REFUTATIONS DES ARGUMENTS JUDEO-CHRETIENS SUR ISMAÏL (AS), SA PARTICULARITE ET SON SACRIFICE 3/4
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(Article de Nordine Bennecer)
La comparaison avec la langue arabe permet aux rabbins de s’assurer que leur interprétation va dans la bonne direction et qu’ils ne s’écartent pas du sens de l’hébreu ancien, qui n’est qu’une copie de la langue arabe. Même les opposants y avaient recours de manière cachée et les documents laissés ou les débats avec les pro-arabes ont démontré que le recours à la langue arabe est une évidence, voire une obligation. Le conflit actuel sur la Palestine n’existait pas à leur époque et les juifs avaient vu en l’Islam la promesse faite par Dieu à Ibrahim de bénir son fils Ismaïl. Ils ont vu d’un bon œil l’arrivée des fils d’Ismaïl en Palestine avec le noble Omar (RA) qui a ordonné le nettoyage du mur des lamentations transformé par les chrétiens en déchèterie. Seul l’Islam a autorisé les juifs à revenir en Palestine pratiquer leurs rites interdit par les chrétiens. Conscient de tout cela, c’est avec raison et conviction que les juifs « arabes », bien plus que leurs coreligionnaires des contrées occidentales, ont estimé que le recours à la langue arabe est une nécessité méthodologique. Ils maîtrisaient l’arabe et le reliquat d’hébreu ancien leur permettaient de déduire que la langue arabe, mais aussi la langue berbère (c’est ce qu’en dit Moussa Ben Abdallah ben Mimoun, dit Al Maymounide) était la clé de la compréhension de leurs propres textes religieux.
Les buts de la comparaison sont expliqués dans les livres de grammaire hébreu que les spécialistes et philologues juifs ont laissé à la postérité, qu’il s’agisse de :
- « Koutoub al lougha » de Saâdiya Gaôune (il produit le premier tableau de morphologie verbale comparée et le degré d'abstraction auquel il parvient, ce qui lui permet également de comprendre, grâce à la comparaison avec l'arabe, la valeur déclarative - estimative (Joùon 1923, 54d) de certains verbes. Ainsi, partant d’exemples arabes, il montre « c'est au niveau sémantique que se fait la comparaison » (Maman 1998, p. 91-92). A préciser qu’il reprend ce que font les linguistes et grammairiens musulmans et l’adapte à l’hébreu.
- Des dictionnaires comme « Koutoub al alfadh » de Daoud ben Ibrahim al Fasi (Il s'agit d'un dictionnaire bilingue dont les entrées sont des mots hébreux ou araméens, la métalangue est l'arabe et le but n'est pas la comparaison linguistique mais la bonne compréhension du texte biblique. En d’autres termes, pour comprendre la bible, il faut passer par la langue arabe qui sert de « superstructure » pour embrasser la compréhension et la pertinence de la compréhension de la Bible.
- De commentaires bibliques d’Ibn Bal’am.
- Des traités entièrement consacrés à ces comparaisons comme la « Risala » d’Ibn Qouraish, qui explique que « la ressemblance entre l'arabe et l'hébreu est liée, dit-il à la proximité géographique et la parenté des peuples. L'étude de l'araméen, de l'arabe et de l'hébreu postbiblique sont nécessaires à la compréhension du texte biblique. ». Il utilise la notion de Tafsir pour comprendre les hapax.
Tafsir vient d'un verbe arabe signifiant « découvrir ce qui était caché » d'où expliquer, interpréter un passage du Coran. C'est le terme technique employé par Ibn Qouraish pour introduire en hébreu un équivalent arabe.
