Résultat du test :
Auteur : Marmhonie
Date : 19 janv.15, 12:34
Message : "Poteau de supplice" est parfois traduit en place de croix. C'est excellent. Qui a dit que je conteste ?
L'important est de comprendre, et je vais essayer de défendre la valeur de cette traduction qui est plus fine qu'elle n'y parait.
En effet, la croix a toujours été un supplice, mais elle est faite de 2 parties, le stipex et le patibulum. Le stipex est la poutre verticale, qui reste en place sur le lieu de supplice, et le patibulum est cette poutre d'une trentaine de kilos au minimum que le supplicié devait porter. On ne portait pas la croix, en principe, et mieux, c'est sur la base de la croix que fut inventé le vélo.
Eh oui, il suffit de monter sur une croix, y mettre une roue à l'avant, et vous poussez avec les pieds, et cela a bien commencé ainsi.
Il suffit de passer de dessous, au dessus, pour s'asseoir et avancer. Une roue devant et vous poussez avec les pieds, vous avez le premier ancêtre du vélo, sur la base du chemin de croix, cette fois confortable.
On y ajouta une toute petite roue plutôt que de laisser frotter le bois derrière, et vous avez le Grand Bi :
Surprenant, non ? Vous reconnaissez bien la croix, de quoi monter dessus, son inclinaison quand elle est portée, sauf que désormais, elle vous porte !
Vous avez aussi la croix avec la draisienne, c'est toujours pareil, tout en bois, c'est une croix, et on y met des roues, et on pousse avec les pieds :
Tout cela pour dire que les romains ne faisaient pas porter la croix, mais uniquement la poutre horizontale, le patibulum.
Donc, c'est vrai, vous portiez une poutre pour vous épuiser et vous couper le souffle.
Et ensuite, on vous attachez au patibulum, et ensuite il était fixé au stipex :
Et on relevait : vous aviez bien la croix :
Dans les évangiles synoptiques, Jésus a d'abord été flagellé, donc par les romains, et donc par leur fouet, le terrible flagrum avec des billes de plombs sur les lanières de cuir, ou des osselets. A partir de 40 coups portés, on était proche de la mort. Donc les romains arrêtaient à 40, et les hébreux fouettaient mais sans le flagrum, donc sans les billes de plomb, et s'arrêtaient à 39 au cas où on aurait mal compté, de façon à ce que le supplicié ne reçoive pas un coup de trop.
Jésus est donc flagellé 40 fois au flagrum, puis doit porter le patibulum. Il est épuisé et tombe deux fois. Les romains voyant qu'il va mourir surplace, réquisitionne Simon de Cyrène, pour lui porter le bois de supplice.
Mais dans l'évangile selon Jean, Jean fait dire à Jésus que "chacun doit porter sa croix", donc il est impensable que Jésus ait pu être aidé, et donc Jean fait disparaitre l'épisode avec Simon de Cyrène.
Le terme "poteau" est mal choisi, il faut traduire par "poutre". Cette poutre sera utilisée sans plus besoin du stipex et s'appellera alors carcan.
A noter que les hébreux bien avant les romains crucifiaient sur des arbres. C'est très intéressant car Judas fut pendu par lui-même en suicide, mais pendu à l'arbre, et vous avez encore le tronc principal et la branche horizontale : le principe de la croix.
Pierre va s'en rappeler, il sera crucifié la tête en bas. Pour ne pas déshonorer son Seigneur, mais aussi pour ne pas ressembler à Judas qui n'avait renié qu'une fois, alors que Pierre a renié trois fois.

Auteur : kaboo
Date : 19 janv.15, 13:04
Message : Bonjour Marmhonie.
Voici ma réponse faite à 7 archange concernant judas qui est mort de 2 manières différentes. En effet :
- selon les évangiles, il est allé se pendre après avoir restituer les 30 deniers.
- selon les actes des apotres, il s'est rompu par le milieu.
Matthieu 27:5
Judas jeta l'argent dans le temple et partit ; puis il alla se pendre.
