Oui, mais à quel moment la modification devient une fraude ?
Au fil des reprises, un auteur n'améliore-t-il pas son œuvre ?
C'est curieux de poser que plus un texte est remanié plus il serait corrompu...
A-t-on de bons détecteurs de l'inspiration divine ?
À quel moment l'état du texte aurait parfaitement traduit le message divin ?
Est-ce qu'un correcteur ne peut pas être inspiré ? Quelle amodiation introduit-elle des éléments non-inspirés ?
Pour distinguer la fraude de la simple reprise ou d'un repentir, il faudrait savoir quelles sont les intentions de l'Esprit Saint et quelle est la réceptivité du ou des rédacteurs.
Est-ce que l'Esprit Saint hurle pour être sûr de Se faire comprendre ou bien doit-il répéter plusieurs fois car Il a affaire à des écrivains à la nuque raide ?
Bref !
Ou bien on imagine un auteur écrivant sous le feu de l'Esprit LE livre authentique, tellement parfait qu'il ne peut qu'être trahi à la moindre altération.
Ou bien on imagine une cohorte de rédacteurs inspirés qui ont besoin de beaucoup de temps et de beaucoup de patience pour traduire ce que l'Esprit Saint tente de leur faire comprendre.
Il n'y a aucune raison pour que tout le monde ait raison.Pollux a écrit :Les communautés ne peuvent pas toutes avoir raison tout en se contredisant entre elles. Sinon aussi bien croire que le Saint Esprit est délirant.
Mais on ne peut pas déduire de cette banalité qu'il n'y aurait au maximum qu'un seul message vraiment inspiré et une seule communauté inspirée.
Il n'y a aucune raison pour que certaine différences ou oppositions ne servent pas à "ratisser large".
Pourquoi l'Esprit Saint ne personnaliserait-il pas Ses messages ? Pourquoi ne saurait-Il pas s'adapter à Son auditoire ?
Incidemment, quelles seraient les intentions d'une divinité qui laisserait circuler autant de fausse monnaie ?
Ou bien, si elle veut simplement nous encourager à la vertu, ne faut-il pas qu'elle diversifie ses messages ?
Pour ce qui concerne les textes du Nouveau Testament, leurs auteurs n'ont pas souvent recours à cette invention pour se justifier.Pollux a écrit :C'est trop facile de s'inventer un Saint-Esprit imaginaire pour se justifier.
Les raisons partisanes relèvent souvent de la spéculation des exégètes.Pollux a écrit :Quand on apprend qu'un texte a été ajouté ou modifié pour des raisons partisanes il n'y a aucune raison de le considérer comme la Parole de Dieu.
Au même titre qu'il est facile de s'inventer un Esprit Saint, il est aisé de poser un scénario qui veut par exemple que l'animosité entre Juifs et Chrétiens se soit lentement développée. Sans qu'on sache quel sens donner à ces deux mots, sans que les textes juifs ne témoignent en ce sens...
Une spéculation qui bien souvent se contente d'expliquer les ajouts visibles mais se tait quand il s'agit d'expliquer pourquoi tel texte nous est parvenu sans que les passages ou allusions embarrassantes n'aient été "améliorées".
Par exemple, il est clair pour beaucoup qu'il y a eu une attente de la Parousie et que cette attente a été déçue. Si les communautés n'hésitent pas à modifier pourquoi ont-elles conservé tout ce qui suggérait très fortement une Parousie rapide ? Maintenant il faut "ramer" pour expliquer que l'on devrait comprendre les textes autrement...
Peut-être parce que tant qu'il n'y a pas de structure centralisée, la modification d'un texte qui circule depuis quelques temps est difficile. Et les lettres du saint apôtre Paul évoquent l'ampleur des relations entre les premières communautés.
Si vous datez sa naissance de la fin du quatrième siècle (381 concile Constantinople I), pourquoi pas...Pollux a écrit :L'Église catholique est née dans le mensonge et la répression
Mais rien ne suggère que les textes néotestamentaires aient connu de sérieuses modifications après la fin du second siècle. (Hormis quelques tentatives sous la Réforme).
Très cordialement
votre sœur pauline