- Du « Kitâb al-muwâzana bayna l-luga al- 'ibrâniyya wa-î- 'arabiyya », (Livre de la balance / équivalence entre la langue hébraïque et l'arabe »], du rabbin Ibn Barûn qui se veut un outil de travail exhaustif pour le traducteur de la Bible en arabe ; il est composé de deux parties, l'une consacrée au lexique et l'autre à la grammaire ; il ne reste que des fragments de chacune d'entre elles. Redécouvert et publié au XIXe siècle seulement, le « Kitâb al-muwâzana » a fait l'objet d'un article récent de D. Becker (2001) dans lequel ce dernier montre à quel point Ibn Barûn est proche des grammairiens et des lexicographes arabes : il cite le Coran, le Kitâb al- 'ayn d'al-Khalil, et s'inspire, parfois mot à mot, des traités d'al-Zaggagî (en particulier le Kitâb al-oumal) et d'Abû Bakr al-Anbâri. Par exemple, il emprunte à ce dernier un développement sur la formation des féminins. Le texte arabe est fidèlement traduit, mais chez Ibn Barûn la description est appliquée « aux deux langues » (fi l-lugatayni) et les exemples arabes sont remplacés par des exemples hébraïques.
Très fortement influencé par celui du rabbin Ibn Janâh, l'ouvrage d'Ibn Barûn (qui ne traite quasiment pas de la comparaison avec l'araméen) se distingue de ceux de ses prédécesseurs par son caractère systématique.
En conséquence, nous pouvons affirmer, au vu de ce qui est écrit ci-dessus, que le recours à la langue arabe est obligatoire car « le but est l’élucidation de termes bibliques rares ou difficiles et pour d’autres, il s’agit de comparer des mots courants afin d’en trouver le sens car disparus ». (Kessler-Mesguich, Sophie, « Hébreu, arabe et araméen chez quelques auteurs juifs (Xe-XIe siècles) et chrétiens (XVIe-XVIIe siècles) », article issu de « Dix Siècles de Linguistique Sémitique »).
C’est par l’arabe et non par le français, l’anglais, le latin ou le grec que la Bible doit être étudiée. Tout ce qu’elle contient doit donc s’inscrire dans le respect et la soumission aux règles grammaticales arabes, aussi bien dans les structures grammaticales que dans le vocabulaire. Elle est un outil de travail exhaustif pour comprendre la Bible et le meilleur moyen pour permettre aux juifs et chrétiens de « vivre » leurs textes religieux.
Jean Pruvost dans son ouvrage « Nos ancêtres LES ARABES. Ce que notre langue leur doit » rapporte que la langue arabe était autrefois hautement considérée et cela bien avant l’avènement de l’Islam. Il cite par exemple Bruzen de La Martinière, dans son « Grand Dictionnaire géographique et Critique » la phrase suivante :
« On ne doute pas que la langue des Arabes ne soit des plus belles et des plus anciennes » (page 23).
Il rapporte la phrase suivante de César de Rochefort :
« César de Rochefort évoque celui qu’on appelait le père de la poésie latine, « Quintus Ennius le Poëte » qui « se vantoit d’avoir trois cœurs parce qu’il parloit Grec, Latin et Arabe ». Trois langues perçues comme fondatrices. Avec Quintus Ennius, on se situe trois siècles avant l’ère chrétienne, le « père des Poëtes » étant né en 239 avant J-C ». (Page 26).
« Une autre dimension s’impose ensuite, celle qui correspond, non pas l’extension de la langue arabe, mais à la nature féconde de la langue arabe, au-delà de toutes considérations politiques, nature généreuse que résument en une phrase les lexicographes du XIXe et le XXe siècle : « L’un des caractères de l’arabe est une richesse de mots vraiment étonnante… ». (Page 29).
Les citations sont nombreuses et nous pourrions en citer à foison, mais nous nous en contenterons de quelques-unes :
« C’est ainsi que se confirme la place de l’arabe médiéval comme nœud de traduction ciblant à la fois les langues occidentales et l’hébreu moderne (Sarfatti 1985, p. 257) ».
