Résultat du test :

Auteur : caius
Date : 26 nov.07, 20:55
Message : LA FAMILLE ROYALE DE L’ISLAM
D'après Silas


La Bible, Jean 13:34-35
" Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres."

Le Coran – 8 : 62-63, Al Anfal (Le Butin)
C'est Lui qui t'a soutenu par Son secours, ainsi que par (l'assistance) des croyants. Il a uni leurs cœurs (par la foi.) Aurais-tu dépensé tout ce qui est sur terre, tu n'aurais pu unir leurs cœurs; mais c'est Allah qui les a unis, car Il est Puissant et Sage.



INTRODUCTION

Mahomet n'était pas seul dans son entreprise. Il avait à ses côtés une famille et des compagnons tout dévoués qui le vénéraient, buvaient ses paroles et étaient heureux de se battre et de tuer pour lui.

Un petit cercle de familiers, composé de membres de sa famille et de croyants de la première heure, gravitait en permanence autour de lui. Il y avait notamment Aicha, son épouse préférée (Mahomet avait consommé son mariage avec elle alors qu’elle n’avait que neuf ans et elle n’avait que 18 ans quand elle devint sa veuve.), Abu Bakr le père d’Aicha, son ami Omar et encore d’autres amis et parents qui étaient plus proches de lui que la plupart des autres musulmans ainsi qu’en atteste d’ailleurs ce hadith :

« Ne dites pas du mal de mes compagnons, car je jure, par Dieu, que même si l'un d'entre vous donne en aumône l'équivalent de la montagne de Uhud, il n'égalerait pas les mérites d'un seul de mes compagnons. » [ Rapporté par Boukhari et Mouslim ]

A sa mort, ces intimes devinrent à l’un ou l’autre titre les maîtres de l’empire islamique.

C’est ce petit groupe que j’appelle la “Famille Royale.” Ces gens étaient tous plus ou moins apparentés et formaient l’entourage (la Cour) de Mahomet. A ce titre, ils occupent une position privilégiée non seulement dans l’histoire mais aussi dans la théologie de l’islam (en tant que dirigeants et témoins de la « révélation divine ».) Cette appellation est donc appropriée. Ils côtoyaient tous les jours le « prophète de l’islam » et c’est en se targuant de leur parenté et de leur intimité avec Mahomet qu’ils ont pu catéchiser (si j’ose dire !) et gouverner la communauté islamique.


Je vais donc présenter une série d’articles sur la “Famille Royale de l’Islam”. Nous y examinerons comment ils se sont comportés après la mort de Mahomet. Je considère en effet qu’il est honnête de juger l’islam réel à l’aune de leurs actions. Après-tout, ne sont-ils pas considérés comme les meilleurs des musulmans après Mahomet ? En tant que narrateurs de la majorité des sahih hadiths ils ont joué un rôle fondamental (sinon plus important que Mahomet) dans l’élaboration de la doctrine de l’islam et sont devenus les maîtres de l’empire islamique. L’un d’entre eux a même compilé et imposé la version du coran dont nous disposons actuellement. Sur qui donc le message de Mahomet aurait-il pu avoir une influence plus profonde ?

Jésus a dit : “vous reconnaîtrez un arbre à ses fruits.” Jugeons donc l’islam à ses fruits : les meilleurs des musulmans après Mahomet, les compagnons du prophète. Après tout, c’est forcément sur ces gens qui côtoyaient tous les jours « l’envoyé d’Allah » que l’influence de Mahomet et de l’islam a été la plus forte !

Les musulmans aiment faire des comparaisons entre l’islam et le christianisme : soit, Jésus a commandé à ses disciples de s’aimer les uns les autres. Après sa mort ils sont devenus les apôtres, les chefs spirituels de la petite communauté chrétienne et pour ce que nous en savons, ils ont respecté son commandement. Ils ont vécu dans la concorde, propageant son message, même si cela devait parfois leur coûter la vie.

Mahomet lui-aussi a ordonné à ses sectateurs de s’aimer les uns les autres. Ses disciples imitaient sa façon de s’habiller, de manger, de prier, etc. mais jusqu’à quel point ont-ils respecté ses commandements après sa mort ? Je ne me focaliserai pas sur les apparences mais sur l’esprit.

Si l’islam est véridique, nous pouvons nous attendre à ce qu’ils se soient sincèrement et scrupuleusement conformés aux commandements de Mahomet comme le firent les disciples de Jésus, non ? N’est-ce pas le moins que nous puissions espérer des parents et des meilleurs amis de Mahomet – les meilleurs des musulmans ? Voyons cela.
Auteur : caius
Date : 26 nov.07, 21:02
Message : PREMIERE PARTIE : LA FORTUNE DE MAHOMET
FATIMA, ALI ET IBN ABBAS

MATIÈRE À RÉFLEXION


Première Epître de Paul à Timothée 6:10
Car l'amour de l'argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.

Hadith 2.428 du Sahih Bukhari :
Rapporté par 'Uqba bin 'Amir:
"... Par Allah, je ne redoute pas que vous retourniez au polythéisme après mon départ, ce que je redoute pour vous c’est la rivalité de ce bas monde."

Sourate 2 :181
Quiconque l'altère (un testament) après l'avoir entendu, le péché ne reposera que sur ceux qui l'ont altéré; certes, Allah est Audient et Omniscient.


PROTAGONISTES

ABU BAKR
- Le premier Calife (successeur de Mahomet) de l’empire islamique et le premier des soi-disant quatre califes “bien guidés”. Il devint calife à la mort de Mahomet. Il régna deux années avant de mourir. L'un des plus intîmes du Prophète et l'un des premiers convertis à l'islam. Père de Aicha, l’épouse âgée de neufs ans du « beau modèle », il était donc l’un des beau-pères de Mahomet. Pendant son agonie, Mahomet le désigna pour diriger les prières tant qu’il serait incapable de se lever. Après avoir férocement réprimé les tribus qui s’étaient révoltées en apprenant la mort de Mahomet, il poursuit les guerres de conquête commencées par Mahomet, jetant les bases de l’empire islamique. Selon certaines sources musulmanes, il serait mort empoisonné.

OMAR – Le second calife. Membre du clan Banu `Ad de la tribu Quraysh. Renommé pour sa brutalité et son insensibilité. Père de Hafsa, une autre des épouses de Mahomet, il était donc lui aussi son beau-père. Mahomet l’avait surnommé « al-faruq » (l’arbitre, le juge). Ami intime et bras droit d’Abu Bakr qui en fit son successeur. Son règne dura environ 12 ans. Il étendit considérablement l’empire islamique en attaquant et conquérant la Syrie, la Mésopotamie, la Perse et l’Egypte. Il est le premier calife à s’être proclamé Amir al-mûminîn (« Commandeur des croyants »). Il meurt à l'âge de 63 ans, poignardé par un esclave dans la mosquée de Médine.

ALI – Fils d'Abu Talih, un des oncles de Mahomet qui avait recueilli et élevé ce dernier comme son propre fils. Après son mariage avec Khadidja, Mahomet qui n’avait pas pu avoir de fils (dans la société arabe de l’époque un homme sans fils était considéré comme un impuissant « abtar ») avait proposé qu’Ali (qui n’était encore qu’un enfant) vienne habiter chez lui on peut donc le considérer comme le fils adoptif de Mahomet. Il devint encore par la suite le beau-fils de Mahomet par son mariage avec Fatima, la fille préférée du prophète. Il était donc à la fois le cousin, le frère puis le fils adoptif, le gendre et le disciple de Mahomet. A la mort de Mahomet il devenait de facto le plus éminent membre du clan hachemite. Renommé pour sa bravoure, il se révéla un piètre politicien. Ali fut le quatrième et dernier “calife bien guidé” et le premier imam du chiisme. Ali eut deux fils de Fatima : Hassan et Husayn. Mahomet lui avait interdit d’être polygame tant qu’il serait le mari de Fatima, après la mort de cette dernière il prit neuf épouses.

FATIMA –Fille de Mahomet et Khadidja, épouse de Ali. Mahomet avait interdit à Ali d’être polygame tant qu’il serait marié à sa fille car cela aurait fait souffrir sa Fatima chérie. Elle ne survécut que six mois à Mahomet. (Une fois Fatima morte, Ali se remaria neuf fois)

ABBAS IBN ABD AL-MUTTALIB - également connu sous le surnom de Al-Abbas – Oncle préféré de Mahomet. Il était né à peine quelques années avant son neveu et était l’un des plus jeunes frères du père de Mahomet.
Auteur : caius
Date : 26 nov.07, 21:09
Message : LE CONTEXTE

Par le pillage et l’extorsion de fonds, Mahomet avait amassé une fortune considérable. Peu avant sa mort, il fit une importante déclaration quant à ses richesses : Il suivrait l’exemple des précédents prophètes et ne laisserait AUCUN héritage à sa famille. Ses biens ne seraient donc PAS divisés entre ses parents mais continueraient à être utilisés comme de son vivant. En dehors d’une pension pour ses épouses, il ne léguait donc à sa famille que quelques objets personnels.

Mahomet vient donc de mourir et Abu Bakr est devenu calife. Dés le lendemain de sa mort d’étranges évènements commencent à se produire …


(les textes ci-dessous sont extraits du “Kitab al-Tabaqat al-Kabir, (Book of the Major Classes), Volume 2, par Ibn Sa’d, traduit en langue anglaise par S. Moinul Haq, Pakistan Historical Society.pages 391 – 394 )


DE LA SUCCESSION (HÉRITAGE) DE L’APÔTRE D’ALLAH, ET DE CE QU’IL A LAISSÉ

L’apôtre d’Allah a dit : “Les dinars et dirhams (l’argent) ne devront pas être partagés entre mes héritiers, Ce que je laisse devra être employé pour l’aumône, après la pension pour l’entretien de mes épouses et les dispositions (que j’ai pris) pour mes serviteurs. (Pages 391, 392).

J’ai entendu Omar dire : “Le jour de la mort de l’Apôtre d’Allah la bayah (fidélité, allégence) fut offerte à Abu Bakr. Le lendemain, Fatimah alla trouver Abu Bakr et Ali était avec elle. (page 393).

Fatimah alla trouver Abu Bakr et exigea sa part de l’héritage. Al-Abbas alla le trouver et exigea sa part de l’héritage. Ali les accompagna. Sur quoi Abu Bakr a dit, “L’Apôtre d’Allah a dit : “Nous ne laissons pas d’héritage, ce que nous laissons derrière nous est (pour) la sadaqah.” Je prendrai en charge ceux que le Prophète prenait en charge.” Sur ce Ali a dit : “Sulayman (Salomon) a hérité de Dawud (David), et Zakariya (Zacharie) a dit, ‘(Accorde-moi, de Ta part, un descendant) qui hérite de moi et hérite de la famille de Jacob (Yahya, Jean le Baptiste)’”. Abu Bakr a dit “C’est ainsi. Par Allah! Tu le sais comme je le sais.” Sur quoi Ali a dit, “C’est le livre d’Allah qui parle.” Alors ils se sont tus et se sont retirés. (page 393).

Fatimah demanda à Abu Bakr, “Quand tu mourras, qui héritera de toi ?” Il répondit : “Mes enfants et mes parents.” Elle dit : “Quelle est la justification à ce que tu deviennes l’héritier du prophète et nous écarte ?” Il répondit : “O fille de l’Apôtre d’Allah ! Je n’ai pas hérité des terres, de l’or, de l’argent, des esclaves ou des propriétés de ton père. Elle dit : “La part d’Allah (Khums, un cinquième) qu’il nous a attribué et qui est notre part est entre tes mains.” Sur quoi il répondit : “J’ai entendu l’Apôtre d’Allah dire : “Tout bien d’un prophète est pour l’aumône sauf ce dont Il (Allah) le nourrit. Quand je mourrai ce sera distribué entre les Musulmans” (page 392).

Abu Bakr a dit, “En vérité, l’Apôtre d’Allah a dit, “Nous ne laissons pas d’héritage, Ce que nous laissons est pour la sadaqah. En vérité, les membres de la famille de Muhammad auront la disposition de cet argent. Par Allah! Je ne changerai pas la distribution de la sadaqah de l’Apôtre d’Allah de ce qu’elle était du temps de l’apôtre d’Allah. Je continuerai à les répartir (les parts NDLR) comme l’apôtre d’Allah les répartissait. C’est ainsi qu’Abu Bakr a refusé de donner quoi que ce soit à Fatimah. Aussi, Fatimah se mit en colère contre Abu Bakr et le délaissa. Elle ne lui adressa plus la parole jusqu’à ce qu’elle meure. Elle survécut six mois à l’Apôtre d’Allah. (page 392)



Les Hadiths du Sahih Muslim, ajoutent les précisions suivantes…


Sahih Muslim
Livre 019, Numéro 4355:
Il a été rapporté sous l’autorité de Abu Huraira que le messager d’Allah a dit : Mes héritiers ne partageront ni dinar ni dirham (de mon héritage) ; ce que je laisse, après la pension allouée à mes épouses et la dotation à mes serviteurs, est destiné à l’aumône.

Sahih Muslim
Livre 019, Numéro 4351:
Il a été rapporté sous l’autorité de 'Aicha qui a dit : Quand le Messager d’Allah est mort, Ses épouses décidèrent d’envoyer 'Uthman b. 'Affan (comme leur porte-parole) à Abu Bakr pour exiger de lui leur part de l’héritage du Saint Prophète. (Sur quoi), Aicha leur a dit : Le Messager d’Allah n’a-t-il pas dit : " Nous autres les Prophètes nous ne laissons aucun bien en héritage. Tout ce que nous laissons derrière nous est aumône."?



Deux ans plus tard Abu Bakr meurt et Omar lui succède. Aussitôt Ali et Al-Abbas reviennent à la charge – ils veulent toujours leur part du magot. Le Sahih Muslim détaille l’incident…


Sahih Muslim
Livre 019, Numéro 4349:
…A ce moment (son serviteur) Yarfa' vint et dit : Commandeur des Croyants, que dis-tu pour Uthman, Abd al-Rabman b. 'Auf, Zubair and Sa'd (qui sont venus te demander audience) ? Il a dit : Oui et il leur a permis d’entrer. Ils entrèrent donc. Puis il (Yarfa') revint encore et dit : que dis-tu pour 'Ali et Abbas (qui sont présents à la porte) ? Il a dit : Oui et il leur a permis d’entrer. Abbas a dit : Commandeur des Croyants, Tranche (le litige) entre moi et ce pêcheur, ce traître, ce malhonnête menteur. Les personnes (présentes) dirent aussi : Oui. Commandeur des Croyants, tranche (le litige) et fait leur grâce. Malik b. Aus a dit : je me doute qu’ils (Ali et Abbas) les ont envoyés à l’avance dans ce dessein. Omar a dit : Attendez et soyez patients. Je vous le demande expressément par Allah par la permission de qui le ciel et la terre tiennent debout, ne savez-vous pas que le Messager d’Allah a dit : " Nous autres les Prophètes nous ne laissons aucun bien en héritage. Tout ce que nous laissons derrière nous est aumône ?" Ils ont dit : Oui. Ensuite il s’est tourné vers Abbas et Ali et a dit : Je vous le demande expressément par Allah par la permission de qui le ciel et la terre tiennent debout, ne savez-vous pas que le Messager d’Allah a dit: " Nous autres les Prophètes nous ne laissons aucun bien en héritage. Tout ce que nous laissons derrière nous est aumône ? " Ils ont dit (aussi) : Oui. (Ensuite) Omar a dit : Allah, le Glorieux et l’Exalté, a fait à Son Messager une faveur spéciale qu’Il n’a faite à aucune autre personne, excepté lui. Il a cité le verset coranique : " Le butin provenant [des biens] des habitants des cités, qu'Allah a accordé sans combat à Son Messager, appartient à Allah et à son Messager ". Le narrateur a dit : je ne sais pas s’il a aussi récité ou non le verset précédent. Omar a continué : Le Messager d’Allah a réparti entre vous les biens des Banu Nadir. Par Allah, il ne s’est jamais avantagé par rapport à vous et ne s’est jamais approprié quoi que ce soit à votre détriment. (Après un juste partage) ce bien a été laissé (en mainmorte).

Le Messager d’Allah déduisait ses dépenses annuelles de ce revenu et le reste était déposé dans le Bait-ul-Mal. (Continuant) il a dit : Je vous le demande expressément par Allah par la permission de qui le ciel et la terre tiennent debout. Le savez-vous ? Ils ont dit : Oui. Ensuite il a interrogé Abbas et Ali comme il avait interrogé les autres : Le savez-vous ? Ils ont dit : Oui. Il a dit : Quand le Messager d’Allah est mort, Abu Bakr a dit : " Je suis le successeur du Messager d’Allah. Vous êtes venus tous les deux réclamer vos parts des biens (laissés par le Messager d’Allah) ". (S’adressant à Hadrat 'Abbas), il a dit : Tu demandes ta part des biens de ton neveu et il (Ali) demande au nom de son épouse une part des propriétés de son père. Abu Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : Le Messager d’Allah a dit : " Nous autres les Prophètes nous ne laissons aucun bien en héritage. Tout ce que nous laissons derrière nous est aumône." Aussi vous pensiez tous les deux qu’il était un menteur, un pêcheur, un traître et un malhonnête. (…)


Excédé, Omar cède et leur abandonne l’héritage. Pour sauver la face il leur fait quand même jurer d’utiliser cet héritage de la même façon que Mahomet. Mais ne voilà-t-il pas que nos lascars reviennent aussitot le trouver. Ils ne parviennet pas à se mettre d’accord sur ce qui leur revient et veulent qu’Omar les départage. Colère d’Omar…

Sahih Muslim
Livre 019, Numéro 4349:
Je suis devenu le gardien de ces biens. Et maintenant, toi comme lui vous venez me trouver. Vous êtes venus tous deux et votre dessein est identique. Vous aviez dit : Confie-nous ces biens. J’ai répondu : Si vous voulez que je vous confie ces biens, ce sera à la condition que tous deux vous vous engagiez par serment auprès d’Allah à vous en servir de la même manière que le Messager d’Allah. Alors vous les aurez tous deux. Il a dit : En fut-il ainsi ? Ils ont dit : Oui. Il a dit : Maintenant vous revenez (de nouveau) pour me demander de trancher entre vous. Non, par Allah ! Je ne rendrai plus aucun autre jugement à ce sujet jusqu’au jour du Jugement. Si vous n’êtes pas capables de garder ces biens à ces conditions, (alors) rendez-les-moi !


Le sahih muslim nous apprend encore que c’est finalement Ali qui s’adjujera la plus grosse part du magot :

Sahih Muslim
Livre 019, Numéro 4354:
…Le Messager d’Allah a dit:" Nous n’avons pas d’héritiers ; ce que nous laissons est Sadaqa (aumône)." Le narrateur a dit : Elle (Fatima) a encore vécu six mois après la mort du Messager d’Allah et elle a exigé d’Abu Bakr sa part de l’héritage du Messager d’Allah sur Khaibar, Fadak et ses autres dotations charitables à Médine. Abu Bakr a refusé de le lui donner et il a dit : je continuerai à faire tout ce que le Messager d’Allah faisait. Je craindrais de dévier du droit chemin si j’allais contre ses instructions en quoi que ce soit. Pour ce qui concerne les dotations charitables à Médine Omar les rendit à Ali et Abbas mais Ali a eu la meilleure part (et a gardé les biens en sa possession). Et pour ce qui concerne Khaibar et Fadak : Omar les a gardés pour lui et a dit: Ce sont des dotations du Messager d’Allah (à la Oumma). Leur revenu était consacré à faire face aux responsabilités qui lui incombaient en fonction des circonstances et leur gestion doit être entre les mains de celui qui gouverne (l’état islamique). Le narrateur a dit : Ils ont été gérés de la sorte depuis ce jour.



Le Sunan Abu Dawud, ajoute…

Sunaan Abu Dawud : Livre 19, Numéro 2961: Narré par Umar ibn al-Khattab:
Malik ibn Aws al-Hadthan a dit : Un des arguments avancés par Umar était qu'il a dit que l'apôtre d'Allah (psl) a reçu trois choses exclusivement pour lui : Banu an-nadir, Khaybar et Fadak. Les propriétés des Banu an-nadir ont été gardées complètement pour ses besoins émergents, Fadak pour les voyageurs, et Khaybar a été divisé par l'apôtre d'Allah (psl) en trois parts : deux pour les musulmans, et une comme pension pour sa famille. Si quelque chose demeurait après avoir pris la contribution pour sa famille, il le partageait entre les émigrants pauvres.



Et “L’Histoire” de Tabari” confirme également ce conflit…

Fatimah et al-Abbas allèrent trouver Abu Bakr pour lui demander leur part de l’héritage du Messager de Dieu. Ils voulaient la terre du Messager de Dieu à Fadak et sa part du tribut de Khaybar. Abu Bakr a répondu : “J’ai entendu le Messager de Dieu dire, “Nous (les Prophètes) ne laissons aucun bien en héritage. Tout ce que nous laissons derrière nous est aumône ». C’est la nourriture de la famille de Muhammad (a répondu Fatimah) Par Dieu, je n’abandonnerai pas un chemin que j’ai vu le Messager de Dieu emprunter mais (au contraire) je continuerai (à agir) comme lui. Fatimah s’est détournée de lui et ne lui en a plus parlé jusqu’à sa mort. Ali l’enterra pendant la nuit et ne permit pas à Abu Bakr d’assister à ses funérailles. (pages 196, 197).

Note : Omar et Abu Bakr ne pouvaient pas se permettre de reconnaître les droits d’Ali sur cet héritage car ils venaient juste d’évincer Ali du Califat. Concéder qu’il avait le droit d’hériter des biens de Mahomet parce qu’il était son plus proche parent mâle serait revenu à reconnaître qu’il avait aussi la priorité pour hériter du pouvoir. De plus, les revenus engendrés par Khaybar et Fadak étaient considérables et auraient donné trop de pouvoir à Ali.

La considération dont ‘Ali jouissait, il la devait à Fâtima ; celle-ci morte, les fidèles n’eurent plus d’égards pour lui. Aussi chercha-t-il à faire sa paix avec Abou Bakr en lui prêtant serment de fidélité ce qu’il n’avait pas fait durant les six mois (qu’avait survécus Fâtima à son père). Il manda donc à Abou Bakr de venir le trouver sans amener personne avec lui, parce qu’il redoutait la présence de ‘Omar. « Non, par Dieu, s’écria ‘Omar, tu n’entreras pas seul chez eux.
– Que craignez-vous donc qu’ils me fassent ? répondit Abou Bakr. Par Dieu ! J’irai chez eux ».

Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 3» El Bokhâri, Titre
LXIV: «Des expéditions militaires» ; Chapitre XXXVII : «De l’expédition
de Dzât-Qorad»; hadith n°39; (page 169)


Nota Bene


1) Les premiers historiens arabes rédigeaient souvent leurs ouvrages en présentant à la queue leu leu des récits de diverses sources concernant un même évènement. Un premier récit présenté couvrira donc une longue période de temps avec un grand luxe de détails s’étalants sur de nombreuses pages et le témoignage suivant couvrira la même période, généralement en répétant avec quelques variantes les mêmes détails. Les citations sélectionnées ne suivent donc pas nécessairement l’ordre des pages des livres mais se rapportent aux mêmes évènements.

2) En français, il peut exister plusieurs translitérations d’un même nom arabe selon le livre cité, ce qui peut être source de confusion.
Auteur : caius
Date : 26 nov.07, 21:15
Message : EN RESUMÉ

1) Peu avant de mourir Mahomet proclame qu’il ne laissera pas d’héritage aux membres de sa famille : ses biens seront mis en mainmorte (waqf) et leurs revenus employés pour faire l’aumône aux musulmans pauvres.

2) Pourtant, dés le lendemain de sa mort, sa fille Fatima, son mari Ali et Al-Abbas vont trouver Abu Bakr, et lui annoncent qu’ils exigent la part de la fortune de Mahomet qui leur revient ; ils refusent de respecter les volontés du « saint prophète.» Abu Bakr leur rétorque qu’en déshéritant sa famille Mahomet n’a fait que suivre l’exemple des autres prophètes. Ali fait alors remarquer, à juste titre, que dans ce cas Mahomet s’est trompé puisque le Coran mentionne des prophètes ayant laissé un héritage à leurs fils (David à Salomon, Zacharie à Saint Jean Baptiste). Ce qui sous-entend que Mahomet ne connaissait pas aussi bien le Coran que Ali !
Résultat de la querelle : Fatima se met à haïr Abu Bakr et ne lui adresse plus la parole jusqu’à la fin de ses jours. Ali lui aussi ne peut plus sentir Abu Bakr, allant jusqu’à faire enterrer sa femme en cachette pour qu’il ne puisse pas s’inviter à la cérémonie. Finalement, par opportunisme, Ali fait mine de se réconcilier avec Abu Bakr. (Notez la curieuse réaction d’Omar en apprenant qu’Au bakr va se rendre chez Ali, croit-il que la maison du gendre du prophète est un coupe-gorge où l’on se prépare à assassiner le calife ?)

