Les dirigeants tunisiens ont signé la nouvelle Constitution
Le chef de l’Etat tunisien Moncef Marzouki, le Premier ministre sortant Ali Larayedh et le président de la Constituante, Mustapha Ben Jaafar ont signé lundi la nouvelle Constitution du pays, un évènement historique pour le berceau du Printemps arabe. Moncef Marzouki a été le premier à parapher le texte, adopté la veille plus de trois ans après la révolution, embrassant le document et brandissant les doigts en signe de victoire. La Constitution doit désormais être publiée au Journal officiel avant d’entrer en vigueur par étapes.
Dans un discours quelques minutes plutôt, Moncef Marzouki avait salué une «victoire contre la dictature», tout en jugeant encore «long» le chemin à parcourir pour enraciner les valeurs démocratiques, alors que des élections doivent se tenir en 2014. «Avec la naissance de ce texte, on entérine notre victoire contre la dictature», a-t-il déclaré, en référence au régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali.
«Le chemin est encore long. Il reste un grand travail à faire pour que les valeurs de notre Constitution fassent partie de notre culture», a souligné le président tunisien. «C’est la poursuite de notre victoire sur le terrorisme, c’est une victoire pour nous tous», a ajouté le chef de l’Etat. «Vive la démocratie, vive la Tunisie», a-t-il lancé lors de ce discours devant l’Assemblée nationale constituante, avant de scander en guise de conclusion «Fidèles, fidèles au sang des martyrs de la révolution».
L'adoption de la nouvelle Constitution du pays dimanche constitue un moment historique pour le berceau du printemps arabe, auquel s’ajoute la formation d’un gouvernement appelé à sortir le pays d’une profonde crise politique et à organiser des élections dans l’année. L’Assemblée nationale constituante (ANC) a approuvé cette loi fondamentale à une majorité écrasante de 200 voix pour, 12 contre et 4 abstentions, dépassant largement la majorité nécessaire de 145 votes.
«L’Histoire retiendra avec beaucoup de fierté cette journée», avait proclamé juste avant le vote le président de l’Assemblée, Mustapha Ben Jaafar. Les élus ont célébré l’évènement en chantant l’hymne national brandissant des drapeaux tunisiens et les doigts en signe de victoire.
«Dans cette Constitution, tous les Tunisiens et Tunisiennes se retrouvent, cette Constitution préserve nos acquis et jette les fondements d’un Etat démocratique», a pour sa part déclaré Mustapha Ben Jaafar. L’adoption de ce texte a été saluée par le secrétaire-général des Nations unies, Ban Ki-moon, pour qui la Tunisie vient de vivre une «étape historique», offrant un «modèle pour les autres peuples aspirant à des réformes».
La nouvelle Constitution consacre un exécutif bicéphale et accorde une place réduite à l’islam. Elle introduit aussi pour la première fois dans le monde arabe un objectif de parité homme-femme dans les assemblées élues. Ce compromis vise à éviter une dérive autoritaire dans un pays qui a connu plus d’un demi-siècle de dictature, sous Habib Bourguiba, puis sous Ben Ali, mais aussi à rassurer ceux qui craignait que les islamistes n’imposent leurs positions dans un pays à forte tradition séculière.
L’Assemblée a été élue en octobre 2011 et devait à l’origine achever la loi fondamentale en un an, mais ses travaux ont pris un retard considérable en raison de crises à répétition opposant notamment les islamistes d’Ennahda majoritaires et leurs détracteurs. «Je me sens pour la première fois réconciliée avec cette assemblée», a déclaré Nadia Chaabane, député du parti Massar, opposée aux islamistes, en référence aux multiples controverses qui ont marqué les travaux de l’Assemblée constituante (ANC).
Un gouvernement apolitique pour aller aux élections
L’adoption du texte est intervenue quelques heures après l’annonce de la composition d’un gouvernement d’indépendants devant conduire la Tunisie vers des élections législatives et présidentielle en 2014. Les islamistes d’Ennahda ont en effet accepté de quitter le pouvoir pour laisser un cabinet politique sortir la Tunisie de la profonde crise déclenchée par l’assassinat, attribué à la mouvance jihadiste, du député d’opposition Mohamed Brahmi en juillet.
Le nouveau gouvernement, qui doit recevoir dans la semaine la confiance de la constituante, a été composé par le ministre de l’Industrie sortant, Mehdi Jomaâ. Choisi mi-décembre, la classe politique aura mis six semaines à s’accorder pour lui laisser les rênes. «J’ai formé ma liste sur la base de trois critères : la compétence, l’indépendance et l’intégrité», a-t-il dit, après avoir remis la liste des ministres au président Moncef Marzouki.
Ce cabinet est «une équipe extraordinaire qui a conscience des défis», a-t-il ajouté, «la mission n’est pas facile», la Tunisie étant sans cesse déstabilisée par l’essor de jihadistes, les batailles politiques et les conflits sociaux, déjà moteur du soulèvement de 2011.
Le gouvernement regroupe aussi bien des hauts fonctionnaires, des magistrats que des personnalités venues du privé. Le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou a par ailleurs été maintenu, bien que ses détracteurs aient lutté jusqu’au bout pour qu’il quitte ses fonctions. Mehdi Jomaâ a souligné enfin que «les élections représentent la priorité des priorités». A ce titre, les travaux de l’ANC ne sont d’ailleurs pas finis, une législation électorale devant encore être adoptée.
Par ailleurs, le gouvernement devra faire face à une situation économique très difficile, la croissance restant en berne et le chômage très élevé notamment en raison de l’incertitude et de l’instabilité dans le pays depuis 2011. Des vagues de violences, nourries par la misère, éclatent régulièrement. La Tunisie, berceau du Printemps arabe, a cependant réussi jusqu’à présent à ne pas basculer dans le chaos.
AFP
Auteur : rayaan Date : 27 janv.14, 07:10 Message : Les pauvres. Tout ces morts pour revenir au même point qu'avant voir encore pire.
Auteur : samuell Date : 27 janv.14, 08:05 Message : Pourquoi, c est injuste l'égalité femme.homme ?
Auteur : rayaan Date : 27 janv.14, 08:08 Message : De 1 j'vois pas où j'ai parlé de ça.
De 2 Oui l'égalité parfaite entre les hommes et les femmes est injuste aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Les hommes et les femmes sont différents et jouissent de caractéristiques qui leurs sont propre. Vouloir faire abstraction de cela et faire de l'homme et de la femme des être similaire en tout point mène à la destruction de la société.
Maintenant je n'ai pas envie de débattre 30 ans sur ce sujet si tu n'es pas ouvert à la discussion. Si tu veux en parler alors parlons en par MP ça nous évitera de vouloir nous engueuler et nous manquer de respect.
Auteur : Bragon Date : 27 janv.14, 09:14 Message : Victoire partielle qui ne va pas tarder à être remise en cause, malheureusement.
Il ne faut jamais faire un travail à moitié.
En rédigeant une petite constitution les Tunisiens croient s’être débarrassés de leur Vermine verte. Or leurs islamistes, cette hydre immonde, ces infects barbus qui ont mis ces derniers temps la Tunisie sens dessus-dessous en assassinant, en brûlant, en agressant les gens dans les rues et dans les universités sont toujours là (il ne faut pas l’oublier). Dès qu’ils auront soufflé un peu, ces barbares vont revenir à la charge avec leur idéologie de la mort. Et il faudra alors à la Tunisie reprendre encore le combat contre ces zombies.
Il faut bien comprendre que les islamistes (je ne dis pas musulmans) salafistes ou autres n’abandonnent jamais leur projet funeste. Et il n’existe pas d’islamiste modéré ou pacifiste. Ce qu’il y a c’est ceci : ils créent un parti radical violent et un autre parti « modéré » pour faire de l’entrisme et se tailler une place dans les travées du pouvoir pour le pourrir de l’intérieur en attendant de prendre tout le pouvoir. C’est leur stratégie. Je les connais bien : il n’y a pas plus roublard qu’un islamiste, et il ne faut jamais leur faire la moindre concession, les croire, donner foi à leur parole ou leur faire confiance. En Algérie, malgré tout ils sont toujours là, un pied dans les partis dits « modérés », l’autre pied au maquis et ils continuent de tuer toujours et tous les jours.
Seul le général Sissi d’Egypte a compris, enfin il n’est pas le seul à avoir compris mais le seul à avoir eu le courage de prendre les décisions qui s’imposent pour sauver son pays.
Sissi a tiré des leçons du passé et de ce qui se passe aujourd’hui partout dans le monde et a pris les bonnes décisions :
1 / Il a écarté cette Vermine verte infecte
2/Il a fait preuve de lucidité en décrétant terroristes les islamistes et illégales leur organisations
3/ Puis, droit dans ses bottes, il déclare au peuple : n’ayez crainte, quiconque touche au peuple, je l’élimine. Et il élimine !!!
Il faut bien comprendre qu’à la limite il vaut mille fois mieux une dictature militaire que la dictature de ces bêtes immondes puant l’encens, le kohol aux yeux, l’ambre et le musc pourris. Une dictature militaire tu peux t’en débarrasser un jour, voire peut se muer d'elle-même en pouvoir civil, la dictature de la Peste verte, jamais ! Une fois au pouvoir, tu es mort, toi, tes enfants, ton passé et ton avenir.
Auteur : Bragon Date : 27 janv.14, 09:17 Message :
Bragon a écrit :Victoire partielle qui ne va pas tarder à être remise en cause, malheureusement.
Il ne faut jamais faire un travail à moitié.
En rédigeant une petite constitution les Tunisiens croient s’être débarrassés de leur Vermine verte. Or leurs islamistes, cette hydre immonde, ces infects barbus qui ont mis ces derniers temps la Tunisie sens dessus-dessous en assassinant, en brûlant, en agressant les gens dans les rues et dans les universités sont toujours là (il ne faut pas l’oublier). Dès qu’ils auront soufflé un peu, ces barbares vont revenir à la charge avec leur idéologie de la mort. Et il faudra alors à la Tunisie reprendre encore le combat contre ces zombies.
Il faut bien comprendre que les islamistes (je ne dis pas musulmans) salafistes ou autres n’abandonnent jamais leur projet funeste. Et il n’existe pas d’islamiste modéré ou pacifiste. Ce qu’il y a c’est ceci : ils créent un parti radical violent et un autre parti « modéré » pour faire de l’entrisme et se tailler une place dans les travées du pouvoir pour le pourrir de l’intérieur en attendant de prendre tout le pouvoir. C’est leur stratégie. Je les connais bien : il n’y a pas plus roublard qu’un islamiste, et il ne faut jamais leur faire la moindre concession, les croire, donner foi à leur parole ou leur faire confiance. En Algérie, malgré tout ils sont toujours là, un pied dans les partis dits « modérés », l’autre pied au maquis et ils continuent de tuer toujours et tous les jours.
Seul le général Sissi d’Egypte a compris, enfin il n’est pas le seul à avoir compris mais le seul à avoir eu le courage de prendre les décisions qui s’imposent pour sauver son pays.
Sissi a tiré des leçons du passé et de ce qui se passe aujourd’hui partout dans le monde et a pris les bonnes décisions :
1 / Il a écarté cette Vermine verte infecte
2/Il a fait preuve de lucidité en décrétant terroristes les islamistes et illégales leur organisations
3/ Puis, droit dans ses bottes, il déclare au peuple : n’ayez crainte, quiconque touche au peuple, je l’élimine. Et il élimine !!!
Il faut bien comprendre qu’à la limite il vaut mille fois mieux une dictature militaire que la dictature de ces bêtes immondes puant l’encens, le kohol aux yeux, l’ambre et le musc pourris. Une dictature militaire tu peux t’en débarrasser un jour, voire peut se muer d'elle-même en pouvoir civil, la dictature de la Peste verte, jamais ! Une fois au pouvoir, tu es mort, toi, tes enfants, ton âme, ton âne, ton passé et ton avenir.
Auteur : rayaan Date : 27 janv.14, 09:18 Message : Le modèle de Bragon : Un militaire dictateur assassinant sa population et semant le chaos sur son passage. J'ai nommé le grand Sissi roi d’Égypte, père de la junte militaire, gouverneur des laïques.
Quel contradiction ! Alors que vous glorifiez la démocratie vous haïssez celui élu par elle ( les frères musulmans ) et glorifier un Tyran militaire digne des pays africains les plus corrompus ( Sissi ).
Auteur : Boemboy Date : 27 janv.14, 10:10 Message : Bragon, en quoi ton discours est-il différent de celui de Bachar Al Asad en Syrie ?
Auteur : Bragon Date : 27 janv.14, 10:32 Message :
Boemboy a écrit :Bragon, en quoi ton discours est-il différent de celui de Bachar Al Asad en Syrie ?
Non, il n'est pas différent. Al Assad, saddam, Ben Ali, Khadafi, etc...savaient ce qu'ils faisaient. Ils savaient ce qui menaçaient leur société, ils savaient que l'hydre immonde étaient là aux aguets, prête à bondir.
Un mal dont ils mourraient tous!
Et ils savaient que la seule manière de s'en prémunir était de tenir la société de main ferme. Un moindre mal pour éviter la mort.
L'Occident aussi le savait, il n'est pas idiot. Et il a qualifié cette "main ferme" de dictature alors qu'il savait que la moindre ouverture allait permettre à ces hordes sauvages de s'y engouffrer et de semer mort et désolation, sang et larmes.
Et qu'a fait l'Occident ? Il est allé libérer ces monstres.
Vois toi-même le résultat !!!!
Regarde ce qui se passe en Irak, en Syrie, en Tunisie, en Libye et ailleurs, et ce n'est pas fini!!!!
La démocratie oui, mais pas avec ceux qui la renient et n'attendent que l'occasion de lui tordre le cou.
Il faut nettoyer !
Auteur : rayaan Date : 27 janv.14, 10:39 Message : Lol tu es assez naïf pour croire que l'occident veut le bien des peuples musulmans ? Tu es assez naïf pour croire que les élites ne savent pas ce qu'elles font ? Ignare que tu es. Toutes ces révolutions n'ont servient qu'à semer le chaos dans les pays musulmans et à ainsi les affaiblir et ralentir leur développement.
Les musulmans souffrent dans tout les pays qui ont connu ce " printemps arabe ".
Si ils auraient suivient la voie de l'Islam ils auraient alors patienté et ne se seraient pas rebeller contre les tyrans laique.
Maintenant il est trop tard et l'empire sioniste et leurs alliés occidentaux assistent au spéctacle avec plaisir.
Question :
Quel est votre opinion sur ce qu'on appel en ce moment "le printemps arabe"?
Réponse de Cheikh Fawzan:
Par Allah on n'a pas vu de printemps... On n'a vu que de la tuerie et on n'a vu que des tribulations... on n'a pas vu... ce n'est pas un printemps ça!
C'est une calamité! Oui ceux qui appellent cela de cette façon ce sont les Kouffars...
Les Mouslims n'appellent pas cela un printemps, ils l'appellent cela tribulations et malheurs (Fitan wa Shourour). C'est vrai que pour les Kouffars c'est un printemps car ils font du tort aux Mouslims par cela et tout ce qui fait du tort aux Mouslims les réjouissent. C'est donc un printemps pour eux. Na'am!
Traduit par Abou Hammaad Al-Hayiti
Mardi 27 décembre 2011, Montréal, Québec.
Auteur : Bragon Date : 27 janv.14, 11:02 Message :
rayaan a écrit :Lol tu es assez naïf pour croire que l'occident veut le bien des peuples musulmans ? Tu es assez naïf pour croire que les élites ne savent pas ce qu'elles font ? Ignare que tu es. Toutes ces révolutions n'ont servient qu'à semer le chaos dans les pays musulmans et à ainsi les affaiblir et ralentir leur développement.
Lis d'abord ce que j'écris, ça t'évitera de te ridiculiser et de nous infliger un long copié-collé inutile avec citations idiotes de tes Chéikh.
Allez relis, mon écriture est quand même plus claire que le style divin que vous prétendez comprendre.
Pourquoi tu retournes pas à la maternelle ?
Relis !!!
Décidément cette école française faut absolument que je me rende à son chevet. Y a quelque chose qui cloche dans ses intestins.
Auteur : rayaan Date : 27 janv.14, 11:07 Message : [ATTENTION Censuré dsl] j'ai bien compris ce que t'as écris. Tu dis que l'occident est allez libéré les islamistes. L'occident a libéré wellou l'occident se joue des "islamistes" comme de vulgaires pantins.
Bref j'parle pas avec toi comme tu l'a dis tout à l'heure tu sent la merde.
Auteur : Bragon Date : 27 janv.14, 11:26 Message :
rayaan a écrit :[ATTENTION Censuré dsl] j'ai bien compris ce que t'as écris. Tu dis que l'occident est allez libéré les islamistes. L'occident a libéré wellou l'occident se joue des "islamistes" comme de vulgaires pantins.
Bref j'parle pas avec toi comme tu l'a dis tout à l'heure tu sent la merde.
Ha, tu as relu et tu as enfin compris C'est bien !
Ce n'est pas à moi que tu répondais, je le sais, tu répondais à mon cul et il sent la merde. Ne t'ai-je pas dit ce matin même dans la section islam qu'il ne fallait pas tout le temps coller ton nez à mon cul.
Il sent la merde.
Auteur : samuell Date : 27 janv.14, 20:27 Message : rayaan a écrit :
Lol tu es assez naïf pour croire que l'occident veut le bien des peuples musulmans ? Tu es assez naïf pour croire que les élites ne savent pas ce qu'elles font ? Ignare que tu es. Toutes ces révolutions n'ont servient qu'à semer le chaos dans les pays musulmans et à ainsi les affaiblir et ralentir leur développement.
aucun fondement !
de l'intox extrémiste .
là oui , l'occident déplore ce type de discours qui nuit à la Liberté des peuples ,
l'occident est pour la démocratie et donc la liberté de conscience et d'opinion ,
c'est un principe de respect d'autrui ,
c'est injuste ?
rayaan a écrit :
Oui l'égalité parfaite entre les hommes et les femmes est injuste aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Les hommes et les femmes sont différents et jouissent de caractéristiques qui leurs sont propre. Vouloir faire abstraction de cela et faire de l'homme et de la femme des être similaire en tout point mène à la destruction de la société.
oups , ça existe encore ce type d'opinion sexiste ?
