victime divine (le Christ) et nous nous offrons en même temps.
Le sacrifice eucharistique est célébration du don de Jésus-Christ, mais également c'est le don de nos vies.
C'est cela l'exercice de notre sacerdoce baptismal.
Participer à la messe - source et sommet de la vie chrétienne - n'est donc pas que préparer les chants ou les fleurs, c'est nous préparer à nous offrir nous-même en même temps que nous offrons le sacrifice du Christ.


LE QUIZ.
Plusieurs réponses sont possible (certaines questions sont formulées de façon assez ambiguë. Même en connaissant la réponse, je ne comprends toujours pas la question :hum: ):

1/ Est-il possible de célébrer l’eucharistie avec d’autres éléments que le pain et le vin ?
- oui
- non

2/ Est-il légitime de parler de « sacrifice eucharistique » ?
- oui
- non

3/ La communion eucharistique est-elle...
- communion verticale avec Dieu
- communion horizontale avec les frères

4/ Est-il exact d’affirmer qu’après la consécration, le pain et le vin ne sont plus que l’apparence de la présence substantielle du Christ lui-même ?
- oui
- non

5/ La transformation eucharistique du pain et du vin est-elle traditionnellement désignée par les mots...
- transsubstantiation
- conversion
- transcription.



Réponses: 1 : non ; 2 : oui ; 3 : des deux ; 4 : oui ; 5 : transsubstantiation et conversion.
Auteur : Marmhonie
Date : 12 nov.16, 21:54
Message : Merci infiniment, Pierre-Elie Suzanne, vous nous offrez les FONDAMENTAUX du catholicisme.
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Trop de personnes les ont oubliés.
Les exercices en fin sont très pratiques.

Il nous faut beaucoup de bons prêtres, de saints prêtres, de très saints prêtres.
Prions pour leurs vocations.
Auteur : Pierre-Elie Suzanne
Date : 14 nov.16, 02:00
Message : :romance: :heart: :mains: :timide: LE MARIAGE. :kiss: :mains: :accordeon: :coeur:

indian a écrit : oui ...parlons en du mariage: je vous pries... en fait c'est le seul sacrement que j'ai vraiment choisi moi-même. c'est ce que j'ai apprécié le plus
Et bien, mon cher Indian, voilà le moment tant attendu.
Effectivement, il faut souvent un peu attendre avant de se marier.
L'enfance étant achevée, le moment est venu de porter du fruit au service du Seigneur.
Car le mariage n'est pas que la satisfaction de nos pulsions, c'est la réponse à une vocation donnée par Dieu, qui est mise au service de la communauté.

Théoriquement, pour recevoir le mariage à l'Eglise, il faut que les deux époux soient baptisés, confirmés et qu'ils pratiquent la communion régulièrement. Je pense que maintenant vous pouvez reconnaitre là les trois sacrements de l'initiation chrétienne (le baptème, la Confirmation, et l'Eucharistie, soit la Trinité sacramentelle de l'initiation).
On a tendance actuellement à accepter qu'un seul des deux mariés soit baptisé, confirmé et pratiquant... mais c'est une tolérance. Dans certains pays (par exemple l'Italie), la doctrine de l’Église est mieux respectée et les deux mariés doivent être pratiquants tous les deux. Pourquoi une telle rigueur ?
Parce que le mariage est un sacrement qui concerne toute l'Eglise et même toute l'humanité.

Il y a deux sacrements qui sont donnés au service dit de la communion : Le mariage et l'ordre.

Les époux sont témoins par leur amour de la communion de Dieu avec l'humanité.
Les époux sont donc consacrés par leur sacrement de mariage, au service de la communauté pour un service : témoigner de la communion de Dieu avec l'humanité.
Le mariage humain étant consécration des deux époux pour le service de la communauté, il contribue au salut du monde.
Il ne s'agit donc pas que de la façon catholique de se marier, mais il s'agit d'une action qui a des répercutions sur le monde et contribue à son salut, en témoignant mais aussi en réalisant et augmentant la communion de l'humanité avec Dieu.

1/ Le paradoxe de Cana.
Dans les Evangiles, on voit que Jésus commence sa vie publique par un miracle le jour d'un mariage. Ce n'est pas le hasard.
« Le troisième jour, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres). Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. » (Jean 2, 1-11).

Le paradoxe de Cana : il s'agit d'une noce, mais rien n'est dit des deux mariés !
- Jésus est au premier plan. Une place importante est donnée à Marie, mais c'est bien Jésus qui est au centre.
Le sens profond du mariage comme sacrement est que les époux se retirent pour faire place au Christ. C'est lui le véritable époux de l’Eglise. Leur amour humain est donc mis au service du Christ, pour le salut de l'humanité, par le sacrement du mariage.
- L'eau se transforme en vin de façon discrète, presque invisible. Voilà comment agit la grâce du mariage, discrètement, presque de façon invisible. Mais pourtant la transformation des deux époux est bien réelle, même si elle est discrète. Par le sacrement du mariage, la réalité humaine du mariage est transformée en vin extraordinaire, c'est à dire en grâce de Dieu pour sanctifier l'humanité entière. Le sacrement manifeste la véritable profondeur et la signification ultime du mariage humain.
- Le miracle de Cana est le premier des signes accomplis par Jésus. Le mot Signe a une signification sacramentelle. La manifestation du mariage est encore de nos jours le premier signe de l'amour de Dieu. L'amour fidèle, fécond, durable des époux est le premier signe évangélisateur qui manifeste au monde la réalité de l'amour.
L'eau transformée en vin, c'est l'image de l'amour humain sacralisé.
C'est le signe de la gloire du Christ à l’œuvre dans la fragilité du cœur humain.

