Posté : 25 janv.04, 07:14
Bonsoir,
L'amour du prochain, c'est bien plus que sourire à des inconnus qui passent ou leur donner la main. Aimer ses enfants, quoi de plus naturel aussi ! Pas de quoi pavoiser puisque la parentalité est innée comme pour tous les mammifères sans doute. Aimer son prochain, c'est entrer dans une relation engagée avec l'autre et en particulier commencer par mon voisin, mon proche (d'où vient le mot prochain d'ailleurs.)
Je n'ai jamais compris pourquoi des mots "simples" pouvaient être compris avec un sens contraire: le prochain, c'est forcément celui qui est proche. Mon prochain désigne celui qui est proche de moi ou celui dont je m’approche : le mouvement est double. De même je suis le prochain de celui qui vient auprès de moi. En philosophie, on parle plutôt de l’autre, voire du Moi et de l’Alter-Ego (un autre-moi), ou d’étranger ou encore de barbare (le barbare était pour les Grecs celui qui ne parle pas le grec et est en dehors de la « civilisation hellénique ». Les romains reprendront ce sens à leur propre compte…)
La Bible ne parle pas du tout en ces termes. Elle préfère, depuis la nuit des temps, les mots frère et sœur, le vis-à-vis ou la chair de ma chair (dans le couple par exemple), d’image de Dieu (l’humain dans sa relation à Dieu), et de prochain (dans la relation sociale et religieuse). D’autres concepts familiaux sont utilisés : la famille de Dieu, le peuple de Dieu, l’enfant de Dieu, Dieu est notre Père etc. On peut facilement s’en rendre compte en lisant des péricopes bibliques que les rapports sont immédiatement de l’ordre de l’intime !
Mais je reviens à la question posée: Jésus était-il un enseignant ?
Réponse: oui. Bien évidemment. Je l’ai déjà souligné.
J'ai conseillé de relire l'Evangile selon Marc car il est le plus court. Mais je ne saurais donner un conseil sans le suivre moi-même. C’est plus sage, non ?
J'ai donc relu Marc.
Surprise ! On y voit Jésus allant à l’essentiel dès le début de son ministère en Galilée.
Je vais tenter d’en retracer l’essentiel, si vous le permettez, car je pense que tous ici n’ont pas lu l’Evangile et n’en ont qu’une idée vague et imprécise. Je crois que cette étape est nécessaire surtout lorsqu’on affirme des choses sur Jésus. Le Nouveau Testament est la seule source de notre connaissance sur Jésus, il est donc naturel et logique que j’en appelle à un argumentaire biblique. On ne peut parler que de ce que l’on connait, vous en conviendrez tous ici.
Une fois que Jésus est reconnu par Dieu il se met « au travail » et l’on sait que cela a duré plus ou moins trois ans !
Je fais remarquer que cette reconnaissance n’allait pas de soi puisqu’un véritable combat spirituel a eu lieu entre Jésus et les puissances mauvaises. Un temps d’épreuves que tous les maitres spirituels ont connu peu ou prou dans leur vie. Jésus est au désert et c’est le satan, l’accusateur antique, qui vient le tenter.
Une fois sorti vainqueur (ce mot est une clé chez Marc), Jésus « proclame la Bonne Nouvelle » : Il prêche (Marc 1 : 15). Le verbe grec employé est kirysso κηρύσσω et se traduit bien, n’en déplaise à certains, par « proclamer, annoncer à voix haute, publier ». Le nom commun donne o kiryx ο κηρυξ , c’est le « héraut », celui qui est chargé par un haut gradé de lire un édit, de proclamer des informations de grande importance de la part d’un roi par exemple, un chargé de mission… Jésus se donne donc bien comme un « envoyé spécial» c’est-à-dire un « prédicateur », un « proclamateur » car celui qui proclame le fait avec force et à haute voix (clamare en latin !)
Sans différer, Jésus est au travail, au service de sa mission !
Pour se faire, il s’entoure de disciples (v.40-45).
Ensuite que voit-on ?
Jésus enseigne et son programme touche tous les aspects de la vie.
Les faits sont patents :
1) Marc 1 :21 Jésus va à la synagogue de Capernaüm et y enseigne le jour du sabbat ! La provocation est forte, surtout en milieu juif ! Tout le monde est « étonné de son enseignement » (v.22)
2) Le monde des esprits s’attaque à Jésus et le provoque dans un duel. Jésus ne joue pas le jeu de son adversaire, il le fait taire. D’où l’étonnement du public !
