Auteur : J'm'interroge
Date : 06 déc.14, 12:18
Message : Une bonne idée de cadeau de Noël:
Les lois fondamentales de la stupidité humaine
Un livre de Carlo M.Cipolla (1922-2000), Historien de l'économie de renommée mondiale, professeur à
l'université de Berkeley et l'Ecole Normale Supérieure de Pisé, à lire d'urgence!
Extrait:
Introduction:
"L’humanité est dans le pétrin. Ce n’est pas une nouveauté, cela dit. Aussi loin que l’on puisse
remonter, l’humanité a toujours été dans le pétrin. Le fardeau des soucis et des misères que doivent
porter les êtres humains, comme individus ou comme membres de sociétés organisées, est à la base la
conséquence de la manière hautement improbable, j’oserais même dire stupide, dont la vie fut vécue
dès l’apparition de l’humanité.
Depuis Darwin, nous savons que nous avons des origines en commun avec les membres inférieurs
du royaume animal ; les vers de terre comme les éléphants ont à supporter leur lot quotidien
d’épreuves, d’ennuis et de tracas. Les humains ont pourtant le privilège d’en supporter une dose
supplémentaire, dont la source est un groupe d’individus appartenant à ladite race humaine. Ce groupe
est beaucoup plus puissant que la Mafia, le complexe militaro-industriel ou l’internationale
communiste ; c’est un groupe dénué de statut, sans structure ni constitution, sans chef ni président, qui
réussit pourtant à fonctionner parfaitement à l’unisson, de telle sorte que l’activité de chaque membre
contribue à amplifier et à rendre plus forte et plus efficace celle de tous les autres. Les pages qui
suivent sont consacrées à la nature, au caractère et au comportement des membres de ce groupe.
Permettez-moi de souligner ici que ce petit livre ne saurait en aucun cas être taxé de cynisme ou de
défaitisme, pas plus que ne pourrait l’être un ouvrage de microbiologie. Ces pages sont en fait le
résultat d’un effort constructif visant à détecter, à connaître et peut-être à neutraliser l’une des plus
puissantes forces obscures qui entravent le bien-être et le bonheur de l’humanité."
Résumé:
1ère loi fondamentale
"Chacun sous-estime toujours inévitablement le
nombre d'individus stupides existant dans le
monde"
2ème loi fondamentale
"La probabilité que tel individu soit stupide est
indépendante de toute autre caractéristiques
de cet individu"
3ème loi fondamentale
La règle d'or
"Est stupide celui qui entraîne une perte pour
un autre individu ou pour un groupe d'individus,
tout en n'en tirant lui-même aucun bénéfice et
en s'infligeant éventuellement des pertes."
4ème loi fondamentale
"Les non-stupides sous-estiment toujours la
puissance destructrice des stupides. En
particulier, les non-stupides oublient sans
cesse qu'en tous temps, en tous lieux et dans
toutes circonstances, traiter et/ou s'associer
avec des gens stupides se révèle
immanquablement être une erreur coûteuse."
5ème loi fondamentale
"L'individu stupide est le type d'individu le plus
dangereux"
"L'individu stupide est plus dangereux que le
bandit"
Schéma de base permettant de classer tout individu selon les conséquences de ses actions en général:
du centre vers la droite: bénéfice pour lui-même
du centre vers la gauche: perte pour lui-même
du centre vers le haut: bénéfice pour autrui
du centre vers le bas: perte pour autrui
http://www.babelio.com/livres/Cipolla-L ... ine/367752 Auteur : Ikarus
Date : 06 déc.14, 12:34
Message : Si je comprend bien, c'est être un [ATTENTION Censuré dsl] que de sacrifier quelque chose personnellement (donc une perte) pour faire un bénéfice pour autrui? J'suis souvent un [ATTENTION Censuré dsl] apparemment

Auteur : J'm'interroge
Date : 06 déc.14, 12:50
Message : Ikarus a écrit :Si je comprend bien, c'est être un [ATTENTION Censuré dsl] que de sacrifier quelque chose personnellement (donc une perte) pour faire un bénéfice pour autrui? J'suis souvent un [ATTENTION Censuré dsl] apparemment

Tout dépend de ce que l'on entend par bénéfice...
Si cela te fait du bien...

