Bonjour Medico,
medico a écrit :la tradition dis tu ,mais quelle tradition? et pourquoi des bibles catholiques ne disent pas Je suis ,mais J'étais ,elles ne suivent pas la tradition?
Si vous considérez les Bibles Catholiques comme une autorité incontestable, c'est plutôt à vous de répondre à votre question.
Personnellement je ne me suis nullement liée par l'Église Catholique Romaine et par moment je me demande même si on peut parler de Tradition tant cette Église se plaît à brouiller les pistes.
Officiellement, jusqu'au Concile de Trente la version canonique de la Bible pour l'Église Catholique Romaine était la Septante dite origénienne car dans un texte édité par Origène au troisième siècle.
Pour ce Canon des Très Saintes Écritures, il n'y a pas de problème de traduction puisqu'il s'agit du grec : Egô eimi ho ôn.
Le Concile de Trente a établi un nouveau Canon ou plutôt officialisé un autre Canon de fait. Il a fixé comme Canon une édition de la Vulgate très largement inspirée du travail de saint Jérôme de Stridon. Là encore, pas trop de souci avec la traduction de "
dixit deus ad Mosen ego sum qui sum ait sic dices filiis Israhel qui est misit me ad vos"
À mes yeux, tout ceci est une question de foi.
1 ) Quel est le Corpus de livres que nous considérons comme canoniques ?
2 ) Quel crédit accorder aux plus anciennes traductions, c'est à dire aux traductions anté-nicéennes ?
3 ) Doit-on privilégier le Corpus massorétique ?
3 ) Quelle importance donner aux "ressemblances" entre le grec de la Septante et le grec du Très Saint Évangile ? est-ce le fruit du hasard ? est-ce une rencontre de deux banalités ? est-ce intentionnel ? quelle est l'intention ?
Par exemple, est-ce parce que "égô eimi" est une expression assez banale que nous la retrouvons aussi bien en Exode 3 que dans le Très Saint Évangile ?
Il y a, si je ne fais pas trop d'erreurs aux alentours de 170 occurrences de "égô eimi" dans le Testament Premier et environ 45 dans le Nouveau Testament (ce qui est sans commune mesure avec le "ho ôn" particulièrement rare).
Vue la fréquence de l'expression, nous ne pouvons, à mes yeux, envisager de donner un sens à un quelconque "égô eimi" néo-testamentaire que s'il est un peu inattendu...
Pour mesurer l'inattendu je vous propose une petite expérience :
Chercher les "égô eimi" qui soulèvent des problèmes de traduction à nos savants modernes.
C'est à dire les "égô eimi" pour lesquels les traductions banales du genre "C'est moi" ou "Me voici" ne conviennent pas,
ceux pour lesquels les traducteurs modernes peinent à se mettre d'accord...
Là où l'on peut hésiter à donner littéralement "je suis", soit parce que le présent de l'indicatif sonne mal, soit parce qu'il faut rajouter un petit quelque chose à "je suis", par exemple un attribut du sujet.
Personnellement, je vois quelques exemples où la traduction littérale n'est pas unanime :
où l'on rajoute généralement un "le" pour donner un attribut :
Marc 14:62 (LSG) Jésus répondit : JE SUIS. Et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.
Luc 22:70 (LSG) Tous dirent : Tu es donc le Fils de Dieu ? Et il leur répondit : Vous le dites, JE SUIS.
Jean 13:13 (LSG) Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car JE SUIS.
où la concordance des temps pose des problèmes en français :
Jean 8:58 Jésus leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham existât, JE SUIS. »
Personnellement, je crois y voir une intention dans ces "égô eimi" mais je reconnais que c'est tout à fait personnel.
Ensuite, après y avoir discerné une intention, quelle interprétation en donner ?
très cordialement
votre sœur
pauline