Re: Le point de vue des Témoins de Jéhovah sur l'usage du sang
Posté : 15 juin09, 00:42
La question qui se pose est celle-ci: dans quel contexte, Jacques ainsi que le concile apostolique, utilisent-ils l'expression "s'abstenir du sang" ?
Le concile s'était tout spécialement réuni afin de statuer sur le problème posé par certains chrétiens juifs qui exigeaient des chrétiens Gentils, que non seulement ils se fassent circoncire mais qu'en plus "ils observent la loi de Moïse." C'est ce problème, celui de l'observance de la loi, que l'apôtre Pierre aborda devant l'assemblée quand il compara la loi à un "joug" pesant. Aprés que Jacques eut exposé, devant l'assemblée, ses recommandations à l'adresse des chrétiens Gentils, ces derniers étant exhortés à s'abstenir des choses contaminées par les idoles, de la fornication, de ce qui est étouffé, et du sang, il ajouta ceci:
"Car depuis les temps anciens, Moïse a de ville en ville ceux qui le prêchent, parce qu'on le lit à haute voix chaque sabbat, dans les synagogues."
De toute évidence, les recommandations de Jacques tenaient compte de ce que les gens entendaient quand "Moïse était lu" dans les synagogues. Jacques savait que par le passé il y avait eu des Gentils, "des gens des nations", qui avaient vécu sur la terre d'Israël, qui avaient résidé au sein de la communauté Juive. Quelles avaient été les contraintes imposées à ces gens par la loi Mosaïque ? Ils n'étaient pas obligés de se faire circoncire, mais ils étaient obligés de s'abstenir de certaines pratiques qui sont détaillées dans les chapitres 17 et 18 du livre du Lévitique. La loi spécifiait que, tout comme les Israélites, les "résidents étrangers" se trouvant parmi eux devaient s'abstenir de pratiquer des sacrifices idolâtres (Lévitique 17:7-9), de manger du sang, ce qui incluait le sang d'animaux étouffés non saignés (Lévitique 17:10-16), et de se livrer à des pratiques sexuelles déclarées immorales (ce qui incluait l'inceste et l'homosexualité). Lévitique 18:6-26.
Les premiers chrétiens eux-mêmes, qu'ils soient Juifs ou Gentils, continuaient de fréquenter les synagogues Juives, et nous savons même que Paul et que d'autres chrétiens prêchaient et enseignaient souvent en ces lieux. Le fait que Jacques mentionne l'habitude qu'avait les Juifs de lire Moïse dans leurs synagogues, donne une bonne raison de croire que lorsque, immédiatement auparavant, il avait énuméré les choses dont devraient s'abstenir les chrétiens Gentils, il avait alors à l'esprit les interdits que la loi Mosaïque imposait autrefois aux Gentils qui résidaient au sein de la communauté Juive. Non seulement, Jacques énumère très exactement les même choses que l'on trouve dans le livre du lévitique, mais de plus, le verset 29 reprend très précisément cette liste dans le même ordre que celui suivit par le lévitique, c'est à dire: s'abstenir des sacrifices idolâtres, du sang, de ce qui est étouffé (donc des animaux non saignés) et de l'immoralité sexuelle.
Jacques recommanda aux croyants Gentils d'observer ces mêmes interdictions, et il est évident que ces recommandations s'expliquent par les circonstances du moment, à savoir que les rassemblements chrétiens regroupaient un mélange de Juifs et de Gentils et que, de ce fait, il était nécessaire de veiller à préserver la paix et l'harmonie de la communauté. Quand les chrétiens Gentils furent exhortés à "s'abstenir du sang", il est clair que cette exhortation n'était pas à prendre dans un sens absolu, mais dans le sens bien spécifique de s'abstenir de manger du sang, cette pratique étant répugnante aux yeux des Juifs. Faire dire à ce texte davantage que ce qu'il dit, et s'efforcer de faire du sang lui-même une sorte de "tabou", revient à sortir ce passage de son contexte scriptural et historique, et équivaut également à lui attribuer d'autorité, un sens qu'en réalité il n'a aucunement.