2/ La force sacramentelle du consentement.
La structure du sacrement du mariage : un sacrement est célébré par l'association d'un signe matériel et d'une parole.
Le signe sensible, c'est à dire la matière, est ici une quasi matière. En effet, la matière première du sacrement est le consentement des époux. Ce consentement est la volonté libre d'un homme et d'une femme de s'engager pour toujours, dans la fidélité, et l’accueil des enfants.
Le mariage catholique est la transformation, mais aussi le respect de leur humanité. Les époux restent des époux au sens humain, mais ils vivent également une transformation en témoin de l'amour de Dieu pour les hommes.
La forme du sacrement est l’échange des consentements.
Le ministre du sacrement n'est ni le prêtre, ni le diacre, mais ce sont les époux. Les époux se donnent l'un à l'autre le sacrement de mariage. Le prêtre n'est pas le ministre du sacrement, il en est seulement le garant. Il est donc utile de recevoir et de donner ce sacrement en état spirituel convenable. Le Baptême, la Confirmation et la pratique de l'Eucharistie sont donc indispensables. Il est bon aussi que les époux se soient confessés avant de se donner l'un à l'autre le sacrement.
La grâce du mariage est qu'un amour humain se transforme en amour théologal, c'est à dire qui vient de Dieu et qui va à Dieu. Cela permet aux époux de porter témoignage de l'amour de Dieu dans le monde.
Le signe essentiel : l'échange des consentements.
Le signe complémentaire : le don des alliances. L'alliance est le signe de leur engagement mutuel, mais il est le signe du témoignage qu'ils ont à rendre à l'Alliance de Dieu avec l'humanité, par l'alliance éternelle dans le Christ.
Chez les orthodoxes, il y a une autre signe complémentaire : on couronne les époux. Tout mariage est un mariage royal. Nous participons à la royauté du Christ.
La structure du sacrement de mariage. Le mariage est réellement célébré quand il a été consommé charnellement. Le don mutuel des époux n'est pas éthéré ou spirituel. Toute la personne des époux est saisie par le mariage.

3/ Sous le signe du Cantique des Cantiques.
Le Cantique des Cantiques est un poème d'amour qui en totalement consacré à l'amour humain, signe de l'amour de Dieu. Le Cantique des Cantiques parle de la rencontre amoureuse et sensuelle d'un jeune homme et d'une jeune femme. Il a été inspiré et écrit plusieurs siècles avant JC. Ce poème a été lu dès son origine comme une métaphore de la relation de Dieu à son peuple. Les rabbins eux-mêmes le lisent ainsi depuis toujours. Le mariage humain a donc été considéré comme un signe de l'amour de Dieu, dès le judaïsme, avant même la vie de Jésus.
Voilà pourquoi le mariage doit être un sacrement ! C'est un sacrement, car c'est un signe, un symbole, et une manifestation de l'amour de Dieu pour les hommes. Chez les réformés (protestants), ce n'est pas le cas, car pour les réformés, les sacrements ne sont en lien qu'uniquement avec le salut individuel.
Cependant, Paul a dit : « À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ce mystère (sacrement) est grand : je le dis en référence au Christ et à l’Église. » (Éphésiens 5, 31-32).
Le mariage est donc un sacrement pour les catholiques, car c'est un signe, et un mystère, termes qui se rapportent tous à des synonymes du mot sacrement.
L'exhortation apostolique Amoris Laetitia (chap. 8), écrite par le pape François dit :
« la Bible abonde en famille, en générations, en histoires d'amour et en crises familiales, dès les premières pages avec Adam et Ève,... jusqu'à ses dernières pages, où apparaissent les noces de l’épouse et de l'agneau. » 
La Bible est effectivement organisée autour du mariage et elle est centrée par la croix.
Jésus s'offre dans son corps crucifié et son cœur ouvert.
Il y a une dimension nuptiale de la croix, qui enfante le salut. On a pu parler des noces de la croix. Par son coté ouvert, Jésus engendre son épouse, l’Église, tout comme Adam a engendré Ève par son coté ouvert. Jésus se donne par tout son cœur et tout son corps.
Le sacrement du mariage ne concerne pas que les époux, mais tous les baptisés de l'Eglise, et tous les hommes en général. Il manifeste cette réalité nuptiale qui emporte toute l'histoire humaine : c'est un amour qui se donne pleinement.
Le mariage entre donc dans la vocation du service de la communion, tout comme le sacrement de l'ordre donné aux prêtres, car il témoigne de la communion de Dieu avec l'humanité.
Les sacrements ne concernent pas que ceux qui les reçoivent, mais ils transmettent une grâce à tout ceux qui en sont témoins. Le sacrement du mariage a la même vocation : témoigner aux yeux du monde de l'amour de Dieu pour les hommes.



LE QUIZZ : 
(une ou plusieurs réponses possibles).
1/ Quel est l’acte spécifiquement sacramentel du mariage ?
- la bénédiction nuptiale
- l’échange des consentements
- l’échange des alliances

2/ L’alliance des époux est-elle le signe...
- de leur alliance mutuelle
- de leur alliance avec Dieu

3/ Quels sont les principaux critères de validité du mariage ?
- la Liberté
- la pratique liturgique régulière
- le sentiment amoureux
- l'ouverture aux enfants
- l' engagement à la fidélité
- l' adéquation des tempéraments
- l' engagement définitif

4/ La confirmation est-elle habituellement requise pour pouvoir se marier à l’Église ?
- Oui
- non

5/ Un mariage peut-il être pleinement sacramentel, même s’il est célébré en dehors de la Messe ?
- Oui
- non



Réponses : 1 : l’échange des consentements ; 2 : les deux ; 3 : la Liberté, l'ouverture aux enfants, l'engagement à la fidélité, l'engagement définitif; 4 : oui ; 5 : oui.
Auteur : Marmhonie
Date : 14 nov.16, 02:39
Message : Voici la vidéo de présentation du 2e cours en ligne proposé dans le cadre de SINOD, les MOOC du Collège des Bernardins

Ce cours enseigné par le Père Matthieu Rougé est gratuit, ouvert à tous et a débuté depuis le lundi 3 octobre 2016.