Yamina Zoghlami est contre l’égalité de l’héritage mais plaide pour une loi qui allonge le congé de maternité.
Pour être «au sommet de la modernité», les islamistes tunisiens se réapproprient des concepts et des mots, les subvertissent et les retournent contre ceux qui les ont forgés.
Par Monia Kallel *
La députée Yamina Zoghlami a opposé un non catégorique au projet de loi sur l’égalité de l’héritage. Et elle n’est pas la seule. Porte-voix de ses nombreux frères et sœurs (Nahdaouis et non Nahdaouis, j’allais dire «progressistes»), elle a investi toutes les chaînes télévisée et avancé l’argument passe-partout : «Ce n’est pas encore le moment !!!». Quelques jours après, elle juge, dans une autre annonce publique, que le moment est venu pour voter une loi qui allonge le congé de maternité, la Tunisienne aura droit à 4 mois au lieu de 2.
Les féministes en mode islamiste
L’idée paraît pertinente et utile, ce qui l’est moins c’est «l’esprit des lois» qui sont proposées et/ou rejetées par nos députés. Il y a d’abord le timing qui est loin d’être anodin. Il est clair que le 2e projet, le congé de maternité, est venu récupérer le premier, le refus de l’égalité, afin de montrer que Mme Zoghlami est «au sommet de la modernité». C’est ainsi qu’elle se définit dans une interview «accordée» à une chaîne de radio locale (le 31/6 :2016).
Grâce à un discours bien huilé et avec son habituelle éloquence, elle essaie d’expliquer que non seulement il n’y a ni contradiction, ni le moindre écart entre ses deux prises de positions, mais qu’elle se bat pour les droits de la Tunisienne qui souffre de l’injustice et assume presque seule les lourdes charges familiales. Elle précise qu’elle compte sur la coalition regroupant toutes les femmes parlementaires, même si, s’étonne-t-elle, les accords ne sont pas toujours possibles…
L’interviewée construit une argumentation en usant de procédés bien connus chez les «féministes» islamiques et/ou islamistes. Ce mouvement, en plein essor, est en passe de devenir un système bien structuré grâce à l’engagement de militantes-théoriciennes qui en fixent les principes fondateurs, les modalités d’action et la rhétorique. Il s’agit de se réapproprier des concepts et des mots, de les subvertir et de les retourner contre ceux qui les ont forgés.
Modernité, liberté, égalité, laïcité… reviennent fréquemment dans la bouche (et sous les plumes) de cette nouvelle génération de militantes qui se disent «au sommet de la modernité» tout en bafouant les principes inhérents à la modernité; qui se revendiquent «féministes» tout en s’écartant de la cause première : la déconstruction du patriarcat pour laquelle des femmes (et des hommes) se sont battues au risque de leur confort, de leur réputation et de leur vie.
Axé sur les rapports hiérarchiques (dominants/dominés), le système patriarcal s’est construit et s’est maintenu par la jonction du politique et du religieux, et par l’utilisation du «sexe faible» dont il a fait son pilier, sa victime et sa proie.
En ayant l’air de plaider la cause de leurs consoeurs, les féministes en mode islamiste ou islamique ne font que renforcer le système qui a écrasé et continue à écraser la femme. Être la fille de, l’épouse de, ou (plus gratifiant encore) la mère de… est le modèle sur lequel ont reposé tous les pouvoirs et qui a fonctionné dans toutes les sociétés traditionnelles (d’Orient et d’Occident), avant l’avènement de la modernité.
L’accord entre islamisme et modernité
La modernité s’est forgée à partir d’un ensemble de valeurs, liberté, égalité, laïcité, qui stipule nécessairement l’émancipation, c’est-à-dire la nette séparation de l’ancien système, l’individu se substitue à la communauté, le citoyen au sujet (ou au fidèle), la raison à la croyance, la loi à la foi qui relève, désormais, du domaine privé.
L’histoire universelle de la lutte contre le patriarcat – histoire qui est aussi vieille et aussi tenace que lui – révèle deux points cruciaux : l’autonomie mentale ou morale de la femme passe par son autonomie économique, et ses acquis, tout comme son statut social, sont d’une extrême fragilité. Ils sont difficiles à redresser, mais très faciles à dilapider…
Le projet de loi relatif au congé de maternité doit être pensé et discuté d’une manière rationnelle. Cette loi sert-elle vraiment la femme tunisienne, tant au niveau du recrutement qu’au niveau de sa promotion? Dans quelle mesure contribue-t-elle à l’équilibre de la famille, et de l’enfant? Va-t-elle dans le sens de l’égalité (que stipule la modernité) et du partage des tâches au sein du couple?
Dans les États modernes et les pays riches, les femmes qui choisissent de mettre au monde un enfant, dans ou hors mariage, bénéficient d’avantages (financiers) très nombreux qui sont appuyés par un long congé renouvelable (pouvant aller jusqu’à deux ans). Elles bénéficient également d’un cadre juridique propice, notamment le congé de paternité, qui les engage dans une société égalitaire où tous les individus ont les mêmes droits et les mêmes chances.
Dans la situation économique désastreuse de la Tunisie post-troïka, le projet de loi sur le congé de maternité, qui ne se comprend qu’en fonction du rejet de la loi sur l’égalité de l’héritage, s’inscrit dans le vaste programme de l’accord entre islamisme et modernité; un accord qui se pense, se structure et se diffuse à grande échelle (qui dépasse et inclut à la fois Madame la députée et ses frères islamistes) et par d’énormes moyens; le congrès d’Ennadha vient de le montrer.
Les médias constituent un support et un canal précieux pour les promoteurs du projet. L’idée de la fusion entre deux projets de société que tout sépare y passe avec une étonnante rapidité. Il suffit, pour se faire, d’ajouter aux mots larges, liberté, modernité, laïcité, des mots encore plus larges, identité, racines, particularité, culture…
C’est avec les mêmes procédés, la même logique et la même crispation identitaire que les rationalistes, les philosophes et les libres penseurs arabo-musulmans ont été jugés et condamnés : des môtazilites aux réformistes politiques en passant par Ibn-Rochd dont les livres et la lumineuse théorie de «l’intellect actif» ont migré vers l’Occident où ils ont semé la première graine de la modernité.
En terre d’islam l’orthodoxie politico-religieuse a toujours su /pu étouffer toutes les voix dissonantes. Mais la marche de la modernité est irrévocablement entamée; et l’histoire montre que la Tunisie, ce petit pays aux grands hommes, y a toujours pris une part active.
Auteur : Ken le survivant Date : 02 juin16, 23:16 Message : Ne fait pas a autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasses...espérons qu'un parti islamique arrive a prendre le pouvoir en France ,vive l'islam vive la France .... l'auteur de la rubrique sera surement tolérant avec mon texte ...lui qui voudrait que la démocratie s'exporte dans le monde islamique j'espère qu'il ne sera pas offenser si j'espère que l'Islam s'exporte au pouvoir en France
Auteur : yacoub Date : 03 juin16, 02:30 Message :
Ken le survivant a écrit :Ne fait pas a autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasses...espérons qu'un parti islamique arrive a prendre le pouvoir en France ,vive l'islam vive la France .... l'auteur de la rubrique sera surement tolérant avec mon texte ...lui qui voudrait que la démocratie s'exporte dans le monde islamique j'espère qu'il ne sera pas offenser si j'espère que l'Islam s'exporte au pouvoir en France
Si l'islam s'installe en France, il faudrait dire adieu au français qui sera remplacé par la langue d'Allah, Puissant et Sage.
Toutes les françaises devraient porter le voile. Le métier de juge leur sera interdit car leur intelligence est faible. Le français peut se réjouir il aura droit à 4 femmes et même mineures s'il le veut car ne l'oublions pas, PBSL le Beau Modèle, a épousé à 49 ans la petite Aïcha âgée de 6 ans. Le halouf sera proscrit sur tout le territoire national ainsi que le vin. Les juifs et les chrétiens seront traités en dhimmis. Ils payeraient la jizya s'ils ne veulent pas être égorgés de façon halal
Auteur : Ken le survivant Date : 03 juin16, 03:18 Message : Deux poids deux mesures? vous voulez que la démocratie triomphe au pouvoir au sein du monde musulman mais vous refuser que l'Islam triomphe au pouvoir en France? ...ensuite yacoub évite ta propagande grotesque ne sois pas excessif dans la désinformation car ton message devient peu crédible ......l'Islam au pouvoir c'est la fin de l'usure,la fin des spéculations financière,la fin de la corruption de notre classe politique,la fin de l'injustice ,les faibles seront soutenu ..les traditions familiale préserver ,interdiction de l'adultère ,de la pratique des peuples de sodome et gohmorre,de la fornication l'Islam encouragera le mariage ,interdiction des drogues ..etc etc le lobby sioniste allié de la franc maconnerie interdit ....l'Islam encouragera les enfants a prendre soin de leurs parents quand ses derniers arriveront a l'age de la vieillesse fini les maison de retraite !!! ...l'Islam interdira les programmes subversif du genre loft story et appellera a la décence et a la pudeur ..disons que sur certains point l'Islam ramènera notre France concernant la morale au 19 ème siécle ...cette France avait des valeurs morale ... l'Islam au pouvoir accordera aux femmes au foyer un salaire car s'occuper d'une famille c'est un travail a temps complet!..je pourrais continuer ainsi des heures ..donc yacoub niveau programme tu fais pas le poids ... c'est sur que l'oligarchie en France ne voudrait surtout pas qu'un parti Islamique interdise les pratiques usurière!!!! la France rembourse chaque année environ 50 milliards d'euros d'interets !!!! cela veut dire que notre dette ne sera jamais remboursé ont rembourse que les interets!!!! hallucinant comment un peuple peut accepter cela???
Les médias manipulent les masses si demain un parti islamique se présente ..la propagande va tourner sur nos écrans 24h24 pareillement pour un parti catholique car dans le catholicisme l'usure est proscrit ....
la royauté catholique n'a pas été renversé en 1789 par "hasard"......le libéralisme a prit le pouvoir
Auteur : Gaëlle Date : 03 juin16, 04:01 Message : Moi c'est clair que je refuse catégoriquement que l'Islam prenne le pouvoir en France.
Ken le survivant a écrit :l'Islam au pouvoir c'est la fin de l'usure,la fin des spéculations financière,la fin de la corruption de notre classe politique,la fin de l'injustice ,les faibles seront soutenu
Tu parles, les banques ont de quoi faire plier les états, quels qu'ils soient (cf la mésaventure du Vatican).
A ce propos, la dette n'existe pas , je pense que tu le sais, mais c'est une info à donner et à partager sans modération (un peu trop long, c'est dommage, mais ça explique bien comment les banques fabriquent la dette) :
Ken le survivant a écrit :les traditions familiale préserver ,interdiction de l'adultère ,de la pratique des peuples de sodome et gohmorre,de la fornication l'Islam encouragera le mariage
Restriction des libertés individuelles, donc.
Ken le survivant a écrit :l'Islam interdira les programmes subversif du genre loft story
Là, j'avoue que je serai presque d'accord ... si ce n'était pas encore totalitaire. Je préfèrerai que ces niaiseries soient reléguées à 23 h et remplacées par des émissions cultuRelles.
Ken le survivant a écrit :disons que sur certains point l'Islam ramènera notre France concernant la morale au 19 ème siécle
Napoléon-islam, même combat !
Auteur : yacoub Date : 03 juin16, 04:09 Message :
Le peuple égyptien a choisi une coalition frères musulmans-salafistes et au bout d'un an, Morsi a été dégagé. Et l'Armée a pris le pouvoir. En Algérie, aussi, on a essayé la démocratie et ce sont les barbus qui ont été élus. L'Armée a fait un coup d’État à l'appel des intellectuels et des femmes qui ne voulaient pas de la prétendue Loi Divine. Partout où règne l'islam, c'est l'horreur qui apparait.
Il y a 57 pays islamiques, aucun n'est laïque ni démocratique ni respectueux des droits de l'homme. Ce qui explique la volonté des habitants de ces pays d'émigrer en Occident.
Auteur : Ken le survivant Date : 03 juin16, 07:30 Message :
yacoub a écrit :
Le peuple égyptien a choisi une coalition frères musulmans-salafistes et au bout d'un an, Morsi a été dégagé. Et l'Armée a pris le pouvoir. En Algérie, aussi, on a essayé la démocratie et ce sont les barbus qui ont été élus. L'Armée a fait un coup d’État à l'appel des intellectuels et des femmes qui ne voulaient pas de la prétendue Loi Divine. Partout où règne l'islam, c'est l'horreur qui apparait.
Il y a 57 pays islamiques, aucun n'est laïque ni démocratique ni respectueux des droits de l'homme. Ce qui explique la volonté des habitants de ces pays d'émigrer en Occident.
Oui que faire face a des coups d'état soutenu par tes amis .....second point ta démocratie,ta laïcité et ta vision des droits de l'homme les pays islamique je parle des peuples ils n'en veulent pas ! .. comme si que etre laique ,démocrate et adhérer a tes droits de l'homme c'était le bien non merci ...nous avons un seul Dieu unique c'est le Dieu d'Abraham et de tout les prophètes ALLAH le seul patron c'est lui donc tu comprends que tes droits de l'homme et compagnie tu te les gardes chez toi amicalement
Auteur : Gaëlle Date : 03 juin16, 07:36 Message : Mais oui, Ken, on va se les garder bien précieusement !
Auteur : Ken le survivant Date : 03 juin16, 07:42 Message :
Gaëlle a écrit :Mais oui, Ken, on va se les garder bien précieusement !
C'est votre droit ! .......
Gaelle a écrit Restriction des libertés individuelles, donc.
Non la liberté absolu n'existe pas dans une société il y a des lois contraignante ...
gaelle a écrit Napoléon-islam, même combat !
Non rien n'avoir !
gaelle a écrit Moi c'est clair que je refuse catégoriquement que l'Islam prenne le pouvoir en France.
C'est ton droit comme il y a des musulmans qui refusent catégoriquement que la démocratie,la laicité ,les droits de l'homme made in France prennent le pouvoir en terre d'Islam
Concernant la dette elle existe réellement pour nous car ont n'en paye le prix chaque année ..j'ai compris ce que tu voulais dire concernant la manipulation des banques ,des financiers mais dans les faits le peuple de france paye cash chaque année
Auteur : Athanase Date : 04 juin16, 04:24 Message : @Ken le survivant et aux partisans de la révolution islamique
L'islam au pouvoir c'est sur que ce sera l'insurrection; vous ne pouvez pas abolir les lois de la République par des lois divines par définition anti démocratiques. Pensant cela,vous êtes exactement comme les communistes qui pensaient et pour certains pensent encore qu'il suffit de décréter pour être obéis , qu'ils suffit de dire pour que cela devienne une vérité. le communiste c'est écroulé justement parce qu'il ignorait ou voulait ignorer la réalité humaine ... Lénine lui-même déclarait-il pas vouloir remplacer la vérité par le mensonge si le mensonge servait le communisme.
L'islam politique fait quelque chose de très approchant en déclarant être lui-même la vérité et, alors qu'il n'est, au même titre que le communisme, qu'un postulat se prétendant vérité, qui, regardons la réalité en face, ne passe pas pas l'épreuve du temps et du pouvoir
Quand l'islam arrivera au pouvoir en France il fera, en bonne idéologie totalitaire qu'il est comme dans tous les pays où il s'installe, il réduira progressivement les libertés individuelles, il instaurera l'inégalité entre les hommes et les femmes et réduira à néant la fraternité en proclamant les musulmans supérieurs à toutes les autres catégories de citoyens , si tant est que pour ces dernières on puissent encore parler de citoyenneté.
Ken le survivant, vous pouvez imaginer les démocraties faibles et prêtent à tomber comme un fruit mur dans les bras de vos camarades barbus. Cela nul ne peut vous en empêcher, mais rappelez vous quand même qu'en France il est interdit par la loi de renverser la république et même d'en exprimer le souhait et accessoirement de tenir des propos sexistes, homophobes, antisémites et tutti quanti...
ce que le coran et la charia expriment clairement.
Rappelez vous aussi qu'il y a un peu plus d'un an le 11janvier pour être précis, 4 millions de français , black blancs beurs et feujs ont défilé pour défendre ce modèle que vous considérez sans doute comme pervers et obsolète et que ces gens n'ont pas disparu, pas plus que leur motivation même si, de votre coté vous vous êtes empressé de les oublier... il est vrai que selon votre idéologie ils ne sont que quantité négligeable ne pouvant qu'avoir tort puisqu'ils n’adhèrent pas à votre vérité... mécréants athées ou égarés qu'ils vous semblent être selon votre terminologie qui découle de sa "révélation"
Sortez 2 secondes de votre paradigme vous verrez qu'il y a un monde au-delà de l'Islam.
Auteur : yacoub Date : 04 juin16, 04:35 Message :
Oui que faire face a des coups d'état soutenu par tes amis .....second point ta démocratie,ta laïcité et ta vision des droits de l'homme les pays islamique je parle des peuples ils n'en veulent pas ! .. comme si que etre laique ,démocrate et adhérer a tes droits de l'homme c'était le bien non merci ...nous avons un seul Dieu unique c'est le Dieu d'Abraham et de tout les prophètes ALLAH le seul patron c'est lui donc tu comprends que tes droits de l'homme et compagnie tu te les gardes chez toi amicalement
PBSL a pris tout le pouvoir par la force et depuis ça n'a pas changé. Tous les pays d'islam(57 pays) sont des théocraties dictatoriales sans aucun respect pour les droits humains et surtout des femmes qui ne sont considérées que comme des bêtes de plaisir, des champs de labour qu'on peut battre.