Actes 1:18
Cet homme, ayant acquis un champ avec le salaire du crime, est tombé, s'est rompu par le milieu du corps, et toutes ses entrailles se sont répandues.
Voici une réponse qui me parait cohérente.
Il ressort d’une lecture attentionnée de la Bible, qu’on nomme “pendaison” tout procédé de mort qui inclut la suspension du corps sur un arbre ou du bois. Ainsi, même la mort de Jésus-Christ est appelée “pendaison”.
Galates 3:13
Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous -car il est écrit: Maudit est quiconque est pendu au bois.
Actes 5:30
Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué, en le pendant au bois.
Actes 10 : 39
Nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Ils l 'ont tué, en le pendant au bois.
Comme l’avait souligné un auteur que j’avais lu il ya 6 ans (je ne me rappelle plus c’était qui, juste retrouvé sa citation dans mes notes) : “ Judas, homme du peuple, tomba sur un pieu. L’expression “pendaison” est utilisée pour ce genre de suicide parce que les victimes se suspendaient sur des objets pointus. Par un tel geste, l’abdomen est perforé et les entrailles se répandaient.”
http://cafe-biblique.blogspot.com/2010/ ... judas.html
C'est vrai que si on remplace "pendu tout court" par "pendu au bois (pieu)" et non "pendu à un arbre", ça change tout.
Cordialement.
Auteur : Marmhonie
Date : 20 janv.15, 22:05
Message : kaboo a écrit :Judas qui est mort de 2 manières différentes.
Non. Il s'est bien suicidé. Luc est aussi l'auteur de l'Evangile qui porte son nom, et l'auteur de la suite, Actes des Apotres.
kaboo a écrit :En effet :
- selon les évangiles, il est allé se pendre après avoir restituer les 30 deniers.
- selon les actes des apotres, il s'est rompu par le milieu.
Judas était le trésorier du groupe, il piquait dans la caisse de ces pauvres... Il ne voulait pas de ce Messie, mais d'un roi fort et puissant qui chasse les Romains. Il vit mal sa vie de disciple, il ne suit pas Jésus et ce n'est pas une grosse trahison, c'est surtout quelqu'un qui comprend que Jésus lui a pardonné, et cela, contrairement à Pierre, il ne l'accepte pas.
Luc fait évoluer son texte. Dans l'évangile, il est au second plan, il s'est pendu, point barre.
Dans la suite, Actes, il est historien de cette 1e communauté et constate que tout part en remplaçant Judas, qu'avec le temps, les habitants ont maudit cet homme, et l'endroit de sa mort, et il narre cette horreur. C'est du grec attique chez Luc, la forme du grec prévaut sur la contenance. Il commence une oeuvre littéraire avec toute l'aventure, la mort d'Etienne, la fin de Pierre et les voyages de Paul. C'est monumental. Quand on va si loin, il faut partir avec puissance et autorité.
Luc est médecin, il rappelle que le sort de Judas est effroyable mais que le chemin de croix de tout disciple suivant Jésus est beau, noble.
Comme le voile du Temple s'est déchiré en deux quand Jésus meurt, Judas se déchirre par le milieu et tout retombe en terre d'iniquité.
Une seule mort, des perspectives différentes

Auteur : clovis
Date : 28 juin15, 09:59
Message : Je vous livre ce que j'ai trouvé de mon côté sur le sujet :
Dans le
Dictionnaire Encyclopédique de la Bible d'Alexandre Westphal :
CROIX :
http://456-bible.123-bible.com/westphal/1302.htm
CRUCIFIEMENT :
http://456-bible.123-bible.com/westphal/1306.htm
On peut constater à la lecture de Senèque, qui naquit en l'an 4 avant JC et qui mourut en l'an 65, que le poteau surmonté d'une traverse (patibulum) était déjà en usage au temps de Jésus ("Consolation à Marcia" chapitre XX) :
Je vois chez les tyrans des croix de plus d'une espèce, variées à leur fantaisie : l'un suspend ses victimes la tête en bas, l'autre les empale; d'autres leur étendent les bras sur une potence.