3) Conclusion : « Voilà un enseignement nouveau, plein d’autorité ! » (v.27).
4) Un peu plus loin, on revoit Jésus guérir des malades et des démoniaques après le sabbat ! Jésus se met en hors-la –loi et se met à dos les autorités politiques, les Pharisiens entre autres.
5) Après cela, la belle-mère de pierre tombe malade et fait courir le risque que Pierre (appelé Simon) ne soit plus disponible pour Jésus. Jésus la guérit sans tarder (vv. 29-31).
6) Quittant Capernaüm, Jésus va par toute la Galilée pour « prêcher » dans les synagogues, hauts lieux de toute réflexion et méditation sur les textes sacrés. (Marc 1 :39).
Tous ces faits mis bout à bout sont d’une évidence qu’il est pénible de les énumérer tous : Jésus passait tout son temps à enseigner. Inutile de babiller en prétendant le contraire.
Lorsqu’il enseigne, le monde des esprits est dérangé : Jésus leur intime le silence et expulse les démons !
Lorsque l’on veut suivre Jésus, la santé peut être mise en péril et nous mettre dans des états de [ATTENTION Censuré dsl] et de faiblesse rendant notre mission entravée, Jésus guérit les malades !
La loi est dans son intention bonne et nous permet de vivre en bonne intelligence les uns avec les autres, mais la loi peut être détournée de cette bonne fin, Jésus va montrer que la Loi est au service de l’homme et non le contraire ! Le sabbat (la loi de Moïse ici mais c’est vrai de la loi en général) avait de bonnes raisons d’exister, mais il est d’autres priorités. Jésus pratiquera une grande liberté vis-à-vis d’elle car il est au service d’une mission qui va bien au-delà de chipotages juridiques ou de simples règlements de conflits entre voisins acariâtres.
Marc 2 poursuit : on y voit Jésus enseigner et « annoncer la Parole » (2 :2) Les gens accourent de partout et le paralysé qui est guéri par Jésus a bien de la peine à trouver se retrouver devant Jésus tant il y a des gens qui l’écoutent et qui sont frappés par son enseignement : « Nous n’avons jamis rien vu de pareil » (v.12), disent-ils.
Les questions sur le jeûne et l’épisode des Epis arrachés un jour de sabbat appartiennent au cycle de la loi transgressée par Jésus
Marc 3 commence par une transgression du sabbat dans une synagogue ! (3 :1) Quelle audace ! Ensuite jésus se retire avec ses disciples et leur explique tout ce qu’il enseigne en particulier malgré la foule venue de Galilée qui le poursuit (3 :7). ‘est à ce moment qu’il institue les Douze disciples pour l’accompagner officiellement dans cette immense tâche : « Jésus en établit douze pour être avec lui et pour les envoyer prêcher… « (Marc 3 :14).
Marc 4 nous montre Jésus enseignant au bord de la plage (v.1). Quelques versets plus loin, Jésus donne une leçon magistrale sur l’interprétation des parabole. Il explique par le menu la Parabole du semeur à ses disciples (vv.1 – 20). La parabole est un genre particulier d’enseignement par images et métaphores. Jésus en fait la caractéristique de son propre enseignement : « par de nombreuses paraboles de ce genre, Jésus annonçaient à ses disciples la Parole »… et, en particulier, Jésus « leur expliquait tout » (v.34).
Je pourrais continuer… mais est-ce encore nécessaire ?
Un petit dernier : Marc 6 :1-2) : Jésus revient dans sa patrie avec ses disciples et le jour du sabbat, il se met à enseigner dans la synagogue ! Et le public continue d’être frappé d’étonnement (v.2).
Bref, tous ses contemporains qui le côtoyaient semblent être d’accord entre eux pour dire que Jésus est un grand enseignant, mais d’un genre singulier et inhabituel en fait car il met en pratique ce qu’il dit. Evidemment, les journalistes n’existaient pas et personne n’a pu rendre compte « au moment même » des faits et gestes de Jésus. Mais les témoignages surabondent et concordent tous. Ils sont unanimes : Jésus enseignait et enseignait bien… on en peut voir les résultats car une civilisation chrétienne universelle peut se glorifier d’avoir eu Jésus pour auteur et initiateur d’une foi qui déplace les montagnes !
Il doit y avoir une force qui emporte notre conviction là-dedans !
Jésus était un homme simple, personne ne le conteste, mais il fut plus que cela !
Je pense en avoir modestement apporté quelques faits probants dans ce débat…
Bonne semaine à tous !
