Résultat du test :

Auteur : Vicomte
Date : 14 juin09, 02:18
Message : Bonjour,

Suite à de nombreuses remarques, il m'a semblé pertinent d'ouvrir un sujet dédié à la question de la pertinence de l'association de la religion à une infection de l'esprit à caractère contagieux.
Je m'empresse de dire tout de suite que cette question n'est mue par aucune volonté de provoquer ou de manquer de respect — encore moins d'insulter — qui que ce soit. Il se trouve juste que compte tenu de certains développements scientifiques la question me semble pertinente, comme je vais tenter de l'exposer un peu plus bas. J'aimerais faire une comparaison avec un autre phénomène : Avant l'avènement de la psychanalyse puis de la psychiatrie moderne, on portait sur la folie un regard approximatif, comme un aveu d'impuissance de la pensée analytique. Maintenant on la traite comme une maladie sans que ça ne pose aucun problème du point de vue scientifique(1). Sans dire que la religion ressortit de la maladie mentale, il me semble que nous avons maintenant les outils scientifiques et théorique pour analyser la religion en tant que phénomène du psychisme humain.

Du point de vue d'un non-croyant, la religion peut lui apparaître en effet comme une infection de l'esprit à caractère contagieux. Cette comparaison est-elle pertinente ? Si elle ne l'est pas, pourquoi ? Où se situe la limite ? Si elle l'est, est-ce de manière métaphorique (et dans ce cas pour exprimer quelle réalité) ? Ou peut-ce être de manière clinique ?

Commençons par définir ce qu'est une infection à caractère contagieux par ses manifestations :
S1. L'hôte de l'infection voit une diminution de ses performances, laquelle est handicapante, voire dans certains cas peut entraîner la mort.
S2. L'agent infectieux dispose d'un système de défense garantissant sa survie face aux défenses immunitaires de son hôte.
S3. Le contact de l'hôte auprès de ses semblables peut entraîner chez eux (si leurs défenses ne sont pas efficaces) la réplication de la même infection.
S4. En passant d'un hôte à l'autre, l'infection peut connaître des variations, au point de s'inscrire dans un schéma évolutif.
S5. L'infection est en concurrence avec des infections d'autres types pour la colonisation des hôtes. Ceci crée une pression du milieu entraînant un schéma darwinien, favorisant de génération en génération les agents infectieux les plus performants, c'est-à-dire les plus adaptés à la nature de leurs hôtes. Par voie de conséquence, l'agent infectieux dispose, en plus du système décrit en S2, un système de défense contre les agressions des autres agents infectieux.

Vérifions si ces points sont applicables à la religion :
rS1. D'un point de vie extérieur(2), le croyant dépense une précieuse énergie et de précieuses ressources ne revêtant aucune utilité observable. Il dépense beaucoup de temps à cela, il peut tuer des animaux qui auraient pu le nourrir, brûler des biens tout à faits consommables, etc. Il peut même tuer des membres de sa communauté, voire tuer d'autres personnes (l'exposant au danger de sanglantes représailles) voire même donner fin à ses jours. Tout cela, encore une fois, sans absolument aucun gain objectivement mesurable (s'il ne s'était pas adonné à ces activités, il serait objectivement nantis de plus de biens, plus de temps, d'une meilleure réputation auprès de ceux qui ne partagent pas ses croyances, voire simplement serait encore vivant). Le critère S1 est donc observé : l'individu est moins performant quant à son rapport à son environnement.(3)
rS2. Comment un individu sain pourrait-il accepter des récits de phénomènes impossibles, comme la télépathie, la marche sur l'eau, la vie après la mort, etc. ? Un simple examen critique permettrait de les rejeter. Le sens critique et l'analyse objective constituent en ce sens un système immunitaire contre les croyances. Or on observe que les sujets croyants abandonnent toute logique et tout esprit critique lorsqu'il s'agit de leurs croyances, alors qu'ils peuvent par ailleurs tout à fait en faire preuve dans d'autres circonstances. Manifestement la croyance a la capacité de diminuer les défenses de son hôte.(4)
rS3. Les phénomènes du prosélytisme et de l'éducation religieuse sont maintenant suffisamment connus pour savoir que les proches ont tendance à se transmettre les mêmes croyances, si incroyables soient-elles. Un enfant de créationniste, par exemple, va également croire en la Création, plutôt qu'aux fées ou aux lutins. De manière plus générale, toute transmission culturelle de représentations tient de la "contagion", comme ont pu le montrer des chercheurs comme Dan Sperber(5).
rS4. L'histoire des religions, avec leurs schismes, leurs églises, leurs variations, leur évolution (à l'échelle historique, comme sociologique, comme individuelle), montre la grande évolutivité des croyances.(6)
rS5. Beaucoup de religions ont un appareillage anti-concurrence particulièrement sophistiqué. Pour ne prendre qu'un exemple, il suffit de lire comment la Société Watchtower, parole officielle de la ligne de pensée des Témoins de Jéhovah, décrit l'ensemble des autres religions comme l'œuvre de Satan (et constatons combien certains TJ en sont intimement persuadés).

