BuddyRainbow a écrit :Il n'y a pas à 'préférer'. Le texte grec emploie bien l'expression 'invoquer (gr. epikaleō) le nom (gr. onoma)'.
Logos a écrit :En effet, mais dans d'autres passages du texte grec, les deux expressions sont mises en parallèle, ce qui indique qu'elles ont exactement le même sens. On peut donc employer les deux expressions "invoquer le nom de Jéhovah" et "invoquer Jéhovah" de manière absolument équivalente, selon notre préférence. En voulez-vous la preuve biblique, ou bien admettez-vous d'emblée que j'ai raison sur ce point précis ?
Que vous puissiez mettre en parallèle ces deux expressions montre une chose : la personne est indissociable du nom, sinon l’expression "invoquer le nom du Seigneur" n’aurait pas le même sens que "invoquer le Seigneur". Cela conforte l'idée que je défends depuis le début.
Et nous sommes là au coeur de la question. Manifestement, invoquer le nom de Jéhovah signifie invoquer la personne-même de Jéhovah, et pas son nom propre. Quelqu'un pourrait répéter un million de fois "Jéhovah" en levant les bras au ciel pour lui demander de l'aide, s'il invoque seulement un nom propre alors ce n'est rien d'autre que de la superstition, condamnée par la Bible elle-même. Exactement comme lorsque les Israëlites sont partis au combat en emportant l'arche sacrée, pensant qu'elle leur ferait remporter la victoire. Résultat : ils se sont pris une raclée.
Je crois que tous ici ont compris que le nom désigne une personne. Donc quand vous en appelez à ce nom, vous en appelez à la personne... pas n'importe qu'elle personne... à la personne qui porte ce nom. J'ajoute 2 choses au sujet de cette expression "invoquer le nom de" : 1) Le mot grec traduit par "invoquer" se trouve ailleurs dans un sens différent, celui de "surnommer quelqu’un" (Ac 4:36). Bien sûr dans une phrase
epikaleō ne prend pas plusieurs sens à la fois mais sa polysémie montre un lien avec le fait de nommer. Et 2) Flavius Joseph emploie la même expression qu'en Ac 2:21 quand il rapporte que les Juifs, désespérés par les privations liées au siège de Jérusalem, "
imploraient, invoquaient le redoutable nom de Dieu" -
Guerre des Juifs, p. 250. Ce témoignage montre que "invoquer le nom de" pouvait être employé dans le "sens hébreu" défini par Thayer, à savoir que l'invocation du nom divin passe par l'emploi du "redoutable nom de Dieu" à l'oral.
Je sais ce que vous allez me dire : vous allez objecter que même si j'ai raison sur le fond, il n'en demeure pas moins que pour invoquer la personne de Jéhovah il est beaucoup plus pratique, pour ne pas dire nécessaire, de prononcer son nom propre plutôt que de s'en abstenir. Je suis d'accord avec vous sur ce point, sachez-le. Cependant, je dis et je répète que pour quelqu'un qui invoque la personne de Dieu, la prononciation de son nom propre n'est pas du tout indispensable. Tout au plus, la prononciation de ce nom propre est très secondaire.
J'irais même plus loin, il n'est pas forcément nécessaire de prononcer le nom divin. Un muet peut invoquer Jéhovah sans avoir articuler "Jéhovah". Mais les mots ont un sens. Jéhovah a un sens. Dieu a un autre sens. Seigneur a un autre sens encore, etc. Quand donc une personne muette "invoque le nom Jéhovah", quel sens donne-t-elle a Jéhovah, quel concept est mobilisé dans son esprit ? Est-ce que "Jéhovah" et "Seigneur" mobilisent le même concept parce qu'ils désignent la même personne ? Autrement dit est-ce que Jéhovah a la même valeur que Seigneur ? Il me semble que votre raisonnement cherche à ignorer toute nuance sémantique et s'attache exclusivement au référent : Dieu. Mais si Dieu se fait appeler différemment dans le Bible, et que dans notre langue cette distinction existe entre les mots, qui ont respectivement des sens différents, et mobilisent des concepts dissemblables, c'est qu'il y a une raison à cela, un intérêt. La formulation que l'on trouve en Ac 2:21, tirée de la prophétie de Joël, fait une place de choix au nom divin dans l'invocation de la personne de Dieu. C'est suffisamment clair pour moi comprendre que Jéhovah est à part, qu'il se distingue de toutes les autres appellations, notamment dans la recherche du salut. J'ajoute qu'un nom propre n'a en fait pas de définition contrairement à un nom commun comme "Père" ou "Seigneur". Il est une désignation unique et "sans filtre".
Exemple : si j'adresse une prière disant : "Seigneur Dieu Tout Puissant, Père éternel, Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, Créateur des cieux et de la terre, viens à mon secours !", alors j'aurais en tout état de cause invoqué le nom de Jéhovah, c'est à dire la personne de Jéhovah, sans même prononcer son nom propre. Et vous savez tout autant que moi que Jéhovah aura entendu ma prière. Vous ne pouvez donc pas me contredire lorsque j'affirme que l'expression "invoquer le nom de Jéhovah" n'implique pas obligatoirement l'utilisation de son nom propre. Si toutefois vous prenez à coeur de me contredire sur ce point, alors merci d'apporter des preuves convaincantes, et bibliques de préférences. J'ai de mon côté l'exemple de Jésus qui a invoqué le nom de Jéhovah à plusieurs reprises, mais sans jamais prononcer son nom propre, y compris dans la Traduction du Monde Nouveau.
Je crois que si vous êtes témoins des phénomènes célestes annoncés par le prophète Joël, vous ferez plus court comme formule et à ce moment précis de votre existence, il se pourrait bien que vous laissiez échapper un "Jéhovah", tandis que d'autres invoqueront leurs "Seigneurs" et leurs "Dieux" (1 Co 8:4).Vous donniez cet exemple : 'quand je suis en colère je reviens au nom propre de ma femme plutôt qu'aux surnoms affectueux que je lui donne habituellement'. C'est bien la preuve que certaines circonstances exigent l'usage du nom ou rend celui-ci préférable à toutes les autres dénominations. Il en va de même avec le nom divin. Lorsque l'exécution du jugement divin s'abattra sur le monde, il sera tout a fait approprié, sinon préférable, de faire à appel à Dieu en faisant usage d'un nom que lui seul porte : Jéhovah.
Je n'ai pas besoin du Thayer's Greek Lexicon ni d'aucun lexique de Babylone la Grande pour démontrer ce point précis. La Bible suffit amplement. Je précise également que ce que j'affirme ici est appuyé et confirmé par les publications de la Société, si bien que si vous voulez contredire mes propos alors il faudra aussi vous dépatouiller avec les affirmations similaires du Collège Central que je manquerai pas de citer textuellement. À vous de voir...
J'ai pour ma part besoin de consulter un ouvrage de référence pour comprendre une langue que je ne parle pas. Ce que vous comprenez dans votre traduction française n'est pas forcément ce que comprenait un auditeur juif. Vous ne pouvez pas comprendre la portée du discours de Pierre et la résonance qu'il trouve auprès de ses auditeurs juifs si vous ne replacez pas les événements dans leur contexte socio-historique et lisez le récit avec vos lunettes modernes et chrétiennes. Par ailleurs, je ne comprends pas trop où vous voulez me conduire. On ne joue pas à un jeu où il faudrait prendre en défaut l'autre, le coincer avec "les publications de la Société". Peu importe qui a "raison" ou qui a tort dans cette discussion, l’objectif devrait être d’essayer de démêler le vrai du faux pour permettre à chacun de se faire une opinion.