Je ne doute pas un instant que nos lecteurs sauront faire la différence entre quelqu'un qui veut compliquer les choses en distinguant le Père de la divinité. Les docteurs de la Loi sont aussi à l'oeuvre dans la chrétienté pour obscurcir le message de Jésus.
Paul a pourtant été clair :
pour nous, il n'y a qu'un seul Dieu, le Père.. liant la divinité
absolue au seul Père.
Par contre je me réjouis de ton incapacité à répondre autrement que par le mépris à cette recherche que la plupart de nos lecteurs trouveront logique et sincère.
Nous découvrons ici deux conceptions du Christianisme.
En me traitant d'amateur, hors mis que cette expression traduise un sentiment de supériorité mal placé, Thomas met le doigt sur une déviance de la chrétienté.
En effet, les érudits et autres théologiens autoproclamés se sont emparés du Christianisme pour le rendre volontairement compliqué et donc inaccessible sans eux...
Ainsi être le Père de quelqu'un ne signifie plus avoir existé avant lui ni même lui avoir donné la vie.
Etre envoyé par quelqu'un ne signifie pas qu'il y ait deux personnes distinctes dont l'une qui décide et l'autre qui obéit.
Etre le fils de Dieu signifie être Dieu en même temps, et donc la même personne mais pas exactement !
On ne me volera pas ainsi le message de la parole de Dieu !
Jean a écrit à tous les chrétiens, pas à un collège de théologiens assimilable aux pharisiens qui traitaient avec dédain les disciples de Jésus, les traitant en quelque sorte d'amateurs.
Quand Jésus explique des dizaines de fois, je dis bien des dizaines de fois, que le Père est plus grand que lui, que lui, Jésus, a été envoyé par le Père, qu'il ne décide absolument rien, qu'il ne fait qu'obéir, que sa volonté à lui n'a rien à voir avec sa mission, qu'il a été formé, instruit, briffé, avant de venir sur terre, que c'est son Père qui doit être et qui sera adoré dans le futur, etc, etc, etc..
.....et que je vois que des théologiens se permettent de lui dire, à Jésus, qu'il a très mal communiqué, qu'il aurait les laisser faire car au final il serait comme Dieu, il serait même Dieu en personne tout en étant égal au Père.
... je me dis là, qu'il y a une arnaque.
Tous les témoignages historiques sont là pour démontrer que les premiers chrétiens, et très longtemps, ne pensaient absolument pas que Jésus soit l'égal de Dieu. Et pourtant, ils lisaient le même évangile de Jean que vous.
Les proches de Jean, au début du second siècle, ceux qui auraient du faire rayonner sa pensée, si elle avait été trinitaire, restent dans la droite ligne de pensée que le reste des chrétiens du monde de l'époque.
Alors je reviens à l'idée que je me fais de Jésus. Un personnage qui dit la vérité, qui ne complique pas son message pour embrouiller ses disciples, qui pense vraiment que le Père est plus grand que lui quand il l'explique tout simplement.
Un Jésus franc, qui n'a pas prévu plusieurs siècles pour qu'enfin on sache qu'il serait autre chose que ce qu'il s'évertuait d'expliquer.
Moi, si Jésus, devant moi, me disait les yeux dans les yeux, que le Père est plus grand que lui, sans ajouter le baratin que les trinitaires ont du inventer pour au final nous expliquer le stricte contraire, alors rien ne me ferait changer d'avis. Car Jésus n'avait absolument aucune raison logique de mentir ou de nous donner une explication dont il aurait su, avec son intelligence remarquable, qu'elle serait source de polémique s'il n'avait pas tout dit..
On nous présente un Jésus ne disant que des demies vérités, ignorant les conséquences que ces déclarations auraient pendant des siècles si en fin de compte il était non pas l'envoyé du Père, mais Dieu lui même qui se serait envoyé. Pourquoi ne pas le dire à ce moment là. En quoi cela aurait-il changé les choses ?
Ca aurait énervé les juifs ? Pas plus qu'ils ne l'étaient !
Ca aurait causé du tort à Jésus et contrecarré sa mission ? Il devait mourir quoi qu'il arrive et Dieu ne le protégeait-il pas jusqu'au moment choisi ?
Ces disciples n'auraient pas compris ? Alors ne dites pas qu'ils avaient compris sans le dire clairement !
Tu vois Thomas, notre différence est là. Tu as besoin de citer des théologiens qui ont pensé pour toi.
Voici donc ce que je reproche à la doctrine trinitaire. Le syndrome du " oui, mais ! "
Prenons un exemple : Jésus indique que ce n'est pas à son initiative qu'il est venu sur la terre.
Cette explication est nette, directe, dans un langage ordinaire et, au moment où il l'exprime, à destination d'apôtres encore un peu novices.
La logique voudrait donc que Jésus évite de les perdre par un discours à double, voir triple sens..
