Salut Pasteur Patrick,
Merci pour ta modération de philomène qui me semble aller dans le "bon sens" pour terminer ce que j'ai commencé.
A tous,
La réforme est une nécessité, que ce soit en matière de doctrine ou de vécu personnel. Elle ne devrait jamais s'arrêter. Mais il est dommage que beaucoup d'églises si ce n'est toutes, soient sclérosées sur certains chapitres, et ne veulent pas changer. Alors on se contente souvent de moderniser la litturgie ou je ne sais quel aspect périférique de la religion, aulieu d'une réforme en profondeur. C'est ce que l'apôtre Paul dénonce à sa manière en disant:
2Tim 3
1 Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles.
2 Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux,
3 insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien,
4 traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu,
5 ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force.
"L'apparence de la piété" touche la vie des hommes dans toutes ses dimensions, aussi spirituelle et religieuse, dans leur culte et leur foi...
Salut ahasverus, tu as dit:
Une eglise non corrompue et ouverte aux idees aurait permis a Calvin, Luther et compagnie de s'exprimer dans un debat ouvert et que le meilleur gagne.
Si les idees reformatrices etaient capable de tenir le coup, l'eglise aurait change de cap et la reformation n'aurait pas ete necessaire.
Par contre si ces idees etaient mise en morceau comme l'Arianisme, Luther aurait ete une note de pas de page des livres d'histoire.
Si je comprends bien, tu veux faire passer la théologie catholique comme bien supérieure à celle des réformateurs, et capable de tenir face à toute idée différente. Je ne crois pas que bibliquement l'église romaine ait des arguments qui tiennent la route, mais qu'elle s'affirme sur la base de ses traditions et non des écritures, comme elle le dit elle même. Même si le contexte "politique" ne permit pas à l'église romaine de réagir face à ses contradicteurs, je crois que la réforme était une nécessité voulue de Dieu pour revenir (au moins en partie dans un premier temps) à la saine doctrine enseignée aux apôtres. Cette réforme a continué et n'est peut-être pas terminée.
(Hans Kung - Le Christianisme...1999)
page-709 "Martin Luther inaugure au XVIe siècle une ère nouvelle: un changement de paradigme pour l'Église, pour la théologie et pour le christianisme en général, un passage du paradigme catholique romain du Moyen Age, au paradigme protestant de la Réforme"
page-726 "Contre toutes les traditions, lois et autorités qui sont venues s'ajouter au fil des siècles, Luther pose le primat de l'Écriture: "l'Écriture seule " (sola scriptura)."
"Contre les milliers de saints et les innombrables intermédiaires ministériels entre Dieu et l'homme, Luther pose le primat du Christ: "le seul Christ" (solus Christus) ! Il est celui qui doit orienter toute explication de l'Écriture" "Contre les pieuses performances religieuses et les efforts de l'homme ("oeuvres") prescrits par l'Église pour obtenir le salut...Luther pose le primat de la grâce et de la foi: "la seule grâce" (sola gratia) du Dieu..."
page-727 "Luther, nous apparaît comme un chrétien qui, appelé en 1521 à comparaître devant la Diète de Worms, a le courage d'en appeler à l'Écriture, à la raison et à sa conscience, et de persister dans sa foi."
page- 735 " Luther ne voulait être qu'un "réformateur" de l'Eglise, qui pensait "revenir" à la "forme" originelle du christianisme. Ce faisant, il déclencha de fait une "révolution", parce que la société "chrétienne" d'alors s'était trop éloignée de l'Évangile. C'est donc seulement à contre coeur qu'il était devenu un rebelle politique qui s'était insurgé; parce que sa conscience lui enjoignait d'obéir à la Parole de Dieu..."
A propos de la tradition du dimanche:
(Le Catéchisme de l'Eglise catholique -1992) (précise le changement du jour du repos)
page-449 "Le commandement de l'Eglise détermine et précise la Loi du Seigneur"
page-450 "Le sabbat qui représentait l'achèvement de la première création est remplacé par le dimanche qui rappelle la création nouvelle, inaugurée à la Résurrection du Christ."
(S. Bacchiocchi - du Sabbat au Dimanche - Ed. P. Lethielleux - Paris o 1984)
Page-254- Thomas d'Aquin , 13e siècle déclare:...D'après l'opinion commune de la théologie, le dimanche serait simplement une institution ecclésiastique. L'Eglise, dit-on, a non seulement déterminé les modalités de l'observation du dimanche; Mais encore c'est elle, et elle seule, qui, avec l'assistance de l'Esprit-Saint, a choisi ce jour pour le culte public et social de Dieu...C'est bien en raison de cette tradition, et non en vertu d'un texte quelconque de l'Ecriture, que nous observons le dimanche
(Caholic Press de Sydney, Australie, du 25 août 1900)
Le dimanche chrétien est une institution catholique, et ses droits à l'observation ne peuvent être justifiés que par des principes catholiques...Depuis le commencement jusqu'à la fin des Ecritures, il n'y a pas un seul passage qui justifie le transfert du culte public hebdomadaire du dernier jour au premier.
C'est là une des grandes brèches faite à la loi de Dieu et qu'il fallait colmater. Je vous propose de lire l'explication des lettres aux 7 églises (Apo 2 et 3) que vous trouverez dans la section protestante sous: "L'Apocalypse de Jean (adventiste)" pour mieux comprendre historiquement comment l'infiltration de la tradition s'est faite dans l'église à travers les siècles.
Philippe.