3) Les épouses de Mahomet, veulent aussi réclamer leur part mais sont arrêtées par Aicha qui leur rappelle la sentence de Mahomet sur “l’héritage des prophètes”. Touchante fidélité mais quelque peu suspecte quand même sachant que c’est son père qui, en tant que calife, devenait le gestionnaire de ces biens et que, détail très piquant, quelques années plus tard Aicha réclamera à son tour sa part de l’héritage auprès de Othman (à cette occasion, Othman se paya sa tête en lui rappelant qu'elle avait encouragé Abu-Bakr à refuser sa part d'héritage à Fatimah, Aicha s’était alors mise dans une terrible colère et était sortie en s’exclamant : " Tuez cette hyène (Na'thal), car il est incrédule ". (Références : Histoire d'Ibn Athir, v3, p206, Lisan al-arab, v14, p141, al-Iqd al-Farid, v4, p290, Sharh al-Nahj, par Ibn Abi al-Hadid, v16, pp 220-223 )). Mais nous y reviendrons plus loin…

4) Dès qu’Abu Bakr disparaît, Ali et Abbas reviennent à la charge auprès d’Omar cette fois. Abbas traite Abu Bakr de “pêcheur, perfide, malhonnête, menteur!” Omar est choqué ! Alors c’est ce que l’oncle du prophète pensait du commandeur des croyants et si lui non plus ne cède pas à leurs exigences, lui aussi il sera un pêcheur, un traître et un malhonnête ! Omar essaye quand même de les fléchir : oui ou non Mahomet a-t-il fait don de ses biens aux pauvres ? Ils lui répondent en substance qu’ils sont parfaitement au courant des dernières volontés du « Messager d’Allah » mais qu’ils veulent quand même leur part ! Omar finit donc par capituler et leur cède une partie de l’héritage de Mahomet (pour sauver les apparences il leur fait promettre de d’en servir comme s’en servait Mahomet.)
Aussitôt qu’ils ont eu satisfaction, voilà qu’Ali et Ibn Abbas se disputent quant aux parts qui leur reviennent respectivement…


DISCUSSION

Généralement, les liens familiaux se resserrent à l’occasion d’un deuil, on ne peut vraiment pas dire que cela fut le cas de la famille de Mahomet : où sont le recueillement, la méditation, la prière ? Au lieu de cela, un jour à peine après la mort de Mahomet, de sombres querelles d’héritage commencent ! Nous voyons ici à l’oeuvre des émotions aussi négatives que puissantes.

1) CUPIDITE

Notons la rapacité dont font preuve les plus proches parents de Mahomet. Son corps n’est pas encore froid qu’ils réclament déjà leur part de l’héritage. Leur convoitise les brouillera irrémédiablement. Pendant deux années, ils ruminent leur rancœur et leur cupidité, puis dés qu’Abu Bakr meurt, ils se précipitent chez Omar et réitèrent leurs exigences.

2) HAINE

Parce qu’il leur a refusé ce qu’ils estiment être leur dû, ils exècrent désormais Abu Bakr. Jusqu’a la fin Fatima l’a vomi et, comble du dépit, Ali s’est arrangé pour qu’Abu Bakr ne puisse pas assister à l’enterrement de la fille de Mahomet. Abbas, Fatima et Ali, tous trois considéraient Abu Bakr comme un "pécheur, déloyal, malhonnête, menteur". Abu Bakr leur a pourtant expliqué qu’il ne voulait que respecter les volontés de Mahomet, mais pour eux ce n’était qu’un prétexte pour les dépouiller (NB : Certains chiites considèrent qu’Abu Bakr et Omar ont inventé cette citation de Mahomet pour voler Ali).



Et point très intéressant à ne surtout pas négliger….

Abu Bakr ayant expliqué à Ali la raison pour laquelle il rejette sa demande, celui-ci cite des versets du coran énonçant que des prophètes ont laissé des héritages à leur fils (surates 27:16 et 19:6), sous-entendant que Mahomet ne connaissait pas son propre coran, un livre qu’il est censé avoir dicté. La remarque d’Ali laisse l’assemblée pantoise, incapable de répondre car il vient de leur démontrer que Mahomet s’est trompé. Mahomet a interprété de travers son propre coran ! Tout ce qu’Abu Bakr trouve à répondre, sachant très bien que la remarque d’Ali est juste, c’est en substance : “Eh bien, c’est comme ça ! Un point c’est tout !.”
Auteur : caius
Date : 26 nov.07, 21:17
Message : COMMENTAIRES ET QUESTIONS

Saint Paul voit juste quand il rappelle que “l'amour de l'argent est une racine de tous les maux.” Ces musulmans, la si dévouée famille de Mahomet, les témoins directs de la révélation divine, étaient dévorés par la cupidité et leur rapacité les a conduit à se déchirer. Rappelons-nous la Sourate 8:63. Considérez-vous que ces gens avaient des coeurs unis ? Peut-être était-ce le cas quand ils luttaient ensembles pour asservir l’Arabie mais désormais Allah ne semble plus en mesure de les unir. On ne peut pas dire que l’ouvrage Allah aura résisté bien longtemps à son prophète ! On aurait tout de même pu s’attendre à ce que les meilleurs musulmans de tous les temps restent unis un peu plus longtemps non ? Ne vous seriez-vous pas attendu de leur part à un semblant d’amitié, de confiance et de loyauté, surtout juste après la mort de Mahomet ? Ne vous attendiez-vous pas à quelques manifestations de spiritualité sincère ? Et la dévotion islamique ? Pourquoi s’est-elle si vite évanouie ? Quelle importance l’islam avait-il réellement pour "la famille royale" pour qu’elle rejette si vite ses plus importants commandements ?

Quoi qu’il en soit, nous allons voir que quasi simultanément des évènements encore plus ahurissants venaient de se produire…
Auteur : Abdel_du_Un
Date : 26 nov.07, 22:03
Message :
caius a écrit :LA FAMILLE ROYALE DE L’ISLAM
D'après Silas


La Bible, Jean 13:34-35
" Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres."

Le Coran – 8 : 62-63, Al Anfal (Le Butin)
C'est Lui qui t'a soutenu par Son secours, ainsi que par (l'assistance) des croyants. Il a uni leurs cœurs (par la foi.) Aurais-tu dépensé tout ce qui est sur terre, tu n'aurais pu unir leurs cœurs; mais c'est Allah qui les a unis, car Il est Puissant et Sage.



INTRODUCTION

Mahomet n'était pas seul dans son entreprise. Il avait à ses côtés une famille et des compagnons tout dévoués qui le vénéraient, buvaient ses paroles et étaient heureux de se battre et de tuer pour lui.

Un petit cercle de familiers, composé de membres de sa famille et de croyants de la première heure, gravitait en permanence autour de lui. Il y avait notamment Aicha, son épouse préférée (Mahomet avait consommé son mariage avec elle alors qu’elle n’avait que neuf ans et elle n’avait que 18 ans quand elle devint sa veuve.), Abu Bakr le père d’Aicha, son ami Omar et encore d’autres amis et parents qui étaient plus proches de lui que la plupart des autres musulmans ainsi qu’en atteste d’ailleurs ce hadith :

« Ne dites pas du mal de mes compagnons, car je jure, par Dieu, que même si l'un d'entre vous donne en aumône l'équivalent de la montagne de Uhud, il n'égalerait pas les mérites d'un seul de mes compagnons. » [ Rapporté par Boukhari et Mouslim ]

A sa mort, ces intimes devinrent à l’un ou l’autre titre les maîtres de l’empire islamique.

C’est ce petit groupe que j’appelle la “Famille Royale.” Ces gens étaient tous plus ou moins apparentés et formaient l’entourage (la Cour) de Mahomet. A ce titre, ils occupent une position privilégiée non seulement dans l’histoire mais aussi dans la théologie de l’islam (en tant que dirigeants et témoins de la « révélation divine ».) Cette appellation est donc appropriée. Ils côtoyaient tous les jours le « prophète de l’islam » et c’est en se targuant de leur parenté et de leur intimité avec Mahomet qu’ils ont pu catéchiser (si j’ose dire !) et gouverner la communauté islamique.


Je vais donc présenter une série d’articles sur la “Famille Royale de l’Islam”. Nous y examinerons comment ils se sont comportés après la mort de Mahomet. Je considère en effet qu’il est honnête de juger l’islam réel à l’aune de leurs actions. Après-tout, ne sont-ils pas considérés comme les meilleurs des musulmans après Mahomet ? En tant que narrateurs de la majorité des sahih hadiths ils ont joué un rôle fondamental (sinon plus important que Mahomet) dans l’élaboration de la doctrine de l’islam et sont devenus les maîtres de l’empire islamique. L’un d’entre eux a même compilé et imposé la version du coran dont nous disposons actuellement. Sur qui donc le message de Mahomet aurait-il pu avoir une influence plus profonde ?

Jésus a dit : “vous reconnaîtrez un arbre à ses fruits.” Jugeons donc l’islam à ses fruits : les meilleurs des musulmans après Mahomet, les compagnons du prophète. Après tout, c’est forcément sur ces gens qui côtoyaient tous les jours « l’envoyé d’Allah » que l’influence de Mahomet et de l’islam a été la plus forte !

Les musulmans aiment faire des comparaisons entre l’islam et le christianisme : soit, Jésus a commandé à ses disciples de s’aimer les uns les autres. Après sa mort ils sont devenus les apôtres, les chefs spirituels de la petite communauté chrétienne et pour ce que nous en savons, ils ont respecté son commandement. Ils ont vécu dans la concorde, propageant son message, même si cela devait parfois leur coûter la vie.

Mahomet lui-aussi a ordonné à ses sectateurs de s’aimer les uns les autres. Ses disciples imitaient sa façon de s’habiller, de manger, de prier, etc. mais jusqu’à quel point ont-ils respecté ses commandements après sa mort ? Je ne me focaliserai pas sur les apparences mais sur l’esprit.

Si l’islam est véridique, nous pouvons nous attendre à ce qu’ils se soient sincèrement et scrupuleusement conformés aux commandements de Mahomet comme le firent les disciples de Jésus, non ? N’est-ce pas le moins que nous puissions espérer des parents et des meilleurs amis de Mahomet – les meilleurs des musulmans ? Voyons cela.

caius a écrit:
marocaine a écrit:
il a fallu choisir un titre plus convenable comme: l'evolution politique depuis l'arrivée de l'islam ou encore: l'histoire politique des musulmans
Sans doute n'avez-vous pas remarqué ce paragraphe : Citation:
C’est ce petit groupe que j’appelle la “Famille Royale.” Ces gens étaient tous plus ou moins apparentés et formaient l’entourage (la Cour) de Mahomet. A ce titre, ils occupent une position privilégiée non seulement dans l’histoire mais aussi dans la théologie de l’islam (en tant que dirigeants et témoins de la « révélation divine ».) Cette appellation est donc appropriée. Ils côtoyaient tous les jours le « prophète de l’islam » et c’est en se targuant de leur parenté et de leur intimité avec Mahomet qu’ils ont pu catéchiser (si j’ose dire !) et gouverner la communauté islamique.

7.25 Mais, qu'êtes-vous allés voir? un homme vêtu d'habits précieux? Voici, ceux qui portent des habits magnifiques, et qui vivent dans les délices, sont dans les maisons des rois. 7.26 Qu'êtes-vous donc allés voir? un prophète? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète.

Mohammed*, celui que vous appelez Mahomet, était prophète et non prophète-Roi ,ni Roi seulement: Sa manière de vivre en témoigne: il n'a pris d'autre autorité ni plus ni moins que celle que dieu lui a donné.

D'un côté vous dénoncer l'utilisation en quelque sorte frauduleuse qui est faite par l'entourage du prophète de leur position de proximité (la"maison royale"), en particulier l'attitude d'Ali, et d'un autre côté vous déplorer qu'Ali aie été écarté de la succession au pouvoir!

Pourtant l'attitude d'Aboubaker° le véridique est parfaitement cohérente: Ali ne pouvait succéder au prophète car Mohamed était pur prophète et que l'on n'hérite pas du prophète (ni bien, ni titre,ni notoriété) y compris du califat. D'ailleurs Ali l'explique très bien: il s'incline de la décision qu'il juge démocratique et il est au moins déçu qu'après Aboubaker il n'aie pu "hérité" de lui , (ou du moins écarté par principe)

Pourtant il semble qu'il a déjà outrepasser ses droits en réclamant d'hériter du prophète de ses bien , mais si en plus il hérite du pouvoir, que reste-il de la décision du Messager de ne pas être roi n'y détablir une dynastie?



Que répondez-vous à ces objections, quel est votre opinion?
Auteur : caius
Date : 26 nov.07, 22:36
Message :
Abdel_du_Un a écrit :

Auteur : Abdel_du_Un
Date : 26 nov.07, 23:07
Message :
caius a écrit :

Auteur : caius
Date : 26 nov.07, 23:21
Message :
Oui, tant qu'Aboubakerl ne leur explique pas la contradiction apparente entre la recommandation du prophète et l'héritage reçu par Salomon de David: ce que je vous ai expliqué ci dessus (Roi = différent de prophète)
L'islam ne considère donc plus Salomon et David comme des Prophètes ?
De toute manière, votre explication ne tient pas puisqu'il est aussi question de Zacharie.
c'est vous même qui dites qu'il admit la décision prise par les chefs de clans bien qu'il l'a trouve injuste: pour le coran : voir un prophète n'est pas forcément un roi: pas de dynastie après lui
Je vous le redit, il n'est pas encore içi question du pouvoir politique de Mahomet mais de ses biens.

Cette question semblant vous tenir à coeur, j'enchaîne donc :arrow:
Auteur : caius
Date : 26 nov.07, 23:23
Message : DEUXIEME PARTIE : LE NOUVEAU ROI
ABU BAKR, ALI ET ABU SUFYAN

INTRODUCTION


Après la mort plutôt inopinée de Mahomet (peut-être des suites d’un empoisonnement), la confusion régnait à Médine. Dans mon précédent article, j'ai mentionné qu'Abu Bakr était devenu Calife juste après la mort de Mahomet. Cependant, son accession au califat ne s’est pas déroulée sans heurts. Tout le monde ne considérait pas Abu Bakr comme le successeur naturel de Mahomet...


Il existe de très nombreux récits sur les circonstances dans lesquelles Abu Bakr est finalement devenu Calife : il en ressort clairement que son élection fut loin d’être honnête et que beaucoup de gens réprouvaient la façon dont les choses s’étaient passées.

Ainsi, au départ Ali refusa de prêter allégeance à Abu Bakr car il estimait que c’est lui qui aurait du être le calife. Voici ses paroles pleines d’amertume rapportées par Tabari, volume 16, page 51:

Le Prophète est mort et je ne voyais personne de plus apte que moi pour gouverner mais le peuple a prêté allégeance à Abu Bakr, alors je me suis incliné. Puis Abu Bakr est mort et je ne voyais personne de plus apte que moi pour gouverner. Mais le peuple a prêté allégeance à Omar, alors je me suis incliné. Puis Omar est mort et je ne voyais personne de plus apte que moi pour gouverner. Mais je n’ai eu qu’une voix sur six votes et le peuple a prêté allégeance à Othman. De nouveau je me suis incliné.


Un autre puissant personnage, dont les descendants joueront, nous le verrons plus loin, un rôle capital dans l’histoire de l’islam, s’opposa aussi, mais pour d’autres raisons, à l’accession au trône d’Abu Bakr.

Malgré tout, Abu Bakr pu rapidement s’assurer suffisamment d'appuis pour rendre sa position incontestable.

Ce n’est au départ qu’une vilaine magouille mais ses implications historiques continuent de nos jours encore à empoisonner l’islam. Je vous rappelle qu’il est ici question des actes des meilleurs musulmans de tous les temps. La crème de la crème islamique……. Voyons cela !
Auteur : caius
Date : 26 nov.07, 23:25
Message : PROTAGONISTES

ABU BAKR
– Voir ci-avant

ALI – Voir ci-avant

ABU SUFYAN – Cousin de Mahomet. Abu Sufyan fut longtemps un de ses adversaires les plus résolus. Chef des Omeyyades, la plus influente des tribus mecquoises c’est lui qui prit la tête de l’opposition à Mahomet. Il commandait les troupes mecquoises qui vainquirent les musulmans à la bataille d’Uhud. Mahomet tenta de le faire assassiner mais la tentative échoua. Devenu tout puissant Mahomet marcha sur la Mecque et Abu Sufyan lui demanda audience pour négocier. Une fois au pouvoir de Mahomet, Abu Sufyan fut sommé de choisir entre l’islam ou la decapitation (Mahomet lui avait au départ promis qu’il pourrait rester païen mais changea d’avis au cours de l’entretien). C’est à cet instant qu’Abu Sufyan eut la subite révelation que Mahomet était vraiment un prophète ! Plus tard, pour affermir son pouvoir à La Mecque, Mahomet offrit à Abu Sufyan et à son puissant clan Omeyyade des cadeaux de grandes valeurs et le nomma même gouverneur d’une cité (ce qui mécontenta les autres musulmans). Mahomet ayant épousé Umm Habîba, une des filles d'Abû Sufyân, lui aussi était un de ses beau-pères.
La foi en l’islam d’Abu Sufyan était plus que douteuse mais du vivant même de Mahomet il était redevenu l’un des plus puissants personnages de l’arabie et il était bien déterminé à obtenir le maximum de pouvoir pour lui et ses fils Yazîd et Mu'âwiyeh. Les Omeyyades ressentaient une haine profonde envers les Hâchimites (clan de Mahomet et d’Ali) car 'Otbah, Chaybah et Walîd, les grands-pères de Yazîd et Mu'âwiyeh, ainsi que d’autres membres de leur famille étaient tombès sous les coups de sabres des Hâchimites.

AL-ZUBAYR – Un des neveux de Khadija. Sa mère, Safia, était l’une des tantes de Mahomet du côté paternel. Il était donc lui-aussi cousin au premier degré du « Saint prophète ». Il était l’un des premiers convertis, l'un des dix, appelés a1-`Ashara al-Mubashshara : musulmans auxquels Mahomet avait garanti l'entrée au Paradis. Il jouera de nouveau un rôle important quelques années plus tard.
Auteur : caius
Date : 26 nov.07, 23:33
Message : LE CONTEXTE

Mahomet vient de mourir sans avoir désigné de successeur. Les musulmans vont devoir déterminer eux-mêmes qui va maintenant devenir leur chef suprême (Caliphe). Il n’y a pas d’accord unanime au départ.

Tabari, Livre des prophètes et des rois I 349.

Pendant ce temps, les autres musulmans s'assemblaient pour délibérer. Le corps du prophète n'était pas encore lavé, que déjà la dissension s'élevait à Médine.
Un homme entra dans la mosquée et dit :
- Les Ansars
(NDLR : habitants de Médine devenus musulmans (par oppositions aux Mohajirs (immigrés), les Mecquois qui avaient accompagné Mahomet quand il s’était exilé) - à la mort de Mahomet les Mohajirs devaient être quelques centaines tout au plus) se sont réunis et prêtent serment à Sad ibn Obada (chef d’un des clans de Médine).
Abu Bakr se leva, et, prenant Omar par la main, il sortit avec lui. Ali et Abbas restèrent auprès du lit du prophète, et prirent les dispositions pour le laver, l'ensevelir et l'enterrer. Abu Obayda ibn al Jerrah, vint au devant d’Abu Bakr et d’Omar qui se dirigeaient vers le lieu où étaient rassemblés les ansars et leur dit :
-Retournez, car les ansar sont réunis dans la Saqifah (lieu de reunion) des Banu Sayda et proclament Sad ibn Obada, sans se soucier de ce que le prophète est mort et de ce qu'il n'est pas encore enterré. Mais vous, qui êtes les proches du prophète, des muhajirs, retournez et procédez à l'ensevelissement; ensuite établissez l'un des vôtres comme votre chef, car les Ansars ne voudront plus se soumettre à vous. Abu Bakr répliqua :
-Par Allah, je ne m'en retournerai pas que je ne les aie vus et entendus !
Il prit Abu Obayda par la main, et se rendit avec lui et Omar au lieu où étaient réunis les ansar.


Omar, Anu Bakr et d’autres Muhajirs se ruent donc à la Saqifah pour empêcher les ansars de proclamer calife Sad Ibn Ubada :

Ibn Hisham, « Conduite de l'envoyé d'Allah » 1015 :
'Omar raconta : Nous sommes allés les trouver, dans la cour des Banu Saida. Au milieu d'eux, il y avait un homme emmailloté. En réponse à mes questions, on me dit que c'était Sad ibn Ubada et qu'il était malade. Nous nous sommes assis et leur porte-parole a prononcé la shahadah et a loué Allah comme il se doit et a dit:
- Nous sommes les auxiliaires d'Allah et l'escadron de l'islam. Vous, Muhajirs, vous êtes de notre famille et une partie de votre peuple qui s'est établi ici.
Omar a dit:
- Oui, ils ont esayé de nous couper de notre origine et nous ont ôté notre autorité.
(...)
Abu Bakr a dit:
- Du calme, Omar.
(... )


Habilement Abu Bakr et Omar divisent les Ansars. En effet, les deux grandes tribus de Yathrib (Médine), les Aws et les Khazrej s’étaient à plusieurs reprises livrées à des guerres fratricides. Un Calife issu de l’une des deux tribus pourrait bien persécuter l’autre… les Ansars se résignent donc à ce que le Calife soit choisi parmi les émigrés.

Il dit :
- Tout le bien que vous avez dit sur vous-mêmes est mérité. Mais les Arabes ne reconnaissent l'autorité que dans ce clan des Quraysh, qui sont les meilleurs des Arabes dans ce pays et par le sang. Je vous offre donc d'un de ces deux hommes: acceptez celui que vous voulez .(...)
L'altercation devenait de plus en plus violente et une rupture complète était à craindre, et j'ai dit :
- Lève la main, Abu Bakr.
Il l'a fait et je lui ai rendu hommage.
Les Muhajir me suivirent et les Ansar aussi.
En faisant cela, ils ont piétiné Sad et quelqu'un a dit qu'ils l'avaient tué.
J'ai dit:
- Allah l'a tué.


Quelle pataqués ! Nous lisons donc que jamais Abou Bakr ne fut pas désigné calife par l’ensemble des musulmans mais seulement par une poignée de musulmans présents à la saqifa (cour,vestibule) du clan des Banu Saida en l’absence de la majorité des chefs et surtout d’Ali, le principal candidat, qui n’était même pas au courant de ce qui ce tramait à ce moment là. Le moins que l’on puisse dire est quAbu Bakr et Omar n’ont pas été très corrects à l’égard des autres Califes potentiels !

Abu Bakr et Omar n’ont pas de temps à perdre, il faut mettre Ali, le rival le plus dangereux, devant le fait accompli et à tout prix le forcer à faire allégeance !


« Ibn Hamid nous a raconté, selon ce que Jarir a raconté, selon Moughira, selon ibn Koleib qui a dit : Omar fils de Khatab vint au domicile d’Ali où Thalat, Zobeir et d’autres hommes parmi les immigrés s’était réfugiés et les menaça en ces termes « Je jure de brûler la maison si vous ne sortez pas faire acte d’allégeance » Zobeir sortit après avoir tiré son épée de son fourreau, mais il trébucha et l’épée tomba de sa main, ils sautèrent sur lui et l'immobilisèrent».
Tabari volume 2 page 233.


Incroyable n’est-ce-pas ? Et pourtant la menace d’Omar de bouter le feux à la Maison d’Ali et Fatima est confirmée par d’autres historiens musulmans comme Yarkoubi et Balazuri. Détail piquant, dans la version de Yarkoubi on lit même que, pour calmer cet énergumène d’Omar, Fatima doit menacer de retirer son voile :

« Fatima menaça les assaillants en ces termes « par Dieu si vous ne sortez pas de chez moi j’enlève mon hijab ( Littéralement Fatima dit « Sortez de chez moi ou je découvre ma chevelure !) »
« L’histoire » par Yarkoubi » tome 2 page 126

Et encore :

« Abou Bakr envoya Omar à la demeure de Fatima afin de contraindre Ali à faire acte d’allégeance. Omar arriva devant la demeure de Fatima et il avait dans sa main une mèche de feu, il rencontra Fatima sur le pas de la porte cette dernière lui dit « O fils de Kattab es-tu venu mettre le feu à ma maison ?» Ce dernier lui répondit « oui ».
Balazuri page 586.


Les récits varient sur ce qui s’est passé ensuite : selon certains bon gré mal gré Ali aurait prêté allégeance pour une durée de deux à six mois, selon d’autres Ali aurait refusé tout en promettant de se tenir tranquille.

Quoi qu’il en ait été Abu Bakr et Omar estiment désormais ne plus rien avoir à craindre d’Ali :

« Le lendemain matin, Omar conduisit Abou Bakr à la mosquée en lui disant « il y a encore beaucoup de personnes qui n’ont pas prêté serment, il faut que tous aient accompli cet acte ». Le peuple s’assembla dans la mosquée, Abou Bakr s’assit dans la chaire et Omar se tenant au-dessous de la chaire »

Tabari, Livre des prophètes et des rois
Auteur : Abdel_du_Un
Date : 27 nov.07, 00:01
Message :
caius a écrit : L'islam ne considère donc plus Salomon et David comme des Prophètes ?
De toute manière, votre explication ne tient pas puisqu'il est aussi question de Zacharie.


Salomon (ou David) était comme tout le monde le sait à la fois Roi et prophète , David donne son héritage royal à Salomon, il perpétue une dynastie:
Mais la royauté selon la Bible n'a été établit qu'à la demande express du peuple hébreu: c'est un erreur humaine rendu perpétuel, qui a ses conséquence:
Quand Mohamed dit que l'on hérite pas d'un prophète il met fin à la royauté en islam (d'ailleurs il ne désigne aucun compagnon en particulier pour lui succéder, mais il attend que le représentant de Dieu (calife) soit issu d'un consensus plutôt que d'une désignation)

Zacharie a hérité de Jean, lequel n'est pas roi comme le dit jésus:
(Zacharie était-il roi: richesse, pouvoir lié à cette richesse)



Je vous le redit, il n'est pas encore içi question du pouvoir politique de Mahomet mais de ses biens.




Cette question semblant vous tenir à coeur,

tout-à-fait car elle est le fond du problème de l'humanité:
ce n'est pas tant la soif des richesse qui pose vraiment problème pour un croyant c'est le difficile excercice du pouvoir: défendre ses droits , sa bie, son, sang et son honneur jusqu'à quelle limite?
beaucoup de chrétiens ont été exterminés par les romains et entre eux!




j'enchaîne donc

il est trop tôt pour enchaîner!

:arrow:

Auteur : Abdel_du_Un
Date : 27 nov.07, 00:21
Message : caius a écrit:
LA FAMILLE ROYALE DE L’ISLAM D'après SILAS La Bible, Jean 13:34-35 " Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres." Le Coran – 8 : 62-63, Al Anfal (Le Butin) C'est Lui qui t'a soutenu par Son secours, ainsi que par (l'assistance) des croyants. Il a uni leurs cœurs (par la foi.) Aurais-tu dépensé tout ce qui est sur terre, tu n'aurais pu unir leurs cœurs; mais c'est Allah qui les a unis, car Il est Puissant et Sage.

vous semblez ignorer ce verset:
Al-An'am - 6.65. Dis : “Il est capable, Lui, de susciter contre vous, d'en haut, ou de dessous vos pieds , un châtiment, ou de vous confondre dans le sectarisme. Et Il vous fait goûter l'ardeur [au combat] les uns aux autres.” Regarde comment Nous exposons Nos versets. Peut-être comprendront-ils ?



