Bonjour Pion
Pion a écrit :
C'est la ou je ressent beaucoup de pitié pour votre d.ieu ''bénit-soit-il'' si votre façon de penser vise en plein dans le mille. Par exemple si je prenais deux poupées et m'inventais un scénario un peu a la façon dont vous venez de le décrire, tout est prévue d'avance etc... je finirais par trouver le temps long et tout ça deviendrais pathétique, pourquoi suggérer et/ou penser et/ou croire que dieu aurait une si petite intérêt face au mystères et a l'imprévisible? D'autant pus que cela suppose que dieu devient un personnage des plus monotones, sans réel sens de la valeur d'un être cher.
1 ) Cela ressemble aux paradoxes habituels : si D.ieu, béni soit-Il, est tout puissant alors Il devrait pouvoir fabriquer un rocher qu’Il serait incapable de porter. Ce que vous suggérez est qu’un D.ieu omniscient est incapable de Se ménager des surprises. «
Pauvre d.ieu qui malgré Sa toute-puissance ne peut pas se heurter à l’inconnu », etc.
2 ) En fait je trouve votre remarque très datée voire ethnocentrée. Pendant des milliers de siècles les humains (et peut-être les animaux, voire les astres…) ont vécu leur vie en espérant l’absence de surprises car ils redoutaient le mystère et l’imprévisible toujours associés à la catastrophe plutôt qu’à l’aubaine. Aujourd’hui, dans les pays développés, on se lamente si demain ressemble à hier alors qu’il n’y a aucune trace de ce genre de préoccupation chez nos aïeux.
3 ) 20 milliards d’années n’ont aucune durée du point de vue de l’éternité.
4 ) Petite fille, je ne préparais pas de scénario à l’avance avec mes poupées, je crois même qu'elles étaient libres de faire ce qu'elles voulaient…
5 ) Dans l’éternité, notre temporalité est probablement immergée dans d’autres mystérieuses dimensions, et il n’est nullement certain que, pour D.ieu, béni soit-Il, la préscience divine de l’Histoire soit distincte de l’Histoire elle-même. Dans une éternité dépourvue de temps peut-il y avoir l’antériorité temporelle du scénario vis à vis du tournage ? Il y a l’antériorité logique, c’est tout ce que l’on peut en dire.
Pion a écrit :
Je ne suis pas d'accord, a moins qu'il soit convenu que l'information sur l'intervention de dieu qui faisant en sorte qu'une équipe gagne plutôt qu'une autre ou de donner un million a pion, ne soit jamais connu, ainsi dieu ferait des magouilles en secret afin que ses favoris puisent bénéficier de ses préférences sans bléser personne, ce que je trouve très peu noble. Parce que vous conviendrez peut-être comme moi, que lorsqu'on bénéficie des faveurs de dieu (si il existe) on a certainement beaucoup plus de cartes dans son jeu, que celui qui n'y a pas eu droit.
1 ) Oui, la vie est injuste que D.ieu, béni soit-Il, existe ou qu’Il n’existe pas. L’injustice criante est peut-être plus supportable si l’on peut incriminer le d.ieu des autres…
2 ) Les Très Saintes Écritures nous révèlent un D.ieu, béni soit-Il, qui a tous les attributs de la personne, y compris la liberté, ce d.ieu-là peut choisir. Vous adoptez une attitude dépréciative en parlant de "favoris".
Pourquoi ne pas admettre que, bien avant la compétition, D.ieu, béni soit-Il, a aidé le plus motivé à être plus motivé, le mieux entraîné à être mieux entraîné, le plus performant à être plus performant, etc. D.ieu, béni soit-Il, a aidé tous les superchampions à être des superchampions ?
S’agit-il de favoris ?
Prétendez-vous que tout le monde doit pouvoir être superchampion ?
Vous insurgez-vous contre le fait qu’il n’y ait que quelques superchampions par discipline ?
Toutefois on peut très légitimement s’insurger contre l’esprit de compétition.
