Résultat du test :
Auteur : Stephan H
Date : 25 juil.15, 12:17
Message : Dans un passage émouvant des
Antiquités Juives, Flavius Josèphe raconte la conversion au Judaïsme d'Izatès, roi d'Adiabène (Livre XX, Chapitre II, §§ 3–4):
3. Au temps où Izatès vivait au Camp de Spasinès, un commerçant juif, nommé Ananias, qui avait accès dans le gynécée royal, apprit aux femmes à adorer Dieu selon la coutume nationale des Juifs. Grâce à elles il se fit connaître d'Izatès et le persuada aussi. Lorsque celui-ci fut rappelé par son père en Adiabène, Ananias l'accompagna, obéissant à ses pressantes sollicitations. Or, il était arrivé qu'Hélène, instruite de la même façon par un autre Juif, s'était convertie également à leurs lois. Quand Izatès eut pris la royauté et qu'arrivant en Adiabène il vit ses frères et ses autres parents enchaînés, il fut mécontent de ce qui était arrivé. Regardant comme impie de les tuer ou de les garder enchaînés, mais jugeant dangereux de les laisser libres auprès de lui alors qu'ils se souviendraient des offenses reçues, il envoya les uns comme otages à Rome près de l'empereur Claude avec leurs enfants et il expédia les autres sous un prétexte analogue chez Atabane le Parthe.
4. Ayant appris que sa mère était fort satisfaite des coutumes juives, il s'empressa de s'y rallier également, et croyant qu'il ne serait définitivement juif qu'une fois circoncis, il était prêt à se faire circoncire. Mais sa mère, l'apprenant, tenta de l'empêcher en lui disant que cela le mettrait en danger: en effet, il était roi et il s'aliénerait beaucoup ses sujets s'ils apprenaient qu'il désirait adopter des mœurs étrangères et opposées aux leurs, car ils ne supporteraient pas d'avoir un roi juif. Voilà ce qu'elle disait, s'opposant de toutes ses forces à son dessein, et Izatès rapporta ses paroles à Ananias. Mais ce dernier approuva la mère du roi; il le menaça de le quitter s'il ne lui obéissait pas et de l'abandonner. En effet, il craignait, disait-il, si l'affaire était connue de tous, de risquer de se voir châtié comme responsable de tout cela et comme ayant incité le roi à des actes indignes de lui; d'ailleurs, le roi pouvait adorer Dieu, même sans être circoncis, s'il avait décidé d'observer complètement les lois ancestrales des Juifs, ce qui importait plus que la circoncision. Il lui dit aussi que Dieu lui-même lui pardonnerait d'avoir renoncé à ce vite, contraint à cela par la nécessité et la crainte qu'il avait de ses sujets. Le roi se laissa alors persuader par ses paroles. Mais ensuite, comme il n'avait pas renoncé absolument à son dessein, un second Juif venu de Galilée et nommé Eléazar, qui passait pour très versé dans la loi de ses pères, l'exhorta à accomplir cet acte. En effet, étant entré chez lui pour le saluer et l'avant surpris en train de lire la loi de Moïse: «Tu ignores, dit-il, que tu fais la plus grande offense aux lois et par suite à Dieu: il ne suffit pas de les lire, il faut avant tant faire ce qu'elles ordonnent. Jusques à quand resteras-tu incirconcis ? Si tu n'as pas encore lu la loi sur la circoncision, lis la sur le champ pour savoir quelle est ton impiété.»
Après avoir entendu ces paroles, le roi ne différa plus l'opération: se retirant dans une autre chambre et ayant mandé un médecin, il exécuta ce qu'on lui avait prescrit; puis il envoya chercher sa mère et son maître Ananias et leur indiqua qu'il avait accompli ce rite. Ils furent aussitôt saisis de stupeur et d'une grande crainte, se disant que, si la chose était connue, le roi risquerait de se voir chasser du pouvoir, parce que ses sujets ne supporteraient pas d'être gouvernés par un zélateur des coutumes étrangères, et qu'eux-mêmes seraient en danger, parce que la responsabilité en serait rejetée sur eux. Mais Dieu empêcha leurs craintes de se réaliser. Car, bien qu'Izatès tombât dans mille dangers, il le sauva ainsi que ses fils, en le faisant passer d'une situation désespérée à la sécurité, montrant ainsi que ceux qui lèvent les yeux vers lui et se fient à lui seul ne sont pas frustrés du fruit de leur piété. Mais nous raconterons cela plus loin.
