contradiction dans le coran ?

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ex-musulman

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contradiction dans le coran ?

Ecrit le 13 avr.21, 10:27

Message par ex-musulman »

La sourate 11 commence ainsi:

Alif, Lam, Ra. C'est un Livre dont les versets sont parfaits en style et en sens, émanant d'un Sage, Parfaitement Connaisseur.



Ce verset commence par les lettres Alif, Lam, Ra dont personne ne connait le sens. Autrement dit ce verset qui affirme que les versets sont parfaits en sens commence par 3 lettres dont personne ne connait le sens ...
I ->

Serviteur d'Allah

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Re: contradiction dans le coran ?

Ecrit le 13 avr.21, 11:15

Message par Serviteur d'Allah »

Hmm... c'est ça la contradiction?! La sourate commence ainsi, littéralement: "Alif, Lām, Rā. C’est un Livre dont les versets sont détaillés/expliqués". Pourquoi détaillés/expliqués (en arabe فصلت), parce que l'explication des sens, des commandements prescrits, des histoires racontées, etc., a été donnée et la récitation du Livre a été enseignée. Cependant, Dieu précise qu'il est des versets dont l'interprétation complète n'est connue de personne hormis Lui. Les lettres isolées (الحروف المقطعة) en font partie (c'est l'avis des savants):

3:7: "C’est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre: il s’y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d’autres versets qui peuvent prêter à d’interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au cœur une inclination vers l’égarement, mettent l’accent sur les versets à équivoque, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n’en connaît l’interprétation, à part Allah. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent: «Nous y croyons: tout est de la part de notre Seigneur!» Mais, seuls les doués d’intelligence s’en rappellent."

Pour les contradictions, elles sont dans la bible. En voici quelques-unes:

Un Miracle sera-t-il donné à cette génération ?

OUI
« Il leur répondit: Une génération méchante et adultère demande un miracle; il ne lui sera donné d’autre miracle que celui du prophète Jonas. Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. » (Matthieu 12,39-40)

NON
« Les pharisiens survinrent, se mirent à discuter avec Jésus, et, pour l’éprouver, lui demandèrent un signe venant du ciel. Jésus, soupirant profondément en son esprit, dit: Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe? Je vous le dis en vérité, il ne sera point donné de signe à cette génération. » (Marc 8,11-12)

Qui croire? Matthieu nous dit qu’un miracle sera donné et Marc nie complètement cet épisode. Ces pseudo témoins de la vie de Jésus(as) ne savent même pas ce qui s’est passé !

Comment s’est effectuée l’arrestation du Christ ?

Judas montre-t-il Jésus(as) en le baisant ?

« Comme il parlait encore, voici, Judas, l’un des douze, arriva, et avec lui une foule nombreuse armée d’épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs et par les anciens du peuple. Celui qui le livrait leur avait donné ce signe: Celui que je baiserai, c’est lui; saisissez-le. Aussitôt, s’approchant de Jésus, il dit: Salut, Rabbi! Et il le baisa. Jésus lui dit: Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le. Alors ces gens s’avancèrent, mirent la main sur Jésus, et le saisirent. » (Matthieu 26,47-50)

« Et aussitôt, comme il parlait encore, arriva Judas l’un des douze, et avec lui une foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs, par les scribes et par les anciens. Celui qui le livrait leur avait donné ce signe: Celui que je baiserai, c’est lui; saisissez-le, et emmenez-le sûrement. Dès qu’il fut arrivé, il s’approcha de Jésus, disant: Rabbi! Et il le baisa. Alors ces gens mirent la main sur Jésus, et le saisirent. » (Marc 14 :43-46)

« Comme il parlait encore, voici, une foule arriva; et celui qui s’appelait Judas, l’un des douze, marchait devant elle. Il s’approcha de Jésus, pour le baiser. Et Jésus lui dit: Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme! Ceux qui étaient avec Jésus, voyant ce qui allait arriver, dirent: Seigneur, frapperons-nous de l’épée? Et l’un d’eux frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille droite. Mais Jésus, prenant la parole, dit: Laissez, arrêtez! Et, ayant touché l’oreille de cet homme, il le guérit. Jésus dit ensuite aux principaux sacrificateurs, aux chefs des gardes du temple, et aux anciens, qui étaient venus contre lui: Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons. J’étais tous les jours avec vous dans le temple, et vous n’avez pas mis la main sur moi. Mais c’est ici votre heure, et la puissance des ténèbres. Après avoir saisi Jésus, ils l’emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin. » (Luc 22 :47-54)

Ou plutôt comme l’affirme Jean, c’est Jésus(as) qui se livre tout seul ?

« Lorsqu’il eut dit ces choses, Jésus alla avec ses disciples de l’autre côté du torrent du Cédron, où se trouvait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait ce lieu, parce que Jésus et ses disciples s’y étaient souvent réunis. Judas donc, ayant pris la cohorte, et des huissiers qu’envoyèrent les principaux sacrificateurs et les pharisiens, vint là avec des lanternes, des flambeaux et des armes. Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s’avança, et leur dit: Qui cherchez-vous? Ils lui répondirent: Jésus de Nazareth. Jésus leur dit: C’est moi. Et Judas, qui le livrait, était avec eux. Lorsque Jésus leur eut dit: C’est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre. Il leur demanda de nouveau: Qui cherchez-vous? Et ils dirent: Jésus de Nazareth. Jésus répondit: Je vous ai dit que c’est moi. Si donc c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci. Il dit cela, afin que s’accomplît la parole qu’il avait dite: Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés. Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l’oreille droite. Ce serviteur s’appelait Malchus. Jésus dit à Pierre: Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire? La cohorte, le tribun, et les huissiers des Juifs, se saisirent alors de Jésus, et le lièrent. » (Jean 18 :1-12)

En qui il faut croire, Matthieu, Marc et Luc ou plutôt Jean ?

Que dit Jésus(as) lors de son arrestation ?

« Laissez, arrêtez » ?
« Mais Jésus, prenant la parole, dit: Laissez, arrêtez! Et, ayant touché l’oreille de cet homme, il le guérit. » (Luc 22,51)
« Car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée » ? « Alors Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. » (Matthieu 26,52)


« Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire » ?
« Jésus dit à Pierre: Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire? » (Jean 18,11)

A qui dit-il « vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons » ?

A ceux qui l’ont attrapé ?
« Alors ces gens mirent la main sur Jésus, et le saisirent. Un de ceux qui étaient là, tirant l’épée, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille. Jésus, prenant la parole, leur dit: Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. J’étais tous les jours parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m’avez pas saisi. Mais c’est afin que les Ecritures soient accomplies. » (Marc 14,46-49)

A la foule un peu plus loin ?
« En ce moment, Jésus dit à la foule: Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. J’étais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m’avez pas saisi. » (Matthieu 26,55)

Où l’emmène-t-on d’abord ?

