Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.
Posté : 07 févr.16, 08:52
La Soka Gakkai se définit comme une branche du bouddhisme. Mais son vrai but est ailleurs. Elle a des ministres au gouvernement, et elle contrôle le Komeito, troisième parti politique du Japon. Sous des atours " pacifistes ", l'organisation du gourou Daisaku Ikeda est une secte totalitaire qui rêve de prendre le pouvoir.
Dès la sortie du métro Shinano Machi, la présence de la Soka saute aux yeux. Les enseignes de la secte se pavanent sur les immeubles alentour : Soka des femmes, Soka International, centre culturel de la Soka, centre des jeunes, etc. Il faut dire que ce quartier de Tokyo est le fief de l'organisation du gourou Daisaku Ikeda. Même les magasins, librairies et restaurants ont été achetés par des adeptes, comme l'atteste la cocarde rouge-jaune-bleu de la secte sur toutes les devantures. A l'intérieur, pas un bâtiment sans le portrait du gourou. On y vend de tout : stylos-billes aux couleurs de la secte, cadres pour mettre la photo d'Ikeda (vénéré comme un dieu vivant par les adeptes), jusqu'aux autels domestiques de luxe à 100 000 euros. Très vite, le regard est attiré par une rue gardée par des policiers. La vraie nature de la Soka Gakkai, qui veut faire passer son gourou pour un grand militant de la paix dans la lignée de Gandhi et de Martin Luther King […], tient plutôt de l'univers guerrier. Caméras, barbelés, mirador, le quartier n'est qu'un blockhaus. Au-delà de cette limite, il ne se passera pas une fraction de seconde sans que je ne sois surveillé par un vigile avec oreillette et blouson de la secte. Si je m'accroupis pour lacer mes chaussures, aussitôt des têtes inquiètes se tournent dans ma direction. Je profite d'un groupe pour me glisser à l'intérieur. L'air interrogatif, le vigile joint les mains en un geste de prière. Je fais oui de la tête. Reste à décliner nom et adresse. Me voilà dans le cœur de la secte.
L'encens dans une main, le flingue dans l'autre
Partout, sur les murs, des portraits d'Ikeda. Imaginez un bon millier de personnes, les mains jointes, en train de réciter à haute voix le "Nam myo renge kyo", ce mantra que les adeptes de la Soka rabâchent des centaines de fois par jour. On le récite le matin dans sa voiture pour trouver une place de parking, en faisant ses courses pour dénicher la robe de ses rêves, pour réussir à un examen, etc. Le mantra induit une véritable dépendance de l'adepte, qui est ligoté d'un côté par l'obligation d'en réciter le plus possible pour réaliser ses désirs, et de l'autre par la frayeur de tout perdre s'il ralentit son rythme.
Je m'assieds, et remue vaguement les lèvres en faisant semblant de psalmodier tant bien que mal les mots magiques. Les vigiles sont partout dans la salle. Devant, au milieu, au fond. Ils passent dans les rangs, scrutent longuement chaque visage. Qu'y a-t-il à surveiller ? Des personnes en train de prier. C'est quand même bizarre de s'en méfier ainsi.
Il m'est arrivé d'entrer dans une église, une mosquée ou un temple bouddhiste. A aucun moment je n'ai eu l'impression de me retrouver dans une caserne. Seule la Soka cultive la parano guerrière à ce point. Et pourquoi donc ? Parce qu'elle poursuit un tout autre but que la diffusion du bouddhisme dont elle se targue.
Komeito, le ver sectaire dans le fruit démocratique
En vérité, l'alibi religieux est secondaire pour la Soka. On découvre bien vite que son véritable objectif est tout simplement politique. Pour ce faire, elle a son propre parti, appelé Komeito. Avec 20 % des électeurs et une trentaine de députés, c'est le troisième parti politique du Japon. Mais ce n'est pas parce qu'on a du succès qu'on a des idées. Le Komeito n'est qu'un parti opportuniste qui veut seulement être au chaud dans la majorité, et qui pour cela s'aligne sur le Jimito, le parti au pouvoir.
Le Komeito permet en tout cas à la Soka d'arbitrer le jeu politique. En effet, le Jimito ne peut pas gouverner sans le soutien du parti sectaire. D'où, en remerciements, l'octroi de postes ministériels à la Soka. En ce moment, elle contrôle le ministère de la Santé et du Travail.
