Agécanonix,
[EDIT]
Vous n'avez rien compris de la théologie johannique qui est PARADOXALE par définition. Quand l'évangile de Jean affirme que le Père et le Fils sont UN, il n'indique pas qu'il sont une seule et même personne (même identité) mais qu'ils sont UN par la substance, le Fils est consubstantiel au Père. Ce qui entraine inévitablement des paradoxes, qui n'ont rein à voir avec la rationalité moderne que vous appliquez à l'analyse de ces textes. Ce paradoxe est en évidence, dès Jean 1,1 ; puisque le Logos est Dieu et face à Dieu (la logique de l'auteur de l'évangile de Jean n'a rien à voir avec notre rationalité moderne mais votre logiciel Watch vous rend incapable de la comprendre

).
L'évangile de Jean met en évidence une structure de pensée du "
comme" et du "
aussi", il est d'ailleurs frappant que la densité maximale de ce type de formule soit atteinte au chapitre 17; qui doit rien au hasard :
(17,11) : "pour qu'ils soient un
comme nous"
(17,21) : "afin que tous soient un,
comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous"
(17,22) : "pour qu'ils soient un
comme nous, nous sommes un"
Il me semble assez clair que la relation du Père et du Fils ne se comprend que si on ne s'arrête pas à ce dernier, si on suit le mouvement jusqu'à son terme, c'est-à-dire (au moins) jusqu'aux "élus". Car c'est le même mouvement et
le même "Dieu" qui se joue d'un bout à l'autre (ce qui explique les nombreux "
comme" et "
aussi", lire tout le chapitre 17).
D'un bout à l'autre (de haut en bas si l'on veut) c'est une relation complexe, différenciée, qui implique dans un sens don, commandement et envoi, dans l'autre réception, obéissance et imitation. De part en part c'est la même divinité qui tantôt se différencie, tantôt s'identifie. S'il en ressort une idée globale, c'est celle d'un "Dieu" qui n'est pas statique, d'un "Dieu en expansion, qui se communique, au Fils et aux élus ("afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous" - 17,21). Cette logique échappe à nos esprits modernes.
Si nous revenons à Jean 5,26 : "Tout comme en effet le Père a la vie en lui-même, ainsi aussi au Fils il a donné d'avoir la vie en lui-même." ; nous constatons que c'est la même divinité qui se joue, le Père source de vie, se communique au Fils qui devient lui "aussi" source de vie, à l'identique, la divinité se différencie et s'identifie (paradoxe).
Jean 5,21 : "tout comme le Père réveille les morts et les fait vivre, ainsi le Fils fait vivre qui il veut" ; la formule "tout comme", indique clairement une notion de à "l'identique" ou de "de la même manière", "tout comme" le Père, le Fils fait vivre QUI IL VEUT, le Fils s'assimile au Père et manifeste aussi une certaine autonomie.
Agécanonix,
Je laisse le texte vous répondre :
"Jésus leur répondit donc : Amen, amen, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, sinon ce qu'il voit faire au Père ; ce que celui-là fait, en effet, le Fils aussi le fait
pareillement. 20.Car le Père est ami du Fils, et il lui montre tout ce que lui-même fait ; il lui montrera des œuvres plus grandes encore, pour que, vous, vous soyez étonnés. 21.En effet,
tout comme le Père réveille les morts et les fait vivre, ainsi le Fils fait vivre qui il veut. 22.De plus, le Père ne juge personne, mais il a remis
tout le jugement au Fils, 23.pour que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Père qui l'a envoyé." (Jean 5,19-23)
Les formules "
pareillement" et "
tout comme" évoquent un aspect "identique", le Fils est Dieu comme le Père, la même autorité et le même pouvoir.
L'autre formule : "il a remis
tout le jugement au Fils" ; le terme "
tout" est explicite, toute l'autorité du jugement est transférée au Fils.
L'expression : "le Père ne juge personne", évoque clairement l'effacement, pour que le Fils manifeste la divinité du Père.