Auteur : J'm'interroge
Date : 07 déc.14, 03:37
Message : Selon Carlo Cipolla, brillant historien italien, même les lauréats du prix Nobel n'échapperaient pas à la stupidité…
Schiller disait que «contre la stupidité, les Dieux même luttent en vain». Fort de ce principe, le grand historien de l'économie Carlo Cipolla, professeur à Berkeley et à l'École normale de Pise, a fait paraître un petit essai qui est devenu un best-seller en Italie. D'une plume agile et ironique, en parodiant la «stupide» façon qu'ont les économistes du «choix rationnel» de classer l'action humaine en schémas bien établis, l'auteur s'est employé à décrire ce qu'il appelle les «cinq lois fondamentales de la stupidité humaine». M. Cipolla n'est pas M. Teste: «La bêtise n'est pas mon fort.»
Fort d'une approche pseudo-scientifique où la rhétorique académique cache un texte désopilant, qui n'est pas sans faire penser à Perec ou à Botul, l'économiste construit un petit chef-d'œuvre d'excentricité. Il ne nous parle ni de bêtise ni de crétinerie, mais bien de stupidité stricto sensu. Son propos n'est pas réactionnaire et il n'envisage pas de réintroduire des distinctions entre individus. Pourquoi? Tout simplement, nous dit-il, parce qu'il a rencontré des individus stupides aussi bien à l'usine, dans les médias qu'à l'université ; même les «lauréats du prix Nobel» n'y échapperaient pas, selon ses travaux, fruits «d'années d'observation et d'expérimentation». Partout, ajoute-t-il, «on rencontre toujours le même pourcentage d'individus stupides, pourcentage qui (…) dépassera toujours vos attentes».
Face à ce mystère de la condition humaine, on s'interroge. Mais quelle est cette stupidité si prégnante dont nous parle M. Cipolla? La troisième loi fondamentale, qu'il appelle aussi ironiquement la «règle d'or» (ce qui n'est pas sans faire songer au sérieux de ceux qui rêvent de nous imposer une telle stupidité constitutionnelle), part du principe que «l'humanité se divise en quatre grandes catégories: les crétins, les gens intelligents, les bandits et les êtres stupides».
Un humour très «British»
Il faut laisser au lecteur le soin de découvrir les multiples figures que peuvent recouvrir ces quatre catégories à leur marge. Le bandit peut être parfois intelligent, parfois stupide, parfois c.rétin. Disons, pour introduire le lecteur à la pensée redoutablement aiguisée de M. Cipolla, que le c.rétin est celui qui agit de façon à ce que son action entraîne une perte pour lui-même et un gain pour nous ; le bandit est celui qui obtient un gain en nous causant une perte ; tandis que le stupide est «celui qui entraîne une perte pour un autre (…) tout en n'en tirant lui-même aucun bénéfice et en s'infligeant éventuellement des pertes». D'où l'importance de la dernière loi fondamentale: «l'individu stupide est le type d'individu le plus dangereux», plus dangereux encore que le bandit…
On laissera au lecteur le soin de dévorer ce petit livre bref, retenu, mais profond, d'un humour très British (il a d'abord été écrit en anglais en 1976), qui s'amuse à nous entraîner dans des casuistiques proprement burlesques mais, au fond, totalement terrifiantes: par exemple, le général qui cause d'innombrables victimes et des dégâts colossaux pour obtenir une médaille de plus doit-il être classé dans la catégorie «bandit parfait» ou dans celle de la «stupidité pure»? À vous de lire le professeur Cipolla…
«Les lois fondamentales de la stupidité humaine», de Carlo M. Cipolla, P.U.F., 72 p., 7 €.
Le figaro.fr
Auteur : J'm'interroge
Date : 07 déc.14, 03:48
Message : Ce court livre est un ovni, un hybride écrit en 1976 par un économiste italien qui le publia en anglais, considérant que seule cette langue pouvait servir son raisonnement.
Il dût attendre 50 ans pour qu’un éditeur italien daigne le publier enfin selon choix, en anglais. Et enfin, ce petit précis de 70 pages, à mettre entre toutes les mains, nous arrive en français.