Auteur : Ken le survivant Date : 04 juin16, 05:23 Message :
Athanase a écrit :@Ken le survivant et aux partisans de la révolution islamique
L'islam au pouvoir c'est sur que ce sera l'insurrection; vous ne pouvez pas abolir les lois de la République par des lois divines par définition anti démocratiques. Pensant cela,vous êtes exactement comme les communistes qui pensaient et pour certains pensent encore qu'il suffit de décréter pour être obéis , qu'ils suffit de dire pour que cela devienne une vérité. le communiste c'est écroulé justement parce qu'il ignorait ou voulait ignorer la réalité humaine ... Lénine lui-même déclarait-il pas vouloir remplacer la vérité par le mensonge si le mensonge servait le communisme.
L'islam politique fait quelque chose de très approchant en déclarant être lui-même la vérité et, alors qu'il n'est, au même titre que le communisme, qu'un postulat se prétendant vérité, qui, regardons la réalité en face, ne passe pas pas l'épreuve du temps et du pouvoir
Quand l'islam arrivera au pouvoir en France il fera, en bonne idéologie totalitaire qu'il est comme dans tous les pays où il s'installe, il réduira progressivement les libertés individuelles, il instaurera l'inégalité entre les hommes et les femmes et réduira à néant la fraternité en proclamant les musulmans supérieurs à toutes les autres catégories de citoyens , si tant est que pour ces dernières on puissent encore parler de citoyenneté.
Ken le survivant, vous pouvez imaginer les démocraties faibles et prêtent à tomber comme un fruit mur dans les bras de vos camarades barbus. Cela nul ne peut vous en empêcher, mais rappelez vous quand même qu'en France il est interdit par la loi de renverser la république et même d'en exprimer le souhait et accessoirement de tenir des propos sexistes, homophobes, antisémites et tutti quanti...
ce que le coran et la charia expriment clairement.
Rappelez vous aussi qu'il y a un peu plus d'un an le 11janvier pour être précis, 4 millions de français , black blancs beurs et feujs ont défilé pour défendre ce modèle que vous considérez sans doute comme pervers et obsolète et que ces gens n'ont pas disparu, pas plus que leur motivation même si, de votre coté vous vous êtes empressé de les oublier... il est vrai que selon votre idéologie ils ne sont que quantité négligeable ne pouvant qu'avoir tort puisqu'ils n’adhèrent pas à votre vérité... mécréants athées ou égarés qu'ils vous semblent être selon votre terminologie qui découle de sa "révélation"
Sortez 2 secondes de votre paradigme vous verrez qu'il y a un monde au-delà de l'Islam.
Islam politique pléonasme .......le peuple de France choisit ce qu'il lui plait comme système politique si il choisit l'Islam c'est son problème vous voulez que le monde islamique adopte la démocratie j'ai le droit en retour de vouloir que la France adopte l'Islam ...c'est vous les provocateurs pas nous..."nous allons apporter la démocratie au monde " bla bla bla
Auteur : yacoub Date : 04 juin16, 05:55 Message : La majorité des français ne sont pas des imbéciles et ils préfèreraient nettement même Marine Le Pen à Tarik Ramadan même s'il a un français policé et qu'il prône une charia modérée.
Auteur : Athanase Date : 04 juin16, 07:51 Message : @Ken le survivant
Merci d'avoir botter en touche pour éviter de répondre à mes arguments, cela montre bien le niveau de votre jeu.
La démocratie, mais elle est inévitable, il faut vous faire à cette idée. D'ailleurs, c'est bien grâce à elle que vous vous exprimez à travers le net qui est son plus formidable outil de propagation; ce n'est pas un hasard si tous régimes autoritaires brident le net à commencer par vos confrères en dictature que sont en train de devenir les russes.
Mais on arrête pas les idées, avec des barrières ni avec des baïonnettes. Au mieux, vous serez réduit à accepter le débat d'idées et à ce jeu, à moyen terme, je vous sais perdant à 100%
la déclaration universelle des droits de l'homme(DUDH), ça vous dit quelque chose?.... oui , heureusement puisque la plupart des pays musulmans l'ont ratifiée à l'exception notable, et au combien révélatrice, de l'arabie saoudite.
Pourtant la charia est incompatible avec elle, si des lois sont écrites en conformité la (DUDH) dans les faits, ces lois sont encore loin être reçues dans les mentalités des peuples et des dirigeants.
Non, la démocratie n'est pas un tigre de papier, comme le disaient les chinois des américains, voyez-la plutôt comme la vague qui ronge la falaise. L'islam n'est pas armé pour en faire autant, la seule chose qu'il peut lui opposer, ce n'est pas la raison mais la coercition.
Auteur : Ken le survivant Date : 04 juin16, 07:58 Message : et bah non je suis pas d'accord avec toi la démocratie est évitable ! et j'ai répondu a tes arguments.. ta déclaration universelle des droits de l'homme je la rejette c'est mon droit tu n'as pas a me l'imposer dans mon coeur....quand tu dis que votre vision des droits de l'homme est incompatible avec la charia c'est une fierté pour moi donc quand tu affirmes ne crois surtout pas que cela me blesse au contraire
Auteur : Athanase Date : 04 juin16, 10:16 Message : Je ne cherche à blesser personne car ce n'est pour moi en aucun cas un conflit personnel avec qui que ce soit, homme, institution ou religion. mais comme vous le démontrez si bien et très islamiquement en inversant les rôles, c'est bien vous qui nous agresser et qui en même temps agresser l'humanité avec votre loi inique et donc immorale car votre conception de Dieu est perverse et vos textes sont immoraux. dans la mesure où sous des semblants de justices ils autorisent l'oppresion des peuples et des individus.
C'est un combat que l'islamisme a déclaré au monde, et si les démocraties commencent seulement à relever le gant, elles le font et le feront de plus en plus . Jusqu'ici les élites intellectuelles occidentales vous protégeaient sous couvert de mauvaise conscience, de fourvoiement idéologique et de manœuvres électoralistes mais ce temps est terminé. L'islamisme s'est lui-même, par ses actes explicites et ses chantres hypocrites , désigné comme ennemi non seulement comme le notre mais de l'humanité toute entière puisqu'il a de toute évidence rejoint la triste cohorte des totalitarismes à vocation hégémonique.
Auteur : yacoub Date : 24 août16, 06:38 Message :
ultrafiltre2 a écrit :justement ce matin j'ai regardé un peu la situation politique en Tunisie et je t'avoue que je ne comprend rien (c'est très complexe)
en aparté pour les règles du football américain il existe un super beau pavé à télécharger là the rule book-c'est une vraie science (et pour certains une religion à part entière)- c'est très complexe aussi mais là pour la politique en Tunisie il n'y a pas de livres disponibles sur le net qui aident à comprendre quelque chose
Cher et Noble Ami, je te conseille de lire les livres de Marzouki
Arabes si vous parlez
Arabes, si vous parliez…
COLLECTION
ISLAMIE
Lieu Commun
Moncef Marzouki
Arabes, si vous parliez…
ISLAMIE
COLLECTION DIRIGÉE
PAR JEAN-PIERRE PÉRONCEL-HUGOZ
Lieu Commun
A ma fille Nadia.
Aux écoliers de nos campagnes.
Le calife Omar dit en assemblée:
« Et si je vous apprenais que j’ai vu deux individus forniquer … que décideriez-vous? Le gendre de Mahomet, le futur imam Ali, lui répondit : “Que le prince des croyants amène, comme le veut la loi islamique, deux témoins oculaires, ou il recevra comme il est écrit, quatre-vingts coups de fouet pour diffamation.” Omar se tut. Car la loi doit toujours l’emporter sur le fait du prince. »
(Apologue de la tradition arabe)
« La démocratie est le musée des œuvres imparfaites, dormant entre l’inachevé et l’inaccompli. Il ne faut pas lui demander d’être superbe. C’est déjà beaucoup qu’on multiplie les esquisses ou les ébauches. La vouloir, c’est déjà la réussir, même moche, bancale et bossue. »
Michel Jobert
(in magazine Arabies, février 1987, Paris)
PRÉAMBULE
L’autocélébration et l’auto diffamation sont, aujourd’hui, les deux principaux désordres de la psycho1ogie collective arabe. Ces deux attitudes, coexistant parfois simultanément, tirent leur force de beaucoup de réalités, mais aussi de nombreux fantasmes.
L’autocélébration chante les gloires d’un peuple qui a donné au monde l’une de ses principales reIigions, l’une de ses plus prestigieuses cultures et l’une de ses plus riches langues. Elle remarque que cette nation, par les neuf millions de kilomètres carrés qu’elle occupe, au confluent de l’Asie, l’Europe et l’Afrique, par ses deux cent cinquante millions d’hommes en l’an 2000, par la jeunesse de sa population et par ses nombreuses ressources minérales et agricoles, a tout à espérer de l’avenir.
Mais l’autocélébration oublie tout le reste, et ce reste, c’est l’auto diffamation qui va le rappeler — et avec quelle délectation morbide! Nulle autre nation n’a peut-être poussé aussi loin le mépris de soi. Le mot « arabe » est devenu péjoratif, non pas seulement dans la bouche de certains étrangers, mais dans celle
11
ARABES, SI VOUS PARLIEZ...
de nos propres concitoyens de l’« Arabie1 ». Cette attitude, détestable s’il en est, d’auto dénigrement, d’auto mortification, gomme tous les acquis et toutes les espérances pour ne prendre en compte que l’étendue de nos échecs. Il est vrai que ceux-ci sont si nombreux...
On peut les grouper en trois rubriques sur le plan culturel, à la différence des Japonais, Russes, Chinois et Indiens, nous avons échoué à notre examen de paysage vers la modernité. A force de vouloir tout concilier, nous n’avons su ni rester fidèles à notre civilisation ancestrale, ni devenir les «locomotives» de la nouvelle culture universelle. N’ayant su ni pu choisir, notre présent comme notre avenir semblent devoir se décider sans nous.
Quant à l’unité arabe, seul moyen de donner à la nation de ce nom son poids réel d ans le monde et les moyens de sa politique, l’échec est encore plus patent. Non seulement nous n’avons pas avancé d’un pas depuis un siècle, mais nous avons régressé partout, puisque la balkanisation guette au Liban, en Syrie, en Irak, au Soudan, au Sahara, etc. En échouant dans notre marche vers l’unité, c’est tout notre développement social, culturel et économique que nous avons jusqu’à présent compromis.
Le troisième échec est encore plus douloureux, car il touche directement chaque Arabe l’échec de la liberté.
Dans les années 1950 et 1960, les maîtres-mots dans la conscience collective étaient « nationalisme » et « socialisme ». Par nationalisme, on entendait tout aussi bien la quête de l’indépendance des pays que leur unification, ultime étape de leur libération. Socialisme rimait avec utopie la justice sociale, le développement planifié, etc. Un seul mot manquait terriblement à l’appel « démocratie ».
PRÉAMBULE
Certes, on l’évoquait de temps à autre pour... s’en gausser. La démocratie, c’étaient les libertés formelles... le cirque publicitaire des élections américaines... les maffiosi de l’électoralisme. C’est ainsi que les générations grandies sous les mots-bannières, « nationalisme et socialisme », ont mis en place les régimes arabes actuels. Joli résultat !
Les machines ont fonctionné un temps, puis se sont rapidement grippées. L’autoritarisme, au nom du nationalisme ou du socialisme, a partout démobilisé, éliminé, bloqué les forces vives de la nation. Nous eûmes dès lors tous les autres échecs en prime guerre perdues contre Israël, dilapidation des richesses naturelles, zizanies de personnes entre les capitales, etc.
Pour l’esprit d’auto diffamation, ces ratages signent notre déchéance, voire notre fin en tant que nation. La poésie arabe des dernières vingt années est une poésie de fin de monde, d’Apocalypse, un chant lugubre pour une nation défunte.
L’Irakien Abdelhouahab El-Bayati (né en 1926) a rencontré à L’hôtellerie du destiné :
« La Lune aveugle dans le ventre du Poisson
et toi, éloigné du pays natal,
tu ne vis pas, tu ne meurs pas.
Le Feu des Mages s’est éteint. »
Tandis que le Syrien Adonis (né en 1930) avoue dans les Chants de Mit yar le Damascène :
« J’ai livré aux rocs et aux échos
ma bannière d’appels étranglés.
Je l’ai livrée à un fortin de poussière
à la fierté du refus
et de la défaite. »
A y regarder de plus près, on se rend compte que cet autodénigrement n’est en fait qu’une forme camouflée et inversée d’un immense orgueil blessé. Pourtant, consciemment ou non, ce que les Arabes commencent à chercher aujourd’hui, c’est à être efficaces, eux qui ont si longtemps confondu le verbe et l’action.
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ARABES, SI VOUS PARLIEZ...
Dès lors, un autre discours va peut-être voir le jour: celui de la contestation, de l’autocritique. Dire que cette prise en compte de la réalité et cette recherche de l’efficacité vont représenter un processus long et douloureux, serait une lapalissade.
Ce livre n’est qu’un symptôme de ce nouvel état d’esprit arabe, encore en herbe. Il ne constitue ni une étude « objective » de notre réalité, ni, je l’espère, un témoignage entaché de trop de subjectivité, mais bien la rencontre entre un engagement et des données jusqu’ici tragiquement résistantes au changement. Le fait de le publier en français, et hors de l’Arabie, en dit long sur les conditions de cette résistance.
Outre une totale liberté, s’exprimer à l’extérieur peut présenter un double avantage:
— Expliquer aux non-Arabes ce que nous sommes, les introduire dans notre monde, les inviter à vivre nos problèmes avec nous. Ce faisant, l’espoir est de faire tomber quelques préjugés, d’améliorer nos échanges d’hommes embarqués sur la même galère, et condamnés, ou à se connaître, à se reconnaître, ou à se détruire.
— Participer à la cristallisation de ce nouvel état d’esprit encore confus sur le monde arabe. Dans cette opération, les Arabes établis en territoire et en langue étrangers peuvent jouer un grand rôle, comme au temps de la Nahda, notre trop brève renaissance culturelle au XIXe siècle.
Si une petite partie au moins de ces objectifs s’avère atteinte, ce travail ne sera peut-être pas un coup d’épée dans l’eau.
LES DEUX CONTESTATIONS
Été 1982. Des centaines de milliers d’Israéliens dans les rues de pour protester contre... les massacres d’Arabes à Sabra et Chatila, au Liban.
Printemps 1986. On manifeste partout en Europe, et même aux États-Unis, contre le bombardement américain de Tripoli de Libye. Seuls les Arabes n’ont pas le droit d’exprimer leur opinion, eux les premiers intéressés.
Dans les deux cas, les rues des capitales arabes sont sévèrement gardées, et les velléités de manifestation ici et là sont sévèrement réprimées.
Comme les lampions de la fête, on a vu s’éteindre partout les rares journaux ayant tenté d’enfreindre les tabous. Rien d’étonnant à ce que la presse arabe de niveau international s’exile à Paris ou à Londres pour pouvoir dire, parfois au prix de la mort et du sabotage, des vérités qui sont pourtant bien connues dans le monde arabe.
La presse, ce faisant, entérine le deuxième échec de la nation arabe
15 ARABES, SI VOUS PARLIEZ...
. Après le pain, c’est la liberté que ses fils doivent aller quémander ailleurs. Pour pouvoir dire certaines vérités, la pensée arabe a dû s’exiler, non seulement dans des lieux étrangers, mais dans des langues étrangères. Nulle autre grande civilisation ne donne semblable image d’elle-même : exiler jusqu’à sa propre langue, jadis instrument puissant de la science et de la philosophie, presque chaque fois qu’il s’agit d’exprimer l’essentiel.
Tout se passe comme si un formidable barrage politico-culturel était mis en place pour empêcher le non-dit de venir à fleur de conscience. Ceci fait que ce qui couve dans la marmite arabe reste encore mal saisi, et par les Arabes eux-mêmes, et par les observateurs « objectifs ». La langue de bois des médias officiels, l’arabophobie (ou, quand elle existe, l’arabophiie) des médias occidentaux ne font qu’ajouter à la confusion générale. L’absence d’un débat libre interne au monde arabe a, par exemple, faussé la conscience que les gens ont d’eux-mêmes et de leurs problèmes. C’est ainsi qu’on les voit passer alternativement de l’abattement et de la sur culpabiisation à l’exaltation d’une fausse et bien surprenante supériorité magique, s’appuyant plus sur la grandeur des ancêtres que sur celle de leurs descendants. Peu de chose sourd de ces déchirements de la conscience.
Les étrangers, et spécialement les Occidentaux n’ayant devant eux que le discours officiel ou les « coups de gueule » des extrémistes de tout bord, finissent par n’avoir qu’une idée tout aussi hallucinatoire de la réalité arabe : régime matamoresque et terrorisme avec, en prime, couscous et thé à la menthe, sont les grands paradigmes autour desquels se construit une image somme toute falote.
Rien ne peut sortir de bon de cette double méconnaissance. Sevrés de leur mémoire collective, de leur droit à la réflexion, à l’évaluation, à la confrontation des idées, les Arabes sont amenés à multiplier les conduites d’échec. De plus, voyant leur image, déjà si difficile à mettre au point, se refléter dans le miroir
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LES DEUX CONTESTATIONS
hideux de tous les ostracismes, les Arabes ne peuvent que s’engager davantage dans toutes les impasses du nationalisme, du racisme ou de telle ou telle forme d’intégrisme.
Aujourd’hui, l’auto diffamation comme l’autosatisfaction paraissent avoir épuisé tous leurs maléfices. Ce qui est exigé, c’est l’autocritique, cet autre nom de la maturité.
