Re: Le pronostic vital est engagé, faut il transfuser l'enfa
Posté : 12 oct.14, 22:36
20.7 Enoncer les principaux accidents immunologiques de la transfusion sanguine
20.7.1 Les réactions immuno-hématologiques
Rares, bien que de fréquence sans doute sous-estimée (de l’ordre de 1/30 000 unités de sang), mais graves.
Presque exclusivement dues à un conflit immunologique entre les antigènes présents sur les membranes des hématies transfusées et les anticorps présents dans le plasma du patient.
Les anticorps concernés sont : les anticorps naturels du système ABO ; les anticorps immuns irréguliers des systèmes Rhésus, Kell, Duffy, Kidd, MNS, et les anticorps naturels ou immuns dirigés contre des antigènes fréquents.
Elles sont dues le plus souvent au non-respect, par les établissements de soins, des procédures transfusionnelles standardisées, notamment : erreur d’identification des prélèvements sanguins ; non-respect des examens biologiques pré-transfusionnels ; erreur d’attribution des unités de sang et/ou mauvaise réalisation du contrôle ultime au lit du malade, qui est obligatoire pour la prévention d’une incompatibilité ABO.
Ainsi, ces accidents sont provoqués soit par un non-respect de la compatibilité dans le groupe ABO (toujours par erreur grossière de procédure), soit par la méconnaissance d’une alloimmunisation, mal ou non recherchée.
Le risque majeur est un choc avec collapsus, apparaissant dans les minutes ou les heures qui suivent la transfusion, souvent compliqué de CIVD, d’insuffisance rénale ou respiratoire aiguë.
Un ictère hémolytique peut survenir de manière précoce (le lendemain), avec quelquefois retentissement rénal, ou retardé, au cinquième ou au sixième jour (ce qui signe dans ce cas la réactivation d’un anticorps).
D’autres cas sont moins dramatiques : simple inefficacité de la transfusion, qui doit faire demander une enquête immunologique.
20.7.2 L’incompatibilité protéique
Rare, mais pouvant donner aussi un choc grave, de type anaphylactique, lié à des anticorps anti- IgA chez un receveur déficitaire congénital en IgA.
20.7.3 L’œdème pulmonaire lésionnel post-transfusionnel
Appelé TRALI (transfusion related lung injury) très rare, lié à des anticorps anti-leucocytes dans le produit sanguin transfusé, il met en jeu le pronostic vital.
20.7.4 L’allo-immunisation anti-leucoplaquettaire
Elle est devenue peu fréquente et moins grave (du fait de la déleucocytation systématique des produits sanguins labiles). Elle se manifeste par de violents frissons et une hyperthermie, et survient souvent dès le début de la transfusion, et surtout après transfusion de concentrés plaquettaires chez des sujets immunisés par des transfusions antérieures ou des grossesses.
20.7.5 La « réaction de greffon contre l’hôte » post-transfusionnelle
Elle est devenue exceptionnelle, mais la forme aiguë peut être mortelle. Elle est due à la transfusion de cellules immunologiquement compétentes apportées par le sang du donneur à un receveur en immunodépression profonde.
20.7.6 L’immunisation de l’hémophilie A au facteur VIII
C’est un problème fréquent qui complique le traitement des hémophiles A. Il justifie la recherche régulière des anticorps anti-VIII acquis. En cas d’immunisation faible, il est possible d’obtenir un niveau de facteur suffisant en augmentant notablement les doses de facteur VIII administrées.
20.7.7 Les réactions allergiques
En dehors des chocs anaphylactiques mentionnés, on peut observer des réactions allergiques bénignes (érythème, prurit, urticaire, frissons, hypothermie passagère), qui cèdent aux antihistaminiques ; quelquefois ce sont des réactions plus inquiétantes : œdème de Quincke, crise d’asthme.
20.8 Enoncer les principaux accidents non immunologiques de la transfusion sanguine
20.8.1 Accidents infectieux
Transmission de maladies virales :
virus connus (virus d’hépatite B et C, VIH) :
risque résiduel devenu infime en raison du dépistage spécifique ;
virus encore inconnus et agents transmissibles non conventionnels (prions) : risque difficile à apprécier.
Infection bactérienne par contamination bactérienne du produit sanguin transfusé : devenue aujourd’hui la principale contamination infectieuse transfusionnelle (et la plus mortifère), elle peut entraîner un choc septique ou endotoxinique immédiat et grave.
Transmission de parasitoses : paludisme (rare en raison d’une prévention spécifique).