Video istic cruces non unius quidem generis sed aliter ab aliis fabricatas: capite quidam conversos in terram suspendere, alii per obscena stipitem egerunt, alii brachia patibulo explicuerunt.
Cet instrument de supplice est même largement antérieur au temps de Jésus puisqu'on en retrouve la mention chez Plaute (v. 254 av J.-C. - 184 av. J.-C.) :
Miles gloriosus - Le soldat fanfaron (359 et 372) :
http://remacle.org/bloodwolf/comediens/Plaute/miles.htm
Credo ego istoc extemplo tibi esse eundum extra portam, dispessis manibus, patibulum quom habebis.
[...]
Noli minitari; scio crucem futuram mihi sepolcrum :
Te voilà dans la bonne posture pour marcher dans un instant à la porte de la ville, les deux mains en croix et le carcan au col*.
(La traduction est approximative car il s'agit d'une pièce de théâtre mais il est question de
bras étendus sur le patibulum)
[...]
Ne menace pas tant; je sais que je dois avoir la croix pour sépulture;
La mention du
patibulum avec la
crux indique que cette crux est un poteau surmonté d'un traverse.
La note précise :
* Il s'agit de la Porte Metia, devenue plus tard Porte Esquiline : lieu réservé aux exécutions d'esclaves. Le coupable s'y rendait, la fourche patibulaire sur le cou, les deux mains attachées aux extrémités des deux branches pour l'empêcher de se garantir des coups de verges qui accompagnaient sa marche.
Auteur : medico
Date : 12 oct.15, 04:54
Message : Aucune traduction ne met croix dans Galates 3:13
3 Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi, quand il a été fait malédiction pour nous ; (car il est écrit : maudit est quiconque pend au bois.)
bible Martin.
Auteur : Saint Glinglin
Date : 12 oct.15, 11:43
Message : Durant tout le jour j'ai tendu les mains à un peuple désobéissant et contradicteur, à des hommes qui marchaient non dans la bonne voie, mais à la suite de leurs péchés.
Is 65.2
Jésus ne peut pas tendre les mains s'il les a au dessus de la tête comme dans la version TJ.
Auteur : philippe83
Date : 12 oct.15, 18:50
Message : salut medico.
Tu peux passer ici le scann stp du NT récent de David Stern qui traduit comme la Tmn par :poteau!
a+
Auteur : Giova
Date : 12 oct.15, 21:01
Message : Il est écrit Jesus portant sa croix et rien d'autre.
Auteur : philippe83
Date : 12 oct.15, 22:54
Message : Bonjour Giova.
Stp ne va pas trop vite en besogne.

Si j'ai cité le NT récent de David H. Stern( 2011) c'est pour te montrer que ce traducteur d'origine(juive) a de bonnes raisons de traduire dans l'ensemble des versets contenant 'stauros' par :poteau! Pourquoi le faire en 2011 sachant que cet homme avant de traduire ainsi a du faire des recherches en tant que juif n'est-ce pas?
Sur un autre forum medico pourra utiliser des preuves de ce que j'avance puisqu'il y a quelques mois j'ai scanné plusieurs pages avec :poteau de supplice(d'exécution)
a+
Auteur : Marmhonie
Date : 13 oct.15, 01:42
Message : Giova a écrit :Il est écrit Jesus portant sa croix et rien d'autre.
Et non, justement. Nous n'avons que Luc qui ait écrit en grec d'origine, selon la Tradition. C'est effectivement du grec attique, littéraire. Tout le reste du NT est grec de la koiné, un grec parlé dans la rue, vulgaire.
Nous aurions aimé avoir au moins un proto araméen d'un moindre texte, mais nous devons en l'état des découvertes archéologiques, faire le deuil encore.
Seul le Codex Bezæ Catabrigiensis a gardé en copie un proto grec qui est une copie de la toute première traduction en grec par Luc. Or Théodore de Bèze en avait brûlé le reste, avant de réaliser sa folie, et d'envoyer certainement le plus vieux évangile original à Cambridge, où il demeure toujours. Il avait été apporté par St Irénée, rendant au passage visite à son maître St Polycarpe peu avant son martyr, et St Polycarpe était le disciple préféré de St Jean, celui-là même qui était le disciple préféré de Jésus.