Chez Anne d’abord ?
« Ils l’emmenèrent d’abord chez Anne; car il était le beau-père de Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là. » (Jean 18,13)

Où directement chez Caïphe le souverain sacrificateur ?
« Après avoir saisi Jésus, ils l’emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin. » (Luc 22,54)
« Ceux qui avaient saisi Jésus l’emmenèrent chez le souverain sacrificateur Caïphe, où les scribes et les anciens étaient assemblés. » (Matthieu 26,57)
« Ils emmenèrent Jésus chez le souverain sacrificateur, où s’assemblèrent tous les principaux sacrificateurs, les anciens et les scribes. » (Marc 14,53)


Le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu

« Jésus garda le silence, et ne répondit rien. Le souverain sacrificateur l’interrogea Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni? Jésus répondit: Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. » (Marc 14,61-62)

« Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, prenant la parole, lui dit: Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit: Tu l’as dit. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. » (Matthieu 26,63-64)

« Quand le jour fut venu, le collège des anciens du peuple, les principaux sacrificateurs et les scribes, s’assemblèrent, et firent amener Jésus dans leur sanhédrin. (22-67) Ils dirent: Si tu es le Christ, dis-le nous. Jésus leur répondit: Si je vous le dis, vous ne le croirez pas; et, si je vous interroge, vous ne répondrez pas. Désormais le Fils de l’homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu. Tous dirent: Tu es donc le Fils de Dieu? Et il leur répondit: Vous le dites, je le suis. Alors ils dirent: Qu’avons-nous encore besoin de témoignage? Nous l’avons entendu nous-mêmes de sa bouche. » (Luc 22,66-69)

Ces passages sont contradictoires en plusieurs endroits, tout d’abord remarquons qu’il n’y a qu’un seul souverain sacrificateur qui interroge Jésus(as) dans Marc et Matthieu alors que dans Luc, ils sont plusieurs à lui poser la question. Ensuite la question comporte des différences textuelles importantes entre les trois, dans Marc on voit l’emploi de l’expression « le Fils du Dieu béni », dans Matthieu on voit l’emploi de l’expression « le Christ, Fils de Dieu », tandis que dans Luc, il y a simplement la mention du « Christ ». La réponse de Jésus(as) est aussi contradictoires dans les 3 textes, dans Marc il répond « je le suis », dans Matthieu « tu l’as dit » tandis que dans Luc il tergiverse à répondre « si je vous le dis, vous ne le croirez pas, et si je vous interroge vous ne répondrez pas » pour finalement dire « je le suis ». Une autre contradiction apparait, il s’agit du « et venant sur les nuées du ciel » qui se retrouve chez Marc et Matthieu mais pas chez Luc où cette citation est absente. Avec de telles différences, en quelle version faut-il croire ? Qu’est-ce que le Christ a réellement dit ?

Qu’avons-nous encore besoin de témoins ?

Qui prononce cette phrase, le souverain sacrificateur seul ?
« Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, et dit: Qu’avons-nous encore besoin de témoins? » (Marc 14,63)
« Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant: Il a blasphémé! Qu’avons-nous encore besoin de témoins? Voici, vous venez d’entendre son blasphème. » (Matthieu 26,65)


Ou Tous ?
« Tous dirent: Tu es donc le Fils de Dieu? Et il leur répondit: Vous le dites, je le suis. Alors ils dirent: Qu’avons-nous encore besoin de témoignage? Nous l’avons entendu nous-mêmes de sa bouche. » (Luc 22,71)

Qui parle à Pierre lors du second reniement ?

Une autre servante ?
« Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et dit à ceux qui se trouvaient là; Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth. Il le nia de nouveau, avec serment: Je ne connais pas cet homme. » (Matthieu 26,71-72)

La même servante ?
« La servante, l’ayant vu, se mit de nouveau à dire à ceux qui étaient présents: Celui-ci est de ces gens-là. Et il le nia de nouveau. » (Marc 14,69)

Un homme ?
« Peu après, un autre, l’ayant vu, dit: Tu es aussi de ces gens-là. Et Pierre dit: Homme, je n’en suis pas. » (Luc 22,58)

‘On’ ne sait pas !
« Simon Pierre était là, et se chauffait. On lui dit: Toi aussi, n’es-tu pas de ses disciples? Il le nia, et dit: Je n’en suis point. » (Jean 18,25)

Ce passage est reprit différemment selon les évangélistes, selon Matthieu il s’agit d’une autre servante que lors du premier reniement, selon Marc il s’agit de la même, selon Luc ce serait un homme et selon Jean on ne sait même pas ! Même les questions/réponses diffèrent selon le rapport. Où est la Parole de Dieu dans tous ces faits rapportés ?

Le troisième reniement de Pierre

Qui parla à Pierre ? Ceux qui étaient présents ?
« Peu après, ceux qui étaient là, s’étant approchés, dirent à Pierre: Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître. Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta. » (Matthieu 26,73-74)

« (14-69) Et il le nia de nouveau. (14-70) Peu après, ceux qui étaient présents dirent encore à Pierre: Certainement tu es de ces gens-là, car tu es Galiléen. Alors il commença à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. » (Marc 14,70-71)

Un autre ? (donc une seule personne)
« Environ une heure plus tard, un autre insistait, disant: Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est Galiléen. Pierre répondit: Homme, je ne sais ce que tu dis. Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta. » (Luc 22,59-60)

Le parent à celui dont Pierre avait coupé l’oreille ?
« Un des serviteurs du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, dit: Ne t’ai-je pas vu avec lui dans le jardin? Pierre le nia de nouveau. Et aussitôt le coq chanta. » (Jean 18,26-27)

Remarquons, plusieurs choses, selon Matthieu et Marc ils sont nombreux à lui demander s’il ne faisait pas parti des gens qui accompagnaient Jésus(as). Remarquons aussi que les termes utilisés par Pierre ne sont pas identiques, même si le sens est le même. Cependant dans Luc et Jean, il ne s’agirait que d’une seule personne (et non plusieurs) qui lui pose la question. Nous pouvons bien entendu admettre que l’expression « un autre » n’entre pas en contradiction avec un « parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille » car l’un pouvant être l’autre, cependant ces deux passages contredisent ceux de Matthieu et de Marc.

Combien de fois devait chanter le coq avant que Pierre ne renie Jésus(as) trois fois ?

Une fois ?
« Le Seigneur, s’étant retourné, regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite: Avant que le coq chante aujourd’hui, tu me renieras trois fois. » (Luc 22,61)
« Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement. » (Matthieu 26,75)


Deux fois ?
« Aussitôt, pour la seconde fois, le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite: Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y réfléchissant, il pleurait. » (Marc 14,72)

Les disciples étaient-il là quand Jésus (as) dit à Pierre qu'il le reniera ?