Mais le poids politique de la Soka Gakkai va bien au-delà. En fait, l'appui du Komeito étant nécessaire au gouvernement, il est impossible de promulguer une nouvelle loi au Japon sans l'aval de la secte. Par exemple, à la suite de l'attentat d'Aum dans le métro de Tokyo, beaucoup de députés, de gauche comme de droite, se sont exprimés en faveur d'une loi contre les sectes. Mais les adeptes d'Ikeda, via le Komeito, s'y sont fermement opposés. Alors, si demain des tarés balancent du gaz ou une bombe dans le métro, il faudra bien se souvenir de mettre aussi en prison les dirigeants de la Soka et ses valets en costard de député.
Plus riche que Toyota
Pas de puissance politique sans trésor de guerre. Selon la chercheuse Florence Lacroix, qui fait une thèse sur la Soka Gakkai, "cette secte dispose d'une fortune supérieure à celle du groupe Toyota ". La Soka puise d'abord dans les cotisations de ses 5 à 7 millions d'adeptes japonais (2 autres millions dans le reste du monde)... Ensuite, dans ses activités d'édition : un quotidien vendu à 5 millions d'exemplaires et dont l'achat est obligatoire pour chaque adepte, un bimensuel, trois mensuels, sans compter les nouveaux livres et vidéos à la gloire du gourou qui sortent chaque mois... Il y aussi le marché funéraire et religieux. Autels, pierres tombales... Au Japon, le coût moyen d'une cérémonie funéraire avoisine 10 000 euros. " La Soka Gakkai gagne énormément d'argent sur la vente de pierres tombales. Elle possède onze cimetières et 300 000 tombes ", poursuit Florence Lacroix.
Avec tout ça, on se doute que le gourou Ikeda vit plutôt confortablement. " En 2000, il a payé plus de 1 million d'euros d'impôt sur le revenu." Sans oublier que l'argent fait des petits. "La Soka possède 100 milliards de liquidités, qui sont investis dans différentes banques qui s'en servent comme fonds de roulement. " C'est surtout la banque Mitsubishi qui reçoit les faveurs de la secte. Échange de bons procédés, le groupe Mitsubishi recrute les étudiants sortis de l'université de la Soka Gakkai.
Voilà l'exemple type d'une secte parfaitement intégrée dans la société. Chaque maillon est optimisé. Pour les adeptes : les apparences d'une religion. Pour la communauté internationale : un discours pacifiste. Pour infiltrer le pouvoir : un parti politique. Pour le fric : le soutien d'un important groupe financier... Toutes ces respectables facettes pourraient créer l'illusion d'une honnête institution. Mais au fond, si Ikeda avait le pouvoir dont il rêve, qu'en ferait-il ? Demandons à Seigo, un ex-adepte de la secte : " À coup sûr, ce serait une dictature. Au japon, on dit que la Soka Gakkai, c'est le fascisme souriant, et Ikeda, c'est Hitler qui chante le Soutra. "
La vraie nature de la secte, ce n'est pas dans le miel de son discours faussement spirituel qu'on la comprend, mais dans l'œil militaire des vigiles du quartier de Shinano Machi.
Ikeda une sangsue de salon
Ikeda veut se faire passer pour un militant de la paix. Mais on ne risque pas de le voir dans un pays en guerre. Non, ce qu'il aime, ce sont les salons d'ambassades, où il peut ressasser avec succès des phrases comme " Laissons donc entrer en nos cœurs et jour après jour le nouveau soleil". C'est un mégalo qui passe son temps à se faire photographier en serrant la pogne de célébrités, chaque cliché étant reproduit dans la revue de la Soka Gakkai Internationale... Laquelle n'a rien à envier aux plus grandes heures du stalinisme : à chaque page, Ikeda sous tous les angles en train de serrer des mains. Il a réussi à séduire des gens comme Nelson Mandela, Mikhaïl Gorbatchev (dont il paie certains voyages), le footballeur Roberto Baggio, Yehudi Menuhin , Danielle Mitterrand et sa Fondation France-Libertés, qui a reçu de l'argent de la secte, et même André Malraux, dont la photo est aujourd'hui encore placardée en guise de pub pour la Soka dans le métro japonais. Efficace dans son genre, Ikeda. Il a récolté 250 titres de citoyen honoraire dans le monde. Son lobbying est particulièrement actif à l'ONU, qui a accordé un statut consultatif à la secte, et, en 1983, la médaille de la Paix à son gourou.