P’
http://quebectech.darktech.org:8080/rel ... eply&t=832
L'amour du prochain, c'est bien plus que sourire à des inconnus qui passent ou leur donner la main. Aimer ses enfants, quoi de plus naturel aussi ! Pas de quoi pavoiser puisque la parentalité est innée comme pour tous les mammifères sans doute. Aimer son prochain, c'est entrer dans une relation engagée avec l'autre et en particulier commencer par mon voisin, mon proche (d'où vient le mot prochain d'ailleurs.)
Je n'ai jamais compris pourquoi des mots "simples" pouvaient être compris avec un sens contraire: le prochain, c'est forcément celui qui est proche. Mon prochain désigne celui qui est proche de moi ou celui dont je m’approche : le mouvement est double. De même je suis le prochain de celui qui vient auprès de moi. En philosophie, on parle plutôt de l’autre, voire du Moi et de l’Alter-Ego (un autre-moi), ou d’étranger ou encore de barbare (le barbare était pour les Grecs celui qui ne parle pas le grec et est en dehors de la « civilisation hellénique ». Les romains reprendront ce sens à leur propre compte…)
La Bible ne parle pas du tout en ces termes. Elle préfère, depuis la nuit des temps, les mots frère et sœur, le vis-à-vis ou la chair de ma chair (dans le couple par exemple), d’image de Dieu (l’humain dans sa relation à Dieu), et de prochain (dans la relation sociale et religieuse). D’autres concepts familiaux sont utilisés : la famille de Dieu, le peuple de Dieu, l’enfant de Dieu, Dieu est notre Père etc. On peut facilement s’en rendre compte en lisant des péricopes bibliques que les rapports sont immédiatement de l’ordre de l’intime !
Mais je reviens à la question posée: Jésus était-il un enseignant ?
Réponse: oui. Bien évidemment. Je l’ai déjà souligné.
J'ai conseillé de relire l'Evangile selon Marc car il est le plus court. Mais je ne saurais donner un conseil sans le suivre moi-même. C’est plus sage, non ?
J'ai donc relu Marc.
Surprise ! On y voit Jésus allant à l’essentiel dès le début de son ministère en Galilée.
Je vais tenter d’en retracer l’essentiel, si vous le permettez, car je pense que tous ici n’ont pas lu l’Evangile et n’en ont qu’une idée vague et imprécise. Je crois que cette étape est nécessaire surtout lorsqu’on affirme des choses sur Jésus. Le Nouveau Testament est la seule source de notre connaissance sur Jésus, il est donc naturel et logique que j’en appelle à un argumentaire biblique. On ne peut parler que de ce que l’on connait, vous en conviendrez tous ici.
Une fois que Jésus est reconnu par Dieu il se met « au travail » et l’on sait que cela a duré plus ou moins trois ans !
Je fais remarquer que cette reconnaissance n’allait pas de soi puisqu’un véritable combat spirituel a eu lieu entre Jésus et les puissances mauvaises. Un temps d’épreuves que tous les maitres spirituels ont connu peu ou prou dans leur vie. Jésus est au désert et c’est le satan, l’accusateur antique, qui vient le tenter.
Une fois sorti vainqueur (ce mot est une clé chez Marc), Jésus « proclame la Bonne Nouvelle » : Il prêche (Marc 1 : 15). Le verbe grec employé est kirysso κηρύσσω et se traduit bien, n’en déplaise à certains, par « proclamer, annoncer à voix haute, publier ». Le nom commun donne o kiryx ο κηρυξ , c’est le « héraut », celui qui est chargé par un haut gradé de lire un édit, de proclamer des informations de grande importance de la part d’un roi par exemple, un chargé de mission… Jésus se donne donc bien comme un « envoyé spécial» c’est-à-dire un « prédicateur », un « proclamateur » car celui qui proclame le fait avec force et à haute voix (clamare en latin !)
Sans différer, Jésus est au travail, au service de sa mission !
Pour se faire, il s’entoure de disciples (v.40-45).
Ensuite que voit-on ?
Jésus enseigne et son programme touche tous les aspects de la vie.
Les faits sont patents :
1) Marc 1 :21 Jésus va à la synagogue de Capernaüm et y enseigne le jour du sabbat ! La provocation est forte, surtout en milieu juif ! Tout le monde est « étonné de son enseignement » (v.22)
2) Le monde des esprits s’attaque à Jésus et le provoque dans un duel. Jésus ne joue pas le jeu de son adversaire, il le fait taire. D’où l’étonnement du public !