Est-ce vraiment D.ieu, béni soit-Il, qui a soufflé cette idée aux humains ?
N’est-ce pas au contraire l’humain qui a voulu explorer ainsi une des branches de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal ?
3 ) S’il faut un vainqueur à un jeu, qu’importe celui que D.ieu, béni soit-Il, a choisi pour gagner. Il fallait qu’Il en choisisse un, comment juger Son choix ?
Pion a écrit :
En effet, d'ailleurs il n'est pas impossible que dieu(si il existe) soit selon mon jugement ''mauvais'', mais je préfère ne pas y croire.
S’Il Se révélait de façon particulièrement convaincante, il n’y aurait plus de croyants mais des "sachants", et ces "sachants" ne seraient plus libre de croire ou pas puisqu’ils sauraient, ils garderaient la liberté d’honorer ou pas à leurs risques et périls.
De surcroît, sachant qu’Il existe, ils éprouveraient inévitablement un sentiment, plus ou moins involontaire, à Son égard : pitié, haine, amour, indifférence… ce pourrait-être assez embarrassant.
Pion a écrit :
D'accord, disons que dieu (si il existe) intervienne en favorisant quelqu'un, laissant d'autres souffrir injustement (en première apparence) mais que son but soit de prouver qu'il existe
Personnellement, je ne crois pas que D.ieu, béni soit-Il, ait envie de nous prouver Son existence, tout au plus tente-t-Il de nous mettre sur la voie.
Bien sûr, les miracles servent à asseoir l’autorité de tel ou tel mais je crois qu’ils sont d’abord signe et message.
Pion a écrit : j'ajouterais, si seulement il pouvait aussi prouver qu'après la mort une vie éternelle attend tout le monde et que le poids de l'injustice faite sur terre ne sera plus d'aucune importance, alors peut-être…
C’est une thèse classique.
Dès ses premières lignes, la Très Sainte Bible compare volontiers la Création à un Enfantement et les péripéties subies par l’humanité aux douleurs de l’accouchement.
Je ne suis pas contre cette idée dans la version qu’en suggère la mystique Julienne de Norwich. Elle prophétise non pas un Jour de Colère abominable mais un coup de théâtre auxquelles assistent toutes les créatures vivantes et défuntes, un coup de théâtre qui voit le satan complètement ridiculisé et qui déclenche un immense éclat de rire… au point que le satan en rigole lui aussi et s’avoue vaincu. L’aspect cathartique de ce rire me permet de songer que ceux qui auront souffert pourront supporter le souvenir de leurs souffrances.
Le Salut par le rire... c'est séduisant.
Pion a écrit :
j'avoue que le fait de croire en dieu peu influencer positivement la vie d'un homme et avoir comme résulta qu'une équipe gagne plutôt qu'une autre et ce nonobstant le fait que dieu existe ou non.
1 ) Du temps du bloc communiste, il devait y avoir pas mal d’athées qui gagnaient.
2 ) Pour certaines personnes, la superstition et/ou la foi en un divin très interventionniste assurent un service public de soutien psychologique. Mais, inversement, la même foi aboutit aussi à des formes démobilisatrices d’abandon à Divine Providence.
Pion a écrit :
Inutile d'en ajouter plus parceque comme vous l'avez dit -Agis comme si tout dépendait de toi, voila qui me suffit, au moins dans un monde équitable. Si dieu doit intervenir alors ça devient injuste et a mon sens ce n'est pas mieux que les jeux truqués arrangés par la mafia.
1 ) Vous-mêmes ne cessez d’intervenir dans le monde, sciemment ou inconsciemment, volontairement ou non, intentionnellement ou non. Vous aidez certaines personnes et sans doute parfois vos interventions aboutissent à en défavoriser d’autres. Vos interventions peuvent être proclamées au grand jour mais d’autres se font parfois dans la discrétion ou dans l’ignorance. Vous contribuez donc à l’injustice de ce monde même si vous avez parfois l’impression que vous luttez contre l’injustice. Est-ce que vous avez le sentiment de
tricher ?
