Résultat du test :
Auteur : nuage
Date : 13 oct.05, 21:16
Message : Plaintes d'un chrétien
sur les contrariétés qu'il éprouve
au dedans de lui-même
Mon Dieu ! quelle guerre cruelle !
Je trouve deux hommes en moi :
L'un veut que, plein d'amour pour toi,
Mon cœur te soit toujours fidèle ;
L'autre, à tes volontés rebelle,
Me révolte contre ta loi.
L'un, tout esprit et tout céleste,
Veut qu'au ciel sans cesse attaché,
Et des biens éternels touché,
Je compte pour rien tout le reste ;
Et l'autre, par son poids funeste,
Me tient vers la terre penché.
Hélas ! en guerre avec moi-même
Où pourrai-je trouver la paix ?
Je veux, et n'accomplis jamais,
Je veux, mais (ô misère extrême !)
Je ne fais pas le bien que j'aime
Et je fais le mal que je hais !
0 grâce, rayon salutaire !
Viens me mettre avec moi d'accord,
Et, domptant par un doux effort
Cet homme qui t'est si contraire,
Fais ton esclave volontaire
De cet esclave de la mort.
Jean Racine (1639-1699)
Deuxième des "Cantiques spirituels",
"Épître de saint Paul aux Romains", chap. VII.
Auteur : nuage
Date : 13 oct.05, 21:19
Message :
O mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour
Et la blessure est encore vibrante,
O mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour.
Voici mon sang que je n'ai pas versé,
Voici ma chair indigne de souffrance,
Voici mon sang que je n'ai pas versé.
Voici mon coeur qui n'a battu qu'en vain
Pour palpiter aux ronces du Calvaire,
Voici mon coeur qui n'a battu qu'en vain.
Voici mes yeux, luminaires d'erreurs
Pour être éteints aux pleurs de la prière,
Voici mes yeux, luminaires d'erreurs.
Hélas ! Vous, Dieu d'offrande et de pardon,
Quel est le puits de mon ingratitude,
Hélas ! Vous, Dieu d'offrande et de pardon.
Vous, Dieu de paix, de joie et de bonheur,
Toutes mes peurs, toutes mes ignorances,
Vous, Dieu de paix, de joie et de bonheur.
Vous connaissez tout cela, tout cela
Et que je suis plus pauvre que personne,
Vous connaissez tout cela, tout cela.
Mais ce que j'ai, mon Dieu, je vous le donne.
Paul Verlaine (1844-1896)
Auteur : Mickael_Keul
Date : 13 oct.05, 23:26
Message : joli, tout a ton image, ma douce Nuage

Auteur : nuage
Date : 14 oct.05, 09:08
Message : Un peu de douceur de temps en temps...cela repose.
Auteur : Anonymous
Date : 14 oct.05, 16:37
Message : ....oh oui...
Psaume
Seigneur, toi tu entends le tumulte des cœurs,
Les soupirs de nos âmes et le cri de nos peurs…
La plainte du désir, le murmure de nos souhaits,
Le chant de notre esprit, le râle de nos péchés…
Mon Dieu, quelle assourdissante cacophonie !
Pour toi, elle est douce et ardente mélodie
Que tu écoutes inlassablement jour et nuit,
Pour y répondre avec amour et en polyphonie.
Seigneur, toi tu ressens les blessures de nos vie,
Les mots humiliants, les insultes, les non-dits,
Nos espérances déçues et nos élans brisés,
Tous nos malentendus jamais expliqués…
Mon Dieu, quelle lourde et inhumaine incarnation !
Pour toi, elle folle et divine rédemption
Que tu endures avec amour et conviction
Pour sauver et guérir les hommes, à profusion.
Seigneur, toi tu subis les coups et les tortures
Les violences en tout genre que tant de gens endurent,
Ces abus innommables, ces actes viciés,
Jusqu’à la fin des temps ils t’auront crucifiés…
Mon Dieu, quel désespoir que cette humanité !
Pour toi elle est couronnement et royauté
Que par ta vie tu as voulu introniser
Pour que sur notre mort nous puissions régner…
Alléluia ! Auteur : nuage
Date : 15 oct.05, 09:31
Message : Jésus, puisqu'en toi seul...
Jésus, puisqu’en toi seul mon dessein se termine,
Je consacre ce livre à tes derniers abois ;
Tes tourments sacrés-saints font que je te le dois,
Comme un humble présent dont ils sont l’origine.
Le papier précieux de cette chair divine,
L’encre de ton beau sang, la presse de la croix,
T’ont fait l’original dont par un digne choix,
J’entreprends la copie et décris la doctrine.
Vrai livre des élus, dont les saintes leçons
Fournissent de matière à mes faibles chansons,
Enseigne-moi le sens de ces sanglants mystères.
Et m’échauffant le sein de ton esprit vainqueur,
Marque-moi, Dieu d’amour, de tes saints caractères,
Et de ta propre main trace-les dans mon coeur..
Zacharie de Vitré (XVIIe siècle)
Auteur : Simplement moi
Date : 15 oct.05, 10:27
Message : Khalil GIBRAN, Le Prophète
Sur la Joie et la Peine
--------------------------------------------------------------------------------
Alors une femme dit : "Parle-nous de la Joie et de la Peine".
Et il répondit :
Votre joie est votre tristesse sans masque.
Et ce même puits d'où jaillit votre rire fut souvent rempli de vos larmes.
Et comment en serait-il autrement ?
Plus profondément la tristesse creusera dans votre être, plus abondamment vous pourrez le combler de joie.
La coupe fraîche qui contient votre vin n'est-elle pas celle-là même qui fut brûlante dans le four du potier ?
Et le luth qui apaise votre esprit, n'est-il pas ce même bois qui fut taillé à coups de couteau ?
Quand vous éprouvez de la joie, sondez votre coeur et vous trouverez que seul ce qui dans le passé vous a causé de la peine fait à présent votre bonheur.
Dès lors que la tristesse vous envahit, sondez de nouveau votre coeur et vous verrez qu'en vérité vous pleurez sur ce qui autrefois vous a rendu heureux.
Certains d'entre vous disent : "La joie est plus grande que la tristesse", et d'autres de soutenir : "Non, la tristesse est plus grande que la joie."
Mais moi je vous dis, qu'elles sont inséparables.
Elles marchent ensemble, et quand l'une vient s'attabler seule avec vous, n'oubliez pas que l'autre s'est assoupie sur votre lit.
En vérité vous êtes comme les plateaux d'une balance, oscillant entre votre joie et votre tristesse.
Il faudrait que vous soyez vide pour rester immobile et en équilibre.
Lorsque le gardien du trésor vous soulève pour peser son argent et son or, vous ne pouvez empêcher votre joie ou votre tristesse de faire pencher la balance".
http://meltingpot.fortunecity.com/upper/560/index.htm
Une bouffée de fraîcheur Nuage... j'y contribue

Auteur : nuage
Date : 15 oct.05, 10:41
Message : Plus il y aura de contributions, mieux ce sera!! Calme et douceur...
Auteur : nuage
Date : 15 oct.05, 21:24
Message : Espère, enfant ! demain ! et puis demain encore !
Et puis toujours demain ! Croyons dans l'avenir.
Espère ! et chaque fois que se lève l'aurore,
Soyons là pour prier Dieu, comme pour bénir !
Nos fautes, pauvres anges, ont causé nos souffrances.
Peut-être qu'en restant bien longtemps à genoux,
Quand Il aura béni toutes les innocences,
Puis tous les repentirs, Dieu finira par nous.
Victor Hugo
Auteur : felix
Date : 16 oct.05, 00:07
Message : Si je croyais en Dieu
Je serais heureux
De rêver au jour où je verrais dans le ciel
Un ange en robe blanche
Par un clair dimanche
Descendant vers moi dans un chariot doré
Dans un bruit d'ailes et de soie
Loin de toute la terre
Très haut, je verrais se lever devant moi
L'aube d'un jour sans fin
La brûlante lumière
Le bonheur éternel
Si je croyais en Dieu
Mais j ai vu trop de haine
Tant et tant de peine
Et je saisis mon frère, qu'il te faudra marcher seul
En essayant toujours
De sauver l'amour
Qui te lie aux hommes de 'a Terre oubliée
Car tout au bout du chemin
Une faux à la main
La mort, en riant, nous attend pas pressée
Aussi mon ange à moi
Je le cherche en ce monde
Pour gagner enfin ma part de joie
Dans ses bras
Boris Vian
Auteur : nuage
Date : 16 oct.05, 03:21
Message :
Prière du soir à Marie
Encore un de mes jours envolé comme une ombre…
Mère, encore un soleil qui ne brillera plus,
Et qu'il faut ajouter à la liste sans nombre
Des soleils et des jours à jamais disparus.
Je ne les compte point : Le chêne qui s'effeuille
Et qui pressent déjà le printemps approcher
Compte-t-il les rameaux que l'orage lui cueille
Pour les semer, de-ci, de-là, par le sentier ?