Comme filiation, on n'a jamais eu mieux !
Au passage, le passage actuellement de la femme adultère qu'on trouve dans St Jean en début de chapitre 8, et qui coupe la fin du chapitre 7, avant que le récit ne se poursuivre après cet épisode, est bien dans Luc. Qui d'autre que Luc, écrivain grec, pouvait signaler que Jésus écrivait ? Certainement pas Jean, disent les exégètes actuels. Mais passons... Que nous importe qu'il soit ici ou ailleurs, l'important est qu'il y soit.
Je reviens donc sur Stauros, en grec. Ah, cela veut bien dire des choses en grec de la koiné, et les amateurs qui se réfèrent de suite au Bailly, le meilleur dictionnaire au monde de grec-français, oublient que ce grec ancien n'est pas de la koiné, il n'a pas pris en charge le grec de la rue d'il y a 2000 ans. Aie.
Pour le bois spécifique, il y a Xylos. On le trouve dans la xylochimie actuelle, contre tous les parasites du bois, notamment en charpentes.
Mais Stauros est plus vague. En terme commun, il signifie le bois, toute forme de bois, alors que les grecs spécifiaient pour les navires, pour le commerce, pour l'art, pour le militaire, etc.
Dans le contexte militaire, Stauros ne peut que signifier Croix, c'est un consensus mondial aujourd'hui.
Or Jésus a bien été mis en croix par des romains, sur décision finale de Pilate. On a toute raison de comprendre que c'est bien Croix, 2 poteaux croisés, le stypex vertical qui, en principe, restait à demeure enfiché en terre, et le Patibulum que portait les condamnés, cette poutre horizontale. De là, l'expression :
"avoir une mine patibulaire", une tête à se faire pendre.
Quelques traducteurs ont proposé "bois", ou "bois de supplice". C'est loin d'être idiot, car Paul y fait référence très précisément. Paul fait une comparaison avec le retour du Nouvel Adam, Jésus donc, au bois de l'arbre de la Connaissance, pour y racheter l'humanité ayant péché par Adam. Sur ce point, Paul doit bien être traduit par "bois", tout simplement, puisqu'il fait référence à l'arbre du Paradis.
Vous voyez que cette question n'est pas si simple, puisque juste après la mort de Jésus, des disciples y voient bien des choses différentes.
Ainsi Jean précise que jamais Jésus n'a porté seulement que le Patibulum, mais bien toute la croix ! Il ne parle jamais non plus de Simon de Cyrène, appelé par des soldats romains, pour aider Jésus à finir de porter sa croix. Alors, patibulum ou croix ? Poteau horizontal seul ou croix entière ? Déjà, les évangélistes canoniques ne sont pas d'accord entre eux.
Paul ne nous arrange pas en faisant une comparaison judaïsante avec l'arbre, car les juifs effectivement, crucifiaient bien eux aussi, mais le plus souvent sur un arbre.
Je joue donc la carte de la prudence et constate que jamais aucun auteur du NT ne cherche précisément la technicité précise pour mettre à mort Jésus, mais
son sacrifice.
L'archéologie vient à notre aide, et en notre défaveur. Cette science est neutre. Oui, le long d'une voie romaine, quantité de bris de croix signalent bien les persécutions de Néron contre les chrétiens.

&
On n'a jamais retrouvé un seul "crucifié" sur un poteau... Mais rappelez-vous, il y a encore 50 ans seulement, on disait que cette coutume de relacher un prisonnier à la Pâque juive, était une invention, jusqu'à ce que l'archéologie prouve bien le contraire. Enorme surprise !
Finalement, bois ou croix, franchement, que nous importe ? Jésus est mort pour racheter par son sang, toute l'humanité. C'est ça qui est important. Qu'on se signale chrétien par un poisson, ou une croix, ou rien, ou ce qu'on veut, que nous importe ?
Seuls les historiens vont persévérer, la foi ne se porte ni sur la croix, ni sur le linceul de Turin ni autre.