5 LOIS FONDAMENTALES
La stupidité humaine est un fléau et Carlo M. Cipolla en est le remède car les stupides sont:
« un groupe beaucoup plus puissant que la Mafia, le complexe militaro-industriel ou l’international communiste; c’est un groupe dénué de statut, sans structure ni constitution, sans chef ni président qui réussi pourtant à fonctionner parfaitement à l’unisson, de tel sorte que l’activité de chaque membre contribue à rendre plus forte et plus efficace celle de toutes les autres »
Il nous explique de manière toute à fait désopilante et pourtant extrêmement sérieuse, les 5 règles qui régissent l’existence, l’action et les nuisances des êtres stupides.
Je ne vous gâcherais pas le plaisir de découvrir ces règles en vous les écrivant.
Pourtant ce qui ressort, c’est l’incroyable humour et lucidité de son auteur qui applique le raisonnement scientifique, sociologique, par l’absurde et le plus basique bon sens pour expliquer enfin ce que beaucoup d’entre nous savaient par intuition.
N’est-ce pas justement l’apanage des sociologues? Théoriser ce que nous observons quotidiennement et le rendre par cela plus abordable, plus complet.
Vous vous sentez persécuté et entouré par les cons? Ne vous inquiétez plus, il s’agit de troisième loi fondamentale.
Vous venez de réaliser avec horreur que l’être aimé / votre mère / votre chef / votre chat / le président / votre voisin / votre psy est un sombre idiot? vous venez de découvrir la première loi fondamentale.
QUI DE NOUS EST LE PLUS STUPIDE?
Carlotti, au fil des pages nous régale d’exemples drôles et plein d’esprit. Il distille un humour désabusé et une lucidité sans concession sur ses contemporains: le monde est, selon lui composé par 4 types de personnalité: le bandit, le stupide, le c.rétin et l’intelligent.
Cependant ces caractères dominants ne sont pas exclusifs et il se peut qu’une personne intelligente agisse parfois de manière stupide ou crétine ou qu’un c.rétin ait une action intelligente. Qu’une personne honnête et intelligente sombre dans le banditisme ou qu’un bandit soit intelligent et parfois stupide (ce qui conduit à la conclusion peu glorieuse pour la Police que leurs succès se font grâce aux bandits crétins — donc qui se font attraper facilement — et que les intelligents courent toujours).
Chacune des 4 catégories est alors déterminée selon le comportement bénéfice / risque que chaque type est censé faire. Cela part du constat que toutes nos actions ont forcément des effets bénéfiques ou négatifs sur notre entourage, que nous sommes constamment débiteur ou créditeur des autres.
A titre d’exemple, un c.rétin se défini par des actions qui apportent plus de bénéfices aux autres et plus de désagrément à lui même. Cippola applique des principes d’économie et les risques du comportement sont rationalisés, donc forcément les caricaturés.
Lors qu’il conclut sa démonstration en nous proposant d’appliquer ces règles en rationalisant ainsi notre entourage, nous pousse-t-il face à notre propre limite?
Car appliquer à la lettre ces lois fondamentales ne serait-il pas aussi la preuve la plus éclatante de notre stupidité?
Sa démonstration a beau être brillante et évidente, il semble aussi jouer avec les codes même des fameuses études scientifiques que nous acceptons sans distance et sans réflexion.
Il ne faut pas oublier que « l’individu stupide est le type d’individu le plus dangereux« , surtout quand il s’ignore et qu’il est persuadé d’être vacciné contre la stupidité.
Je vous laisse y penser (intelligemment.)
APACHE MAGAZINE
Auteur : J'm'interroge
Date : 07 déc.14, 03:54
Message : Ce petit essai facétieux, initialement rédigé en anglais et paru confidentiellement en 1976, est un concentré d'humour caustique qui invite avec un solide sérieux (de façade) à "détecter, à connaître et peut-être à neutraliser l'une des plus puissantes forces obscures qui entravent le bien-être et le bonheur de l'humanité".
Car les stupides, estimait cet historien de la politique réputé, constituent un groupe "beaucoup plus puissant que la mafia, le complexe militaro-industriel ou l'Internationale communiste".
On en compte même chez les Prix Nobel, c'est dire. "Il y a aussi le gros con qui emmerde tout le monde et qui fait porter sa connerie par la multitude".
Claude Ponti