Sur le vaste océan la rapide hirondelle
Compte-t-elle, en partant chercher des jours plus beaux,
Les plumes que le vent arrache de son aile
Et qui s'en vont flotter sur le cristal des eaux ?
Moi je m'envole aussi vers une autre patrie,
Et j'espère un printemps qui doit durer toujours.
Mère, qu'importe donc que j'effeuille ma vie,
Qu'importent le grand vent, et l'orage, et mes jours ?
Et je viens à tes pieds finir cette journée
Pour que son souvenir, en renaissant parfois,
Soit un soleil d'hiver à mon âme fanée,
Quand je ne vivrai plus que des jours d'autrefois.
Mère, il fait bon prier devant ta douce image !
Quand je suis à genoux, les yeux fixés sur toi,
Tu me parles, j'entends ton suave langage,
Puis, je me sens pleurer, et je ne sais pourquoi…
Je suis heureux pourtant… Quand je t'ai dit : Je t'aime,
Quand mon regard se lève et cherche ton regard ;
A travers le vitrail lorsque la lune blême
Nous éclaire tous deux de son rayon blafard ;
Quand tout s'endort au loin dans la morne nature,
Quand partout le silence avec l'ombre descend,
Mon âme alors vers toi monte, paisible, pure,
Et je sens le bonheur m'inonder doucement.
Mère, à mon dernier soir, semblable à la corolle
Qui s'incline vers toi, ce soir, sur ton autel,
Oh ! tourner mon regard vers ta douce auréole,
Et m'endormir… dormir… sur ton sein maternel.
Félix... Anizan
, "Les Roses de mon vieux jardin"
Orly, Edition des "Rayons", 1934 Auteur : IIuowolus
Date : 16 oct.05, 03:30
Message : Quand j'aime la vie est un poème.
Auteur : nuage
Date : 23 oct.05, 01:37
Message :
L'amour de Dieu
L’amour de Dieu,
C’est l’envol de la colombe déployant ses ailes au vent,
C’est la feuille détachée de l’arbre qui s’envole au gré du temps,
C’est la pureté aux mille parures du bleu de Son ciel,
C’est le murmure du vent susurrant à nos oreilles,
L’amour de Dieu,
C’est l’arrondi des arbres éclatant de couleurs chatoyantes,
C’est la pluie asséchée par Son souffle éclatant,
C’est la saveur de Son miel fondant sous le palais fin,
C’est l’arôme des senteurs du thym, de la menthe et du pin,
L’amour de Dieu,
C’est la géométrie des mouettes guidées par Sa main de fer,
C’est Sa puissance de tout côté émanant de la terre,
C’est la caresse de Sa main enveloppant la tête du nourrisson,
C’est le chant d’amour exalté qui glorifie son Saint Nom,
L’amour de Dieu,
C’est le rire des enfants qui s’ébattent dans les flaques d’eaux,
C’est le baiser tendre et affolés de jeunes tourtereaux,
C’est la lumière de Son soleil brillant dans nos yeux,
C’est mon regard scrutant indéfiniment les cieux,
L’amour de Dieu,
C’est mon âme appelée qui a soif de l’Eternel,
C’est mon recueillement auprès de Son autel,
C’est ma prière pour chaque créature afin qu’elle Le glorifie,
C’est Son omniprésence qui chaque jour me fortifie,
L’amour de Dieu,
C’est Sa bénédiction renouvelée chaque aube,
C’est la rose qui nous embaume,
C’est la certitude que rien n’est plus beau que Lui,
C’est le doux silence et reposant de Sa nuit,
L’amour de Dieu,
C’est la richesse de chaque cœur à aimer l’autre,
C’est Son insondable patience pour nous apôtres,
C’est le soupir de nos journées pour Le rejoindre,
C’est la Miséricorde ne pouvant se dépeindre,
L’amour de Dieu,
Le Père, le Fils et le Saint-esprit, tous réunis en UN.
Laurence Textoris
Auteur : Falenn
Date : 23 oct.05, 04:27
Message : VICTOR HUGO
L'univers, c'est un livre...
L'univers, c'est un livre, et des yeux qui le lisent.
Ceux qui sont dans la nuit ont raison quand ils disent :
Rien n'existe ! Car c'est dans un rêve qu'ils sont.
Rien n'existe que lui, le flamboiement profond,
Et les âmes, les grains de lumière, les mythes,
Les moi mystérieux, atomes sans limites,
Qui vont vers le grand moi, leur centre et leur aimant ;
Points touchant au zénith par le rayonnement,
Ainsi qu'un vêtement subissant la matière,
Traversant tour à tour dans l'étendue entière
La formule de chair propre à chaque milieu,
Ici la sève, ici le sang, ici le feu ;
Blocs, arbres, griffes, dents, fronts pensants, auréoles ;
Retournant aux cercueils comme à des alvéoles ;
Mourant pour s'épurer, tombant pour s'élever,
Sans fin, ne se perdant que pour se retrouver,
Chaîne d'êtres qu'en haut l'échelle d'or réclame,
Vers l'éternel foyer volant de flamme en flamme,
Juste éclos du pervers, bon sorti du méchant,
Montant, montant, montant sans cesse, et le cherchant,
Et l'approchant toujours, mais sans jamais l'atteindre,
Lui, l'être qu'on ne peut toucher, ternir, éteindre,
Le voyant, le vivant, sans mort, sans nuit, sans mal,
L'idée énorme au fond de l'immense idéal !
La matière n'est pas et l'âme seule existe.
*
Rien n'est mort, rien n'est faux, rien n'est noir, rien n'est triste.
Personne n'est puni, personne n'est banni.
Tous les cercles qui sont dans le cercle infini
N'ont que de l'idéal dans leurs circonférences.
Astres, mondes, soleils, étoiles, apparences,
Masques d'ombre ou de feu, faces des visions,
Globes, humanités, terres, créations,
Univers où jamais on ne voit rien qui dorme,
Points d'intersection du nombre et de la forme,
Chocs de l'éclair puissance et du rayon beauté,
Rencontres de la vie avec l'éternité,
Ô fumée, écoutez ! Et vous, écoutez, âmes,
Qui seules resterez étant souffles et flammes,
Esprits purs qui mourez et naissez tour à tour :
Dieu n'a qu'un front : Lumière ! et n'a qu'un nom : Amour !
Auteur : nuage
Date : 23 oct.05, 04:46
Message : Le Pont
J'avais devant les yeux les ténèbres. L'abîme,
Qui n'a pas de rivage et qui n'a pas de cime,
Etait là, morne, immense ; et rien n'y remuait.
Je me sentais perdu dans l'infini muet.
Au fond, à travers l'ombre, impénétrable voile,
On apercevait Dieu comme une sombre étoile.
Je m'écriais : - Mon âme, ô mon âme ! il faudrait,
Pour traverser ce gouffre où nul bord n'apparaît,
Et pour qu'en cette nuit jusqu'à ton Dieu tu marches,
Bâtir un pont géant sur des milliers d'arches.
Qui le pourra jamais ? Personne ! O deuil ! effroi !
Pleure ! - Un fantôme blanc se dressa devant moi
Pendant que je jetai sur l'ombre un œil d'alarme,
Et ce fantôme avait la forme d'une larme ;
C'était un front de vierge avec des mains d'enfant ;
Il ressemblait au lys que la blancheur défend ;
Ses mains en se joignant faisaient de la lumière.
Il me montra l'abîme où va toute poussière,
Si profond que jamais un écho n'y répond,
Et me dit : - Si tu veux, je bâtirai le pont. -
Vers ce pâle inconnu je levai ma paupière.
- Quel est ton nom ? lui dis-je. Il me dit : - La prière.
Victor Hugo, Les Contemplations
Auteur : osmosis203
Date : 23 oct.05, 07:13
Message : J'éspere que ca vas pas sallir le sujet.
Le coran aussi c'est de la poésie:
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
1. Dis : “Je cherche protection auprès du Seigneur de l'aube naissante,
2. contre le mal des êtres qu'Il a créés,
3. contre le mal de l'obscurité quand elle s'approfondit,
4. contre le mal de celles qui soufflent (les sorcières) sur les noeuds,
5. et contre le mal de l'envieux quand il envie ”.
**********
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
1. Dis : “Je cherche protection auprès du Seigneur des hommes.
2. Le Souverain des hommes,
3. Dieu des hommes,
4. contre le mal du mauvais conseiller, furtif,
5. qui souffle le mal dans les poitrines des hommes,
6. qu'il (le conseiller) soit un djinn, ou un être "humain"”.
Auteur : nuage
Date : 23 oct.05, 07:50
Message : osmosis203,
Il y a des poésies qui parle de Allah sans que celles ci soient tiré du coran?
Des gens connus ou inconnus ont ils écrient des poèmes sur Allah?
Ne vois pas de mal dans mes questions, c'est juste pour savoir
Auteur : osmosis203
Date : 23 oct.05, 08:18
Message : Il y a des poésies qui parle d'Allah, le Coran est spécial, il y a des gens connus ou inconnus, il y a autent de nuage que de poêtes musulman(e).