Auteur : Saint Glinglin
Date : 13 oct.15, 02:08
Message : Marmhonie a écrit :Mais Stauros est plus vague. En terme commun, il signifie le bois, toute forme de bois, alors que les grecs spécifiaient pour les navires, pour le commerce, pour l'art, pour le militaire, etc.
"Stauros" ne désigne nullement le bois.
Cela désigne un objet vertical, même en métal.
Cela vient de la racine IE stä- signifiant "être debout".
Auteur : medico
Date : 13 oct.15, 02:34
Message : The Non-Christian Cross, de John Parsons, déclare :
“ Dans le grec original, pas un seul des nombreux livres du Nouveau Testament ne contient la moindre phrase prouvant même indirectement que le stauros utilisé pour Jésus était autre chose qu’un stauros ordinaire ; rien ne prouve, à plus forte raison, qu’il se composait non pas d’une, mais de deux pièces de bois clouées ensemble en forme de croix. [...] Ce n’est pas chose insignifiante que nos instructeurs nous trompent lorsque, traduisant les textes grecs de l’Église dans notre langue maternelle, ils rendent le mot stauros par ‘ croix ’ et qu’ils récidivent en faisant correspondre ‘ croix ’ à stauros dans nos dictionnaires sans prendre le soin d’expliquer que ce n’était en aucun cas la signification de ce mot aux temps apostoliques, que ce terme n’a revêtu ce sens principal, si tant est qu’il l’ait eu, que longtemps après, et encore parce que, sans preuves valables, on a supposé pour une raison quelconque que le stauros sur lequel Jésus avait été exécuté avait cette forme particulière. ”
— Londres, 1896, p. 23, 24.
Auteur : Marmhonie
Date : 13 oct.15, 02:50
Message : Erreur, mon cher Saint Glinglin. Je viens encore de vérifier sur mon Bailly.
Il est en ligne, ô surprise, enfin, mais pas encore complètement finalisé :
http://remacle.org/bloodwolf/vocabulaire/table.htm
Par contre, le Liddell & Scott aussi fameux est bien en ligne :
"σταυρός
σταυρός, ὁ,
A upright pale or stake, σταυροὺς ἐκτὸς ἔλασσε διαμπερὲς ἔνθα καὶ ἔνθα πυκνοὺς καὶ θαμέας Od.14.11, cf. Il.24.453, Th.4.90, X. An.5.2.21; of piles driven in to serve as a foundation, Hdt.5.16, Th.7.25.
II cross, as the instrument of crucifixion, D.S.2.18, Ev.Matt.27.40, Plu.2.554a; ἐπὶ τὸν σ. ἀπάγεσθαι Luc.Peregr.34; σ. λαμβάνειν, ἆραι, βαστάζειν, metaph. of voluntary suffering, Ev.Matt.10.38, Ev.Luc.9.23, 14.27: its form was represented by the Greek letter T, Luc.Jud.Voc.12.
b pale for impaling a corpse, Plu.Art.17."
http://perseus.uchicago.edu/cgi-bin/phi ... 9:2:58.LSJ
Stauros ne peut jamais désigner du métal, là je crois qu'on s'égare carrément du grec totalement. C'est bien du bois, et selon son contexte, soit un poteau, soit dans une structure militaire, une croix. Mais le LIddell & Scott prend mieux le grec vulgaire que le Bailly.
Autre merveilleux dictionnaire, le Pape, germanique, d'une grande austérité mais quelle fiabilité et quelle rigueur !
"σταυρός, ὁ (ἵστημι), ein aufrechtstehender Pfahl, Spitzpfahl, Pallisade; ἀμφὶ μεγάλην αὐλὴν ποίησαν σταυροῖσιν πυκινοῖσιν, Il. 24, 453, σταυροὺς ἐκτὸς ἔλασσε διαμπερὲς ἔνϑα καὶ ἔνϑα πυκνοὺς καὶ ϑαμέας, Od. 14, 11; ἰκρία ἐπὶ σταυρῶν ὑψηλῶν ἐζευγμένα, Her. 5, 16; Xen. An. 5, 2, 21, u. öfter. – Später das Kreuz zur Hinrichtung, N. T"
http://www.zeno.org/Pape-1880/A/σταυρός
De bonnes lectures donc.