Selon Matthieu et Marc, Jésus(as) et les disciples étaient déjà à la montagne des oliviers, lorsque Jésus(as) dit à Pierre qu'il va le renier.
« Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers. Alors Jésus leur dit: Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais, après que je serai ressuscité, je vous précèderai en Galilée. Pierre, prenant la parole, lui dit: Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi. Jésus lui dit: Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Pierre lui répondit: Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous les disciples dirent la même chose. Là-dessus, Jésus alla avec eux dans un lieu appelé Gethsémané, et il dit aux disciples: Asseyez-vous ici, pendant que je m'éloignerai pour prier.» (Matthieu 26,30-36)

«Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers. Jésus leur dit: Vous serez tous scandalisés; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. Mais, après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. Pierre lui dit: Quand tous seraient scandalisés, je ne serai pas scandalisé. Et Jésus lui dit: Je te le dis en vérité, toi, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Mais Pierre reprit plus fortement: Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous dirent la même chose. Ils allèrent ensuite dans un lieu appelé Gethsémané, et Jésus dit à ses disciples: Asseyez-vous ici, pendant que je prierai. (Marc 14,26-32)

Selon Luc, Jésus(as) dit à Pierre qu'il va le renier avant d'être à la montagne des oliviers.
«Le Seigneur dit: Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères. Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort. Et Jésus dit: Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies nié trois fois de me connaître. Il leur dit encore: Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac, et sans souliers, avez-vous manqué de quelque chose? Ils répondirent: De rien. Et il leur dit: Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne et que celui qi a un sac le prenne également, que celui qui n'a point d'épée vende son vêtement et achète une épée. Car, je vous le dis, il faut que cette parole qui est écrite s'accomplisse en moi: Il a été mis au nombre des malfaiteurs. Et ce qui me concerne est sur le point d'arriver. Ils dirent: Seigneur, voici deux épées. Et il leur dit: Cela suffit. Après être sorti, il alla, selon sa coutume, à la montagne des oliviers. Ses disciples le suivirent. Lorsqu'il fut arrivé dans ce lieu, il leur dit: Priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation.» (Luc 22,31-40)

La Bible Annotée a elle aussi remarquer que les paroles de Jésus(as) n'ont pas été rapportées d'une façon rigoureusement exacte selon les Évangélistes :

«Quel contraste entre ces paroles et celles qui précèdent Satan veut vous perdre, mais moi qui le sais, qui veille sur vous, qui suis plus puissant que lui, j'ai prié pour toi! Quand? Si l'on admet, avec Matthieu et Marc, que cet entretien eut lieu sur le chemin de Gethsémané, on peut penser que Jésus fait allusion à la prière sacerdotale; {#Jn 17:9 et suiv.} si, comme le rapportent Luc et Jean, ces paroles ont été prononcées encore dans la salle du souper, Jésus indique une prière spéciale qui s'est élevée de son coeur à Dieu pour la délivrance de son disciple.»
(Bible Annotée sur Luc 22.32.)

Cette contradiction ne nous permet pas de savoir quand Jésus(as) s'est rendu à la montagne des oliviers. Si les Évangélistes, inspirés par le Saint-Esprit, n'arrivent pas à se mettre d'accord sur un simple fait comme celui-ci, comment pouvons-nous leur accorder une quelconque crédibilité quant à leurs témoignages de la crucifixion de Jésus(as)?

Problème dans la chronologie du reniement de Pierre

Comme nous l’avons vu dans Matthieu, Marc, Pierre renie trois fois Jésus(as) après que les sacrificateurs lui demandent s’il est bien le Fils de Dieu (cf. Mt 26,57-75 ; Mc 14,53-72). Tandis que dans Luc, Pierre renie trois fois Jésus(as) bien avant que les sacrificateurs lui demandent s’il est bien le Fils de Dieu (cf. Lc 22,54-71). Il y a une contradiction chronologique manifeste entre Matthieu et Marc d’un côté et Luc de l’autre.

Premièrement
Selon Matthieu et Marc, Jésus(as) reçoit des coups d’abord, puis Pierre le renie ensuite :
«Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, prenant la parole, lui dit: Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit: Tu l'as dit. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant: Il a blasphémé! Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Voici, vous venez d'entendre son blasphème. Que vous en semble? Ils répondirent: Il mérite la mort. Là-dessus, ils lui crachèrent au visage, et lui donnèrent des coups de poing et des soufflets en disant: Christ, prophétise; dis-nous qui t'a frappé. Cependant, Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s'approcha de lui, et dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen. Mais il le nia devant tous, disant: Je ne sais ce que tu veux dire. Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et dit à ceux qui se trouvaient là; Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth. Il le nia de nouveau, avec serment: Je ne connais pas cet homme. Peu après, ceux qui étaient là, s'étant approchés, dirent à Pierre: Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître. Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement.» (Matthieu 26,63-75)

«Jésus garda le silence, et ne répondit rien. Le souverain sacrificateur l'interrogea de nouveau, et lui dit: Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni? Jésus répondit: Je le suis. Et vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, et dit: Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Vous avez entendu le blasphème. Que vous en semble? Tous le condamnèrent comme méritant la mort. Et quelques-uns se mirent à cracher sur lui, à lui voiler le visage et à le frapper à coups de poing, en lui disant: Devine! Et les serviteurs le reçurent en lui donnant des soufflets. Pendant que Pierre était en bas dans la cour, il vint une des servantes du souverain sacrificateur. Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarda, et lui dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth. Il le nia, disant: Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Puis il sortit pour aller dans le vestibule. Et le coq chanta. La servante, l'ayant vu, se mit de nouveau à dire à ceux qui étaient présents: Celui-ci est de ces gens-là. Et il le nia de nouveau. Peu après, ceux qui étaient présents dirent encore à Pierre: Certainement tu es de ces gens-là, car tu es Galiléen. Alors il commença à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. Aussitôt, pour la seconde fois, le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite: Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y réfléchissant, il pleurait.» (Marc 14,61-72)