Auteur : nuage
Date : 23 oct.05, 08:25
Message : osmosis203 a écrit :Il y a des poésies qui parle d'Allah, le Coran est spécial, il y a des gens connus ou inconnus, il y a autent de nuage que de poêtes musulman(e).

Auteur : florence.yvonne
Date : 23 oct.05, 09:15
Message : Rabia al'adawia
Essai
Je veux verser de l'eau dans l'Enfer et mettre le feu au Paradis
afin que disparaissent ces deux tentures
et que les hommes cessent de prier Dieu par peur de l'Enfer ou par espoir d'entrer au Paradis,
mais uniquement pour Sa beauté éternelle.
Auteur : Simplement moi
Date : 23 oct.05, 09:18
Message : Moi j'aime Plus QUE bien Omar Kayyam...
Boire du vin et étreindre la beauté - vaut mieux que l'hypocrisie du dévot ; - Si l'amoureux et si l'ivrogne sont voués à
l'Enfer, - Personne, alors, ne verra la face du ciel.
http://w3.teaser.fr/~vdisanzo/spiral04.html
(CVII)
Autrefois, quand je fréquentais les mosquées,
je n'y prononçais aucune prière,
mais j'en revenais riche d'espoir.
Je vais toujours m'asseoir dans les mosquées,
où l'ombre est propice au sommeil.
(CLIX)
« Allah est grand ! ». Ce cri du moueddin ressemble à une immense plainte.
Cinq fois par jour, est-ce la Terre qui gémit vers son créateur indifférent ?
(CLIII)
Puisque notre sort, ici-bas, est de souffrir puis de mourir,
ne devons-nous pas souhaiter de rendre le plus tôt possible à la terre notre corps misérable ?
Et notre âme, qu'Allah attend pour la juger selon ses mérites, dites-vous ?
Je vous répondrai là-dessus quand j'aurai été renseigné par quelqu'un revenant de chez les morts.
Pour en savoir un peu plus...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Omar_Khayyam
ET ICI
http://agora.qc.ca/poesie/khayyam1.html
XXIV.
Dans les monastères, les synagogues et les mosquées se réfugient les faibles que l'Enfer épouvante. L'homme qui connaît la grandeur d'Allah ne sème pas dans son coeur les mauvaises graines de la terreur et de l'imploration.
Auteur : florence.yvonne
Date : 23 oct.05, 09:29
Message : O mon dieu, tout ce que Tu m'as réservé en fait de choses terrestres, donne-les à Tes ennemis; et tout ce que Tu m'as réservé dans le monde à venir donne le a tes amis; car tu me suffis.
O mon dieu, si je t'adore par crainte de l'enfer, brûle moi en enfer, et si je T'adore par espoir du paradis, exclue moi du paradis; mais si je T'adore uniquement pour Toi même, ne me prive pas de Ta beauté éternelle.
O mon dieu, ma seule occupation et tout mon désir en ce monde, de toutes les choses crées, c’est de me souvenir de TOI, et dans le monde a venir, de toutes les choses du monde a venir, c’est de TE rencontrer. Il en est pour moi ainsi que je l'ai dis; mais TOI, fais tout ce que Tu veux.
rabia al adawiya
Auteur : florence.yvonne
Date : 23 oct.05, 09:35
Message : 1 Je suis un narcisse de Saron, Un lis des vallées. -
2 Comme un lis au milieu des épines, Telle est mon amie parmi les jeunes filles. -
3 Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt, Tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes. J`ai désiré m`asseoir à son ombre, Et son fruit est doux à mon palais.
4 Il m`a fait entrer dans la maison du vin; Et la bannière qu`il déploie sur moi, c`est l`amour.
5 Soutenez-moi avec des gâteaux de raisins, Fortifiez-moi avec des pommes; Car je suis malade d`amour.
6 Que sa main gauche soit sous ma tête, Et que sa droite m`embrasse! -
7 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, Par les gazelles et les biches des champs, Ne réveillez pas, ne réveillez pas l`amour, Avant qu`elle le veuille. -
8 C`est la voix de mon bien-aimé! Le voici, il vient, Sautant sur les montagnes, Bondissant sur les collines.
9 Mon bien-aimé est semblable à la gazelle Ou au faon des biches. Le voici, il est derrière notre mur, Il regarde par la fenêtre, Il regarde par le treillis.
10 Mon bien-aimé parle et me dit: Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens!
11 Car voici, l`hiver est passé; La pluie a cessé, elle s`en est allée.
12 Les fleurs paraissent sur la terre, Le temps de chanter est arrivé, Et la voix de la tourterelle se fait entendre dans nos campagnes.
13 Le figuier embaume ses fruits, Et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens!
14 Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher, Qui te caches dans les parois escarpées, Fais-moi voir ta figure, Fais-moi entendre ta voix; Car ta voix est douce, et ta figure est agréable.
15 Prenez-nous les renards, Les petits renards qui ravagent les vignes; Car nos vignes sont en fleur.
16 Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui; Il fait paître son troupeau parmi les lis.
17 Avant que le jour se rafraîchisse, Et que les ombres fuient, Reviens!... sois semblable, mon bien-aimé, A la gazelle ou au faon des biches, Sur les montagnes qui nous séparent.
cantique des cantiques
Auteur : proserpina
Date : 23 oct.05, 11:19
Message : Carlton, RektaCarlton ou autre pseudo, merci de cesser de polluer les differents sujets
Tout ce qui ne sera pas STRICTEMENT en rapport avec le sujet initial sera supprimé sans ménagement aucun.
Proserpina Auteur : JusteAli
Date : 23 oct.05, 12:52
Message : Bonsoir Miss Nuage, tu n'es certainement pas sans savoir que pour vraiment apprecier un poeme il faut le lire dans sa langue d'origine. Les arabes sont de grands poetes, leur patrimoine poetique est tout simplement grandiose, d'ailleurs l'eloquence inimitable du Coran (en arabe evidemment) est la pour defier l'eloquence legendaire des arabes a travers les ages. Je dispose de magnifique poemes et odes mais ils sont malheureusement intraduisibles, des poemes qui transportent l'ame et procurent de merveilleuses sensations, mais crois moi chere Nuage que rien ne peut etre compare au Coran, car plus on connait les subtilites de l'arabe plus on est eblouit, emerveille et a tout jamais soumis a la Parole d'Allah.
Auteur : nuage
Date : 23 oct.05, 21:33
Message : Dommage que cela soit intraduisible...et comme je ne saurais jamais l'arabe...
Il y a bien des poêmes qui existent en français?
Simplement moi, trouve en nous! Les poésies orientale ou toute autre, sont les bienvenues ici!!
Tant que c'est de la poésie qui parle de d'amour et de douceur...
Auteur : Simplement moi
Date : 23 oct.05, 23:25
Message : nuage a écrit :Dommage que cela soit intraduisible...et comme je ne saurais jamais l'arabe...
Il y a bien des poêmes qui existent en français?
Simplement moi, trouve en nous! Les poésies orientale ou toute autre, sont les bienvenues ici!!
Tant que c'est de la poésie qui parle de d'amour et de douceur...
Intraduisible...

toujours la même rengaine

Auteur : Simplement moi
Date : 23 oct.05, 23:28
Message : NIZAR KABBANI
Poète contemporain
Celui ci est superbe, et écrit suite a la mort de son épouse dans un attentat a Beirouth. -pas de reproches de longueur... elle est superbe cette poésie-
BELKIS
Merci à vous,
Merci à vous,
Assassinée, ma bien aimée !
Vous pourrez dès lors
Sur la tombe de la martyre
Porter votre funèbre toast.
Assassinée ma poésie !
Est-il un peuple au monde,
-Excepté nous-
Qui assassine le poème ?
O ma verdoyante Ninive !
O ma blonde bohémienne !
O vagues du Tigre printanier !
O toi qui portes aux chevilles
Les plus beaux des anneaux !
Ils t'ont tuée, Balkis !
Quel peuple arabe
Celui-là qui assassine
Le chant des rossignols !
Balkis, la plus belle des reines
Dans l'histoire de Babel !
Balkis, le plus haut des palmiers
Sur le sol d'Irak !
Quand elle marchait
Elle était entourée de paons,
Suivie de faons.
Balkis, ô ma douleur !
O douleur du poème à peine frôlé du doigt !
Est-il possible qu'après ta chevelure
Les épis s'élèveront encore vers le ciel ?
Où est donc passé Al Samaw'al ?
Où est donc parti Al Muhalhil ?
Les anciens preux, où sont-ils ?
Il n'y a plus que des tribus tuant des tribus,
Des renards tuant des renards,
Et des araignées tuant d'autres araignées.
Je te jure par tes yeux
Où viennent se réfugier des millions d'étoiles
Que, sur les Arabes, ma lune,
Je raconterai d'incroyables choses
L'héroïsme n'est-il qu'un leurre arabe ?