Flavius Josèphe ne donne pas le nom du père d'Éléazar, ce qui est bien dommage. Il n'existe que deux possibilités, soit il ne le connaît pas, soit il le connaît mais ne peut ou ne veut le dire. La première solution étant peu vraisemblable, on est forcé de supposer qu'il ne peut ou ne veut le dire; il convient donc de chercher dans ses œuvres un Éléazar qui pourrait correspondre à cette définition. Or, il y a bien un Éléazar qui correspond à cela, il s'agit d'Éléazar ben Yaïr, qui fut le petit-fils de Judas le Galiléen et le chef sicaire qui commanda la forteresse de Massada qui résista aux légions romaines jusqu'en 74. Les sicaires qui l'accompagnaient, comme lui-même, préférèrent le suicide à la reddition.
Nous pensons que l'Éléazar qui convainquit Izatès roi d'Abiabène de se faire circoncire, est bien Éléazar ben Yaïr, ce qu'il ne pouvait pas mentionner pour son lectorat romain.
Buste de Flavius Josèphe
Carte du royaume d'Adiabène

Auteur : Saint Glinglin
Date : 25 juil.15, 13:57
Message : C'est tout même bizarre, cette histoire de conversion.
Je conçois que le gouvernement khazare se soit converti au judaïsme pour n'être ni chrétien vassal de Byzance, ni musulman vassal des califes, tout en embrassant un monothéisme pour être plus ou moins considéré comme civilisé par ces deux là.
Mais alors pour un royaume sis entre un monde romain pas prosélyte pour un sou et un monde parthe qui ne l'était pas plus, je ne vois pas l'intérêt.
Et qu'on ne vienne pas me raconter que cela est dû à l'influence d'une femme isolée : Néron ne s'est jamais converti au judaïsme malgré Poppée et Titus n'a même pas pu épouser Bérénice.
Quant à Clovis, ce n'est pas tant que sa bergère était chrétienne qui l'intéressait mais l'appui du clergé local, lequel clergé avait besoin 'un monarque catholique face au clergé arien du royaume wisigoth d'Hispanie.
Auteur : Stephan H
Date : 25 juil.15, 14:17
Message : Ajoutez à votre équation que le Judaïsme était une religion de conversion, et cela pourrait peut-être expliquer son succès. Et puis soyons francs, la philosophie grecque avait convaincu les élites que les dieux n'étaient que des logoï au service du dieu transcendant, du seul Dieu... ceci peut expliquer le succès du Judaïsme et ensuite du christianisme... qui se prétendent des révélations du dieu un...
Auteur : Saint Glinglin
Date : 25 juil.15, 14:45
Message : La philosophie grecque peut très bien conduire au Logos, à l'Etre Suprême, au Grand Architecte, ou au Sol Invinctus, mais sûrement pas au dieu d'une religion bourrée de rites réglementant tous les aspects de la vie.
Le voici pointant son nez, ce dieu :
Ac 17.24 Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite point dans des temples faits de main d'homme;
17.25 il n'est point servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses.
17.26 Il a fait que tous les hommes, sortis d'un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure;
17.27 il a voulu qu'ils cherchassent le Seigneur, et qu'ils s'efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu'il ne soit pas loin de chacun de nous,
17.28 car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être. C'est ce qu'ont dit aussi quelques-uns de vos poètes: De lui nous sommes la race...
Il est difficile d'y reconnaître le dieu du Sinaï débarquant pour enseigner un tas de rites.
Auteur : Stephan H
Date : 26 juil.15, 02:57
Message : Saint Glinglin a écrit :La philosophie grecque peut très bien conduire au Logos, à l'Etre Suprême, au Grand Architecte, ou au Sol Invinctus, mais sûrement pas au dieu d'une religion bourrée de rites réglementant tous les aspects de la vie.
Le voici pointant son nez, ce dieu :
Ac 17.24 Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite point dans des temples faits de main d'homme;
17.25 il n'est point servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses.
17.26 Il a fait que tous les hommes, sortis d'un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure;
17.27 il a voulu qu'ils cherchassent le Seigneur, et qu'ils s'efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu'il ne soit pas loin de chacun de nous,
17.28 car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être. C'est ce qu'ont dit aussi quelques-uns de vos poètes: De lui nous sommes la race...
Il est difficile d'y reconnaître le dieu du Sinaï débarquant pour enseigner un tas de rites.
Je vous confirme, cher Saint Glinglin que le christianisme est plus grec que juif, c'est ce que je lui reproche

J'appelle les chrétiens à rejeter le marcionnisme qui a empoisonné le christianisme... à se sevrer de ce poison... mais les hommes sont tellement habitué à leur poison que quand on leur montre le véritable christianisme, il le rejettent avec horreur... Le chrétien est un marcionite qui s'ignore...
Le christianisme est issu de l'alliance de deux écoles: l'école nazaréenne réformée par Flavius Josèphe et les judaïsants grecs disciples de Philon d'Alexandrie... ces deux écoles sont, à mes yeux, les deux seules qui méritent le nom de christianisme.
Auteur : Saint Glinglin
Date : 26 juil.15, 06:11
Message : Et demandez-vous aussi aux musulmans d'être juifs ?
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