20.8.2 Accidents de surcharge
Surcharge circulatoire par transfusion trop rapide et massive (surtout chez un receveur insuffisant cardiaque).
Complications des transfusions massives :
Intoxication citratée par les solutions anticoagulantes contenues dans les poches de sang, avec manifestations à type de paresthésies, de tremblements, de troubles du rythme cardiaque.
Risque hémorragique par dilution des plaquettes et des facteurs de coagulation.
Hémochromatose post-transfusionnelle chez les malades polytransfusés chroniques en concentrés érythrocytaires.
20.9 Enoncer les principales maladies transmissibles par la transfusion
20.9.1 Maladies virales
Hépatites virales B et C et infection par le VIH : risque extrêmement réduit avec les produits sanguins labiles, en raison des moyens de prévention (sélection des donneurs de sang et dépistages biologiques) ; risque théoriquement nul avec les produits stables en raison de la viro-atténuation par les solvants-détergents.
Sans DGV*
Avec DGV
VIH (Sida)
1 don sur 1 700 000
1 don sur 3 150 000
HBs (Hépatite B)
1 don sur 640 000
VHC (Hépatite C)
1 don sur 1 560 000
1 don sur 10 000 000
Infection par le HTLV-I et par le cytomégalovirus : risque de 1 à 2/10 000 000 dons.
Infection par le parvovirus B19 : risque faible avec les produits sanguins labiles et préoccupant uniquement chez certains receveurs (malades immunodéprimés, femmes enceintes, malades atteints d’hémolyse chronique)
20.9.2 Maladies bactériennes
Risque de choc endotoxinique en cas de contamination accidentelle de la poche de sang par une bactérie.
20.9.3 Maladies parasitaires
Paludisme : risque 1 cas en 4 ans en raison d’une prévention spécifique.
Toxoplasmose : risque exceptionnel, préoccupant uniquement chez les receveurs immunodéprimés.
Risques beaucoup plus importants en pays d’endémie : leishmaniose, trypanosomiase…
20.9.4 Risques émergents
Le West Nile Virus (WNV) peut être transmis par transfusion. Des cas d’encéphalopathies ont été documentés aux Etats-Unis d’Amérique.
20.9.5 Agents non conventionnels
Les prions responsables de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) sont transmissibles par transfusion sanguine comme le démontre les expérimentations animales et des cas ont été rapportés en Grande-Bretagne.
http://www.chups.jussieu.fr/polys/hemat ... .20.7.html
20.7.1 Les réactions immuno-hématologiques
Rares, bien que de fréquence sans doute sous-estimée (de l’ordre de 1/30 000 unités de sang), mais graves.
Presque exclusivement dues à un conflit immunologique entre les antigènes présents sur les membranes des hématies transfusées et les anticorps présents dans le plasma du patient.
Les anticorps concernés sont : les anticorps naturels du système ABO ; les anticorps immuns irréguliers des systèmes Rhésus, Kell, Duffy, Kidd, MNS, et les anticorps naturels ou immuns dirigés contre des antigènes fréquents.
Elles sont dues le plus souvent au non-respect, par les établissements de soins, des procédures transfusionnelles standardisées, notamment : erreur d’identification des prélèvements sanguins ; non-respect des examens biologiques pré-transfusionnels ; erreur d’attribution des unités de sang et/ou mauvaise réalisation du contrôle ultime au lit du malade, qui est obligatoire pour la prévention d’une incompatibilité ABO.
Ainsi, ces accidents sont provoqués soit par un non-respect de la compatibilité dans le groupe ABO (toujours par erreur grossière de procédure), soit par la méconnaissance d’une alloimmunisation, mal ou non recherchée.
Le risque majeur est un choc avec collapsus, apparaissant dans les minutes ou les heures qui suivent la transfusion, souvent compliqué de CIVD, d’insuffisance rénale ou respiratoire aiguë.
Un ictère hémolytique peut survenir de manière précoce (le lendemain), avec quelquefois retentissement rénal, ou retardé, au cinquième ou au sixième jour (ce qui signe dans ce cas la réactivation d’un anticorps).
D’autres cas sont moins dramatiques : simple inefficacité de la transfusion, qui doit faire demander une enquête immunologique.
20.7.2 L’incompatibilité protéique
Rare, mais pouvant donner aussi un choc grave, de type anaphylactique, lié à des anticorps anti- IgA chez un receveur déficitaire congénital en IgA.
20.7.3 L’œdème pulmonaire lésionnel post-transfusionnel
Appelé TRALI (transfusion related lung injury) très rare, lié à des anticorps anti-leucocytes dans le produit sanguin transfusé, il met en jeu le pronostic vital.