Ou bien, comme nous, l'Histoire est-elle mensongère ?
Balkis, ne t'éloigne pas de moi
Car, après toi, le soleil
Ne brille plus sur les rivages.
Au cours de l'instruction je dirai :
Le voleur s'est déguisé en combattant,
Au cours de l'instruction je dirai :
Le guide bien doué n'est qu'un vilain courtier.
Je dirai que cette histoire de rayonnement (arabe)
N'est une plaisanterie, la plus mesquine,
Voilà donc toute l'Histoire, ô Balkis !
Comment saura-t-on distinguer
Entre les parterres fleuris
Et les monceaux d'immondices ?
Blakis, toi la martyre, toi le poème,
Toi la toute-pure, toit la toute-sainte.
Le peuple de Saba, Balkis, cherche sa reine des yeux,
Rends donc au peuple son salut !
Toi la plus noble des reines,
Femme qui symbolise toutes les gloires des époques sumériennes !
Balkis, toi mon oiseau le plus doux,
Toi mon icône la plus précieuse,
Toi larme répandue sur la joue de la Madeleine !
Ai-je été injuste à ton égard
En t'éloignant des rives d'Al A'damya ?
Beyrouth tue chaque jour l'un de nous,
Beyrouth chaque jour court après sa victime.
La mort rôde autour de la tasse de notre café,
La mort rôde dans la clé de notre appartement,
Elle rôde autour des fleurs de notre balcon,
Sur le papier de notre journal,
Et sur les lettres de l'alphabet.
Balkis ! sommes-nous une fois encore
Retournés à l'époque de la jahilia ?
Voilà que nous entrons dans l'ère de la sauvagerie,
De la décadence, de la laideur,
Voilà que nous entrons une nouvelle fois
Dans l'ère de la barbarie,
Ere où l'écriture est un passage
Entre deux éclats d'obus,
Ere où l'assassinat d'un frelon dans un champ
Est devenu la grande affaire.
Connaissez-vous ma bien aimée Balkis ?
Elle est le plus beau texte des œuvres de l'Amour,
Elle fut un doux mélange
De velours et de beau marbre.
Dans ses yeux on voyait la violette
S'assoupir sans dormir.
Balkis, parfum dans mon souvenir !
O tombe voyageant dans les nues !
Ils t'ont tuée à Beyrouth
Comme n'importe quelle autre biche,
Après avoir tué le verbe.
Balkis, ce n'est pas une élégie que je compose,
Mais je fais mes adieux aux Arabes,
Balkis, tu nous manques… tu nous manques…
Tu nous manques…
La maisonnée recherche sa princesse
Au doux parfum qu'elle traîne derrière elle.
Nous écoutons les nouvelles,
Nouvelles vagues, sans commentaires.
Balkis, nous sommes écorchés jusqu'à l'os.
Les enfants ne savent pas ce qui se passe,
Et moi, je ne sais pas quoi dire…
Frapperas-tu à la porte dans un instant ?
Te libéreras-tu de ton manteau d'hiver ?
Viendras-tu si souriante et si fraîche
Et aussi étincelante
Que les fleurs des champs ?
Balkis, tes épis verts
Continuent à pleurer sur les murs,
Et ton visage continue à se promener
Entre les miroirs et les tentures.
Même la cigarette que tu viens d'allumer
Ne fut pas éteinte,
Et sa fumée persistante continue à refuser
De s'en aller.
Balkis, nous sommes poignardés
Poignardés jusqu'à los
Et nos yeux sont hantés par l'épouvante.
Balkis, comment vas-tu pu prendre mes jours et mes rêves ?
Et as-tu supprimé les saisons et les jardins ?
Mon épouse, ma bien aimée,
Mon poème et la lumière de mes yeux,
Tu étais mon bel oiseau,
Comment donc as-tu pu t'enfuir ?
Balkis, c'est l'heure du thé irakien parfumé
Comme un bon vieux vin,
Qui donc distribuera les tasses, ô girafe ?
Qui a transporté à notre maison
L'Euphrate, les roses du Tigre et de ruçafa?
Balkis, la tristesse me transperce.
Beyrouth qui t'a tuée ignore son forfait,
Beyrouth qui t'a aimée
Ignore qu'elle a tué sa bien aimée
Et qu'elle a éteint la lune.
Balkis ! Balkis ! Balkis !
Tous les nuages te pleurent,
Quidonc pleurera sur moi ?
Balkis, comment vas-tu pu disparaître en silence
Sans avoir posé tes mains sur mes mains ?
Balkis, comment as-tu pu nous abandonner
Ballottés comme feuilles mortes par le vent ballottées,
Comment nous as-tu abandonnés nous trois
Perdus comme une plume dans la pluie ?
As-tu pensé à moi
Moi qui ai tant besoin de ton amour,
Comme Zeinab, comme Omar ?
Balkis, ô trésor de légende !
O lance irakienne !
O forêt de bambous !
Toi dont la taille a défié les étoiles,
D'où as-tu apporté toute cette fraîcheur juvénile ?
Balkis, toi l'amie, toi la compagne,
Toi la délicate comme une fleur de camomille.
Beyrouth nous étouffe, la mer nous étouffe,
Le lieu nous étouffe.
Balkis, ce n'est pas toi qu'on fait deux fois,
Il n'y aura pas de deuxième Balkis.
Balkis ! les détails de nos liens m'écorchent vif,
Les minutes et les secondes me flagellent de leurs coups,
Chaque petite épingle a son histoire,
Chacun de tes colliers en a plus d'une,
Même tes accroche-cœur d'or
Comme à l'accoutumée m'envahissent de tendresse.
La belle voix irakienne s'installe sur les tentures,
Sur les fauteuils et les riches vaisselles.
Tu jaillis des miroirs
Tu jaillis de tes bagues,
Tu jallis du poème,
Des cierges, des tasses
Et du vin de rubis.
Balkis, si tu pouvais seulement
Imaginer la douleur de nos lieux !
A chaque coin, tu volettes comme un oiseau,
Et parfumes le lieu comme une forêt de sureau.
Là, tu fumais ta cigarette,
Ici, tu lisais,
Là-bas tu te peignais telle un palmier,
Et, comme une épée yéménite effilée,
A tes hôtes tu apparaissais.
Balkis, où est donc le flacon de Guerlain ?
Où est le briquet bleu ?
Où est la cigarette Kent ?
Qui ne quittait pas tes lèvres ?
Où est le hachémite chantant
Son nostalgique chant ?
Les peignes se souviennent de leur passé
Et leurs larmes se figent ;
Les peignes souffrent-ils aussi de leur chagrin d'amour ?
Balkis, il m'est dur d'émigrer de mon sang
Alors que je suis assiégé entre les flammes du feu
Et les flammes des cendres.
Balkis, princesse !
Voilà que tu brûles dans la guerre des tribus.
Qu'écrirais-je sur le voyage de ma reine,
Car le verbe est devenu mon vrai drame ?
Voilà que nous recherchons dans les entassements des victimes
Une étoile tombée du ciel,
Un corps brisé en morceaux comme un miroir brisé.
Nous voilà nous demander, ô ma bien aiméme,
Si cette tombe est la tienne
Ou bien celle en vérité de l'arabisme ?
Balkis, ô sainte qui as étendu tes tresses sur moi !
O girafe de fière allure !
Balkis, notre justice arabe
Veut que nos propres assassins
Soient des Arabes,
Que notre chair soit mangée par des Arabes,
Que notre ventre soit éventré par des Arabes,
Comment donc échapper à ce destin ?
Le poignard arabe ne fait pas de différence
Entre les gorges des hommes
Et les gorges des femmes.
Balkis, s'ils t'ont fait sauter en éclats,
Sache que chez nous
Toutes les funérailles commencent à Karbala
Et finissent à Karbala
Je ne lirai plus l'Histoire dorénavant,
Mes doigts sont brûlés
Et mes habits sont entachés de sang.
Voilà que nous abordons notre âge de pierre,
Chaque jour, nous reculons mille ans en arrière !
A Beyrouth la mer
A démissionné
Après le départ de tes yeux,
La poésie s'interroge sur son poème
Dont les mots ne s'agencent plus,
Et personne ne répond plus à la question,
Le chagrin, Balkis, presse mes yeux comme une orange.
Las ! je sais maintenant que les mots n'ont pas d'issue,
Et je connais le gouffre de la langue impossible ;
Moi qui ai inventé le style épistolaire
Je ne sais par quoi commencer une lettre,
Le poignard pénètre mon flanc
Et le flanc du verbe.
Balkis, tu résumes toute civilisation,
La femme n'est-elle pas civilisation ?
Balkis, tu es ma bonne grande nouvelle.
Qui donc m'en a dépouillé ?
Tu es l'écriture avant toute écriture,
Tu es l'île et le sémaphore,
Balkis, ô lune qu'ils ont enfouie
Parmi les pierres !
Maintenant le rideau se lève,
Le rideau se lève.