De ce point de vue, si la communauté trouve l'approche pertinente (comme c'est le cas pour des chercheurs comme Taylor, Kohn, Sperber, Dawkins, Boyer, etc.), cela signifierait donc la possibilité d'une approche clinique du phénomène religieux en tant que contamination culturelle à issue handicapante.(7)

________
(1) Même si de vieilles représentations, qui heureusement tendent à disparaître, font encore un peu porter une sorte de honte ou de culpabilité à qui nécessite une aide dans ce domaine.
(2) Bien entendu un croyant n'envisage pas les choses ainsi. En tout cas pas concernant ses croyances, même s'il est parfois capable de le constater dans d'autres systèmes de croyances.
(3) Les seuls gains ne sont que supposés et aucun fait probant ne permet de retenir l'hypothèse qu'ils ne sont pas qu'imaginés.
(4) Voir aussi Richard Dawkins, Pour en finir avec dieu, Paris, Laffont, 2008, p.210-212.
(5) Dan Sperber, La Contagion des idées, Paris, Odile Jacob, 1996.
(6) Voir Pascal Boyer, Et l'homme créa les dieux, Paris, Gallimard, 2001, chap.1. Voir aussi http://www.forum-religion.org/post502107.html où j'en donne les premières phrases.
(7) Sans anticiper sur nos conclusions, cela donnerait une assise supplémentaire à ces deux choses que je revendique, toutes d'eux d'ordre éthique :
- L'invitation aux croyants, au nom de l'honnêteté intellectuelle, de ne pas se livrer à cette forme prosélytisme consistant à transmettre des croyances là où ils croient transmettre des informations fiables sur le monde (par exemple en militant pour l'enseignement de la Création en cours de biologie),
- L'exhortation en direction des croyants à ne pas transmettre d'idées religieuses à leurs enfants sans leurs transmettre avec les outils critiques permettant de la remettre en question (afin qu'ils se fassent leur propre opinion plutôt que de profiter de leur confiance en leurs parents).
Si vous souhaitez discuter sur ces deux points, je vous prie toutefois de bien vouloir ouvrir un autre sujet.
Auteur : Wooden Ali
Date : 14 juin09, 03:25
Message : Cette infection est tenace, Vicomte, mais heureusement, elle parait guérissable. Quand on en échappe, on se sent tellement mieux ! Et, olive dans le Martini, il semble qu'on ne peut l'attraper une seconde fois.
A quand un vaccin ?
Auteur : quinlan_vos
Date : 14 juin09, 09:05
Message : Come vaccin, on pourrait abolir l'article 1200 du Code de Procédure Civile qui autorise les parents à éduquer leur enfants dans le respect de leur religion, et à leur inculquer les valeurs morales, sexuelles et tout qui vont avec.
Rendre le prosélytisme et le port de la croix, du voile, du turban et autre illégaux (au moins en public).
Considérer, enfin, les religions pour ce qu'elles sont : d'odeuses sectes dont le but n'est que de se propager pour asseoir leur sûprématie.
Etc...
Auteur : maddiganed
Date : 14 juin09, 22:37
Message :
quinlan_vos a écrit :Come vaccin, on pourrait abolir l'article 1200 du Code de Procédure Civile qui autorise les parents à éduquer leur enfants dans le respect de leur religion, et à leur inculquer les valeurs morales, sexuelles et tout qui vont avec.
Rendre le prosélytisme et le port de la croix, du voile, du turban et autre illégaux (au moins en public).
Considérer, enfin, les religions pour ce qu'elles sont : d'odeuses sectes dont le but n'est que de se propager pour asseoir leur sûprématie.
Etc...
Pas facile le dernier point, même s'il parait évident qu'une religion n'est plus ni moins qu'une secte qui a eu du succès.
Concernant les manifestations ostentatoires de prosélytisme, je suis contre ce que tu dis... la liberté de chacun doit pouvoir s'exprimer.
Auteur : quinlan_vos
Date : 15 juin09, 03:00
Message : S'exprimer, oui. Mais l y a des égises (elles prennent assez de place comme ça), des mosquées, dessynaguogues, pour ça.
Chacun est libre de s'exprimer, maisla croyance doit rester dans le domaine du privé. C'est à dire qu'en marchant dans la rue on ne doit pas voir de de grosse croix d'or pendre à un cou, ou de voile, etc...
Déjà, ça permettra d'éviter les jugements, et permettra de promouvoir la liberté, pourde bon : je rappelle que le voile est, le plus souvent, imposé, aux jeunes filles, etc...
Ensuite, je suis aussi pour que les moines et les soeurs s'habillent en civil dès qu'is sortent dans la rue.

