Vous le faites exprès ? Les apôtres reprennent les interdits de la loi mosaïque qu'il leur semble nécessaire de maintenir pour que les chrétiens d'origine juive comme gentile puissent communier ensemble. Il faut donc déterminer quelles sont les prescriptions de la loi mosaïque en matière de sang. Et là, je vous mets au défi de me trouver, dans la Loi de Moïse, un seul texte qui fasse explicitement référence à une utilisation médicale du sang d'un être humain vivant.Jean Moulin a écrit :Mais le petit doute persiste malgré tout car il est question de s'abstenir, pas de s'abstenir de manger, ou alors il faut admettre que la fornication est un aliment impure !
Les seuls cas où la loi mosaïque traite du sang, c'est (outre les menstrues sur lesquelles on ne va peut-être pas s'attarder, n'étant visiblement pas ce à quoi font allusion les apôtres en Actes 15) soit le sang de l'animal tué pour être mangé ou sacrifié sur l'autel, soit le sang humain qui ne doit pas être répandu par le meurtre. Comme visiblement les apôtres ne sont pas en train de rappeler aux convertis des nations d'éviter l'assassinat de leurs nouveaux coreligionnaires, comme en outre le sang est associé, dans ce verset, à ce qui est étouffé, "s'abstenir (...) du sang ne peut que se rapporter aux prescriptions alimentaires concernant la non-consommation du sang animal.
Quant à votre assimilation de la fornication à un aliment impur, je prends cela pour la plaisanterie de celui qui veut coûte que coûte s'accrocher à son explication improbable. Ce qui est étrange, comme attitude, parce que ce genre de justification n'est généralement avancée que par les Témoins de Jéhovah qui doivent absolument défendre leur refus de toute transfusion, quitte à tirer une expression biblique de son contexte manifeste pour le faire coller à leur interprétation. Or il me semblait vous avoir lu soutenir que votre grande méfiance envers les transfusions n'était pas due à des raisons bibliques mais uniquement médicales. Pourquoi donc essayez-vous à tout prix de faire dire à un texte biblique ce qu'il ne dit pas, alors que ce n'est pas en lui que vous puisez votre justification face à la transfusion sanguine ? Logiquement, vous devriez avoir compris depuis belle lurette que les apôtres ne faisaient aucune référence à la transfusion en Actes 15.
En outre, comme je l'ai montré dans mon précédent post, la Bible elle-même témoigne du peu d'importance, aux yeux de Dieu, de ne pas respecter strictement, dans certaines circonstances plus ou moins urgentes, la prescription alimentaire de non-consommation du sang dans la viande animale. Pourquoi Dieu se soucierait-il plus du manquement à l'extrapolation non-assurée d'un de ses commandements, si déjà il ne se met pas dans la plus violente colère (et c'est largement un euphémisme à la lecture de I Sam. 14:31-35) lorsque l'interdit direct est violé ?
A moins de s'en tenir à la surface du texte, sans tenir aucunement compte du contexte de cette formule apostolique, "s'abstenir (...) du sang" ne fait pas référence à l'utilisation médicale du sang d'un donneur humain vivant. Le doute minime que vous pouvez avoir ne repose que sur votre volonté plus ou moins consciente d'appliquer ce texte à autre chose que ce qu'il désigne clairement (la consommation alimentaire du sang d'un animal tué). Or, il n'existe, à ma connaissance, que deux raisons d'appliquer cette expression "s'abstenir du sang" à la transfusion sanguine : soit l'indifférence vis-à-vis de la compréhension du texte biblique, l'absence de désir d'approfondir le sens de ces mots d'une part ; soit, d'autre part, la nécessité impérieuse de justifier sa thèse que la Bible interdirait assurément les transfusions de sang (thèse jusqu'à vous entièrement propre aux Témoins de Jéhovah).