Je dirai au cours de l'instruction
Que je connais les noms, les choses, les prisonniers,
Les martyrs, les pauvres, les démunis.
Je dirai que je connais le bourreau qui a tué ma femme
Je reconnais les figures de tous les traîtres.
Je dirai que votre vertu n'est que prostitution
Que votre piété n'est que souillure,
Je dirai que notre combat est pur mensonge
Et que n'existe aucune différence
Entre politique et prostitution.
Je dirai au cours de l'instruction
Que je connais les assassins,
Je dirai que notre siècle arabe
Est spécialisé dans l'égorgement du jasmin,
Dans l'assassinat de tous les prophètes,
Dans l'assassinat de tous les messagers.
Même les yeux verts
Les Arabes les dévorent,
Même les tresses, mêmes les bagues,
Même les bracelets, les miroirs, les jouets,
Même les étoiles ont peur de ma patrie.
Et je ne sais pourquoi,
Même les oiseaux fuient ma patrie.
Et je ne sais pourquoi,
Même les étoiles, les vaisseaux et les nuages,
Même les cahiers et les livres,
Et toutes choses belles
Sont contre les Arabes.
Hélas, lorsque ton corps de lumière a éclaté
Comme une perle précieuse
Je me suis demandé
Si l'assassinat des femmes
N'est pas un dada arabe,
Ou bien si à l'origine
L'assassinat n'est pas notre vrai métier ?
Balkis, ô ma belle jument
Je rougis de toute mon Histoire.
Ici c'est un pays où l'on tue les chevaux,
Ici c'est un pays où l'on tue les chevaux.
Balkis, depuis qu'ils t'ont égorgée
O la plus douce des patries
L'homme ne sais comment vivre dans cette patrie,
L'homme ne sait comment vivre dans cette patrie.
Je continue à verser de mon sang
Le plus grand prix
Pour rendre heureux le monde,
Mais le ciel a voulu que je reste seul
Comme les feuilles de l'hiver.
Les poètes naissent-ils de la matrice du malheur ?
Le poète n'est-il qu'un coup de poignard sans remède porté au cœur ?
Ou bien suis-je le seul
Dont les yeux résument l'histoire des pleurs ?
Je dirai au cours de l'instruction
Comment ma biche fut tuée
Par l'épée de Abu Lahab,
Tous les bandits, du Golfe à l'Atlantique
Détruisent, incendient, volent,
Se corrompent, agressent les femmes
Comme le veut Abu Lahab,
Tous les chiens sont des agents
Ils mangent, se soûlent,
Sur le compte de Abu Lahab,
Aucun grain sous terre ne pousse
Sans l'avis de Abu Lahab
Pas un enfant qui naisse chez nous
Sans que sa mère un jour
N'ait visité la couche de Abu Lahab,
Pas une tête n'est décapitée sans ordre de Abu Lahab
La mort de Balkis
Est-elle la seule victoire
Enregistrée dans toute l'Histoire des Arabes ?
Balkis, ô ma bien aimée, bue jusqu'à la lie !
Les faux prophètes sautillent
Et montent sur le dos des peuples,
Mais n'ont aucun message !
Si au moins, ils avaient apporté
De cette triste Palestine
Une étoile,
Ou seulement une orange,
S'ils nous avaient apporté des rivages de Ghaza
Un petit caillou
Ou un coquillage,
Si depuis ce quart de siècle
Ils avaient libéré une olive
Ou restitué une orange,
Et effacé de l'Histoire la honte,
J'aurais alors rendu grâce à ceux qui t'ont tuée
O mon adorée jusqu'à la lie !
Mais ils ont laissé la Palestine à son sort
Pour tuer une biche !
Balkis, que doivent dire les poètes de notre siècle !
Que doit dire le poème
Au siècle des Arabes et non Arabes,
Au temps des païens,
Alors que le monde Arabe est écrasé
Ecrasé et sous le joug,
Et que sa langue est coupée.
Nous sommes le crime dans sa plus parfaite expression ;
Alors écartez de nous nos œuvres de culture.
O ma bien aimée, ils t'ont arrachée de mes mains,
Ils ont arraché le poème de ma bouche,
Ils ont pris l'écriture, la lecture,
L'enfance et l'espérance.
Balkis, Balkis, ô larmes s'égouttant sur les cils du violon !
Balkis, ô bien aimée jusqu'à la lie !
J'ai appris les secrets de l'amour à ceux qui t'ont tuée,
Mais avant la fin de la course,
Ils ont tué mon poulain.
Balkis, je te demande pardon ;
Peut être que ta vie a servi à racheter la mienne
Je sais pertinemment
Que ceux qui ont commis ce crime
Voulaient en fait attenter à mes mots.
Belle, dors dans la bénédiction divine,
Le poème après toi est impossible
Et la féminité aussi est impossible.
Des générations d'enfants
Continueront à s'interroger sur tes longues tresses,
Des générations d'amants
Continueront à lire ton histoire
O parfaite enseignante !
Les Arabes sauront un jour
Qu'ils ont tué une messagère
Auteur : nuage
Date : 24 oct.05, 01:11
Message : C'est magnifique...
Auteur : proserpina
Date : 24 oct.05, 01:22
Message : Moi j'ai pleuré comme une madeleine...
Rien, et surtout pas Dieu ne justifie jamais la mort d'innocent

Auteur : nuage
Date : 24 oct.05, 01:28
Message : Nous, les artisans de paix
Consacrons notre temps à la vie qui progresse.
Le passé, oublié, en nos âmes se tait,
Quand le vivant présent vient prendre le relais.
Nous avons des moyens de chasser la tristesse,
Sculptons dans tous les coeurs des chemins d'allégresse
Et tissons sur la toile un réseau de tendresse.
Dieu, notre Dieu, penche-toi, s'il Te plaît,
Prends en douceur tous nos coeurs imparfaits.
Aide-nous à puiser en Toi les grands mystères,
Permets-nous d'accomplir Ton oeuvre sur la terre,
Oeuvre d'amour, de bonté, de respect.
Oui, semons le bonheur dans ce vaste univers,
Nous, toutes et tous, les artisans de paix.
Michelle
5 septembre 2004
Auteur : osmosis203
Date : 24 oct.05, 02:43
Message : Dieu, notre Dieu, penche-toi, s'il Te plaît,
Oh Mon Dieu mon eternel vieux
penche toi, pour que ton dot fracasse
L'univers est trop vaste, laisse nous édité ca préface
Nous avons nos moyens de nous en sortir,
alors que toi tu ne peut te secourir ....
[/quote]
Auteur : nuage
Date : 24 oct.05, 03:00
Message : osmosis203 a écrit :
Oh Mon Dieu mon eternel vieux
penche toi, pour que ton dot fracasse
L'univers est trop vaste, laisse nous édité ca préface
Nous avons nos moyens de nous en sortir,
alors que toi tu ne peut te secourir ....
[/quote]

Auteur : florence.yvonne
Date : 24 oct.05, 03:44
Message : osmosis203 a écrit :
Oh Mon Dieu mon eternel vieux
penche toi, pour que ton dot fracasse
L'univers est trop vaste, laisse nous édité ca préface
Nous avons nos moyens de nous en sortir,
alors que toi tu ne peut te secourir ....
[/quote]
ton ordinateur n'a pas une option correcteur d'orthographe ?
Auteur : nuage
Date : 24 oct.05, 09:36
Message : Où en étions nous...a oui:
Prière dans ma cuisine
Seigneur, Maître des pots, des brocs, des marmites
qui sont dans ma cuisine et dont j'ai le souci,
Je ne puis être, hélas ! la sainte qui médite
Assise aux pieds du Maître ou qui brode pour lui,
Avec des blanches mains, la chasuble bénite ;
Alors, que je sois sainte en besognant ici.
Donnez-moi de vous plaire en ranimant la flamme,
En surveillant la soupe, en récurant l'évier.
De Marthe, j'ai les mains, que de Marie j'aie l'âme.
Quand je lave le sol, à genoux sur la dure,
Je pense que vos mains ont touché nos souillures,
Et se sont endurcies exerçant un métier.
De prier longuement je n'ai pas le loisir.
Pourtant je dis encore : « Réchauffez ma cuisine
Au feu de votre Amour. » Que votre paix divine
Corrige les excès de mon humeur chagrine
Et fasse taire mes envies de gémir.
Vous aimiez tant, Seigneur, nourrir vos amis
Sur la montagne, aux abords du lac, dans la chambre,
Quand je leur servirai le repas que voici,
Ce sera vous, Seigneur, qui daignerez le prendre,
Car c'est vous que je sers en les servant ici.
Ne cherche en nulle autre demeure
Ce que tu peux trouver chez toi
C'est encore sous son propre toit
Que l'existence est la meilleure.