« Alors que les œuvres massorétiques font apparaître une réflexion grammaticale implicite, la réflexion grammaticale formulée explicitement naît sous les plumes de Juifs arabophones, bien versés dans la grammaire arabe. De ce fait, l’arabe est source d’inspiration pour la terminologie grammaticale de l’hébreu ». (Dotan 1990)
« L’arabe médiéval comme agent de convergence entre l’hébreu et les langues occidentales modernes ».
Kessler-Mesguich, Sophie (1957-2010) Ancienne élève de l'École normale supérieure (1976). - Agrégée de grammaire et d'hébreu. - Professeur de linguistique hébraïque à l'Université Sorbonne nouvelle (Paris). - Membre du Laboratoire d'histoire des théories linguistiques (Paris / Lyon). - Directrice du Centre de recherche français de Jérusalem (2008-2010).
Rappelons que les Juifs font partie intégrante de la culture arabe de la période préislamique jusqu’au milieu du XXe siècle. Entre le 9è et 13è siècle, les Juifs ont connu l’Age d’or de leur intégration à la littérature arabe en développant une poésie hébraïque profane directement calquée sur la poésie arabe. Ils ont pris et puisé dans « l’exceptionnalité » de la civilisation islamique pour exprimer le meilleur de leur culture qui reste attachée et tributaire de cette dernière (voir pour une réflexion plus approfondie ce qu’en dit Shlomo Pinès dans son ouvrage « La liberté de philosopher : De Maïmonide à Spinoza »).
Les références juives récentes
Voici une anecdote rapportée par le journaliste israélien Charles Enderlin, dans une interview diffusée sur YouTube intitulée « Le tournant sioniste des juifs de France ». Après l’indépendance de l’Algérie, un juif algérien installé en France rencontra un ashkénaze et s’en trouva surpris par son physique et sa langue. En rentrant chez lui, il relate à sa famille cette rencontre et s’étonne de la langue parlée par l’ashkénaze. Plus surpris encore est le constat qu’il ne parle même pas arabe » !
Posez-vous la question, pourquoi un juif doit nécessairement connaître la langue arabe pour affirmer sa judaïté ?
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REFUTATIONS DES ARGUMENTS JUDEO-CHRETIENS SUR ISMAÏL (AS), SA PARTICULARITE ET SON SACRIFICE 4/4
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(Article de Nordine Bennecer)
Plus récent que les rabbins du moyen-âge, citons le père de l’hébreu moderne, Eliyasar ben Yehouda qui nous rapporte que pour reconstituer la langue hébreu, il s’est appuyé sur la langue arabe dont toutes les structures grammaticales de l’hébreu ont été reprises de la langue arabe ainsi que 70% du vocabulaire ; il y a aussi des apports de la langue berbère que l’on constate dans la langue. La seule difficulté est que l’hébreu est prononcé de manière occidentale ce qui rend cette langue sémite inaudible… pour un sémite. Je disais plus haut que :
« La difficulté tient au contexte de la Palestine qui cristallise les oppositions entre les juifs et les arabes. Cette opposition politique rejaillit sur toute relation qui pourrait unir ces 2 peuples et conduit à penser qu’il y a une opposition culturelle, linguistique, civilisationnelle « naturelle, évidente » qui coule de source. C’est fût un argument utilisé par les ashkénazes du début du siècle lorsqu’il s’est agi de caractériser la manière de prononcer la langue hébreu reconstituée ».
En effet, la question de la prononciation s’est posée et Eliezer Ben Yehouda plaide pour un accent oriental de la langue, arabe et sépharade. Il est considéré comme le rénovateur de la langue hébraïque, et était un grand admirateur des Arabes palestiniens et de leur langue, et cette admiration s’étendait également aux sépharades palestiniens du vieux Yishuv, qu’il nommait « communauté naturelle » contrairement aux ashkénazes orthodoxes qui, selon lui n’étaient pas « des êtres humains naturels ».
Ben Yehouda écrit dans son ouvrage « He-halom ve-shivro » :
« Pourquoi le nier ? Les Sépharades ont fait sur moi une bien meilleure impression. La plupart d’entre eux ont un maintien digne, ils sont beaux et même splendides dans leurs vêtements orientaux, leurs manières respectables, leur comportement civilisé […].
