Posté : 09 févr.05, 01:24
Salut à tous,
IL n'est pas exact de dire que Luther et les Réformateurs ont réfuté la Tradition des Pères Apostoliques ou des Pères de l'Eglise en général.
ILs n'ont réfuté que ce qui dans leurs écrits contrevenaient à la vérité de l'Evangile. Mais c'est tout et d'ailleurs, les catholiques eux-mêmes "dans leurs pratiques" font de même. Je ne crois pas qu'un seul catholique romain accepterait "comme cela" les affirmations antijuives de Saint Jean Chrysostome par exemple.
Si comme moi-même je l'ai fait pendant mes études de théologie et par la suite dans ma pratique homilétique, vous avez lu les Ecrits des grands réformateurs de l'Eglise, vous verriez au contraire l'importance accordée par les protestants de la première heure à tous ces penseurs chrétiens, ces premiers théologiens. Les protestants lisent encore les grands écrits chrétiens.
Mais encore une fois, l'appel et l'insistance accordée à cette tradition n'est invoquée que pour bien confirmer ce qui est de l'ordre de la vérité biblique. Les Conciles font la même chose en général.
Par contre, la différence est "terminale" en ce sens que le traitement des écrits des pères ne peut se faire au détriment de la vérité évangélique, autrement dit, les Ecrits bibliques sont supérieurs puisqu'ils sont la source de la foi chrétienne et le fondement del'Eglise chrétienne.
Il n'y a donc aucunement négation du fleuve traditionnel, mais rappel de la source (le fameux "Sola Scriptura" si mal compris, même par des "protestants").
Je rappelle ici ce que la plupart ignorent ici, à savoir qu'au XVIème siècle, le Vatican n'avait pas les pouvoirs d'aujourd'hui ! Ni les papes ni les Conciles ! Alors ne commettons pas d'anachronisme.
Il y a eu trois Conciles réformateurs au XVème siècle dont la quesiton portait sur le rapport d'autorité: les Conciles ou le pape ? C'était avant la Réforme du siècle suivant.
Le Concile de Trente décidera à la fin du XVIème seulement et Vatican I ira beaucoup plus loin... mais au XIXème siècle seulement en prétendant à l'infaillibilté papale (qui causera un nouveau schisme à l'intérieur de l'Eglise romain avec les Vieux Catholiques!)
Luther se situe donc bien à l'intérieur de ce débat et propose, non pas de nier l'importance de la Tradition, mais de la soumettre à la critique biblique.
Comment nier la Tradition? Impossible car la tradition n'est pas LE problème. Le problème c'est le statut qu'on lui confère. Ainsi Jésus lui-même reprochait à ses détracteurs d'en appeler à la Tradition (juive) pour annuler la Parle de Dieu. Car la Tradition peut servir de justes causes amis aussi les desservir !
Les toutes premières traditions chrétiennes sont ce qui constitue le Nouveau Testament. Et par la suite, les traditions qui suivront fixeront ce qui est chrétien de ce qui ne l'est plus ! Ce sont les premiers dogmes. Enfin, l'élaboration du Canon biblique termine en quelsu sorte la Proto-Tradition chrétienne car avec la Bible fixée, celle-ci devient la source du droit chrétien et de sa foi.
Le problème est donc facile: la Loi est-elle au-dessus de la jurisprudence ou pas. C'est ça que les protestants diront avec force jusqu'à aujourd'hui! La loi chrétienne reste la source de la vie chrétienne et de sa foi... et toutes les traditions qui s'ensuivent interminablement, avec des pics admirables (comme Thomas d'Aquin Bernard de Clairvaux, Luther, Karl Barth et d'autres) et d'autres abominables (Inquisition, Guerres de religion)doivent être vues àl'aune du principe scrituraire,seule la Bible est la référence critique acceptable.
Enfin, le "libre examen" est né pendant le siècle des Lumières et ce n'est pas Luther qui l'a inventé ! Anachronisme quand tu nous tiens.
Ce que Luther a affirmé avec force lors de la Diète, c'est la force de conviction personnelle. Il voulait être convaincu PAR des raisons évidentes ET PAR L'ECRITURE. Ce qui est bien différent du "libre-examen"... Dont acte, s'il vous plait.