Auteur inconnu
Auteur : Simplement moi
Date : 24 oct.05, 09:57
Message : nuage a écrit :Où en étions nous...a oui:
Prière dans ma cuisine
Seigneur, Maître des pots, des brocs, des marmites
qui sont dans ma cuisine et dont j'ai le souci,
Je ne puis être, hélas ! la sainte qui médite
Assise aux pieds du Maître ou qui brode pour lui,
Avec des blanches mains, la chasuble bénite ;
Alors, que je sois sainte en besognant ici.
Donnez-moi de vous plaire en ranimant la flamme,
En surveillant la soupe, en récurant l'évier.
De Marthe, j'ai les mains, que de Marie j'aie l'âme.
Quand je lave le sol, à genoux sur la dure,
Je pense que vos mains ont touché nos souillures,
Et se sont endurcies exerçant un métier.
De prier longuement je n'ai pas le loisir.
Pourtant je dis encore : « Réchauffez ma cuisine
Au feu de votre Amour. » Que votre paix divine
Corrige les excès de mon humeur chagrine
Et fasse taire mes envies de gémir.
Vous aimiez tant, Seigneur, nourrir vos amis
Sur la montagne, aux abords du lac, dans la chambre,
Quand je leur servirai le repas que voici,
Ce sera vous, Seigneur, qui daignerez le prendre,
Car c'est vous que je sers en les servant ici.
Ne cherche en nulle autre demeure
Ce que tu peux trouver chez toi
C'est encore sous son propre toit
Que l'existence est la meilleure.
Auteur inconnu
Amen

et pour le vin ? tu sers quoi ?
Pour me faire pardonner:
La philosophie du vin
«La consommation modérée de vin a des effets bénéfiques sur la réflexion philosophico-théologique», ont récemment affirmé plusieurs docteurs du Collège dominicain. Leurs constats ont été rapportés lors d'un mini-colloque intitulé «Le vin de la pensée ou la pensée du vin», qui s'est tenu le samedi 3 avril dernier, à Ottawa, en présence de près d'une centaine de personnes.
Lors d'une table-ronde, Michel Gourgues, o.p., a élaboré sur une recommandation de Saint Timothé : «Cesse de ne boire que de l'eau. Prends un peu de vin pour ton estomac.» Maxime Allard, o.p., a abordé le lien entre le vin et l'imagination chez les philosophes, alors que Paul-André Giguère a partagé ses réflexions de théologien sur la coutume de trinquer.
Puis, on a procédé au lancement de In Praise of Wine, une oeuvre hongroise écrite par Béla Havas traitant de la «Philosophie du vin», dont la traduction anglaise a été confiée à Gabor Csepregi, professeur de philosophie au Collège dominicain.
L'après-midi s'est terminé par une petite dégustation de vin, notamment rendue possible grâce à la générosité de l'Ambassade de Hongrie à Ottawa, qui a fourni quelques bonnes bouteilles. Devant le succès remporté par l'activité, les organisateurs souhaitent récidiver, peut-être à l'automne.
http://www.collegedominicain.com/fcud/f ... 406_09.htm Auteur : nuage
Date : 24 oct.05, 10:03
Message : Pour le vin? mmm...laisse moi chercher...a oui! :
L'âme du vin
Un soir, l'âme du vin chantait dans les bouteilles :
« Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité !
« Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
De peine, de sueur et de soleil cuisant
Pour engendrer ma vie et pour me donner l'âme ;
Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,
« Car j'éprouve une joie immense quand je tombe
Dans le gosier d'un homme usé par ses travaux,
Et sa chaude poitrine est une douce tombe
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.
« Entends-tu retentir les refrains des dimanches
Et l'espoir qui gazouille en mon sein palpitant ?
Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
Tu me glorifieras et tu seras content ;
« J'allumerai les yeux de ta femme ravie ;
A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
Et serai pour ce frêle athlète de la vie
L'huile qui raffermit les muscles des lutteurs.
« En toi je tomberai, végétale ambroisie,
Grain précieux jeté par l'éternel Semeur,
Pour que de notre amour naisse la poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! »
Auteur : nuage
Date : 25 oct.05, 00:37
Message : Plaintes d'un chrétien
sur les contrariétés qu'il éprouve
au dedans de lui-même
Mon Dieu ! quelle guerre cruelle !
Je trouve deux hommes en moi :
L'un veut que, plein d'amour pour toi,
Mon cœur te soit toujours fidèle ;
L'autre, à tes volontés rebelle,
Me révolte contre ta loi.
L'un, tout esprit et tout céleste,
Veut qu'au ciel sans cesse attaché,
Et des biens éternels touché,
Je compte pour rien tout le reste ;
Et l'autre, par son poids funeste,
Me tient vers la terre penché.
Hélas ! en guerre avec moi-même
Où pourrai-je trouver la paix ?
Je veux, et n'accomplis jamais,
Je veux, mais (ô misère extrême !)
Je ne fais pas le bien que j'aime
Et je fais le mal que je hais !
0 grâce, rayon salutaire !
Viens me mettre avec moi d'accord,
Et, domptant par un doux effort
Cet homme qui t'est si contraire,
Fais ton esclave volontaire
De cet esclave de la mort.
Jean Racine (1639-1699)
Deuxième des "Cantiques spirituels",
"Épître de saint Paul aux Romains", chap. VII.
Auteur : Agnos
Date : 25 oct.05, 00:58
Message : Toujours sur le vin (et du même auteur):
Le vin du solitaire
Le regard singulier d'une femme galante
Qui se glisse vers nous comme le rayon blanc
Que la lune onduleuse envoie au lac tremblant,
Quand elle y veut baigner sa beauté nonchalante ;
Le dernier sac d'écus dans les doigts d'un joueur ;
Un baiser libertin de la maigre Adeline ;
Les sons d'une musique énervante et câline,
Semblable au cri lointain de l'humaine douleur,
Tout cela ne vaut pas, ô bouteille profonde,
Les baumes pénétrants que ta panse féconde
Garde au coeur altéré du poète pieux ;
Tu lui verses l'espoir, la jeunesse et la vie,
- Et l'orgueil, ce trésor de toute gueuserie,
Qui nous rend triomphants et semblables aux Dieux !
Auteur : nuage
Date : 25 oct.05, 03:24
Message : Toujours Baudelaire....
Le vin des amants
Aujourd'hui l'espace est splendide !
Sans mors, sans éperons, sans bride,
Partons à cheval sur le vin
Pour un ciel féerique et divin !
Comme deux anges que torture
Une implacable calenture,
Dans le bleu cristal du matin
Suivons le mirage lointain !
Mollement balancés sur l'aile
Du tourbillon intelligent,
Dans un délire parallèle,
Ma soeur, côte à côte nageant,
Nous fuirons sans repos ni trêves
Vers le paradis de mes rêves !
Auteur : JusteAli
Date : 25 oct.05, 04:08
Message : L'AN NEUF DE L'HEGIRE
Victor Hugo, le 15 janvier 1858
Comme s'il pressentait que son heure était proche,
Grave, il ne faisait plus à personne une reproche ;
Il marchait en rendant aux passants leur salut ;
On le voyait vieillir chaque jour, quoiqu'il eût
A peine vingt poils blancs à sa barbe encore noire ;
Il s'arrêtait parfois pour voir les chameaux boire,
Se souvenant du temps qu'il était chamelier.
Il semblait avoir vu l'Eden, l'âge d'amour,
Les temps antérieurs, l'ère immémoriale.
Il avait le front haut, la joue impériale,
Le sourcil chauve, l'oeil profond et diligent,
Le cou pareil au col d'une amphore d'argent,
L';air d'un Noé qui sait le secret du déluge.
Si des hommes venaient le consulter, ce juge
Laissait l'un affirmer, l'autre rire et nier,
Ecoutait en silence et parlait le dernier.
Sa bouche était toujours en train d'une prière ;
Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ;
Il s'occupait de lui-même à traire ses brebis ;
Il s'asseyait à terre et cousait ses habits.
Il jeûnait plus longtemps qu'autrui les jours de jeûne,
Quoiqu'il perdît sa force et qu'il ne fût plus jeune.
A soixante-trois ans une fièvre le prit.
Il relut le Coran de sa main même écrit,
Puis il remit au fils de Séid la bannière,
En lui disant : " Je touche à mon aube dernière.
Il n'est pas d'autre Dieu que Dieu. Combats pour lui. "
Et son oeil, voilé d'ombre, avait ce morne ennui
D'un vieux aigle forcé d'abandonner son aire.
Il vint à la mosquée à son heure ordinaire,
Appuyé sur Ali le peuple le suivant ;
Et l'étendard sacré se déployait au vent.
Là, pâle, il s'écria, se tournant vers la foule ;
" Peuple, le jour s'éteint, l'homme passe et s'écroule ;
La poussière et la nuit, c'est nous. Dieu seul est grand.
Peuple je suis l'aveugle et suis l'ignorant.