Tout cela est du prosélytisme, qui contribue à vouloir rameuter encore du mouton au sein de la croyance. Et, en toute bonne foi, je suis contre. La croyance n'est que de la croyance, c'est du vent.
Enfin, ça permettra de fair en sorte que toutes les religions soient égales. Humainement, c'est logique. Mais pas juridiquement (on le voit bien en France).
Et, d'un point de vue religieux, si on faisait que toutes les religions se valent, ça voudrait dire qu'acun en'est meilleure que l'autre, donc qu'aucun n'est plus vraie que l'autre... Une bonne chose.


Mais, comme ce genre de loi n'est pas prêt de passer(pas sous Sarkozy, en tout cas), pense de plus en plus à me faire faire un t-shirt qui soit le plus blasphémateur possible, l plus immonde...
A en dégoûter un cureton des enfants... Par exemple.
Auteur : maddiganed
Date : 15 juin09, 03:06
Message :
quinlan_vos a écrit : Mais, comme ce genre de loi n'est pas prêt de passer(pas sous Sarkozy, en tout cas), pense de plus en plus à me faire faire un t-shirt qui soit le plus blasphémateur possible, l plus immonde...
A en dégoûter un cureton des enfants... Par exemple.
Je t'en commande quelques uns :)
Auteur : quinlan_vos
Date : 15 juin09, 03:12
Message : En fait c'est pas con, ça...
Maintenant que j'y pense...

