a écrit :Par exemple Paul ne dit-il pas en Col 1:13:"Il nous a délivré du pouvoir des ténèbres et NOUS A TRANSFERES dans le royaume de son Fils bien-aimé. Paul a t-il était transféré dans ce royaume de son vivant? Par conséquent Jésus peut très bien avoir reçu l'autorité sur le monde avant et après sa mort et exercer son pouvoir pus tard.
Votre argument est intéressante et il met en évidence que le NT propose de nombreux scénarios eschatologiques. Ainsi l'épitre aux Colossiens indique l'idée suivante :
"Ensevelis avec lui par le
baptême, vous vous êtes aussi
réveillés ensemble en lui, par la foi de l'action de Dieu qui l'a réveillé d'entre les morts." (2,12)
"Si donc vous vous êtes
réveillés avec le Christ, cherchez les choses d'en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez à ce qui est en haut, et non pas à ce qui est sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est
cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ, votre vie, se
manifestera, alors vous aussi vous vous
manifesterez avec lui, dans la gloire" (3,1-4).
Si nous lisons le texte pour ce qu'il dit, sans prisme doctrinal et sans esprit partisan, nous constatons que l'épitre aux Colossiens assimile le baptême à une résurrection ("réveillés avec le Christ"), la vie des croyants déjà "cachée avec le Christ en Dieu". Bien sûr cette approche est mystique mais elle est vraiment décrite dans l'épitre aux Colossiens, au moment du baptême les croyants sont "transférés dans le royaume" (cachés en Dieu) mais cette réalité sera vraiment manifeste au moment de la "manifestation" de Jésus.
Le triomphe du Christ est déjà une réalité au 1er siècle : "il a dépouillé les principats et les autorités, et il les a publiquement livrés en spectacle, en les entraînant dans son
triomphe" (Col 2,15).
Col 3,1 peut en conséquence demander aux croyants de «chercher les choses d’en haut»; non qu’ils devraient contempler le Christ comme s’ils étaient très en dessous de lui : étant ressuscités avec lui, étant avec lui, ils doivent regarder les réalités du lieu où ils demeurent avec le Christ, c’est-à-dire aux cieux. L’apôtre parle de la résurrection des croyants comme d’un état déjà obtenu. Si, en Rm 6,4-8 par ex., la résurrection était pour la fin des temps, elle est ici décrite comme un état déjà acquis, comme un effet du baptême. Certes Paul ne dit pas que les croyants ont déjà le corps glorieux que la résurrection leur assurera à la fin des temps.
De fait, en Rm 6,1-14; Rm 8, et 1Co 15, la résurrection finale implique une totale transformation du corps terrestre – sa glorification –, puisque, par elle, les croyants irradieront la gloire divine, avec et comme le Ressuscité, leur gloire étant la sienne, indissociablement. Mais Col 2,12-13 et 3,1-4 font une distinction entre le déjà là de l’être-ressuscité avec Christ – que certains livres appellent la vie nouvelle et transformée du baptisé –, et la manifestation finale où les croyants seront dans la gloire avec leur sauveur (Col 3,4).