Re: le mariage pour tous
Posté : 05 mars13, 03:46
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Non, la polygamie, c'est la multiplicité d'époux/épouses.samuell a écrit :coeur de loi a écrit :
quelle liberté ?
la polygamie c'est :
1 homme et plusieurs femmes ,
la femme encore a un rang subalterne !
Pion a écrit :Mieux vaut ne pas dire toute la vérité finalement, si non plus personne ne se mariera.
"Est"... Nous sommes au XXIe siècle. Et vous écrivez : "le mariage EST un moyen de choix pour faire directement passer de l'oppression paternelle à l'oppression d'un homme choisi par le père". Cela fait près d'un siècle, au bas mot, que cette pratique n'existe plus chez nous. Il n'est plus question d'oppression d'un homme sur son épouse, ni même de l'oppression d'un père sur sa fille. Les femmes travaillent et son parfaitement libres d'agir sans le consentement de leur époux, sauf pour ce qui engage le ménage (comme par exemple la souscription à un emprunt). Mais l'homme est soumis aux mêmes limites que la femme.Nous savons en outre que le mariage est un moyen de choix pour faire faire directement passer la fille de l'oppression paternelle à l'oppression d'un homme choisi par le père.
Il faut que vous m'éclairiez : en quoi le mariage civil est-il un engagement moral puisque il suffit d'un divorce pour l'interrompre ?Blaphafas a écrit :Le mariage est un engagement envers la personne que l'on aime. Un engagement légal : obligation de soutenir et d'aider son conjoint dans le besoin ; engagement moral, incarné principalement par la fidélité.
Ce qui empêche c'est l'engagement moral !Blaphafas a écrit : Bien entendu, il n'est nul besoin d'un acte de mariage pour faire preuve de solidarité envers son conjoint. Mais sans mariage, qu'est-ce qui empêche l'un des conjoints de prendre la poudre d'escampette au moindre tracas ?
À vous entendre, le divorce ne concerne pas les personnes mariées.Blaphafas a écrit : Ne pas se marier, finalement, c'est peut-être l'aveu d'un manque d'amour ou, à tout le moins, de l'incertitude quant à l'amour qu'on éprouve pour quelqu'un : "Je sais qu'aujourd'hui je t'aime, mais j'ignore si ce sera toujours le cas dans quelques mois, quelques années..."
(...)
Or, le mariage confère une plus-value au couple, c'est indéniable. Des gens qui osent encore s'engager ! Mais il faut être fous ! Il faut vachement... s'aimer et avoir confiance en l'autre, pour se marier !
Je parle d'une institution civile, locale et historique, qui est en rapide évolution.Blaphafas a écrit : Le dénigrement du mariage est typique de la société moderne dans laquelle nous vivons, où nous aimons passer de l'un à l'autre sans atermoiement (comme on aime zapper), où nous ne voulons surtout pas nous engager.
Je ne vais pas vous faire l'histoire du divorce. Cependant, vous ne pouvez pas nier que l'inscription dans la Loi de secours et d'aide mutuels ne soit pas la marque tangible d'un engagement pris par deux personnes l'une envers l'autre, et qui par ailleurs s'engagent, tant que faire se peut, à avoir des enfants. Sans mariage, au moindre problème, qui empêche l'un des deux conjoints de secourir l'autre ? Et vous croyez vraiment que le divorce permet de se désengager, de ne pas avoir à accomplir le devoir inscrit dans la loi et consenti le jour du mariage ? Le divorce ne s'obtient pas sur-le-champ. Et surtout, il garantit les droits des deux époux, surtout celui qui est ou qui risque de tomber dans le besoin. De ce côté-là, le mariage a quand même été une belle avancée pour la femme puisqu'en règle générale les pensions alimentaires allaient, dans la quasi-totalité des cas, de l'ex-époux à l'ex-épouse. Il en allait de même pour ce qui concerne la garde des enfants. Bref, votre idée selon laquelle le mariage était une prison pour la femme ne supporte pas les coups de boutoir des inscriptions légales.pauline.px a écrit :Bonjour Blaphafas
Il faut que vous m'éclairiez : en quoi le mariage civil est-il un engagement moral puisque il suffit d'un divorce pour l'interrompre ?