INTRODUCTION Mahomet n'était pas seul dans son entreprise. Il avait à ses côtés une famille et des compagnons tout dévoués qui le vénéraient, buvaient ses paroles et étaient heureux de se battre et de tuer pour lui. Un petit cercle de familiers, composé de membres de sa famille et de croyants de la première heure, gravitait en permanence autour de lui. Il y avait notamment Aicha, son épouse préférée (Mahomet avait consommé son mariage avec elle alors qu’elle n’avait que neuf ans et elle n’avait que 18 ans quand elle devint sa veuve.), Abu Bakr le père d’Aicha, son ami Omar et encore d’autres amis et parents qui étaient plus proches de lui que la plupart des autres musulmans ainsi qu’en atteste d’ailleurs ce hadith : « Ne dites pas du mal de mes compagnons, car je jure, par Dieu, que même si l'un d'entre vous donne en aumône l'équivalent de la montagne de Uhud, il n'égalerait pas les mérites d'un seul de mes compagnons. » [ Rapporté par Boukhari et Mouslim ]

le prophète compare ici, ses compagnons et les disciples vivants qui n'ont pas pu ou voulu quitter leur quartier pour le suivre , et non pas les meilleurs de tous les musulmans



A sa mort, ces intimes devinrent à l’un ou l’autre titre les maîtres de l’empire islamique. C’est ce petit groupe que j’appelle la “Famille Royale.” Ces gens étaient tous plus ou moins apparentés et formaient l’entourage (la Cour) de Mahomet. A ce titre, ils occupent une position privilégiée non seulement dans l’histoire mais aussi dans la théologie de l’islam (en tant que dirigeants et témoins de la « révélation divine ».) Cette appellation est donc appropriée. Ils côtoyaient tous les jours le « prophète de l’islam » et c’est en se targuant de leur parenté et de leur intimité avec Mahomet qu’ils ont pu catéchiser (si j’ose dire !) et gouverner la communauté islamique.


Le terme catéchiser est impropre,(transmettre l'enseignement est plus neutre)


Je vais donc présenter une série d’articles sur la “Famille Royale de l’Islam”. Nous y examinerons comment ils se sont comportés après la mort de Mahomet. Je considère en effet qu’il est honnête de juger l’islam réel à l’aune de leurs actions. Après-tout, ne sont-ils pas considérés comme les meilleurs des musulmans après Mahomet ? En tant que narrateurs de la majorité des sahih hadiths ils ont joué un rôle fondamental (sinon plus important que Mahomet) dans l’élaboration de la doctrine de l’islam et sont devenus les maîtres de l’empire islamique. L’un d’entre eux a même compilé et imposé la version du coran dont nous disposons actuellement. Sur qui donc le message de Mahomet aurait-il pu avoir une influence plus profonde ?

enfin une bonne question: le message de Mohammed aura eu une influence la plus profonde sur ces frères et non sur ces compagnons: car ce sont eux qui vont pouvoir embrasser l'ensemble de son message et dont l'attention ne sera pas distraite par des combats extérieurs:


Jésus a dit : “vous reconnaîtrez un arbre à ses fruits.” Jugeons donc l’islam à ses fruits : les meilleurs des musulmans après Mahomet, les compagnons du prophète. Après tout, c’est forcément sur ces gens qui côtoyaient tous les jours « l’envoyé d’Allah » que l’influence de Mahomet et de l’islam a été la plus forte ! ce sont précisément ceux qu'il cotoyait tous les jours qui étaient empreints des habitudes et coutumes du peuple alentour! Les musulmans aiment faire des comparaisons entre l’islam et le christianisme : soit, Jésus a commandé à ses disciples de s’aimer les uns les autres. Après sa mort ils sont devenus les apôtres, les chefs spirituels de la petite communauté chrétienne et pour ce que nous en savons, ils ont respecté son commandement.


les habitués de ce forum savent que les apôtres eux-mêmes étaient divisés (même du vivant de leur maître), pourquoi essayez-vous de sauver les apparences, n'avez-vous pas dit que vous visiez l'esprit?



Ils ont vécu dans la concorde, propageant son message,( même si cela devait parfois leur coûter la vie)

ils n'ont même pas su livrer au -monde un évangile écrit de leur main


Mahomet lui-aussi a ordonné à ses sectateurs de s’aimer les uns les autres. Ses disciples imitaient sa façon de s’habiller, de manger, de prier, etc. mais jusqu’à quel point ont-ils respecté ses commandements après sa mort ? Je ne me focaliserai pas sur les apparences mais sur l’esprit.

Si l’islam est véridique, nous pouvons nous attendre à ce qu’ils se soient sincèrement et scrupuleusement conformés aux commandements de Mahomet comme le firent les disciples de Jésus, non ?


Les musulmans n'ont jamais compris que Dieu était uniquement amour:
c'est quand les choses deviennent compliquer à dénouer que les gens commettent des erreur (et non quand il n'y a rien à faire ):
Jésus était essenien, il n'a pas laissé de modèle social



Judas ne s'est pas conformer aux dires de jésus, ni pierre d'aiilleurs et précisément dans des circontances analogues: 'je frapperais le berger et le troupeau se dispersera" à telle point que jésus doit continuer à réapparître voire à chercher d'autre apôtre pour pérennioser son message: N'oublions pas que les disciples de jésus ont épuiser leur forces sur de terres incultes loin d'IsraËl et qu'il s'est très tôt poser à eux le problème de l'autorité! ils ont vite fait de s'imposer leur autorité "naturelles"

N’est-ce pas le moins que nous puissions espérer des parents et des meilleurs amis de Mahomet – les meilleurs des musulmans ? Voyons cela.



encore une fois ils ne s'agit pas des meilleurs des musulmans, mais seulement des plus dignes de mérites du vivant du prophète Sept jours avant de mourir, le Prophète (saws) alla visiter les Chahids de la bataille de Ohod. En revenant, il eut les larmes aux yeux. Ses compagnons lui demandèrent : « Qu'est-ce qui te fait pleurer Ô Messager d'Allah ? » alors il répondit : « Mes frères me manquent… ». Etonnés, les compagnons lui demandèrent : « Ne sommes-nous pas tes frères, Ô Messager d'Allah ? » Alors il dit : « Non, vous, vous êtes mes compagnons. Quant à mes frères, ce sont les peuples qui viendront après moi et qui croiront en moi. »

Auteur : caius
Date : 27 nov.07, 02:17
Message :
Abdel_du_Un a écrit :caius a écrit:
LA FAMILLE ROYALE DE L’ISLAM D'après SILAS La Bible, Jean 13:34-35 " Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres." Le Coran – 8 : 62-63, Al Anfal (Le Butin) C'est Lui qui t'a soutenu par Son secours, ainsi que par (l'assistance) des croyants. Il a uni leurs cœurs (par la foi.) Aurais-tu dépensé tout ce qui est sur terre, tu n'aurais pu unir leurs cœurs; mais c'est Allah qui les a unis, car Il est Puissant et Sage.

vous semblez ignorer ce verset:
Al-An'am - 6.65. Dis : “Il est capable, Lui, de susciter contre vous, d'en haut, ou de dessous vos pieds , un châtiment, ou de vous confondre dans le sectarisme. Et Il vous fait goûter l'ardeur [au combat] les uns aux autres.” Regarde comment Nous exposons Nos versets. Peut-être comprendront-ils ?


Donc, c'est par la volonté d'Allah que les meilleurs des musulmans se déchirent ?


INTRODUCTION Mahomet n'était pas seul dans son entreprise. Il avait à ses côtés une famille et des compagnons tout dévoués qui le vénéraient, buvaient ses paroles et étaient heureux de se battre et de tuer pour lui. Un petit cercle de familiers, composé de membres de sa famille et de croyants de la première heure, gravitait en permanence autour de lui. Il y avait notamment Aicha, son épouse préférée (Mahomet avait consommé son mariage avec elle alors qu’elle n’avait que neuf ans et elle n’avait que 18 ans quand elle devint sa veuve.), Abu Bakr le père d’Aicha, son ami Omar et encore d’autres amis et parents qui étaient plus proches de lui que la plupart des autres musulmans ainsi qu’en atteste d’ailleurs ce hadith : « Ne dites pas du mal de mes compagnons, car je jure, par Dieu, que même si l'un d'entre vous donne en aumône l'équivalent de la montagne de Uhud, il n'égalerait pas les mérites d'un seul de mes compagnons. » [ Rapporté par Boukhari et Mouslim ]

le prophète compare ici, ses compagnons et les disciples vivants qui n'ont pas pu ou voulu quitter leur quartier pour le suivre , et non pas les meilleurs de tous les musulmans


votre opinion contredit les hadiths :

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Les meilleurs de ma communauté sont ma génération puis ceux qui viennent après eux puis ceux qui viennent après eux, puis viendront des gens en lesquels il n'y aura pas de bien". (At-Tabarani, authentifié par al-Albani)


Dans une autre version: "Les meilleurs des gens sont ma génération, puis ceux qui viendront après eux, puis ceux qui viendront après eux...". (al-Boukhari, Mouslim, Abou Dawoud, at-Tirmidhi, An-Nasa'i et d'autres)





A sa mort, ces intimes devinrent à l’un ou l’autre titre les maîtres de l’empire islamique. C’est ce petit groupe que j’appelle la “Famille Royale.” Ces gens étaient tous plus ou moins apparentés et formaient l’entourage (la Cour) de Mahomet. A ce titre, ils occupent une position privilégiée non seulement dans l’histoire mais aussi dans la théologie de l’islam (en tant que dirigeants et témoins de la « révélation divine ».) Cette appellation est donc appropriée. Ils côtoyaient tous les jours le « prophète de l’islam » et c’est en se targuant de leur parenté et de leur intimité avec Mahomet qu’ils ont pu catéchiser (si j’ose dire !) et gouverner la communauté islamique.


Le terme catéchiser est impropre,(transmettre l'enseignement est plus neutre)


J'avais écrit : ils ont pu catéchiser (si j’ose dire !) Un peu d'humour ne nuit jamais...

Je vais donc présenter une série d’articles sur la “Famille Royale de l’Islam”. Nous y examinerons comment ils se sont comportés après la mort de Mahomet. Je considère en effet qu’il est honnête de juger l’islam réel à l’aune de leurs actions. Après-tout, ne sont-ils pas considérés comme les meilleurs des musulmans après Mahomet ? En tant que narrateurs de la majorité des sahih hadiths ils ont joué un rôle fondamental (sinon plus important que Mahomet) dans l’élaboration de la doctrine de l’islam et sont devenus les maîtres de l’empire islamique. L’un d’entre eux a même compilé et imposé la version du coran dont nous disposons actuellement. Sur qui donc le message de Mahomet aurait-il pu avoir une influence plus profonde ?

enfin une bonne question: le message de Mohammed aura eu une influence la plus profonde sur ces frères et non sur ces compagnons: car ce sont eux qui vont pouvoir embrasser l'ensemble de son message et dont l'attention ne sera pas distraite par des combats extérieurs:


Jésus a dit : “vous reconnaîtrez un arbre à ses fruits.” Jugeons donc l’islam à ses fruits : les meilleurs des musulmans après Mahomet, les compagnons du prophète. Après tout, c’est forcément sur ces gens qui côtoyaient tous les jours « l’envoyé d’Allah » que l’influence de Mahomet et de l’islam a été la plus forte ! ce sont précisément ceux qu'il cotoyait tous les jours qui étaient empreints des habitudes et coutumes du peuple alentour! Les musulmans aiment faire des comparaisons entre l’islam et le christianisme : soit, Jésus a commandé à ses disciples de s’aimer les uns les autres. Après sa mort ils sont devenus les apôtres, les chefs spirituels de la petite communauté chrétienne et pour ce que nous en savons, ils ont respecté son commandement.


les habitués de ce forum savent que les apôtres eux-mêmes étaient divisés (même du vivant de leur maître), pourquoi essayez-vous de sauver les apparences, n'avez-vous pas dit que vous visiez l'esprit?



Ils ont vécu dans la concorde, propageant son message,( même si cela devait parfois leur coûter la vie)

ils n'ont même pas su livrer au -monde un évangile écrit de leur main

Quoi qu'il en soit, je n'ai pas souvenir qu'ils se soient entretués


Mahomet lui-aussi a ordonné à ses sectateurs de s’aimer les uns les autres. Ses disciples imitaient sa façon de s’habiller, de manger, de prier, etc. mais jusqu’à quel point ont-ils respecté ses commandements après sa mort ? Je ne me focaliserai pas sur les apparences mais sur l’esprit.

Si l’islam est véridique, nous pouvons nous attendre à ce qu’ils se soient sincèrement et scrupuleusement conformés aux commandements de Mahomet comme le firent les disciples de Jésus, non ?


Les musulmans n'ont jamais compris que Dieu était uniquement amour:
c'est quand les choses deviennent compliquer à dénouer que les gens commettent des erreur (et non quand il n'y a rien à faire ):
Jésus était essenien, il n'a pas laissé de modèle social



Judas ne s'est pas conformer aux dires de jésus, ni pierre d'aiilleurs et précisément dans des circontances analogues: 'je frapperais le berger et le troupeau se dispersera" à telle point que jésus doit continuer à réapparître voire à chercher d'autre apôtre pour pérennioser son message: N'oublions pas que les disciples de jésus ont épuiser leur forces sur de terres incultes loin d'IsraËl et qu'il s'est très tôt poser à eux le problème de l'autorité! ils ont vite fait de s'imposer leur autorité "naturelles"

N’est-ce pas le moins que nous puissions espérer des parents et des meilleurs amis de Mahomet – les meilleurs des musulmans ? Voyons cela.



encore une fois ils ne s'agit pas des meilleurs des musulmans, mais seulement des plus dignes de mérites du vivant du prophète Sept jours avant de mourir, le Prophète (saws) alla visiter les Chahids de la bataille de Ohod. En revenant, il eut les larmes aux yeux. Ses compagnons lui demandèrent : « Qu'est-ce qui te fait pleurer Ô Messager d'Allah ? » alors il répondit : « Mes frères me manquent… ». Etonnés, les compagnons lui demandèrent : « Ne sommes-nous pas tes frères, Ô Messager d'Allah ? » Alors il dit : « Non, vous, vous êtes mes compagnons. Quant à mes frères, ce sont les peuples qui viendront après moi et qui croiront en moi. »


Comme on dit, on choisit ses amis, pas sa famille

Auteur : caius
Date : 27 nov.07, 02:22
Message : LES DEUX ABU : LE FEU COUVE

Tournons maintenant notre attention vers la réaction d’Abu Sufyan quand il apprend la nomination d’Abu Bakr.

Tabari, Livre des prophètes et des rois
Abu Sufyan a dit à Ali : “Comment se fait-il que le plus insignifiant des Quraych et le plus bas d'entre eux détienne l'autorité ? Par Allâh si tu voulais, je submergerais Abû Bakr de chevaux et d'hommes.” Ali a répondu : “O Abu Sufyan, pendant longtemps tu as fait la guerre à l'Islam et aux musulmans mais tu n’as pas été capable de faire du mal. Nous trouvons Abu Bakr digne de son autorité.” (page 198).


Tandis les gens s’étaient sont rassemblés pour faire le serment d’allégence à Abu Bakr, Abu Sufyan est venu en même temps, disant : “Par Dieu, Je vois un nuage de fumée (poussière) que rien excepté du sang ne nettoiera. O famille de Abd Manaf, où est Abu Bakr pour qu’il soit le maître de vos affaires ! Où sont Ali et al-Abbas, les deux faibles et humbles ? ” Il a [alors] dit à Ali, “O Abu Hasan, étend ta main que je puisse te faire le serment d’allégeance” mais Ali a refusé, aussi il a commencé à citer très à propos les vers proverbiaux d’al-Mutalammis :

“un âne domestiqué connaît le déshonneur,
mais un homme libre et un chameau bien-bâti, aux articulations douces, le détestent.
Personne ne supporte un sort injuste qui lui est fait,
excepté deux choses méprisables : un âne domestiqué et un piquet de bois (d’une tente).
Le premier est maintenu dans son état d’ignominie par un bout de corde usé,
tandis que l’on tape sur la tête de l’autre
Et personne ne pleure (sur leur sort) .”


Ali l’a repoussé, disant : “Par Dieu, tu ne veux rien d’autre que [provoquer] la dissension. Pendant longtemps tu n’as voulu que du mal pour l’Islam. Nous n’avons pas besoin de tes conseils.” (Page 199).



Abu Safyan ne se gêne donc pas pour proclamer haut et fort tout le mal qu’il pense de la nomination d’Abu Bakr. Son attitude va pourtant changer :

Lorsque Abu Bakr fut informé du propos d'Abu Sofyân et de son refus de prêter serment, il fit immédiatement appeler le fils aîné d'Abu Sofyân, Yezîd, et lui conféra le gouvernement de la Syrie et des contrées voisines qui étaient sous la loi de l'islam. Apprenant cette nomination de son fils, d'Abu Sofyân vint le soir même et prêta serment.

Quand Abu Bakr a succédé [au Prophète], Abu Sufyan a dit, “Qu’est-ce qu’Abu Fasil a à voir avec nous ? En vérité l’autorité appartient aux Banu Abd Manaf.” [Quand son fils Yazid est devenu gouverneur] on lui a dit : “Ton fils a éte investi de l’autorité” et il a répondu “Il (Abu Bakr) a resserré son lien de parenté en se comportant avec bonté.” (1) (page 199)


(1) : Abu Sufyan aurait fait la même remarque quand, quelques années plus tard, à la mort de Yazid,Omar nomma son frère Muawiyah gouverneur de la Syrie.



EN RÉSUMÉ

Mahomet vient juste de mourir sans avoir pu formellement désigner un successeur. Alors que l’on prépare son corps en vue des obsèques, Omar et Abu Bakr apprennent qu’une partie des Ansars (musulmans de Médine) se réunit en vue de désigner un chef et ils se précipitent à la réunion. Il y a un profond désaccord quant à celui qui deviendra le nouveau chef. Les Muhajirs (émigrés) considèrent que le successeur ne peut être désigné que parmi eux en raison de leur antériorité dans l'Islam, de leur parenté avec le Prophète et de leur émigration à ses côtés. Les Ansars font valoir qu'ils ont autant de droit qu’eux vu qu'ils ont accueilli Mahomet lorsqu'il a fui La Mecque, qu'en fin de compte c’est grace à leur aide qu’il a finalement pu triompher et qu’ils craignent des représailles de la part des Mecquois dont ils ont tué les parents si ce n’est pas un Ansar qui devient calife. Omar les convainc que le successeur doit être désigné parmis les émigrés. Plusieurs noms sont avancés dont celui d’Ali. La discussion s’envenime et menace de dégénérer en bataille rangée quand Omar joue d’audace et fait publiquement allégeance à Abu bakr. Pari gagné ! Interloqués, les autres musulmans présents suivent le mouvement.Omar à-t-il voulu délibérément évincer Ali ? On peut le penser. Quoi qu’il en soit, Ali est ensuite mis devant le fait accompli et sommé de prêter allégeance à son tour. Une torche à la main, Omar menace même les récalcitrants, lesquels commençaient à se regrouper chez d’Ali et de Fatima, de brûler la maison avec ses habitants si ces derniers refusent de sortir pour faire acte d’allégeance à Abou Bakr. L’effusion de sang est évitée in extremis alorsque Zubayr a déjà sorti son épée de son fourreau (pour s’en servir contre Omar ?).

Quant à Abu Sufyan, profondément indigné qu'un homme issu d'un clan si modeste ait maintenant le pas sur lui et ceux de son clan, il propose à Ali de recourir à la force pour obliger Abu Bakr à renoncer au califat. Ali désire profondément le Califat mais il n’a aucune confiance en Abu Safyan et prèfère avaler la couleuvre.

Sufyan prédit que ces outrages seront un jour lavés dans un bain de sang.
Auteur : caius
Date : 27 nov.07, 02:25
Message : DISCUSSION

Rappelons-nous encore la sourate 8:63. Le moins que l’on puisse dire est que les cœurs ne sont pas vraiment unis ! Mais peut-être ce verset était-il limité dans le temps ou peut-être même a-t-il été abrogé ? En tout cas une chose est certaine : à la mort de Mahomet, la communauté musulmane n’était pas du tout unie, au contraire ils étaient déjà prêts à se sauter à la gorge !


Examinons certaines des émotions à l’œuvre :

1) ORGUEIL ET ARROGANCE

Dans le fond de son cœur, Sufyan est ulcéré que le Calife soit issu d’un clan moins prestigieux que le sien. Sufyan n’a que mépris pour Abu Bakr : ce n’est qu’un parvenu et pourtant, lui, Sufyan va être obligé d’accepter les ordres de ce moins que rien.

Sufyan a très bien compris que le putsch d’Omar et d’Abu Bakr finira un jour par causer un bain de sang. Sa religion est maintenant faite sur Ali. Contrairement à ce dernier, Sufyan est un politicien habile. Il saura renforcer la position de sa famille et ouvrira à ses fils la voie du pouvoir.


2) REBELLION

Omar doit menacer Ali de mort pour qu’il fasse allégeance à Abu Bakr. Dans le fond de son cœur, Ali hait Abu Bakr – le meilleur ami de Mahomet, et considère que le califat lui revient de droit, mais pour l’instant il est obligé de s’accommoder de la situation.

De plus, aussitôt que Mahomet a passé l’arme à gauche, la communauté des musulmans se déchire. Sans la rapidité d’action d’Abu Babr et Omar la guerre civile aurait éclaté parmi les musulmans (ceux qu’Allah a unis). Quelqu'un peut-il recommander une bonne marque de colle à Allah ?
Auteur : caius
Date : 27 nov.07, 02:28
Message : COMMENTAIRES ET QUESTIONS

Nous assistons au prologue d’une tragédie digne de Shakespeare. Haine, jalousie, rancune, soupçon, méfiance, ambition et amertume sont profondément enracinées chez les chefs musulmans et certains prédisent déjà la guerre civile. La soif de richesses et de pouvoir allait effectivement avoir des conséquences tragiques pour la communauté islamique.

Ces évènements plus l’affaire de l’héritage… Faut-il s’étonner que Fatima n’ait survécu que six mois à son père ? Il semble bien, d’après les récits que firent Ali et ses fils qu’elle sombra dans la dépression nerveuse et ne s’en remit pas.

Ces meilleurs des musulmans n’auraient-ils pas dû être pleins d‘amour fraternel ? Pourquoi Abu Bakr et Omar n'ont-t-ils pas conseillé de différer l'élection ou la désignation du calife jusqu’à l'enterrement de Mahomet ? Pourquoi Abu Bakr, s’il ne voulait que protéger l’intérêt général, s'est-il satisfait d’une désignation obtenue dans des conditions pour le moins malhonnêtes puisque c'est en catimini, et en dehors de la présence des principaux muhajirs et surtout d’Ali qu'il a été "élu?” S’il n’avait vraiment voulu qu’éviter la discorde, Abu Bakr n’aurait-il pas pu abdiquer une fois les esprits calmés ? Pourquoi Zubayr menaça-t-il de tuer tout musulman qui ne reconnaîtrait pas Ali Calife ? Pourquoi Ali a-t-il attendu six mois pour se soumettre à un homme qui était soi-disant si apprécié par Mahomet ? Omar n’aurait-il pas pu se conduire plus respectueusement envers la famille du prophète ? Dans le monde entier, des groupes d’humains très divers sont capables de choisir leurs dirigeants dans la sérénité. Comment se fait-il que des systèmes laïques ou non islamiques s’en soient bien mieux tirés que les meilleurs musulmans de tous les temps ? Pourquoi le mode islamique de désignation du dirigeant fait-il si piètre figure en comparaison des démocraties laïques alors que les musulmans affirment qu’il n’y a pas de meilleur système de gouvernement au monde et prônent le retour à l’imitation des pieux ancêtres (al-salaf al-salih) pour résoudre tous leurs problèmes ! Au vu du comportement desdits pieux ancêtres, ils se préparent des lendemains qui déchantent…
Auteur : Abdel_du_Un
Date : 27 nov.07, 03:39
Message :
caius a écrit :COMMENTAIRES ET QUESTIONS

Nous assistons au prologue d’une tragédie digne de Shakespeare. Haine, jalousie, rancune, soupçon, méfiance, ambition et amertume sont profondément enracinées chez les chefs musulmans et certains prédisent déjà la guerre civile. La soif de richesses et de pouvoir allait effectivement avoir des conséquences tragiques pour la communauté islamique.

Ces évènements plus l’affaire de l’héritage… Faut-il s’étonner que Fatima n’ait survécu que six mois à son père ? Il semble bien, d’après les récits que firent Ali et ses fils qu’elle sombra dans la dépression nerveuse et ne s’en remit pas.

Ces meilleurs des musulmans n’auraient-ils pas dû être pleins d‘amour fraternel ?



encore une fois ils ne s'agit pas des meilleurs des musulmans, mais seulement des plus dignes de mérites du vivant du prophète Sept jours avant de mourir, le Prophète (saws) alla visiter les Chahids de la bataille de Ohod. En revenant, il eut les larmes aux yeux. Ses compagnons lui demandèrent : « Qu'est-ce qui te fait pleurer Ô Messager d'Allah ? » alors il répondit : « Mes frères me manquent… ». Etonnés, les compagnons lui demandèrent : « Ne sommes-nous pas tes frères, Ô Messager d'Allah ? » Alors il dit : « Non, vous, vous êtes mes compagnons. Quant à mes frères, ce sont les peuples qui viendront après moi et qui croiront en moi. »


Pourquoi Abu Bakr et Omar n'ont-t-ils pas conseillé de différer l'élection ou la désignation du calife jusqu’à l'enterrement de Mahomet ?


rien ne vous permet de dire qu'il n'ont pas donné ce genre de conseil

à supposer que ce que vous dites est vrai (car il s'agit d'une pure hypothèse, n'est-ce pas?)
vous pouvez trouver la réponse vous-même:

comme vous l'avez bien décrit, les ansars avaient déjà commencer à chercher un successeur au Prophète dans leur propre clan:
Pouvez-t-ils les arrêter?
en effet il n'est pas licite de rester pour des musulmans sans chef (même" trois personnes isolé dans le désert de ne pas désigner l'un d'eux comme chef")
je dirais que les ansars aurait dû patienter et demander l'avis d'Aboubaker:
Ce faisant le dénouement aurait été évident: Abou baker aurait finalement été désigné comme chef par l'ensemble des chefs de clans (puisque le prophète insista , la vieille de sa mort pour que ce dernier préside la prière: à l'évidence c'était une désignation implicite:refusé par les Ansars de Facto)



Pourquoi Abu Bakr, s’il ne voulait que protéger l’intérêt général, s'est-il satisfait d’une désignation obtenue dans des conditions pour le moins malhonnêtes puisque c'est en catimini, et en dehors de la présence des principaux muhajirs et surtout d’Ali qu'il a été "élu?”

