J'm'interroge a écrit :Je ne crois pas au libre arbitre qui est le tien.
spin a écrit :Soit, mais je n'ai toujours pas compris quel est le tien, ou sur quoi tu fondes les notions de bien et de mal, à moins que tu t'en passes...
Le libre-arbitre comme je le vois n'a un rapport au bien et au mal qu'assez indirect.
Le libre arbitre c'est la possibilité de faire des choix en connaissance. Cela suppose plusieurs choix, non parmi plusieurs possibilités en soi réelles, mais entre plusieurs options hypothétiquement possibles.
(En précisant qu'il ne faut pas confonde une "possibilité en soi" et une "possibilité en soi selon nous" ou dit autrement : une "possibilité hypothétique".)
Comme dit, je ne définis pas le libre-arbitre comme une capacité à déterminer le réel. Le libre-arbitre est lié à une possibilité de choix entre plusieurs options hypothétiques. Il existe en rapport à notre état des connaissances INCOMPLET (dans le sens de Gödel voire de Church-Turing), sans quoi il n'y aurait rien d'hypothétique ou d'indéterminé dans la connaissance.
Donc, pour plus de précision : il faut distinguer dans le langage ce que l'on peut appeler un "déterminisme en soi" absolu mais non lié à quelque subjectivité que ce soit et un déterminisme de la connaissance ou je dirais plutôt un indéterminisme ou encore mieux : une "indétermination de la connaissance", non forcément subjectif, mais lié formellement à l'incomplétude de cette dernière, déterminismes donc qui n'ont rien à voir entre eux.
>>>>> Le libre-arbitre n'existe que relativement à cette "indétermination de la connaissance", qui n'est pas interdite par un déterminisme en soi absolu et total ou autrement dit : par cette entière et totale détermination en soi de tout formant la trame fondamentale du réel, je parle du champ des possibles en soi, immuable, hors du temps, constitué de toutes les relations possibles, mutuellement compatibles entre possibles en soi (à distinguer je le répète : des possibles par hypothèse), lesquels comprennent en eux tout ce qui se manifeste dans le temps comme notre univers et bien d'autres choses encore, possibles en soi.
Comme je le disais, le libre-arbitre passe par la représentation et le concept. Autrement dit : on parle d'une action intentionnelle, c'est à dire : faite dans un but, on a "quelque chose en tête". Le libre arbitre c'est quand des choix entre différentes options hypothétiques se posent.
La liberté en soi du libre arbitre vient de ce que rien ne l'empêche. Elle est ouverte.
La liberté pour nous du libre-arbitre consiste en autre chose : c'est de pouvoir se déterminer et déterminer par notre action, par rapport à une connaissance assurée mais non complète dans le sens de Gödel. Descartes a développé une pensée similaire sur ce point.