C'est un contrat d'association comme il en existe d'autres, et c'est un engagement qui ne dure que le temps de la convention.
Un contrat de travail n'est pas un engagement moral, les statuts d'une SARL non plus.
Il n'y a rien de moral là dedans, il n'y a que du réglementaire.
Comment pouvez-vous compter sur la bonne foi de quelqu'un que, finalement, vous ne connaissez pas ? Vous pouvez affirmer que telle personne, même si vous la connaissez depuis 20 ans, agira de telle façon dans telle situation ? Le mariage est une garantie. Et il s'agit bien de moralité, de laquelle la justice et la loi ne se départissent pas au motif que ce ne serait que du règlementaire. La loi interdit le meurtre et le vol parce que c'est amoral, pour tenter de garantir la paix sociale, et non pas pour le plaisir de réglementer à tout prix.Un engagement moral n'a nul besoin d'un maire ou d'un juge, ce qui lui donne son caractère moral est précisément qu'il est fondé sur la morale et non sur la loi.
Entre personnes de bonne foi est-il nécessaire de prévoir la protection de la loi en cas de défaillance de l'autre ?
Si je vous prête de l'argent mais que je vous demande de passer devant un notaire ou un huissier, y trouverez-vous une preuve de confiance ?
Oui, le mariage n'était pas uniquement lié à l'amour. D'ailleurs, les mariages duraient plus longtemps et allaient bien souvent au terme...Mon témoignage visait tout au plus à démontrer combien le mariage a évolué en quelques décennies notamment en liaison avec la libéralisation du divorce.
Pendant des siècles le mariage a servi à organiser les rapports de parenté et non pas à servir d'écrin à l'amour.
Ils se produisent dans des cultures qui ne sont pas les nôtres. Vous êtes une Occidentale qui vous exprimez à un Occidental. Les seuls mariages forcés qui se produisent encore chez nous sont le fait d'immigrés issus de cultures particulières.Et si l'âge légal de mariage pour les filles a été reculé c'est précisément pour faire obstacle aux mariages forcés qui restent d'actualité.
L'amour considéré comme étalon unique dans la perspective d'un mariage est nécessairement un agent d'échec. L'amour évolue. Au début, on est transi par cet amour, on est amoureux. Puis, on "aime". Enfin, bien souvent, la monotonie et l'habitude font que cet amour se transforme en tendresse. Cette tendresse est donc le fossile d'un amour qui n'est pas totalement révolu, qui subsiste dans le sentiment que l'on éprouve de vouloir "tout de même" demeurer avec cet être que l'on a juré d'aimer et de chérir.Alors peut-être qu'aujourd'hui le mariage revêt une nouvelle dimension mais en toute hypothèse je ne crois pas que le mariage ait retrouvé un caractère de pérennité et que l'engagement dont vous parlez soit envisagé comme définitif.
Parce qu'on vit dans une société sécularisée, où plus personne ne songerait à condamner (même moralement) une personne qui fuit ses responsabilités morales. Il faut savoir ce que l'on veut : vivre dans une société laïque où le religieux n'a plus aucun poids et compter alors sur la Loi pour régir les relations interpersonnelles ; vivre dans une société fortement imprégnée de religieux où une forme de police de la pensée et des actes rappelle ou est susceptible de rappeler à tout un chacun ses responsabilités envers les autres. Soit vous prenez la Loi soit vous prenez un texte sacré comme "juge".Ce qui empêche c'est l'engagement moral !
Et voilà pourquoi je ne crois pas tellement que les couples d'amoureux aient besoin aujourd'hui d'un maire, et d'un maire exclusivement, pour donner une profondeur à leur engagement.