Il est à noter que des choses telles que le meurtre ou le vol ne sont pas mentionnées parmi les interdictions énumérées par Jacques. Ces choses étaient déjà condamnées aussi bien par les Gentils en général que par les Juifs. Mais les Gentils toléraient effectivement l'idolâtrie, ils toléraient effectivement la pratique consistant à manger du sang ou des animaux non saignés, ils toléraient aussi l'immoralité sexuelle, et il existait même des "temples de prostitués" qui étaient associés à leurs lieux de culte. Ainsi donc, ces interdictions visaient directement certaines pratiques des Gentils qui, si elles avaient été introduites au sein de la communauté chrétienne, auraient sans nul doute gravement offensé les juifs, devenant ainsi une source de mésententes et de troubles. La loi Mosaïque n'avait pas exigé qu'afin de pouvoir vivre tranquillement parmi les Israélites, les résidents étrangers se fassent circoncire, et Jacques ne demanda pas cela non plus.
La lettre qui fut écrite après que Jacques ait formulé ses recommandations, s'adressait spécifiquement aux chrétiens Gentils les "gens des nations," ceux-ci résidaient à Antioche, en Syrie et en Cilicie (des territoires jouxtant le nord d'Israël) et, comme nous l'avons vu, cette lettre traitait du problème particulier que posait la tentative de certains d'exiger des croyants Gentils qu'ils "observent la loi de Moïse." Elle traitait des comportements qui, très probablement auraient généré des difficultés entre croyants Juifs et croyants Gentils. Comme je le démontrerai un peu plus loin, rien n'indique que cette lettre avait pour objectif d'être considérée comme une "loi," comme si les quatre interdictions formaient un "Quadri logue" remplaçant le "Décalogue" ou Dix commandements que l'on trouve dans la loi Mosaïque. Elle n'avait pour autre ambition que d'apporter une réponse spécifique à la situation spécifique qui prévalait à ce moment de l'Histoire.
Le concile s'était tout spécialement réuni afin de statuer sur le problème posé par certains chrétiens juifs qui exigeaient des chrétiens Gentils, que non seulement ils se fassent circoncire mais qu'en plus "ils observent la loi de Moïse." C'est ce problème, celui de l'observance de la loi, que l'apôtre Pierre aborda devant l'assemblée quand il compara la loi à un "joug" pesant. Aprés que Jacques eut exposé, devant l'assemblée, ses recommandations à l'adresse des chrétiens Gentils, ces derniers étant exhortés à s'abstenir des choses contaminées par les idoles, de la fornication, de ce qui est étouffé, et du sang, il ajouta ceci:
"Car depuis les temps anciens, Moïse a de ville en ville ceux qui le prêchent, parce qu'on le lit à haute voix chaque sabbat, dans les synagogues."
De toute évidence, les recommandations de Jacques tenaient compte de ce que les gens entendaient quand "Moïse était lu" dans les synagogues. Jacques savait que par le passé il y avait eu des Gentils, "des gens des nations", qui avaient vécu sur la terre d'Israël, qui avaient résidé au sein de la communauté Juive. Quelles avaient été les contraintes imposées à ces gens par la loi Mosaïque ? Ils n'étaient pas obligés de se faire circoncire, mais ils étaient obligés de s'abstenir de certaines pratiques qui sont détaillées dans les chapitres 17 et 18 du livre du Lévitique. La loi spécifiait que, tout comme les Israélites, les "résidents étrangers" se trouvant parmi eux devaient s'abstenir de pratiquer des sacrifices idolâtres (Lévitique 17:7-9), de manger du sang, ce qui incluait le sang d'animaux étouffés non saignés (Lévitique 17:10-16), et de se livrer à des pratiques sexuelles déclarées immorales (ce qui incluait l'inceste et l'homosexualité). Lévitique 18:6-26.
