Bonjour Disciple Laïc,
Disciple Laïc a écrit : 19 oct.20, 21:481) le personnage décrit dans la Bible et le Coran sous le non de "Dieu" est une pure invention humaine.
C’est tout à fait possible.
Ceci dit, cela ne règle pas le problème du mal, à moins de nous illusionner en imaginant que nos péchés par omission sont sans aucune importance.
Il y a des tas de gens qui peuvent se dire à juste titre : «
Contre le mal j’ai fait largement ma part. Je n’ai pas démérité. » mais il y a beaucoup plus d’autres gens qui se sont contentés de ne pas sciemment rajouter du mal au mal existant sans eux.
Dans son petit bouquin "
Mars", Fritz Zorn athée lance une imprécation du genre : «
Dieu ! pourquoi n’existes-tu pas ? Au moins si tu existais je pourrais te maudire de tout mon être. »
DISCIPLE LAÏC a écrit :- 2) le personnage de Dieu existe bel et bien, il a de bonne intentions mais il se croit plus que ce qu'il est, il promet ce qu'il ne peut pas tenir, et son caractère, sa psychologie, n'est guère meilleure que la mienne, il a les même problèmes émotionnels que moi<…> Il ne diffère que par la puissance et la longévité, non par la sagesse et la maîtrise de soi. <…> Si ce personnage existe bien, je ne le crains pas.
Pourquoi vivre dans la crainte de D.ieu ? béni soit-Il !
Vous avez raison… au même titre que l’existence de D.ieu, béni soit-Il, peut aisément être niée, Son interventionnisme, Ses soutiens ou Ses châtiments peuvent être niés.
Manifestement on fait ce que l’on veut. S’Il existe Il ne nous force pas la main.
Bien au contraire ! ajoutera-t-on.
Il peut très bien n’être qu’un Grand Architecte qui a écrit les lois de la physique, les lois de la rétributivité comme celle de Karma, les diverses lois qui gouvernent les intellects humains, animaux et végétaux, et surtout les lois de l’Évolution… qui a instauré la permanence ici l’impermanence là avec la bonne dose d’illusion, d’apparence et de véritable, et qui a inventé un moteur pour pousser l’Évolution vers la complexification…
Peut-être n’est-Il même pas spectateur de Son œuvre. Peut-être est-Il parti faire autre chose.
Nous n’avons pas à Le craindre, si nous sommes punis de nos mauvaises actions c’est purement mécanique, c’est automatique. On peut même l’ignorer tant que l’on ne s’interroge pas sur les automatismes.
Encore que si la vie est digne d’être vécue il faut sans doute Le remercier.
Au moins quelque chose du genre : «
Bravo l’artiste ! »
Certes, ce D.ieu-là, béni soit-Il, n’est pas Celui de la Bible.
DISCIPLE LAÏC a écrit :- 3) le personnage décrit dans la Bible sous le nom de Dieu est vraiment ce qu'il prétend être et dispose vraiment du pouvoir d'infliger autant de terrible souffrance qu'une béatitude extraordinaire mais nous sommes tous ses jouets, et alors nous sommes tous très très mal barrés. <…>, c'est comme un macaque avec entre les mains le pouvoir de l'atome. Un être très perturbé.
Les attributs d’omniscience, d’omnipotence, de super pouvoirs sont plutôt des concepts inventés par les théologiens ou les philosophes.
Par exemple, on peut comme Hans Jonas déduire de la Shoah que l’omnipotence n’est pas un attribut divin.
On peut plutôt songer que si le Grand Architecte a œuvré intelligemment ce ne peut pas être avec le projet d’aboutir ce "i]monde-cosmos-univers-machintruc[/i]" que nous jugeons pourri par le mal et qui suscite tant de critiques.
De toutes façons rien qu’une petite tâche sur la robe blanche et la robe est immettable, la grandeur du bien n’excuse rien.
Dans la banale question «
Pourquoi quelque chose plutôt que rien ? » il ne faut pas y voir seulement la question de la fameuse "
cause première" mais, si on parle d’une cause intelligente, il faut surtout s’interroger sur la fin dernière, c’est-à-dire le projet, dans quel but ?
C’est à cette question que tente répondre de façon assez allusive le Nouveau Testament.
Il y a un projet et ce "
monde-cosmos-univers-machintruc pourri par le mal et qui suscite tant de critiques" n’est qu’une étape.
On n’est pas dans un "
monde-cosmos-univers-machintruc pourri par le mal et qui suscite tant de critiques" cyclique ou permanent dont il faudrait s'échapper par l'anéantirssement.
Il y a une fin au mal.
D'ailleurs, pourquoi D.ieu, béni soit-Il, voudrait-Il que dure le mal ?
Certes même si c’est provisoire, même si c’est éphémère aux yeux de D.ieu, béni soit-Il, le problème du mal reste toujours posé.
Mais en toute rigueur il ne peut être opposé à D.ieu, béni soit-Il, seulement que par celles et ceux qui peuvent dire «
Contre le mal j’ai fait largement ma part. Je n’ai pas démérité. À Toi d’œuvrer D.ieu, si Tu existes. »
Aujourd’hui les Sciences et Techniques connaissent un développement incroyable qui suggère que
l’omnipotence est à la portée de l’humanité, dès lors c’est à l’humanité qu’incombe la solution au problème du mal.
Si elle réussit alors elle pourra remercier D.ieu, béni soit-Il, d’avoir inventé un "
monde-cosmos-univers-machintruc" qui a éliminé le mal par ses propres forces.
DISCIPLE LAÏC a écrit :Pour votre seconde question je ne sais pas comment y répondre. Mais je suis au moins très conscient que mes capacités d'amour sont très limitées.
Le livre de Job évoque à sa façon cette question :
Peut-on aimer D.ieu, béni soit-Il, même dans les pires ennuis ?
N’est-il pas légitime d’être déçu, de L’incriminer et finalement de Le haïr ?
Autant dire que L’aimer dans les épreuves relève de la gageure.
Peut-être qu’Il S’en fiche complètement de notre amour…
Toutefois, le Très Saint Évangile semble répondre d’une part que D.ieu, béni soit-Il, souffre en même temps que nous, et d’autre part que D.ieu, béni soit-Il,nous adresse une preuve d’amour fou.
Est-ce à l’honneur et à la dignité de l’humanité de conditionner notre amour pour Lui ?
Au fond, c'est incroyable.
Et surtout c'est très confortable de ne pas y croire.
Très cordialement
votre soeur
pauline