En nous connaissant nous-mêmes et en nous faisant connaître, dans notre réalité si complexe d’hommes en butte à tous les problèmes que connaissent les hommes, nous approcherons plus sûrement de ces objectifs qui semblent nous fuir à mesure qu’on croit les toucher du bout des doigts. Cette réalité complexe est aujourd’hui sous-tendue par la prise de conscience de certaines vérités, plus ou moins formulées, mais qui semblent conquérir chaque jour davantage le champ de conscience arabe.
Désillusion, amertume, inquiétude, confusion sont encore les maîtres-mots. Les belles certitudes, les grandes espérances des années 50 et 60 et qui avaient pour nom Arabisme, Socialisme, Tiers-Mondisme, etc., ont pris un rude coup de vieux, et peu de nous attendent d’elles aujourd’hui plus que des lendemains qui déchantent.
Tous les régimes arabes font face aujourd’hui à une double contestation : l’intégriste et la démocratique.
La première met en cause les choix modernistes de ces régimes, mais sans sérieusement contester leurs méthodes autoritaires.
La seconde conteste surtout ces méthodes autoritaires sans mettre en cause leurs choix modernistes.
Cette contestation démocratique est un phénomène nouveau. De plus, elle a absorbé toute la contestation nationaliste ou de gauche du quart de siècle écoulé.
Tout se passe comme si les mouvements politiques modernistes de l’Arabie prenaient conscience, à cette étape de l’expérience politique arabe, que seule la démocratie pouvait nous sortir de nos cercles vicieux.
Ce que la contestation démocratique met en cause
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ARABES, SI VOUS PARLIEZ...
un peu partout, c’est la trinité : un homme, un parti, une doctrine. Que ce système ait permis de rassembler les énergies, de mettre au point les bases de l’État, de réduire les forces centrifuges si puissantes en Arabie, n’empêche plus les Arabes de mesurer la gravité de ses effets pervers : lourde tutelle sur la société, exclusion des forces vives, déresponsabilisation collective, révoltes cycliques, perte d’efficacité, etc.
Confusément, les Arabes cherchent la solution de rechange. La flambée islamique est l’une des manifestations de cette recherche éperdue mais elle a fort peu de chances de mener à une issue. On ne guérit p as du totalitarisme par un super totalitarisme. Aussi, derrière ce dernier coup de poker de la vieille tendance dictatoriale, se profile l’espérance démocratique.
Par ses excès mêmes, par ses échecs répétés, par l’impossibilité où il se trouve de s’auto réguler, le vieux système totalitaire pave dans le cœur et les esprits le chemin de la démocratie. Dire que celle-ci est inéluctable, comme on prétendait hier que le socialisme triompherait inexorablement, serait se leurrer une fois de plus. Rien n’est plus improbable que la démocratie en Arabie, mais rien n’est pius urgent aussi.
Les problèmes sont devenus beaucoup trop complexes pour être réglés par une poignée de gens qui se sont institués tuteurs perpétuels d’une société, qui plus est, en mutation.
Presque partout, malgré le carcan des censures, des structures vides, de la violence quotidienne, s’organisent peu ou prou, la prise de conscience, la prise de parole et il y a peu de chance qu’un tel processus puisse être endigue.
DÉTRESSES QUOTIDIENNES
«Docteur, j’ai mal à la tête ! »
Cela je l’ai entendu, avec une fréquence quasi obsédante, depuis que je pratique dans les hôpitaux de Tunisie.
Dans notre jargon médical, nous appelons ce symptôme banal « céphalées ». Mes maîtres m’ont enseigné qu’il est exceptionnellement significatif d’une lésion organique, qu’il est le plus souvent signe d’une perturbation psychologique et qu’il fait partie de ces maladies courantes dites psychosomatiques. Je l’enseigne à mes propres étudiants, tout en faisant peu de cas, je l’avoue, de ce que recouvre l’aspect psychologique de la définition.
Un jour, frappé par l’extraordinaire répétition de ce symptôme, j’ai dû me départir d’une rigueur médicale de bon aloi et je me suis vu obligé de me demander : mais qu’est-ce que cela signifie ? Psychologique... psychosomatique... socio-psychologique, etc. sont des termes fourre-tout, des poubelles sémantiques où le clinicien jette d’habitude tout ce qui
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ARABES, SI VOUS PARLIEZ…
échappe à son entendement. Aussi me suis-je astreint à une saine méfiance devant tout ce qui porte ce label. Tout malade se plaignant de la tête subissait donc un examen « policier », une batterie d’examens complémentaires plus ou moins poussés (et très coûteux), repartait avec une ordonnance où la posologie était calculée, avec un rien de perfectionnisme. De la bonne médecine scientifique et technique, en somme.
Mais revoilà le malade et sa litanie.
« Docteur, j’ai si mal à la tête, et vos médicaments, pardon!»
Je fus donc bien obligé de réfléchir, et surtout d’écouter encore.
Humiliation
« Docteur, j’ai mal à la tête. »
J’expédie l’examen neurologique et je « cuisine » le malade. La vertu cathartique de la parole a été reconnue bien avant saint Freud. Et l’homme ne demande que cela... Parler... Enfin, parler à quelqu’un qui soit disposé à l’écouter.
Les mots se pressent dans sa bouche et la voix tremble. J’ai du mal à suivre. Il tourne d’abord autour du pot, puis c’est l’aveu.
Une histoire banale
Un accrochage à Mobylette avec une bourgeoise dans sa grosse voiture. Un homme en uniforme arrive sur les lieux. La bourgeoise a raison... Mercedes contre Mobylette, Mercedes a raison... Mobylette proteste... L’homme en uniforme s’énerve... Vlan, une g rosse gifle pour apprendre à Mobylette le respect de l’ordre des choses.
« Depuis lors, docteur, j’ai terriblement mal à la tête... Cela fait des mois. »
Brusquement, il se met à sangloter. La gifle continue quelque part à lui brûler le cerveau. Un souvenir-éclair me traverse l’es p rit. Mon père, durant la lutte pour l’indépendance de la Tunisie, avant 1956,
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DÉTRESSES QUOTIDIENNES
fut pris dans une rafle à l’entrée de Gabès et collé contre le mur.
Le colloque singulier colonisé-colonisateur s’engagea dans « le cadre de la confrontation des cultures », comme on dirait dans la jargon actuel. Le soldat de la colonisation lui balança un soufflet qui entra dans la mythologie de notre famille. Combien d’années durant mon père eut-il mal à la tête ? Je ne l’ai jamais su réellement mais nous avons vécu longtemps, mes frères et moi, dans la hantise du soufflet. Le père n’arrêtait pas de nous répéter:
« Étudie, mon fils, a fin que personne ne te gifle jamais ! »
Gifle, gifle... Qu’associer à ce terrible mot: indignité, humiliation, dépréciation de soi, amertume, h aine, volonté de vengeance, désir de détruire, de s’autodétruire? J’ai cru que mon père oublierait. il n a jamais oublié. Pourtant, cela s’était passé avant ma naissance, mais il en parlait tout le temps. Le jour où je lui ai annoncé que j’étais reçu à l’internat dans un prestigieux hôpital de France, il porta la main à sa joue gauche et dit en souriant: «elle» est enfin vengée. Qui vengera l’humiliation de l’homme à la Mobylette, qui se mouche très fort en hoquetant? N’a-t-on pas d it que les pires des injustices sont celles que vous ont subir vos proches, vos semblables?
Mais, me suis-je dit en l’écoutant, pourquoi tant d’histoires, tant de dégâts pour une humiliation de plus? Est-ce une question de forme ou de dose? Après tout, l’humiliation est certainement la chose la mieux partagée et la plus fréquente dans nos pays humiliation de l’homme cour é à genoux, le front contre terre, implorant un Dieu juste mais terrifiant, humiliation du colonisé, du néo-colonisé, de la femme par l’homme, de l’enfant par le père, du quidam par le flic, le rond-de-cuir et les autres « serviteurs » de l’Etat.
Si l’Arabe poursuit cette quête obsessionnelle de la dignité comme l’unique objectif de sa vie, si la fierté est, de tous les biens magiques, celui qu’il chérit le
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ARABES, SI VOUS PARLIEZ...
plus, n’est-ce pas parce qu’il vit dans un univers mental et social d’où la dignité est bannie à jamais et où la fierté n’est donnée qu’à celui qui a le plus grand pouvoir d’humilier?
L’homme, le nez dans son mouchoir, hoquète toujours. Je l’écoute en silence, ne sachant que faire, tout en essayant de cacher mon émotion. Puis c’est le passage à l’acte. Il faut en finir : le Mur des lamentations, ce n est pas ici...
Je rédige une ordonnance bidon. Comment lui dire qu’on n’a pas encore inventé la pilule anti-humiliation, et que de toutes les façons elle ne serait pas autorisée dans les pays arabes ?...
Misère
« Docteur, j’ai mal à la tête. »
Son safsari2’ est si troué, si sale... Elle a aux pieds des sandales en caoutchouc bleu, son tatouage sur le front dit son origine, sa misère, son ignorance.
Je l’examine. Tout est en ordre. Je n’ai pas besoin de lui tirer les vers du nez. Seigneur, que les gens ont donc soif de parler, d’être écoutés ! Un reste de pudeur la fait tourner autour du pot, puis c’est l’aveu.
« Docteur... Si vous saviez, mon mari a été chassé de l’usine après un accident. J ‘ai quatre enfants. Nous vivons à six dans une chambre... Au pain et à l’eau presque tout le temps. C’est qu’avec trente dinars par mois3 !
Incrédule, je la reprends
— Trente dinars.., allons, vous exagérez.
— Sur la tête de mes enfants, Sidi docteur... Rien que trente dinars. » J’imagine cette femme harassée par les quatre affamés; il faut unp antalon au petit, il ne va quand même pas aller les fesses nues, mais où
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trouver l’argent du charbon pour le quanoun4, et le pain ne va-t-il pas augmenter ? Comment résoudre la quadrature du cercle et comment une telle femme n’aurait-elle pas mal à la tête? Le chiffre me transperce. Trente dinars, c’est à peu près mon budget mensuel en journaux et hebdomadaires! Maudite femme! Non seulement elle me pose un problème sans solution, mais de plus elle me culpabilise. Je lui aurais bien refusé d’un geste noble le prix de la consultation, mais nous sommes en hôpital et ma prestation est gratuite.
Je fais une longue prescription de vitamines à des doses importantes et je lui dis d’en donner aux petits. Ils sont sûrement dénutris, et mal réveillés en classe. Je la chasse presque. Trente dinars pour six personnes. Dire que je trouve mon salaire dérisoire !
Je reviens à mon bureau et je m’assois, accablé. Quand est-ce qu’ils inventeront la pilule anti-misère?
Frustration
« Docteur, j’ai mal à la tête. »
Elle n’a que 18 ans. Elle est jolie malgré ses hardes.
L’examen est strictement normal. Elle aussi ne demande qu’à parler.
« Mon père me séquestre. Il ne veut pas que j’étudie, que je travaille, mon frère aîné me surveille,je suis la bonne à tout faire. Alors, je fais des crises, je cogne ma tête contre le mur. Quand je hurle trop, ma mère m’asperge avec un seau d’eau froide. Après chaque crise, je reste prostrée plusieurs jours, avec cet horrible mal de crâne comme seul compagnon. »
J’ai toujours été frappé par la fréquence des troubles psychosomatiques chez les femmes, et pour cause. Dans notre société, ce n’est pas le cheval qui est la plus belle conqête de l’homme, mais la femme. Certaines « privilégiées » se débrouillent pour naître à la
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fois femme et ouvrière qui plus est, tout en appartenant à une minorité ethnique souffre-douleur de la majorité! Allez vous étonner après cela qu’elles fournissent le gros contingent des affligés de la céphalée. Quand elles expriment ce malaise de tout leur être toute cette souf rance, la science médicale (masculine) a pour elles un diagnostic fin prêt : hystérie. Ce terme péjoratif est aujourd’hui synonyme de simulation, de mensonge... de féminité... Ô racisme, quand tu nous prends ! Certes, notre pays à de quoi être fier, en ce qui concerne l’émancipation juridique des femmes, mais entre l’émancipation dans la loi et l’émancipation dans la vie, il y a encore un gouffre immense.
Des centaines de femmes ont défilé dans mon bureau. Elles m’ont paru ligotées, prisonnières, non par l’autorité d’un code juridique aboli depuis plus d’un quart de siècle par Bourguiba, mais par des liens autrement plus redoutables car moins visibles : l’autoritarisme du mari, l’absence d’autonomie, l’esclavage familial, la mésentente à l’intérieur du cou p le. Ajoutez à cela l’effarante pauvreté de toutes ces femmes des faubourgs de Tunis et vous aurez une explication plausible de ce terrible mal de tête dont elles souffrent presque toutes. Mais il y a pire. Il y a le tabou des tabous... La sexualité subie et non vécue. Je n’aborde que très exceptionnellement ce point, et pourtant il est là, tapi au fond de leur être meurtri.
Comment peut être vécue la sexualité, par les femmes, dans notre société arabe, quand le terme « faire l’amour » signifie aussi dans le parler courant dominer, arnaquer, écraser, soumettre et surtout humilier?
J’ai la question au bord des lèvres. Mais je laisse tomber. A quoi bon, et que puis-je leur apporter? Peut-être certaines avaient-elles la même question sur le bout de la langue et, elles aussi, effrayées et découragées, ont-elles préféré continuer à se taire?
Je prescris à la fille un antidépresseur, en me disant que je lui prescrirais volontiers une pilule de liberté... Je la raccompagne à la porte, ,en me disant: avec toutes ces bonnes femmes, on n est pas près de manquer de travail
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DÉTRESSES QUOTIDIENNES
. Il me faut songer sérieusement à installer à mon compte. Ah! les belles villas en perspective!
Aliénation
« Docteur, j’ai mal à la tête.
— Tiens, je l’aurais parié! » C’est qu’avec l’habitude, je vois venir les maux au premier coup d’oeil. Une femme encore jeune, jolie, habillée à peu près correctement. De quoi pourrait-elle se plaindre, sinon de la migraine? Examen normal: passons. Son histoire me fait rire. Une note d’humour dans cette interminable litanie de misère, c’est toujours cela de gagné. Mademoiselle a mal à la tête depuis qu’elle aime. Suit une histoire très compliquée d’amour impossible avec une foule de jaloux qui empêchent les tourtereaux de convoler en justes noces, une cascade d’intrigues à rebondissements.
Je l’écoute fasciné, car j’ai vite réalisé qu’elle vivait un amour type feuilleton égyptien, ce genre qui a lassé tous les Arabes à l’exception des responsables des programmes (plutôt irresponsables) de nos télévisions. La fameuse formule « la religion est l’opium des peuples » est à revoir impérativement au profit des séries cairotes. Ce qui me frappe, c’est la perfection de l’identification à l’héroïne-eau-de-rose, habituée de ce genre de navets où immanquablement une riche aime un pauvre (à moins que ce ne soit l’inverse) et puis vas-y que je te refuse le mariage, pour te marier à un homme plus âgé, mais « convenable », etc. (voir la suite à la télévision de Tunis, d’Alexandrie ou d’Amman cette semaine, ou l’année prochaine).
En y repensant, je me dis qu’il n’y a là rien de très amusant: Dans les bidonvilles, ils ont tous la machine à illusion. Ils voient les grosses voitures, les fauteuils moelleux. Les servantes se montent le bourrichon, comme les bourgeoises, ajoutant à leur malheur vrai des raisons factices d’être encore plus malheureuses. Il n’y a pas que la vie misérable qui donne mal à
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la tête: une culture de pacotille y aide grandement.
Naguère, on voyait partout un slogan publicitaire vantant les prodiges d’une marque d’essence (c’était l’époque de la vitesse autorisée) : « Mettez un tigre dans votre moteur. »
Une main arabe inspirée avait ajouté sur l’affiche, avec ô combien de raison : « A quoi bon, si vous avez un âne au volant? »
Chaque fois que je passe devant un téléviseur et que je réalise les capacités prodigieuses de cet appareil pour cultiver, libérer, aider l’homme, je me rappelle cette pub et son additif spontané.
Eh ! oui, à quoi bon bénéficier d’un tel prodige, s’il y a...
Urgent : mettre au point une pilule antitélévision.
Ecologie ! Ecologie!
« Docteur, j’ai mal à la tête. »
L’homme paraît pourtant solide, et l’examen est absolument normal. L’origine de sa migraine est simple, elle a pour nom : bruit; à l’atelier et chez lui.
Le bruit, ce toxique des toxiques, je l’ai plus d’une fois retrouvé lors de l’interrogatoire. Certains vous le jettent à la figure d’emblée avec une agressivité qui en dit long sur eut souffrance.
Les pays arabes sont certainement parmi les plus bruyants au monde. Les klaxons vous écrasent les tympans, la télévision du voisin vous martèle le crâne, les ateliers d’usine paraissent spécialement conçus pour un maximum de bruit. Les humains participent à la cacophonie du mieux qu’ils peuvent. A l’hôpital, j’ai un mal de chien à faire admettre aux infirmiers de ne pas s’interpeller en hurlant. Comme ils font la sourde oreille, c’est moi qui me mets à hurler pour leur intimer l’ordre de ne pas hurler... Quand les malades s’en mêlent pour demander silence en vociférant à leur tour, la situation devient franchement cocasse, et vous décidez de remettre au lendemain votre décision de démissionner tout en partant d’un
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éclat de rire sonore. Situation identique à la poste, à la douane, à la gare. L’été, le monde arabe passe au tam-tam. Mariages obligent. Alors, allez trouver le sommeil entre le concert des noces de la petite dernière des voisins, le solo de derbouka5 de l’insomniaque d’à-côté et la disco-partie pour fêter le bac du grand boutonneux d’au-dessus.