Selon Luc, Pierre renie d’abord Jésus(as), puis seulement ensuite Jésus(as) reçoit des coups :
«Et l'un d'eux frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l'oreille droite. Mais Jésus, prenant la parole, dit: Laissez, arrêtez! Et, ayant touché l'oreille de cet homme, il le guérit. Jésus dit ensuite aux principaux sacrificateurs, aux chefs des gardes du temple, et aux anciens, qui étaient venus contre lui: Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons. J'étais tous les jours avec vous dans le temple, et vous n'avez pas mis la main sur moi. Mais c'est ici votre heure, et la puissance des ténèbres. Après avoir saisi Jésus, ils l'emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin. Ils allumèrent du feu au milieu de la cour, et ils s'assirent. Pierre s'assit parmi eux. Une servante, qui le vit assis devant le feu, fixa sur lui les regards, et dit: Cet homme était aussi avec lui. Mais il le nia disant: Femme, je ne le connais pas. Peu après, un autre, l'ayant vu, dit: Tu es aussi de ces gens-là. Et Pierre dit: Homme, je n'en suis pas. Environ une heure plus tard, un autre insistait, disant: Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est Galiléen. Pierre répondit: Homme, je ne sais ce que tu dis. Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta. Le Seigneur, s'étant retourné, regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite: Avant que le coq chante aujourd'hui, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement. Les hommes qui tenaient Jésus se moquaient de lui, et le frappaient. ls lui voilèrent le visage, et ils l'interrogeaient, en disant: Devine qui t'a frappé. Et ils proféraient contre lui beaucoup d'autres injures.» (Luc 22,50-65)

Comment faire pour savoir si Matthieu et Marc disent vrais, ou bien si c'est Luc qui a raison ? La réponse n'est pas évidente, car il est dit que Jésus(as) eu son visage voilé (Marc 14,65). Et Luc nous dit que Jésus(as) a regardé Pierre lorsqu'il l'avait renié (Luc 22,61), ce qui signifie que Pierre a d'abord renié Jésus(as), puis il a reçu des coups et s'est fait voilé son visage, sinon comment aurait-il regardé Pierre? On pourrait donc penser que c'est bien Matthieu et Marc qui ont raison. Cependant, Luc indique que Jésus(as) eu son visage voilé après que Pierre l'ait renié (Luc 22,64). Nous ne savons donc pas si c'est Luc qui s'est véritablement trompé. Adam Clarke reconnaît qu'il y a une divergence quant à l'ordre des faits :

«Ceci et les versets suivant sont placés par Matthieu et Marc avant le reniement de Pierre.»
(«Adam Clarke's Commentary on the Bible», Luc 22,63.)

La Bible Annotée pense que Luc s'est trompé dans l'ordre des faits : «Selon notre évangéliste, cette horrible scène aurait précédé le jugement et la sentence de mort, ce qui n'est sûrement pas l'ordre dans lequel les faits se sont succédé. La différence vient probablement de ce que Luc omet ici une première délibération et ne rapporte que celle qui eut lieu au point du jour. {#Lu 22:66, voir la note.}.»
(Bible Annotée sur 22,65.)

Deuxièmement
Selon Matthieu et Marc, le souverain sacrificateur «Caïphe» demanda à Jésus(as) s'il était le fils de Dieu avant que Pierre ne renie Jésus(as) pour la premièrement fois :
«Ceux qui avaient saisi Jésus l'emmenèrent chez le souverain sacrificateur Caïphe, où les scribes et les anciens étaient assemblés. Pierre le suivit de loin jusqu'à la cour du souverain sacrificateur, y entra, et s'assit avec les serviteurs, pour voir comment cela finirait. Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient quelque faux témoignage contre Jésus, suffisant pour le faire mourir. Mais ils n'en trouvèrent point, quoique plusieurs faux témoins se fussent présentés. Enfin, il en vint deux, qui dirent: Celui-ci a dit: Je puis détruire le temple de Dieu, et le rebâtir en trois jours. Le souverain sacrificateur se leva, et lui dit: Ne réponds-tu rien? Qu'est-ce que ces hommes déposent contre toi? Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, prenant la parole, lui dit: Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit: Tu l'as dit. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant: Il a blasphémé! Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Voici, vous venez d'entendre son blasphème. Que vous en semble? Ils répondirent: Il mérite la mort. Là-dessus, ils lui crachèrent au visage, et lui donnèrent des coups de poing et des soufflets en disant: Christ, prophétise; dis-nous qui t'a frappé. Cependant, Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s'approcha de lui, et dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen. Mais il le nia devant tous, disant: Je ne sais ce que tu veux dire. Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et dit à ceux qui se trouvaient là; Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth. Il le nia de nouveau, avec serment: Je ne connais pas cet homme. Peu après, ceux qui étaient là, s'étant approchés, dirent à Pierre: Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître. Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement.» (Matthieu 26,57-75)

«Alors le souverain sacrificateur, se levant au milieu de l'assemblée, interrogea Jésus, et dit: Ne réponds-tu rien? Qu'est-ce que ces gens déposent contre toi? Jésus garda le silence, et ne répondit rien. Le souverain sacrificateur l'interrogea de nouveau, et lui dit: Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni? Jésus répondit: Je le suis. Et vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, et dit: Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Vous avez entendu le blasphème. Que vous en semble? Tous le condamnèrent comme méritant la mort. Et quelques-uns se mirent à cracher sur lui, à lui voiler le visage et à le frapper à coups de poing, en lui disant: Devine! Et les serviteurs le reçurent en lui donnant des soufflets. Pendant que Pierre était en bas dans la cour, il vint une des servantes du souverain sacrificateur. Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarda, et lui dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth. Il le nia, disant: Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Puis il sortit pour aller dans le vestibule. Et le coq chanta. La servante, l'ayant vu, se mit de nouveau à dire à ceux qui étaient présents: Celui-ci est de ces gens-là. Et il le nia de nouveau. Peu après, ceux qui étaient présents dirent encore à Pierre: Certainement tu es de ces gens-là, car tu es Galiléen. Alors il commença à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. Aussitôt, pour la seconde fois, le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite: Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y réfléchissant, il pleurait.» (Marc 14,60-72)

Selon Jean, Pierre a déjà renié Jésus(as) pour la premièrement fois, puis le souverain sacrificateur «Anne» l'interroge, PUIS il fut envoyé au souverain sacrificateur «Caïphe» :

«Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne; car il était le beau-père de Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là. Et Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs: Il est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple. Simon Pierre, avec un autre disciple, suivait Jésus. Ce disciple était connu du souverain sacrificateur, et il entra avec Jésus dans la cour du souverain sacrificateur; mais Pierre resta dehors près de la porte. L'autre disciple, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit, parla à la portière, et fit entrer Pierre. Alors la servante, la portière, dit à Pierre: Toi aussi, n'es-tu pas des disciples de cet homme? Il dit: Je n'en suis point. Les serviteurs et les huissiers, qui étaient là, avaient allumé un brasier, car il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre se tenait avec eux, et se chauffait. Le souverain sacrificateur interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. Jésus lui répondit: J'ai parlé ouvertement au monde; j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et je n'ai rien dit en secret. Pourquoi m'interroges-tu? Interroge sur ce que je leur ai dit ceux qui m'ont entendu; voici, ceux-là savent ce que j'ai dit. A ces mots, un des huissiers, qui se trouvait là, donna un soufflet à Jésus, en disant: Est-ce ainsi que tu réponds au souverain sacrificateur? Jésus lui dit: Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu? Anne l'envoya lié à Caïphe, le souverain sacrificateur. Simon Pierre était là, et se chauffait. On lui dit: Toi aussi, n'es-tu pas de ses disciples? Il le nia, et dit: Je n'en suis point. Un des serviteurs du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, dit: Ne t'ai-je pas vu avec lui dans le jardin? Pierre le nia de nouveau. Et aussitôt le coq chanta.» (Jean 18,13-27)