Je pense que j'en ferai et que je les mettrai sur mon forum, tiens. Peut-être avec une participation financière pour une association (non religieuse, ça va de soi)...
Il faudrait que e me renseigne.
Je me demande si le principe des transferts a fer à repasser fonctionnent encore sur les t-shirts... Ou si je dois trouver autre chose...
Auteur : Nizar89
Date : 15 juin09, 04:01
Message : Ya déjà des t-shirt athée, vendu par l'union des athée.
Mais il est très soft.
http://atunion.free.fr/le_t-shirt.html

Si tu en fait un peu plus...virulent, je le prend aussi ^^
Auteur : quinlan_vos
Date : 15 juin09, 04:24
Message : Oh oui, je l'avais déjà vu.
Effectivement, je planche sur des modèles moins softs... Et peut-être un peu moins chers. :D
Je les ferai peut-être au nom de Libertathée, tiens...
Auteur : Wooden Ali
Date : 15 juin09, 05:28
Message : Dommage qu'aucun athée célèbre n'ait été empalé. Notre signe de ralliement en souvenir de ce martyr aurait pu être le doigt du milieu dirigé vers le ciel !
Ça aurait une autre gueule que le signe de croix, non ?
Auteur : quinlan_vos
Date : 15 juin09, 05:39
Message : C'est sûr...
A la mémoire de l'athée inconnu, un bras d'honneur à la religion. :lol:
Auteur : Nizar89
Date : 15 juin09, 06:45
Message : Une sorte de "Radeau de la Méduse"... La lumière en face, ou l'on apperçoit la main de Dieu... Et le gars qui ne tend pas la main, mais lève son majeur :mrgreen:
Auteur : Anthyme
Date : 15 juin09, 11:12
Message : Un regard étranger …

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Au sujet de l’assertion de Vicomte :
« Du point de vue d'un non-croyant, la religion peut lui apparaître en effet comme une infection de l'esprit à caractère contagieux. »

Sans vouloir embrayer sur le terme « religion », qui me semble en mal de définition ; je pense que la chose la plus contagieuse dans une société, c’est la peur.

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D’un point de vue sociétal, la « croyance » est sécurisante parce qu’elle définit des tabous, des valeurs, des priorités qui vont conditionner l’essentiel des relations de vie ; bref : le « liant » d’un terrain de cœxistence.

Avec l’implication suivante : celui qui ne partage pas la « croyance » devient de fait « destructeur » de ce liant.

Tout intrus subira alors un regard suspicieux ; et gare si une pomme vient à être volée.
Toute minorité sera stigmatisée ; et gare s’il y a une épidémie !

Cependant, si la « croyance » fleurit sur le terreau de la peur, ce n’est pas elle qui la génère.

___________________________________

D’un point de vue individuel, la « croyance » est un antidote aux peurs fondamentales.

Or rien n’inquiète plus un panicard que de se trouver au milieu d’une foule indifférente.

Quelqu’un qui ne partage pas sa « croyance » remet en doute et donc en cause l’efficacité de son médicament.
Il ne peut que le ressentir comme une agression.

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Tout ceci (c’est du moins ainsi que je le ressens dans ma subjectivité), se retrouve également dans « l’athéisme » ; qui, en tant que « système de pensée », me semble fonctionner comme une « croyance-à-l’envers ».
Auteur : quinlan_vos
Date : 15 juin09, 11:35
Message : Anthyme, je te rappelle que l'un des fondements de la croyance (avec l'inculture), c'est la peur. Il n'y a qu'à voir comment procédaient (et procèdent toujours) les religions pour s'attirer des partisans et, le cas échéant, pour les garder.
En outre, il suffirait que les ges n'aient plus peur de la mort, pour que l'idée du paradis disparaisse, et i suffirait que ces mêmes gens n'aient plus peur d'eux mêmes (et de leurs réactions) pour que l'enfer disparaisse.
Enfin, si les gens n'avaient plus peur de l'inconnu, et en particulier de leurs propres vies, ce serait dieu qui disparaitrait, car ils découvriraient qu'on peut vivre seul.