Toute l'attitude "réformée" est là, dans ce rapport de foi et d'intelligence, alros que l'Eglise romaine, à pareille époque, brandissait la soumission au clergé.
Je pense que la plupart des catholiques romains d'aujourd'hui agissent breaucoup plus en protestant qu'en catholique soumis à une Institution.
Cela signifie bien, pour nous protestants, que l'Eglise roamine a considérablement changé et que nous devons donc en tenir compte dans nos rapports. Des protestants issus des milieux de Réveil anglosaxons ont tendance à l'ignorer et à figer le catholicisme dans une réalité qui n'est plus ! càd qu'ils agissent comme si l'Eglise romaine en était restée aux problèmes du XVIèmes siècle en ignorant Vatican II.
Concernant l'honneur dû à Marie, pour les protestants il n'y a guère de problème, VexillumRegis. Le problème , c'est la mariolâtrie. Plusieurs protestants et des théologiennes préformées de renom ont déjà écrit, depuis longtemps, des livres pour expliquer la position réformée à nos frères et soeurs romocatholiques: ce sont les excès qui sont insupportables et le "culte"... mais pas l'honneur d'une sainte femme qui a eu l'immense privilège de donner naissance à notre Sauveur. Marie ou Myriam est exemplaire dans son obéissance à la volonté divine. On peut certes méditer tant et tant sur cette exemple de soumission et d'abandon au mystère divin. Mais ce qui compte, c'est le Sauveur et non "le moyen". Bref, il faut toujours expliquer lesmêmes choses malgré les écrits officiels... Je rappelle ici que les dogmes récents surMarie ne datent que de la fin du XIXème siècle et de la moitié du XXème siècle: ces deux dogmes sont plus difficiles à digérer (même chesz les catholiques!!) que jamais car tant qu'il s'agissait de choses liées à des traditions, on pouvait ne pas y croire, mais depuis lors, ces deux dogmes obligent les catholiques à y croire.
Comme quoi, les informations passent mal !
Salut
IL n'est pas exact de dire que Luther et les Réformateurs ont réfuté la Tradition des Pères Apostoliques ou des Pères de l'Eglise en général.
ILs n'ont réfuté que ce qui dans leurs écrits contrevenaient à la vérité de l'Evangile. Mais c'est tout et d'ailleurs, les catholiques eux-mêmes "dans leurs pratiques" font de même. Je ne crois pas qu'un seul catholique romain accepterait "comme cela" les affirmations antijuives de Saint Jean Chrysostome par exemple.
Si comme moi-même je l'ai fait pendant mes études de théologie et par la suite dans ma pratique homilétique, vous avez lu les Ecrits des grands réformateurs de l'Eglise, vous verriez au contraire l'importance accordée par les protestants de la première heure à tous ces penseurs chrétiens, ces premiers théologiens. Les protestants lisent encore les grands écrits chrétiens.
Mais encore une fois, l'appel et l'insistance accordée à cette tradition n'est invoquée que pour bien confirmer ce qui est de l'ordre de la vérité biblique. Les Conciles font la même chose en général.
Par contre, la différence est "terminale" en ce sens que le traitement des écrits des pères ne peut se faire au détriment de la vérité évangélique, autrement dit, les Ecrits bibliques sont supérieurs puisqu'ils sont la source de la foi chrétienne et le fondement del'Eglise chrétienne.
Il n'y a donc aucunement négation du fleuve traditionnel, mais rappel de la source (le fameux "Sola Scriptura" si mal compris, même par des "protestants").
Je rappelle ici ce que la plupart ignorent ici, à savoir qu'au XVIème siècle, le Vatican n'avait pas les pouvoirs d'aujourd'hui ! Ni les papes ni les Conciles ! Alors ne commettons pas d'anachronisme.
Il y a eu trois Conciles réformateurs au XVème siècle dont la quesiton portait sur le rapport d'autorité: les Conciles ou le pape ? C'était avant la Réforme du siècle suivant.