Leur hébreu est courant, naturel, riche en vocabulaire, en expressions idiomatiques et leur façon de parler la langue est si originale, si douce et si orientale ! (Ben Yehouda Eliezer, Le rêve traversé, Paris, Desclée de Brouwer, 1998, p. 121) » Et lorsque s’ouvre le débat sur l’accent et la prononciation à adopter dans le nouvel hébreu, à avoir prononcer à l’ashkénaze, à la sépharade, ou opter pour un compromis entre les deux, Ben Yehouda plaide pour l’accent sépharade : « beaucoup plus agréable et plus adéquat ».
De la même façon, lorsqu’il s’agit d’inventer de nouveaux mots pour l’hébreu moderne, Ben Yehouda s’oppose aux influences non-sémitiques et se fait l’avocat des racines arabes pour enrichir la langue hébraïque.
Dans la préface à son monumental dictionnaire de l’hébreu, il écrit : « En comparant les racines de notre langue avec celles de l’arabe […] Le lecteur se rend compte combien ces deux langues sont proches à la fois dans leur nature et leur esprit, et ce, au point qu’on peut les prendre l’une pour l’autre (Ben Yehouda Eliezer, Complete Dictionary of Ancient and Modern Hebrew, p. 10.) ».
En dépit de l’échec des propositions de faire résonner l’hébreu moderne comme de l’arabe ou de faire de l’arabe la langue vernaculaire de la communauté juive, la langue arabe continue de servir la renaissance de l’hébreu. À la fin des années trente, début des années quarante, quelques pédagogues de l’hébreu soutenaient encore avec force que l’étude de la grammaire arabe était un des meilleurs moyens pour les Juifs d’acquérir une connaissance approfondie et de mieux comprendre leur propre langue, l’hébreu.
Il faut comprendre que la Bible doit être lue à l’aune de la langue arabe. De nombreux théologiens juifs et chrétiens se torturent le cerveau à apprendre des langues anciennes disparues pour tenter de comprendre leurs textes alors qu’ils pourraient aisément apprendre uniquement la langue arabe et travailler correctement leurs textes comme ont pu le faire les rabbins du moyen-âge. Mais lorsque l’orgueil est l’étalon de mesure de l’esprit humain, alors tout raisonnement logique et scientifique disparaît pour faire place à l’obscurantisme. Voici où ils en sont !
Au cours de son histoire l’hébreu a toujours été une langue poreuse, ouverte à de multiples strates lexicales, orthographiques et autres variations grammaticales.
Ami’el Alcalay écrit :
« Aucun doute que l’effet le plus dévastateur du processus de socialisation vécu par les Juifs arabes après leur arrivée en masse a été la « désarabisation ». Cela fut surtout ressenti dans la perte de l’arabe comme langue maternelle, et l’obligation dans laquelle les nouveaux immigrants se sont trouvés d’adopter les structures syntaxiques et prononciations non-sémitiques du nouvel hébreu. » (Ami’el Alcalay, “After jews and Arabs: Remaking Levantine Culture », p. 51).
Dror Mishani, universitaire et célèbre auteur de romans policiers écrit à ce propos :
« L’hébreu n’a jamais été uniquement « blanc ». Les Juifs des pays arabes et d’Afrique du Nord lisaient l’hébreu, priaient en hébreu, écrivaient des poèmes d’amour et de nostalgie en hébreu. Mais à leur arrivée en Israël ils ont rencontré un hébreu différent : un hébreu rénové, modernisé à Varsovie et à Tel Aviv, Jérusalem et Odessa, Rishon le-Tsiyon et Berlin, un hébreu cristallisé autour du leadership du mouvement sioniste et de ses écrivains, l’hébreu de Bialik et de Brenner, de Katznelson et de Ben Gourion. Mishani Dror » (« Le mizrahi en tant que perturbation linguistique », p. 86-87).