En outre, l'ahéisme ne peut fonctionner ainsi, puisqu'il se nourrit de l'inconnu pour le découvrir. Et si l'inconnu peut en effrayer cerains, c'est pour mieux le découvrir.
Auteur : quinlan_vos
Date : 15 juin09, 19:52
Message : Ca y est!
Les premières idées de t-shirts sont arrivées sur mon forum. Je vous laisse aller les voir.
J'en ferai d'autres, bien sûr.

http://libertathee.forumactif.net/pourq ... 47.htm#119
Auteur : maddiganed
Date : 15 juin09, 23:13
Message : Je m'attendais presque a plus trash ;)
Auteur : quinlan_vos
Date : 16 juin09, 01:53
Message : Oh ça va, ça va...
Je m'échauffe... :lol:


(Je rappelle que le lien pour les premières ébauches de t-shirt sont sur la page 1, en bas.)
Auteur : Wooden Ali
Date : 16 juin09, 02:18
Message :
Cependant, si la « croyance » fleurit sur le terreau de la peur, ce n’est pas elle qui la génère.
Je suis assez d'accord avec ton idée, Anthyme, de ne pas inverser causes et effets. De faire des religions la cause universelle des problèmes de l'Humanité est inexact. Les religions sont nées de besoins à satisfaire. Elles sont humaines et ont naturellement, en plus de leurs défauts propres, tous ceux des constructions humaines. Ce qui me parait intéressant est d'essayer de connaître ce qui fait leur popularité et leur puissance. C'est le seul point d'intérêt car une fois qu'on sait cela, on sait aussi qu'elles pourront être la proie des pires dérives dont souffrent n'importe quelle institution humaine. Tout ce qui acquiert un pouvoir, une puissance est immédiatement convoité par quelqu'un qui s'en servira, en en détournant ou non le but, à son profit.

Ma petite idée (qui rejoint la tienne) sur le succès à tout bien peser impensable de la croyance en Dieu et au surnaturel est que l'homme désire avant tout vivre dans un environnement prévisible. L'inconnu étant ataviquement lié au danger, il lui est insupportable. Pourtant, en se replaçant aux âges farouches, sa conscience toute neuve lui fait découvrir combien le monde qui l'entoure lui est mystérieux et donc absolument haïssable et effrayant. Comme il est à la fois trouillard et entreprenant, Il se sert de son imagination et de cette faculté, atavique aussi, de croire (dans le sens : donner une réalité à ce qu'on ne peut prouver) pour se construire un monde, bancal certes, mais doté d'un certain ordre, d'une certaine cohérence et à tout prendre préférable au monde brut de brutes où il est né.

Cette tromperie est bien sûr intellectuellement très dangereuse car la cohérence apparente l'est au prix exorbitant d'absurdités et d'illogismes intimement liés à l'activité quasi onirique du croyant en activité. Il succombera souvent à l'escalade infernale d'inventer une absurdité de plus pour masquer les précédentes et il lui faudra attendre très longtemps et subir des revers éprouvants avant de se rendre compte qu'il existe d'autres méthodes, autrement plus puissantes, pour prévoir le Monde.

Socialement, Il n'y a d'autre part pas de lien plus fort entre deux êtres humains (à part celui qui le pousse à faire la bête à deux dos ou la complicité d'un crime !) que de croire à une même chose qu'on sait ou qu'on pressent ne pouvoir jamais être démontrée. Croire à plusieurs en une chose qui n'existe pas devient le ciment du groupe, le lien ainsi créé devenant même plus important que la croyance elle même.

La foi est donc un lien cohésif très puissant à l'intérieur d'un groupe...quand tout se passe bien ! Avec la même force qu'il en a été le lien, il peut devenir le support incomparable des pires dissensions en cas de conflits d'intérêt souvent inévitables. De plus, vis à vis des autres groupes aux croyances différentes, il est toujours un facteur de conflits, jamais d'apaisement.

Je ne sais en revanche, foutre rien de la part de ce que cette sublimation divine des conflits d'intérêt a dans leurs férocités. Je la souhaiterais importante, mais je n'en suis pas si sûr.
Auteur : quinlan_vos
Date : 16 juin09, 03:12
Message : Un nouveau modèle...

http://libertathee.forumactif.net/pourq ... 47.htm#139
Auteur : tguiot
Date : 16 juin09, 09:16
Message :
quinlan_vos a écrit :Un nouveau modèle...

http://libertathee.forumactif.net/pourq ... 47.htm#139
Désolé quinlan, mais t'es pas un peu hors-sujet par rapport au topic initial? Peut-être un nouveau topic serait plus judicieux...
Auteur : Anthyme
Date : 16 juin09, 10:10
Message : Sublimation divine ?...