à cause du principe qu'il n'a pas demandé ce pouvoir mais qu'on le lui servi:

"celui qui est établit chef est saigné sans couteau"
"si tu obtiens le pouvoir alors que tu le demande, tu en dépendra tandis que si on te le donne sans que tu l'es demandé Dieu te soutiendra"
ou comme a dit le prophète*



S’il n’avait vraiment voulu qu’éviter la discorde, Abu Bakr n’aurait-il pas pu abdiquer une fois les esprits calmés ?

Non, de même qu'il présida la prière sans qu'il l'est voulu mais par amour du prophète!


Pourquoi Zubayr menaça-t-il de tuer tout musulman qui ne reconnaîtrait pas Ali Calife ?

il croyait faire ce qui était bien : honorer en particulier le prophète, par sa famille

Pourquoi Ali a-t-il attendu six mois pour se soumettre à un homme qui était soi-disant si apprécié par Mahomet ?

car il ne lui pas expliqué de quel droit on n'hériote pas du prophète, il voulait une explication (celle que je vous ai donné par exemple)

Omar n’aurait-il pas pu se conduire plus respectueusement envers la famille du prophète ?

Pas selon sa pensée: car précisément au nom du respect, et de proche en proche il craignait qu'Ali obtienne ce qu'il croyait devoir lui appartenir de droit

Dans le monde entier, des groupes d’humains très divers sont capables de choisir leurs dirigeants dans la sérénité. Comment se fait-il que des systèmes laïques ou non islamiques s’en soient bien mieux tirés que les meilleurs musulmans de tous les temps ?

pour cette expression: voir les explications données rester sans réponse

les systèmes laïques profitent de leur avance technologiques qu'ils doivent aux musulmans d'ailleurs, de plus ce sont ces même systèmes qui manipulent les pays musulmans et maintiennent à leur tête des valets attachés à leur botte, pour les corrompre , les tromper, les voler

Pourquoi le mode islamique de désignation du dirigeant fait-il si piètre figure en comparaison des démocraties laïques alors que les musulmans affirment qu’il n’y a pas de meilleur système de gouvernement au monde et prônent le retour à l’imitation des pieux ancêtres (al-salaf al-salih) pour résoudre tous leurs problèmes ! Au vu du comportement desdits pieux ancêtres, ils se préparent des lendemains qui déchantent…
le meilleur système est démocratique, mais à l'époque des pieux prédécesseur il n'y avait pas les urnes, ni les moyens de se déplacer:
Par ailleurs dans les sovciétés laïques le problème s'est simplement déplacé:ce que les hommes de pouvoirs n'obtiennnent pas par la force ils l'obtiennent par laes manipulations de masse

Auteur : caius
Date : 27 nov.07, 04:41
Message :
Abdel_du_Un a écrit : le meilleur système est démocratique, mais à l'époque des pieux prédécesseur il n'y avait pas les urnes, ni les moyens de se déplacer:
Par ailleurs dans les sovciétés laïques le problème s'est simplement déplacé:ce que les hommes de pouvoirs n'obtiennnent pas par la force ils l'obtiennent par laes manipulations de masse
Nous allons voir que la manipulation n'était pas étrangère aux compagnons.
Auteur : caius
Date : 27 nov.07, 04:50
Message : TROISIEME PARTIE — DU SANG SUR LE CORAN !
OTHMAN ET LA FAMILLE ROYALE



Sahih Bukhari 5.47
Rapporté par Ibn 'Umar:
Du vivant du Prophète, nous considérions Abu Bakr sans pareil puis ensuite Omar et ensuite Othman (le suivaient) et ensuite nous ne faisions pas de différence entre les compagnons du Prophète.


Sahih Bukhari 5.50
Rapporté par 'Amr bin Maimun:
... J’ai vu 'Umar bin Al-Khattab quelques jours avant qu’il ne soit tué à Médine. ... A peine quatre jours s’étaient écoulés quand il fut frappé (à mort). Le jour où il fut frappé, j’étais debout et il n’y avait personne entre lui (Omar) et moi excepté Abdullah bin 'Abbas.

... Le peuple a dit (à Omar), "O commandeur des croyants ! Désigne un successeur." Omar a dit : "Je ne vois personne qui en soit plus digne que ce groupe dont l’Apôtre d’Allah était satisfait avant de mourir." Alors 'Omar a cité Ali, Othman, Az Zubair, Talha, Sad et 'Abdur-Rahman (bin Auf) et il a dit : "Abdullah bin 'Umar sera votre arbitre mais il ne participera pas au vote.

... Quand il fut mis en terre, le groupe (recommandé par Omar) s’est réuni. Abdur-Rahman a alors dit : " Réduisez le nombre de candidats au pouvoir à trois d’entre vous." Az-Zubair a dit : "je renonce à mon droit en faveur d’Ali." Talha a dit : " je renonce à mon droit en faveur d’Othman," Sad a dit : "je renonce à mon droit en faveur d’Abdur-Rahman bin 'Auf." 'Abdur-Rahman a alors dit (à Othman et Ali), "Et maintenant lequel d’entre vous renonce à son droit à la candidature et choisit le meilleur des deux (qui restent) sachant qu’Allah et l’Islam seront ses témoins." Les deux scheiks (Othman et Ali) restèrent silencieux. 'Abdur-Rahman a dit : "Confiez-moi cette affaire et je prends Allah pour témoin que je ne choisirai que le meilleur !" Ils ont dit "Oui."



Omar avait donc désigné un collège de six illustres compagnons qui devraient choisir entre eux son successeur.Comme quoi tous les musulmans étaient égaux mais certains plus que d’autres…
Ce collège se réunit : trois des membres se désistent immédiatement : restent donc en lice Abdur-Rahman Ibn Awf, Othmân et Ali. Habilement 'Abdul Rahmân Ibn 'Awf annonce immédiatement qu’il n’est pas candidat et que, puisque Ali et Othman ne peuvent se mettre d’accord, il se propose comme arbitre « neutre » qui tranchera entre-eux.

Sahih Bukhari n°7207
…Il se mit à consulter pendant trois jours les compagnons présents à Médine. La troisième nuit, il réveille al-Miswar ibn Makhrama, l'envoie appeler az-Zubayr et Sa'd, avec qui il s'entretient. Puis il envoie al-Miswar quérir 'Alî, avec qui il s'entretient longuement, puis 'Othmân avec qui il s'entretient longuement aussi.

Sahih Bukhari n°3700
…Il dit notamment à chacun de ces deux personnages : "Fais serment par Allâh que si tu es nommé dirigeant, tu seras juste et que si l'autre est nommé, tu obéiras".


Voici comment les choses se passèrent ensuite :

Les chefs de toutes les tribus, où la nouvelle de la mort d’Omar était parvenue, étaient arrivés à Médine pour voir qui serait nommé calife. Abd-er-Ra’hmân alla les trouver, chacun en particulier, et leur dit : « les débats s’étant prolongés, j’ai retiré ma candidature et j’ai amené Sa’d et Zobaïr à faire de même. La question est maintenant entre Ali et Othmân. Lequel des deux voulez-vous ? »

La plupart se déclarèrent pour Othmân. Abd-er-Ra’hmân lui-même penchait pour ce dernier. Parmi les chefs qu’Abd-er-Ra’hman avait interrogés étaient Abou-Sofyân et Amrou, fils d’Al-‘Aç. Pendant la nuit, Abou-Sofyân se rendit auprès d’Amrou et lui dit : « Abd-er-Ra’hmân est venu me trouver et m’a demandé qui je voulais pour calife. J’ai répondu que je voulais Othmân ». Amrou dit : « Il est venu aussi chez moi, et moi aussi je me suis prononcé pour Othmân ».. Abou-Sofyân reprit : « que faire alors ? Othmân est un homme doux, et je crains qu’il ne perde l’affaire, et qu’Ali ne l’emporte sur lui par sa détermination ». Amrou répliqua : « Ne t’inquiète pas de cela ; je verrai, cette nuit, l’un et l’autre, et je ferai en sorte qu’Othmân soit nommé. »

Il se rendit donc auprès d’Ali et lui parla ainsi : « Tu connais mon ancienne amitié et mon affection pour toi. Toi et Othmân, vous êtes maintenant seuls en présence. Les chefs qu’Abd-er-Ra’hmân a vus cette nuit se sont déclarés soit pour toi, soit pour Othmân. Maintenant, si tu veux suivre le conseil que je vais te donner, tu l’emporteras ».
Ali dit : « Je ferai ce que tu me conseilleras ». Amrou reprit : « Abd-er-Ra’hmân est un homme d’une parfaite probité. Demain, il t’appellera et te demandera si tu acceptes le pouvoir en promettant de suivre la loi de Dieu et de son Prophète et la voie des deux califes antérieurs. Si tu réponds affirmativement et qu’il te voie avide de saisir le pouvoir, il ne voudra pas de toi. Ne fais pas une réponse catégorique. Dis que tu feras tous tes efforts pour les exécuter ». – « Que Dieu te récompense ! s’écria ‘Ali. C’est ainsi que je dirai ! » Amrou se rendit ensuite chez Othmân et lui dit : « si tu veux suivre mon conseil, tu seras nommé demain ; sinon, Ali triomphera de toi ». – « Je suivrai ton conseil, répondit ‘Othmân, parle ». Amrou dit : « Abd-er-Ra’hmân est un homme droit et sans dissimulation. Lorsque, demain, il t’exposera [les devoirs du souverain], n’hésite pas à accepter les conditions qu’il te posera ».

Le lendemain, Abd-er-Ra’hmân fit appeler Zobaïr et Sa’d et leur dit : « Cette affaire traîne en longueur. Ali et ‘Othmân restent en présence. Il faut que vous renonciez en faveur d’une seule personne. Zobaïr dit : « Je renonce en faveur d’Ali ». Sa’d, à son tour, dit : « Moi aussi, je renonce en faveur d’Alî, et je renonce seulement à la condition que tu nommeras Ali, et non Othmân ». – « C’est bien », répliqua ‘Abd-er-Ra’hmân. Il se rendit ensuite dans la mosquée, et l’on commença la prière. Tous les Mohâdjir et Ançar et le peuple étaient présents. Alors ‘Abd-er-Ra’hmân monta en chaire, et après avoir payé un tribut de louanges à Dieu et de souvenirs au Prophète, il parla de la vie d’Abou-Bekr. Puis, parlant d’Omar, il dit : « Omar n’a pas voulu prendre sur lui de se nommer un successeur. Il a abandonné ce soin à un conseil de cinq hommes qui devaient choisir l’un d’entre eux. Or le choix est maintenant réduit à deux ; lequel des deux voulez-vous :‘Ali ou Othmân ? » Ammar, fils de Yâsir, prit la parole et dit : « Si tu veux qu’il n’y ait pas de discorde, proclame Ali ». Miqâd dit : « Ammar a raison. Si tu proclames Ali, il n’y aura pas de discorde ». Abdallah, fils de Sa’d, fils d'Abou-Sar’h, qui était le frère de lait de Othmân, et qui avait été autrefois secrétaire du Prophète, qui ensuite avait apostasié, et que le Prophète, le jour de la prise de la Mecque, avait voulu faire mettre à mort, mais qu’il avait gracié sur la demande d’Othmân, ce même Abdallah, qui avait de nouveau embrassé l’islamisme, se leva au milieu du peuple et dit à Abd-er-Ra’hmân : « Si tu veux qu’il n’y ait point de discorde, proclame Othmân ». Ammâr l’apostropha sévèrement en ces termes : « Toi, apostat, de quel droit parles-tu ici ? Comment oses-tu te mêler des affaires des musulmans ? » Un homme des Benî-Makhzoum injuria à son tour Ammâr. Alors tous les Beni-Hâschim présents dans l’assemblée insultèrent cet homme de la tribu des Makhzoum et tous les Benî-Makhzoum. Il s’ensuivit un grand tumulte. Sa’d, fils d’Abou-Waqqâç, se leva et dit à Abd-er-Ra’hmân : « Termine l’affaire, avant qu’il s’élève une lutte ! » Abd-er-Ra’hmân lui dit : « Musulmans, faites silence, afin que je fasse connaître la décision que j’ai cru devoir prendre ».
Le silence s’étant rétabli. Abd-er-Ra’hmân invita Ali à s’approcher. Ali se leva et vint auprès d’Abd-er-Ra’hmân. Celui-ci prit la main droite d’Alî dans sa main gauche, et tint sa main droite levée de façon à la placer dans la main droite d’Alî dans sa main gauche, et tint sa main droite levée de façon à la placer dans la main droite d’Alî, pour lui prêter serment ; et dans cette attitude, il lui dit : « Prends-tu l’engagement, en face de Dieu, de diriger l’Etat musulman d’après le livre de Dieu, la tradition du Prophète et l’exemple des deux califes antérieurs ? »
Ali, se souvenant du conseil qui lui avait été donné la vieille par Amrou, fils d’Al-Âç, répondit : « Ce sera difficile, car qui connaît tout ce que prescrit le livre de Dieu et toute la tradition du Prophète ? Cependant, je ferais tous mes efforts, dans la mesure de mon savoir, pour les suivre, et je demanderai l’aide de Dieu ». Abd-er-Ra’hmân lâcha la main d’Alî et dit : « Je ne veux pas de cette hésitation ». Puis, il appela Othmân. Othmân s’approcha rapidement. Abd-er-Ra’hmân, tenant sa main droite levée comme auparavant, lui proposa le même engagement qu’à Ali. Othmân dit aussitôt : « Je l’accepte ». Abd-er-Ra’hmân mit sa main droite dans la main droite d’Othmân, et lui dit : « Que Dieu te bénisse, lui qui t’a fait accepter ! »

Le peuple vint ensuite lui prêter le serment. Ali s’écria : « Vous m’avez trompé et bien trompé ! » Puis il s’éloigna. Abd-er-Ra’hmân lui dit : « Où vas-tu, ô Ali ? Ne prêteras-tu pas le serment ? N’est-il pas dit dans le Coran : « Celui qui se révolte se révolte contre lui-même ? » (Sourate XLVIII, 10). N’as-tu pas pris l’engagement de te soumettre à ma décision ? Et Omar n’a-t-il pas dit : Tuez celui qui ne se soumettra pas à la décision d’ Abd-er-Ra’hmân ? » En entendant ces paroles, Ali revint, mis sa main dans celle d’Othmân et lui prêta serment. Puis il rentra chez lui. Ensuite tout le peuple prêta serment à Othmân.

[Extrait de « Les chroniques de Tabari -Tome 3» (Abou Djafar Mo’hammed ben Djarir ben Yezid, Editions d’Art les heures claires) ; Quatrième Partie ; Chapitre LXXVIII

Eh oui ! Une fois de plus le califat échappe à ce pauvre étourneau d’Ali qui s’est fait rouler dans la farine par un « compagnon » en qui il croyait pouvoir faire confiance.
Auteur : Abdel_du_Un
Date : 27 nov.07, 05:19
Message :
caius a écrit :TROISIEME PARTIE — DU SANG SUR LE CORAN !
OTHMAN ET LA FAMILLE ROYALE



Sahih Bukhari 5.47
Rapporté par Ibn 'Umar:
Du vivant du Prophète, nous considérions Abu Bakr sans pareil puis ensuite Omar et ensuite Othman (le suivaient) et ensuite nous ne faisions pas de différence entre les compagnons du Prophète.


Sahih Bukhari 5.50
Rapporté par 'Amr bin Maimun:
... J’ai vu 'Umar bin Al-Khattab quelques jours avant qu’il ne soit tué à Médine. ... A peine quatre jours s’étaient écoulés quand il fut frappé (à mort). Le jour où il fut frappé, j’étais debout et il n’y avait personne entre lui (Omar) et moi excepté Abdullah bin 'Abbas.

... Le peuple a dit (à Omar), "O commandeur des croyants ! Désigne un successeur." Omar a dit : "Je ne vois personne qui en soit plus digne que ce groupe dont l’Apôtre d’Allah était satisfait avant de mourir." Alors 'Omar a cité Ali, Othman, Az Zubair, Talha, Sad et 'Abdur-Rahman (bin Auf) et il a dit : "Abdullah bin 'Umar sera votre arbitre mais il ne participera pas au vote.

... Quand il fut mis en terre, le groupe (recommandé par Omar) s’est réuni. Abdur-Rahman a alors dit : " Réduisez le nombre de candidats au pouvoir à trois d’entre vous." Az-Zubair a dit : "je renonce à mon droit en faveur d’Ali." Talha a dit : " je renonce à mon droit en faveur d’Othman," Sad a dit : "je renonce à mon droit en faveur d’Abdur-Rahman bin 'Auf." 'Abdur-Rahman a alors dit (à Othman et Ali), "Et maintenant lequel d’entre vous renonce à son droit à la candidature et choisit le meilleur des deux (qui restent) sachant qu’Allah et l’Islam seront ses témoins." Les deux scheiks (Othman et Ali) restèrent silencieux. 'Abdur-Rahman a dit : "Confiez-moi cette affaire et je prends Allah pour témoin que je ne choisirai que le meilleur !" Ils ont dit "Oui."



Omar avait donc désigné un collège de six illustres compagnons qui devraient choisir entre eux son successeur.

c'est moins bien que sont prédécesseur mais cela reste encore acceptable dans la mesure où il ne le désigne pas directement (Je ne vois personne qui en soit plus digne que(...)) montre bien qu'il suggère, le fait qu'il fait remonter la préférence jusqu'au prophète est tout à son honneur



Comme quoi tous les musulmans étaient égaux mais certains plus que d’autres…

où voyez-vous que tous les musulmans sont déclarés égaux selon le droits musulman: il y a simplement des opportunités:

regardez le système législatif français: il faut la signature de 500 élus
pour prétendre aux élections, sans parler des frais de campagne dont le règlement de la charge écarte tout un pan de citoyens vraiment d'une législation qui se déclare là vraiment égalitaire (liberté,égalité, fraternité)



Ce collège se réunit : trois des membres se désistent immédiatement : restent donc en lice Abdur-Rahman Ibn Awf, Othmân et Ali. Habilement 'Abdul Rahmân Ibn 'Awf annonce immédiatement qu’il n’est pas candidat et que, puisque Ali et Othman ne peuvent se mettre d’accord, il se propose comme arbitre « neutre » qui tranchera entre-eux.

Sahih Bukhari n°7207
…Il se mit à consulter pendant trois jours les compagnons présents à Médine. La troisième nuit, il réveille al-Miswar ibn Makhrama, l'envoie appeler az-Zubayr et Sa'd, avec qui il s'entretient. Puis il envoie al-Miswar quérir 'Alî, avec qui il s'entretient longuement, puis 'Othmân avec qui il s'entretient longuement aussi.

Sahih Bukhari n°3700
…Il dit notamment à chacun de ces deux personnages : "Fais serment par Allâh que si tu es nommé dirigeant, tu seras juste et que si l'autre est nommé, tu obéiras".


Voici comment les choses se passèrent ensuite :

Les chefs de toutes les tribus, où la nouvelle de la mort d’Omar était parvenue, étaient arrivés à Médine pour voir qui serait nommé calife. Abd-er-Ra’hmân alla les trouver, chacun en particulier, et leur dit : « les débats s’étant prolongés, j’ai retiré ma candidature et j’ai amené Sa’d et Zobaïr à faire de même. La question est maintenant entre Ali et Othmân. Lequel des deux voulez-vous ? »

La plupart se déclarèrent pour Othmân. Abd-er-Ra’hmân lui-même penchait pour ce dernier. Parmi les chefs qu’Abd-er-Ra’hman avait interrogés étaient Abou-Sofyân et Amrou, fils d’Al-‘Aç. Pendant la nuit, Abou-Sofyân se rendit auprès d’Amrou et lui dit : « Abd-er-Ra’hmân est venu me trouver et m’a demandé qui je voulais pour calife. J’ai répondu que je voulais Othmân ». Amrou dit : « Il est venu aussi chez moi, et moi aussi je me suis prononcé pour Othmân ».. Abou-Sofyân reprit : « que faire alors ? Othmân est un homme doux, et je crains qu’il ne perde l’affaire, et qu’Ali ne l’emporte sur lui par sa détermination ». Amrou répliqua : « Ne t’inquiète pas de cela ; je verrai, cette nuit, l’un et l’autre, et je ferai en sorte qu’Othmân soit nommé. »

Il se rendit donc auprès d’Ali et lui parla ainsi : « Tu connais mon ancienne amitié et mon affection pour toi. Toi et Othmân, vous êtes maintenant seuls en présence. Les chefs qu’Abd-er-Ra’hmân a vus cette nuit se sont déclarés soit pour toi, soit pour Othmân. Maintenant, si tu veux suivre le conseil que je vais te donner, tu l’emporteras ».
Ali dit : « Je ferai ce que tu me conseilleras ». Amrou reprit : « Abd-er-Ra’hmân est un homme d’une parfaite probité. Demain, il t’appellera et te demandera si tu acceptes le pouvoir en promettant de suivre la loi de Dieu et de son Prophète et la voie des deux califes antérieurs. Si tu réponds affirmativement et qu’il te voie avide de saisir le pouvoir, il ne voudra pas de toi. Ne fais pas une réponse catégorique. Dis que tu feras tous tes efforts pour les exécuter ». – « Que Dieu te récompense ! s’écria ‘Ali. C’est ainsi que je dirai ! » Amrou se rendit ensuite chez Othmân et lui dit : « si tu veux suivre mon conseil, tu seras nommé demain ; sinon, Ali triomphera de toi ». – « Je suivrai ton conseil, répondit ‘Othmân, parle ». Amrou dit : « Abd-er-Ra’hmân est un homme droit et sans dissimulation. Lorsque, demain, il t’exposera [les devoirs du souverain], n’hésite pas à accepter les conditions qu’il te posera ».

Le lendemain, Abd-er-Ra’hmân fit appeler Zobaïr et Sa’d et leur dit : « Cette affaire traîne en longueur. Ali et ‘Othmân restent en présence. Il faut que vous renonciez en faveur d’une seule personne. Zobaïr dit : « Je renonce en faveur d’Ali ». Sa’d, à son tour, dit : « Moi aussi, je renonce en faveur d’Alî, et je renonce seulement à la condition que tu nommeras Ali, et non Othmân ». – « C’est bien », répliqua ‘Abd-er-Ra’hmân. Il se rendit ensuite dans la mosquée, et l’on commença la prière. Tous les Mohâdjir et Ançar et le peuple étaient présents. Alors ‘Abd-er-Ra’hmân monta en chaire, et après avoir payé un tribut de louanges à Dieu et de souvenirs au Prophète, il parla de la vie d’Abou-Bekr. Puis, parlant d’Omar, il dit : « Omar n’a pas voulu prendre sur lui de se nommer un successeur. Il a abandonné ce soin à un conseil de cinq hommes qui devaient choisir l’un d’entre eux. Or le choix est maintenant réduit à deux ; lequel des deux voulez-vous :‘Ali ou Othmân ? » Ammar, fils de Yâsir, prit la parole et dit : « Si tu veux qu’il n’y ait pas de discorde, proclame Ali ». Miqâd dit : « Ammar a raison. Si tu proclames Ali, il n’y aura pas de discorde ». Abdallah, fils de Sa’d, fils d'Abou-Sar’h, qui était le frère de lait de Othmân, et qui avait été autrefois secrétaire du Prophète, qui ensuite avait apostasié, et que le Prophète, le jour de la prise de la Mecque, avait voulu faire mettre à mort, mais qu’il avait gracié sur la demande d’Othmân, ce même Abdallah, qui avait de nouveau embrassé l’islamisme, se leva au milieu du peuple et dit à Abd-er-Ra’hmân : « Si tu veux qu’il n’y ait point de discorde, proclame Othmân ». Ammâr l’apostropha sévèrement en ces termes : « Toi, apostat, de quel droit parles-tu ici ? Comment oses-tu te mêler des affaires des musulmans ? » Un homme des Benî-Makhzoum injuria à son tour Ammâr. Alors tous les Beni-Hâschim présents dans l’assemblée insultèrent cet homme de la tribu des Makhzoum et tous les Benî-Makhzoum. Il s’ensuivit un grand tumulte. Sa’d, fils d’Abou-Waqqâç, se leva et dit à Abd-er-Ra’hmân : « Termine l’affaire, avant qu’il s’élève une lutte ! » Abd-er-Ra’hmân lui dit : « Musulmans, faites silence, afin que je fasse connaître la décision que j’ai cru devoir prendre ».
Le silence s’étant rétabli. Abd-er-Ra’hmân invita Ali à s’approcher. Ali se leva et vint auprès d’Abd-er-Ra’hmân. Celui-ci prit la main droite d’Alî dans sa main gauche, et tint sa main droite levée de façon à la placer dans la main droite d’Alî dans sa main gauche, et tint sa main droite levée de façon à la placer dans la main droite d’Alî, pour lui prêter serment ; et dans cette attitude, il lui dit : « Prends-tu l’engagement, en face de Dieu, de diriger l’Etat musulman d’après le livre de Dieu, la tradition du Prophète et l’exemple des deux califes antérieurs ? »
Ali, se souvenant du conseil qui lui avait été donné la vieille par Amrou, fils d’Al-Âç, répondit : « Ce sera difficile, car qui connaît tout ce que prescrit le livre de Dieu et toute la tradition du Prophète ? Cependant, je ferais tous mes efforts, dans la mesure de mon savoir, pour les suivre, et je demanderai l’aide de Dieu ». Abd-er-Ra’hmân lâcha la main d’Alî et dit : « Je ne veux pas de cette hésitation ». Puis, il appela Othmân. Othmân s’approcha rapidement. Abd-er-Ra’hmân, tenant sa main droite levée comme auparavant, lui proposa le même engagement qu’à Ali. Othmân dit aussitôt : « Je l’accepte ». Abd-er-Ra’hmân mit sa main droite dans la main droite d’Othmân, et lui dit : « Que Dieu te bénisse, lui qui t’a fait accepter ! »

Le peuple vint ensuite lui prêter le serment. Ali s’écria : « Vous m’avez trompé et bien trompé ! » Puis il s’éloigna. Abd-er-Ra’hmân lui dit : « Où vas-tu, ô Ali ? Ne prêteras-tu pas le serment ? N’est-il pas dit dans le Coran : « Celui qui se révolte se révolte contre lui-même ? » (Sourate XLVIII, 10). N’as-tu pas pris l’engagement de te soumettre à ma décision ? Et Omar n’a-t-il pas dit : Tuez celui qui ne se soumettra pas à la décision d’ Abd-er-Ra’hmân ? » En entendant ces paroles, Ali revint, mis sa main dans celle d’Othmân et lui prêta serment. Puis il rentra chez lui. Ensuite tout le peuple prêta serment à Othmân.