2 ) Pourquoi D.ieu, béni soit-Il, serait-Il injuste dans Ses interventions ?
3 ) Pourquoi imaginer que, dans la réussite comme dans l’échec, on serait seul responsable ?
Suis-je tout-puissante au point de croire qu’en cas de réussite tout le mérite m’en revient ?
Suis-je omnisciente au point de croire que si je réussis c’est parce que j’avais absolument prévu tous les obstacles, aléas et autres grains de sable ?
Pion a écrit :
Pas certain de comprendre mais si vous croyez en dieu ce n'est pas que vous avez des preuves, ou une démarche logique qui pourrait me convaincre, mais simplement parce que ça fait votre affaire d'y croire?
Si la question du divin est purement théorique, si elle est du même ordre que celle de l’énergie noire (ou sombre) alors nous ne disposons actuellement d’aucun élément sérieux pour passer de l’hypothèse au savoir (Il existe ou pas). Et on peut se demander si une preuve scientifique incontestable ne rendrait pas le divin comparable à la matière sombre :
au fond on s’en moque complètement qu’elle existe ou pas, cela ne nous intéresse que tant qu’on l’ignore.
Mais si la question du divin quitte cet univers de la preuve et s’interprète dans la perspective de notre petite pseudo-métaphysique personnelle, faite de toutes les autres questions, doutes, sentiments, intuitions et convictions, tout ce qui nous construit sans être scientifique (par exemple notre opinion sur l’homéopathie) alors cette question du divin prend un sens personnel. Nous entrons ici dans le domaine de l’
intime conviction.
Cette intime conviction repose sur des bases rationnelles et sur une démarche logique. Ces bases rationnelles et cette démarche logique peuvent être exposées à autrui mais n’ont pas de vertu démonstrative.
Cette intime conviction n’est pas la foi.
Enfin, il y a le passage de l’
intime conviction intellectuelle à l’
intime conviction vécue, c’est-à-dire la foi.
Pion a écrit :
Il n'y a justement pas de sens ou de logique a comprendre dans ce qui sera, car ce qui sera, sera, tout simplement et qu'on le veuille ou non.
1 ) je n’en sais rien.
2 ) je crois que vous jouez indûment de la temporalité.
- Si votre phrase « ce qui sera, sera » signifie
« le truc que Pion intitule "ce qui sera" coïncide avec le truc que Pion intitule "ce qui sera" » alors vous n’avez rien dit qu’une pure tautologie « A=A ».
- Si votre phrase « ce qui sera, sera » signifie
« Ce qui, dans l’avenir, va advenir à l’être peut dès à présent, malgré notre ignorance à son sujet, être nommé sous l’expression "ce qui sera" » alors vous n’avez rien énoncé qu’une définition qui donne le sens de votre expression "ce qui sera".
- Si cette phrase signifie
« Le truc que maintenant Pion nomme "ce qui sera" va advenir à l’être dans l’avenir » alors vous supposez l’existence maintenant de ce truc que Pion intitule "ce qui sera". Pourquoi pas ? Mais nous entrons ici dans une métaphysique.
Pion a écrit :
Exactement ça ne prouve rien, j'ai compris qu'il y a de nombreuses explications scientifiques a ca, moi aussi je continu ma quête.
Les explications scientifiques (du moins celles que je connais dans les neurosciences notamment) affirment simplement que l’artificiel peut parfaitement singer le réel.
Cela ne signifie pas que les facteurs et les déterminismes mis en œuvre expérimentalement sont identiques à ceux qui opèrent quand le phénomène est spontané.
Pour risquer une comparaison, si un jour une expérience du type Stanley-Miller fabrique un virus connu, cela ne signifie pas que ce virus a surgi naturellement selon le protocole de Stanley-Miller.
Très cordialement
Votre sœur
pauline