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Merci à Wooden Ali, pour la clarté et la précision d’un texte à lire et relire.

La volonté de comprendre les mécanismes passionnels m’apparaît, à moi aussi, comme un pas vers la libération ; comme une « déjà » victoire.

Comprendre ce qui peut conduire une passion à supplanter la raison ; mais également « la raison » (pas seulement d’état) à faire l’impasse sur la plus élémentaire humanité, permettrait, outre de mieux se comprendre soi-même, de porter sur les autres un regard moins exclusif.

C’était l’ambition de ceux des siècles passés, dont nous portons, vous et moi, et beaucoup d’autres ; les espoirs.

Ceux qui tentent de s’opposer à cette compréhension, sont soit des agoraphobes amoureux de leur cellule morale, soit des maîtres d’esclaves.

J’aime cette phrase de Bonhœffer, que je cite de mémoire, en espérant ne pas en dénaturer le sens :
« C’est en faisant face aux situations ultimes, que nous abordons les questions dernières. »

Peut-être ne sont-ce pas ses mots exacts ?... Peut-être a-t-il dit :
« C’est en faisant face aux situations dernières, que nous abordons les questions ultimes. »

Pour ma décharge, je citerai l’exemple donné par Vicomte dans un de ses textes ; au sujet de la fonction 1/x qui devient intéressante lorsque x → 0 : La courbe qui vient de sombrer dans les abysses, et qui subitement vous dégringole sur la tête alors qu’on suit encore sa chute des yeux.

L’asymptote où le « Rien » le « Tout » se chevauchent …

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Face aux nourrissons à achever, Martin Gray avait l’âge de la petite Doa Khalil Aswad … 17 ans !..

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J’aimerais reprendre, pas à pas, votre texte pour y répondre avec méthode ; cependant, je suis bien trop « intuitif » pour un exercice de ce genre.

Permettez moi donc de « picorer » dans votre texte ; avec le risque de faire l’impasse sur des points que vous jugez importants, mais que vous saurez imposer par la suite à mon attention.

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Ainsi … Cette phrase :
« […] l'homme désire avant tout vivre dans un environnement prévisible ».

Elle est relative à l’angoisse du destin (ou de la mort [c’est la même] )

Face aux caprices meurtriers d’« Idioten », les prévisions de Martin Gray ne devaient pas dépasser les 20 secondes …
… et sous les pieds de ses meurtriers, le désir de la petite Doa devait être que cela se termine vite …

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La « croyance », que vous qualifiez à juste titre de « tromperie […] intellectuellement très dangereuse » est un artifice permettant de se libérer de cette angoisse, en transformant cette incertitude du « devenir », en une « maîtrise divine » du « futur ».

[C’est « l’Inch’Allah » des Musulmans, qui peut laisser penser que l’Islam est avant tout un médicament contre l’angoisse de la mort.]

Mais il y a deux autres angoisses que vous semblez occulter ; et qui conditionnent également ce calamiteux repli intellectuel dans la « croyance ».

L’angoisse de la culpabilité (qui conditionne l’instrumentalisation du « fidèle ») ; et l’angoisse du vide (qui fabrique tous les croisés des djihads les plus sublimes).

Un psychiatre trouverait, j’en suis sûr, toute une brochette d’autres peurs pour nourrir les « croyances » ; mais ces trois là me suffisent.

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Vous dites aussi :
« La foi est donc un lien cohésif très puissant à l'intérieur d'un groupe […] »

La dimension sociale de la « croyance » est très importante, même lorsqu’on l’appelle « foi ».