Il y a ici une contradiction manifeste, puisque les faits se sont déroulés ainsi : Selon Jean, Jésus(as) est d'abord envoyé chez Anne (Jean 18,13), qui est aussi appelé souverain sacrificateur (Luc 3,2; Jean 18,19). Puis, Pierre renie une premièrement fois Jésus(as) (Jean 18,17). Ensuite, le souverain sacrificateur Anne pose des questions à Jésus(as), et décide de l'envoyer chez le souverain sacrificateur Caïphe (Jean 18,24). Et enfin, Pierre renie Jésus(as) deux autres fois (Jean 18,25-27). Or, selon Matthieu et Marc, Jésus(as) a déjà été envoyé chez le souverain sacrificateur Caïphe (Matthieu 26,57). Ensuite il l’interrogea (Matthieu 26,62-63; Marc 14.-,60-61), puis Pierre renie 3 fois Jésus(as) (Matthieu 26,69-75; Marc 14,66-72) La Bible Annotée confirme que c'est bien Caïphe qui s'adressait à Jésus(as) dans Matthieu et Marc :

«La question de Caïphe est destinée à arracher à Jésus une semblable déclaration, qui permettra de l'accuser de blasphème, {#Mt 26:65} crime que la loi de Moïse punissait de mort. La réponse de Jésus aussi n'a toute sa signification que si l'on y voit une affirmation de sa divinité.»
(Bible Annotée sur Matthieu 26,63.)

«C'est donc Anne qui interroge Jésus {#Jn 18:16, note} et, en effet, il n'y a pas le moindre rapport entre ses questions et l'interrogatoire que Caïphe fit subir au Sauveur devant le Sanhédrin. {#Mt 26:59 et suiv.; #Mr 14:55 et suiv.; comp. #Jn 18:16, notes.}.»
(Bible Annotée sur Jean 18,19.)

Pour terminer, voici des paroles de Saint Augustin qui reconnaît lui aussi qu'il y a bien des divergences sur le moment où Pierre a renié Jésus(as) :

«(S. AUG.) (De l'acc. des Evang., 3, 6.) Tous les Évangélistes ne racontent pas dans le même ordre la tentation et la chute de Pierre qui eut lieu pendant que Jésus était en butte à ces indignes outrages. Saint Luc la place en tête du récit des outrages faits au Sauveur; saint Jean commence par la chute de Pierre, entre dans le détail de quelques-uns de ces outrages, ajoute que Jésus fut ensuite envoyé au grand-prêtre Caïphe, puis il récapitule pour l'expliquer, la tentation et le renoncement de Pierre. Saint Matthieu et saint Marc racontent d'abord la scène des outrages et puis ensuite la chute de Pierre: "Pendant que Pierre était au bas, dans la cour, une des servantes du grand-prêtre,"etc. —(BÈDE.) Mais pourquoi Pierre est-il tout d'abord aperçu et découvert par une femme, alors qu'il y avait là un grand nombre d'hommes qui auraient dû bien plutôt le reconnaître? C'était pour montrer la part que prenait à la mort du Seigneur ce sexe qui devait aussi être racheté par sa passion. "Mais il le nia en disant: Je ne le connais point et je ne sais point ce que vous dites,"etc.»
(Commentaire de Thomas d'Aquin sur Marc 14,66-72.)

Ainsi, les évangélistes se sont contredits sur le moment où Pierre a renié Jésus(as) et donc n'étaient pas inspirés par le Saint-Esprit à ce moment là. Selon Matthieu et Luc, Pierre était dans la cour, et il n'est sorti qu'après son troisième reniement :
«Pierre le suivit de loin jusqu'à la cour du souverain sacrificateur, y entra, et s'assit avec les serviteurs, pour voir comment cela finirait. Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient quelque faux témoignage contre Jésus, suffisant pour le faire mourir. Mais ils n'en trouvèrent point, quoique plusieurs faux témoins se fussent présentés. Enfin, il en vint deux, qui dirent: Celui-ci a dit: Je puis détruire le temple de Dieu, et le rebâtir en trois jours. Le souverain sacrificateur se leva, et lui dit: Ne réponds-tu rien? Qu'est-ce que ces hommes déposent contre toi? Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, prenant la parole, lui dit: Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit: Tu l'as dit. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant: Il a blasphémé! Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Voici, vous venez d'entendre son blasphème. Que vous en semble? Ils répondirent: Il mérite la mort. Là-dessus, ils lui crachèrent au visage, et lui donnèrent des coups de poing et des soufflets en disant: Christ, prophétise; dis-nous qui t'a frappé. Cependant, Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s'approcha de lui, et dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen. Mais il le nia devant tous, disant: Je ne sais ce que tu veux dire. Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et dit à ceux qui se trouvaient là; Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth. Il le nia de nouveau, avec serment: Je ne connais pas cet homme. Peu après, ceux qui étaient là, s'étant approchés, dirent à Pierre: Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître. Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement.» (Matthieu 26,58-75)

«Ils allumèrent du feu au milieu de la cour, et ils s'assirent. Pierre s'assit parmi eux. Une servante, qui le vit assis devant le feu, fixa sur lui les regards, et dit: Cet homme était aussi avec lui. Mais il le nia disant: Femme, je ne le connais pas. Peu après, un autre, l'ayant vu, dit: Tu es aussi de ces gens-là. Et Pierre dit: Homme, je n'en suis pas. Environ une heure plus tard, un autre insistait, disant: Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est Galiléen. Pierre répondit: Homme, je ne sais ce que tu dis. Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta. Le Seigneur, s'étant retourné, regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite: Avant que le coq chante aujourd'hui, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement.» (Luc 22,55-62)

Selon Marc, Pierre se chauffait dans la cour, puis il est sorti pour aller dans le vestibule après son premier reniement :
«Pendant que Pierre était en bas dans la cour, il vint une des servantes du souverain sacrificateur. Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarda, et lui dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth. Il le nia, disant: Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Puis il sortit pour aller dans le vestibule. Et le coq chanta. La servante, l'ayant vu, se mit de nouveau à dire à ceux qui étaient présents: Celui-ci est de ces gens-là. Et il le nia de nouveau. Peu après, ceux qui étaient présents dirent encore à Pierre: Certainement tu es de ces gens-là, car tu es Galiléen. Alors il commença à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. Aussitôt, pour la seconde fois, le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite: Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y réfléchissant, il pleurait.» (Marc 14,66-72)