Auteur : Saint Glinglin
Date : 13 oct.15, 03:39
Message : Vous avez un Bailly ici :
http://home.scarlet.be/tabularium/bailly/
Et page 802, vous avez "stauros" qui est un pieu mais aussi "stasis" qui désigne l'action de poser debout et "stasimos" qui évoque la fixité.
Et là, vous avez une quantité de mots formés sur stä- :
https://www.ahdictionary.com/word/indoe ... l#IR094610
Le sens de stä- est la verticalité et la stabilité.
Et si les pieux romains étaient en bois, c'est parce que c'était le matériau de base.
De même, un aéroplane est un engin volant pouvant être en toile, en bois, ou en métal, le matériau choisi étant indépendant du sens du mot.
Pour parler de bois, plus haut vous trouverez deru- qui signifie "solide" et donne le grec "dendron", l'anglais "tree", et même "true".
Mais un stauros est d'abord un objet vertical. Cf aussi "stulos", colonne.
Auteur : clovis
Date : 13 oct.15, 10:26
Message : Stauros dans le Bailly :
Marmhonie,
Qu'est-ce qui vous fait dire que Jean parle de porter la croix et non le patibulum seul (référence svp) ?
Auteur : Marmhonie
Date : 14 oct.15, 01:56
Message : Parce que Jean prend soin d'éviter l'épisode de Simon de Cyrène obligé de porter la croix, Jean 19-16 à 17.
Or les synoptiques insistent sur Jésus disant que chacun doit porter son joug. Jean est loin de cela, pour lui c'est le sommet du Golgotha pour l'élévation du Fils de Dieu. La croix est chez Jean la croisée des chemins dont il reste le maître absolu au jardin de Getsemani.
Les synoptiques ont contraire en font un calvaire, un creuset, un chemin de croix terrible.
Bible Lemaistre de Sacy, dite de Port-Royal :
"Après s’être ainsi joués de lui, ils lui ôtèrent ce manteau de pourpre; & lui ayant remis ses habits, ils l’emmenèrent pour le crucifier. Et comme un certain homme de Cyrène, nommé Simon, père d’Alexandre & de Rufus, revenant des champs, passait par là, ils le contraignirent de porter la croix de Jesus." (Marc 15,20 à 22).
Je rebondis sur la TMN dans ses diverses éditions & traductions, 1963, 1974, 1995, 2013 (en attente en version française mais si facile en anglais). Jésus n'y est jamais un "pur esprit" après sa résurrection, exemple en Luc 24-39 :
"Voyez mes mains et mes pieds : que c’est moi-même ; palpez-moi et voyez, parce qu’un esprit n’a ni chair ni os, comme vous constatez que j’en ai." (TMN 1995)
Cette traduction est fidèle, littérale. En voici une autre sur ce passage, la Bible de Jérusalem 2005 :
"Voyez mes mains et mes pieds; c'est bien moi ! Palpez-moi et rendez-vous compte qu'un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'en ai."
Auteur : medico
Date : 14 oct.15, 02:10
Message : Selon le dictionnaire du Nouveau Testament de E Richard Pigeon sur le mot croix .
( croix : staùros ,de histêmi , se tenir debout.)
Auteur : Marmhonie
Date : 14 oct.15, 03:23
Message : Oui, encore une fois, par les différents dictionnaires grecs que je cite, on voit bien l'écart entre le grec littéraire & le grec de la koiné, ce grec vulgaire de la rue parlé dans tout l'ancien empire d'Alexandre.
A part Luc qui écrit et se signale littéraire en attique, tout le reste du NT est traduit, Marc est certainement un original en latin, le reste en araméen, dans différents dialectes : l'araméen de Jean est galiléen, celui de Matthieu est de Jérusalem, etc. Paul s'adapte aux communautés et aux pays qu'il traverse.