Une vieille exhortation nous invite "Que votre oui soit oui, que votre non soit non", à quoi sert le maire ?
Premièrement, cette conception exige que l'on redéfinisse complètement la notion de mariage. Deuxièmement, elle est une porte ouverte à toutes les dérives.Et je suis convaincue que le "mariage pour tous" répond à d'autres besoins que celui d'insérer dans un cadre légal et coercitif les obligations morales dont des personnes amoureuses peuvent convenir librement si elles ont confiance l'une envers l'autre.
Partir sur de telles bases devraient faire dire aux personnes qu'il n'y a aucun intérêt à se marier. On parle de relation interpersonnelle, tout de même. On parle d'amour, même si je crois que cela ne doit pas être le seul facteur.À vous entendre, le divorce ne concerne pas les personnes mariées.
Sont-ils vraiment nombreux les couples qui se marient en excluant toute perspective de divorce ?
Sont-ils marginaux ceux qui se marient avec l'idée qu'en cas de problème il y aura la solution du divorce et qu'à cet égard le mariage est très avantageux puisque c'est un juge qui opérera la séparation des biens et organisera les conditions de la parentalité ?
Vous ne pouvez pas compter sur l'engagement moral des gens, en invoquant par ailleurs une loi du Christ ("Que votre oui soit oui, que votre non soit non"), s'il n'y a pas d'autorité morale. L'autorité morale, d'après ce que je comprends de vos écrits, ne peut être que l'autorité religieuse...Je parle d'une institution civile, locale et historique, qui est en rapide évolution.
Je prétends que le mariage actuel ne ressemble pas au mariage que nous avons connu il y a cinquante ans.
Je prétends aussi qu'aujourd'hui ce n'est pas le passage devant le maire qui confèrera une plus grande stabilité au couple mais que c'est l'engagement moral.
Et cet engagement moral comporte un volet un peu particulier : il y aura des efforts à consentir pour faire durer le couple, il faudra peut-être se battre pour sauver le couple.
Dans cette perspective, je n'ai aucune envie de dénigrer un mariage qui ne serait que la suite logique d'un engagement réciproque d'éternité, indépendamment de tous les droits et avantages fiscaux...
mais alors, avec une telle ambition pourquoi passer devant le maire ?
très cordialement
pauline
La morale a-t-elle besoin d’une autorité ?Blaphafas a écrit : Vous ne pouvez pas compter sur l'engagement moral des gens, en invoquant par ailleurs une loi du Christ ("Que votre oui soit oui, que votre non soit non"), s'il n'y a pas d'autorité morale. L'autorité morale, d'après ce que je comprends de vos écrits, ne peut être que l'autorité religieuse...
Dans votre panégyrique du mariage civil actuel je peine à retrouver vos accents initiaux sur l’engagement moral, je n’y vois qu’un cadre légal.Blaphafas a écrit : Je ne vais pas vous faire l'histoire du divorce. Cependant, vous ne pouvez pas nier que l'inscription dans la Loi de secours et d'aide mutuels ne soit pas la marque tangible d'un engagement pris par deux personnes l'une envers l'autre, et qui par ailleurs s'engagent, tant que faire se peut, à avoir des enfants. Sans mariage, au moindre problème, qui empêche l'un des deux conjoints de secourir l'autre ? Et vous croyez vraiment que le divorce permet de se désengager, de ne pas avoir à accomplir le devoir inscrit dans la loi et consenti le jour du mariage ? Le divorce ne s'obtient pas sur-le-champ. Et surtout, il garantit les droits des deux époux, surtout celui qui est ou qui risque de tomber dans le besoin. De ce côté-là, le mariage a quand même été une belle avancée pour la femme puisqu'en règle générale les pensions alimentaires allaient, dans la quasi-totalité des cas, de l'ex-époux à l'ex-épouse. Il en allait de même pour ce qui concerne la garde des enfants. Bref, votre idée selon laquelle le mariage était une prison pour la femme ne supporte pas les coups de boutoir des inscriptions légales.