Nous sommes devenus un peuple hurleur, klaxonneur, derboukeur, gesticuleur, tapageur, de vrais spécialistes du bruit en tout genre et en tous décibels. A ce fait, il y a certes plusieurs explications : notre tempérament à la fois bédouin et méditerranéen, l’encombrement des villes et j’en passe. Mais j’en ajouterais un autre la volonté politique. Tout peuple a besoin de pain et de jeux, comme on le sait. Il faut donc bien à notre frustration un exutoire, surtout en saison chaude. Donc, qu’ils hurlent dans leur micro leurs chansons tristes, du moment que cela leur fait croire qu’ils sont en fête ! Alors qu’ils ne sont que les dindons de la farce. Faudra-t-il bientôt adjoindre des boules Quiès à toute ordonnance ?
A la pollution par le bruit et le gaz des voitures, se surajoute un autre facteur tout aussi grave : l’entassement. Quelqu’un a dit très justement que les humains ont ceci de commun avec les pommes de terre qu’ils pourrissent tout aussi vite quand on les empile les uns sur les autres.
Or nous sommes empilés les uns sur les autres, et la « pourriture » des humains a pour symptômes malaise, tension nerveuse, stress, céphalées, bref souffrances.
Ces divers facteurs peuvent se surajouter et leurs effets se multiplier. Les cages à poules champignonnent. Imaginez l’état psychologique de familles maghrébines, donc bruyantes car ayant beaucoup de jeunes, suspendues les unes sur les autres, dans ces clapiers où aucune isolation n’a été prévue (trop
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chère), et, dites-moi, quelle vie peuvent espérer ces gens? Oui, la maladie psychosomatique a un grand avenir dans nos pays : curieux que les architectes et les promoteurs ne demandent pas encore de commissions et une ristourne aux neuropsychiatres! A moins que ces derniers ne leur aient déjà graissé la patte sans que je le sache. Auquel cas j’exige ma part et réparation...
Dans toutes les villes arabes surpeuplées par la surnatalité et par l’exode rural, les gens sont malades de frustration, d’agressivité, d’humiliation. Ils sont mal dans leur peau, car ils vivent dans des structures sociales étouffantes, stérilisantes, décourageantes. Ne peuvent survivre dans cette jungle ou règnent l’argent, le passe-droit, la pistonite, la gabegie, l’absence de conscience professionnelle, que les membres de cette bourgeoisie qui a fleuri durant la dernière décennie des indépendances comme une plante vénéneuse et dont on dira un jour qu’elle fut, non la plus bête, mais la plus vulgaire du monde. Chez nous, les rapports humains sont avant tout régis par la force et l’argent. En plus, nous sommes écrasés par l’affairisme et l’autoritarisme, le trafic d’influence et l’injustice.
Certes, il est illusoire de croire qu’un urbanisme intelligent et humain, un cadre de vie physique protégé, des relations humaines pacifiées et un niveau de vie et de culture décent feraient disparaître, zpsofacto, les désordres nerveux. D’autres sociétés plus développées n’ont pu en venir à bout, et le mythe « homme sain dans une société saine » a souvent accouché des plus hideux totalitarismes. Mais, entre courir le mythe dangereux et accepter une réalité pathologique et pathogène entretenue par des comportements, des intérêts catégoriels sordides, une épaisse inconscience, il y a un gouffre, et un champ immense de travail et de réflexion.
Un proverbe arabe dit : « Trop de malheur finit par faire rire. » Alors rions de cette bourgeoisie grossière et vorace, sans charme ni discrétion, que le mal-développement a sécrétée partout dans le tiers monde, et dont nous possédons d’un bout à l’autre de l’Arabie,
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de l’Atlantique au Golfe, de sacrés échantillons.
La chute, je l’emprunte à Tahar El Fazaa et Slaheddine Triki6. L’histoire est trop belle pour ne pas être vraie.
Une grosse bourgeoise arabe aux cheveux teints, portant une fourrure imitation, descend de sa luxueuse voiture étrangère. Elle est en train d’orner de tout le clin9Uaflt son énorme villa (arabesques, toit de chaume, taïences sur le mur extérieur, etc.). Aujourd’hui, elle veut mettre la dernière main à la décoration. Impériale, elle intime l’ordre au vendeur:
« Des plantes, des plantes, je veux des plantes.
— Mais lesquelles, madame?
— Peu importe, ce que je veux, c’est des plantes à la dernière mode! »
LA QUESTION INTERDITE
Pourquoi sommes-nous sous-développés?
Aussi ahurissant que cela puisse paraître, cette question clé n’a jamais été correctement posée, et encore moins sérieusement discutée. Elle est certes sous-jacente à tout le débat idéologique en cours dans nos sociétés depuis la fin du XIXe siècle, c’est-à-dire depuis cette fameuse Nahda ou Renaissance arabe.
Mais observez comment, à peine la question esquissée, on passe tout de suite à la réponse : il faut revenir à la « vraie » religion, embrasser le « vrai » marxisme, adopter la « vraie » modernité, etc. La « vraie » question reste, en fait, en suspens, certains allant même jusqu’à lui dénier toute pertinence. Sous-développés par rapport à quoi, questionnent-ils ? Par rapport à la pollution japon aise, à son taux de suicide d’enfants, àl’alcoolisme français, à la violence américaine, au formidable taux de névroses, psychoses, divorces, suicides des peuples occidentaux, à leur dénatalité, à leur famille nucléaire, voire monoparentale, à une civilisation de loisirs abêtissants avec ses Disneylands, tous les mêmes en Amérique, au Japon, bientôt en France ?
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Or, la réponse est simple:
Nous sommes d’abord sous-développés par rapport à ce que ces sociétés humaines plus avancées ont su réaliser: une espérance de vie plus longue, une meilleure gestion des richesses et de la matière grise, une créativité qui semble s’emballer chaque jour davantage.
Nous sommes sous-développés par rapport aux objectifs communs à toute l’espèce, à Cet horizon lointain d’une humanité désaliénée et pacifiée, et vers lequel les peuples avancés ont marché d’un pas plus vif que nous.
Nous sommes sous-développés par rapport à nos propres ancêtres qui surent créer, à partir une vaste synthèse, une des grandes cultures de leur temps, et qui ne se sont pas cru obligés de vivoter misérablement sur le le g s de leurs anciens ou d’embrasser servilement les cultures dominantes de leur époque.
La question n’est cependant pas d’argumenter ces évidences, elle est bien de savoir comment nous en sommes arrivés là... Comment une antique (et si jeune) nation, dominatrice, créatrice, féconde, qui a donné au monde Avicenne, Averroès, Hallaj, Ibn Arabi, Ibn Khaldoun, et j’en oublie, est devenue si stérile, si dominée, si vaincue culturellement ? Et économiquement.
Plus nous émergerons du sous-développement, àl’instar d’un mala e qui sort d’une encéphalite, plus nous recouvrerons notre lucidité, et moins on passera du constat à la solution magique et aux excuses. On s’arrêtera longtemps sur les causes de cette catastrophe culturelle. Je formule l’hypothèse que les historiens, économistes et sociologues arabes de la fin du XXe siècle et du début du XXIe débarrassés de la phraséologie produite par un esprit encore largement contaminé et malade, se pencheront avec une rigueur scientifique sans faille sur la grande question : mais qu’est-ce qui s’est passé pour nous à partir du XIIe siècle, voire avant ? J’imagine qu’ils ne s’arrêteront pas àla grande explication e ‘esprit léthargique: «à
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cause de l’éloignement de la vraie religion », ou àcause de ces « maudits colonisateurs », et que leurs débats tourneront autour d’autres hypothèses et d’autres problématiques.
On reviendra d’abord à Ibn Khaldoun : les civilisations sont mortelles, mais comment dégénèrent-elles? Comment et pourquoi avons-nous dégénéré ? L’affaiblissement de l’esprit de clan, de l’esprit guerrier? Soit, mais y a-t-il eu d’autres mécanismes ? Connaissant, de par mon métier, le formidable fardeau génétique qu’entraîne la consanguinité chez nous, je serais tenté d’avancer l’hypothèse que les tribus bédouines, fer de lance de nos conquêtes, ont peut-être perdu beaucoup de leur vigueur à cause de ce facteur, mais il n’y a pas qu’une vision biologique de la catastrophe. Plusieurs autres niveaux de lecture peuvent être esquissés.
Lecture économiste: structures de production archaïques et dépassées, déplacement du centre économique du monde vers les nouvelles routes atlantiques.
Lecture éthologique : comme les espèces animales, les sociétés humaines ne sauraient s’accroître et s ‘étendre indéfiniment. Elles créent automatiquement les conditions de leur autolimitation, en faisant lever par exemple autour d’elles des ennemis régulateurs. La catastrophe serait alors, non un accident, mais une fatalité qui frappera demain ceux qui nous dominent aujourd’hui.
Lecture moralisatrice : perte du sens de l’effort, avachissement dû à un excès de raffinement, goût prononcé pour le confort et le repos après les grandes épopées.
On pourrait continuer longtemps à glisser les tentatives d’explication. Probablement la catastrophe est-elle le résultat de paramètres multiples, chacun d’entre eux étant affecté d’un coefficient x ayant joué d’une façon y dans des conditions elles-mêmes variées. Aussi suis-je dubitatif quant à la possibilité de résoudre un jour l’énigme. Encore faut-il que le problème
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ARABES, SI VOUS PARLIEZ...
soit posé et non éludé. Reste que parmi tous ces paramètres interagissant d’une façon très complexe, j’en isole un qui me paraît avoir été déterminant : le drame de la liberté.
L’action et la réaction
Nous avons été, et nous restons d’abord et avant tout une culture du non-dit: répression, censure, autocensure, langue de bois, mensonge par omission, dénégation, falsification, refoulement, etc., autant de techniques utilisées, et avec quel succès, pour que le non-dit le demeure.
A bien y réfléchir, on se dit qu’il n’y a là que du très banal et que, de plus, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Crier au scandale, c’est faire preuve, soit de mauvaise foi, soit de naïveté. Toutes les sociétés ont expérimenté, à un moment ou un autre, ce refus bougon de se débarrasser de tout un carcan idéologique et structurel, faisant taire avec violence toute résistance. Que l’on pense à l’Occident de l’Inquisition et de toutes les réactions dont certaines ne sont pas si vieilles. Toutes les sociétés ont dû, néanmoins, un jour ou l’autre, franchir le Rubicon, s’accommoder de ce non-dit, voire en faire la matrice de multiples renaissances, d’une nouvelle orthodoxie.
Ce Rubicon, nous ne l’avons pas encore franchi. Certes, il faut d’abord qu’une société élabore sa vision du monde, codifie son expérience, et s’y tienne. Farouchement. Maintenir cette structure d’équilibre est pour elle, en dépit de tout dysfonctionnement, une question vitale. Il appartiendra à une certaine forme d’esprit, qu’on qualifiera si on veut de réactionnaire, de se faire le chien de garde de la demeure, mais le monde bouge au sein et en dehors de la structure et le déséquilibre, le désordre, le délitement, la mort, même si elle doit être suivie par une renaissance, pointent. Du coup, répression-censure, autocensure, an ue de bois, mensonges par omission, dénégation, refoulement, etc. s’élaborent comme tech-
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LA QUESTION INTERDITE
niques permettant de maintenir l’équilibre menacé.
Ces efforts s’avéreront pourtant insuffisants. Aussi faut-il une autre forme d’esprit pour gérer le chaos et le désordre créateur. Le drame de la société arabe serait-il d’avoir donné toujours la priorité au frein sur l’accélérateur?
Or, il n’y a pas de création sans liberté, c’est un truisme; voyons comment cela fonctionne et pourquoi, en ne le faisant pas fonctionner chez nous, nous avons dégénéré.
Il y a quelque chose de proprement fascinant dans l’activité de l’esprit en sa forme occidentale. Il accumule, détruit, reconstruit, à une vitesse vertigineuse, une quantité incroyable d’informations. C’est un vrai jeu de massacre, mais qui permet d’avancer, et quelle avance!
L’esprit pèse les étoiles, sonde les cratères noirs des astres, détermine les caractéristiques des quarks, des quasars et des pulsars, spécule sur l’âge de l’Univers et sur la structure des cellules humaines. Dans le domaine des sciences humaines, la révolution est, là aussi, permanente. Discussion permanente sur la psychanalyse, le marxisme, la linguistique, la psychiatrie, etc.
Le désordre est ici loi, le foisonnement, la caractéristique, l’évaluation critique, une espèce de sélecteur culturel qui élimine sans cesse les idées faibles, [ATTENTION Censuré dsl], non viab1es. En comparaison du marais stagnant de notre pensée arabe, c’est l’océan en tempête.
Bien sûr, il n’en a pas été toujours ainsi. Que l’on se souvienne de la scholastique et de la férocité de Galilée, raillant tous les adeptes aveugles, sourds et sans voix de la sainte Bible (où tout est écrit) ou du grand ancêtre Aristote. Ces docteurs de la foi et de l’héritage que Galilée a immortalisés dans ses dialogues, ces fiers porte-drapeaux de la fonction conservatrice de l’esprit ont perdu la bataille. Ils ont fait monter Giordano Bruno sur le bûcher, emprisonné Galilée, réduit Des-cartes à l’état de réfugié, craché abondamment sur Darwin, mais ils ont perdu. Et ce n’est pas seulement la
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science qui s’est développée en Occident, mais toutes les formes de pensée et de création philosophie, sciences humaines, arts, etc.
Cette bataille où l’esprit s’affranchit de trop pesantes certitudes magiques, nous, Arabes, l’avons livrée, mais l’avons perdue. Hallaj le mystique mésopotamien crucifié, les rationalistes Ibn-el-Mougafaa et Abdelhamid El Kateb massacrés par ordre des califes de Damas ou Bagdad, le grand Averroès exilé d’Espagne au Sud marocain n’ont pas été les marchepieds de la libération, mais les martyrs de l’échec. Cet échec, nous en payons aujourd’hui encore le terrible prix.
LE GAULÉE DE L’ISLAM
Souvenons-nous Averroès naît à Cordoue en 1126 et meurt à Marrakech en 1198. Il est sans conteste le plus haut philosophe du Moyen Age chrétien et musulman.
Etait-il « simplement » un brillant commentateur d’Aristote ou utilisa-t-il le grand nom grec pour faire passer nombre de ses idées à lui? J e dois dire que rien dans ses commentaires n’interpelle la curiosité d’un Arabe du xxe siècle. Là, par contre, où celui-ci va tendre l’oreille, c’est quand Averroès se met à vouloir concilier la sensibilité et la raison, la foi et la science, la religion et la liberté. Tiens, tiens, déjà ce fameux débat ! Il faut dire qu’il est, neuf siècles plus tard, toujours au centre de l’équation culturelle arabe.
Pour avoir « timidement » revendiqué le droit à l’interprétation des dogmes, pour avoir valorisé la raison et démontré en quoi celle-ci ne pouvait que renforcer la foi, mais en la débarrassant de ses scories (anthropomorphisme, irrationalité, illogismes, etc.), Averroès finit rejeté et persécuté.
Pourtant, il n’est pas, loin s’en faut, un scientiste extrémiste. Il est certes le défenseur de la raison, tout
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ARABES, SI VOUS PARLIEZ…
en sachant lui reconnaître les limites inhérentes, dit-il, tant aux capacités de l’homme qu’à l’objet de sa quête (la connaissance totale). Mais ces balises repérées, il n’est rien qui puisse lui être soustrait. C’était de toute façon trop peu pour les théologiens et autres vieux turbans.
Averroès fut attaqué par les tenants de l’orthodoxie étroite. A l’instar de Gaulée quelques siècles plus tard, il connaîtra l’opprobre, l’exclusion, l’exil.
Ce qui fascine chez Averroès, ce n’est pas tant sa « modernité », mais bien le fait qu’il n’ait eu aucune descendance dans sa propre culture. On cherchera en vain des élèves, des continuateurs, des commentateurs.
C’est l’Occident qui va s’en emparer, s’en enrichir, en faire l’un des piliers invisibles de sa connaissance. Les juifs d’abord en feront leurs choux g ras. Isaac Albalag reprendra, dans la seconde moitié du XIIIe siècle, la démonstration d’Averroès en essayant, lui, de réconcilier Thora et philosophie. Le Provençal Levi Ben Gerson (1288-1344), Elje del Medigo (mort en 1493 à Padoue) seront eux aussi de bons élèves israélites de celui que l’Islam établi avait dénigré et persécuté.
A l’instar de leurs confrères musulmans, les théologiens dogmatiques de la faculté de Paris rejettent en 1270 (comme ceux d’Oxford en 1277), les thèses d’Averroès. Les disciples français de ce dernier, Sieger de Brabant et Boece de Daue, sont condamnes à dire que ces choses sont vraies selon la philosophie, mais non selon la foi catholique, comme s’il existait deux vérités contraires...
Malgré cette condamnation, le virus de la rationalité est là, bien implanté : Marsile de Padoue (1328), Paolo Venoto (1408), Alessandro Achilini (1512) sont autant de porteurs sains, transmettant de siècle en siècle cette idée simple que l’homme se doit de penser et pas seulement de croire.
Certes, l’aristotélisme-averroïsme finit-il lui-même par devenir un dogme antidogme, et il faudra toute la
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LE GALILÉE DE L’ISLAM
rage caustique d’un Gaulée pour libérer la raison et de la Bible et d ‘Aristote ; mais les jalons seront posés. Les fruits de ce qui nous paraît une évidence, le droit de raisonner, que cela pi aise ou que cela ne plaise pas, que cela cadre ou ne cadre pas avec le savoir soufflé par Dieu, ces fruits mûriront, mais pas sur l’arbre de la culture arabe.
Ce destin tragique d’un homme sans postérité intellectuelle est curieusement celui d’un autre grand arabo-musulman : Ibn Khaldoun. Avec lui, l’histoire cesse d’être une hagiographie, une mythologie, pour devenir une science. Est-ce les jugements peu amènes de cet Arabo-Berbère, tant sur les Arabes que sur les Berbères, ou l’évident matérialisme de son analyse qui le feront jeter aux oubliettes ? Les deux sans doute.
