hugo14 a écrit :
C'est ce que disent de nombreux d'arabophones même parmi des apostats, à savoir qu'il y a de la poésie dans le coran même de belle qualité en langue arabe.
Cette poésie transparaît parfois en français mais pas majoritairement. Le sublime ? Il disparaît lui complètement dans la traduction.
Je confirme ce que disent les apostats arabophones. C'est un texte touchant, qui vous transpose dans un autre monde. Malheureusement et malgré tous les efforts des traducteurs, occidentaux et arabes, la traduction ne rend pas justice au texte. Et vous avez raison quand vous dites que dans l'opération de traduction disparaît la beauté majestueuse des textes.
Ce problème n'est pas propre au Coran, il se pose également pour la Bible, où le texte hébreu vous arrache parfois des larmes alors que la traduction vous laisse perplexe. Le problème se pose aussi pour les poètes français, traduits dans d'autres langues. Si on veut apprécier un poète à sa juste valeur, il faut faire l'effort de le lire dans le texte d'origine alors seulement on prend conscience de la beauté du style, du choix opportun des mots et de la maîtrise de la langue et des émotions. Il faut lire dans la langue du poète pour espérer s'approcher de l'âme du poète et espérer le comprendre.
Par contre le sens aigu de la formule qui devrait transparaître en français, ne se voit pas, c'est même affligeant ou accablant en effet. On peut rajouter le style, un certain style plutôt plat et répétitif dans la forme, creux et/ou retord dans le fond.
La stylistique arabe n'est pas la stylistique française. La langue de Molière a en horreur la répétition, alors que dans les langues sémitiques l'usage de mots de même racine, leur répétition ne constitue pas en soi une erreur de style. Et très certainement, la volonté des traducteurs de ne pas trahir le texte, en ne s'éloignant pas trop du texte d'origine, y est pour beaucoup sur le rendu qui rend très peu honneur au texte d'origine.
Des arguments qui invitent à la réflexion ? Il faut vraiment le vouloir pour trouver à travers cet écran de fumée matière à réfléchir sans y mettre du sien .
Je vous le concède, il faut passer beaucoup de temps sur quelques passages, parfois obscurs, pour en saisir la profondeur. Mais je maintiens, le Coran pose des questions pertinentes sur la vie et le sens de la vie de l'être humain. La mort, la finitude de tout en ce monde, celle de l'homme. La permanence du divin.
En vérité le miracle est né de la faculté de Mahomet/ou de l'auteur à inverser le proverbe qu'il ne faut pas le voir pour le "croire" mais le "croire" pour voir, c'est à dire voir et trouver dans le coran quoi que ce soit de divin ou de digne d'intérêt même s'il n'y a rien de tout ça. D'où l'injonction permanence d'Allah à "croire", condition sinequanone de l'enfumage de cerveau (unique fait d'arme d'Allah), pour avoir des adeptes soumis à sa cause donnant corps avant tout à une oumma satisfaite d'elle-même, hypnotisée par sa propre existence et mobilisée à perdurer tel quel.
L'impératif de croyance n'est pas propre au Coran, il est présent dans la Bible et dans bien d'autres textes religieux. On peut se demander pourquoi le divin impose-t-il, avec autant de véhémence, cette volonté de croire. Peu de théologiens, qu'ils soient chrétiens ou musulmans, se sont penchés sur cette question essentielle de la nécessité de croire au divin qui transparaît dans les textes religieux.
En vérité je trouve vos réponses bien plus brillantes et bien tournées que le texte coranique que vous défendez et citez d'ailleurs très peu.
Je vous remercie de votre gentillesse, je le prends comme un encouragement à m'améliorer.
@Etudes celestes
Comment fait tu pour trouver plaisant ces incessantes injonctions d'un enfer éternel?
Surtout qu'en plus, cela concerne de pauvre innocents qui n'ont même pas eu le choix de croire ou pas!
10:100 Il n'appartient nullement à une âme de croire si ce n'est avec la permission d'Allah.
Et Il voue au châtiment ceux qui ne raisonnent pas.
J'aurais préféré vous faire une réponse à part sur la question intéressante que vous posez. Elle est tirée de la sourate Jonas.
99. Si ton Seigneur l'avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ?
100. Il n'appartient nullement à une âme de croire si ce n'est avec la permission de Dieu. Et Il voue au châtiment ceux qui ne raisonnent pas.
Le verset 100, affirme simplement que toute âme qui désire croire ne pourrait le faire sans la permission de Dieu. Il n'est écrit nulle part qu'une âme qui aspirerait à croire se refuserait le droit de croire. Le divin affirme simplement que le Royaume est sien, et que rien ne s'y passe sans sa permission et sans sa volonté. Et que si sa volonté eut été que tous croient, il lui aurait été facile qu'il en fut ainsi, mais tel n'a pas été sa volonté ( verset 99 qui précède le verset que vous citez).
D'autres part, d'autres versets éclairent ce verset, qui ne fait que rappeler que Dieu est Roi en son Royaume, en posant le libre arbitre de l'homme dans ses choix et l'absence de toute oppression, de toute contrainte de la part du Roi envers ses sujets. Et c'est ce qu'affirme le verset 99, ce n'est pas à toi, ô Muhammad, de contraindre les gens à croire, si Dieu l'avait voulu il les aurait contraints de lui-même à croire. Le rôle du prophète est de transmettre le message de la divinité et non d'exercer une quelconque contrainte sur les serviteurs de Dieu dans un sens ou dans l'autre. Ce verset (99) est un rappel à Muhammad de certaines évidences sur son rôle de messager.