C'est Blaise Pascal qui serait content tiens !
«
Que je hais ces sottises de ne pas croire l'eucharistie, etc.
Si l'évangile est vrai, si J.-C. est Dieu, quelle difficulté y'a-t-il là. (Pensées, fragment 168) »
Citons un bref passage des commentaires de la sainte Bible, traduction Crampon :
Un rapprochement semble montrer de manière péremptoire que l'interprétation catholique de ce passage est la seule admissible, la seule même raisonnable. L'auteur du quatrième Évangile écrivit certainement après la mort de saint Paul : or, saint Paul, dans sa
première Épître aux Corinthiens (XI, 23 et suiv.) parle en détail de l'usage du sacrement de l'Eucharistie parmi les premiers fidèles ; après avoir rapporté l'institution de ce sacrement dans les mêmes termes que saint Luc, il ajoute :
« C'est pourquoi quiconque mangera ce pain ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable du corps et du sang du Seigneur. Que l'homme donc s'éprouve lui-même, et qu'il mange ainsi de ce pain et qu'il boive de ce calice. Car quiconque en mange et en boit indignement, mange et boit sa condamnation, ne discernant point le corps du Seigneur. »
Certes, ces faits, cet usage de l'Eucharistie étaient connus de saint Jean ; il savait en outre que tous les fidèles avaient entre les mains les paroles de l'institution telles qu'elles se trouvent dans les synoptiques.
Cela posé, le dernier Évangéliste, en rapportant les paroles de Notre-Seigneur que l'on voit dans les versets 52 et suivants, leur suppose nécessairement le sens propre et naturel admis par l'Église.
Si, dans sa pensée, elles avaient une signification métaphorique, il aurait averti ses lecteurs et prévenu ainsi une confusion inévitable.
Ainsi, quand même il ne serait pas impossible de démontrer que ce passage, seul et isolé, répugne à une interprétation allégorique, nous ne craignons pas d'avancer que, mis en regard des paroles de l'institution, et surtout de l'usage de la Sainte Eucharistie répandu parmi les premiers fidèles, il n'admet pas d'autre sens que celui qu'il a reçu de la tradition unanime de l'Église catholique.
Une magnifique homélie du père Lacordaire à propos de l'Eucharistie :
« Oui, comme il y a un pain de la nature, il y a un pain de la grâce ; comme il y a un pain de la vie mortelle, il y a un pain de la vie éternelle. Je crois à Jésus-Christ quand il me dit :
Je suis venu pour leur donner la vie (
Jean X, 10) ; et j'y crois encore quand il me dit :
Je suis le pain vivant descendu du ciel.
J'ouvrirai ma bouche et j'y recevrai ce pain céleste sans m'étonner : car de quoi m'étonnerais-je ? Est-ce que ma bouche n'est pas un organe spirituel, préparé d'avance pour de sublimes opérations ? Est-ce que mon âme ne l'habite point ? Est-ce que la vérité ne sort pas de ses lèvres entr'ouvertes avec le flot sacré de la parole ? Pourquoi la chair transfigurée de l'Homme-Dieu ne passerait-elle point par les portes où passe la vérité qui vient de lui ? Ô bouche de l'homme, vase mystérieux, ouvre-toi pour recevoir le Dieu qui t'a fait, le Dieu dont tu parles, le Dieu qui connait les sentiers pour aller à ton âme et y commencer l'embrassement substantiel qui se consommera dans l'éternité ! Ouvre-toi sans crainte et sans orgueil : sans crainte, parce que le Dieu qui vient à toi est doux et humble ; sans orgueil, parce que tu n'as pas mérité de le toucher d'aussi près. Ouvre-toi pour manger la chair du Fils de l'homme et pour boire son sang : ce sont les termes exprès dont il s'est servi pour te convier à ce festin.
Il nous a dit : Mangez et buvez ; mangez ma chair, buvez mon sang. Et s'il est des disciples qui se sont épouvantés de son discours et qui lui ont répondu :
Cette parole est dure, et qui pourra l'entendre (verset 61) ? s'il en est d'autres qui l'ont quitté pour ne plus le revoir, l'humanité n'a point obéi à leur faiblesse, ni à leur trahison ; elle est venue au banquet de la grâce, elle a dressé des tables, elle a bâti des monuments magnifiques pour couvrir d'ombre et de gloire le pain dont le Fils de Dieu avait dit :
Ceci est mon corps. Elle a cru que puisqu'une mère peut porter son fils dans ses entrailles et le nourrir encore de sa substance après l'avoir mis au monde, il n'était pas impossible à Dieu d'avoir la même puissance dans la même tendresse, et de renouveler en nous les miracles de la maternité. »