[Extrait de « Les chroniques de Tabari -Tome 3» (Abou Djafar Mo’hammed ben Djarir ben Yezid, Editions d’Art les heures claires) ; Quatrième Partie ; Chapitre LXXVIII

Eh oui ! Une fois de plus le califat échappe à ce pauvre étourneau d’Ali qui s’est fait rouler dans la farine par un « compagnon » en qui il croyait pouvoir faire confiance.

pour que le califat échappe à Ali, une nouvelle fois, il aurait fallu qu'il lui revienne de droit en lieu et place d'aboubaker et Omar, et nous avons montré déjà que pour aboubaker c'était exclut, quant à omar et othmann:
voici comment l'opinion publique les jugeait d'après votre propre citation:

Du vivant du Prophète, nous considérions Abu Bakr sans pareil puis ensuite Omar et ensuite Othman (le suivaient) et ensuite nous ne faisions pas de différence entre les compagnons du Prophète.



Auteur : Pere Castor
Date : 27 nov.07, 07:15
Message : Caius ton probleme tu n'es pas la différence entre le livre ,son contenu et les personnages qui gravitent autour ,moi en tant que musulman tout ces histoires sur la famille du prophete n'ont que peu d'interet et je ne pense pas que beaucoup de musulmans connaissent toutes ces fables. Cette histoire me fait penser à la mort d'Alexandre ,vivant celui-ci controlait l'attitude ses troupes ,à sa mort le chaos . L'islam est composé à 90 % de sunnites donc tes explications sur la famille royale n'a pas de réalité .
Au final tes props repose sur Tabari ,qui est-ce ,est-il musulman ,de quand date ces écrits ? plein de questions qui à la fin font que ton discours est inaudible .
Auteur : caius
Date : 27 nov.07, 20:07
Message :
Pere Castor a écrit :Caius ton probleme tu n'es pas la différence entre le livre ,son contenu et les personnages qui gravitent autour ,moi en tant que musulman tout ces histoires sur la famille du prophete n'ont que peu d'interet et je ne pense pas que beaucoup de musulmans connaissent toutes ces fables. Cette histoire me fait penser à la mort d'Alexandre ,vivant celui-ci controlait l'attitude ses troupes ,à sa mort le chaos . L'islam est composé à 90 % de sunnites donc tes explications sur la famille royale n'a pas de réalité .
Au final tes props repose sur Tabari ,qui est-ce ,est-il musulman ,de quand date ces écrits ? plein de questions qui à la fin font que ton discours est inaudible .
Tabarî ou Muhammad ben Jarîr ben Yazîd al-Imâm abû Ja`far at-Tabarî (arabe : محمد بن جرير بن يزيد الإمام أبو جعفر الطبري) est né en 839 au Tabaristan en Perse ce qui lui vaut son surnom de at-Tabarî. Il est un des premiers et des plus célèbres historiens et exégète du Coran. Il était dans la tradition sunnite, et a passé l'essentiel de sa vie à Bagdad, écrivant tous ses ouvrages en arabe.

Dès sept ans, il avait appris par cœur le Coran, au cours des deux années qui suivirent il avait fini l'étude des recueils classiques de hadiths. Il quitta le domicile familial à 12 ans pour aller étudier. Avant l'âge de 17 ans il partit pour Bagdad. Il espérait pouvoir y rencontrer Ahmed ben Hanbal mais celui-ci mourut peu de temps avant son arrivée. Après une année à Baghdad, il semble avoir voyagé dans le sud de l’Iraq (856-857) afin d’y étudier avec les savants réputés de Wasit, Bassorah et Koufa, savants qu’il dût ensuite citer dans ses oeuvres, à savoir par exemple Mohammed b. ‘Abd A’la es-San’ani (m. 869), et Mohammed ibn Bashshar, surnommé Bundar (m. 866) à Bassorah et Abou Kureyb Mohammed ibn el-‘Ala’ (m. 861 ou 862) à Koufa.

Il revint ensuite à Bagdad pour y rester huit ans dont une période durant laquelle il fut le tuteur de l’un des fils du vizir du calife el-Mutawakkil,
‘Ubeyd Allah ibn Yahya ibn Khakan [voir IBN KHAKAN. II].

Il partit de nouveau en voyage, mais cette fois pour découvrir la Syrie, la Palestine et l'Égypte. Vers 870 Tabarî revient à Bagdad pour y passer les cinquante trois ans qui suivent, jusqu'à sa mort en 923. Ce dernier séjour à Bagdad a été entrecoupé de quelques aller-retours vers le Tabaristan et par un pèlerinage à La Mecque.

L’Imam Ibn Khouzeyma dit de lui : « Je n’ai jamais connu un homme plus savant que Ibn Jarir »

Ibn Kathir dit : « Il est parmi les Imams qui appliquent avec la plus grande rigueur le Coran et la Sunna du Prophète (ppsl) ».

Ibn Hajar dit qu’ « Il était un des grands Imams de la religion desquels on peut prendre un enseignement authentique ».

El Khatib el Baghdadi dit : « Il est l’un des Savants qui ont un avis qu’on peut suivre sans hésitation, une parole qu’on peut croire aveuglément, et une connaissance qui n’a pas d’égale chez n’importe qui de ses contemporains ».
Auteur : caius
Date : 27 nov.07, 20:10
Message : PROTAGONISTES

OTHMAN
— Othman fut le quatrième converti à l’Islam. Proche de Mahomet, il était membre du très puissant clan des Omeyyades. Il fut le premier notable mecquois (et pendant longtemps le seul) à se convertir. Gendre de Mahomet puisqu'il épousa deux de ses filles, Ruqayya et Umm Kulthum. Il fut le troisième Calife “bien guidé”.

ALI — voir ci-avant.

ZUBAYR — voir ci-avant.

TALHA — Talha ben Ubayd Allah, proche parent d’Abu Bakr, fut l'un des premiers convertis à l’islam. Au début de la prédication de Mahomet, Talha était l'un des rares musulmans sachant lire et écrire. Au cours de la bataille de Uhud, il servit littéralement de bouclier humain à Mahomet : ce qui lui valu de Mahomet en personne le surnom de « martyr vivant ». Lui aussi fait partie des dix compagnons a1-`Ashara a1-Mubashshara auxquels Mahomet aurait garanti le Paradis de leur vivant.

MU'AWIYAH — Fils de Abu Sufyan, (qui dans le passé avait été le principal adversaire de Mahomet), à l’époque où ces évènements eurent lieu, il était le gouverneur de la Syrie.
Auteur : caius
Date : 27 nov.07, 20:15
Message : LE CONTEXTE


Nous avons vu par quelles louches manœuvres Othman devint Calife. Cela commençait décidément sous de bons augures et la suite n’allait pas décevoir : le califat d’Othman ne serait qu’une longue crise.

En quelques années il réussit à se faire détester de la majorité des musulmans qui lui reprochaient pêle-mêle de favoriser outrageusement son clan pour l’octroi des postes importants, de détourner le butin au profit de ses parents et notamment ses gendres à qui il fit cadeau de sommes faramineuses, d’appliquer la charia avec indulgence pour les riches et dureté pour les pauvres et enfin d’avoir imposé sa propre recension du Coran et ordonné la destruction des autres versions en circulation.

«'Abdul-Rahmân B. 'Awf, qui n'avait pas oublié sa part de responsabilité dans l'élection de 'Othmân, était lui-même mécontent des agissements de ce dernier, et on lui attribue la première dénonciation de l'irrespect de la Loi affiché par le Calife. Un beau chameau faisant partie de la Zakât d'une tribu bédouine fut offert comme une rareté par le Calife à l'un de ses proches parents. 'Abdul-Rahmân, scandalisé par le détournement des biens religieux destinés aux pauvres, mit la main sur l'animal, l'égorgea et en distribua la viande entre les gens. La révérence personnelle attachée jadis au successeur du Prophète de Dieu laissa la place désormais au manque d'égards et à l'irrespect».

"Annals of the Early Caliphate" de W. Muir

On commença à entendre partout dans les provinces que l'épée serait bientôt plus nécessaire à l'intérieur des frontières de l’islam que dans les territoires étrangers. La facination de l’islam pour la force et de la violence n’allait pas tarder à se retourner contre son propre calife...


Extrait de l’ “Histoire” de Al-Tabari volume 15...

En cette année (654), ceux qui étaient mécontents d’Othman b. Affan s’écrivirent l’un à l’autre, convenant de se rassembler et de le confronter sur les points qui les mettaient en colère. (page 131).

Un groupe de musulmans se réunit pour passer en revue les paroles et les actes d’Othman. Ils décidèrent de lui envoyer un délégué pour lui parler et lui ouvrir les yeux sur ses blâmables innovations. (pages 135, 136).


De son côté, mû par les plaintes qui lui parvenaient de partout, Ali se rendit chez 'Othmân et dit :

Ali a dit : “Je te rappelle que celui qui était nommé par Omar était étroitement surveillé par lui. Qu’Omar entende un seul mot (de plainte) à son sujet et il le faisait fouetter et punir avec la plus grande sévérité ! Mais tu ne le fais pas. Tu as été faible et accommodant avec tes parents.” “Ce sont aussi tes parents” a répondu Othman. Ali a dit : “Par ma vie, ils me sont en effet étroitement apparentés mais le mérite se trouve chez d’autres personnes.” Othman a dit : “Tu sais qu’Omar a laissé Muawiyah en charge durant l’entièreté de son califat et que j’ai simplement fait de même,” Ali a répondu : “Je t’adjure par Dieu, sais-tu que Muawiyah avait encore plus peur d’Omar que Yarfa (l’esclave personnel de Omar) ? ” “Oui” a dit Othman. Ali a continué : “Muawiyah prend des decisions sur toutes sortes de sujets sans te consulter et tu le sais. Ensuite il dit : ‘C’est l’ordre d’Othman.’ Tu connais ces faits mais tu ne le sanctionne pas.” (pages 142, 143).

Selon les termes de Sir W. Muir:
«Etant donné que le message qu'avait apporté 'Alî provenait du peuple, 'Othmân se dirigea immédiatement vers la chaire où il appela la foule rassemblée là, à la prière à la mosquée. S'adressant aux gens, il leur reprocha de donner libre cours à leurs langues et de suivre des dirigeants méchants dont l'objectif était de noircir sa réputation, d'exagérer ses fautes et de taire ses vertus: "Vous me blâmez, s'écria-t-il, pour des choses que vous supportiez gentiment de 'Omar. Il vous piétinait, il vous battait avec son fouet et il abusait de vous. Et malgré cela vous acceptiez tout de lui avec patience : aussi bien ce que vous aimiez que ce que vous détestiez. J'ai été gentil avec vous, je vous ai tourné le dos, j'ai retenu ma langue de vous injurier et ma main de vous frapper. Et vous voilà qui vous soulevez contre moi". Puis après s'être appesanti sur la prospérité intérieure et extérieure de son règne, il conclut ainsi : "Abstenez-vous donc, je vous adjure, d'abuser de moi et de mes gouverneurs pour éviter d'allumer les flammes de la sédition et de la révolte à travers l'empire". Cet appel, dit-on, fut gâché par son cousin Marwân qui s'écria alors: "Si vous vous opposez au Calife, nous ferons appel à l'épée". "Silence!", cria 'Othmân à son visage. Marwân se tut et 'Othmân descendit de la chaire. La harangue n'eut pas un long effet. Le mécontentement s'étendit et les rassemblements contre le Calife se multiplièrent». ("Annals of the Early Caliphate" de W. Muir)

Les mécontents envoyèrent donc à Othman des représentants pour le mettre en garde et lui faire entendre raison.

Les délégations arrivèrent à Médine au mois de Rabî' I, 35 H. et présentèrent une longue liste de griefs, demandant la réparation des préjudices subis et, à défaut, l'abdication du Calife. Ils furent toutefois calmés par l'intercession d’Ali et des promesses de réparations et de dons généreux.

Pourtant dès le lendemain de leur départ, Othman prononça un sermon furieux du haut de la chaire, rejetant les revendications des délégations et dès leur retour les délégués égyptiens furent arrêtés par les gouverneurs qui tuèrent les dirigeants et emprisonnèrent les autres. Les opposants étaient enragés par cette perfidie : désormais ils allaient eux aussi employer la force. Sous prétexte du Pèlerinage à la Mecque, des troupes partirent d’Egypte, de Basra et de Koufa deux mois avant le Pèlerinage annuel et campèrent comme une armée dans des camps séparés, à une lieue de Médine.

Quant aux Egyptiens, ils voulaient Ali pour Calife alors que ceux de Basra voulaient Talhah et ceux de Koufa : Al-Zubayr. Ils agirent tous en même temps. Ces gens avaient des buts distincts et chaque parti était convaincu qu’il obtiendrait complète satisfaction au détriment des deux autres. (Tabari page 160)

Quand les dissidents atteingnirent leurs bivouacs, ils changèrent de direction pour attaquer les Médinois. Ils prirent par surprise ceux de Médine et tout d’un coup le cri “Dieu est le plus grand !” retentit dans toute la ville. Les dissidents occupèrent les sites des campements qu’Ali, Talhah et al-Zubayr avaient installés et encerclèrent Othman. Ils annoncèrent que “Quiconque retient ses mains et ne nous résiste pas sera en sécurité.” (Tabari page 162).


Epouvanté Othman supplia Ali d'aller calmer les rebelles. Ali consentit, à condition que Othman fasse l'aveu de ses erreurs et implore le pardon de Dieu du haut de la chaire. Pour pacifier les émeutiers, Othman dut également révoquer le gouverneur de l’Egypte et le remplacer par Mohammad B. Abî Bakr, le fils d’Abu Bakr, qui était l’un des meneurs. Un document fut rédigé, signé et scellé par le Calife, attesté par Alî, Talhah, Zubayr et 'Abdullâh Ibn 'Omar, puis remis aux mains des Egyptiens.

La délégation égyptienne rentrait satisfaite mais alors qu’ils étaient sur la route du retour vers l’Egypte, ils remarquèrent tout à coup un cavalier venir à leur hauteur puis les dépasser. Puis il revenait vers eux pour de nouveau les distancer, les observant attentivement. Ils lui dirent : “Qu’est-ce que tu fais ? Tu manigances certainement quelque chose”... Ils le fouillèrent et ont trouvé une lettre d’Othman, marquée de son sceau, adressée au gouverneur de l’Egypte. Elle disait qu’il devait les crucifier ou les exécuter ou leur faire couper alternativent les mains et les pieds. Les égyptiens firent demi-tour et retournèrent à Médine. (Tabari page 168, 169).

Il n’est pas difficile d'imaginer la fureur que devaient ressentir Mohammad B. Abî Bakr et ses compagnons quand ils eurent lu cette lettre. Il était clair qu’ils venaient d’échapper à la mort et ils étaient bien décidés à faire payer très cher à Othman sa fourberie. Ils firent ainsi demi-tour vers Médine et dépêchèrent des messagers rapides aux délégations de Basrah et de Koufa qui étaient, elles aussi, sur le chemin du retour, afin de les informer de la trahison du Calife et de leur demander de leur prêter main forte.

Les Egyptiens retournèrent auprès d’Othman après l’avoir quitté parce qu’un de ses esclaves, montant un de ses chameaux, avait été intercepté par eux, porteur d’une lettre au gouverneur de l’Egypte qui ordonnait de tuer certains d’entre eux et de crucifier les autres. Quand ils sont revenus auprès d’Othman, ils ont dit : “C’est ton esclave.” Il a dit : “Mon esclave est parti à mon insu.” Ils ont dit : “C’est un de tes chameaux.” Il a répondu : “Il l’a pris sans mon ordre.” Ils ont dit : “C’est ton sceau.” “C’est un faux” a-t-il dit. (Tabari page 185).

Le palais d’Othman était encerclé par les insurgés, mais pendant plusieurs semaines le Calife put sortir pour conduire les prières habituelles dans la Mosquée. Les insurgés eux aussi assistaient aux prières, la tension était à son comble. Ainsi, Othman ayant un jour dit du haut de sa chaire à leur adresse : «Le Prophète a maudit les gens qui se rebellent contre le Calife (le Successeur) et le lieutenant du Prophète…».

Les dissidents se ruèrent tous ensembles et jetèrent des pierres sur les gens jusqu’à ce qu’ils les aient chassés de la mosquée. Ils lancérent des pierres à Othman jusqu’à ce qu’il tombe évanoui de la chaire. Il fut emporté et ramené chez lui. (Tabari pages 165, 166).

Othman finit donc par s'enfermer dans son palais, et un blocus s'ensuivit.

Quand Othman a vu ce qui lui arrivait et que ceux qui se dressaient contre lui étaient nombreux, il a écrit à Muawiyah b. Abi Sufyan en Syrie: ... ”Les Médinois sont devenus des incroyants ; ils ont abandonné l’obéissance et ont reniè leur serment d’allégeance. Aussi envoie-moi tous les soldats dont tu disposes en syrie sur tous tes chameaux qu’ils soient dociles ou entêtés.” Quand Muawiyah reçut la lettre, il fit trainer les choses car il ne voulait pas être ouvertement en désaccord avec les Compagnons du Messager de Dieu… (Tabari page 185).


Craignant pour sa vie Othman a consulté ses conseillers et les membres de sa famille et a dit : “Vous voyez ce que les dissidents ont fait. Quelle issue y a-t-il ?” Ils lui ont conseillé d’appeler Ali….”
Othman a appelé Ali et quand Ali est arrivé, il lui a dit : “Abu Hasan, tu vois ce que ces hommes ont fait et tu sais ce que j’ai fait. J’ai peur qu’ils me tuent. Eloigne-les de moi et je jure par Dieu que je leur offrirai réparation pour tout ce qu’ils détestent et que je leur rendrai justice contre moi ou n’importe qui même si mon propre sang doit être versé. ... Alors Ali est allé à la rencontre du peuple et a dit : “O peuple Vous avez demandé justice et maintenant elle vous est rendue ... Le peuple a répondu : “Nous acceptons.” (Tabari pages 187, 188)

... Othman a dit : “Obtiens d’eux un délai qui me donne le temps d’agir car je ne peux pas corriger les choses qu’ils réprouvent en un seul jour.” Ali répondit : “Il ne peut y avoir aucun délai pour ce qui concerne les affaires à Médine. Pour les affaires ailleurs, Tu as comme délai le temps nécessaire à tes ordres pour y parvenir.” Uthman a dit : “Très bien mais obtiens-moi un délai de trois jours pour ce qui concerne Médine.” Ali accepta. Ensuite il est sorti et les (les rebelles) en a informé. Il rédigea un accord entre le peuple et Othman qui lui donnait une période de grâce de trois jours pour réparer chaques injustices et déposer tous les gouverneurs qu’ils détestaient. (Tabari page 188).

Mais Othman commencait à se préparer à la guerre et rassemblait des armes. Il avait déjà formé une forte armée avec les esclaves acquis en tant que part d’un cinquième (du butin) qui revenait au Calife. Quand les trois jours furent passés alors qu’il n’avait rien fait pour changer quoi que ce soit de ce qui était haïssable au peuple ou pour destituer un gouverneur, ils se révoltèrent contre lui. (Tabari page 189).

Auteur : caius
Date : 27 nov.07, 20:26
Message : LE RÔLE D’AICHA

Nous l’avons vu, après l’accession d’Othman au Califat les postes les plus juteux étaient tombés entre les mains du clan Omeyyade. Cela n’avait pas plu aux autres clans dont celui d’Aicha qui participa activement à l'excitation des mécontents, faisant campagne pour ses deux beaux-frères Talha et Zubayr.

Simon Ockley écrit dans "History of the Saracens": «'Âyechah, la veuve de Mohammad, était l'ennemi mortel de 'Othmân. Toutefois, il aurait certainement mieux valu à une personne qui prétendait être la femme d'un prophète inspiré de passer les jours de son veuvage dans la dévotion et les bonnes actions plutôt que dans la méchanceté et en infraction avec l'état. Mais elle était si engagée aux côtés de Talhah et du fils d'al-Zubayr, qu'elle voulait faire accéder au Califat, qu'aucune considération de vertu ou de décence ne pouvait la retenir de faire tout ce qui était en son pouvoir pour comploter en vue de la mort de 'Othmân».

Un autre historien Sunnite, al-Baladhuri, dans son histoire (Ansab al-Ashraf) raconte qu’alors que la situation devenait plus que critique, Othman envoya Marwan Ibn al-Hakam et Abdurrahman Ibn Attab Ibn Usayd essayer de persuader Aicha de cesser ses incitations au meurtre. Ils la trouvèrent en train de se préparer à quitter Médine, sous prétexte d’accomplir le pèlerinage à La Mecque. Le moins que l’on puisse dire est que l’entrevue ne fut pas cordiale :

" Nous vous prions de rester à Médine, et alors Allah pourra sauver cet homme (Othman) à travers vous ". Aicha a dit : " J'ai préparé mes moyens de transport et j'ai l'intention d'exécuter le pèlerinage. Par Dieu, je n'honorerai pas votre demande. Je voudrais qu'il (Othman) soit dans un de mes sacs afin que je puisse l’emporter. Je pourrais alors le jeter à la mer ".
Ansab al-Ashraf, par al-Baladhuri, partie I, v4, p75.

La mère des croyants était vraiment une femme charmante…
Auteur : caius
Date : 27 nov.07, 20:53
Message : EN RÉSUMÉ

A travers l’empire islamique, le mécontentement gronde contre Othman. Plusieurs factions s’allient et marchent sur Médine. Othman appelle ses gouverneurs à la rescousse mais aucun ne bronche. A plusieurs reprises Othman jure aux mécontents qu’il se repent de ses mauvaises actions, qu’il va s’amender et il promet tout ce que l’on veut, mais dés qu’ils se sont éloignés il donne des ordres en vue de les faire liquider dés leur retour. Mal lui en prend car ils interceptent son courrier et retournent fous furieux à Médine. Paniqué, Othman obtient un ultime délai de grâce pour réparer ses torts mais, loin de tenir parole, il prend des dispositions en vue de lever une armée et livrer bataille à ses opposants. Les rebelles ne lui en laisseront pas le temps...
Auteur : caius
Date : 27 nov.07, 21:00
Message : LA FIN

Muhammad b. Abi Bakr (fils d’Abu Bakr), entra avec treize hommes et se rua sur Othman. Il le saisit par la barbe et le secoua jusqu'à ce que j’entende ses dents s’entrechoquer. Muhammad b. Abi Bakr a dit : “Muawiyah ne t’a été d’aucun secours, ni Ibn Amir, ni tes lettres.” Othman a dit : “Lache ma barbe, fils de mon frère ! Lache ma barbe!” J’ai alors vu Ibn Abi Bakr faire signe de l’œil à l’un des rebelles. Il s’est approché de lui avec une flèche à grande pointe et l’en a frappé à la tête. Ils se sont rassemblés autour de lui et l’ont tué.” (Tabari pages 190, 191).

Muhammad b. Abi Bakr s’approcha et attrapa sa barbe, disant : “Tu t’es comporté envers nous comme Abu Bakr ne l’aurait jamais fait.” Puis il sortit et l’abandonna. Un autre homme entra en la présence d’Othman et l’étrangla et le gifla. Puis il sortit et s‘écria : “Par Allah, je n’avais jamais rien vu de plus doux que sa gorge. Par Allah, je l’ai étranglé jusquà ce que je voie son âme s’agiter dans son corps comme l’âme d’un djinn.” Puis il sortit. (Tabari page 205).

Un homme s’approcha d’Othman en face de qui le Coran était posé et a dit : “Le Livre de Dieu est entre toi et moi.” L’intrus le frappa de son épée ; Othman se protégea avec sa main et elle fut tranchée. Je ne sais pas si la main a été complètement tranchée ou coupée sans se détacher. Puis il a dit, “Oui, par Allah, c’est la première paume qui ait tenu le Coran.” (Tabari page 205).

Quant à Amr b. al-Hamiq, il sauta sur Uthman, s’assit sur sa poitrine – il lui restait un soufflé de vie – et le poignarda neuf fois. Amr a dit : “Je l’ai frappé trois fois pour Dieu et six fois pour la colère que j’avais contre lui en ma poitrine.” (Tabari page 220).

Dans le palais, ils (les rebelles) hurlaient, “Prenez le Trésor ! Personne ne doit se mettre sur votre chemin !” Les gardiens du Trésor – dans lequel il n’y avait que deux sacs – les entendirent et s’écrièrent : “Fuyons! Ces gens n’en ont qu’après les biens de ce monde” Ils s’enfuirent pendant que les rebelles s’emparaient du Trésor et le pillaient. (Tabari page 216).