Docteur en théologie, professeur à la Faculté Notre-Dame, le Père Matthieu Rougé est aussi curé de la paroisse Saint-Ferdinand des Ternes (Paris XVII). Il a été le secrétaire particulier du Cardinal Lustiger et l’« aumônier » des parlementaires français (2004-2012).
Auteur : Pierre-Elie Suzanne
Date : 26 nov.16, 00:03
Message : LE SECOND SACREMENTS DU SERVICE DE LA COMMUNION.



LE SACREMENT DE L'ORDRE.


Il y a deux sacrements du service de la communion : le mariage et l'ordre.
Service de la communion signifie que ceux qui exercent ce service témoignent de la communion de Dieu avec les hommes.


L'ordination de certains a eu lieu dès le début de l'Eglise.
Paul rappelle à son disciple, Timothée, le moment où il a été consacré à Dieu.
« Voilà pourquoi, je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains.
Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de pondération.
N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur, et n’aie pas honte de moi, qui suis son prisonnier ; mais, avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances liées à l’annonce de l’Évangile.
Car Dieu nous a sauvés, il nous a appelés à une vocation sainte, non pas à cause de nos propres actes, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce. Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus avant tous les siècles,
et maintenant elle est devenue visible, car notre Sauveur, le Christ Jésus, s’est manifesté : il a détruit la mort, et il a fait resplendir la vie et l’immortalité par l’annonce de l’Évangile, pour lequel j’ai reçu la charge de messager, d’apôtre et d’enseignant.
Et c’est pour cette raison que je souffre ainsi ; mais je n’en ai pas honte, car je sais en qui j’ai cru, et j’ai la conviction qu’il est assez puissant pour sauvegarder, jusqu’au jour de sa venue, le dépôt de la foi qu’il m’a confié.
Tiens-toi au modèle donné par les paroles solides que tu m’as entendu prononcer dans la foi et dans l’amour qui est dans le Christ Jésus.
Garde le dépôt de la foi dans toute sa beauté, avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous.
 » (2 Tim 1, 6-14).

L’imposition des mains donne une grâce intérieure pour le témoignage de la foi. L'imposition des mains a été une pratique généralisée dès les débuts de l’Église, ainsi qu'en témoigne Paul dans ce récit. Ce geste matérialise la grâce donnée par Dieu à cet instant.

I/ Le sacrement de l'ordre est un sacrement triple.
Il y a trois sacrements de l'initiation, qui forment une seule initiation, tout comme il n'y a qu'un seul Dieu en Trois Personnes divines. Ces trois sacrements forment un tout inséparable.
De la même façon, il y a un seul sacrement de l'ordre en trois degrés,
l'épiscopat, le presbytérat et le diaconat.
Il y a une Trinité dans les degrés du sacrement de l'ordre.
Le diaconat, le presbytérat, l'épiscopat forment une trinité de degrés de l'ordre.
L'épiscopat (le degré reçu par l’évêque) est approprié à la Personne du Père,
le presbytérat (le degré reçu par le prêtre) est approprié à la Personne du Fils,
et le diaconat (le degré reçu par le diacre)  est approprié à la Personne de l'Esprit de charité.
En effet, l'évêque veille sur le troupeau, comme un Père sur ses enfants. L'étimologie du mot Evêque est veilleur.
Le presbyte est le signe de la présence du Christ, le bon Pasteur, incarné dans notre chair, à proximité de nous,
Le diacre est le serviteur, il est le signe sacramentel du Christ serviteur.

Quand un des degrés du sacrement de l'ordre est donné, la consécration est manifestée par l''imposition des mains.
L'imposition des mains est une forme de bénédiction très particulière dans l’Église. Elle est unique et spécifique à l'ordination des hommes.
Cette imposition est accompagnée d'une parole consécratoire : cette parole consécratoire se réfère à tous les hommes appelés aux services dans l’histoire biblique. De Moise appelé par Dieu au Sinaï, aux apôtres appelés par Jésus, ne sont consacrés à Dieu que des hommes qui ont été choisis par Dieu. On ne consacre pas n'importe qui, mais des gens ayant reçu un appel de Dieu.

A chaque degré de l'ordination sacerdotale, différents signes complémentaires matérialisent la grâce spécifique de chacun :
- Le diacre reçoit la Bible, l’évangéliaire qu'il lira à la messe.
- le prêtre a les mains consacrées et il reçoit le pain et le vin. Il devient apte à toucher le saint sacrement et à le consacrer.
- L'évêque reçoit la Bible, l'anneau (singe de son lien nuptial avec l'Eglise) et le bâton du pasteur (ui encourage et permet de rattraper la brebis égaré).
Un signe secondaire est donné à tous : le baiser de paix.
Ce baiser de paix est échangé entre diacres, prêtres et évêques, le jour de leur ordination. Il signifie que si on est bien ordonné individuellement, ce n'est pas sans relation avec les autres membres du corps presbytéral. Tous les hommes consacrés font partie du même corps, du même ordre, celui des diacres, prêtres et Évêques. L'ordre ne signifie donc pas la discipline, mais l’agrégation dans un ordre, dans le sens d'un corps constitué, d'une communauté.  