Il me semble cependant important de ne pas les confondre…

Non que je veuille défendre une notion de « foi » qui m’est étrangère ; cependant j’ai rencontré des gens de « foi » qui, par leur « art » de vivre ; m’ont permis de mesurer ce qui me manque ; mais surtout de réaliser la « force de l’exemple » que personnifient des êtres d’exception.

Il y a entre « croyance » et « foi » une nuance comparable à ce qui distingue « pouvoir » et « autorité ».

« Ah !... Et quelle est donc la différence ? » Ne manquerait pas de demander un croyant.
Une question accablante pour Anthyme, qui répondrait :
« Un croyant confond « pouvoir » et « autorité » ; un homme de foi les distingue ! »

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Mais avant cela une phrase très importante :
« Croire à plusieurs en une chose qui n'existe pas devient le ciment du groupe, le lien ainsi créé devenant même plus important que la croyance elle même. »

Ohhh …. Comme je vous rejoins !...

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Une petite déception, Wooden Ali… [je suis confus]

J’ai beau tourner votre dernière phrase dans tous les sens, je n’arrive pas à l’interpréter de façon sûre.

Je pressens quelque chose d’important dans votre :
« Je ne sais en revanche, foutre rien de la part de ce que cette sublimation divine des conflits d'intérêt a dans leurs férocités. Je la souhaiterais importante, mais je n'en suis pas si sûr. »

Pourriez-vous préciser cette phrase, je vous prie, car j’y perçois un rapport direct avec « le lien plus important que la croyance elle même. »

(Je pense qu’on touche là un point capital : « l’être en participant » - le « carburant » des mouvements de masse qui servent d’assise aux fascismes- )

Il serait bon de creuser …
Auteur : Wooden Ali
Date : 16 juin09, 11:19
Message :
« Je ne sais en revanche, foutre rien de la part de ce que cette sublimation divine des conflits d'intérêt a dans leurs férocités. Je la souhaiterais importante, mais je n'en suis pas si sûr. »

Pourriez-vous préciser cette phrase, je vous prie, car j’y perçois un rapport direct avec « le lien plus important que la croyance elle même. »
Ce que j'ai voulu dire est assez trivial, beaucoup moins profond que sa maladresse expressive pourrait le faire supposer* : que seraient les conflits humains s'ils n'étaient que des conflits d'intérêt sans le support d'une transcendance ? J'ai l'intuition qu'elle les aggrave, les rend plus féroces mais je n'ai pas de faits incontestables pour supporter cette idée. Et cela parce que l'Homme a le coupable penchant de faire appel à la transcendance partout où ça l'arrange. Le mauvais devient le Mal ; l'invasion, Mission Civilisatrice. Les vraies raisons d'un conflit sont souvent terre-à-terre mais elles sont toujours masquées par des abstractions transcendantes qui peuvent apparaître plus réelles qu'elles. D'où l'aveu de mon impuissance à faire la part des choses. L'Homme a le Marketing dans le sang, je n'y peux rien ! :wink:

*Règle n°1 de la Philosophie : l'obscurité de vos propos leur donne une profondeur qu'ils n'ont pas.
Auteur : erwan
Date : 17 juin09, 09:28
Message : salut

Mais l'homme n'est il pas lui aussi une maladie ?
Doit on le combattre?
Auteur : Vicomte
Date : 17 juin09, 10:01
Message :
erwan a écrit :salut
Mais l'homme n'est il pas lui aussi une maladie ?
Doit on le combattre?
Pour combattre la grippe est-ce que tu abats les gens grippés ?