Selon Jean, Pierre n'est pas sorti après son premier reniement, et continuait de se chauffer :
«Simon Pierre, avec un autre disciple, suivait Jésus. Ce disciple était connu du souverain sacrificateur, et il entra avec Jésus dans la cour du souverain sacrificateur; mais Pierre resta dehors près de la porte. L'autre disciple, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit, parla à la portière, et fit entrer Pierre. Alors la servante, la portière, dit à Pierre: Toi aussi, n'es-tu pas des disciples de cet homme? Il dit: Je n'en suis point. Les serviteurs et les huissiers, qui étaient là, avaient allumé un brasier, car il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre se tenait avec eux, et se chauffait. Le souverain sacrificateur interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. Jésus lui répondit: J'ai parlé ouvertement au monde; j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et je n'ai rien dit en secret. Pourquoi m'interroges-tu? Interroge sur ce que je leur ai dit ceux qui m'ont entendu; voici, ceux-là savent ce que j'ai dit. A ces mots, un des huissiers, qui se trouvait là, donna un soufflet à Jésus, en disant: Est-ce ainsi que tu réponds au souverain sacrificateur? Jésus lui dit: Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu? Anne l'envoya lié à Caïphe, le souverain sacrificateur. Simon Pierre était là, et se chauffait. On lui dit: Toi aussi, n'es-tu pas de ses disciples? Il le nia, et dit: Je n'en suis point. Un des serviteurs du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, dit: Ne t'ai-je pas vu avec lui dans le jardin? Pierre le nia de nouveau. Et aussitôt le coq chanta.» (Jean 18,15-27)

La Bible Annotée dit que Jean a placé le reniement de Pierre au bon endroit, dans l'ambition de corriger ce qu'ont dit les synoptiques :

«Pierre était dans la cour; on a supposé que Jésus subissait son jugement dans une salle élevée seulement de quelques marches, d'où l'on pouvait voir et entendre ce qui se passait dans la cour. Cependant l'expression de Marc: "Pierre était en bas dans la cour" est peu favorable à cette hypothèse. Il vaut mieux admettre que Jésus traversait à ce moment la cour, étant conduit d'Anne chez Caïphe. {#Jn 18:24}. D'après Jean, le reniement de Pierre eut lieu pendant l'interrogatoire de Jésus par Anne et non, comme le donneraient à entendre les deux premiers évangiles, pendant sa comparution devant le sanhédrin réuni chez Caïphe.»
(Bible Annotée sur Luc 22,61.)


«Jean ne raconte ni les imprécations de Pierre contre lui-même, qui donnent à sa chute tant de gravité, ni sa repentance par laquelle commença le relèvement. Il suffit à son but d'avoir remis ces trois reniements à leur vraie place par le récit de la comparution devant Anne, et surtout d'avoir montré l'accomplissement de la triste prédiction de Jésus à son disciple. {#Jn 13:38}.»
(Bible Annotée sur Jean 18,37.)

Le grand théologien et exégète Raymond E. Brown dit : «Les deux évangiles diffèrent beaucoup dans la manière dont ils combinent ces détails (plus que Matthieu et Luc ne diffèrent de Marc). Jean situe le premier reniement à l'extérieur avant que pierre n'entre dans l'aulè, le second et le troisième près du feu dans l'aulè. Marc situe le premier reniement dans l'aulè près du feu, le deuxième et le troisième hors de l'aulè et loin du feu.»
(Raymond E. Brown, "la mort du messie" éditions 2005 bayard, page 688.)

Ces dissensions des évangélistes sur l'endroit où Pierre a renié Jésus(as) prouvent qu'ils n'étaient pas inspirés par le Saint-Esprit comme les chrétiens le prétendent.

Que répond Jésus(as) à Pilate ?

« Tu le dis » ?
« Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur l’interrogea, en ces termes: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. » (Matthieu 27,11)
« Pilate l’interrogea, en ces termes: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. » (Luc 23,3)
« Pilate l’interrogea: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. » (Marc 15,2)


« Tu le dis, je suis roi » ?
« Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus, et lui dit: Es-tu le roi des Juifs? Jésus répondit: Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi?Mon royaume n’est pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume n’est point d’ici-bas. Pilate lui dit: Tu es donc roi? Jésus répondit: Tu le dis, je suis roi. » (Jean 18,33-37)


Jean rapporte ici, un passage supplémentaire où le Christ ni explicitement être le roi des Juifs « Mon royaume n’est pas de ce monde », ce que les autres ne rapportent pas. De plus, dans Matthieu, Luc et Marc Jésus(as) ne semble dire que « tu le dis », en d’autres termes, c’est toi qui insinue cela et non moi, alors que dans Jean il dit « Tu le dis, je suis roi ». Après avoir nié dans le même passage qu’il possédait un royaume (sous-entendu terrestre), il confirmera le contraire au verset 37 ! Ceci n’est qu’une petite divergence textuelle mais qui change complètement le sens de la phrase !

Quelle question est posée par Pilate à la foule ?

« Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs » ?
« Mais, comme c’est parmi vous une coutume que je vous relâche quelqu’un à la fête de Pâque, voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs? » (Jean 18,39)
« Pilate leur répondit: Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs? » (Marc 15,9)

OU « Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus, qu’on appelle Christ » ?
« Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus, qu’on appelle Christ? » (Matthieu 27,17)

Dans Marc et Jean, Pilate leur demande simplement si les Juifs veulent voir Jésus(as) en vie, alors que dans Matthieu il leur propose de faire un choix !

La proposition de Barabbas

« Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus, qu’on appelle Christ? » (Matthieu 27,17)
« Mais, comme c’est parmi vous une coutume que je vous relâche quelqu’un à la fête de Pâque, voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs? Alors de nouveau tous s’écrièrent: Non pas lui, mais Barabbas. Or, Barabbas était un brigand. » (Jean 18,39-40)
« Mais les chefs des sacrificateurs excitèrent la foule, afin que Pilate leur relâchât plutôt Barabbas. Pilate, reprenant la parole, leur dit: Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs? Ils crièrent de nouveau: Crucifie-le! Pilate leur dit: Quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore plus fort: Crucifie-le! Pilate, voulant satisfaire la foule, leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié. » (Marc 15,11-15)

Notons la contradiction entre ces passages, dans Matthieu c’est Pilate qui propose soit de leur relâcher Jésus Barabbas ou soit Jésus-Christ, alors que dans Jean et Marc, c’est la foule qui demande à Pilate de leur relâcher Barrabas et de crucifier Jésus(as).