Comme pour la dépouille de Ramsès Il, il faudra attendre les archéologues occidentaux du savoir, au xIxe siècle, pour exhumer et nous rendre notre éminent historien dont la statue, de facture occidentale, trône aujourd’hui au cœur de Tunis, sa ville natale ion g temps oublieuse. Je dirais même qu’une partie de l’admiration qui lui est vouée aujourd’hui est factice, car empruntée aux Européens, et en tout cas Ibn Khaldoun, comme Averroès, n’a toujours pas d’élèves arabes dignes de ce nom.
Le pire, c’est que neuf siècles après Averroès, le choix douloureux entre croire et raisonner n’a toujours pas été opéré. Averroès avait voulu couper la pomme en deux, proposer à la culture arabo-islamique un moyen terme, un espèce de modus vivendi où chacun vaquerait à ses occupations. Mais les théologiens d’hier et d’aujourd’hui ne sont p as que les gardiens de la foi. Ils sont aussi à la solde de tous les pouvoirs, même quand ils ne veulent ~as incarner directement le pouvoir. Ils sont moins les gardiens de la foi que ceux de la loi. Bondieuserie côté pile, politique côté face. Or raison rime avec liberté, foi avec autorité.
Oh! bien sûr, j’entends déjà crier au scandale! Pour nos docteurs de la foi, tout a été dit une fois pour
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toutes dans le Coran, et les Aristote de notre héritage sont des Intouchables. Nous avons, à la différence de « ces pauvres chrétiens », une « religion de progrès ». Il n’y a qu’à lire le Livre de Dieu pour trouver toutes les découvertes de la science passée et à venir...
Mais ne perdons pas de temps à discuter avec eux. Plus intéressant serait l’argument selon lequel les quatre premiers siècles de l’Islam ont été une époque d’intense création et ce à l’abri, si l’on ose dire, de l’islamisme triomphant.
Exact. Oui mais, cet Islam des premiers siècles était bel et bien la révolution. Il était la pensée créatrice dans toute sa luxuriance. La nouvelle vision du monde qu’il introduisait avait en elle une richesse certaine, qui a il ait de ce fait occuper longtemps l’esprit et permettre, dans le sillage de sa créativité joyeuse, toutes les manifestations de la culture. Puis... cela s’est épuisé. La pensée de liberté est devenue dogme et nous avons foncé tête baissée dans la catastrophe. Cet épuisement des forces vitales d’une religion, d’une idéologie, d’une forme d’art, constitue certainement l’une des lois les plus intangibles de ce monde des idées, qui m’a toujours p a ru doué d’une vie, d’une autonomie des règles de fonctionnement qui lui sont propres, et dont l’écologie, à l’instar de celle des êtres biologiques, reste à écrire.
Nous savons aujourd’hui que toute pensée devenue pouvoir sécrète ses propres anticorps. Elle dessine ses limites, met en place les mécanismes de sa propre fin, commence à mourir dès l’instant où elle commence à vivre.
Laissons de côté pour le moment cette lecture biologiste de la structure de la vie de l’esprit pour poser ce problème aux historiens, philosophes, sociologues, psychologues arabes du xxle siècle. Pourquoi et comment se fait l’épuisement vital, quand et pourquoi cela est-il arrivé chez nous ? Ou encore, pour quelles raisons très précises avons-nous perdu « la bataille de Gaulée », et de ce fait sombré dans la bêtise, l’aliénation, et la stérilité?
Par quels mécanismes totalitaires ultra perfectionnés-.
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LE GALILÉE DE L’ISLAM
la pensée conservatrice a-t-elle triomphé?
Jusqu ou faut-il remonter pour chercher les germes du conservatisme ? La bataille de la liberté fut-elle déclenchée trop tôt, ou trop tard ? Quels accidents fortuits ont-ils annulé ou fait avorter les prémices du renouveau ?
Toutes ces questions doivent être posées, et soigneusement étudiées. Et pour cause, nous sommes peut-être aujourd’hui à un carrefour tout aussi dangereux qu’il y a dix siècles. La liberté est partout en danger. Les vieux ennemis sont toujours puissants et ils n’ont aucune raison de désarmer.
Quelle que soit l’explication, le fait est certain. Quand une société — et ce fut le cas de la nôtre — pour une raison ou une autre, met les freins, elle n avance plus. Dès l’instant où elle n’avance plus, elle recule par rapport à ceux qui ont desserré les leurs et mis la liberté aux commandes.
Aussi, si nous voulons avoir un avenir, dans ce monde fascinant des idées qui nous gouverne d’une façon si étrange, la devise doit être:
Que meure cette pensée dogmatique et stérile qui arrête pas de tourner en rond et de se mordre la queue depuis plus de dix siècles, que naissent et rivalisent mille et mille conceptions du monde projets de société> écoles d’art, de littérature et de sciences I Que la liberté souffle sur notre monde musulman pour qu’il ait encore une chance de participer à l’épopée de l’esprit, à la civilisation du futur!
La liberté des idées n’est bien sûr qu’une forme de la liberté politique. Aussi sommes-nous ramenés à la question du pouvoir.
S’il est une question théorique qui mérite d’être débattue, c’est bien celle de savoir pourquoi nous avons échoué à travers notre histoire à mettre en place le pouvoir-fonction, pour subir toujours le pouvoir-privilège.
Nous savons bien maintenant, par expérience, à quel p oint le système du parti unique entraîne la démobilisation civique, déresponsabilise, aliène,
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ARABES, SI VOUS PARLIEZ…
bloque ou élimine les meilleurs, favorise la médiocrité et crée ou accentue finalement les conditions du sous-développement.
Mais quel est le rôle, dans cette tyrannie du dogme unique, parti unique, homme unique, que nous subissons depuis des siècles, de notre conception du ciel, du monde ? Pourquoi et comment les diverses tentatives de mettre au point ce pouvoir-fonction ont-elles échoué?La matrice de toute tyrannie n ‘est-elle pas incluse aussi au sein même de ce que nous tenons pour le plus sacré . la religion?
Par-dessus tout, ces facteurs négatifs vont-ils être contrebalancés par ces processus de dédifférenciation-autonomisation des structures sociales observées de nos jours, et de ce fait la démocratie pourrait-elle s’imposer? Ou bien passerons-nous d’un système pyramidal à un autre, auquel cas à quoi devrions nous imputer notre incapacité à nous organiser en réseau horizontal de cerveaux autonomes et créateurs?
Des processus complexes sont en branle, et ces processus nous ne les maîtrisons que faiblement. Nous les connaissons aussi à peine. Le propre de notre pensée a été toujours de vouloir refuser de voir les problèmes ou de vouloir apporter des solutions à des problèmes non analysés et non compris. Commençons d’abord par étaler au grand jour les vraies questions, et le premier pas vers la liberté, c’est-à-dire vers la vraie renaissance, sera esquissé.
LE SOUS-DÉVELOPPEMENT
Comment se fait-il qu’avec des cerveaux qui, individuellement, peuvent se comparer à ceux contenus dans les crânes européens, américains ou japonais, et sont donc théoriquement aussi performants et imaginatifs, oui, comment se fait-il, dis-je, que nous nous soyons débrouillés pour être une des nations historiquement les plus stériles?
Et surtout ne venez pas crier au blasphème! Regardez autour de vous, et citez-moi le nom d’un seul objet de ce siècle, le nom d’une seule école de pensée, de science ou d’art que nous ayons créés.
Auteur : indian Date : 24 août16, 06:42 Message :
Athanase a écrit :Je ne cherche à blesser personne car ce n'est pour moi en aucun cas un conflit personnel avec qui que ce soit, homme, institution ou religion. mais comme vous le démontrez si bien et très islamiquement en inversant les rôles, c'est bien vous qui nous agresser et qui en même temps agresser l'humanité avec votre loi inique et donc immorale car votre conception de Dieu est perverse et vos textes sont immoraux. dans la mesure où sous des semblants de justices ils autorisent l'oppresion des peuples et des individus.
C'est un combat que l'islamisme a déclaré au monde, et si les démocraties commencent seulement à relever le gant, elles le font et le feront de plus en plus . Jusqu'ici les élites intellectuelles occidentales vous protégeaient sous couvert de mauvaise conscience, de fourvoiement idéologique et de manœuvres électoralistes mais ce temps est terminé. L'islamisme s'est lui-même, par ses actes explicites et ses chantres hypocrites , désigné comme ennemi non seulement comme le notre mais de l'humanité toute entière puisqu'il a de toute évidence rejoint la triste cohorte des totalitarismes à vocation hégémonique.
Quand les musulmans découvriront le véritable Islam... le charte universelle des droits de l'homme leur fera plein de sens
Auteur : yacoub Date : 04 sept.16, 07:26 Message :Vive la démocratie, vive la Tunisie
a déclaré François hollande qui s'est converti à l'islam en écoutant le Grand Savant de l'islam Omar13
Auteur : Soultan Date : 04 sept.16, 10:37 Message : La Démon cratie est la plus grande tromperie
le choix des gens, les élections, aprés ils diront aah c'est vous qui avez choisi, malheur à la démoncratie en cette heure et en toute heure
La délivrance d'Allah est proche = Imam mahdi (as) = le choix d'Allah
Auteur : yacoub Date : 04 sept.16, 21:10 Message : La démocratie est le plus mauvais des régimes, rien ne vaut une bonne théocratie islamique où l'on gouverne selon la Loi Divine comme en Arabie ou en Iran.
Auteur : yacoub Date : 13 sept.16, 02:10 Message :
Auteur : vic Date : 13 sept.16, 02:56 Message : Un pays qui ne se base plus sur la science mais uniquement sur de la superstition n'est plus un pays en aptitude de faire des choix autres qu'infantiles .
C'est pourquoi la démocratie doit promouvoir le savoir scientifique à la place de la superstition et des grigris et doit placer la science comme une valeur importante et décisive dans une décision bien au delà des croyances .
je comprends bourguiba .
Pour moi les imams , les curés , c'est tout pareil , ce sont des gosses , si on les avait uniquement écouté, on vivrait toujours comme au moyen age .
Auteur : jipe Date : 14 sept.16, 06:21 Message :
vic a écrit :Un pays qui ne se base plus sur la science mais uniquement sur de la superstition n'est plus un pays en aptitude de faire des choix autres qu'infantiles .
C'est pourquoi la démocratie doit promouvoir le savoir scientifique à la place de la superstition et des grigris et doit placer la science comme une valeur importante et décisive dans une décision bien au delà des croyances .
je comprends bourguiba .
Pour moi les imams , les curés , c'est tout pareil , ce sont des gosses , si on les avait uniquement écouté, on vivrait toujours comme au moyen age .
c'est bien pour cela que certaine confession religieuse explique que l'école n'est pas trop importante
Auteur : indian Date : 14 sept.16, 06:34 Message :
jipe a écrit :
vic a écrit:
Un pays qui ne se base plus sur la science mais uniquement sur de la superstition n'est plus un pays en aptitude de faire des choix autres qu'infantiles .
C'est pourquoi la démocratie doit promouvoir le savoir scientifique à la place de la superstition et des grigris et doit placer la science comme une valeur importante et décisive dans une décision bien au delà des croyances .
je comprends bourguiba .
Pour moi les imams , les curés , c'est tout pareil , ce sont des gosses , si on les avait uniquement écouté, on vivrait toujours comme au moyen age .
c'est bien pour cela que certaine confession religieuse explique que l'école n'est pas trop importante [/quote]
Oui
mais par chez nous on enseigne la nécessité d' :
Un accès universel à la connaissance et à l’éducation
La foi bahá’íe soutient que l’éducation doit être accessible à tous, indépendamment du statut social ou du milieu d’origine.
La connaissance joue un rôle essentiel dans la vie des êtres humains. Accroître la connaissance et la mettre en pratique est à la base de la civilisation et du progrès de la société. Le manque d’éducation et l’ignorance sont les premiers responsables de la régression sociale et de la persistance des préjugés.
L’éducation doit s’intéresser aux dimensions matérielle, sociale et spirituelle du développement humain. Les processus éducatifs devraient favoriser à la fois la transformation individuelle et collective, et être conçus de façon à stimuler l’apprentissage et l’action. Préparer chacun à servir la collectivité devrait également constituer un élément essentiel de l’éducation.
Funérailles nationales pour le martyr Chokri Belaid, première victime des islamistes.
Le procès de l'assassinat de Chokri Belaïd s'ouvre de nouveau aujourd'hui à Tunis, l'occasion pour Kapitalis de poursuivre
dans cette 4e partie le récit de la reconstitution de ce crime politique.
Par
Abdellatif Ben Salem
Le 7 février 2013 : Une colère digne et contenue accueille la dépouille de Belaid
La dépouille mortelle de Chokri Belaid est rendue dans la matinée à sa famille : le fourgon mortuaire en provenance de l'hôpital
Charles-Nicolle se gare sur une placette à quelques rues de la maison familiale à Jebel Jeloud, bourg ouvrier de Tunis. Attendant
dans le silence depuis le point du jour, des membres de sa famille, des amis, des jeunes de quartier, quelques dirigeants du Watad et
des responsables de la société civile accueillent l'arrivée de la dépouille par des applaudissements nourris.
Quand la portière arrière s'entrouvre, un pan du drapeau national couvrant le cercueil glissa de côté. Le cercueil est retiré doucement,
le slogan «Yâ Belaid, Yâ shahîd ?ala-darbik lan nahîd» (Martyr Belaid, nous ne nous écarterons jamais de votre voie) s'élève avec
une colère digne et contenue.
Un petit cortège se forme et s'ébranle, s'étirant à mesure qu'il serpente à travers les ruelles étroites conduisant à la maison paternelle.
Enveloppé dans la bannière nationale, hissé sur les épaules des hommes, le cercueil donne l'impression de voguer sur une marée
humaine.
La marche s'immobilise au bout de la rue en face de l'entrée de la maison qui a vu naître Belaid. Des pleurs, des sanglots étouffés
montent d'un groupe de pleureuses massé à l'entrée. Soudain la stridence des «zaghârids» (you-yous) réservés aux héros déchire l'air
comme pour sublimer la scène.
Émotion sur émotion! Notre cher enfant est de retour à la maison, le front ceint de la gloire des martyrs de la liberté. Bienvenue !
Bienvenue ! Bienvenue ! Orphelin, sa mère ne portera pas son deuil. C'est la Tunisie tout entière qui le portera.
Toujours sur les épaules, le cercueil s'engouffre jusqu'à la chambre du fond, dans la douceur étrange d'une lumière rougeâtre qui
accentue l'intimité du foyer familial. Les hommes le posent à même le sol là où il passera la nuit, veillé jusqu'au lendemain matin par
les siens.
Arrivée du cercueil à la maison des parents de Belaid à Jebel Jeloud.
Vendredi 8 février : des funérailles nationales mémorables
On a appris que la veille tard dans la nuit que des inconnus s'étaient introduits dans le cimetière et démonté la plateforme et le
dispositif de sonorisation, installés autour du tombeau du martyr, pour la diffusion de la cérémonie d'hommage.
Répondant à l'appel de l'UGTT et des partis de l'opposition à une manifestation pacifique, des bus, des camions et des voitures
affrétés par les syndicats, les associations, les centres universitaires et les organisations de la société civile ont été mis à la
disposition des citoyens pour permettre à ceux qui n'ont pas les moyens d'accompagner le martyr à sa dernière demeure. De tous les
coins du pays accourent les gens, chacun veut être là, présent à cette journée historique pour exprimer sa répulsion et son indignité
face à la terreur répandue par les islamistes dans le pays.
Dès l'aube, les Tunisien-ne-s de tout âge et de toutes conditions se sont mis en marche convergeant vers les artères principales de la
capitale menant au cimetière d'Al-Jallaz. Vers dix heures, le ministère de l'Intérieur annonce les premières estimations : 1 million des
Tunisien-n-es attendent tout le long de l'itinéraire par lequel passera le véhicule militaire transportant le catafalque. En début
d'après-midi, la foule est estimée à un million et demi.
Dès l'annonce de la mort de Chokri Belaid, les réseaux sociaux nahdaouis et salafistes sont entrés dans une transe macabre. Une
campagne aux relents nauséeux est orchestrée, révélant la fange dans laquelle se vautrent les Nahdaouis. La vermine fasciste, se
proclamant de l'islam politique, s'en prend à la mémoire du martyr allant jusqu'à menacer de profaner sa tombe et de déterrer son
cadavre pour le livrer aux chiens. Son épouse est traitée de tous les noms. Des tentes de prédication sont dressées, çà et là, pour
rendre grâce à Dieu d'avoir débarrassé leur «oumma» du mécréant Belaid.
Un témoin m'a confié que, longtemps avant l'assassinat, des jeunes d'Ennahdha annonçaient, piaffant de joie, la fin prochaine du
«chalghami» (moustachu). Des témoignages, recueillis dans la région de Msaken et ailleurs, font état de réjouissance célébrées en
commun par des Nahdaouis et des salafistes, unis dans un même combat.(1)
Dans la matinée, la dépouille est transférée du domicile des Belaid à la maison de culture de Jebel Jeloud ? qui sera baptisée par la
suite de son nom ?, pour y recevoir les hommages des citoyen-n-es. Elle quitte peu avant midi la maison de la culture. A la sortie, un
détachement de l'armée nationale en tenue d'apparat rend les honneurs à son passage. Le cercueil est ensuite hissé sur la plateforme
d'un véhicule militaire, sur lequel avait pris place la fille cadette de Belaid, Nada (6 ans), Maya Jribi, secrétaire générale du Parti
Auteur : Ikarus Date : 28 oct.16, 00:41 Message :
Préparer chacun à servir la collectivité devrait également constituer un élément essentiel de l’éducation.
