Résultat du test :

Auteur : 'mazalée'
Date : 15 déc.19, 01:05
Message : Dans le film "Lawrence d'Arabie", à une certain moment Antony Quin se tourne vers Omar Sharif et dit à propos de Lawrence : "Il n'est pas parfait !". Et en effet quel homme peut se prétendre parfait ? ou comme disait Rimbaud "Quelle âme est sans défaut ?". Sans défaut ou sans tâche comme l'agneau que les juifs sacrifiaient à Pessah au temple.

Mais revenons à Antony Quinn, pourquoi cette remarque ? Pensait-il jusqu'à cet instant que Lawrence pouvait être parfait ? Comment cela est-il possible si on sait comme Rimbaud que nulle âme n'est sans défaut ? Parce qu'Antony Quinn comme les autres le suivaient, parce qu'ils l'avaient pour guide et modèle. Antony Quinn a cru Lawrence quand celui-ci lui a promis des lingots d'or dans la ville d'Aqabah s'ils la prenaient aux turcs. Et qu'ont ils trouvé à la place ? Du papier. Lawrence a menti, il n'est donc pas parfait. Du coup A. Quinn se détourne de ce chef et modèle et va gaiement piller la ville conquise.

Et en effet quand on pose quelqu'un en modèle pour une cause ou pour simplement la cause de l'imitation du modèle, on a intérêt à ce que ce modèle soit "parfait".

Le Coran nous présente Mahomet comme un modèle, "un beau modèle" dit-il. Mais est-il parfait ce modèle ? Non.

Que dit Jésus :"Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait." Le père céleste est-il parfait ? Oui.

Où mène ce décalage symétrique fondamental ? Rien de moins qu'à la paix de l'âme et pourquoi pas à la vie éternelle.

Démonstration :

Le 10ème commandement dit "Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne : rien de ce qui lui appartient."

C'est le commandement le plus important. Pourquoi ? Parce c'est dans le désir de posséder ce que possède l'autre que découle les vols, les meurtres et les fléaux de la société humaine. D'où l'instauration de la loi pour pacifier cette société à coup de commandements et d'interdits.

Et quand Jésus dit "Je ne suis pas venu abolir la loi mais l'accomplir", il ne dit pas comme le pensent les niais qu'il est venu accomplir les interdits et les commandements, mais qu'il est venu accomplir la paix qu'instaure ou prétend instaurer la loi, c'est à dire la paix sociale. Comment ? Par l'imitation de lui-même en tant que modèle parfait.

Et comment l'imite t-on exactement pour arriver au résultat de la plus parfaite des paix ? En ne désirant pas ce que possède l'autre, soit en aimant son prochain comme soi-même. Car si on aime l'autre comme soi-même il n'y a plus rivalité et donc désir de posséder ce qu'il possède.

Jésus, dit René Girard, "en nous invitant à l'imiter lui, nous invite à imiter sa propre imitation", celle d'imiter Dieu dans son amour universel. Rien moins que ça. Est-ce utopique, irréalisable ?

Pas du tout, c'est au contraire implacablement logique car cela se réfère tout simplement à la réalité des choses.

Car on n'a pas le choix. Où on désire ce que possède notre prochain et on imite notre prochain qui lui même imite quelqu'un qui lui même ect... et c'est la guerre perpétuelle OU on ne l'imite pas et donc on l'aime et c'est la paix qui s'intalle. Et la meilleure façon d'aimer quelqu'un c'est de l'aimer comme soi-même car aimer un autre comme un autre c'est vouloir l'imiter, donc le voler, donc le tuer.

Tchouang Tseu, philosophe éternel chinois du 5ème siècle avant JC disait déjà que la société humaine ne pouvaient immanquablement mener qu'au meurtre. Il avait déjà compris.

C'est justement pour éviter cela, et donner le seul remède possible, que Jésus de Nazareth, l'agneau sans tâche de Dieu, nous invite à imiter son désir divin sans égoïsme. Car "Dieu fait lever son soleil sur les méchants et les bons". "Il donne aux hommes sans compter, sans marquer entre eux la moindre différence".

Cela semble impossible ? Non, car c'est indispensable sauf à vouloir que le monde des hommes demeure éternellement un lieu de violences sans fin et irrémédiables. Jusqu'à l'apocalypse.

Ps : inspiré du livre de René Girard : "Je vois Satan tomber comme l'éclair".