Luc et le cas d’Hérode

« Quand Pilate entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était Galiléen; et, ayant appris qu’il était de la juridiction d’Hérode, il le renvoya à Hérode, qui se trouvait aussi à Jérusalem en ces jours-là. Lorsqu’Hérode vit Jésus, il en eut une grande joie; car depuis longtemps, il désirait le voir, à cause de ce qu’il avait entendu dire de lui, et il espérait qu’il le verrait faire quelque miracle. Il lui adressa beaucoup de questions; mais Jésus ne lui répondit rien. Les principaux sacrificateurs et les scribes étaient là, et l’accusaient avec violence. Hérode, avec ses gardes, le traita avec mépris; et, après s’être moqué de lui et l’avoir revêtu d’un habit éclatant, il le renvoya à Pilate. Ce jour même, Pilate et Hérode devinrent amis, d’ennemis qu’ils étaient auparavant. » (Luc 23,6-12)

Ce passage de Luc contredit tous les autres Evangélistes, tout d’abord après avoir envoyé Jésus(as) vers Pilate, celui-ci ayant apprit qu’il était Galiléen et donc de la juridiction de Hérode, l’envoya vers ce dernier, ce que les autres ne mentionnent absolument pas. Je rapporterai ici, ce que dit le père M.-E. Boismard dans son « Synopse des quatre évangiles », éditions du CERF, p.412 :

« De son côté, le récit de Lc contient des additions et des incohérences qui permettent d’y reconnaitre deux couches rédactionnelles. On s’accorde à admettre que la comparution de Jésus devant Hérode (Lc 23 6-12), inconnue de Jn et faite de morceaux repris d’ailleurs (cf. note § 348), est un ajout à la source que suivait Lc. Mais il faut aller plus loin. Le v.5 – dont la première partie reprend l’accusation générale du v. 2a et dont la seconde partie reprend un fragment de Ac 10 37 se terminant par la mention de la Galilée – n’est qu’une cheville rédactionnelle destinée à introduire le récit de la comparution de Jésus devant Hérode (Pilate envoie Jésus vers Hérode parce qu’il vient d’apprendre qu’il est Galiléen, v.6 !). »

Il continue :
« En résumé, on peut considérer tout le bloc des vv.5-16 comme une addition à la source suivie par Lc. Par ailleurs, le début du v.20 est étrange : Lc écrit de nouveau Pilate adressa la parole à la foule, mais il ne nous donne aucun renseignement sur ces nouvelles paroles de Pilate. »

Comme nous le voyons, ce passage est un ajout ultérieur, et il semble y avoir « deux couches rédactionnelles » comme l’affirme le père M.-E. Boismard. Ce récit étrange contredit la chronologie des faits car il coupe le dialogue avec Pilate, insère l’histoire d’Hérode, et reprend subitement le dialogue entre Pilate et la foule. On voit clairement qu’il y a corruption du texte.

L’Heure de la Crucifixion

La Troisième Heure (c’est-à-dire 9heures du matin)
« C’était la troisième heure, quand ils le crucifièrent. » (Marc 15,25)

La Sixième Heure (c’est-à-dire midi)
« C’était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs: Voici votre roi. » (Jean 19,14)

D’après Marc à la troisième heure Jésus(as) fut crucifié (c-à-d à 9 heures du matin) mais selon Jean à la sixième heure (c-à-d à midi) il ne l’était toujours pas et se trouvait toujours chez Pilate… Qui croire ?

Qui porta la Croix ?

Jésus ?
« Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha. » (Jean 19,17)

Simon de Cyrène ?
« Comme ils l'emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix, pour qu'il la porte derrière Jésus. » (Luc 23,26)
« Ils forcèrent à porter la croix de Jésus un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, père d’Alexandre et de Rufus » (Marc 15,21)
« Lorsqu’ils sortirent, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, appelé Simon, et ils le forcèrent à porter la croix de Jésus. » (Matthieu 27,32)

Que avait-il marqué au-dessus de la tête de Jésus(as) ?

« Pour indiquer le sujet de sa condamnation, on écrivit au-dessus de sa tête: Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. » (Matthieu 27,37)
« L’inscription indiquant le sujet de sa condamnation portait ces mots: Le roi des Juifs. » (Marc 15,26)
« Il y avait au-dessus de lui cette inscription: Celui-ci est le roi des Juifs. » (Luc 23,38)
« Pilate fit une inscription, qu’il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue: Jésus de Nazareth, roi des Juifs. » (Jean 19,19)

Toutes les inscriptions veulent dire la même chose dans le fond, soit, mais il n’y en a pas deux identiques ! Etait-ce « celui-ci est Jésus, le roi des Juifs » ? ou bien « Le roi des Juifs » ? ou bien encore « Celui-ci est le roi des Juifs » ou même encore « Jésus de Nazareth, roi des Juifs » ?

Si on demandait à un enfant de 10 ans de lire une inscription sur une tombe, il serait la rapporter. Nous pouvons bien entendu admettre que ce sont des témoignages, nous pouvons également pardonner à l’historien des approximations de ce genre, mais peut-on pardonner à ceux qui sont sous inspiration divine, rappelons-le, d’un laxisme aussi latent que celui-ci ? Si sur une simple inscription, les témoignages ne concordent pas, quel crédit doit-on accorder au reste ?

Jésus(as) a-t-il gouté le vin ou non ? Etait-ce du vin mêlé de fiel ou mêlé de myrrhe ?

OUI
« ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel; mais, quand il l’eut goûté, il ne voulut pas boire. » (Matthieu 27,34)

NON
« Ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de myrrhe, mais il ne le prit pas. » (Marc 15,32)

D’après Matthieu, Jésus(as) goûte le vin mêlé de fiel et le refuse ensuite tandis que selon Marc il refuse le vin mêlé de myrrhe sans y toucher. Quelle version croire ? Je rapporterai ici, l’interprétation du père M.-E. Boismard dans son « Synopse des quatre évangiles », éditions du CERF, p.424, où il dit sur ce passage :

« L’ultime rédacteur matthéen réinterprète ici le texte du Mc-intermédiaire en fonction du Ps 69 22 : « Ils me donnèrent pour boisson du fiel » (edökan eis brôma moi cholèn) ; il ajoute l’expression « à boire » qui rappelle le « pour boisson » du Psaume ; il change enfin « myrrhe » en « fiel ». »

Dans le dictionnaire de la Bible de Dom Agustin Calmet (Rev.3), nous lisons au sujet de la myrrhe :

« Quelques-uns croient que Myrrhatum vinum, de saint Marc, est le même que vinum felle mixtum, de saint Matthieu: mais d’autres les distinguent. On donna au Sauveur du vin de myrrhe, par un sentiment d’humanité, pour lut ôter le trop vif sentiment de la douleur; mais les soldats, par un effet de leur cruauté, y mêlèrent du fiel: aussi Jésus-Christ n’en voulut-il pas boire. Ou enfin saint Matthieu ayant écrit en araméen, se sera servi du mot marra, qui signifie de la myrrhe, de l’amertume ou du fiel. Le traducteur grec l’aura pris pour du fiel, et saint Marc pour de la myrrhe. »

D’après les auteurs chrétiens, il s’agirait soit d’une surinterprétation des Psaumes de la part de Matthieu pour faire coller aux Ecritures (c-à-d l’Ancien Testament) soit une erreur de compréhension dans la traduction dans le passage de l’araméen au grec de la part du pseudo-Matthieu qui a écrit l’évangile. Il n’en demeure pas moins qu’il y a une contradiction manifeste entre ces deux passages.