Oh, ça, l'éducation le fait. Bon, c'est juste dommage qu'en France, l'idée de préparer a la collectivité se résume a la soumission a l'autorité, a l'enracinement de la mise en place et a l'adoption d'un monde en perpétuel compétition où il faut être le meilleur.
Apprendre a réfléchir par soit-même, c'est quelque chose de tabou par ici. Quand je vois le nombre de fois où j'ai eu une mauvaise note en philosophie parce que je ne partager pas l'avis de tel ou tel philosophe de la grec antique.
Un Tunisien parti au jihad en Syrie s’est retrouvé esclave sexuel… des jihadistes. De retour en Tunisie, il tente de reprendre une vie normale. Récit…
Ridha M. (22 ans), originaire d’un village de Jendouba, a été embrigadé par des terroristes de sa région et a fini, comme des milliers d’autres Tunisiens, par se rendre en Syrie, en 2013, via la Libye. On avait fait croire à Ridha qu’il allait défendre l’islam et se battre contre les infidèles pour instaurer la charia d’Allah. En partant en Syrie, il se vouait au combat et était prêt à s’entraîner au maniement des armes et à participer au combat.
Mais une fois sur place, l’apprenti jihadiste, qui a la peau claire, les traits fins et les yeux bleus, a tapé dans l’œil d’un chef terroriste, qui l’a obligé à avoir une relation sexuelle avec lui… Peu à peu, on l’a transformé en esclave sexuel («ghoulam») de toute la cellule, composée essentiellement de Tunisiens.
Pour se débarrasser de Ridha, devenu inutile et encombrant, les jihadistes ont commencé à lui parler d’une opération kamikaze dont il serait l’auteur. On a commencé à le préparer. Sentant le piège se refermer, Ridha a commencé à préparer sa fuite du camp, et il a réussi à fausser la compagnie à ses «frères», dans le courant de 2015. Il n’a pas voulu préciser le chemin emprunté ni les personnes qui l’ont aidé à quitter la Syrie. Encore est-il qu’il a pu rentrer en Tunisie, en passant par l’Algérie.
A son retour, il s’est rendu de lui-même à la police, qui l’a incarcéré et l’a débriefé, avant de le libérer. Une fiche de suivi a cependant été établie.
Ridha n’était pas le seul esclave sexuel du groupe. Il y avait aussi beaucoup de jeunes tunisiennes, dont certaines amenées par leurs propres époux. Beaucoup ont réussi également à fuir. C’est, en tout cas, ce qu’il a raconté à la police.
Ridha tente de reprendre la vie normale d’un jeune sans problèmes et se reconstruire. Aux dernières nouvelles, il évite les extrémistes religieux comme la peste et il lui arrive de fréquenter les bars. Pour se distraire et oublier
Auteur : yacoub Date : 13 déc.16, 22:34 Message :
Le laboratoire tunisien
Par Laurent Joffrin — 13 décembre 2016 à 17:06
Un livre d’entretiens, non dénué de certaines complaisances avec le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, permet de mieux comprendre l’exception démocratique que constitue ce pays du Maghreb.
Le laboratoire tunisien
La Tunisie va-t-elle s’en sortir ? La seule des révolutions arabes à n’avoir pas débouché sur un bain de sang peut-elle survivre à la double épreuve du terrorisme et de la crise économique ? La question est cruciale pour l’avenir du monde musulman, et aussi pour l’Europe, dont les valeurs sont largement partagées en Tunisie, et qui subirait une défaite politique grave si ce pays, proche à tous égards, succombait à son tour à la théocratie islamiste ou bien, à l’inverse, se changeait en une dictature à l’égyptienne.
Pour éclairer cette situation dangereuse, on conseille la lecture du livre que publie le président tunisien, Béji Caïd Essebsi (et non «Ezzibi», comme l’a dit Manuel Valls lors de sa dernière visite, suscitant l’hilarité générale par cette involontaire allusion au sexe des hommes).
Ce long entretien avec Arlette Chabaud n’échappe pas à certains travers du genre : discours politique calibré, contournement de certaines questions gênantes, violon patriotique. Mais il livre aussi la vision d’un président habile et érudit, placé à l’épicentre géographique et politique des relations entre islam et démocratie.
Béji Caïd Essebsi, 90 ans, est un homme symbole. Collaborateur proche de Habib Bourguiba avant de prendre ses distances avec le vieux chef autoritaire, allié de Ben Ali avant de s’en détacher, retiré de la vie politique pendant une vingtaine d’années, il est réapparu soudain à la chute du dictateur pour présider à la transition démocratique. La victoire électorale du Parti islamiste Ennahdha l’a renvoyé à l’opposition. On pouvait penser sa carrière terminée. Son sens politique lui a permis de revenir au premier plan en lançant Nidaa Tounes («l’Appel de la Tunisie»), une vaste coalition de démocrates et d’anciens benalistes qui a fédéré toutes les forces hostiles à l’islamisme et qui a remporté les élections.
Béji Caïd Essebsi est un musulman revendiqué, assumé, placé dans la continuité de Habib Bourguiba, le père de l’indépendance, qui a modernisé son pays à marche forcée. C’est la partie la plus éloquente de son propos. L’islam tunisien, dont le centre culturel et spirituel se trouve depuis des siècles à la mosquée de Kairouan, a refusé dès l’origine les injonctions obscurantistes de l’islam intégriste. Il a d’emblée opposé une fin de non-recevoir aux exigences rétrogrades des wahhabites et des Frères musulmans.
Avec force citations du Coran, Béji Caïd Essebsi décrit son islam comme une religion égalitaire, ouverte, évolutive, acceptant la tolérance envers les autres communautés.
Il reste marqué par certains préjugés très dommageables, tels la pénalisation de l’homosexualité ou la primauté masculine dans les règles de l’héritage.
Mais il se réclame aussi du «bourguibisme» qui a conféré aux femmes tunisiennes un statut beaucoup plus avancé que dans le reste du monde musulman et a créé une distinction claire entre préceptes religieux et lois civiles.
Habib Bourguiba a accepté aussi la constitution d’une vaste coalition syndicale, l’UGTT, progressiste et laïque. Ces deux forces de la société civile, le mouvement ouvrier et les organisations de femmes, main dans la main avec les juristes et les organisations de droits de l’homme, ont joué un rôle décisif dans la mise à l’écart du gouvernement islamiste de Rached Ghannouchi et la négociation d’une Constitution démocratique dont Béji Caïd Essebsi est désormais la clé de voûte. Sous son autorité, la Tunisie devient une sorte de modèle alternatif aux régimes réactionnaires se réclamant du fondamentalisme, aussi bien qu’aux dictatures nationalistes dont Bachar al-Assad perpétue la sanglante tradition en massacrant son peuple.
Modèle menacé, cible privilégiée du terrorisme, la Tunisie d’Essebsi poursuit une route semée d’embûches. Les attentats ont chassé une grande partie des touristes et ont plongé l’économie dans la stagnation relative. Du coup le gouvernement de Tunis peine à satisfaire les revendications sociales qui furent à l’origine de la révolution de 2011. Associés au gouvernement, les islamistes d’Ennahdha restent en embuscade, même s’ils affirment désormais séparer mieux religion et politique. Quoique parfois soupçonné de vouloir instaurer un pouvoir dynastique - son fils a pris la tête de Nidaa Tounes, suscitant une crise au sein du parti -, Béji Caïd Essebsi assure qu’il est là pour pérenniser les institutions démocratiques. Les choses étant ce qu’elles sont, c’est sur les épaules de ce président de 90 ans que repose l’avenir de la Tunisie, laboratoire fragile de la démocratie en terre d’islam. Avec ses protestations de modernité et ses ambiguïtés, son témoignage n’en est que plus utile.
Laurent Joffrin
Une équipe de tueurs a abattu jeudi soir à Sfax un ingénieur aéronautique soupçonné d’avoir aidé le Hamas et le Hezbollah à se constituer des escadrilles de drones
4 minutes de lecture
Proche-Orient
Serge Dumont, Tel-Aviv
Publié dimanche 18 décembre 2016 à 18:35.
Qui a tué Mohamed Zaouari (49 ans) jeudi soir à Sfax, en Tunisie, alors qu’il venait de prendre place à bord de sa petite voiture noire? Pour les médias du monde arabe, il s’agit du Mossad, les services de renseignements extérieurs israéliens, puisque l’Etat hébreu était le seul pays à avoir des raisons objectives de le «liquider». C’est que, sous son apparence de père tranquille, cet ingénieur en aéronautique militait au sein des Frères musulmans et était en contact avec le Hezbollah ainsi qu’avec le Hamas de Gaza.
Selon ses proches, Mohamed Zaouari aurait aidé l’organisation chiite libanaise à constituer des escadrilles de drones d’attaque susceptibles de frapper au cœur d’Israël. De son côté, le Hamas a présenté cet ancien pilote, qui a vécu au Liban et en Syrie, comme l’un de ses membres, un cadre de l’extérieur qui s’est rendu à plusieurs reprises à Gaza de manière clandestine pour participer à ses activités.
«Le sang de notre frère n’aura pas été versé pour rien»
Lesquelles? Au lendemain de l’opération «Plomb durci» (la troisième guerre de Gaza à partir de la fin de 2008), l’ingénieur tunisien a mis son «know-how» à la disposition du Hamas afin de l’aider à organiser une «force aérienne» composée de drones. Deux de ces engins au moins ont été utilisés par le Hamas durant l’opération «Bordure protectrice», la guerre de cinquante jours entre Israël et les organisations palestiniennes de Gaza durant l’été 2014. Moins sophistiqués que ceux des Israéliens, ils ont cependant été rapidement abattus.
A Jérusalem, aucun porte-parole officiel ne commenter la mort de Mohamad Zaouari mais les médias laissent entendre que les services de leur pays y sont mêlés. Quant au Hamas de Gaza, il a d’ores et déjà promis que «le sang de notre frère n’aura pas été versé pour rien».
Une enquête qui n’est pas ordinaire
Les services tunisiens qui enquêtent sur cet étrange assassinat sont persuadés qu’ils ne se trouvent pas face à une enquête «ordinaire». En raison de la personnalité de la victime mais également du modus operandi des tueurs. Un camion a en effet bloqué la voiture de l’ingénieur au moment où elle démarrait, puis deux personnes de type européen s’en sont approchées et ont ouvert le feu. Vingt balles ont été tirées dont trois mortelles.
Le commando comptait au moins quatre personnes dont un Belge d’origine marocaine, ainsi qu’une mystérieuse «journaliste» hongroise qui a rencontré l’ingénieur la veille de son assassinat avant de disparaître aussi rapidement qu’elle était apparue.
La justice tunisienne désarmée
Pour l’heure, la justice tunisienne se retrouve désarmée. Elle a certes interpellé huit personnes soupçonnées d’avoir pu aider les tueurs volontairement ou non et retrouvé deux pistolets munis de silencieux ainsi que quatre voitures dont deux de location. Mais les exécuteurs sont sans doute déjà loin.
Les retrouver sera d’autant plus compliqué que peu après l’assassinat de Mohamad Zaouari, un ou des hackers ont pénétré dans le système informatique d’un restaurant situé à proximité afin d’effacer les données envoyées par les caméras de surveillance des alentours.
Le Mossad régulièrement accusé ces dernières années
«La seule chose dont on est sûr, c’est que l’opération de Sfax a été soigneusement organisée et qu’elle a nécessité du temps puisqu’il a fallu organiser des surveillances préalables, des repérages, etc.», affirme Yossi Melman, spécialiste israélien des questions de renseignements. «D’un côté l’«arrosage» de la cible tel qu’il a été effectué vendredi à Sfax ne correspond pas aux techniques habituellement utilisées par les agents du Mossad employés sur le terrain pour ce genre d’opération. Mais de l’autre, il est certain que l’ingénieur portait préjudice à Israël et que sa mort règle un problème.»
Ces dernières années, le Mossad a souvent été accusé d’avoir assassiné ceux que les dirigeants de l’Etat hébreu considéraient comme une «menace» pour leur pays. Les plus connus d’entre eux sont sans doute les nombreux scientifiques iraniens assassinés parce qu’ils participaient au programme nucléaire de leur pays. Soit par des tueurs circulant à moto, soit par l’explosion d’une bombe magnétique fixée sur leur véhicule.
La politique de la poigne de fer
Au début de 2010, Mahmoud Al Mahbouh, un cadre du Hamas chargé de la logistique, a été pisté puis étranglé dans un hôtel de Dubaï par un commando d’une douzaine d’hommes et de femmes opérant sous de fausses identités. Plus récemment, Hassan Lakis, le responsable du département du Hezbollah chargé de développer de nouvelles armes, a été abattu de plusieurs balles à Beyrouth.
De son entrée en fonction en 2002 jusqu’à son départ à la retraite en 2011, Meïr Dagan, un directeur général du Mossad présenté comme «légendaire», a beaucoup utilisé les «opérations spéciales». Surtout contre l’Iran. En revanche, son successeur Meïr Pardo préférait en limiter l’usage. Ce n’est pas le cas du nouveau patron du Mossad Yossi Cohen qui s’est, dès son entrée en fonction en janvier 2016, prononcé en faveur de la politique de la poigne de fer «envers tous ceux qui portent atteinte à la sécurité d’Israël».
Une équipe de tueurs a abattu jeudi soir à Sfax un ingénieur aéronautique soupçonné d’avoir aidé le Hamas et le Hezbollah à se constituer des escadrilles de drones
Une soixantaine d'associations tunisiennes demandent le retrait d'une circulaire interdisant le mariage entre une Tunisienne et un non-musulman.
Texte par FRANCE 24 Suivre france24_fr sur twitter
Dernière modification : 28/03/2017
Des associations tunisiennes ont appelé lundi au retrait d'une circulaire de 1973 interdisant le mariage des Tunisiennes musulmanes avec des non-musulmans, dénonçant une contradiction avec la Constitution de 2014.
Lundi 27 mars, une soixante d'associations tunisiennes ont signé un appel à retirer une circulaire du ministre de la Justice datée de 1973. Celle-ci empêche la célébration du mariage des Tunisiennes musulmanes avec des non-musulmans.
"Il est aujourd'hui inadmissible qu'une simple circulaire, de valeur juridique quasiment nulle (...), commande la vie de milliers" de Tunisiennes, a martelé lors d'une conférence de presse Sana Ben Achour, juriste et présidente de l'association Beity.
Aujourd'hui, un certificat de conversion du futur époux est exigé pour le mariage de toute Tunisienne considérée comme musulmane et désireuse d'épouser un non-musulman — généralement étranger. Et si une Tunisienne se marie à l'étranger avec un non-musulman sans ce papier, son mariage ne peut être enregistré en Tunisie. Les hommes tunisiens peuvent, eux, se marier avec une non-musulmane.
S'il n'existe pas de statistiques fiables et précises sur le sujet, le collectif déplore un texte qui "remet en cause un droit fondamental pour tout être humain : le choix libre du conjoint (...). Cette prohibition est une souffrance pour des milliers de Tunisiennes et leurs familles", qui sont "privées de leur droit fondamental à la sécurité juridique".
Un texte en contradiction avec la Constitution de 2014
Wahid Ferchichi, de l'Association tunisienne de défense des libertés individuelles (Adli), souligne que la circulaire est en contradiction avec la Constitution de 2014 qui prône la liberté de conscience et l'égalité entre les citoyens. Le collectif espère donc son retrait d'ici novembre 2017. Pour cela, il entend sensibiliser l'opinion publique et rencontrer les ministres de la Justice, de l'Intérieur ainsi que le chef du gouvernement. Un colloque est aussi prévu.
La Tunisie, considérée comme pionnière des droits des femmes dans le monde arabe, a adopté une nouvelle Constitution en 2014 après la révolution citoyenne de 2011. Elle affirme que "citoyens et citoyennes sont égaux en droits et devoirs". Mais les femmes restent discriminées dans plusieurs cas, notamment en matière d'héritage, et le Code du statut personnel (CSP) désigne toujours le mari comme chef de famille.
Auteur : indian1indian1 Date : 05 avr.17, 01:20 Message : Vive le monde libre
Auteur : Inti Date : 08 avr.17, 00:18 Message :
indian1indian1 a écrit :Vive le monde libre
Pendant ce temps, au Québec, on met sur pied une coalition contre " le racisme systémique ". Un collectif réunissant aussi des intégristes religieux sûrement opposés ou réfractaires au mariage inter confessionnels. Une "bonne initiative de la gogoche" passé maître dans l'art de la contrition culturelle.
Auteur : yacoub Date : 08 avr.17, 00:52 Message :
Inti a écrit :
Pendant ce temps, au Québec, on met sur pied une coalition contre " le racisme systémique ". Un collectif réunissant aussi des intégristes religieux sûrement opposés ou réfractaires au mariage inter confessionnels. Une "bonne initiative de la gogoche" passé maître dans l'art de la contrition culturelle.
L'Onu des pays islamiques a l'intention de rendre le blasphème anti islam condamnable partout partout même aux USA
Un fait, pourtant de la plus haute importance, est passé dans l’indifférence générale cette semaine. L’enjeu est de taille : Il s’agit de l’avenir de nos enfants, un avenir menacé, incertain au vue des mutations pernicieuses qui s’opèrent dans notre société. Un avenir, cette fois-ci, sacrifié sur l’autel des calculs partisans.
C’est le député frontiste et président de la commission des finances à l’Assemblée Mongi Rahoui qui a révélé les dessous des discussions sur le projet de loi réglementant les crèches et les jardins d’enfants.
En pleine plénière, l’élu s’est indigné contre les manœuvres des ennemis d’hier, Nidaa Tounes et Ennahdha, aujourd’hui unis pour le pire, semble-t-il. Ce dont ils sont accusés, c’est de s’opposer, de concert, à l’adoption du projet de loi sous sa forme actuelle puisqu’il comporte un article qu’Ennahdha voudrait coûte que coûte maintenir.