Sans Dieu je serais vil plus que la bête immonde. "
Un cheikh lui dit : " o chef des vrais croyants ! le monde,
Sitôt qu'il t'entendit, en ta parole crut ;
Le jour où tu naquit une étoile apparut,
Et trois tours du palais de Chosroès tombèrent. "
Lui, reprit : " Sur ma mort les Anges délibèrent ;
L'heure arrive. Ecoutez. Si j'ai de l'un de vous
Mal parlé, qu'il se lève, ô peuple, et devant tous
Qu'il m'insulte et m'outrage avant que je m'échappe ;
Si j'ai frappé quelqu'un, que celui-là me frappe. "
Et, tranquille, il tendit aux passants son bâton.
Une vieille, tondant la laine d'un mouton,
Assise sur un seuil, lui cria : " Dieu t'assiste ! "
Il semblait regarder quelque vision triste,
Et songeait ; tout à coup, pensif, il dit : " voilà,
Vous tous, je suis un mot dans la bouche d'Allah ;
Je suis cendre comme homme et feu comme prophète.
J'ai complété d'Issa la lumière imparfaite.
Je suis la force, enfants ; Jésus fut la douceur.
Le soleil a toujours l'aube pour précurseur.
Jésus m'a précédé, mais il n'est pas la Cause.
Il est né d'une Vierge aspirant une rose.
Moi, comme être vivant, retenez bien ceci,
Je ne suis qu'un limon par les vices noirci ;
J'ai de tous les péchés subi l'approche étrange ;
Ma chair a plus d'affront qu'un chemin n'a de fange,
Et mon corps par le mal est tout déshonoré ;
O vous tous, je serais bien vite dévoré
Si dans l'obscurité du cercueil solitaire
Chaque faute engendre un ver de terre.
Fils, le damné renaît au fond du froid caveau
Pour être par les vers dévoré de nouveau ;
Toujours sa chair revit, jusqu'à ce que la peine,
Finie ouvre à son vol l'immensité sereine.
Fils, je suis le champ vil des sublimes combats,
Tantôt l'homme d'en haut, tantôt l'homme d'en bas,
Et le mal dans ma bouche avec le bien alterne
Comme dans le désert le sable et la citerne ;
Ce qui n'empêche pas que je n'aie, ô croyants !
Tenu tête dans l'ombre au x Anges effrayants
Qui voudraient replonger l'homme dans les ténèbres ;
J'ai parfois dans mes poings tordu leurs bras funèbres ;
Souvent, comme Jacob, j'ai la nuit, pas à pas,
Lutté contre quelqu'un que je ne voyais pas ;
Mais les hommes surtout on fait saigner ma vie ;
Ils ont jeté sur moi leur haine et leur envie,
Et, comme je sentais en moi la vérité,
Je les ai combattus, mais sans être irrité,
Et, pendant le combat je criais : " laissez faire !
Je suis le seul, nu, sanglant, blessé ; je le préfère.
Qu'ils frappent sur moi tous ! Que tout leur soit permis !
Quand même, se ruant sur moi, mes ennemis
Auraient, pour m'attaquer dans cette voie étroite,
Le soleil à leur gauche et la lune à leur droite,
Ils ne me feraient point reculer ! " C'est ainsi
Qu'après avoir lutté quarante ans, me voici
Arrivé sur le bord de la tombe profonde,
Et j'ai devant moi Allah, derrière moi le monde.
Quant à vous qui m'avez dans l'épreuve suivi,
Comme les grecs Hermès et les hébreux Lévi,
Vous avez bien souffert, mais vous verrez l'aurore.
Après la froide nuit, vous verrez l'aube éclore ;
Peuple, n'en doutez pas ; celui qui prodigua
Les lions aux ravins du Jebbel-Kronnega,
Les perles à la mer et les astres à l'ombre,
Peut bien donner un peu de joie à l'homme sombre. "
Il ajouta ; " Croyez, veillez ; courbez le front.
Ceux qui ne sont ni bons ni mauvais resteront
Sur le mur qui sépare Eden d'avec l'abîme,
Etant trop noirs pour Dieu, mais trop blancs pour le crime ;
Presque personne n'est assez pur de péchés
Pour ne pas mériter un châtiment ; tâchez,
En priant, que vos corps touchent partout la terre ;
L'enfer ne brûlera dans son fatal mystère
Que ce qui n'aura point touché la cendre, et Dieu
A qui baise la terre obscure, ouvre un ciel bleu ;
Soyez hospitaliers ; soyez saints ; soyez justes ;
Là-haut sont les fruits purs dans les arbres augustes,
Les chevaux sellés d'or, et, pour fuir aux sept dieux,
Les chars vivants ayant des foudres pour essieux ;
Chaque houri, sereine, incorruptible, heureuse,
Habite un pavillon fait d'une perle creuse ;
Le Gehennam attend les réprouvés ; malheur !
Ils auront des souliers de feu dont la chaleur
Fera bouillir leur tête ainsi qu'une chaudière.
La face des élus sera charmante et fière. "
Il s'arrêta donnant audience à l'espoir.
Puis poursuivant sa marche à pas lents, il reprit :
" O vivants ! Je répète à tous que voici l'heure
Où je vais me cacher dans une autre demeure ;
Donc, hâtez-vous. Il faut, le moment est venu,
Que je sois dénoncé par ceux qui m'ont connu,
Et que, si j'ai des torts, on me crache aux visages. "
La foule s'écartait muette à son passage.
Il se lava la barbe au puits d'Aboufléia.
Un homme réclama trois drachmes, qu'il paya,
Disant : " Mieux vaut payer ici que dans la tombe. "
L'oeil du peuple était doux comme un oeil de colombe
En le regardant cet homme auguste, son appui ;
Tous pleuraient ; quand, plus tard, il fut rentré chez lui,
Beaucoup restèrent là sans fermer la paupière,
Et passèrent la nuit couchés sur une pierre
Le lendemain matin, voyant l'aube arriver ;
" Aboubékre, dit-il, je ne puis me lever,
Tu vas prendre le livre et faire la prière. "
Et sa femme Aïscha se tenait en arrière ;
Il écoutait pendant qu'Aboubékre lisait,
Et souvent à voix basse achevait le verset ;
Et l'on pleurait pendant qu'il priait de la sorte.
Et l'Ange de la mort vers le soir à la porte
Apparut, demandant qu'on lui permît d'entrer.
" Qu'il entre. " On vit alors son regard s'éclairer
De la même clarté qu'au jour de sa naissance ;
Et l'Ange lui dit : " Dieu désire ta présence.
- Bien ", dit-il. Un frisson sur les tempes courut,
Un souffle ouvrit sa lèvre, et Mahomet mourut.
Auteur : nuage
Date : 25 oct.05, 04:18
Message : I - Ce siècle est grand et fort
Ce siècle est grand et fort. Un noble instinct le mène.
Partout on voit marcher l'Idée en mission;
Et le bruit du travail, plein de parole humaine,
Se mêle au bruit divin de la création.
Partout, dans les cités et dans les solitudes,
L'homme est fidèle au lait dont nous le nourrissions;
Et dans l'informe bloc des sombres multitudes
La pensée en rêvant sculpte des nations.
L'échafaud vieilli croule, et la Grève se lave.
L'émeute se rendort. De meilleurs jours sont prêts.
Le peuple a sa colère et le volcan sa lave
Qui dévaste d'abord et qui féconde après.
Des poètes puissants, tête par Dieu touchées,
Nous jettent les rayons de leurs fronts inspirés.
L'art a de frais vallon où les âmes penchées
Boivent la poésie à des ruisseaux sacrés.
Pierre à pierre, en songeant aux vieilles moeurs éteintes,
Sous la société qui chancelle à tous vents,
Le penseur reconstruit ces deux colonnes saintes,
Le respect des vieillards et l'amour des enfants.
Le devoir, fils du droit, sous nos toits domestiques
Habite comme un hôte auguste et sérieux.
Les mendiants groupés dans l'ombre des portiques
Ont moins de haine au coeur et moins de flamme aux yeux.
L'austère vérité n'a plus de portes closes.
Tout verbe est déchiffré. Notre esprit éperdu,
Chaque jour, en lisant dans le livre des choses,
Découvre à l'univers un sens inattendu.
O poètes! le fer et la vapeur ardente
Effacent de la terre, à l'heure où vous rêvez,
L'antique pesanteur, à tout objet pendante,
Qui sous les lourds essieux broyait les durs pavés.
L'homme se fait servir par l'aveugle matière.
Il pense, il cherche, il crée! A son souffle vivant
Les germes dispersés dans la nature entière
Tremblent comme frissonne une forêt au vent!
Oui, tout va, tout s'accroît. Les heures fugitives
Laissent toutes leur trace. Un grand siècle a surgi.
Et, contemplant de loin de lumineuses rives,
L'homme voit son destin comme un fleuve élargi.
Mais parmi ces progrès dont notre âge se vante,
Dans tout ce grand éclat d'un siècle éblouissant,
Une chose, ô Jésus, en secret m'épouvante,
C'est l'écho de ta voix qui va s'affaiblissant.
Victor Hugo.
Auteur : nuage
Date : 26 oct.05, 06:50
Message : A Marie
Cause de notre joie
Causa nostrae laetitiae, ora pro nobis.