20.7.4 L’allo-immunisation anti-leucoplaquettaire
Elle est devenue peu fréquente et moins grave (du fait de la déleucocytation systématique des produits sanguins labiles). Elle se manifeste par de violents frissons et une hyperthermie, et survient souvent dès le début de la transfusion, et surtout après transfusion de concentrés plaquettaires chez des sujets immunisés par des transfusions antérieures ou des grossesses.
20.7.5 La « réaction de greffon contre l’hôte » post-transfusionnelle
Elle est devenue exceptionnelle, mais la forme aiguë peut être mortelle. Elle est due à la transfusion de cellules immunologiquement compétentes apportées par le sang du donneur à un receveur en immunodépression profonde.
20.7.6 L’immunisation de l’hémophilie A au facteur VIII
C’est un problème fréquent qui complique le traitement des hémophiles A. Il justifie la recherche régulière des anticorps anti-VIII acquis. En cas d’immunisation faible, il est possible d’obtenir un niveau de facteur suffisant en augmentant notablement les doses de facteur VIII administrées.
20.7.7 Les réactions allergiques
En dehors des chocs anaphylactiques mentionnés, on peut observer des réactions allergiques bénignes (érythème, prurit, urticaire, frissons, hypothermie passagère), qui cèdent aux antihistaminiques ; quelquefois ce sont des réactions plus inquiétantes : œdème de Quincke, crise d’asthme.
20.8 Enoncer les principaux accidents non immunologiques de la transfusion sanguine
20.8.1 Accidents infectieux
Transmission de maladies virales :
virus connus (virus d’hépatite B et C, VIH) :
risque résiduel devenu infime en raison du dépistage spécifique ;
virus encore inconnus et agents transmissibles non conventionnels (prions) : risque difficile à apprécier.
Infection bactérienne par contamination bactérienne du produit sanguin transfusé : devenue aujourd’hui la principale contamination infectieuse transfusionnelle (et la plus mortifère), elle peut entraîner un choc septique ou endotoxinique immédiat et grave.
Transmission de parasitoses : paludisme (rare en raison d’une prévention spécifique).
20.8.2 Accidents de surcharge
Surcharge circulatoire par transfusion trop rapide et massive (surtout chez un receveur insuffisant cardiaque).
Complications des transfusions massives :
Intoxication citratée par les solutions anticoagulantes contenues dans les poches de sang, avec manifestations à type de paresthésies, de tremblements, de troubles du rythme cardiaque.
Risque hémorragique par dilution des plaquettes et des facteurs de coagulation.
Hémochromatose post-transfusionnelle chez les malades polytransfusés chroniques en concentrés érythrocytaires.
20.9 Enoncer les principales maladies transmissibles par la transfusion
20.9.1 Maladies virales
Hépatites virales B et C et infection par le VIH : risque extrêmement réduit avec les produits sanguins labiles, en raison des moyens de prévention (sélection des donneurs de sang et dépistages biologiques) ; risque théoriquement nul avec les produits stables en raison de la viro-atténuation par les solvants-détergents.
Sans DGV*
Avec DGV
VIH (Sida)
1 don sur 1 700 000
1 don sur 3 150 000
HBs (Hépatite B)
1 don sur 640 000
VHC (Hépatite C)
1 don sur 1 560 000
1 don sur 10 000 000
Infection par le HTLV-I et par le cytomégalovirus : risque de 1 à 2/10 000 000 dons.
Infection par le parvovirus B19 : risque faible avec les produits sanguins labiles et préoccupant uniquement chez certains receveurs (malades immunodéprimés, femmes enceintes, malades atteints d’hémolyse chronique)
20.9.2 Maladies bactériennes
Risque de choc endotoxinique en cas de contamination accidentelle de la poche de sang par une bactérie.
20.9.3 Maladies parasitaires
Paludisme : risque 1 cas en 4 ans en raison d’une prévention spécifique.
Toxoplasmose : risque exceptionnel, préoccupant uniquement chez les receveurs immunodéprimés.
Risques beaucoup plus importants en pays d’endémie : leishmaniose, trypanosomiase…
20.9.4 Risques émergents
Le West Nile Virus (WNV) peut être transmis par transfusion. Des cas d’encéphalopathies ont été documentés aux Etats-Unis d’Amérique.
20.9.5 Agents non conventionnels
Les prions responsables de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) sont transmissibles par transfusion sanguine comme le démontre les expérimentations animales et des cas ont été rapportés en Grande-Bretagne.
http://www.chups.jussieu.fr/polys/hemat ... .20.7.html