Dès la sortie du métro Shinano Machi, la présence de la Soka saute aux yeux. Les enseignes de la secte se pavanent sur les immeubles alentour : Soka des femmes, Soka International, centre culturel de la Soka, centre des jeunes, etc. Il faut dire que ce quartier de Tokyo est le fief de l'organisation du gourou Daisaku Ikeda. Même les magasins, librairies et restaurants ont été achetés par des adeptes, comme l'atteste la cocarde rouge-jaune-bleu de la secte sur toutes les devantures. A l'intérieur, pas un bâtiment sans le portrait du gourou. On y vend de tout : stylos-billes aux couleurs de la secte, cadres pour mettre la photo d'Ikeda (vénéré comme un dieu vivant par les adeptes), jusqu'aux autels domestiques de luxe à 100 000 euros. Très vite, le regard est attiré par une rue gardée par des policiers. La vraie nature de la Soka Gakkai, qui veut faire passer son gourou pour un grand militant de la paix dans la lignée de Gandhi et de Martin Luther King […], tient plutôt de l'univers guerrier. Caméras, barbelés, mirador, le quartier n'est qu'un blockhaus. Au-delà de cette limite, il ne se passera pas une fraction de seconde sans que je ne sois surveillé par un vigile avec oreillette et blouson de la secte. Si je m'accroupis pour lacer mes chaussures, aussitôt des têtes inquiètes se tournent dans ma direction. Je profite d'un groupe pour me glisser à l'intérieur. L'air interrogatif, le vigile joint les mains en un geste de prière. Je fais oui de la tête. Reste à décliner nom et adresse. Me voilà dans le cœur de la secte.
L'encens dans une main, le flingue dans l'autre
Partout, sur les murs, des portraits d'Ikeda. Imaginez un bon millier de personnes, les mains jointes, en train de réciter à haute voix le "Nam myo renge kyo", ce mantra que les adeptes de la Soka rabâchent des centaines de fois par jour. On le récite le matin dans sa voiture pour trouver une place de parking, en faisant ses courses pour dénicher la robe de ses rêves, pour réussir à un examen, etc. Le mantra induit une véritable dépendance de l'adepte, qui est ligoté d'un côté par l'obligation d'en réciter le plus possible pour réaliser ses désirs, et de l'autre par la frayeur de tout perdre s'il ralentit son rythme.
Je m'assieds, et remue vaguement les lèvres en faisant semblant de psalmodier tant bien que mal les mots magiques. Les vigiles sont partout dans la salle. Devant, au milieu, au fond. Ils passent dans les rangs, scrutent longuement chaque visage. Qu'y a-t-il à surveiller ? Des personnes en train de prier. C'est quand même bizarre de s'en méfier ainsi.
Il m'est arrivé d'entrer dans une église, une mosquée ou un temple bouddhiste. A aucun moment je n'ai eu l'impression de me retrouver dans une caserne. Seule la Soka cultive la parano guerrière à ce point. Et pourquoi donc ? Parce qu'elle poursuit un tout autre but que la diffusion du bouddhisme dont elle se targue.
Komeito, le ver sectaire dans le fruit démocratique
En vérité, l'alibi religieux est secondaire pour la Soka. On découvre bien vite que son véritable objectif est tout simplement politique. Pour ce faire, elle a son propre parti, appelé Komeito. Avec 20 % des électeurs et une trentaine de députés, c'est le troisième parti politique du Japon. Mais ce n'est pas parce qu'on a du succès qu'on a des idées. Le Komeito n'est qu'un parti opportuniste qui veut seulement être au chaud dans la majorité, et qui pour cela s'aligne sur le Jimito, le parti au pouvoir.
Le Komeito permet en tout cas à la Soka d'arbitrer le jeu politique. En effet, le Jimito ne peut pas gouverner sans le soutien du parti sectaire. D'où, en remerciements, l'octroi de postes ministériels à la Soka. En ce moment, elle contrôle le ministère de la Santé et du Travail.