Qu’ont dit les deux larrons ?

Insultaient-ils Jésus(as) ?
« Les brigands, crucifiés avec lui, l’insultaient de la même manière. » (Matthieu 27,44)

Ou plutôt l’un l’insultait et l’autre demandait qu’il se rappelle de lui ?
« L’un des malfaiteurs crucifiés l’injuriait, disant: N’es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi même, et sauve-nous! Mais l’autre le reprenait, et disait: Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation? Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes; mais celui-ci n’a rien fait de mal. Et il dit à Jésus: Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus lui répondit: Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23,39-43)

Elie ! Elie !

« Et l’un d’eux courut remplir une éponge de vinaigre, et, l’ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire, en disant: Laissez, voyons si Elie viendra le descendre. » (Marc 15,36)
« Et aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge, qu’il remplit de vinaigre, et, l’ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire. Mais les autres disaient: Laisse, voyons si Elie viendra le sauver. » (Matthieu 27,48-49)

Il y a une contradiction manifeste entre Marc et Matthieu. Selon Marc c’est celui qui donna du vinaigre à Jésus(as) qui aurait dit « Laissez, voyons si Elie viendra le descendre », tandis que pour Matthieu ce sont les autres qui étaient présents qui prononcèrent cette phrase. Notez la différence entre « Laisse » et « Laissez » et entre « descendre » et « sauver », étant représentatif de la même scène. Les rapports sont donc sur ce point contradictoire. Le Saint Esprit n’a pas pu inspirer aux deux évangélistes des faits aussi contradictoires. Quel est le bon témoignage? Mais il y a d’autres problèmes dans ces passages:

- Selon Matthieu et Marc, c'est un soldat qui a donné à Jésus(as) du vinaigre, alors que chez Jean, ce sont plusieurs soldats : «Et aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge, qu'il remplit de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire.» (Matthieu 27,48)
+
«Et l'un d'eux courut remplir une éponge de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire, en disant: Laissez, voyons si Elie viendra le descendre.» (Marc 15,36)
VS
«Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l'ayant fixée à une branche d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche.» (Jean 19,29)

Selon Matthieu, la personne qui a donnée le vinaigre à Jésus(as) est celle qui a demandé d'attendre la venue d'Elie(as), alors que chez Marc, ce sont plusieurs autres personnes: «Quelques-uns de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, dirent: Il appelle Elie. Et aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge, qu'il remplit de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire. Mais les autres disaient: Laisse, voyons si Elie viendra le sauver.» (Matthieu 27,47-49) «Quelques-uns de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, dirent: Voici, il appelle Elie. Et l'un d'eux courut remplir une éponge de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire, en disant: Laissez, voyons si Elie viendra le descendre.» (Marc 15,35-36) La Bible Annotée dit :

«D'après Marc, {#Mr 15:36} ces paroles auraient été prononcées par le même homme qui venait d'offrir à Jésus du vinaigre. Le récit de Matthieu est évidemment le plus exact. » (Bible Annotée sur Matthieu 27.49).

Johnson dit : «Laisse, voyons si Elie etc. Ceci était dit pour empêcher celui qui voulait lui faire boire ce vinaigre. Selon Marc, c'est la même personne qui fit la réplique».
(Johnson sur Matthieu 27.49).

Le hasard a voulu que la version Éthiopienne de Marc soit conforme à Matthieu. John Gill dit : «"Disant", ou "ils dirent", comme le lit la version Éthiopienne.»
(John Gill's Exposition of the Entire Bible, Marc 15.36.)

Indubitablement, le texte Biblique contient (encore) une contradiction relative au déroulement de «la Passion». Ceci constitue un argument contre la théorie de l'origine divine de la Bible et la véracité des relations évangéliques ayant trait à la "crucifixion" de Jésus(as).
Modifié en dernier par Serviteur d'Allah le 14 avr.21, 04:41, modifié 1 fois.

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Re: contradiction dans le coran ?

Ecrit le 13 avr.21, 20:44

Message par Teo »

ex-musulman a écrit : 13 avr.21, 10:27 La sourate 11 commence ainsi:

Alif, Lam, Ra. C'est un Livre dont les versets sont parfaits en style et en sens, émanant d'un Sage, Parfaitement Connaisseur.



Ce verset commence par les lettres Alif, Lam, Ra dont personne ne connait le sens. Autrement dit ce verset qui affirme que les versets sont parfaits en sens commence par 3 lettres dont personne ne connait le sens ...
Tout le monde connait le sens ,c'est en rapport avec les dieux et alphabet egyptien & hébreux

Faut arrêter de prendre l"humanité pour des cons......musulmans entre-eux ça s'entube,ok......mais pas avec le reste du monde
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Re: contradiction dans le coran ?

Ecrit le 17 mai21, 04:19

Message par Nzr »

ex-musulman a écrit : 13 avr.21, 10:27 La sourate 11 commence ainsi:

Alif, Lam, Ra. C'est un Livre dont les versets sont parfaits en style et en sens, émanant d'un Sage, Parfaitement Connaisseur.



Ce verset commence par les lettres Alif, Lam, Ra dont personne ne connait le sens. Autrement dit ce verset qui affirme que les versets sont parfaits en sens commence par 3 lettres dont personne ne connait le sens ...
Il est dit que les lettres sont des révélations, sont des signes. Et que c est par la lettre que Dieu fait des révélations à Mohammad sws.

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Re: contradiction dans le coran ?

Ecrit le 17 mai21, 04:22

Message par indian »

ex-musulman a écrit : 13 avr.21, 10:27 La sourate 11 commence ainsi:

Alif, Lam, Ra. C'est un Livre dont les versets sont parfaits en style et en sens, émanant d'un Sage, Parfaitement Connaisseur.



Ce verset commence par les lettres Alif, Lam, Ra dont personne ne connait le sens. Autrement dit ce verset qui affirme que les versets sont parfaits en sens commence par 3 lettres dont personne ne connait le sens ...

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Unir l'humanité. Un seul Dieu. Les grandes religions de Dieu. Femmes, hommes sont égaux. Tous les préjugés sont destructeurs et doivent être abandonnés. Chercher la vérité par nous-mêmes. La science et la religion en harmonie. Nos problèmes économiques sont liés à des problèmes spirituels. La famille et son unité sont très importantes.

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