[center][img(450px,300px)]http://www.communautesaintmartin.org/wp ... G_4119.jpg[/img]
Lors de l'ordination des prêtres les Évêques leur imposent les mains, ainsi que le décrit Paul dans sa lettre à Timothée.
Ici, nous voyons l’ordination de deux prêtres en 2014, au sein de la communauté Saint Martin.
[/center]



II / Ordre et sacerdoce.

Quelle relation entre l'ordre et le sacerdoce ?
On n'est pas prêtre, diacre ou évêque  individuellement. Nous le sommes collectivement, nous entrons dans un ordre, un collège, une communauté.
L'ordre des prêtres est la communauté des prêtres et des évêques.
Dans le Nouveau testament, le sacerdoce ne concerne que le Christ.  
En effet, seul le Christ est le prêtre véritable, car il s'est donné en personne.
Le sacerdoce théoriquement devrait donc être le terme qui désigne la seule prêtrise de Jésus.
C'est ainsi que l'ont compris les protestants. Les protestants n'ordonnent donc pas d'hommes prêtres. Leurs pasteurs sont au service de la communauté, pour l'instruire, lui donner les sacrements et diriger la prière, mais ils ne reçoivent pas d'onction d'huile, qu'ils estiment une pratique réservée aux prophètes de l'Ancienne Alliance.
Les catholiques ont conservé une matérialisation de l'onction spirituelle dont parle Paul ou Jean, par l'application d'huile sur la personne consacrée :
« Celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu, lequel nous a aussi marqués d’un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit. » (2 Corinthiens 1, 21).
«  Vous avez reçu l’onction de la part de celui qui est saint, et vous avez tous de la connaissance. L’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, qu’elle est véritable, et qu’elle n’est point un [......], demeurez en lui selon les enseignements qu’elle vous a donnés. » (1 Jean 2, 20, 27).

Les catholiques ont sans doute mieux approfondi le mystère de l'incarnation de Jésus-Christ. Ils sont donc plus attachés que les protestants à la matérialisation, à la manifestation corporelle, du moment où la grâce de Dieu est donnée aux personnes qui reçoivent un sacrement. D'où l'application d'huile consacrée, c'est à dire l'onction, administrée lors des sacrements.

Le Christ est donc le seul à être Prêtre, selon le Nouveau Testament. Il est le Prêtre par excellence :
« Il lui fallait donc se rendre en tout semblable à ses frères, pour devenir un grand prêtre miséricordieux et digne de foi pour les relations avec Dieu, afin d’enlever les péchés du peuple.
Et parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion, il est capable de porter secours à ceux qui subissent une épreuve.
 » (Hébreux 2, 17-18).

Jésus-Christ a reçu une onction immatérielle, celle de l'Esprit-Saint :
« Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’empire du diable, car Dieu était avec lui » (Actes 10, 38). La matérialisation de l'onction reçu par Jésus se trouve dans les miracles qu'il a accompli. Chez un homme qui devient prêtre que par grâce de Dieu, l'onction d'huile manifeste cette union, cette assimilation au Christ, le seul qui fasse des miracles.
Par sa croix, il a offert le sacrifice parfait. Il n'a pas offert d'animaux, ni de biens matériels, mais sa propre vie.
Jésue est le grand prêtre parfait.
Or, le Christ, le grand prêtre, a choisi que tous les baptisés soient prêtres en lui.
C'est ce qu'on appelle le sacerdoce baptismal.
Par le baptême, nous sommes prêtres, prophètes, et rois (ainsi que le montre le couronnement du mariage). Ainsi l'explique Paul :
« Je vous exhorte donc, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. »  (Romains 12, 1-1).
Nous nous offrons lors du culte, de l'Eucharistie, ainsi que nous l'avons vu dans l'enseignement sur l'Eucharistie. Nous sommes donc pleinement prêtres, selon le don reçu à notre baptême. En effet, le prêtre est celui qui est rendu capable d'offrir des sacrifices pour Dieu. Nous, chrétiens, nous sommes donc rendu aptes à nous offrir nous-mêmes.

Il y a donc le sacerdoce de Jésus-Christ,
celui des baptisés,
et entre les deux, il y a le sacerdoce ministériel, celui des prêtres et des évêques.

La vocation essentielle des rêtres est de permettre que les baptisés vivent de leur sacerdoce baptismal.
Les prêtres sont configurés au Christ-prêtre,
c'est ce que manifeste l'onction que les prêtres reçoivent sur les mains lors de leur ordination, et celle que les évêques reçoivent sur la tête.
Le diacre ne participe pas au ministère sacerdotal du Christ, mais il exprime que le sacerdoce des prêtres ne peut être reçu que dans la grâce du service. Le diaconat est l'entrée, le premier degré de l'ordination. C'est ce que signifie diaconat, cela veut dire service. L'ordination diaconale est la première étape de toute consécration sacerdotale. Le service est donc le fondement de l'ordination sacerdotale. Le prêtre est d'abord un serviteur, ainsi que Jésus l'a dit à ses apôtres lors de son dernier repas (Jean 13, 1-17).
Il n'y a pas de concurrence entre ces sacerdoces. Ils sont tous ordonnés au sacerdoce du Christ.
Jésus est le serviteur par excellence (Marc 10, 45), donc le diacre parfait.
Jésus est celui qui offre le sacrifice parfait, c'est à dire lui-même (Luc 22, 42), il est donc prêtre.
Il est la tête de l’Église (1 Co 12, 27 : Col 1, 18), comme l’évêque est le père de son diocèse.
Le diacre participe donc pleinement au sacerdoce de l'ordre en étant serviteur. Il y a deux dimensions dans le sacerdoce, une dimension horizontale de serviteur et une dimension verticale d'offrande au Père.  