La relation mizrahi (juifs « arabes ») à la langue parlée en Israël se complique à cause des relations ambivalentes de l’hébreu moderne avec les dimensions théologiques de la langue. L’hébreu moderne est une langue essentiellement séculière. L’hébreu ancien, de la Thora, est basé sur le compagnonnage de l’arabe ; elle est son modèle, sa référence, son recours pour comprendre ses propres textes et tout en l’hébreu ancien respire l’odeur arabe. L’hébreu actuel est une langue séculière, non-religieuse, à l’opposé de l’ancien hébreu qui est la langue liturgique pour comprendre la tradition religieuse juive.
Comprenons que l’hébreu actuel est déconnecté des réalités sémites et qu’il n’est pas la langue dans laquelle s’exprimait Moussa (AS). Il est différent, séculier et donc non liturgique, bien loin des subtilités et nuances qui font des langues sémites une exceptionnelle particularité dans le monde des langues.
En conséquence de quoi, nous dirons que le recours à la langue arabe est obligatoire car ce n’est qu’avec elle que se comprend la bible. Que ce soit la génétique, la proximité géographique, la proximité spirituelle, tout relie la langue liturgique hébreu à la langue arabe. Nul ne peut comprendre réellement la bible s’il n’a pas recours à celle-ci.
Des savants musulmans de renom et experts de la langue arabe pouvaient, comme le Sheikh Ibn Taymiyya, lire les Psaumes en hébreu et en faire l’exégèse.
Zayd Ibn Thabit RA, scribe du prophète Mohammed (SAWS), appris l’hébreu en 15 jours et le syriaque en 17 jours. Le peu de temps passé à apprendre « 2 langues étrangères » nous renseignent sur la proximité linguistique de ces langues dont Nicholson disait :
« Ce terme (les sémites) inclut les Babyloniens, les Assyriens, les Hébreux, les Phéniciens, les Araméens, les Abyssins, les Sabéens et les Arabes ».
Exemples de termes bibliques issus de l’hébreu ancien et correspondance en arabe :
Le beau-père de Moussa AS est appelé dans la bible « Réuel » (composé de Ré-u El) ce qui signifie « pasteur de Dieu » et comment dit-on cela en arabe ? Ra’î = pasteur et « il » pour la divinité.
Idem pour Malkisedek, roi de Salem et serviteur d’El Elion. Malkisedek = Al malik Sadiq, c’est-à-dire le roi véridique et El Elion = le très haut = en arabe El ‘Ali et pour la terminaison « on », il s’agit d’un son muet qui ne se prononce pas. C’est une erreur que de le prononcer et une ignorance de la langue « Ursémitique ».
C’est ce que font aussi les subsahariens musulmans en prononçant des prénoms arabes avec les lettres finales qui ne se prononcent pas : Alioune, Fatimata, Aminata, Mouhamadou, Khadijatou ou Kadidiatou… on retrouve cette pratique chez les ashkénazes dans les noms tels que Barûn qui se prononce « Barr » et qui signifie en arabe « le fils de ». La forme francisée de ce nom est Baroin, le fameux « spécialiste » de la laïcité.
Schéol dont la traduction exacte n’existe pas en hébreu ; elle est issue de l’Ancien Testament et signifie « le séjour des morts situé sous la terre. Lieu sombre, pays de l’oubli dont personne ne remonte ». C’est l’idée d’oubli où tout est embrasé et correspond au mot arabe « Shaâla » qui contient l’idée de brasier qui consume et dont il ne reste rien.
Shekel qui est la monnaie officielle de l’Israël. Ce nom issu de la bible évoque cette monnaie comme une unité de masse par la pesée et le poids. Ibrahim (AS) payait avec des « sicles », qui a donné le nom de shekels ; en comparant avec l’arabe, l’idée de pesée faire référence à « thaqala », à « thiql » qui est la pesée, le poids d’un objet et c’est de cette manière que payaient les gens autrefois, en pesant de l’or ou de l’argent ; ils utilisaient dans le système islamique les graines de caroubier qui ont le même poids et c’est ce qui a donné le nom de carat.