Auteur : caius
Date : 27 nov.07, 21:07
Message : QUESTIONS

Plus nous progressons dans l’histoire de l’Islam plus le tableau s’assombrit. La fascination de l’islam pour la violence commence à se retourner contre ses chefs.

En moins d’une génération la communauté islamique s’était transformée en une meute d’hyènes se dévorant mutuellement. La corruption s’est propagée du sommet à la base du Califat. L’islam s'est épanoui en somme.

Le sang des meilleurs des musulmans est allègrement répandu par d’autres musulmans ! Les pires ennemis de l’islam sont bien les musulmans ! Les plus proches compagnons de Mahomet, des hommes qui combattaient ensembles à ses côtés, en sont maintenant à s’entretuer!

Le fils d’un des plus proches compagnons de Mahomet massacre l’un des premiers convertis à l’islam – le calife Othman ! Et ce n’est pas le geste d’un homme isolé : plusieurs autres Compagnons de Mahomet se sont dressés contre leur ancien ami et l’ont littéralement mis en pièces. Le chef suprême de l’empire islamique (qui soit dit en passant ment comme un arracheur de dents) est injurié, giflé, roué de coups et finalement poignardé par ses agresseurs pendant qu’il lit le coran et, à part l’une de ses épouses, il n’y a personne pour tenter de le défendre ! Que s’est-il donc passé ? Ce n’était que cela les meilleurs des musulmans ?

Remettons ces faits en perspective... Que penseriez-vous du christianisme si les apôtres s’étaient entretués ?

Et la sourate 8:63 dans tout ça ? Il semble bien qu’Allah confonde l’unité et la fraternité avec la discorde et la haine !
Auteur : Abdel_du_Un
Date : 27 nov.07, 21:41
Message :
caius a écrit :LE CONTEXTE


Nous avons vu par quelles louches manœuvres (mais finalement justifiées de musulmans désirant donner le pouvoir à quelqu'un comme) Othman (trop modeste pour lle demander et de ce fait plus digne qu'Ali de le recevoir conformément au dires du prophète, le premier ) devint Calife (à la place du second ce qui était finalement conforme à l'opinion publique). Cela commençait décidément sous de bons augures (pour attiser les haines fratricides )et la suite n’allait pas décevoir : le califat d’Othman ne serait qu’une longue crise (mais cela on s'en doutait dès le premier califat et à mesure que l'étendue du territoire sous occupation musulmane s'étendait, en effet comment fallait-il gérer un grand territoire quand on était arrabe de tribale?).

En quelques années il réussit à se faire détester de la majorité des musulmans qui lui reprochaient pêle-mêle de favoriser outrageusement son clan pour l’octroi des postes importants, de détourner le butin au profit de ses parents ( auquels il accordait naturellement plus de confiance car la loi islamique lui ordonner d'avoir des relations fréquentes avec eux) et notamment ses gendres à qui il fit cadeau de sommes faramineuses,(dont nous ignorons en quels occasions) d’appliquer la charia avec indulgence pour les riches et dureté pour les pauvres ( Othman étant d'origine richissime l'accusion avait d'autant plus d'incidence qu'elle soit ou non justifiée)et enfin d’avoir dirigé (imposé serait un grand mot) sa propre recension du Coran (si l'on peut appeler ainsi une recension faite par un collège de savants et de scribes personnels du Prophète)et ordonné la destruction des autres versions en circulation(ne faisant en cela que suivre un projet abordés par ces prédécesseur Aboubaker et Omar (trop occupés pour le faire aboutir et pour éviter que les adaptation tribales du coran prennent le pas sur le tronc commun de la version coranique).

«'Abdul-Rahmân B. 'Awf,(finalement pas si louche que ça et ) qui n'avait pas oublié sa part de responsabilité dans l'élection de 'Othmân, était lui-même mécontent des agissements de ce dernier, et on lui attribue la première dénonciation de l'irrespect de la Loi affiché par le Calife. Un beau chameau faisant partie de la Zakât d'une tribu bédouine fut offert comme une rareté par le Calife à l'un de ses proches parents. 'Abdul-Rahmân, scandalisé par le détournement des biens religieux destinés aux pauvres, mit la main sur l'animal, l'égorgea et en distribua la viande entre les gens. La révérence personnelle attachée jadis au successeur du Prophète de Dieu (en pariculier omar qui a vécu dans le plus grand dénuement) laissa la place désormais au manque d'égards et à l'irrespect».

"Annals of the Early Caliphate" de W. Muir

On commença à entendre partout dans les provinces que l'épée serait bientôt plus nécessaire à l'intérieur des frontières de l’islam que dans les territoires étrangers. La facination de l’islam pour la force et de la violence (malgré le havre de paix que L'islam avait apporté à l'intérieur de ces frontières)n’allait pas tarder à se retourner contre son propre calife (qui n'avait pas su vivre comme le plus modeste de ces citoyen)...


Extrait de l’ “Histoire” de Al-Tabari volume 15...

En cette année (654), ceux qui étaient mécontents d’Othman b. Affan s’écrivirent l’un à l’autre, convenant de se rassembler et de le confronter sur les points qui les mettaient en colère. (page 131).

Un groupe de musulmans se réunit pour passer en revue les paroles et les actes d’Othman. Ils décidèrent de lui envoyer un délégué pour lui parler et lui ouvrir les yeux sur ses blâmables innovations. (pages 135, 136).


il s'agit donc d'innovations religieuses: graves accusations: d'un autre côté, jusqu'àquel point un musulman en général un chef en particulier peut-il s'écarter de la sunnah?Difficile question!
quelles innovations lui repproche-t-on exactement?


De son côté, mû par les plaintes qui lui parvenaient de partout, Ali se rendit chez 'Othmân et dit :

Ali a dit : “Je te rappelle que celui qui était nommé par Omar était étroitement surveillé par lui. Qu’Omar entende un seul mot (de plainte) à son sujet et il le faisait fouetter et punir avec la plus grande sévérité !( Cela confirme bien que omar était un juste et les critqiues que nous avons faites contre lui n'étaient donc pas justifiées) Mais tu ne le fais pas. Tu as été faible et accommodant avec tes parents.” “Ce sont aussi tes parents” a répondu Othman. Ali a dit : “Par ma vie, ils me sont en effet étroitement apparentés mais le mérite se trouve chez d’autres personnes.”(Ali confirme donc que le mérite ne se trouve pas dans la famille du prophète et qu'il n'a pas à hériter des ses biens ou de son autorité, il avoue donc que jusque là il s'était trompé et peut-être est-ce par respect pour la famille du prophète (par Ali au moins)que othman agissait: la boucle est bouclée) Othman a dit : “Tu sais qu’Omar a laissé Muawiyah en charge durant l’entièreté de son califat et que j’ai simplement fait de même,” Ali a répondu : “Je t’adjure par Dieu, sais-tu que Muawiyah avait encore plus peur d’Omar que Yarfa (l’esclave personnel de Omar) ? ” “Oui” a dit Othman. Ali a continué : “Muawiyah prend des decisions sur toutes sortes de sujets sans te consulter et tu le sais. Ensuite il dit : ‘C’est l’ordre d’Othman.’ Tu connais ces faits mais tu ne le sanctionne pas.” (pages 142, 143).(on voit donc ici un problème d'autorité insuffisante de othman bien prévisible: comme quoi ce ne sont ceux pas ceux qui sont les moins autoritaire qui gouvernent bien mais alors qui choisir?)

Selon les termes de Sir W. Muir:
«Etant donné que le message qu'avait apporté 'Alî provenait du peuple, 'Othmân se dirigea immédiatement vers la chaire où il appela la foule rassemblée là, à la prière à la mosquée. S'adressant aux gens, il leur reprocha de donner libre cours à leurs langues et de suivre des dirigeants méchants dont l'objectif était de noircir sa réputation, d'exagérer ses fautes et de taire ses vertus: "Vous me blâmez, s'écria-t-il, pour des choses que vous supportiez gentiment de 'Omar. Il vous piétinait, il vous battait avec son fouet et il abusait de vous. Et malgré cela vous acceptiez tout de lui avec patience : aussi bien ce que vous aimiez que ce que vous détestiez. J'ai été gentil avec vous, je vous ai tourné le dos, j'ai retenu ma langue de vous injurier et ma main de vous frapper. Et vous voilà qui vous soulevez contre moi". Puis après s'être appesanti sur la prospérité intérieure et extérieure de son règne, il conclut ainsi :

point capital!


"Abstenez-vous donc, je vous adjure, d'abuser de moi et de mes gouverneurs pour éviter d'allumer les flammes de la sédition et de la révolte à travers l'empire". Cet appel, dit-on, fut gâché par son cousin Marwân qui s'écria alors: "Si vous vous opposez au Calife, nous ferons appel à l'épée". "Silence!", cria 'Othmân à son visage. Marwân se tut et 'Othmân descendit de la chaire. La harangue n'eut pas un long effet. Le mécontentement s'étendit et les rassemblements contre le Calife se multiplièrent».
("Annals of the Early Caliphate" de W. Muir)

Les mécontents envoyèrent donc à Othman des représentants pour le mettre en garde et lui faire entendre raison.

Les délégations arrivèrent à Médine au mois de Rabî' I, 35 H. et présentèrent une longue liste de griefs, demandant la réparation des préjudices subis et, à défaut, l'abdication du Calife. Ils furent toutefois calmés par l'intercession d’Ali et des promesses de réparations et de dons généreux.

Pourtant dès le lendemain de leur départ, Othman prononça un sermon furieux du haut de la chaire, rejetant les revendications des délégations et dès leur retour les délégués égyptiens furent arrêtés par les gouverneurs qui tuèrent les dirigeants et emprisonnèrent les autres.

L'egypte est lointaine (combien de journée de marche?), l'information circulait-elle convenablement?
quelque chose me dit que non!


Les opposants étaient enragés par cette perfidie : désormais ils allaient eux aussi employer la force. Sous prétexte du Pèlerinage à la Mecque, des troupes partirent d’Egypte, de Basra et de Koufa deux mois avant le Pèlerinage annuel et campèrent comme une armée dans des camps séparés, à une lieue de Médine.

Quant aux Egyptiens, ils voulaient Ali pour Calife alors que ceux de Basra voulaient Talhah et ceux de Koufa : Al-Zubayr. Ils agirent tous en même temps. Ces gens avaient des buts distincts et chaque parti était convaincu qu’il obtiendrait complète satisfaction au détriment des deux autres. (Tabari page 160)

Rappelons-nous cet appel à la raison de othmann"Abstenez-vous donc, je vous adjure, d'abuser de moi et de mes gouverneurs pour éviter d'allumer les flammes de la sédition et de la révolte à travers l'empire"

celui-ci aurait-il vent qu'un complot de grande envergure pour diviser le monde musulman était en cours?
cette détermination que "chaque parti était convaincu qu’il obtiendrait complète satisfaction au détriment des deux autres. (Tabari page 160)"
nous pousse à le croire sérieusement!




Quand les dissidents atteingnirent leurs bivouacs, ils changèrent de direction pour attaquer les Médinois. Ils prirent par surprise ceux de Médine et tout d’un coup le cri “Dieu est le plus grand !” retentit dans toute la ville. Les dissidents occupèrent les sites des campements qu’Ali, Talhah et al-Zubayr avaient installés et encerclèrent Othman. Ils annoncèrent que “Quiconque retient ses mains et ne nous résiste pas sera en sécurité.” (Tabari page 162).


Epouvanté Othman supplia Ali d'aller calmer les rebelles. Ali consentit, à condition que Othman fasse l'aveu de ses erreurs et implore le pardon de Dieu du haut de la chaire. Pour pacifier les émeutiers, Othman dut également révoquer le gouverneur de l’Egypte et le remplacer par Mohammad B. Abî Bakr, le fils d’Abu Bakr, qui était l’un des meneurs. Un document fut rédigé, signé et scellé par le Calife, attesté par Alî, Talhah, Zubayr et 'Abdullâh Ibn 'Omar, puis remis aux mains des Egyptiens.


le principal grief venait donc d'egypte un pays lointain avec les moyens de communiquer de l'époque:
comment surveiller les faits et gestes de ces gouverneurs et avouir une information fiable et précise: le déclin de l'empire musulman venait d'être signé par l'absence de solution claire à cette question.


La délégation égyptienne rentrait satisfaite mais alors qu’ils étaient sur la route du retour vers l’Egypte, ils remarquèrent tout à coup un cavalier venir à leur hauteur puis les dépasser. Puis il revenait vers eux pour de nouveau les distancer, les observant attentivement.

Drôle de danse n'est-ce pas?
: cela confirme encore la thèse du complot contre l'empire musulman!




Ils lui dirent : “Qu’est-ce que tu fais ? Tu manigances certainement quelque chose”... Ils le fouillèrent et ont trouvé une lettre d’Othman, marquée de son sceau, adressée au gouverneur de l’Egypte. Elle disait qu’il devait les crucifier ou les exécuter ou leur faire couper alternativent les mains et les pieds. Les égyptiens firent demi-tour et retournèrent à Médine.
(Tabari page 168, 169).

Il n’est pas difficile d'imaginer la fureur que devaient ressentir Mohammad B. Abî Bakr et ses compagnons quand ils eurent lu cette lettre. Il était clair qu’ils venaient d’échapper à la mort et ils étaient bien décidés à faire payer très cher à Othman sa fourberie. Ils firent ainsi demi-tour vers Médine et dépêchèrent des messagers rapides aux délégations de Basrah et de Koufa qui étaient, elles aussi, sur le chemin du retour, afin de les informer de la trahison du Calife et de leur demander de leur prêter main forte.

Les Egyptiens retournèrent auprès d’Othman après l’avoir quitté parce qu’un de ses esclaves, montant un de ses chameaux, avait été intercepté par eux, porteur d’une lettre au gouverneur de l’Egypte qui ordonnait de tuer certains d’entre eux et de crucifier les autres. Quand ils sont revenus auprès d’Othman, ils ont dit : “C’est ton esclave.” Il a dit : “Mon esclave est parti à mon insu.” Ils ont dit : “C’est un de tes chameaux.” Il a répondu : “Il l’a pris sans mon ordre.” Ils ont dit : “C’est ton sceau.” “C’est un faux” a-t-il dit. (Tabari page 185).

Othman disait-il la vérité ou mentait-il?
Sans preuve, nous sommes contraint de lui accordait le bénéfice du doute!

Le palais d’Othman était encerclé par les insurgés, mais pendant plusieurs semaines le Calife put sortir pour conduire les prières habituelles dans la Mosquée. Les insurgés eux aussi assistaient aux prières, la tension était à son comble. Ainsi, Othman ayant un jour dit du haut de sa chaire à leur adresse : «Le Prophète a maudit les gens qui se rebellent contre le Calife (le Successeur) et le lieutenant du Prophète…».

Les dissidents se ruèrent tous ensembles et jetèrent des pierres sur les gens jusqu’à ce qu’ils les aient chassés de la mosquée. Ils lancérent des pierres à Othman jusqu’à ce qu’il tombe évanoui de la chaire. Il fut emporté et ramené chez lui. (Tabari pages 165, 166).

Othman finit donc par s'enfermer dans son palais, et un blocus s'ensuivit.

Quand Othman a vu ce qui lui arrivait et que ceux qui se dressaient contre lui étaient nombreux, il a écrit à Muawiyah b. Abi Sufyan en Syrie: ... ”Les Médinois sont devenus des incroyants ; ils ont abandonné l’obéissance et ont reniè leur serment d’allégeance. Aussi envoie-moi tous les soldats dont tu disposes en syrie sur tous tes chameaux qu’ils soient dociles ou entêtés.” Quand Muawiyah reçut la lettre, il fit trainer les choses car il ne voulait pas être ouvertement en désaccord avec les (autres)Compagnons du Messager de Dieu… (Tabari page 185).(avant d'éclaircir cette affaire)


Craignant pour sa vie Othman a consulté ses conseillers et les membres de sa famille et a dit : “Vous voyez ce que les dissidents ont fait. Quelle issue y a-t-il ?” Ils lui ont conseillé d’appeler Ali….”
Othman a appelé Ali et quand Ali est arrivé, il lui a dit : “Abu Hasan, tu vois ce que ces hommes ont fait et tu sais ce que j’ai fait. J’ai peur qu’ils me tuent. Eloigne-les de moi et je jure par Dieu que je leur offrirai réparation pour tout ce qu’ils détestent et que je leur rendrai justice contre moi ou n’importe qui même si mon propre sang doit être versé. ... Alors Ali est allé à la rencontre du peuple et a dit : “O peuple Vous avez demandé justice et maintenant elle vous est rendue ... Le peuple a répondu : “Nous acceptons.” (Tabari pages 187, 188)

... Othman a dit : “Obtiens d’eux un délai qui me donne le temps d’agir car je ne peux pas corriger les choses qu’ils réprouvent en un seul jour.” Ali respondit : “Il ne peut y avoir aucun délai pour ce qui concerne les affaires à Médine. Pour les affaires ailleurs, Tu as comme délai le temps nécessaire à tes ordres pour y parvenir.” Uthman a dit : “Très bien mais obtiens-moi un délai de trois jours pour ce qui concerne Médine.” Ali accepta. Ensuite il est sorti et les (les rebelles) en a informé. Il rédigea un accord entre le peuple et Othman qui lui donnait une période de grâce de trois jours pour réparer chaques injustices et déposer tous les gouverneurs qu’ils détestaient. (Tabari page 188).

Mais Othman commencait à se préparer à la guerre et rassemblait des armes. Il avait déjà formé une forte armée avec les esclaves acquis en tant que part d’un cinquième (du butin) qui revenait au Calife. Quand les trois jours furent passés alors qu’il n’avait rien fait pour changer quoi que ce soit de ce qui était haïssable au peuple ou pour destituer un gouverneur, ils se révoltèrent contre lui. (Tabari page 189).


Il est impossible qu'ayant prêté serment Othman aie pu mentir:

(Eloigne-les de moi et je jure par Dieu que je leur offrirai réparation pour tout ce qu’ils détestent et que je leur rendrai justice contre moi ou n’importe qui même si mon propre sang doit être versé)

car c'est comme si il renier sa foi au Dieu unique:
Question: sur le témoignage de qui Attabari fonde-t-il ses affirmation?
sur des chiites ou bien des sunnites?
que vaut son témoignage?
ce sont des sources extérieures neutres dont on abesoin pour recouper les témoignages pour séparer le bon grain de l'ivraie dans cette affaire!

Auteur : Abdel_du_Un
Date : 27 nov.07, 22:44
Message :
caius a écrit :

Auteur : caius
Date : 27 nov.07, 23:11
Message :
Abdel_du_Un a écrit :
Sur le plan religieux, les musulmans lui reprochaient surtout :

- D'avoir fait revivre des coutumes que Mahomet avait pris soin d'abolir. Ainsi, alors que Othman accomplissait le pèlerinage à La Mecque, il revint à une pratique polythéiste en dressant une tente spacieuse dans la plaine de Minâ, sous laquelle il distribua des provisions diverses aux pèlerins, et ce, bien que Mahomet eût expressément aboli cette coutume, en tant que vestige du paganisme.

- D'avoir agi en violation des précédents d'Abu Bakr et de Omar en s'asseyant sur la marche supérieure de la chaire, place que seul Mahomet avait l'habitude d'occuper.

- D'avoir commis le sacrilège de brûler les manuscrits sacrés du Coran.

«Des différends éclatèrent à propos de la récitation du texte sacré du Coran dans de vastes provinces de l'Empire musulman: Basrah suivit la lecture d'Abû Mûsâ al-Ach'arî, alors que Kûfa adopta celle d'Abû Mas'ûd, son chancelier et le texte de Himç était différent de celui de Damas. Hothayfah exhorta 'Othmân à restaurer l'unité de la Parole Divine. Le Calife demanda qu'on rassemblât des échantillons des manuscrits en usage dans les différentes régions de l'empire, puis il désigna un Conseil pour collecter ces copies et les comparer avec les originaux sacrés gardés par Hafçah. Sous le contrôle de ce Conseil, les variations furent réconciliées pour en sortir un exemplaire faisant autorité. Des copies de cet exemplaire furent déposées à la Mecque, Médine, Kûfa et Damas. Et à partir de ces copies on multiplia des exemplaires conformes qui furent envoyés à travers l'empire. Tous les précédents manuscrits furent retirés pour être brûlés. Le texte standard devint le seul texte en usage. A Kûfa, Ibn Mas'ûd, qui vantait sa récitation parfaite, faisant autorité et aussi pure que si elle sortait des lèvres du Prophète, fut très mécontent de cette action. L'accusation de sacrilège porté contre 'Othmân et dû au fait d'avoir brûlé les précédentes copies du Texte Sacré commença à circuler parmi les citoyens factieux. Bientôt les accusations contre le Calife se répandirent à l'étranger et furent reprises avec zèle par les ennemis de 'Othmân». ("Annals of the Early Caliphate" de W. Muir, p. 307)
Auteur : spin
Date : 27 nov.07, 23:41
Message : Bonjour,
caius a écrit :D'avoir commis le sacrilège de brûler les manuscrits sacrés du Coran.
Surtout ça ! La révolte contre Othman est incompréhensible autrement : l'armée était victorieuse, la prospérité régnait, Othman était irréprochable dans sa vie privée. Les mobiles politiques (favoritisme, népotisme) qu'on prête classiquement aux révoltés sont absolument dérisoires quand on voit que cette révolte a gagné en peu de temps l'Egypte, l'Irak et Médine même.

Hichem Djaït (universitaire tunisien) dans La Fitna (Gallimard), ouvrage très documenté, explique que les éléments moteurs de cette révolte étaient les connaisseurs du Coran, dont un beau-frère du Prophète...

Mais aussi, ce n'est pas par caprice qu'Othman a ainsi normalisé le Coran. Des rapports lui parvenaient depuis l'armée en campagne (de conquête) : les différents connaisseurs du Coran n'étaient pas d'accord sur le texte, commençaient à en venir aux mains, et ça menaçait gravement la cohésion de l'armée.

Il semble donc qu'Othman ait passablement altéré le texte, mais qu'avant il n'y avait pas UN texte mais PLUSIEURS, en concurrence, et personne n'était plus capable de désigner le bon à coup sûr.

En outre, il y a des hadiths qui laissent entendre que Mohammed était plutôt désinvolte sur la fixation du texte : quand un secrétaire n'avait pas bien compris et lui demandait (respectueusement) de répéter, il pouvait aussi bien lui dire : "Ecris ce que tu juges bon...". Ce qui a provoqué l'apostasie d'un d'entre eux, Abdallah ibn Abi Sahr (qui a ensuite sauvé d'extrême justesse sa tête grâce aux supplications d'Othman).

Si on ajoute l'affaire des "versets sataniques", les accusations chi'ites contre Othman (qui aurait caviardé les passages en faveur d'Ali), et toutes les sources et preuves indirectes sur un verset disparu ordonnant la lapidation pour les coupables d'adultère s'ils sont mariés, le dossier est lourd, et je ne vois pas l'intérêt de maintenir à toute force dans le Coran des lettres isolées qui n'ont aucun sens connu (Ta Ha, Ya Sin, etc.).

à+
Auteur : Abdel_du_Un
Date : 27 nov.07, 23:58
Message :
caius a écrit :
quant au fait d'avoir brûler les manuscrits, comme nous l'avons dit le fait d'élaborer un corpus unique s'accompagne du même coup de la destruction des autres (à moins de prendre le temps de tous les lire où d'en vérifier l'origine, sans parler des jalousie qui pourrait naître de telle ou telle édition)

Ce qui nous interesse ce ne sont pas ces innovations religieuses comme vous les appelez, sans les détaillez d'aiileurs mais vce sont les innovations
politiques (d'Ali)qu'il perpétua et que vous défendiez auparavant comme
un droit à L'héritage du prophète!

quant à othman sont caractère (effacement) ne le rapproche-t-il pas plus des apôtres de jésus, que Abou baker ou Omar :
ce qui ne l'empécha pas de se perdre: pour s'en convaincre pas besoin de long discours:si vous soulez vous en convaincre je pourrais vous donner d'autres argument

Mais othman était-il parmi les meilleurs de la communauté de Mohamed?
Abû Thar al-Ghifâri, un vénérable Compagnon du Prophète, et un ascète dans son train de vie, qui vivait en Syrie, fulminait contre l'émergence des riches et de l'extravagance, deux maux qui étaient à l'opposé de la simplicité du Prophète et qui, faisant irruption comme un torrent, ne cessaient de corrompre les gens. Cet ascète fut irrité par la pompe et la vanité qui sévissaient tant autour de lui, et il prêchait la repentante aux habitants et rappelait aux dilapidateurs ce qui les attendait: «Annonce un Châtiment douloureux à ceux qui thésaurisent l'or et l'argent (...) le Jour où ces métaux seront portés d'incandescence dans le Feu de la Géhenne et qu'ils serviront à marquer leurs fronts, leurs flancs et leur dos». (Sourate al-Tawbah, 9: 34-35). Il s'élevait contre l'invasion de la débauche, de la consommation de l'alcool, et des pratiques interdites de certains divertissements, musique et jeux de hasard. La foule s'attroupait pour l'écouter.

Mécontent des troubles que provoquaient ces diatribes dans les esprits, Mu'âwiyeh écrivit au Calife pour dénoncer Abû Thar.(89) 'Othmân donna l'ordre de le bannir tout de suite à Médine.(90) Mu'âwiyeh, en accord avec le Calife, ordonna qu'on amenât Abû Thar à Médine sur un chameau grincheux dessellé et conduit par un chamelier rude et brutal. Ainsi, Abû Thar qui était un vieillard aux cheveux et aux poils blancs de la tête aux pieds, grand, maigre et décharné, arriva à Médine les jambes meurtries et sanguinolentes, et souffrant de douleurs dans toute son ossature. Il fut reçu par le Calife chaleureusement.

Mais Abû Thar dit furieusement à ce dernier:(91) «J'ai entendu le Prophète dire: "Lorsque la postérité d'Abul-'Âç sera au nombre de trente, elle fera siennes les richesses du Seigneur et traitera le peuple de Dieu comme s'il était ses propres serviteurs et esclaves. Elle déviera du droit chemin. Puis le peuple sera libéré d'elle par le Seigneur"». 'Othmân fut très irrité par ce qu'il avait dit et le proscrit par la suite à Rabadha, un endroit sauvage dans le désert de Najd, où il mourra deux ans après dans la pénurie et l'abandon.


il n'est pas fait mention de la falsification du coran, vous remarquerez mais bien de la dépration des moeurs:
alors où en sommes de ce point de vue dans le communauté chrétienne?