III/ Un sacrement remis en question ?
Plusieurs incompréhensions, plusieurs remises en question, sont de nos jours entendues au sujet du sacerdoce :
1/ Peut-on, doit-on se passer de prêtres dans l’Église ?
Que certains remettent l'utilité de l'ordre en question est dans l'ordre des choses, Jésus est un signe de contradiction.
Ainsi les sacrements sont-ils des signes de contradiction de nos jours, et tout particulièrement celui de l'ordre.
En fait, il est impossible de se passer de prêtres, car la trinité des trois degrés du sacrement de l'ordre permet que Jésus-Christ soit agissant dans l’Église, grâce au don des sacrements.

2/ Le caractère masculin du sacerdoce.
Il y a des femmes pasteurs dans les Églises de la réforme (protestantes), mais leur sacerdoce est totalement différent. Ils ne sont pas l'image matérialisée de Jésus parmi nous. Les pasteurs protestants ne sont donc pas forcement des hommes, comme le demande chez les catholiques la représentation de Jésus parmi nous. Par ailleurs, les pasteurs protestants ne consacrent pas le pain et le vin de Jésus en vrai corps et vrai sang.
Cette consécration d'un homme à Dieu par le sacrement de l'ordre n'est pas un pouvoir, mais c'est un don de Dieu, qui matérialise une réalité spirituelle. Il s'agit de rendre Jésus présent dans son Église et dans le monde. Le ministère ordonnné est un service, et non un pouvoir.

3/ Le sacrement de l'ordre donne-t-il un pouvoir ?
En fait, parmi tous les sacrements, celui qui est essentiel est celui du baptême, pas celui de l'ordre.
L’Église n'est pas une pyramide avec les fidèles à la base et le pape au sommet. C'est l'inverse.
Au sommet, il y a le baptême,
et à la base le ministère ordonné qui est au service des baptisés.
L'important est d'être fidèle au Christ, et aux grâces de notre baptême.
Les prêtres sont les serviteurs des baptisés, afin de leur permettre de vivre de leur vocation de prêtres, de prophètes et de rois au milieu du monde.

4/ Le célibat.
Dans l'orthodoxie, les prêtres se marient tous avant d'être ordonnés. Cependant les Évêques orthodoxes sont tous célibataires. Ils sont donc choisis parmi les moines.
Dans l’Église catholique, les diacre peuvent être mariés, mais pas les prêtres. Les prêtres célibataires sont le signe que nous sommes appelés à tout lâcher pour suivre Dieu. Par leur ministère sacramentel, les prêtres témoignent auprès de tous les baptisés, de l’absolu de l'appel de Dieu.
Le célibat n'est pas un héritage de l'antiquité, où il était rare, voire impossible à cette époque. Il est apparu en milieu juif, mais s'est surtout développé avec le christianisme.

Il a commencé par le célibat du Christ, et a tout de suite été imité par des disciples. Jean l'évangéliste et Paul étaient célibataires.
Le célibat est distinct de la nature de l'ordre : il en est un approfondissent. On peut être célibataire consacré à Dieu sans être prêtre. Et chez les orthodoxes, on peut être prêtre sans être célibataire.
La consistance du sacerdoce est le don complet de soi. Il se manifeste, se symbolise, se matérialise, par le célibat des prêtres chez les catholiques.
Cela fait écho au texte des Évangiles qui parle de tout quitter pour suivre Jésus-Christ (Luc 9, 57-62).

En conclusion, le mariage et le sacrement de l'ordre sont les deux facettes du sacrement du service de la Communion :
Nous sommes tous appelés à entrer pleinement dans l'amour nuptial de Dieu pour les hommes.
Ceux qui sont appelés au ministère de l'ordre témoigne de l'aspect absolu, au pleinement du don d'eux-mêmes.
Ceux qui se marient témoignent de la nuptialité de la relation de Dieu aux hommes.
Ensemble ils (prêtres et gens mariés) témoignent de l’absolu du don du Christ pour les hommes.



PETIT QUIZZ :
(les réponses sont à la fin).
 

1/ Le diaconat est-il un degré à part entière du sacrement de l’ordre ?
- oui 
- non

2/ Est-il nécessaire d’être diacre pour être ordonné prêtre ?
- oui 
- non

3/ Un prêtre nommé évêque doit-il recevoir une nouvelle ordination ?
- oui 
- non

4/ Le nom du sacrement de l’ordre est-il lié...
- au fait de pouvoir donner des ordres
- à la mission de répercuter les ordres de Dieu
- au fait d’entrer dans l’ordre, c’est-à-dire le corps des prêtres, des évêques ou des diacres 

5/ Y a-t-il entre le sacerdoce baptismal et le sacerdoce ministériel, selon le concile Vatican II, une différence...
- de degré
- de nature


RÉPONSES AU QUIZZ :
1/ Le diaconat est-il un degré à part entière du sacrement de l’ordre ?
 * oui  
- non
2/ Est-il nécessaire d’être diacre pour être ordonné prêtre ?
 *  oui 
- non
3/ Un prêtre nommé évêque doit-il recevoir une nouvelle ordination ?
  * oui 
 - non
4/ Le nom du sacrement de l’ordre est-il lié...
- au fait de pouvoir donner des ordres
- à la mission de répercuter les ordres de Dieu
 *  au fait d’entrer dans l’ordre, c’est-à-dire le corps des prêtres, des évêques ou des diacres.

5/ Y a-t-il entre le sacerdoce baptismal et le sacerdoce ministériel, selon le concile Vatican II, une différence...
- de degré
  *  de nature 
Auteur : Marmhonie
Date : 26 nov.16, 00:33
Message : Merci encore et toujours pour cette œuvre de Dieu irremplaçable.
C'est vraiment à suivre fidèlement.
Auteur : Pierre-Elie Suzanne
Date : 03 déc.16, 04:04
Message : LES SACREMENTS DE LA GUÉRISON :
Dieu est celui qui guérit les cœurs brisés, annonçaient déjà les Psaumes (Ps 147,3).
Dans l'Eglise, il y a deux sacrements de la guérison,
celui de la réconciliation
et celui de l'onction des malades.


