Climat de l'époque de l'antiquité.

Sujet d'actualité Au Québec l'accommodement raisonnable, un sujet d'actualité.
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prisca

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Climat de l'époque de l'antiquité.

Ecrit le 21 nov.21, 06:43

Message par prisca »

Lactance :

LACTANCE - LUCIUS CAECILIUS FIRMIANUS LACTANTIUS
INSTITUTIONS DIVINES - DIVINAE INSTITUTIONES


LIVRE V - LIBER QUINTUS.



DE LA JUSTICE - DE JUSTITIA.

  • LIVRE V.
    DE LA JUSTICE.

    I. Je ne doute point, Constantin, très grand empereur, que si cet ouvrage que j'ai entrepris pour prouver l'unité de ce Dieu, qui a créé le monde et qui le gouverne, tombe entre les mains de certaines gens, qui n'ont que de fausses et absurdes idées de la religion, ils ne le prennent en aversion dès qu'ils en auront vu le titre et le commencement, qu'ils ne le jettent avec horreur, et qu'ils ne croient qu'en le touchant seulement, ils ont commis un crime des plus énormes. Je voudrais pourtant qu'ils me fissent la grâce de ne le point condamner avant de l'avoir lu. Car, puisqu'il n'est permis de condamner personne sans l'avoir entendu, et que l'on n'ôte pas même aux traîtres, aux empoisonneurs et aux sacrilèges la liberté de se défendre, il me semble que la demande que je fais : que ceux qui voudront juger de mon livre suspendent leur jugement jusqu'à ce qu'ils l'aient lu tout entier, n'a rien que d'honnête et de juste. Mais je connais trop bien leur animosité pour attendre d'eux qu'ils me rendent cette justice. Ils ont peur d'être convaincus et d'être obligés de se rendre à la vérité ; ils font du bruit pour ne point entendre nos raisons; ils ferment les yeux pour ne point voir la lumière. L'éloignement qu'ils ont pour entrer en conférence est un aveu de leur faiblesse. Sachant bien qu'ils ne pourraient remporter d'avantage par la raison, ils ont recours à la force. Ils n'agissent point, comme a dit Ennius, avec la modération de la sagesse; ils ne se conduisent que par violence. Ils ne veulent pas que notre innocence soit publiquement justifiée, parce que, encore qu'ils en soient fort persuadés, ils ont résolu de nous condamner comme si nous étions coupables. N'est-ce pas une injustice aussi visible, de condamner l'innocence sans l'entendre, que de la condamner après qu'elle a été entendue et justifiée? Ils ne refusent de nous entendre que parce que, s'ils nous avaient entendus, ils ne pourraient plus nous condamner. Ils tourmentent les personnes consacrées au culte du vrai Dieu; ils les chassent de leur pays; ils les exécutent à mort. Quelque envenimée que soit la haine dont ils sont animés contre eux, ils ne sauraient en donner aucune raison, parce qu'elle ne procède que du renversement de leur esprit, de l'erreur qui les aveugle, de la fureur qui les transporte. Au lieu de revenir de leur égarement, ils ajoutent la cruauté à l'ignorance; ils persécutent inhumainement des personnes dont l'unique occupation est de servir Dieu; ils affligent les âmes innocentes, et ils torturent leurs corps. J'entreprends maintenant de conférer avec ces gens-là, et de les convaincre de la vérité, bien que je sache qu'ils sont plus disposés à répandre le sang des justes qu'à écouter leurs paroles. L'entreprise est-elle téméraire et la peine sera-t-elle inutile ? nullement. Si je ne suis pas assez heureux pour les mettre dans le bon chemin, et pour les garantir de la mort vers laquelle ils se précipitent avec une impétuosité incroyable, j'affermirai au moins la foi chancelante de quelques-uns d'entre nous, et principalement de ceux qui ont une légère teinture des lettres. Les orateurs et les poètes sont dangereux, en ce qu'ils peuvent aisément surprendre les ignorant; par la beauté de leurs discours et par la douceur de leurs vers. Ces discours et ces vers sont comme du miel qui couvrirait du poison. J'ai tâché de joindre la sagesse à la religion, afin que ces arts-là ne nuisent point à ceux qui s'adonnent à l'étude, et que les belles-lettres servent plutôt à la religion qu'elles ne lui nuisent, quand elles se trouvent en des personnes qui ont de la vertu et qui aiment la vérité. Quand mon travail serait inutile pour les autres, il ne le serait pas pour moi, parce qu'il me remplira du plaisir que donne la jouissance de la vérité, qui est la véritable nourriture de l'esprit. Il ne faut pourtant désespérer de personne. Peut-être que tous ceux à qui nous parlerons ne seront pas sourds. Les esprits impurs n'auront pas plus de pouvoir que l'esprit saint. L'état des affaires n'est pas si désespéré, qu'il ne se trouve encore des personnes d'assez bon goût pour embrasser la vérité et pour suivre le bon chemin quand on le leur aura montré. Il n'y a qu'à mettre sur les bords de la coupe un peu de miel de la sagesse céleste, de peur que les âmes délicates ne soient rebutées de l'amertume des remèdes. En effet, la principale raison pour laquelle les savants et les grands du monde n'ajoutent point de foi à l'Écriture, est que le style en est bas, et que les prophètes n'ont parlé que le langage du peuple. Leur simplicité est méprisée par ceux qui ne veulent rien voir ni rien entendre que d'élégant, et qui ne conservent dans leur cœur que ce qui y est entré avec plaisir par les oreilles, et que ce qui les a charmées par la douceur de son harmonie. Tout ce qui n'est pas enrichi des ornements et des figures du discours leur paraît simple et méprisable. Ils s'imaginent qu'il n'y a que ce qui est agréable qui soit vrai, que ce qui peut donner du plaisir qui soit probable. Enfin, ils ne considèrent les choses que par la beauté, sans examiner si elles ont de la vérité. Ils n'ajoutent point de foi à nos mystères, parce qu'ils paraissent avec une simplicité éloignée de toute sorte de déguisement, et ils n'ont point d'estime pour ceux qui les leur expliquent, parce que ce sont des hommes qui n'ont aucune teinture des sciences profondes, ou qui n'en ont au plus qu'une fort légère. Il est vrai qu'il est fort rare d'en trouver qui soient éloquents, et la raison en est évidente. L'éloquence est dévouée à la vanité et à la pompe du siècle. Elle affecte de plaire au peuple et de flatter ses plus mauvaises inclinations. Elle entreprend quelque fois de combattre la vérité, et de faire admirer dans ce combat le pouvoir qu'elle exerce sur les esprits. Elle recherche les richesses, les honneurs et les dignités; elle méprise notre religion, parce qu'elle n'y voit rien que de simple, et qu'elle n'y découvre rien qui approche du vain éclat au milieu duquel elle est bien aise de paraître. Voilà pourquoi la sagesse et la vérité manquent souvent de personnes capables de se charger de leur défense, et pourquoi ceux qui s'en chargent ne s'en acquittent qu'imparfaitement. Ceux dont j'ai quelque connaissance sont Minucius Félix, célèbre avocat, dont le livre, qui a pour titre Octavius, fait voir avec combien d'avantage il aurait pu soutenir la cause de la vérité, s'il y eût employé tout son temps et tout son esprit. Tertullien était fort habile en toutes sortes de sciences, mais son style avait peu d'élégance et beaucoup d'obscurité, ce qui a été cause qu'il n'a acquis qu'une médiocre réputation. Cyprien a été le plus illustre défenseur de la vérité : il s'était rendu fort célèbre dans la profession de l'éloquence, et avait fait une grande quantité d'ouvrages fort excellents en ce genre-là; il avait l'esprit abondant, agréable, et, ce qui est le plus à estimer, il l'avait fort clair. Il est difficile de dire s'il avait ou une plus grande clarté dans les pensées ou une plus grande force dans les raisonnements. Il faut pourtant avouer que ses ouvrages n'ont plu que par la beauté de l'expression à ceux qui ne sont pas instruits de nos mystères, parce qu'il les a écrits d'une manière qui ne peut être entendue que des fidèles. Voilà pourquoi il a été méprisé et raillé par les savants d'entre les païens. J'en ai vu un qui avait quelque élégance, qui, changeant une lettre de son nom, l'appelait Coprien, comme s'il eût voulu lui reprocher d'avoir gâté la beauté de son esprit en s'appliquant à des sujets bas et méprisables. Que si avec toute son éloquence il a eu ce malheur, que peut-on attendre de ceux qui n'ont ni l'élégance du langage, ni la subtilité ou la force du raisonnement?



