Bonjour Menfin
M'enfin a écrit :Dans ma thèse, l'imagination et les sentiments sont deux des trois propriétés intellectuelles qui auraient servi à l'évolution intellectuelle mais que, soi-disant rationnellement ou par amour, nous utilisons aussi pour conserver nos acquis, la troisième étant la conservation subconsciente de nos automatismes. En voulant continuer de conserver ses acquis, le mâle originel se serait instinctivement opposé aux idées des autres, et en voulant continuer de tisser des liens avec ses proches, la femelle originelle aurait instinctivement priorisé les sentiments.
Je ne peux pas être contre a priori une anthropologie qui énoncerait des différences quasi archétypales entre femmes et hommes, mais je peine à mettre mes pas sur vos traces.
Ce qu'il faudrait c'est pouvoir édifier cette anthropologie du sexe sans aucune idée préconçue, sans aucun préjugé, or je crains que votre modèle ne reprenne sans trop les contester des a priori sur les prétendues qualités, aptitudes, aspirations, etc liées au sexe.
M'enfin a écrit :
En tant que femme, que ressentiriez-vous si vous saviez que votre esprit utilise le hasard pour s'adapter
Cela dépend ce que vous cachez pudiquement sous le mot hasard.
Pour moi et pour simplifier, il y a trois lectures du mot "hasard".
D'abord, le hasard de la mécanique quantique donc des gens comme Niels Bohr affirment qu'il est ontologique en ce sens qu'il n'y a rien derrière, il ne cache aucune instance ni aucun système. Ce hasard est le lieu privilégié de l'action matérielle de l'Esprit Saint.
Je ne suis pas contre l'idée d'être souvent "manipulée" par l'Esprit Saint.
Puis, il y a son contraire, le hasard cache-sexe de notre impuissance à pénétrer les mystères. Si le hasard n'était que le bouche-trou de notre ignorance tout irait bien mais il devient facilement
agent, et là évidemment on entre dans une pensée religieuse, respectable comme (presque) toute pensée religieuse.
Et de surcroît, dans cette pensée magique le hasard est sacré : personne ne s'interroge pour expliquer pourquoi le hasard intervient dans tel processus et pas dans tel autre, pourquoi le mot hasard est licite ici et incongru là. On admet qu'il intervient là où nous avons besoin de lui pour "comprendre".
Si c'était ce
hasard religieux qui pèserait sur mon mental, je dois avouer que cela ne me concerne pas, cela ne concerne que les croyants en cette instance impersonnelle, certes, mais magique.
Enfin, il y a le hasard provisoire (et c'est plus souvent le
chaos mathématique que le hasard) celui qui reflète notre difficulté à décortiquer un déterminisme complexe. C'est le hasard du jeu de dé et de la roulette, mais des étudiants américains ont pris la peine pour payer leurs études de décortiquer le pseudo-hasard de la roulette et leurs maigres gains ont quand même démontré qu'il est envisageable de lire de façon entièrement déterministe le jeu de roulette (la boule ne pouvait pas arriver autre part).
Si vous me dites que mon mental est en définitive complètement déterminé par un mystérieux engrenage déterministe de très grande complexité, (l'idée qui surgit ne pouvait pas ne pas surgir à l'instant même où elle a surgi), je dois avouer que n'y crois pas trop.
Mais c'est par orgueil, je ne suis peut-être qu'un automate programmable qui s'imagine un tout petit peu libre.
très cordialement
pauline