Marie de Madeleine ou Magdala qui sonne si bien français que l’on penserait qu’elle est soit lorraine soit picarde. Son nom « Magdala vient de l’hébreu ancien et/ou araméen que l’on retrouve parfaitement en arabe : Madg ou Majd (seule prononciation diffère selon un critère géographique) signifie la gloire ; c’est la gloire d’Allah !
Hakeldema traduit dans la bible comme le champ du sang dans lequel Judas d’Iscariote se rompit le corps. Et comment dit-on cela en arabe : haqel = champ et demm = sang ; seule le « a » de « dema » est muet mais la prononciation de mots sémites par des gens qui ne connaissent pas cette langue conduit à tout prononcer ; c’est comme si un étranger de la langue française prononçait le mot « haricots » : « HHaricottesse ».
Judas d’Iscariote, qui signifie judas originaire du village. Le village en arabe se dit « al qariah » mais s’écrit avec les lettres muettes (ah décidément) « al qariote ».
Thomas, viendrait de l’araméen Toéma qui signifie « jumeau » et comment dit-on cela en arabe ? Towwama.
Nous pouvons démontrer par exemple que le verset (Génèse 22.2) où Dieu dit à Ibrahim AS : « prends ton fils, ton unique, Ishaq, que tu aimes » est falsifié car il ne correspond pas à la structure syntaxique sémite (et c’est sans compter sans l’incohérence linguistique ou l’impossibilité grammaticale d’avoir le mot « unique » avec « Ishaq » qui signifie le deuxième). Avant d’expliquer, nous donnerons l’exemple de la non-crucifixion de Jésus dans le Coran où il est dit « ma qatalouhou » et qui signifie ils ne l’ont pas tué.
C’est une phrase négative construite sur le modèle sémite : particule de négation (ma) + verbe (qatala) + sujet (houwa). En français, la même phrase négative s’exprime par : sujet (ils) + verbe (tué) + particule de négation (ne pas), c’est-à-dire le contraire de la langue arabe, donc de l’hébreu ancien. Imaginons qu’une personne ignorante de la structure grammaticale sémite vienne manipuler cette proposition, elle reproduira alors la structure de sa propre langue (ici occidentale) qu’elle plaquera sur la langue arabe. Nous aurions alors en arabe une reproduction du système grammatical français (par exemple) et au lieu d’avoir « ma qatalouhou », nous aurions « houm qatalouhou ma », ce qui est monstrueusement ridicule et misérablement illustratif de l’ignorance de son auteur, n’est-ce pas ?
C’est exactement la même traduction que nous avons en hébreu avec Ishaq qui a été ajouté comme l’explique le Sheikh Ibn Taymiyya. En effet, pour que la phrase soit acceptable dans cette forme, il aurait fallu supprimer « Ishaq » mais cela aurait conduit à désigner directement Ismaïl (AS). D’où l’ajout d’Ishaq (AS) après « ton unique » mais cela est totalement déconnecté des règles grammaticales sémites.
En effet, en arabe, le verset est traduit comme suit :
« Khoudh ibnaka elwahid Ishaq elladhi touhibouh ». Le nom Ishaq ne peut être placé ici et après une virgule car celle-ci n’existe pas (tout comme les lettres majuscules d’ailleurs) ; pour que l’expression soit correcte, Ishaq doit être placé juste après le verbe « khoudh », mais cela ne se peut, car Ishaq serait accolé directement au mot « unique » (elwahid) et le montage grossier serait plus que manifeste. Nous y reviendrons plus tard inchaAllah lorsque nous aborderons cet argument pour le déconstruire en le reliant à la fable de l’unique pour chaque mère, comme l’explique Thomas Römer, l’invention du dialogue entre Dieu et Ibrahim.