I/ LA RÉCONCILIATION : PREMIER DES SACREMENTS DE LA GUÉRISON.

1/ La réconciliation est par excellence le mode du pardon de Dieu.

« Tes péchés te sont pardonnés », dit Jésus au paralytique avant même de le guérir (Mt 9, 5). Le christ fait de la guérison physique le signe du relèvement de la personne pardonnée de ses fautes.

Jésus a consacré ses disciples, pour qu'ils puissent pardonner les péchés des hommes au nom de Dieu : « Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » (Jean 20, 19-23).
- La paix est le fruit du pardon. Jésus donne sa paix.
« Nous qui sommes donc devenus justes par la foi, nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » (Romains 5, 1).
- le pardon, c'est le trésor de la révélation chrétienne.
- pourquoi faut-il un sacrement pour recevoir le pardon ?
Dire le Notre Père ne pourrait-il suffire pour recevoir le pardon de Dieu ?
Ou bien le pardon reçu dans la messe au moment du Kyrie,
Ou dans la prière personnelle du catholique qui fait une relecture de vie ?

En fait, le sacrement du pardon est la manifestation par excellence du pardon du Seigneur.
Le fait qu'il soit donné par une tierce personne permet de prendre conscience de la miséricorde de Dieu. Le sacrement n'est pas le mode exclusif, du pardon du saigneur, mais un mode diffusif de sa miséricorde.
Comme l'eucharistie est la manifestation de la Présence diffusive de la présence de Dieu. Dieu est présent de bien des façons, mais l'Eucharistie est une matérialisation objective... tout comme le pardon donné par un prêtre devient une matérialisation objective du pardon de Dieu.

Le sacrement de réconciliation est libérateur.
Nos péchés graves nous coupent de Dieu, nos péchés moins graves nous blessent cependant. Ils ne remettent pas en cause notre salut, mais ils existent pourtant.
Les péchés lourds doivent être pardonnés par un prêtre pour que nous soyons restaurés dans la grâce de notre baptême.
Tous les péchés peuvent être confessés, les petits comme les plus importants, car cette confession permet au croyant de réfléchir à partir de la totalité de sa vie, cela facilite la conversion, cela aide le croyant à présenter toute sa vie au Seigneur pour qu'il la guérisse et la convertisse.
« Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui n’entraîne pas la mort, il demandera, et Dieu lui donnera la vie, – cela vaut pour ceux dont le péché n’entraîne pas la mort. Il y a un péché qui entraîne la mort, ce n’est pas pour celui-là que je dis de prier. » (1 Jean 5, 16).

2/ Le cheminement du sacrement de Réconciliation.
De tous les sacrements, celui de pénitence est celui qui a évolué le plus.
L'histoire du sacrement :
- a) au début, dans l'Antiquité, il s'agissait d'une pénitence publique, et non réitérable.
Au début de l’Église, celui qui a péché gravement (meurtre, adultère, violence) choisissait d'entrer dans l'ordre des pénitents. Par la confession de ses péchés, il entraient dans l'ordre des pénitents et y restait parfois assez longtemps, parfois quelques années.
Puis au terme de sa pénitence, il était réintégré dans la communauté lors du Jeudi saint, ou lors du samedi saint.
La cendre du mercredi d'entrée dans le carême était au début donnée aux seuls pénitents.
-b) La vie monastique en Irlande. Au VIe siècle, Saint Colomban a évangélisé l'Irlande. C'est lui qui a inventé la confession auriculaire, c'est à dire à l'oreille d'un prêtre.
Les moines qui avaient l'habitude de conseiller les chrétiens, ont pris l'habitude d'entendre leurs péchés,
et Colomban leur a donné la permission de pardonner ces péchés.

Initialement, les pénitents, après avoir fait l'aveu de leur péché, recevaient une réparation. C'est à dire une pénitence qui pouvait être un pèlerinage, parfois même lointain, pour les péchés graves.
On recevait l'absolution après la pénitence, une fois le pèlerinage achevé.
Le pardon a donc été initialement donné par des moines.

- c) L'organisation du sacrement au cours du Moyen Âge.
On ne mérite pas le pardon, on l'accueille.
- La matière du sacrement est l'aveu de la faute.
On doit ressentir contrition, les regrets, de sa faute.
La pénitence procure la satisfaction.
La matière première du sacrement est donc la détestation du péché, et la forme du sacrement est la main étendue du prêtre qui marque le don de Dieu.
Après le concile de Latran, au XIIe siècle, les pénitences se sont allégées, et les pèlerinages lointains ont été moins fréquents au titre de la pénitence. L'aveu à un prêtre - après un examen de conscience - est resté la base, la matière, du sacrement de pénitence ou de Réconciliation.

- d) ...de nos jours.
Nos péchés nous blessent et ils blessent aussi l’Eglise dans sa totalité. C'est pour cela qu'il est prévu des cérémonies collectives de réconciliation, mais toujours avec absolution individuelle.
Seule la confession orale, dans le secret, à un prêtre (ou un Évêque naturellement) permet de recevoir le pardon de Dieu pour nos fautes graves. Il est donc recommandé de se confesser dès qu'on a fait un péché grave, un péché mortel, et au moins une fois par an, juste avant Pâque.