Pour définir le rôle des crèches et jardins d’enfants, le ministère de la Femmes et de l’Enfance avait proposé de supprimer les termes « ancrage et consolidation de l’identité arabo-musulmane » pour justement ne pas exclure les enfants d’autres confessions. Sauf que sur ce point précis, il ne fallait pas compter sur la coopération des Nahdhaouis.
D’un Houcine Jaziri considérant que la suppression de ces termes n’est autre qu’une atteinte aux principes de la Constitution et insistant au contraire sur la nécessité de mettre l’accent dessus ; à un Fathi Ayadi qui se disait choqué par un tel amendement « visant à déraciner les enfants », allant même jusqu’à proposer de retirer la confiance au ministère ; la proposition d’amendement a été mise à mal.
Est-ce si surprenant ? Naïfs sont ceux qui pensent qu’Ennahdha, en prétendant avoir séparé l’action politique du fait religieux, se soit délesté de son objectif premier : une islamisation discrète mais qui se fait à pas sûrs de notre société. Le premier instrument étant à leur disposition n’est autre que les jardins d’enfants et les écoles. Conquérir ces espaces, y asseoir subtilement leur idéologie et ils auront une génération toute prête à accepter leur vision.
C’est ainsi que lors des discussions sur le projet de loi, qu’une nouvelle mention a fait son apparition. La sanction prévue contre les jardins d’enfants coraniques anarchiques s’est vu modifiée. La peine de prison est passée de 20 ans à 10 ans. C’est qu’il fallait être plus cléments ! Ce n’est pas comme si ces établissements prodiguaient, à des enfants en bas âge, un enseignement takfiriste ou leur inculquaient des valeurs obscurantistes. Des usines à fabriquer de futurs extrémistes ! Il fallait quand même alléger la peine de prison. Ce que Ennahdha demande, Ennahdha obtient.
Les islamistes savent bien que c’est dans les crèches et les jardins d’enfants que doit commencer l’endoctrinement et c’est bien la mission à laquelle se sont consacrés ces centaines d’établissements. C’est là que nos enfants sont les plus influençables. C’est là que ces établissements se transforment en antichambres de la propagande islamiste. Les enfants seront modelés, remodelés à souhait en bons petits soldats.
Qui ne se souvient pas de cette rencontre entre l’actuel vice-président de l’Assemblée, Abdelfattah Mourou et le prédicateur extrémiste, Wajdi Ghanim.
Mourou n’avait-il pas révélé une stratégie à long terme et sur étapes pour mettre sous coupe les enfants tunisiens ? « Notre cible prioritaire n’est pas les parents d’aujourd’hui. Nous visons leurs enfants et leurs petits-enfants. Notre objectif est de séparer la pensée des enfants de celle des parents », disait-il. Une tactique bien ficelée.
Tout cela, Nidaa Tounes s’en moque, entrainé comme il est dans des considérations purement partisanes. Mettre en danger les enfants tunisiens semble le dernier de ses soucis en s’associant à Ennahdha et en le caressant dans le sens du poil.
Un marché a été conclu entre Ennahdha et Nidaa, révélait Rahoui lors de la plénière de mercredi. Un marché qui consistait à adopter le projet de loi sur la réconciliation économique, si et seulement si, celui réglementant les jardins d’enfants et les crèches n’obtienne l’aval du parti islamiste.
Quatre Tunisiens ont été condamnés à un mois de prison pour avoir commis "un acte provocateur" durant le mois de ramadan, selon le parquet de Bizerte. Leur faute : avoir déjeuné et fumé dans un parc de la ville en pleine période de jeûne.
Quatre Tunisiens ont été condamnés, jeudi 1er juin, à un mois de prison pour "outrage public à la pudeur" après avoir mangé dans un jardin public en plein ramadan, mois sacré de jeûne musulman, a indiqué à l'AFP le parquet de Bizerte (nord).
Cette condamnation intervient alors qu'un collectif d'ONG a appelé les autorités à "respecter leur devoir constitutionnel de garantir la liberté de conscience" et qu'un appel à manifester le 11 juin a été lancé sur les réseaux sociaux pour défendre les non-jeûneurs et réclamer le respect des libertés individuelles.
La Constitution tunisienne garantit "la liberté de croyance et de conscience"
Aucune loi n'interdit de manger ou de boire en public pendant le ramadan en Tunisie mais le débat sur cette question revient chaque année. La Constitution tunisienne garantit "la liberté de croyance et de conscience" mais l'État est aussi décrit comme "gardien de la religion".
Les quatre hommes "ont choisi un jardin public pour manger et fumer, un acte provocateur durant le mois de ramadan (...). De ce fait, le tribunal cantonal de Bizerte les a condamnés à un mois de prison", a déclaré à l'AFP Chokri Lahmar, le porte-parole du parquet.
"Ils sont en état de liberté et s'ils n'interjettent pas appel dans un délai de dix jours, leur peine sera appliquée", a précisé M. Lahmar.
"Leur acte est provocateur et porte atteinte à la morale"
Le procureur général du tribunal de première instance de Bizerte, Mongi Boularès, a de son côté dit à l'AFP que les quatre hommes avaient provoqué la colère d'habitants de la ville en mangeant et en fumant dans ce jardin, ce qui a nécessité selon lui l'intervention des forces de l'ordre.
"Leur acte est provocateur et porte atteinte à la morale", a estimé M. Boularès.
"S'ils ont choisi de ne pas jeûner, ils n'avaient qu'à manger dans un autre endroit à l'abri des regards et ne pas tenter de semer la haine entre les gens", a renchéri M. Lahmar.
En Tunisie, la plupart des cafés et restaurants ferment la journée pendant le ramadan. Ceux qui restent ouverts le font discrètement, certains établissements tapissant leurs vitres de journaux pour éviter que leurs clients ne soient vus de l'extérieur.
Un prédicateur très médiatique a suscité une polémique ces derniers jours en se rendant dans des cafés ouverts pendant la journée pour filmer les clients et jeter l'opprobre sur eux.
En 2015, quatre policiers avaient été limogés pour "abus de pouvoir" après être intervenus dans des cafés ouverts avant la rupture du jeûne.
Avec AFP
Auteur : Prophètedel'éternel Date : 12 juin17, 06:34 Message : ainsi parle le diable: le fureur: ceci est justice, comment feraient ils sans les justes lois de moi même...
au no *d'allah clément et miséricodieux, le roi de tunisie a le droit d'avoir la paix, une paix sans fin, fidle sevriteur de votre seigneur ALRM: en vérité un livre descedn du ciel pour apprter la paix sur trône... dieu afait avec sa miséricorde jaillir dune source en tunisie, mais le seigneur, votre seigneur: a fait puir le bonheur de la bourse, une source empoisonnée...
dieu a dit: ùmais boirdel, il me font [ATTENTION Censuré dsl] à faire ça: ils savent dépollué non?
j'ia dit: non, c'ceuq ue tu demande et trop difficile.. laisse leur la paix....
quelle paix vous voulez ?
mais ils ne répondirent pas ils n'ont ait de lui aucun cas, c'est pour quoi j*ai dit: mon peuple connaîtra mon nom, il saura ( et toutes chair saura qui est l'éternel )
non, faites comem je le dit: laisez une paix inextionguible au trône, ne rebiffeer pas, prosterner vous ... c'ets pour votre bien, et vous fièdèles serviteurs de votre seigneur, metez le stous en prison, touceux qui trangeressent les lois du siegneur, votre seigneur....
si vous voulez, je peux prendre plus de temps afin que cela soit la plus belle écriture que vous puissiez voir, car quel livre comme le coran, pourrait être si beau et si bien écrit.... si cela ne vient pas de dieu, ....?
ainsi laissez le trône à son juste posseseur et ilv ous fera béénficier desjoies du royaume du seigneur, votre seigneur..
( génèse: avantr que l'éternel dieu... )
come dieu le dit: pétasse de salope de traitresse....
Béji Caïd Essebsi a proposé d'en finir avec l'inégalité dans la répartition des parts, prônée par le Coran. Si le débat paraît très sensible parmi les musulmans, le mufti de la République soutient le projet et le parti islamiste Ennahdha temporise.
Aujourd’hui en Tunisie, une femme hérite de la moitié de ce qu’hérite un homme, comme le prescrit le Coran. Cette inégalité inscrite dans le code du statut personnel contraste avec les autres dispositions de ce texte, célébré tous les ans lors de cette fête. A sa promulgation, en 1956, il interdisait notamment la polygamie et la répudiation, chose inédite dans le monde arabe et musulman.
Ligne rouge
Par sa prise de position, le Président, qui a également annoncé sa volonté d’annuler une circulaire de 1973 interdisant aux femmes d’épouser des non-musulmans, s’attaque à un sujet particulièrement sensible. Pour de nombreux Tunisiens interrogés à ce sujet, l’héritage est une ligne rouge. Sihem Weslati, assistante médicale dans la banlieue de Tunis, est catégorique : «L’égalité, je suis d’accord, mais pas dans l’héritage. Nous sommes un pays musulman, c’est le Coran qui dit ça, on ne peut pas le changer.»
«Mitterrand a bien aboli la peine de mort contre l’avis de la majorité», souligne Bochra Belhaj Hmida, députée et ancienne présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates, qui se bat pour cette cause depuis des années. Elle vient d’être nommée à la tête de la commission ad hoc mise en place par Essebsi pour réfléchir à la question et proposer des réformes.
Virage à 180 degrés
La commission n’a pas encore commencé ses travaux, mais les rumeurs vont bon train dans les différentes couches de la société, sonnant ainsi la rentrée des classes pour les partis politiques. L’an dernier, un projet de loi déposé par un député pour permettre aux femmes d’hériter autant que les hommes avait fait long feu, se heurtant à l’opposition catégorique des islamistes d’Ennahdha, majoritaires au Parlement.
Cette fois, si certains députés de ce parti se sont empressés de faire savoir leur désapprobation, les dirigeants temporisent. Abdelfattah Mourou, membre d’Ennahda et vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple, a dit ne pas s’opposer à un «débat» sur le sujet. Quant au mufti de la République tunisienne, qui avait conspué l’année dernière le projet de loi au nom de la charia, il semble avoir effectué un virage à 180 degrés en publiant un communiqué amical à l’égard de l’initiative présidentielle : «Ces propositions renforcent la position de la femme et sont une garantie au principe d’égalité entre l’homme et la femme en droits et en devoirs.» Le syndicat national des imams a appelé à sa démission.
«Exemple pour la démocratie»
Si le mufti s’est tu, l’enjeu tunisien a fait du bruit jusqu’au Caire. L’adjoint du grand Imam de la mosquée Al-Azhar, haute autorité de l’islam sunnite, a ainsi exprimé son opposition au discours d’Essebsi, le jugeant lui aussi «contraire à la charia islamique». «Al-Azhar n’a qu’à s’exprimer sur les affaires de son pays», balaie Bochra Belhaj Hmida. Une opinion partagée par un certain nombre d’Egyptiens, qui ont lancé sur les réseaux sociaux le hashtag en arabe «Al-Azhar, occupe-toi de l’armée», tandis que l’animateur star Bassem Youssef se fendait d’un tweet félicitant la Tunisie.
Abed Bouhafa, vendeur de fripes à Tunis, favorable à l’égalité dans l’héritage, est plutôt fier que cela fasse réagir hors des frontières : «Ça montre que la Tunisie est toujours considérée comme un Etat très important dans le monde arabe, car elle montre l’exemple pour la démocratie.» Il dit cependant regretter que les déclarations du Président ne soient qu’un «calcul politique». Nidaa Tounes, le parti fondé par Essebsi, est fragilisé par l’alliance gouvernementale avec Ennahdha et des dissensions internes. A quatre mois des premières municipales post-révolution, et alors que le président de 90 ans laisse planer le doute quant à un second mandat en 2019, il semble opportun pour lui de semer la zizanie parmi ses adversaires et de s’assurer du soutien des progressistes. Les défenseurs des droits des femmes ne sont pas dupes. Mais à l’image de Bochra Belhaj Hmida, ils ne boudent pas leur plaisir de voir ce débat ouvert : «C’est très bien qu’un président ose aborder ces questions. S’il y a eu une révolution en Tunisie, il faut bien aussi que ça serve à ça : à briser des tabous.»
Auteur : yacoub Date : 25 oct.17, 04:10 Message :http://kapitalis.com/tunisie/2017/10/25 ... lie-arabe/
Selon l’essayiste Safwan M. Masri, le succès de la transition démocratique en Tunisien est le résultat de sa longue histoire réformiste et du «pouvoir de l’éducation».
Par Marwan Chahla
Sous le titre “Tunisia: An Arab Anomaly” (‘‘La Tunisie, une anomalie arabe’’)*, le professeur Safwan Masri, une sommité jordano-américaine de la Columbia University de New York, tente de répondre à la question qui n’a jamais cessé de tracasser les observateurs et autres experts, depuis six ans, et qui consiste à comprendre les secrets de la réussite de la révolution tunisienne, alors qu’ailleurs, dans le monde arabe, tous les soulèvements populaires de 2011 n’ont connu que des échecs.
Les Tunisiens, peu nombreux mais relativement homogènes
Bien que qualifié par l’auteur lui-même comme étant une quête personnelle sans aucune prétention académique, le livre de 378 pages reste le produit d’un travail de recherche très documenté et richement appuyé par «des centaines d’heures de témoignages récoltées auprès de plusieurs dizaines d’experts, de dirigeants, d’activistes et de simples citoyens – afin de reconstituer analytiquement les choses, parfois de façon contre-intuitive, de pouvoir établir les liens entre les tenants et les aboutissants de la réalité tunisienne et de trouver le sens de cette démocratie émergente, évoluant paisiblement dans un contexte marqué par des crises profondes.» (p. 20).
Pr Masri soumet à son lecteur un ensemble de facteurs qui expliquent les raisons de la réussite de l’expérience tunisienne et ce qui la distingue des situations décourageantes, sinon catastrophiques, qui prévalent actuellement dans la plupart des pays arabes.
La Tunisie, selon lui, a tiré avantage du fait que sa population est peu nombreuse et relativement homogène et qu’elle a été, pendant très longtemps, à l’abri de tensions sectaires.
Il s’agit d’une entité historique dont les frontières date d’avant la période coloniale. Son importance géopolitique a été limitée, lui a ainsi épargné les convoitises étrangères et, par conséquent, lui a appris à se passer d’une grande armée.
De plus, la Tunisie ne peut pas être perçue comme pays exclusivement arabe en raison de sa très forte orientation méditerranéenne et européenne.
Un autre élément déterminant qui fonde la réussite de la Tunisie est la résultante de la forte influence la société civile tunisienne et la solidité du mouvement syndicaliste du pays qui remontent à l’époque de l’occupation française. Dans les autres pays du ‘‘Printemps arabe’’, le problème majeur de tous les soulèvements a été leur incapacité à combler la vacance de pouvoir dans laquelle se sont trouvées les peuples arabes au lendemain de la chute des dictatures. En Tunisie, au contraire, le Quartet, les quatre organisations de la société civile tunisienne auxquelles a été décerné le prix Nobel de la paix, en 2015, et en particulier l’UGTT, a été capable d’assumer ce rôle stabilisateur et d’aider le pays à se sortir de nombreuses crises.
Bourguiba encore et toujours
«Cependant, poursuit Safwan Masri, aucun ingrédient de la recette du succès tunisien n’a été aussi crucial et décisif que le remarquable héritage réformiste que possède le pays. Il s’agit d’une culture qui remonte au 19e siècle et qui est enracinée jusque dans sa lecture progressiste de l’islam, faisant de cette religion une confession capable d’adaptation.» (p. 27).
Bien que Masri estime que les autres pays arabes auraient tout intérêt à tirer profit de l’expérience tunisienne, il ne pense pas qu’il leur serait possible de rééditer la réussite de la Tunisie, étant donné l’absence d’esprit réformiste qui caractérise tous ces pays.
Autre trait distinctif de cette «anomalie arabe» de la Tunisie, que l’auteur n’a pas manqué de mettre en exergue, demeure cet intérêt particulier que la Tunisie a accordé à l’éducation et notamment les réformes laïques mises en œuvre par le premier président de la Tunisie indépendante, Habib Bourguiba, et leur impact décisif sur la trajectoire qu’allait emprunter le pays à partir du milieu des années ’50 du siècle dernier.
Sur ce point particulier, Safwan Masri tente une comparaison avec la voie choisie par la Turquie moderne: «Alors qu’Atatürk a rejeté de manière catégorique l’islam et combattu la religion, Bourguiba a, au contraire, opté pour un savant équilibre – en ayant eu l’intelligence de défendre sa thèse de la modération religieuse en puisant directement ses arguments forts dans l’islam.» (p. 236).
D’entrée de jeu, au lendemain de l’indépendance du pays en 1956, des décisions ont été prises pour fonder un système éducatif tunisien moderne, libre et laïc. L’instruction, jadis un privilège réservé à une certaine élite, sera désormais ouverte à tous en Tunisie. Outre l’accent qui y est placé sur l’apprentissage des sciences, l’école républicaine tunisienne a également accordé une place de choix à l’enseignement des arts et des humanités, y compris la philosophie – «une discipline qui ne faisait pas, et ne fait pas, partie des programmes éducatifs ailleurs dans le monde arabe» (p. 255), écrit Pr Masri.
Certes notre révolution a connu des ratages, des contretemps et de retards, tous indéniablement imputables à Ennahdha et sa tentative d’islamisation au forceps de la société tunisienne, certes, aussi, nos gouvernants hésitent encore à prendre les bonnes mesures et les mesures urgentes pour remettre le pays sur les rails du travail, de l’effort et de la croissance, mais, à écouter Safwan Masri, nous avons, jusqu’ici, évité le pire et nous aurons donc – un jour (?) – droit au meilleur.
*Safwan M. Masri, ‘‘Tunisia: An Arab Anomaly’’ (New York, Columbia University Press, 2017).