3) Conclusion : « Voilà un enseignement nouveau, plein d’autorité ! » (v.27).
4) Un peu plus loin, on revoit Jésus guérir des malades et des démoniaques après le sabbat ! Jésus se met en hors-la –loi et se met à dos les autorités politiques, les Pharisiens entre autres.
5) Après cela, la belle-mère de pierre tombe malade et fait courir le risque que Pierre (appelé Simon) ne soit plus disponible pour Jésus. Jésus la guérit sans tarder (vv. 29-31).
6) Quittant Capernaüm, Jésus va par toute la Galilée pour « prêcher » dans les synagogues, hauts lieux de toute réflexion et méditation sur les textes sacrés. (Marc 1 :39).
Tous ces faits mis bout à bout sont d’une évidence qu’il est pénible de les énumérer tous : Jésus passait tout son temps à enseigner. Inutile de babiller en prétendant le contraire.
Lorsqu’il enseigne, le monde des esprits est dérangé : Jésus leur intime le silence et expulse les démons !
Lorsque l’on veut suivre Jésus, la santé peut être mise en péril et nous mettre dans des états de [ATTENTION Censuré dsl] et de faiblesse rendant notre mission entravée, Jésus guérit les malades !
La loi est dans son intention bonne et nous permet de vivre en bonne intelligence les uns avec les autres, mais la loi peut être détournée de cette bonne fin, Jésus va montrer que la Loi est au service de l’homme et non le contraire ! Le sabbat (la loi de Moïse ici mais c’est vrai de la loi en général) avait de bonnes raisons d’exister, mais il est d’autres priorités. Jésus pratiquera une grande liberté vis-à-vis d’elle car il est au service d’une mission qui va bien au-delà de chipotages juridiques ou de simples règlements de conflits entre voisins acariâtres.
Marc 2 poursuit : on y voit Jésus enseigner et « annoncer la Parole » (2 :2) Les gens accourent de partout et le paralysé qui est guéri par Jésus a bien de la peine à trouver se retrouver devant Jésus tant il y a des gens qui l’écoutent et qui sont frappés par son enseignement : « Nous n’avons jamis rien vu de pareil » (v.12), disent-ils.
Les questions sur le jeûne et l’épisode des Epis arrachés un jour de sabbat appartiennent au cycle de la loi transgressée par Jésus
Marc 3 commence par une transgression du sabbat dans une synagogue ! (3 :1) Quelle audace ! Ensuite jésus se retire avec ses disciples et leur explique tout ce qu’il enseigne en particulier malgré la foule venue de Galilée qui le poursuit (3 :7). ‘est à ce moment qu’il institue les Douze disciples pour l’accompagner officiellement dans cette immense tâche : « Jésus en établit douze pour être avec lui et pour les envoyer prêcher… « (Marc 3 :14).
Marc 4 nous montre Jésus enseignant au bord de la plage (v.1). Quelques versets plus loin, Jésus donne une leçon magistrale sur l’interprétation des parabole. Il explique par le menu la Parabole du semeur à ses disciples (vv.1 – 20). La parabole est un genre particulier d’enseignement par images et métaphores. Jésus en fait la caractéristique de son propre enseignement : « par de nombreuses paraboles de ce genre, Jésus annonçaient à ses disciples la Parole »… et, en particulier, Jésus « leur expliquait tout » (v.34).
Je pourrais continuer… mais est-ce encore nécessaire ?
Un petit dernier : Marc 6 :1-2) : Jésus revient dans sa patrie avec ses disciples et le jour du sabbat, il se met à enseigner dans la synagogue ! Et le public continue d’être frappé d’étonnement (v.2).
Bref, tous ses contemporains qui le côtoyaient semblent être d’accord entre eux pour dire que Jésus est un grand enseignant, mais d’un genre singulier et inhabituel en fait car il met en pratique ce qu’il dit. Evidemment, les journalistes n’existaient pas et personne n’a pu rendre compte « au moment même » des faits et gestes de Jésus. Mais les témoignages surabondent et concordent tous. Ils sont unanimes : Jésus enseignait et enseignait bien… on en peut voir les résultats car une civilisation chrétienne universelle peut se glorifier d’avoir eu Jésus pour auteur et initiateur d’une foi qui déplace les montagnes !
Il doit y avoir une force qui emporte notre conviction là-dedans !
Jésus était un homme simple, personne ne le conteste, mais il fut plus que cela !
Je pense en avoir modestement apporté quelques faits probants dans ce débat…
Bonne semaine à tous !
P’
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