Que pensez vous du contenu de cette narration de cette personne qui a vécu au 3ème siècle après Jésus Christ et qui fut rhéteur né vers 250 à Civitas Popthensis [ réf. souhaitée] (Actuelle Henchir Kssiba, en Algérie), en Afrique romaine, et mort vers 325. Il a été surnommé le « Cicéron chrétien » en raison de l'élégance de sa prose latine.

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Saint Glinglin

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Re: Climat de l'époque de l'antiquité.

Ecrit le 20 déc.21, 02:01

Message par Saint Glinglin »

Illisible.

Pollux

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Re: Climat de l'époque de l'antiquité.

Ecrit le 20 déc.21, 07:47

Message par Pollux »

Saint Glinglin a écrit : 20 déc.21, 02:01 Illisible.
Je plussoie.

ronronladouceur

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Re: Climat de l'époque de l'antiquité.

Ecrit le 20 déc.21, 12:51

Message par ronronladouceur »

prisca a écrit : 21 nov.21, 06:43 Lactance :

LACTANCE - LUCIUS CAECILIUS FIRMIANUS LACTANTIUS
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LIVRE V - LIBER QUINTUS. - DE LA JUSTICE - DE JUSTITIA.
  • LIVRE V.
    DE LA JUSTICE.

    I. Je ne doute point, Constantin, très grand empereur, que si cet ouvrage que j'ai entrepris pour prouver l'unité de ce Dieu, qui a créé le monde et qui le gouverne, tombe entre les mains de certaines gens, qui n'ont que de fausses et absurdes idées de la religion, ils ne le prennent en aversion dès qu'ils en auront vu le titre et le commencement, qu'ils ne le jettent avec horreur, et qu'ils ne croient qu'en le touchant seulement, ils ont commis un crime des plus énormes.

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