Seul le Codex Bezæ Catabriguensis signale une structure grecque copiée dans une poétique araméenne pour Luc, prouvant que Luc traduit ses témoins oculaires entendus en araméen, dont principalement Marie mère de Jésus sur les conditions de son enfantement, donc avant 66, date de sa mort. Ce codex signale beaucoup, beaucoup plus !
S'en tenir aujoud'hui à un dictionnaire, littéraire, n'est pas sérieux. C'est du grec vulgaire, stauros y signifie simplement le bois en général, ignorant donc le littéraire Xylos typique pour le bois, et se faisant comprendre par seulement son contexte pour les nuances :
- bois, en place de Xylos, pour la vie quotidienne '
- croix, en situation militaire ou de châtiment.
Stauros va même pauvrement traduire aussi le latin tripalium, trois pieux, autre instrument de torture, romain, et qui donnera en français le mot "travail" !
Les auteurs grecs des premiers siècles crieront tous au scandale de ce charabia de grec aussi médiocre. "Ce n'est pas croyable" écrit même je ne sais plus quel philosophe romain. st Jérôme de Stridon en a assez de telles TRADUCTIONS aussi nulles et se charge de tout réécrire en latin littéraire, le grec au 5e siècle ayant disparu au profit du latin.
A part Luc, tout le NT est en traduction ! Ne l'oubliez jamais !
Auteur : Saint Glinglin
Date : 14 oct.15, 05:17
Message : http://saintebible.com/greek/xulou_3586.htm
On trouve "bois" ans d'autres textes et si c'est "pieu" dans les Evangiles c'est parce que la forme y importe plus que le matériau.
Auteur : Marmhonie
Date : 14 oct.15, 21:04
Message : On trouve "bois" ans d'autres textes et si c'est "pieu" dans les Evangiles c'est parce que la forme y importe plus que le matériau.
Oui, bien vu.
Cependant, j'insiste humblement, ce sont des traducteurs différents, et en nombre. Sans compter les copistes. Il y en eu 7 pour le grec le plus ancien du Codex Bezæ Catabrigiensis, 7 copistes. On ne sait rien, si ce n'est la maladresse générale envers ce grec dont la formation manuscrite des lettres les font confondre avec l'hébreu.
Nous n'avons que des traductions et des copies en nombre. Il faut rester prudent, St Jérôme de Stridon l'avait le premier bien compris.
A choisir donc, soit on popularise une traduction du NT, soit on en fait un support d'études complexes et on lit les savants des siècles passés.
Auteur : Marmhonie
Date : 17 mars16, 00:10
Message : L'humaniste belge Juste Lipse (1547-1606) démontre dans son ouvrage
"De cruxe liber primus" que Jésus a bien été crucifié et selon quel modèle.
Il étudie toutes les possibilités et notamment le poteau seul :

Et il démontre que celà est impossible, réfutant cette thèse et concluant son chapitre en concluant :
"La croix du Seigneur comportait quatre pièces de bois, le poteau droit, la traverse, le morceau de bois placé au-dessous (pour les pieds) et l’inscription au-dessus." Il l'illustre ainsi :
Et il conclut son ouvrage ainsi :
"c'est bien la croix !"

Auteur : Saint Glinglin
Date : 17 mars16, 00:31
Message : Le repose-pieds n'est pas dans les textes évangéliques et ce d'autant moins que le "Ils ont compté mes os" du ps 21.18 a été compris comme une suspension totale du corps de Jésus faisant tendre sa peau sur sa cage thoracique.
Auteur : jipe
Date : 07 juin16, 08:54
Message : quel est le plus important : l'Acte ? ou la quantité de bois ?
Auteur : Loup Ecossais
Date : 07 juin16, 21:48
Message : jipe a écrit :quel est le plus important : l'Acte ? ou la quantité de bois ?
L'acte, évidemment. Néanmoins, il n'est pas inintéressant, de connaître la réalité, ce que l’archéologie a démontré...
Auteur : Saint Glinglin
Date : 07 juin16, 22:53
Message : Ben v'là ot' chose...
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