Les premiers chrétiens eux-mêmes, qu'ils soient Juifs ou Gentils, continuaient de fréquenter les synagogues Juives, et nous savons même que Paul et que d'autres chrétiens prêchaient et enseignaient souvent en ces lieux. Le fait que Jacques mentionne l'habitude qu'avait les Juifs de lire Moïse dans leurs synagogues, donne une bonne raison de croire que lorsque, immédiatement auparavant, il avait énuméré les choses dont devraient s'abstenir les chrétiens Gentils, il avait alors à l'esprit les interdits que la loi Mosaïque imposait autrefois aux Gentils qui résidaient au sein de la communauté Juive. Non seulement, Jacques énumère très exactement les même choses que l'on trouve dans le livre du lévitique, mais de plus, le verset 29 reprend très précisément cette liste dans le même ordre que celui suivit par le lévitique, c'est à dire: s'abstenir des sacrifices idolâtres, du sang, de ce qui est étouffé (donc des animaux non saignés) et de l'immoralité sexuelle.
Jacques recommanda aux croyants Gentils d'observer ces mêmes interdictions, et il est évident que ces recommandations s'expliquent par les circonstances du moment, à savoir que les rassemblements chrétiens regroupaient un mélange de Juifs et de Gentils et que, de ce fait, il était nécessaire de veiller à préserver la paix et l'harmonie de la communauté. Quand les chrétiens Gentils furent exhortés à "s'abstenir du sang", il est clair que cette exhortation n'était pas à prendre dans un sens absolu, mais dans le sens bien spécifique de s'abstenir de manger du sang, cette pratique étant répugnante aux yeux des Juifs. Faire dire à ce texte davantage que ce qu'il dit, et s'efforcer de faire du sang lui-même une sorte de "tabou", revient à sortir ce passage de son contexte scriptural et historique, et équivaut également à lui attribuer d'autorité, un sens qu'en réalité il n'a aucunement.
Il est à noter que des choses telles que le meurtre ou le vol ne sont pas mentionnées parmi les interdictions énumérées par Jacques. Ces choses étaient déjà condamnées aussi bien par les Gentils en général que par les Juifs. Mais les Gentils toléraient effectivement l'idolâtrie, ils toléraient effectivement la pratique consistant à manger du sang ou des animaux non saignés, ils toléraient aussi l'immoralité sexuelle, et il existait même des "temples de prostitués" qui étaient associés à leurs lieux de culte. Ainsi donc, ces interdictions visaient directement certaines pratiques des Gentils qui, si elles avaient été introduites au sein de la communauté chrétienne, auraient sans nul doute gravement offensé les juifs, devenant ainsi une source de mésententes et de troubles. La loi Mosaïque n'avait pas exigé qu'afin de pouvoir vivre tranquillement parmi les Israélites, les résidents étrangers se fassent circoncire, et Jacques ne demanda pas cela non plus.
La lettre qui fut écrite après que Jacques ait formulé ses recommandations, s'adressait spécifiquement aux chrétiens Gentils les "gens des nations," ceux-ci résidaient à Antioche, en Syrie et en Cilicie (des territoires jouxtant le nord d'Israël) et, comme nous l'avons vu, cette lettre traitait du problème particulier que posait la tentative de certains d'exiger des croyants Gentils qu'ils "observent la loi de Moïse." Elle traitait des comportements qui, très probablement auraient généré des difficultés entre croyants Juifs et croyants Gentils. Comme je le démontrerai un peu plus loin, rien n'indique que cette lettre avait pour objectif d'être considérée comme une "loi," comme si les quatre interdictions formaient un "Quadri logue" remplaçant le "Décalogue" ou Dix commandements que l'on trouve dans la loi Mosaïque. Elle n'avait pour autre ambition que d'apporter une réponse spécifique à la situation spécifique qui prévalait à ce moment de l'Histoire.