3/ La Sacrement de Réconciliation est le renouveau de toute la vie sacramentelle.
Tous les sacrements ont vécu une vraie histoire, un chemin d'approfondissement.
Le sacrement de réconciliation est le sacrement qui permet de restaurer la grâce de tous les autres sacrements.
Pourquoi confesser ses péchés à un prêtre ?
La présence du prêtre permet au sacrement d'être une incarnation du pardon du Seigneur,
comme le Verbe s'est fait chair, le pardon entre dans notre histoire physiquement.
Le sacrement est-il source de culpabilité ?
Non plutôt de libération.
Faut-il inventer des péchés ?
Non, il faut identifier nos péchés,car cela nous en libère de les avouer.
Le sacrement de Réconciliation est une dynamique d'incarnation et de libération.

N'est-ce pas trop facile de se confesser ?
Cela semble être une façon facile d'obtenir le pardon pour des fautes graves en quelques minutes, n'est-ce pas trop facile ?
En fait, si c'était si facile, cela se saurait ! C’est un acte de responsabilité et non de facilité.
Le pardon reçu vient nous rétablir dans notre responsabilité humaine. Il nous restaure dans l’innocence de notre baptême, qui nous avait lavé de tous péchés, nous rendant aptes à la vie éternelle.

Le nom du sacrement a changé au cours des siècles. Peu importe le nom, ce qui compte, c'est la réalité du don de Dieu.La pénitence manifeste notre engagement à nous convertir, et le pardon témoigne de l'absolu du don de Dieu.
En nous confessant, nous confessons notre foi.
La Réconciliation manifeste la réciprocité de la relation avec Dieu, qui est restaurée.
La Réconciliation vient restaurer tous les autres sacrements. On y retrouve la vertu du baptême,
mais, au delà, on retrouve la joie de l'Esprit-Saint, venant de la Confirmation.
On retrouve le chemin de l'Eucharistie, union avec le Christ.
On restaure la beauté de l'amour conjugal.
Ce sacrement restaure et approfondit tous les autres sacrements.
" L'eau vive du salut " pénètre dans la nuit des cœur et fait jaillir la lumière de la résurrection (Ez 47, 12).




PETIT QUIZZ :
 
1/ Dieu nous accorde-t-il son pardon exclusivement par le sacrement de réconciliation ?
- Oui
- non

2/ Les catéchumènes doivent-ils se confesser avant leur baptême ?
- Oui
- non

3/ Il est demandé aux baptisés de se confesser...
- au plus une fois par an
- au moins une fois par an
- au moins une fois par mois
- chaque fois qu’ils ont commis un péché grave

4/ La pénitence donnée par le confesseur constitue...
- une punition
- la cause du pardon de Dieu
- le moyen d’accueillir vraiment le pardon de Dieu

5/ Le ministre du sacrement de réconciliation est...
- l’évêque
- le diacre
- le prêtre




Réponses au Quizz :
1 : non
2 : non
3 : réponses 2 et 4
4 : réponse 3
5 : l'évêque et le prêtre.
Auteur : l'hirondelle
Date : 03 déc.16, 06:37
Message : http://www.vatican.va/roman_curia/congr ... za_fr.html
Auteur : Pierre-Elie Suzanne
Date : 10 déc.16, 02:13
Message :
l'hirondelle a écrit :http://www.vatican.va/roman_curia/congr ... za_fr.html

Merci Hirondelle.


Voici maintenant le second sacrement de la guérison, le sacrement des malades.



LES SACREMENTS DE LA GUÉRISON :
Dieu est celui qui guérit les cœurs brisés, annonçait le Psaume (Ps 147,3).
Dans l'Eglise, il y a deux sacrements de la guérison,
celui de la Réconciliation (nous l'avons vu au dessus),
et celui de l'Onction des malades.


II/ LE SACREMENT DES MALADES : LE SECOND DES SACREMENTS DE LA GUÉRISON.

I / Extrême onction ou Onction des malades.

« L’un de vous se porte mal ? Qu’il prie. Un autre va bien ? Qu’il chante le Seigneur.  L’un de vous est malade ? Qu’il appelle les Anciens en fonction dans l’Église : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon. Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres afin d’être guéris. La supplication du juste agit avec beaucoup de force. » (Jacques 5, 13-16).
Jésus a toujours eu une constance attention aux malades, avec toujours une interaction entre la guérison physique et le pardon des péchés.
Cette épître de Jacques parle de l'onction d'huile administrée par un Ancien, donc un Presbyte.
Marc (6, 13) parle également de la prière de guérison, associée à une onction d'huile.

Ce sacrement associant prière de guérison et onction d'huile date donc de Jésus. Il porte deux noms dans l'Eglise catholique :
- Onction des malades, qui est donnée à toutes les personnes souffrantes ;
et
- Extrême onction, donnée uniquement aux baptisés mourant.

Depuis l'antiquité, ce sacrement est donc donné aux mourants.
Ce sacrement est associé au sacrement de pénitence et à l'Eucharistie, qui est le viatique donné pour le chemin vers la vie éternelle.

Dans l'Eglise, il y a une prière des agonisants qui est associé à ce sacrement : « Seigneur, libère cet homme de son corps de souffrance pour qu'il entre dans la vie comme Tu as libéré Jonas ou les trois jeunes hommes dans la fosse. ».

On retrouve dans ce sacrement Jésus au Jardin des Oliviers, qui éprouve l'angoisse de tout homme face à la mort. Jésus nous a rejoint dans notre souffrance, et cette réunion est manifestée par le sacrement des malades.

Parfois ce sacrement est donné sous condition (de vie), car on ne sait pas vraiment si la personne est morte ou vivante. Cependant, seule une personne vivante peut le recevoir.
La paix du sacrement peut donner une mort paisible et sereine à l'agonisant.
Ce sacrement est également donné lors de la maladie, c'est alors le sacrement de la force du Christ dans l'épreuve de santé.


