Il semble que des distinctions philosophiques soient nécessaires au sujet de l'agnosticisme.
1)Pt de vue subjectif et objectif
-subjectif: je ne peux savoir
-objectif: on ne peut savoir en général (ce qui est assez dogmatique et demande des preuves: il faut prouver que tous les théistes et athées se trompent)
2)Pt de vue philo et religion
-philo: les athées et les théistes n'ont aucun argument philosophiques valides ou probables
-religion révélée dans l'histoire: les croyants et incroyants n'ont aucun argument valide ou probable au sujet de la validité des messages de tel ou tel prophètes, miracles etc.
Ainsi on peut comprendre les expressions inhabituelles: "croyant agnostique". Mais on ne peut être croyant et agnostique au même pt de vue, il faut ne pas être agnostique en religion et être agnostique en philo. Mais il est préférable d'éviter ces expressions qui ne sont pas d'usage courant.
En revanche l'idée d'athée agnostique ne va pas car au pt de vue religieux (sauf bouddhisme peut-être) l'athée n'est pas agnostique et donc les 2 notions se situent au plan philo, ce qui est incohérent. Au lieu de dire athée agnostique, il est beaucoup plus précis de dire "athée probabiliste".
Si une religion est juste, elle est testable.[
Comme on l'a vu plus haut Tout dépend du sens de testable. Si c'est au sens des sciences empiriques de labo, on aboutit à la même absurdité que "Dieu n'existe pas puisqu'on ne le voit pas" (en effet c'est si on le voit qu'il n'existe pas car il est censé invisible), car s'il est testable en ce sens il sera matériel. L'argument est certainement illogique car avec les 2 prémisses opposées il aboutit à la même conclusion: si Dieu n'est pas testable il n'existe pas, et s'il est testable il n'existe pas non plus.
Si dieu existe il est nécessaire qu'on ne le voie pas. Alors il y a une faute logique de base dans l'argument. Il est extremement curieux qu'une erreur si evidente échappe si souvent aux athées de tendance scientiste-positiviste.
Athée: Celui qui ne reconnait l'existence d'aucune divinité, voire la nie. (et les deux ne sont pas la même chose, on peut ne pas croire en une chose sans la nier)
Une bonne part du problème vient de l'ambiguité du langage courant. Une formule comme Je ne crois pas en dieu est ambigue car il y a un glissement de la négation depuis l'acte de croyance vers l'objet lui-même. La formule (comme je ne pense pas que Dieu existe) peut signifier
-je ne crois pas que Dieu existe
-je crois que Dieu n'existe pas
Et il peut y avoir un glissement quand on fait passer l'un pour l'autre, et alors on fait passer l'abstentionnisme (qui n'a ni fardeau ni preuve car on ne se prononce pas sur la réalité d'une existence) pour un athéisme théorique, ce qu'il n'est pas. Et ce glissement peut justement avoir lieu expressémentou implicitement pour éviter tout fardeau de preuve, ie. Poser une affirmation gratuite et sans fondement.
Si on remplace le verbe croire ou penser par dire ou affirmer, c'est plus clair:
-je ne dis pas que Dieu existe
-je dis que Dieu n'existe pas
Le verbe dire fait davantage ressortir l'action propositionnelle, la position du locuteur, et donc on voit bien le caractère abstentionniste de ne pâs dire que Dieu existe; en fait c'est un silence. Un silence n'est pas athée quant à la vérité théorique des choses (en fait il signifie: je ne dis pas que Dieu existe mais il peut exister quand même, indépendamment de mon absence de raisons).
C'est encore plus clair et limpide quand on se sent obligé d'ajouter bizarrement je ne dis pas que Dieu n'existe pas (incidemment j'ajoute que le principe dit de parsimonie – ou rasoir d'Ockham – qui recommande de ne pas affirmer l'existence d'êtres quand ce n'est pas nécessaire bien qu'ils puissent effectivement exister, ne change rien au fardeau de la preuve car la parsimonie ne mène précisément qu'à l'abstention, ie.ne pas affirmer Dieu plutôt qu'affirmer son inexistence.)
En fait les athées ne sont pas, ou rarement abstentionnistes silencieux, ils disent vraiment que Dieu n'existe pas, mais la vraie question derrière tout ca est celle d'un certain probabilisme. Ils ne veulent pas dire qu'ils s'abstiennent mais simplement qu'ils affirment catégoriquement que Dieu n'existe probablement pas, ou que la probabilité d'inexistence est plus forte que la probabilité contraire. (c'est peut être ce qu'on veut dire par agnostique athée; mais ce n'est pas vraiment de l'agnosticisme, en tout cas à tous points de vue).
Cependant le probabilisme entraine des conséquences sur le fardeau de la preuve car il ne peut plus se présenter comme abstentionniste, il affirme explicitement quelque chose, et pire encore il implique qu'il existe une probabilité (mineure) de l'existence de Dieu en sens inverse (mettons 25 contre 75%). Or cela a des conséquences sur le fardeau, qui est plus lourd pour la théorie qui affirme le plus ….(mais cette question de logique modale est complexe et il faudrait que je vérifie; elle ne dépend peut-etre pas de la logique formelle mais dépend des sujets en question qui commendent le type de probabilité)
En effet, si on dit que l'existence ou l'inexistence est sûre à 100%, le fardeau sera partagé; si on dit que l'inexistence est sûre à 100% et que l'existence est seulement possible, c'est l'inexistence qui aura presque tout le fardeau car il est de loin plus facile de montrer que Dieu est seulement possible (e.g. non contradictoire) .
Si on admet ce point la logique voudra qu'un athéisme probabiliste aura de son propre aveu le fardeau de la preuve, car il se trouvera a affirmer davantage, ou avec davantage de certitude, sa position, que cette du théisme. Le théisme deviendra théoriquement plus léger. Et c'est facile à constater: une fois qu'une faible probabilité est accordée au théisme, le moindre argument d'autorité, ou un argument moral), suffit a appuyer la probabilité (e.g. Dieu existe probablement puisque Einstein y croyait et qu'il était doué; Dieu existe probablement car impliqué par le mérite moral des récompenses et punitions pour le bien et le mal qui n'existent pas assez dans la vie terrestre, etc.).
On peut ajouter que si on est probabiliste à 50-50, on ne pourra évidemment plus dire que le fardeau n'est pas partagé ; il n'y a aucune différence logique entre j'affirme que Dieu existe probablement et j'affirme que Dieu n'existe probablement pas. Des 2 côtés les preuves deviennent plus légères et plus faciles.