Ici, c'est vrai, nous serions en présence d'une grippe un peu spéciale : elle modifierait l'esprit de sa victime et le pousserait à contaminer d'autres personnes. Le malade ne se rendant pas compte qu'il est malade, ne souhaiterait pas être soigné (ce serait même un des modes de défense de cette maladie). Ta proposition d'en venir à des moyens extrêmes pour les guérir me semble un peu inefficace. Il faudrait plutôt envisager des thérapies nommées "éducation", "psychologie", "écoute", etc.
Auteur : babar
Date : 28 juil.09, 09:31
Message : Je suis consterné par ce que vous écrivez, à tel point que ca me fait rire. (ça vaut surtout pour la première page)

Je crois qu'il serait temps de vous remettre en question vis à d'un certain nombre de domaine

- Article X de la déclaration des droits de l'home et du citoyen: Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.

-Grands drames humains du XXème siècle comme les massacres communiste en URSS, en amérique latine et en asie; massacres du régime nazi(avec un acharnement particulier sur les juif comme tout le monde le sais, mais aussi sur les chrétiens en allemagne) (ca c'est en réponse à l'ébauche de tee-shirt)


(pour commencer)
Auteur : Vicomte
Date : 28 juil.09, 09:45
Message :
babar a écrit :Je suis consterné par ce que vous écrivez, à tel point que ca me fait rire. (ça vaut surtout pour la première page)
En général quand une intervention commence par ce genre d'introduction, ça ne présage guère un développement rigoureusement argumenté.
babar a écrit :Je crois qu'il serait temps de vous remettre en question vis à d'un certain nombre de domaine
Merci du conseil. Te l'appliques-tu à toi-même de temps en temps (si tant est que tu en aies besoin, bien entendu) ?
babar a écrit :- Article X de la déclaration des droits de l'home et du citoyen: Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.
En quoi envisager la croyance comme une infection enfreindrait-elle cet article ? (Note au passage le « même » devant « religieuses », plutôt que « y compris » ou « surtout ».)
Auteur : quinlan_vos
Date : 28 juil.09, 14:18
Message : 1/ Personne n'attaque les religieux, mais les religions. Donc les Droits de l'Homme sont sauf (en passant, est-ce qu'un pays religieux respecte les Droits de l'Homme?).

2/ Il y a plus de religieux qui croient leurs livres que de néo-nazis qui croient Mein Kampf dans le monde.
Sans compter que mon site n'a pas pour but de lutter contre le nazisme, mais contre les idéologies de toutes sortes. Voila.

Sinon, tu as le droit de rire maisà condition de ne pas raconer que des con.neies, quoi.
Auteur : Shan
Date : 26 août09, 02:29
Message :
Vicomte a écrit : Ici, c'est vrai, nous serions en présence d'une grippe un peu spéciale : elle modifierait l'esprit de sa victime et le pousserait à contaminer d'autres personnes. Le malade ne se rendant pas compte qu'il est malade, ne souhaiterait pas être soigné (ce serait même un des modes de défense de cette maladie).
Donc la religion serait à la limite entre la maladie et le parasite?
Auteur : Mereck
Date : 27 août09, 19:40
Message :
quinlan_vos a écrit :Come vaccin, on pourrait abolir l'article 1200 du Code de Procédure Civile qui autorise les parents à éduquer leur enfants dans le respect de leur religion, et à leur inculquer les valeurs morales, sexuelles et tout qui vont avec.
Rendre le prosélytisme et le port de la croix, du voile, du turban et autre illégaux (au moins en public).
Considérer, enfin, les religions pour ce qu'elles sont : d'odeuses sectes dont le but n'est que de se propager pour asseoir leur sûprématie.
Etc...
Le meilleure moyen serait un système d'éducation comme prôné par Platon...
(et personnellement, d'un point de vue social, je trouve que c'est un bon moyen, mais actuellement, on veut la mort de l'élitiste)
Auteur : tguiot
Date : 27 août09, 21:39
Message :
Mereck a écrit :Le meilleure moyen serait un système d'éducation comme prôné par Platon...
(et personnellement, d'un point de vue social, je trouve que c'est un bon moyen, mais actuellement, on veut la mort de l'élitiste)
Tu peux nous indiquer en quoi consiste globalement ce système?

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