II/ La force de l'Esprit-Saint dans l'épreuve de la santé.
Au moment de la Réforme, on s'est demandé si ce n'était pas de la superstition d'attendre la guérison physique d'une pratique sacramentaire.
Le concile de Trente a répondu à ce doute : « Cette onction sainte a été instituée par le Seigneur Jésus comme un sacrement de la nouvelle alliance ». Elle est en effet signalée dans Marc (6, 13) et a été confirmée par Jacques (Jacques 5, 13-16). Il n'y a donc aucun doute sur l'origine divine de ce sacrement, puisqu'il est explicitement décrit par le Nouveau Testament.

Jacques enseigne la forme - la matière - du sacrement : l’huile bénie par l’Évêque. L'huile sainte représente l'Esprit-Saint, dont l’âme du malade est ointe invisiblement. L'onction visible d'huile manifeste et réalise l'action invisible de l'Esprit.

La réalité et l'effet de ce sacrement sont exprimés par les mots de Jacques.
La réalité du sacrement est la grâce de l'Esprit-saint qui expie les fautes. Elle provoque la confiance en la Devine miséricorde. Le malade supporte plus aisément les peines de la maladie, et il résiste mieux aux attaques du démon, celui qui conduit au désespoir.
L'effet du sacrement est le salut.

Ce sacrement peut apporter la guérison du corps, quand cela est utile au salut de l’âme. Mais l'accent de ce sacrement en mis sur le salut éternel.

L'huile des malades est différente du Saint-Chrême, qui sert pour ordonner les prêtres et baptiser les catéchumènes.
L’Évêque bénit trois huiles lors du mercredi saint, lors de la messe dite chrismale : celle des catéchumènes (qui marque leur entrée en Eglise), le Saint-Chrême et l'huile des malades.
" Que le seigneur dans sa grande bonté vous réconforte par la grâce de l'Esprit-Saint " dit le prêtre en administrant ce sacrement.



III/ Les sacrements pour l'âme et pour le corps.

Les sacrements sont à la fois pour le corps et pour l'âme. Le sacrement des malades est celui de la force du Christ et de l'Esprit-Saint dans l'épreuve de la santé.
Tous les sacrements sont pour le corps et pour l’âme. Le sacrement des malades illustre bien la compassion de Dieu pour le corps souffrant et mortel des chrétiens.
La guérison corporelle peut être obtenue par le sacrement, si elle est nécessaire au salut de l’âme,
l'onction corporelle donne l'onction spirituelle, c'est à dire l'onction de l'âme.
L'onction est un fruit sensible, souvent perceptible à une personne même très diminuée. D'autant que la personne mourante peut à peine parler, les onctions d'huile dans les paumes et sur le front expriment d'autant mieux la délicatesse et la bonté de Dieu.
Ce sacrement est pour l’âme et par le corps.
C'est un sacrement d'unification de la personne humaine, qui concerne visiblement le corps souffrant, par la généreuse application d'huile sainte.
Cette unité corporelle et spirituelle se retrouve dans ce sacrement, et prépare sa résurrection dans corps à la fin des temps.

En fait, cette unité spirituelle et corporelle se retrouve dans tous les sacrements.
Tous les sacrement s'éclairent mutuellement. Ici, le sacrement des malade insiste sur l'importance du corps dans notre vie spirituelle.
Tous les sacrements sont manifestés par un signe sensible, matériel, charnel :
- L'imposition des mains sacramentale pour consacrer un nouveau prêtre, est spécifique à l'ordination sacerdotale. Tous les prêtres du diocèses imposent les mains au nouveau prêtre pour manifester qu'il entre dans leur Ordre.
Autre exemple :
- Les meubles d’église ont aussi leur signification spirituelle. Ils sont une matérialisation d'une vérité spirituelle. Le confessionnal est typique. Ce meuble permet de ne pas voir le pénitent et donc de donner de l'importance à l’ouïe, à l'audition des péchés, et non à la vue du pécheur.
La foi catholique est incarnée par du réel, des gestes, des meubles, du concret...
Tout, comme le Fils de Dieu s'est incarné dans son corps parmi nous, la foi catholique, centrée sur les sacrements, est fidèle au mystère de l'incarnation de Jésus. Les sacrements sont une incarnation.

Tous les sacrements sont ordonnés à la guérison.
Le Baptême nous guérit de la mort et du péché,
La Confirmation nous aide à guérir des tentations et des erreurs.
L'Eucharistie nous guérit de nos faiblesses.
Le mariage nous guérit de la concupiscence, et restaure le don de la relation nuptiale, au delà de l’égoïsme habituel, originel, de la sexualité.
Tous les sacrements font entrer dans l'unité sacramentelle, qui est centrée sur l'Eucharistie.

Tous découlent de l'union des chrétiens avec la personne de Jésus, Dieu fait homme, matérialisé parmi nous.
Les sacrements sont la matérialisation du don de Dieu, les moyens de l'union au Christ, et la réalisation de cette union, ainsi que les instruments du salut.




LE QUIZZ :
(réponses à la fin).

1/ L’huile des malades est-elle la même que le Saint Chrême ?
- Oui
- non 

2/ L’huile des malades est-elle bénie par l’évêque à la Messe...
- pascale
- chrismale
- corporale

3/ Le concile Vatican II a-t-il aboli l’extrême onction ?
- Oui
- non 

4/ Le ministre de l’onction des malades est-il...
 - le prêtre
 - l’aumônier d’hôpital, même laïc.
 - l'évêque
 - le diacre

5/ Peut-on donner l’onction des malades à un mort ?
- Oui
- non 




(réponses : 1/ non ; 2/ : chrismale ; 3/ non ; 4/ le prêtre et l'évêque ; 5/ non).
Auteur : Marmhonie
Date : 10 déc.16, 02:38
Message : L'onction des malades est à connaître.
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