Alors vous avez changer d'avis concernant les prétendant à la tyrannie parmi les compagnons?

pour parler franchement qui était dans son tort Aboubaker et omar ou bien Ali et othman, il faut vous décider!






Auteur : spin
Date : 28 nov.07, 01:05
Message : Bonjour,
Abdel_du_Un a écrit :pour parler franchement qui était dans son tort Aboubaker et omar ou bien Ali et othman, il faut vous décider![/color]
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Heu, pourquoi "il faut vous décider" ? Ils pouvaient être tous dans leur tort. Et Mohammed lui-même a sa part de responsabilité si le Coran n'a pas pu être fixé sans drames épouvantables. S'il s'était donné la peine d'apprendre à écrire et avait lui-même fait le boulot, on n'en serait pas là (parce que la haine entre sunnites et chi'ites, qui en est la conséquence, persiste quatorze siècles après).

à+
Auteur : Abdel_du_Un
Date : 28 nov.07, 01:49
Message :
spin a écrit :Bonjour,
Heu, pourquoi "il faut vous décider" ? Ils pouvaient être tous dans leur tort. Et Mohammed lui-même a sa part de responsabilité si le Coran n'a pas pu être fixé sans drames épouvantables. S'il s'était donné la peine d'apprendre à écrire et avait lui-même fait le boulot, on n'en serait pas là (parce que la haine entre sunnites et chi'ites, qui en est la conséquence, persiste quatorze siècles après).

à+


Heu, parceque , mon "il faut vous décider" s'adresse à caius: par rapport à ce qu'il a écrit, vous avez le droit de répondre à sa place, mais en reprenant ce qu'il a écrit!
le sujet n'est pas sur la compilation du coran mais sur la manière d'accéder au pouvoir et en particulier, l'importance qu'un dirigeant doit accorder à l'héritage "familial" du prophète:"La famille royale"


Auteur : caius
Date : 28 nov.07, 02:14
Message : QUATRIEME PARTIE — AICHA ET ALI

PROTAGONISTES

ALI
— Voir précédent


AICHA — Elle avait 9 ans quand Mahomet consomma son mariage avec elle et en avait 18 à sa mort. D’un caractère jaloux et intiguant, elle était la favorite de Mahomet— il la préfèrait à toutes ses autres épouses ce qui lui donna un immense prestige. En tant qu’épouse de Mahomet, elle porte le titre de “Mère des Croyants.” Du vivant de Mahomet, Aisha avait été accusée d’adultère et Ali avait conseillé à Mahomet de la répudier. Une « révélation divine » avait innocenté Aicha mais depuis elle haissait Ali. Elle est à l’origine de milliers de hadiths sur toute une série de sujets. Elle est morte vers l’âge de 68 ans.

AL-ZUBAYR — Gendre d’Abu Bakr. Lui aussi fait partie des compagnons auxquels Mahomet a garanti le paradis. Abdullâh, un de ses fils, avait été adopté par Aïcha.

TALHA BEN UBAYD ALLAH — Talha, cousin et gendre d’Abou Bakr, il aurait été le huitième homme à se convertir à l’islam. Au début de la prédication de Mahomet, Talha était l'un des rares musulmans sachant lire et écrire. Au cours de la bataile de Uhud, il servit littéralement de bouclier humain à Mahomet : ce qui lui valu de Mahomet en personne le surnom de Martyr vivant. Lui aussi fait partie des dix compagnons a1-`Ashara a1-Mubashshara auxquels Mahomet aurait garanti le Paradis.
Auteur : caius
Date : 28 nov.07, 02:21
Message :
Abdel_du_Un a écrit :

Heu, parceque , mon "il faut vous décider" s'adresse à caius: par rapport à ce qu'il a écrit, vous avez le droit de répondre à sa place, mais en reprenant ce qu'il a écrit!
le sujet n'est pas sur la compilation du coran mais sur la manière d'accéder au pouvoir et en particulier, l'importance qu'un dirigeant doit accorder à l'héritage "familial" du prophète:"La famille royale"

En ce qui me concerne, je considère qu'il n'y en a pas un pour rattraper l'autre dans cette bande (chante)
Auteur : spin
Date : 28 nov.07, 02:32
Message :
Abdel_du_Un a écrit :Heu, parceque , mon "il faut vous décider" s'adresse à caius: par rapport à ce qu'il a écrit, vous avez le droit de répondre à sa place, mais en reprenant ce qu'il a écrit!
le sujet n'est pas sur la compilation du coran mais sur la manière d'accéder au pouvoir et en particulier, l'importance qu'un dirigeant doit accorder à l'héritage "familial" du prophète:"La famille royale"
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Ben j'avais compris, et peut-être bien que Caïus s'est embrouillé, mais je trouvais cette question trop fermée quand même. Les torts pouvaient être partagés. Et je suis peut-être naïf mais il me semble quand même que le ressort fatal a été la compilation du Coran, ou plutôt l'impossibilité d'avoir un seul et indiscutable Coran, plus que les rivalités de personnes. Il semble qu'Ali, par exemple, ait été candidat dès le début mais qu'il n'ait jamais voulu prendre la responsabilité d'une rebellion ouverte et donc a accepté, de mauvais gré, l'autorité d'Abou Bakr, Omar et Othman.

à+
Auteur : caius
Date : 28 nov.07, 02:32
Message : LE CONTEXTE



A Médine, Othman avait donc été liquidé. Là où les choses se corsent c’est que les soudards qui s’étaient alliés pour le renverser étaient toujours sur place, complètement surexcités et que chacune des factions avait en vue un “Compagnon” différent pour remplacer Othman. Ceux d'Égypte étaient pour Alî, ceux de Bassora et Koufa pour Talha et Zubayr. De toute évidence, ils n’allaient pas pouvoir s’entendre ! Pendant ce temps, la terreur règnait. Le pouvoir ne pouvait pas rester vacant si l’on ne voulait pas que les choses empirent encore.

Les Egyptiens, la troupe la plus forte, étaient pour Ali et Talha et Zubayr n’avaient pas le prestige du gendre du prophète aux yeux des musulmans.


Les Egyptiens dirent alors : “Décidez-vous, gens de Médine. Nous vous avons donné deux jours et par Allah! Si vous ne choisissez pas, demain nous tuerons Ali, Talhah et al-Zubayr et bien d’autres.” Les gens vinrent alors auprès d’Ali et lui dirent : “Nous te faisons allégeance car tu vois ce qui est arrivé à l’islam et combien nous avons souffert des mains des parents .” ["parents" fait référence aux Omeyyades, le clan d’Othman]. (Tabari page 13).

Terrorisés des groupes de notables se précipitèrent donc chez Ali pour lui faire allégeance mais tout le monde n’était pas disposé à prêter serment le couteau sur la gorge…..

Nous lisons encore dans L’Histoire de Tabari, Volume 16,

Ensuite, ils amenèrent Sa’d et Ali a dit : “Fait allégeance !” Mais il a répondu : “Je ne le ferai pas tant que le peuple ne l’aura pas fait, mais crois-moi, tu n’as rien à craindre de moi.” Ali a dit, “Laissez-le.” Ensuite, ils amenèrent Ibn Omar et Ali a dit : “Fais allégeance !” Et il a répondu : “Je ne le ferai pas tant que le peuple ne l’aura pas fait.” “Donne-moi un garant”, lui-a-dit Ali. “Je ne vois pas pourquoi je le devrais,” a répondu Ibn Umar. “Laisse-moi lui couper la tête !” a dit al-Ashtar à qui Ali a répondu : “Non laisse-le ! Je serai son garant. Je le savais ; tu es aussi impoli adulte que tu l’étais enfant.” (page 4).


NB: Ibn Omar était l’un des fils d’Omar, le second calife.

Le peuple avait fait allégeance à Ali et il fit amener al-Zubayr et Talhah. Il les invita à faire allégeance mais Talhah esquivait. Dégainant son épée Malik al-Ashtar a alors dit : “Par Allah ! Tu ferais mieux de faire allégeance ou sinon je vais te fendre le front.” “Il n’y a pas d’issue à cela” a dit Talhah et il fait allégeance, suivi par al-Zubayr et tous les autres…… Un peu plus tard ils ont expliqué : “Nous l’avons fait par crainte pour nos vies car nous savions qu’il (Ali) ne nous ferait jamais allégeance.” Quatre mois après le meurtre d’Othman, ils retournèrent à La Mecque. (page 5).

Talhah a dit : “J’ai fait allégeance avec une épée sur mon cou.” …. (page 9).



L’intérêt de ces passages est qu’ils nous apprennent que certains des plus anciens et des plus respectés des musulmans étaient plus que réservés à l’égard d’Ali. Certains évitèrent de lui faire allégeance par antipathie, d’autres parce qu’ils ne lui faisaient pas confiance et enfin certains lui firent allégeance parce qu’ils n’avaient pas le choix.

Ali était donc enfin calife à la place du calife mais …


Des compagnons et des anonymes commencèrent rapidement à exiger que les assassins d’Othman soient châtiés. Le problème c’est qu’Ali leur devait son accession au pouvoir...

Puis quand Ali fut renté chez lui, Talhah et al-Zubayr accompagnés d’un certain nombre de Compagnons se présentèrent ensembles et dirent : “Ali ! Nous avions stipulé que le châtiment (prescrit par) Allah devait être appliqué. Ceux qui ont participé à la mort de cet homme ont de ce fait renoncé à la vie.” “Mes amis”, répondit-il : “Je n’ignore pas ce que vous savez, mais comment pourrais-je agir contre ces gens qui règnent sur nous et non nous sur eux ? Vos propres esclaves se sont rebellés à leurs côtés et vos bédouins se sont joints à eux. Ils vivent avec vous et vous imposent leurs volontés. Alors, voyez-vous un moyen de parvenir à votre but ?” “Non,” dirent-ils, “Non, en effet” répondit Ali. ... jusqu’a ce que le peuple se calme et reprenne ses esprits et que les sujets de plaintes soient réparés. Aussi cessez de vous plaindre à moi et attendez de voir ce qui arrivera. Alors seulement revenez me voir.” (page 18).

Tous les compagnons ne furent pas convaincus par l’apparente prudence d’Ali. Certains en virent vite à penser que l’attitude d’Ali à l’égard des meurtriers n’était que de la faiblesse voire de la complaisance. Quoi qu’il en soit, il est indubitable qu’Ali n’était pas pressé de poursuivre les assassins d’Othman.

Son cousin Ibn Abbas, (le fils de Al-Abbas), allait se charger de lui faire comprendre la gravité de la situation. Abbas avait compris que les choses allaient mal tourner pour Othman et conseillé à Ali de faire comme Aïcha et de quitter la ville avant qu’Othman soit assassiné. Ali n’avait pas tenu compte de son conseil...

Ibn Abbas a dit : “Ce que tu aurais du faire, c’est partir pour La Mecque quand cet homme (Othman) à été tué ou même avant, rentrer chez toi et fermer la porte derrière toi. Si les Arabes s’étaient ameutés et soulevés après ton départ alors ils n’auraient pu que se tourner vers toi. Mais maintenant parmi les Omeyyades [le clan d’Uthman], certain d’entre ceux qui veulent que l’on venge Othman disent que tu as trempé dans cette affaire. Ils égareront le peuple et poseront les mêmes exigences que les Médinois … (page 21).

Eh oui ! Muawiyah le chef des Omeyyades était en embuscade ! Jusque là il s’était soigneusement tenu à l’écart. Son appui aurait fait pencher la balance d’un côté ou de l’autre mais il avait préféré garder ses atouts dans sa manche jusqu’au moment ou il serait assez fort pour imposer son jeu et prendre le pouvoir. Ibn Abbas mit Ali en garde...

“Parce que tu sais que Muawiyah et ses alliés aiment ce monde,” a répondu Ibn Abbas, “et si tu les confirmais à leurs postes ils ne se soucieraient pas de qui commande. ... Mais Ali ignora son conseil et dit à Ibn Abbas, “Va en Syrie ! Je te nomme gouverneur.” “Ce n’est pas une bonne décision,” a répondu Ibn Abbas. “Muawiyah est des Banu Umayyah. Il est le fils du frère du père d’Othman et le gouverneur de la Syrie. Je ne pourrai pas l’empêcher de me briser le cou pour venger Othman. Ou alors il me fera au moins jeter en prison et condamner.” “Pourquoi ?” a demandé Ali. Il a répondu : “Parce que toi et moi nous sommes parents,” et “parce que tout ce qui t’est imputé m’est aussi imputé.” ...(page 22).

Ali comprenait enfin que ceux qui ne digéraient pas qu’il soit devenu calife allaient l’accuser d’être le vrai responsable du meurtre d’Othman. Sa réaction fut de tout imputer aux autres pour se disculper.

Ali a alors dit : “Je suis certain qu’ils ne s’abstiendront jamais de crier partout : “Nous voulons la rétribution du sang d’Othman.” Par Allah! Nous savons que ce sont eux [Talha et al-Zubayr] qui ont tué Othman.” (page 23).

Instinctivement Ali comprenait que tôt ou tard Muawiyah se rebellerait contre lui et qu’il était inutile de chercher à traiter. Il répondit donc à Ibn Abbas,

“Par Allah! Non ! Je ne lui donnerai [Muawiyah] rien d’autre que l’épée.” (page 24).

Pour la forme, Ali écrivit quand même à Mu'awiyah pour le prier de faire allégeance. La réponse fut :

«Cinquante mille hommes sont rassemblés autour des vêtements de 'Othmân. Leurs joues et leurs barbes n'ont jamais cessé d'être mouillées par leurs larmes, et leurs yeux n'ont jamais cessé de verser des larmes de sang depuis l'heure de ce meurtre atroce. Ils ont dégainé leurs sabres en faisant le serment solennel de ne jamais les rengainer ni de ne cesser de se lamenter avant d'avoir exterminé tous ceux qui ont été impliqués dans cette détestable affaire. Ils ont transmis ce sentiment à leurs descendants, comme un legs solennel, et le tout premier principe que les mères inculquent à leurs enfants est celui de venger jusqu'au bout le sang de 'Othmân».("History of the Saracens" de S. Ockley, p. 295)

Pendant ce temps Ibn Umar, (fils d’Omar) s’était joint à Muawiyah!

Ali commença donc la préparation d’une expédition vers la Syrie quand la guerre vint frapper directement à sa porte !

Entretemps, Talha et al-Zubayr avaient été autorisés à quitter Médine et à se rendre à La Mecque. Dés qu’ils arrivèrent à La Mecque ils retrouvèrent Aïcha …

Peu avant la mort d’Othman, elle avait, on s’en souvient, ostensiblement quitté Médine, officiellement pour accomplir le pèlerinage. En réalité elle savait que les choses allaient mal tourner et s’était ainsi arrangée pour avoir l’air étrangère aux événements qui allaient coûter la vie à Othman. Le revers de la médaille, c’est qu’en raison de son absence de Médine, elle n’avait pas pu s’opposer à l’accession d’Ali au Califat alors qu’elle le haïssait depuis qu’il s’était rangé du côté de ceux qui l’avaient autrefois accusée d’avoir commis l’adultère et qu’elle espérait qu’une fois Othman liquidé ce soit Talha ou Zubayr qui lui succédent.

Elle s’était donc mise à ameuter les foules par des discours enflammés, appelant les musulmans à venger Othman et avait implicitement désigné Ali comme l’assassin d’Othman, pour ses partisans combattre pour la justice revenait à combattre Ali.

Aicha avait eu des paroles littéralement assassine à l’égard d’Othman mais en calculatrice opportuniste, elle récupérait le meurtre de cet homme pour en faire l’instrument de la perte d’Ali.

Umm Kilab lui a dit [à Aicha], ‘Qu’est-ce que cela signifie ? Par Allah ! Tu étais la première à incliner la lame vers Othman et tu disais “Tuez Na’thal, car il est devenu un incroyant.” (pages 52, 53). [Na’thal était un sobriquet insultant donné à Othman et qui signifie “hyene”].

«'Âyechah, Talhah et Zubayr, qui avaient été toujours des ennemis de 'Othmân et qui s'étaient affirmés, en fait, comme les organisateurs de sa mort et de sa destruction, lorsqu'ils virent 'Alî, qu'ils détestaient autant sinon plus que 'Othmân, investi de la fonction de Calife, se servirent des amis réels et sincères de 'Othmân comme d'un instrument de leurs complots contre le nouveau Calife. Ainsi c'est pour des motifs très divers qu'ils se rassemblèrent tous sous le slogan de la vengeance du sang de 'Othmân»
. ("History of the Saracens" de Simon Ockley, p. 294).

Les appels à la révolte d’Aisha payèrent : La Mecque se souleva contre Ali. Avec Talha, Zubayr et Aïcha à la tête de la rebellion. Toutefois, ils étaient encore trop peu nombreux pour pouvoir attaquer directement Ali...

“Mère des Croyants, laisse donc Médine. Ceux qui sont de notre côté ne sont pas assez pour cette bande là-bas [Ali et ses partisans à Médine]. Accompagne-nous à Basrah. Nous parviendrons à une cité qui est perdue pour nous. Ils invoqueront contre nous leur allégeance à Ali mais tu les soulèveras comme tu l’as fait avec les Mecquois... (page 41).

Ils ont dit “Marchons sur Ali et combattons-le”. L’un d’entre eux a répondu “Nous n’avons pas une force suffisante pour combattre les gens de Médine”. “Entrons plutôt à Basrah et à Koufah. Talha a un parti et de la popularité à Koufah et Zubayr a un parti et de la popularité à Basrah.” (page 43).


Toutes les pieces étaient enfin en place sur l’échiquier de l’histoire islamique. Ali marchait sur Bassorah tandis qu’Aicha et ses partisans se préparaient à l’affronter. Leurs armées respectives comprenaient maintenant plusieurs milliers de guerriers. La mère des croyants faisait la guerre au successeur du prophète.
Auteur : Abdel_du_Un
Date : 28 nov.07, 02:38
Message :
caius a écrit : En ce qui me concerne, je considère qu'il n'y en a pas un pour rattraper l'autre dans cette bande (chante)

une façon comme une autre de fuire ses responsabilités:


non ! comme vous le décrivez bien, Aboubaker et Omar appliquent les recommandations du prophète:

"on n'hérite pas du prophète" ce qu'il laisse y compris son autorité est donné au peuple:

othman à travers Ali et ne sachant pas interpréter la sagesse de cet ordre, même s'il le croit vrai (ce qui est d'autant plus absurde) institue l'oligarchie familiale !

(l'attitude De othman semble même faire d'Ali un repentant:

Ali a dit : “Je te rappelle que celui qui était nommé par Omar était étroitement surveillé par lui. Qu’Omar entende un seul mot (de plainte) à son sujet et il le faisait fouetter et punir avec la plus grande sévérité ! Mais tu ne le fais pas. Tu as été faible et accommodant avec tes parents.” “Ce sont aussi tes parents” a répondu Othman. Ali a dit : “Par ma vie, ils me sont en effet étroitement apparentés mais le mérite se trouve chez d’autres personnes.” Othman a dit : “Tu sais qu’Omar a laissé Muawiyah en charge durant l’entièreté de son califat et que j’ai simplement fait de même,” Ali a répondu : “Je t’adjure par Dieu, sais-tu que Muawiyah avait encore plus peur d’Omar que Yarfa (l’esclave personnel de Omar) ? ” “Oui” a dit Othman. Ali a continué : “Muawiyah prend des decisions sur toutes sortes de sujets sans te consulter et tu le sais. Ensuite il dit : ‘C’est l’ordre d’Othman.’ Tu connais ces faits mais tu ne le sanctionne pas.” (pages 142, 143).

c'est d'ailleurs cette dynastie (ainsi que l'étendue à gérer)qui sonne le déclin de l'empire musulman

Auteur : caius
Date : 28 nov.07, 02:49
Message : LA BATAILLE DU CHAMEAU

Il y a de très nombreux récits couvrant le déroulement de la bataille. Selon certains Ali, Talha et Zubayr tentèrent de négocier mais se seraient fait déborder par les éléments les plus excités de leurs armées qui auraient commencé à en découdre sans attendre les ordres. Selon d’autres, les négociations se seraient résumées à une rencontre pendant laquelle ils se seraient mutuellement accusés de l’assassinat d’Othman et autres gracieusetés.

Quoi qu’il en soit, les combats furent féroces. Aucun combattant ne voulait céder un pouce de terrain. Aicha se déplaçait constamment au milieu de ses troupes pour les encourager. Des deux côtés les hommes étaient des guerriers expérimentés et ils se battirent comme des lions. La bataille se concentra bientôt autour d’Aicha. Visible d’un bout à l’autre du champ de bataille, elle était dans sa howdah (litière) sur son chameau, encourageant ses troupes. Les hommes d’Ali cherchaient à s’en emparer et les siens à la protéger. Petit à petit les soldats d’Ali se rapprochèrent, le combat devenait de plus en plus meurtrier. La howdah d’Aicha était criblée de flèches, “La Mère des Croyants” aurait bien pu mourir ce jour là ! Finalement, il parvinrent jusqu'à elle, tranchèrent les jarrets de son chameau et tuèrent ses gardes. Zubayr et Talha avaient été tués pendant la bataille.


« La litière de 'Âyechah étant maintenant à terre, 'Alî ordonna à Mohammad, fils d'Abû Bakr, de se charger de sa soeur et de la protéger des flèches qui continuaient à tomber de partout. Mohammad s'exécuta, s'approcha de la litière, et y introduisant sa main qui toucha par hasard celle de 'Âyechah, il entendit cette dernière l'accabler d'insultes et crier, interrogative, quel vaurien osait toucher sa main que personne d'autre que le Prophète n'avait l'autorisation de toucher. Mohammad répondit que bien que cette main fût celle de la personne la plus proche d'elle par le sang, elle était aussi celle de son pire ennemi. Reconnaissant alors la voix bien connue de son frère, 'Âyechah se défit rapidement de ses appréhensions». ("Mohammadan History" de M. Price, cité par S. Ockley, op. cit., p. 310).


Les récits rapportent que le nombre de tués fut très élevé…

Ceux tués autour du chameau pendant la Bataille du Chameau s’élèvent à 10.000, une moitié de partisans d’Ali et une moitié de partisans d’Aicha …. Il fut dit que pendant la première bataille 5.000 Bassorans furent tués et 5.000 autres dans la seconde bataille [il y avait eu une pause au cours des combats], totalisant 10.000 morts Bassorans et 5.000 Koufans. (Tabari page 164).

Il faut bien sûr faire la part de la tendance à l’exagération des orientaux: les chiffres varient d’un récit à l’autre mais la bataille aurait fait de 6.000 à 30 000 morts. Ces chiffres peuvent sembler bien abstraits mais si l’on sait que quelques années auparavant la fameuse « grande bataille de Badr » ne fit « que » 14 morts chez les musulmans et 70 chez leurs adversaires Mecquois, on réalise alors quel extraordinaire massacre cette bataille du Chameau constitua pour l’époque. Et pourtant d’autres allaient suivre.


Humiliée et vaincue, Aisha fut amenée devant Ali. Il l’accueillit respectueusement et après l’avoir sermonnée se contenta de la renvoyer à Médine où elle devrait rester dans sa maison avec interdiction d’en sortir. Il fit même punir les hommes qui l’avaient insultée.



Anecdote significative. Ali nomma peu après Muhammad b. Abi Bakr gouverneur de l’Egypte. Or, on s’en souvient, Muhammad b. Abi Bakr était l’un des assassins d’Othman. Décidément, punir les meurtriers n’était vraiment pas la priorité pour Ali. Certains auteurs en déduisent d’ailleurs qu’Ali était vraiment directement impliqué dans la mort d’Othman. En tout cas, ce meurtre fut le prétexte d’un déchaînement de violence entre musulmans.
Auteur : Abdel_du_Un
Date : 28 nov.07, 02:53
Message :
spin a écrit : Ben j'avais compris, et peut-être bien que Caïus s'est embrouillé, mais je trouvais cette question trop fermée quand même. Les torts pouvaient être partagés. Et je suis peut-être naïf mais il me semble quand même que le ressort fatal a été la compilation du Coran, ou plutôt l'impossibilité d'avoir un seul et indiscutable Coran, plus que les rivalités de personnes. Il semble qu'Ali, par exemple, ait été candidat dès le début mais qu'il n'ait jamais voulu prendre la responsabilité d'une rebellion ouverte et donc a accepté, de mauvais gré, l'autorité d'Abou Bakr, Omar et Othman.


Pas du tout d'après ce que cite Caius:(quicite ses sources) ce qui est reproché à othman de partout c'est son manque d'intégrité et de placer comme gouverneur des gens de sa famille qu'il ménage!




à+

Auteur : caius
Date : 28 nov.07, 02:55
Message : EPILOGUE

La Bataille du Chameau était finie mais d’autres tueries attendaient Ali...

Jarir Abdallah vint auprès d’Ali et lui raconta ce que Muawiyah faisait et que les Syriens s’étaient mis d’accord avec lui pour combattre Ali. Il lui dit qu’ils pleuraient Othman et disaient qu’Ali l’avait tué et protégeait les meurtriers d’Othman et qu’ils ne s’arrêteraient pas avant qu’il les ait tués ou qu’ils l’aient tué. (Tabari page 197).


EN RESUME

Une fois Othman assassiné, les chefs de l’islam, les dévoués compagnons de Mahomet, s’empressèrent de se servir de sa mort comme prétexte pour conquérir le pouvoir ou régler de vieux comptes. Ces meilleurs des musulmans, la famille royale de l’islam, se mentent, se dénigrent, se trahissent et finalement s’entretuent. Le jour de la bataille du chameau, Ali fut le plus fort et assura son emprise sur une partie de l’empire islamique. Deux des plus éminents, des plus anciens et des plus aimés compagnons de Mahomet, Talha et Zubayr, avaient été tués. Tout comme Othman, ils étaient tombés sous les coups d’autres musulmans. En un seul jour, au moins 10.000 et peut être même 20.000 musulmans périrent au nom d’Allah pour satisfaire la soif de pouvoir d’une poignée d’hommes.