Un apôtre normal, pas plus bête que la moyenne bien que non théologien, va se dire :
- tiens ! Jésus a été envoyé par Dieu.. c'est rassurant et si jamais je me posais la question, il n'est pas Dieu ! Ben non ! où alors il se moque de moi .
C'est pas ce que vous vous diriez ? Franchement !!
Viens donc ensuite le fameux
"oui mais !" des défenseurs de la trinité qui par essence donnent à penser qu'ils sont d'accord avec ce que Jésus vient de dire mais qui en réalité vont nous apporter une explication, étrangère au texte, qui va avoir pour but de minimiser cette affirmation.
Jésus n'aurait pas tout dit. A moins qu'il l'ait mal dit..
Cette technique peut à la limite être employée dans des cas plutôt rares lorsque le discours est difficile, et à chaque fois, il va s'agir d'éclairer le texte étudié par le contexte ou une autre parole de Jésus traitant autrement du même sujet.
Mais dans le cas de la trinité, ces "oui mais!" ne sont pas argumentés bibliquement.
Un autre exemple : Jésus nous dit que le Père est plus grand que lui ... le
"oui mais " qui arrive presque immédiatement consiste à minimiser ce texte et à nous expliquer que Jésus s'exprime alors qu'il est humain tandis que le Père, lui, serait, au même moment, Dieu au ciel. Mais attendez que Jésus soit au ciel et vous allez voir !
Seulement lisez bien le texte :
- Je m’en vais et je viens vers vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le Père, parce que le Père est plus grand que moi
Que dit Jésus ?
Je vais vers le Père, ce qui signifie qu'il le rejoint au ciel.. Puis il indique que ses disciples devraient en être heureux parce que le Père est plus grand que lui..
L'expression "parce que" est là pour justifier la joie des chrétiens. C'est donc parce que Jésus rejoint quelqu'un qui est plus grand que lui qu'ils devraient être heureux de son retour au ciel.
Vous semble t'il que Jésus soit en train de dire que le Père n'est plus grand que lui que parce qu'il est, lui, Jésus, sur terre..
Ne trouvez vous pas plutôt que Jésus se sert de la stature de son Père, plus grand que lui partout, pour faire de son retour à ses côté une source de joie puisque cela validerait définitivement sa mission.
C'est un des exemples de "oui mais" que nous affrontons régulièrement.
Ce "oui mais !" serait argumenté si nous avions, de la part de Jésus, une explication indiquant qu'au ciel il a la même autorité que son Père, qu'il est aussi grand que lui et que provisoirement, il serait moins grand que lui..
Or, cette explication n'existe pas. Au lieu de cela, Jésus nous explique que son Père l'a envoyé et que c'est lui qui l'a formé pour cette mission.
Une question. Vous êtes avec une personne et vous lui dites :
je t'envoie à telle adresse, tu vas faire ceci et cela mais avant je vais t'expliquer tout ce que tu auras à faire et à dire. Ne prends aucune initiative sur place et attends mes instructions..
A votre avis, c'est qui le patron et quand vous envoyez cette personne, vous êtes où ?
Quand Jésus dit qu'il a été envoyé sur terre par son Père, où se trouvait-il lorsque l'instruction lui a été remise ? Déjà sur terre ou encore dans les cieux ?
Jésus ne dit pas que le Père est venu avec lui, mais qu'il l'a envoyé. C'est donc au ciel que le Père a donné ses instructions à Jésus.
Si Jésus était Dieu, égal au Père, aussi intelligent et perspicace que lui, vous pensez qu'il ne serait pas capable de s'envoyer lui-même et à minima de savoir ce qu'il avait à dire et à faire ?
J'attends le
"oui mais "
En fait, voilà ce qui se passe. Les trinitaires croient d'abord en cette doctrine et vont ensuite la faire entrer à toute fin dans le NT.
La démarche n'est plus .. la bible =======> la doctrine mais la doctrine ========> la bible.
D'où l'absolue nécessité des "oui mais !" qui sont autant de censure voir de modification de la parole de Dieu car chausser du 45 et vouloir entrer dans un 38, ça demande beaucoup de contorsions.
Il est également symptomatique de voir la différence de traitement de certains textes.
Jean 1:1, par exemple, doit ABSOLUMENT être pris au pied de la lettre. Jésus a beau être décrit avec Dieu, il doit être Dieu en même temps, défiant toute logique et malgré le fait que le grec permette de traduite :
et Jésus était divin ou un dieu.
Mais là, c'est non, non, non, et non !!! pas de sens autre que celui choisi.
Puis viennent les dizaines de textes, écrits par le même Jean, qui décrivent Jésus envoyé par Dieu, obéissant à Dieu, priant Dieu, suppliant Dieu, écoutant Dieu, apprenant de Dieu, appelant Dieu "son" Dieu, etc..
Et ces textes là, tous, bien que nombreux, doivent être modifiés par des "oui mais !"