J'm'interroge a écrit :Je vois encore par ce que tu dis ici, que tu n'as pas une connaissance très approfondie en matière de sciences... Je te dis ça parce que nos perceptions sensibles du monde ne sont ni corpusculaires ni ondulatoires cher ami! C'est tout-à-fait inexact de présenter les choses ainsi parce que nous ne voyons en réalité que des couleurs plus ou moins vives, plus ou moins intenses, nous n'entendons que différents timbres de sons, plus ou moins aigus, plus ou moins intenses, nous ne sentons que des odeurs, ne goûtons que des saveurs, (...)
j'aimerais bien que tu m'expliques un sens du toucher où la nature corpusculaire de la matière n'intervient pas ^^
anon a écrit :Ceci dit, je ne vais pas m'accrocher à une explication précise "scientifique". Ce qui me semble important, c'est de tenir que le corps avait bien disparu du tombeau, que ceci était la conséquence du travail sur lui-même effectué par Jésus au cours de sa vie, et que c'est jusque là que nous sommes nous aussi appelés à le suivre.
J'm'interroge a écrit :Oh, il y a des tas d'autres explications possibles ! Mais tu as raison dans le sens qu'il ne faut pas oublier cette précision dans nos explications, car cette dernière peut constituer un élément de compréhension décisif pour certaines d'entres elles.
cette discussion était partie de la représentation que se fait Mormon d'un Jésus ressuscité avec de vrais os et une vraie chair...
Les tas d'explications possibles, je le sais bien. Ce qui m'importe, concernant l'explication précise qu'on voudra retenir, c'est qu'elle soit cohérente avec le linceul de Turin. Et qu'elle permette aussi de rendre compte d'un corps ressuscité qui n'a plus besoin ni de bras, ni de jambes, ni de système digestif, ni de système respiratoire, ni de système circulatoire, ni de système nerveux, ni d'organes des sens, etc.
Je te suis toutes ouïes !
J'm'interroge a écrit :Ensuite Jésus est-il vraiment "venu dans la chair" dans le sens qu'il serait né humain comme il est relaté, ou n'aurait-il pas toujours été, pour certains du moins, et ce dès le départ: un être purement céleste ?
anon a écrit :l'affirmation centrale du christianisme "à la fois pleinement homme, et à la fois pleinement Dieu".
J'm'interroge a écrit :C'est justement que cette affirmation "centrale" du christianisme comme tu dis est bien tardive....
oui, bien sûr, elle est tardive, si on ne croit pas, dès le départ, à un Jésus vraiment homme.
Si on ne remet pas en cause, à priori, que Jésus ait réellement existé, normal, comme tout le monde, alors il est aussi normal qu'il n'y ait pas eu besoin dès le début d'affirmer son humanité, simplement parce qu'elle était évidente pour tout le monde, et que ce n'est que plus tard, quand les témoins directs ont commencé de disparaître, que certains ont commencé à faire des plans sur la comète et à imaginer un Jésus pas comme tout le monde...
Je t'accorde que pour nous qui venons deux mille ans après, il peut être délicat de discerner dans quel ordre les choses se sont passées :
— grosso modo comme disent les évangiles (en excluant la conception virginale) : un Jésus vraiment et complètement humain
— comme tu dis, à la suite d'un certain nombre de traditions gnostiques : un Jésus par vraiment humain, en ayant plutôt seulement l'apparence
— comme d'autres encore disent : pas de Jésus du tout, juste un personnage symbolique imaginé pour donner plus de chair à une théologie qui serait première dans le processus
— et certainement encore beaucoup d'autres possibilités
Ton argument sur le livre d'Hénoch, pour moi, ne signifie pas grand chose, sinon qu'il appuierait plutôt la troisième hypothèse.
Que ce livre ait été repris dans les écrits chrétiens signifie seulement que les chrétiens le connaissaient, tout comme ils ont repris nombre d'autres passages de la Torah canonique, en affirmant qu'ils prophétisaient sur Jésus. Aucun juif n'accepte de le comprendre dans ce sens. Affirmer donc que le livre d'Hénoch aurait prédit Jésus est du même ordre d'idées, c'est de la rétroprojection. Tu te rapproches vraiment de la troisième hypothèse.
Toute la question, en fait, est de savoir s'il y a un sens, pour toi, à ce qu'un homme absolument normal, comme toi et moi, a été capable d'accéder à la résurrection, c'est-à-dire a été capable de "travailler" sur lui-même, jusque sur son corps, au point que, à sa mort, ce corps n'a pas été soumis comme tous les corps à la décomposition, mais a effectué cette mutation, quelle qu'elle soit, qui lui a permis de disparaître du tombeau, à l'intérieur du linceul, sans toucher à rien : juste comme ça, pfuit, "volatilisé", et qu'ensuite, ce "corps" a permis à Jésus d'apparaître aux disciples, quand il voulait leur apparaître, et sinon bien sûr de rester invisible, intangible, etc. (comme s'il n'avait que ça à faire !)