DISCUSSION

Les chefs musulmans se souciaient bien peu que leur ambition et leur rancune personnelles puissent coûter la vie à des milliers de leurs coreligionnaires. Ils se fichaient totalement qu’Othman soit mort assassiné, tous avaient intérêt à sa disparition. Comme les autres, Ali voulait le pouvoir. Leurs alliances n’étaient basées que sur l’intérêt personnel et non sur une quelconque éthique.

Considérons les fruits de l’Islam. Le sang des musulmans avait coulé à flots dans le désert et les responsables de cette horreur étaient les chefs de la communauté islamique : la famille et les plus proches collaborateurs de Mahomet. Au lieu diriger les musulmans avec sagesse, ils les avaient sacrifiés sans hésitation sur l’autel de leur orgueil. La “Mère des Croyants” elle-même avait envoyé ses « enfants » à la mort.

Ibn ABBAS, "l’interprète du Coran ", le docte de la communauté, le cousin du Prophète, le parfait modèle de piété reproche à Ali de ne pas avoir suivi son conseil de s’éloigner de Médine avant qu’Othman se fasse zigouiller. On n’est pas plus machiavélique et cynique, non ?

La “famille Royale” avait-elle jamais cru un seul instant aux vantardises de Mahomet sur l’unité des croyants ? Ils connaissaient le Coran et Mahomet mieux que personne sur cette terre et pourtant... Les bergers égorgeaient leur propre troupeau.

Deux des hommes à qui Mahomet avait garanti le paradis venaient d’être tués par un autre de ces supers musulmans et bien d’autres “compagnons” de moindre importance étaient morts à leurs côtés.

Si l’islam avait réellement apporté une quelconque élévation morale à ces bêtes féroces, ces meilleurs des musulmans, les compagnons de « l’Envoyé d’Allah » dont aucun musulman n’égalera jamais les mérites, alors comment expliquer leur comportement ?



Auteur : Abdel_du_Un
Date : 28 nov.07, 03:54
Message : [quote="caius"]EPILOGUE

La Bataille du Chameau était finie mais d’autres tueries attendaient Ali...

Jarir Abdallah vint auprès d’Ali et lui raconta ce que Muawiyah faisait et que les Syriens s’étaient mis d’accord avec lui pour combattre Ali. Il lui dit qu’ils pleuraient Othman et disaient qu’Ali l’avait tué et protégeait les meurtriers d’Othman et qu’ils ne s’arrêteraient pas avant qu’il les ait tués ou qu’ils l’aient tué. (Tabari page 197).


EN RESUME

Une fois Othman assassiné, les chefs de l’islam, (Tous nétaient pas)les dévoués compagnons de Mahomet, (dont l'âme a ét élévé au cieux depuis plus d'un de 25 ans)s’empressèrent de se servir de sa mort comme prétexte pour conquérir le pouvoir ou régler de vieux comptes. Ces (gens que moi caius je crois être les ) meilleurs des musulmans, la famille royale de l’islam, (certains parmi eux se) se mentent (car ils se sont senti trompé), se dénigrent (car ils se sont senti humilié), se trahissent (car ils se sont senti tyranniser)et finalement s’entretuent (car ils ne trouvent pas d'autre issue "rationnelle"à cette crise).

encore une fois ils ne s'agit pas des meilleurs des musulmans, mais seulement des plus dignes de mérites du vivant du prophète Sept jours avant de mourir, le Prophète (saws) alla visiter les Chahids de la bataille de Ohod. En revenant, il eut les larmes aux yeux. Ses compagnons lui demandèrent : « Qu'est-ce qui te fait pleurer Ô Messager d'Allah ? » alors il répondit : « Mes frères me manquent… ». Etonnés, les compagnons lui demandèrent : « Ne sommes-nous pas tes frères, Ô Messager d'Allah ? » Alors il dit : « Non, vous, vous êtes mes compagnons. Quant à mes frères, ce sont les peuples qui viendront après moi et qui croiront en moi. »




Le jour de la bataille du chameau, Ali fut le plus fort et assura son emprise sur une partie de l’empire islamique. Deux des plus éminents, des plus anciens et des plus aimés compagnons de Mahomet, Talha et Zubayr, avaient été tués. Tout comme Othman, ils étaient tombés sous les coups d’autres musulmans. En un seul jour, au moins 10.000 et peut être même 20.000 musulmans périrent au nom d’Allah pour satisfaire la soif de pouvoir d’une poignée d’hommes.

(parmi ses soit disant musulmans , une infime l'était vraiment: pour cela il eût fallu qu'il fasse la prière assidûment:

adossé contre le mur de la kaaba, Ali eu une vision, et on lui dit: parmi les pèlerins que tu vois 60 le sont vraiment)


.
DISCUSSION

Les chefs musulmans se souciaient bien peu que leur ambition et leur rancune personnelles puissent coûter la vie à des milliers de leurs coreligionnaires.
Ils se fichaient totalement qu’Othman soit mort assassiné, tous avaient intérêt à sa disparition.
Comme les autres, Ali voulait le pouvoir.
Leurs alliances n’étaient basées que sur l’intérêt personnel (uniquement sur l'intérêt personnel?,vous êtes le seul à le croire) et non sur une quelconque éthique.



Considérons les fruits de l’Islam. Le sang des musulmans avait coulé à flots dans le désert et les responsables de cette horreur étaient les chefs de la communauté islamique : la famille et les plus proches collaborateurs de Mahomet. Au lieu diriger les musulmans avec sagesse, ils les avaient sacrifiés sans hésitation sur l’autel de leur orgueil. La “Mère des Croyants” elle-même avait envoyé ses « enfants » à la mort.

Ibn ABBAS, "l’interprète du Coran ", le docte de la communauté, le cousin du Prophète, le parfait modèle de piété reproche à Ali de ne pas avoir suivi son conseil de s’éloigner de Médine avant qu’Othman se fasse zigouiller. On n’est pas plus machiavélique et cynique, non ?

La “famille Royale” avait-elle jamais cru un seul instant aux vantardises de Mahomet sur l’unité des croyants ? Ils connaissaient le Coran et Mahomet mieux que personne sur cette terre et pourtant... Les bergers égorgeaient leur propre troupeau.

Deux des hommes à qui Mahomet avait garanti le paradis venaient d’être tués par un autre de ces supers musulmans et bien d’autres “compagnons” de moindre importance étaient morts à leurs côtés.

Si l’islam avait réellement apporté une quelconque élévation morale à ces bêtes féroces, ces meilleurs des musulmans, les compagnons de « l’Envoyé d’Allah » dont aucun musulman n’égalera jamais les mérites, alors comment expliquer leur comportement ?

Par ailleurs vous semblez ignorer ce verset:
Al-An'am - 6.65. Dis : “Il est capable, Lui, de susciter contre vous, d'en haut, ou de dessous vos pieds , un châtiment, ou de vous confondre dans le sectarisme. Et Il vous fait goûter l'ardeur [au combat] les uns aux autres.” Regarde comment Nous exposons Nos versets. Peut-être comprendront-ils ?

ou celui-là qui le suit:

6.67. Chaque prophétie arrive en son temps et en son lieu, Et bientôt vous le saurez.”


Auteur : Pere Castor
Date : 28 nov.07, 07:11
Message :
spin a écrit :Heu, pourquoi "il faut vous décider" ? Ils pouvaient être tous dans leur tort. Et Mohammed lui-même a sa part de responsabilité si le Coran n'a pas pu être fixé sans drames épouvantables. S'il s'était donné la peine d'apprendre à écrire et avait lui-même fait le boulot, on n'en serait pas là (parce que la haine entre sunnites et chi'ites, qui en est la conséquence, persiste quatorze siècles après).

à+

personnellement il y a encore 5 ans je ne savais meme pas que j'étais sunnite ,ce pseudo-conflit est alimenté par l'arabie saoudite ,moi je crois que 90 % des musulmans s'en foutent .
Auteur : caius
Date : 28 nov.07, 19:52
Message : CINQUIEME PARTIE : ALI ET MU'AWIYAH

Jean 13:34, 35
" Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres."

Le Coran — 8:63 Al Anfal (Le Butin)
Il a uni leurs coeurs (par la foi). Aurais-tu dépensé tout ce qui est sur terre, tu n'aurais pu unir leurs coeurs; mais c'est Allah qui les a unis, car Il est Puissant et Sage ..


LE CONTEXTE

Nous sommes en l’an 35 de l’hégire (722). Le Chapitre un de l’histoire de la “fitnah” (rébellion) islamique était clos et le chapitre deux commençait. Le long conflit qui avait opposé Mahomet à Abu Sufyan resurgissait. Les premiers rôles y seraient tenus par Ali, le beau-fils de Mahomet, et Mu'awiyah, le fils d’Abu Sufyan.

Ali était enfin calife à la place du calife. Depuis la disparition de Mahomet, la vie d’Ali n’avait été qu’une suite d’humiliations. A la mort de Mahomet, Ali avait cru qu’on lui offrirait le Califat sur un plateau d’argent mais avait été évincé par Abu Bakr et son complice Omar. Il avait réclamé sa part d’héritage de Mahomet à Abu Bakr mais ce dernier se l’était approprié. Plus tard Omar avait accédé aux exigences d’Ali, bafouant les dernières volontés de Mahomet qui avait demandé que ses richesses ne soient pas divisées entre les membres de sa famille. Ali se considérait plus capable sur le plan islamique que les autres soi-disant Califes “bien guidés” mais il avait encore été évincé par Omar et Othman. Et n’avait pu enfin devenir calife que par le meurtre d’Othman. Instantanément d’autres musulmans de premier plan se soulevèrent contre lui. Ali avait mis hors de combat les partisans d’Aicha mais un nouvel adversaire encore plus redoutable se dressait maintenant entre le gendre du prophète et le pouvoir suprême : Mu'awiyah le puissant gouverneur de la Syrie. Mu'awiyah qui était lui-même le fils de l’un des plus grand ennemi de Mahomet, Abu Sufyan. L’ironie de la situation n’avait pas échappé à Ali.

Mu'awiyah n’était pas un novice. Son père était un vieux renard et il avait bien fait la leçon à ses fils. Contraint le couteau littéralement sur la gorge de se convertir à l’islam, Abu Sufyan s’était souvenu du vieil adage: “Si tu ne peux pas les battre, joins-toi à eux” et était devenu musulman. Cela lui avait valu de nombreuses faveurs de la part de Mahomet et il avait consolidé sa position politique et celle de ses enfants. Quand Abu Bakr s’était fait désigner Calife, Sufyan avait prophétisé que ce coup d’état serait un jour la cause d’un bain de sang.

Mu'awiyah avait su s’entourer de gens capables. Son commandant en chef, Amr al-As, avait conquis l’Egypte et était devenu le premier gouverneur (wali) d’une région (l’Égypte) de l’histoire de l’Islam. Amr était lui-même l’un des proches Compagnons de Mahomet. C’était un chef et un stratège né. Ali ne l’impressionnait pas du tout.
Auteur : caius
Date : 28 nov.07, 20:03
Message : LE CONFLIT DÉBUTE

Après la bataille du Chameau, Ali installa sa capitale à Koufa qui était géographiquement au centre de l’empire musulman et d’où il pourrait plus facilement parer une éventuelle attaque venant de Syrie. Jamais plus La Mecque ni Médine ne seraient le siège du pouvoir. Il entreprit ensuite ses préparatifs de guerre. Pendant ce temps, Mu'awiyah, apprenant les mouvements d’Ali, demandait conseil à Amr....

Amr a dit : “Puisque tu as appris qu’Ali s’est mis en route, commence tes préparatifs et assure-toi que tu l’affronteras avec tes vues et tes stratégies.” Mu'awiyah a répondu : “Dans ce cas, Oh Abu Abdallah, prépare les hommes !”

Amr commença à les préparer et à déprécier la force d’Ali et de ses partisans, disant : “Les gens de l’Irak se sont divisés, ils ont sapé leur propre force et émoussé leur lame. De plus, ceux de Bassorah sont opposés à Ali qui leur a fait du tort et leur a apporté la mort. Leurs chefs et ceux de Koufa se sont entretués à la Bataille du Chameau et Ali ne s’appuie que sur quelques bandes peu nombreuses dont ceux qui ont tué votre calife. Craignez Allah si vous abandonnez votre droit de réclamer vengeance et permettez que le sang d’Othman reste impuni.” (Tabari).



Tandis qu’Amr chauffait les troupes, astucieusement Mu'awiyah enrôlait les opposants à Ali....

“Il écrivit à tous ceux qu’il pensait effrayés par Ali ou qui avaient dit du mal de lui et à tous ceux qui considéraient que le sang dOthman répandu était un sujet grave et il leur demanda de l’aide contre lui” (page 3)

Alors que les troupes d’Ali progressaient vers la Syrie, certaines des cités par lesquelles ils passaient refusèrent de l’aider. Il fallut menacer de mort les habitants de ces villes pour qu’ils ravitaillent l’armée.

Les armées entrèrent en contact en mai 657 à Siffîn près de l’Euphrate où le gros des forces de Mu'awiyah avait installé son campement.

«Etant donné que Çiffîn commandait, jusqu'à une longue distance, le seul accès à l'eau de l'Euphrate, Mu'âwiyeh avait placé Abul-Awr, l'un de ses Généraux, à la tête de dix mille combattants, à cet endroit, afin de fermer cet accès aux troupes de 'Alî. Pas très longtemps après l'occupation par l'armée rebelle de cette position avantageuse, 'Alî arriva au même endroit et fit camper son année à proximité. Ses hommes découvrirent rapidement que la source prévue de leur approvisionnement en eau leur était interdite d'accès.

'Alî envoya alors une délégation à Mu'âwiyeh pour lui demander de renoncer à un avantage inadmissible entre gens liés par des liens de parenté, même lorsqu'ils se trouvaient en état d'hostilités, lui assurant que s'il avait eu lui-même cet accès sous son contrôle, il l'aurait mis à la disposition des deux armées sur un pied d'égalité. Mu'âwiyeh fit connaître immédiatement le contenu du message à ses courtisans dont la plupart dirent qu'étant donné que les meurtriers de 'Othmân avait coupé tous les approvisionnements en eau du palais de 'Othmân, ce ne serait que justice, s'ils subissaient maintenant le même traitement.

'Amr Ibn al-'Âç était toutefois d'un avis différent, déclarant que 'Alî, de toute façon ne laisserait pas mourir de soif son armée alors qu'il avait derrière lui les légions de guerriers de l'Irak et devant lui l'eau de l'Euphrate, et ajoutant, pour conclure, qu'en fin de compte, on n'était pas là pour se battre pour une outre d'eau, mais pour le Califat. Cependant le premier avis l'emporta et la délégation fut renvoyée avec le message suivant: "Mu'âwiyeh était résolu à ne pas renoncer à ce qu'il considérait comme étant la garantie de la future victoire".

Cette interdiction d'accès à l'eau vexa beaucoup 'Alî et le laissa perplexe quant à la mesure à entreprendre, et ce jusqu'à ce que la privation d'eau devint insupportable et que Mâlik al-Achtar et Ach'ath, fils de Qays le prièrent de les autoriser à ouvrir la voie d'accès à l'eau par la force. Cette autorisation ayant été donnée et une proclamation dans ce sens ayant été faite dans le camp, dix mille hommes se rassemblèrent en moins d'une heure derrière l'étendard de Mâlik al-Achtar, et dix mille autres autour de la tente d'al-Ach'ath.

Disposant leurs troupes respectives dans un ordre convenable, les deux commandants conduisirent leurs deux armées en direction du lit de l'Euphrate et, après avoir averti vainement Abul-Awr de la nécessité de dégager la rive du fleuve, Mâlik, à la tête de la cavalerie, et Ach'ath à la tête de l'infanterie, se refermèrent sur l'ennemi. Pendant l'action qui suivit, Mâlik était presque exténué par la soif et l'effort, lorsqu'un soldat qui se trouvait à côté de lui, le pria d'accepter de lui une gorgée d'eau. Mais le généreux guerrier refusa de s'abreuver avant d'avoir soulagé les souffrances de ses hommes. En même temps, étant attaqué par l'ennemi, il tua sept de ses plus courageux soldats. Mais la soif épuisante de Mâlik et de ses troupes devint à la longue insupportable. Aussi ordonna-t-il à tous ceux qui portaient des outres à eau de le suivre à travers les rangs de l'ennemi et de ne le quitter qu'une fois qu'ils auraient rempli leurs récipients. Perçant la ligne de l'adversaire, Mâlik se dirigea directement vers le fleuve, où ceux qui le suivaient s'approvisionnèrent en eau.

Dans le lit de l'Euphrate une bataille fit rage, et Abul-Awr, constatant que ses troupes fuyaient devant l'attaque irrésistible de leurs assaillants, et ayant perdu sa position, dépêcha un messager à Mu'âwiyeh, lequel envoya immédiatement à son secours 'Amr Ibn al-'Âç avec trois mille cavaliers. L'arrivée de ce général semble cependant avoir rendu la victoire de Mâlik plus proche. En effet, dès que ce dernier eut appris l'approche de 'Amr, il se couvrit de son bouclier et poussa son cheval vers lui avec une impétuosité irrésistible. 'Amr ne put esquiver la fureur de son adversaire qu'en se retirant vers les rangs des Syriens. Mais beaucoup de ceux-ci furent soumis à l'épée et un grand nombre d'entre eux furent jeté dans le fleuve, alors que le reste fuyait pour chercher refuge dans le camp de Mu'âwiyeh.

Les troupes de 'Alî ayant réussi à déloger l'ennemi, s'installèrent tranquillement dans cette ville d'eau et dans ses environs. Avalant amèrement les reproches de 'Amr, Mu'âwiyeh se trouvait à présent réduit à solliciter l'indulgence de son adversaire à qui il avait tout récemment refusé la sienne propre. Mais 'Alî, avec sa générosité de coeur et la magnanimité inhérentes à son caractère, garantit volontiers à ses troupes l'accès à l'Euphrate. A partir de ce moment-là les combattants des deux armées purent aller et venir au fleuve avec une confiance et une liberté égales».
("History of the Saracens" de S. Ockley, p. 312)

A la suite de cette première victoire, Ali estima qu’il était en position favorable pour entamer le dialogue. Il appela Mu'awiyah à l’obéissance due au successeur du Prophète et à l’unité de l’Islam. Mu'awiyah répondit que si Ali châtiait les meurtriers d’Othman il lui ferait allégeance. Les échauffourées et la guerre des mots continuèrent donc.


Tabari rapporte un intéressant dialogue entre Mu'awiyah et les messagers d’Ali. Cette discussion démontre que les dirigeants musulmans n’étaient pas dupes des vrais enjeux du conflit :

“ Mu'awiyah, je comprends ta réponse à Ibn Mihasn, et, par Dieu, nous savons très bien ce que tu veux obtenir. Le seul moyen que tu as pu trouver pour égarer le peuple, pervertir leurs désirs, et obtenir son obéissance c’est de dire : “Votre Imam a été injustement tué et nous voulons venger son sang !” Une populace stupide à répondu à ton appel mais nous savons que tu as traîné pour aider Othman et que tu souhaitais sa mort de sorte que tu pourrais obtenir cette position que tu convoites maintenant.


Les combats continuaient donc sous la forme d’escarmouches car Ali souhaitait éviter une répétition du massacre de la Bataille du Chameau. Les accrochages étaient plus ou moins féroces d’un jour à l’autre mais dans l’ensemble aucun affrontement grande ampleur n’avait encore eu lieu. Ali croyait encore possible une soumission de Mu'awiyah.

Sur ce, le mois de mouharram (premier mois du calendrier musulman - son nom dérive du terme arabe haram, signifiant à la fois sacré et interdit) commença, Alî déclara qu'il voulait que l'on cesse les combats pendant le mois sacré. Durant ce mois de trêve, les deux armées se firent donc face, sans combats de grandes ampleurs. Ali en profita pour de nouveau tenter en vain d’obtenir l’allégeance de Mu'awiyah...

Mu'awiyah répondit : “On dirait que tu es venu juste pour menacer et non pour obtenir un accord. Tu ne pourrais pas te fourvoyer davantage Adi (le messager d’Ali). Je suis le fils de Harb, (Harb signifie guerre — le nom de son grand-père), par Dieu, Tu es un de ceux qui criaient contre Othman, un de ceux qui l’ont tué et j’espère que tu seras un de ceux que Dieu tuera pour cela. Comme tu te trompes, Adi Hatim ! — Tu as recours à la force quand tu ne peux pas réussir par la persuasion » (page 22).


Le dialogue se poursuivit sans succès pendant la trêve. Tabari rapporte une déclaration d’Ali très révélatrice de ce qu’il pensait de ses prédécesseurs et du meurtre d’Othman...

“Le peuple a désigné Abu Bakr calife et Abu Bakr a désigné Omar pour lui succéder et ces deux là se sont bien comportés et ont dirigé la communauté avec justice. Nous étions offensés de leur autorité sur nous, la famille du Messager de Dieu, mais nous leur avons pardonné. Ensuite Othman a régné et a fait des choses que le peuple trouvait répréhensible, de sorte qu’ils sont venus à lui et l’ont tué. Après ils sont venus à moi qui ne me mêlait pas de leurs affaires et ils m’ont demandé d’accepter le serment d’allégeance....Mais ensuite j’ai été atterré de découvrir la dissension de ces deux-là (Talha et al-Zubayr) qui m’avaient fait le serment d’allégeance, (NB :Ali se garde bien de préciser que c’était sous la contrainte) et l’opposition de Mu'awiyah à qui Dieu n’a donné ni préséance dans l’acceptation de la religion ni des aïeux ayant eu une bonne conduite envers l’Islam. Il est l’un de ceux à qui le Prophète à fait grâce et le fils de l’un d’eux, un membre de ce parti qui a persisté dans l’hostilité à Dieu, à Son Prophète, et aux Musulmans, lui et son père, jusqu’à ce qu’ils entrent à reculons dans l’Islam.


On voit à quel point l’orgueil d’Ali avait été blessé de son éviction du califat et quelle désinvolture envers le meurtre d’Othman ! En plus, en leur reprochant leur serment d’allégeance violé, Ali a le culot de se poser en victime de Talha et al-Zubayr alors qu’il sait parfaitement qu’il leur avait été extorqué. Enfin, il énonçait clairement que le combat entre Abu Sufyan et Mahomet reprenait à travers Ali et Mu'awiyah.
Auteur : Abdel_du_Un
Date : 28 nov.07, 22:08
Message :
caius a écrit :CINQUIEME PARTIE : ALI ET MU'AWIYAH

Jean 13:34, 35
" Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres."

Mathieu
10.34
Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée.
10.35
Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère;
10.36
et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison.




Le Coran — 8:63 Al Anfal (Le Butin)
Il a uni leurs coeurs (par la foi). Aurais-tu dépensé tout ce qui est sur terre, tu n'aurais pu unir leurs coeurs; mais c'est Allah qui les a unis, car Il est Puissant et Sage ..


Al-An'am - 6.65. Dis : “Il est capable, Lui, de susciter contre vous, d'en haut, ou de dessous vos pieds , un châtiment, ou de vous confondre dans le sectarisme. Et Il vous fait goûter l'ardeur [au combat] les uns aux autres.” Regarde comment Nous exposons Nos versets. Peut-être comprendront-ils ?


ou celui-là qui le suit:

6.67. Chaque prophétie arrive en son temps et en son lieu, Et bientôt vous le saurez.”








LE CONTEXTE

Nous sommes en l’an 35 de l’hégire (722). Le Chapitre un de l’histoire de la “fitnah” (rébellion) islamique était clos et le chapitre deux commençait. Le long conflit qui avait opposé Mahomet à Abu Sufyan resurgissait. Les premiers rôles y seraient tenus par Ali, le beau-fils de Mahomet, et Mu'awiyah, le fils d’Abu Sufyan.

Ali était enfin calife à la place du calife. Depuis la disparition de Mahomet, la vie d’Ali n’avait été qu’une suite d’humiliations. A la mort de Mahomet, Ali avait cru qu’on lui offrirait le Califat sur un plateau d’argent mais avait été évincé par Abu Bakr et son complice Omar. Il avait réclamé sa part d’héritage de Mahomet à Abu Bakr mais ce dernier se l’était approprié. Plus tard Omar avait accédé aux exigences d’Ali, bafouant les dernières volontés de Mahomet qui avait demandé que ses richesses ne soient pas divisées entre les membres de sa famille. Ali se considérait plus capable sur le plan islamique que les autres soi-disant Califes “bien guidés” mais il avait encore été évincé par Omar et Othman. Et n’avait pu enfin devenir calife que par le meurtre d’Othman. Instantanément d’autres musulmans de premier plan se soulevèrent contre lui. Ali avait mis hors de combat les partisans d’Aicha mais un nouvel adversaire encore plus redoutable se dressait maintenant entre le gendre du prophète et le pouvoir suprême : Mu'awiyah le puissant gouverneur de la Syrie. Mu'awiyah qui était lui-même le fils de l’un des plus grand ennemi de Mahomet, Abu Sufyan. L’ironie de la situation n’avait pas échappé à Ali.

Mu'awiyah n’était pas un novice. Son père était un vieux renard et il avait bien fait la leçon à ses fils.
Contraint le couteau littéralement sur la gorge de se convertir à l’islam, Abu Sufyan s’était souvenu du vieil adage: “Si tu ne peux pas les battre, joins-toi à eux” et était devenu musulman. Cela lui avait valu de nombreuses faveurs de la part de Mahomet et il avait consolidé sa position politique et celle de ses enfants. Quand Abu Bakr s’était fait désigner Calife, Sufyan avait prophétisé que ce coup d’état serait un jour la cause d’un bain de sang.

Mu'awiyah avait su s’entourer de gens capables. Son commandant en chef, Amr al-As, avait conquis l’Egypte et était devenu le premier gouverneur (wali) d’une région (l’Égypte) de l’histoire de l’Islam. Amr était lui-même l’un des proches Compagnons de Mahomet. C’était un chef et un stratège né. Ali ne l’impressionnait pas du tout.

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