L'ombre nous envahit dans ce vallon des pleurs ;
Le deuil plane ; il s'étend à notre âme assombrie :
Nos voix ont oublié les chants de la patrie ;
Et plus d'azur au ciel, aux sentiers plus de fleurs !
Sur nos pas égarés dans leur funèbre voie
La nuit tombe, et s'allonge à l'horizon lointain…
Vierge, n'êtes-vous plus l'étoile du matin,
Vous, la Cause de notre joie ?
Tous les fronts sont courbés et tous les cœurs sont las ;
Le vent souffle la honte et pousse à la défaite.
Au lieu des Te Deum de victoire ou de fête,
La peur bat le tocsin, l'ennui sonne le glas ;
L'aile du soir sur nous en linceul se déploie…
Penchez-vous, Mère, au bord de notre obscur chemin ;
Votre regard sera l'aube du lendemain
Et la Cause de notre joie.
Reine de nos aïeux soldats du Christ vainqueur,
Votre divin sourire éclairait leur grande âme :
Ils marchaient dans la gloire, au cri de : « Notre-Dame ! »
L'épée en main, la croix au front, l'espoir au cœur.
Jours de Dieu !… que, par Vous, la France les revoie !
Aux clartés du Credo réveillez notre esprit ;
Et, nous rendant au joug léger de Jésus-Christ,
Soyez Cause de notre joie.
Victor Delaporte, S.J.
In "Le Messager du Cœur de Jésus", Août 1900
Auteur : Falenn
Date : 26 oct.05, 22:51
Message : C'est la chaude loi des hommes
Du raisin ils font du vin
Du charbon ils font du feu
Des baisers ils font des hommes
C'est la dure loi des hommes
Se garder intact malgré
Les guerres et la misère
Malgré les dangers de mort
C'est la douce loi des hommes
De changer l'eau en lumière
Le rêve en réalité
Et les ennemis en frères
Une loi vieille et nouvelle
qui va se perfectionnant
Du fond du coeur de l'enfant
Jusqu'à la raison suprème."
Paul Eluard.
Auteur : nuage
Date : 28 oct.05, 10:12
Message : Le sourire de Dieu
J'entends dire, ô mon Dieu, que vous êtes sévère,
Qu'on ne peut qu'en tremblant prononcer votre Nom,
Que dans votre justice, et dans votre colère,
Vous jugez, vous frappez, sans pitié ni pardon…
Oh ! qu'il en soit ainsi pour ceux qui vous blasphèment
Ou qui dans leur orgueil s'élèvent contre vous,
Je le comprends, Seigneur !… Mais, pour ceux qui vous aiment,
Ne vous montrez-vous pas le Père le plus doux ?
Vous en avez toujours l'ineffable sourire,
Sourire qui dissipe et chasse nos frayeurs,
Sourire qui nous charme et vers Vous nous attire,
Sourire qui pénètre et qui ravit nos cœurs.
Ce sourire, ô mon Dieu, m'apparaît dès l'aurore,
Lorsque je vous salue à mon premier réveil ;
Il me suit tout le jour, et je le vois encore
Quand je m'endors le soir, et jusqu'en mon sommeil.
Ce sourire, ô mon Dieu, je le vois quand je lutte
Pour défendre ma foi qu'on voudrait étouffer…
Contre tous les efforts auxquels je suis en butte,
C'est lui qui m'encourage et me fait triompher.
Ce sourire, ô mon Dieu, je le vois quand le monde
M'appelle à partager ses fêtes, ses plaisirs,
Et d'une telle paix, il m'enivre, il m'inonde
Que vers Vous seul alors se portent mes désirs.
Si j'ai parfois, hélas !… un instant de faiblesse…
Si je m'égare un jour, si je tombe en chemin,
Avec votre sourire, avec votre tendresse,
Vous vous penchez vers moi, vous me tendez la main.
Quand je souffre, ô mon Dieu, quand j'ai l'âme blessée
Par quelqu'un de ces traits qui font saigner le cœur,
Ce doux sourire encor, revient à ma pensée
Et moi-même aussitôt, je vous souris, Seigneur !…
Maintenant, ô mon Dieu, qui donc pourrait se plaindre
De ne trouver en Vous que d'amères rigueurs ?
Qui pourrait se troubler, et qui pourrait vous craindre,
Quand nous sommes ainsi comblés de vos faveurs ?
Qui pourrait dire encor que vous êtes sévère,
Qu'on ne peut, qu'en tremblant, prononcer votre Nom,
Que dans votre justice et dans votre colère,
Vous jugez, vous frappez, sans pitié ni pardon ?
Pour moi, je vois partout l'ineffable sourire
Qui tombe constamment de vos lèvres, Seigneur !
C'est par lui que je vis, par lui que je respire,
Par lui que j'ai trouvé le souverain bonheur.
...........................................
Sourire de mon Dieu, si, même dans ce monde,
Tu me montres déjà tant d'éclat, de beauté,
Si tu mets en mon âme une paix si profonde,
Que seras-tu là-haut, durant l'Eternité ?…
L. Chevojon,
Curé de Notre-Dame des Victoires
Auteur : nuage
Date : 03 nov.05, 00:29
Message :
A Jésus adolescent
Salut à toi, divine image !
O Dieu fait homme, ô Roi des temps,
De notre amour reçois l'hommage ;
A toi nos cœurs et nos vingt ans !
Voici Jésus, notre modèle ;
Sa main nous dit : viens, ne crains pas ;
Même à vingt ans, sois-moi fidèle ;
La main de Dieu soutient tes pas.
Jeune homme, Il marche ; il te convie
A marcher droit ton dur chemin.
Ton cœur peut vivre, Il est la vie ;
C'est Lui qui fait le lendemain !
Mais loin de Lui Jésus rejette
Les cœurs flottants, les cœurs étroits ;
Par le combat le ciel s'achète ;
Même à vingt ans, Il tient sa croix.
Devant le ciel qui le regarde
Jésus grandit en travaillant ;
C'est le travail qui fait et garde
Le fier chrétien, l'homme vaillant.
Son front est pur, Dieu l'illumine ;
La paix rayonne aux fronts élus ;
La joie éclate où Dieu domine ;
La joie est-elle où Dieu n'est plus ?
Aux soirs d'angoisse, aux jours d'orage,
Levons les yeux, disons tout bas :
Il s'est fait homme ; Il eut notre âge ;
Jésus là-haut voit nos combats.
Gardons pour Lui notre jeunesse,
Gardons pour Lui notre printemps ;
Pour qu'en notre âme il reconnaisse
Ses traits, sa vie et ses vingt ans.
Victor Delaporte, S.J.
In "Le Messager du Cœur de Jésus", Février 1898
Auteur : felix
Date : 03 nov.05, 07:18
Message : Oui, péter dans des draps, dans des draps de flanelle
Ca peut donner des sons assez époustouflants !
Mais il ne faudrait pas péter dans la dentelle
Car le gaz s’éparpille et c’est assez gonflant....
Seul le drap de satin s’avère irréprochable :
Sur son tissu serré, le pet glisse à loisir
Et l’on entend des sons et des bruits si aimables
Que ce léger concert vous invite au plaisir.
Quant à tous ceux, choqués par cette description,
Qu’ils s’essaient à péter un peu, sous l’édredon,
Quand le temps est au froid et que souffle la bise
Rien ne peut mieux chauffer, même sur la banquise
Qu’un pet profond et clair (mais sans ostentation),
Que l’on dirigera avec moult précaution
Pour réchauffer les pieds toujours glacés des femmes
Qui ne vous traiteront sans doute pas d’infâme,
Lorsqu’elles sentiront cette douce chaleur
Venir sur leurs orteils, qui s’épanouiront !
Elles vous traiteront même de joyeux gais lurons,
Et vous saurez alors chavirer tous les coeurs !
Car péter est un art, et il n’y faut faillir :
Il faut savoir comment, quant le faire jaillir.
S’il est inopportun, on vous traite de rustre,
S’il vient mal à propos, on peut, pendant des lustres,
Vous fuir, vous battre froid ou vous vilipender.
Un pet intelligent peut vous recommander
Auprès de Jeanneton, friande de musique
Ou de Carmencita, amatrice de clique...
Bref, à vous de jouer avec parcimonie
De ce bel instrument que la nature à mis
A la disposition de chaque partenaire
Pour profiter au mieux des joies de son derrière.
C'est pas de moi , mais c'est très beau !
Auteur : nuage
Date : 03 nov.05, 09:50
Message : ...c'est spécial
mais après tout...tous les goûts sont dans la nature!
Auteur : NBG69
Date : 11 déc.14, 12:16
Message : "Enfant"
Corps du Christ
naissant en nous
sans cesse renouvelé
le même dans son altérité
Lumière et vérité divine
sur ce front qui naît
du ventre maternel
don béni de Marie
offrande céleste
dans ce regard
enfant
Nombre de messages affichés : 49