Mais le poids politique de la Soka Gakkai va bien au-delà. En fait, l'appui du Komeito étant nécessaire au gouvernement, il est impossible de promulguer une nouvelle loi au Japon sans l'aval de la secte. Par exemple, à la suite de l'attentat d'Aum dans le métro de Tokyo, beaucoup de députés, de gauche comme de droite, se sont exprimés en faveur d'une loi contre les sectes. Mais les adeptes d'Ikeda, via le Komeito, s'y sont fermement opposés. Alors, si demain des tarés balancent du gaz ou une bombe dans le métro, il faudra bien se souvenir de mettre aussi en prison les dirigeants de la Soka et ses valets en costard de député.
Plus riche que Toyota
Pas de puissance politique sans trésor de guerre. Selon la chercheuse Florence Lacroix, qui fait une thèse sur la Soka Gakkai, "cette secte dispose d'une fortune supérieure à celle du groupe Toyota ". La Soka puise d'abord dans les cotisations de ses 5 à 7 millions d'adeptes japonais (2 autres millions dans le reste du monde)... Ensuite, dans ses activités d'édition : un quotidien vendu à 5 millions d'exemplaires et dont l'achat est obligatoire pour chaque adepte, un bimensuel, trois mensuels, sans compter les nouveaux livres et vidéos à la gloire du gourou qui sortent chaque mois... Il y aussi le marché funéraire et religieux. Autels, pierres tombales... Au Japon, le coût moyen d'une cérémonie funéraire avoisine 10 000 euros. " La Soka Gakkai gagne énormément d'argent sur la vente de pierres tombales. Elle possède onze cimetières et 300 000 tombes ", poursuit Florence Lacroix.
Avec tout ça, on se doute que le gourou Ikeda vit plutôt confortablement. " En 2000, il a payé plus de 1 million d'euros d'impôt sur le revenu." Sans oublier que l'argent fait des petits. "La Soka possède 100 milliards de liquidités, qui sont investis dans différentes banques qui s'en servent comme fonds de roulement. " C'est surtout la banque Mitsubishi qui reçoit les faveurs de la secte. Échange de bons procédés, le groupe Mitsubishi recrute les étudiants sortis de l'université de la Soka Gakkai.
Voilà l'exemple type d'une secte parfaitement intégrée dans la société. Chaque maillon est optimisé. Pour les adeptes : les apparences d'une religion. Pour la communauté internationale : un discours pacifiste. Pour infiltrer le pouvoir : un parti politique. Pour le fric : le soutien d'un important groupe financier... Toutes ces respectables facettes pourraient créer l'illusion d'une honnête institution. Mais au fond, si Ikeda avait le pouvoir dont il rêve, qu'en ferait-il ? Demandons à Seigo, un ex-adepte de la secte : " À coup sûr, ce serait une dictature. Au japon, on dit que la Soka Gakkai, c'est le fascisme souriant, et Ikeda, c'est Hitler qui chante le Soutra. "
La vraie nature de la secte, ce n'est pas dans le miel de son discours faussement spirituel qu'on la comprend, mais dans l'œil militaire des vigiles du quartier de Shinano Machi.
Ikeda une sangsue de salon
Ikeda veut se faire passer pour un militant de la paix. Mais on ne risque pas de le voir dans un pays en guerre. Non, ce qu'il aime, ce sont les salons d'ambassades, où il peut ressasser avec succès des phrases comme " Laissons donc entrer en nos cœurs et jour après jour le nouveau soleil". C'est un mégalo qui passe son temps à se faire photographier en serrant la pogne de célébrités, chaque cliché étant reproduit dans la revue de la Soka Gakkai Internationale... Laquelle n'a rien à envier aux plus grandes heures du stalinisme : à chaque page, Ikeda sous tous les angles en train de serrer des mains. Il a réussi à séduire des gens comme Nelson Mandela, Mikhaïl Gorbatchev (dont il paie certains voyages), le footballeur Roberto Baggio, Yehudi Menuhin , Danielle Mitterrand et sa Fondation France-Libertés, qui a reçu de l'argent de la secte, et même André Malraux, dont la photo est aujourd'hui encore placardée en guise de pub pour la Soka dans le métro japonais. Efficace dans son genre, Ikeda. Il a récolté 250 titres de citoyen honoraire dans le monde. Son lobbying est particulièrement actif à l'ONU, qui a accordé un statut consultatif à la secte, et, en 1983, la médaille de la Paix à son gourou.