Le Concile de Trente décidera à la fin du XVIème seulement et Vatican I ira beaucoup plus loin... mais au XIXème siècle seulement en prétendant à l'infaillibilté papale (qui causera un nouveau schisme à l'intérieur de l'Eglise romain avec les Vieux Catholiques!)
Luther se situe donc bien à l'intérieur de ce débat et propose, non pas de nier l'importance de la Tradition, mais de la soumettre à la critique biblique.
Comment nier la Tradition? Impossible car la tradition n'est pas LE problème. Le problème c'est le statut qu'on lui confère. Ainsi Jésus lui-même reprochait à ses détracteurs d'en appeler à la Tradition (juive) pour annuler la Parle de Dieu. Car la Tradition peut servir de justes causes amis aussi les desservir !
Les toutes premières traditions chrétiennes sont ce qui constitue le Nouveau Testament. Et par la suite, les traditions qui suivront fixeront ce qui est chrétien de ce qui ne l'est plus ! Ce sont les premiers dogmes. Enfin, l'élaboration du Canon biblique termine en quelsu sorte la Proto-Tradition chrétienne car avec la Bible fixée, celle-ci devient la source du droit chrétien et de sa foi.
Le problème est donc facile: la Loi est-elle au-dessus de la jurisprudence ou pas. C'est ça que les protestants diront avec force jusqu'à aujourd'hui! La loi chrétienne reste la source de la vie chrétienne et de sa foi... et toutes les traditions qui s'ensuivent interminablement, avec des pics admirables (comme Thomas d'Aquin Bernard de Clairvaux, Luther, Karl Barth et d'autres) et d'autres abominables (Inquisition, Guerres de religion)doivent être vues àl'aune du principe scrituraire,seule la Bible est la référence critique acceptable.
Enfin, le "libre examen" est né pendant le siècle des Lumières et ce n'est pas Luther qui l'a inventé ! Anachronisme quand tu nous tiens.
Ce que Luther a affirmé avec force lors de la Diète, c'est la force de conviction personnelle. Il voulait être convaincu PAR des raisons évidentes ET PAR L'ECRITURE. Ce qui est bien différent du "libre-examen"... Dont acte, s'il vous plait.
Toute l'attitude "réformée" est là, dans ce rapport de foi et d'intelligence, alros que l'Eglise romaine, à pareille époque, brandissait la soumission au clergé.
Je pense que la plupart des catholiques romains d'aujourd'hui agissent breaucoup plus en protestant qu'en catholique soumis à une Institution.
Cela signifie bien, pour nous protestants, que l'Eglise roamine a considérablement changé et que nous devons donc en tenir compte dans nos rapports. Des protestants issus des milieux de Réveil anglosaxons ont tendance à l'ignorer et à figer le catholicisme dans une réalité qui n'est plus ! càd qu'ils agissent comme si l'Eglise romaine en était restée aux problèmes du XVIèmes siècle en ignorant Vatican II.
Concernant l'honneur dû à Marie, pour les protestants il n'y a guère de problème, VexillumRegis. Le problème , c'est la mariolâtrie. Plusieurs protestants et des théologiennes préformées de renom ont déjà écrit, depuis longtemps, des livres pour expliquer la position réformée à nos frères et soeurs romocatholiques: ce sont les excès qui sont insupportables et le "culte"... mais pas l'honneur d'une sainte femme qui a eu l'immense privilège de donner naissance à notre Sauveur. Marie ou Myriam est exemplaire dans son obéissance à la volonté divine. On peut certes méditer tant et tant sur cette exemple de soumission et d'abandon au mystère divin. Mais ce qui compte, c'est le Sauveur et non "le moyen". Bref, il faut toujours expliquer lesmêmes choses malgré les écrits officiels... Je rappelle ici que les dogmes récents surMarie ne datent que de la fin du XIXème siècle et de la moitié du XXème siècle: ces deux dogmes sont plus difficiles à digérer (même chesz les catholiques!!) que jamais car tant qu'il s'agissait de choses liées à des traditions, on pouvait ne pas y croire, mais depuis lors, ces deux dogmes obligent les catholiques à y croire.
Comme quoi, les informations passent mal !
Salut