Faisons un point factuel, uniquement les faits.
- Daniel écrit une prophétie dans laquelle il affirme vivre au VIème siècle av JC.
Dans cette prophétie il parle d'un roi qui fera du mal au peuple juif.
Au IIème siècle av JC, un roi grec, Antiochus, fait du mal aux juifs.
Au 1er siècle av JC, des juifs qui connaissent la prophétie de Daniel pensent que le roi dont il parlait est Antiochus.
Ils ne pensent pas que Daniel est un faux prophète sinon il n'auraient pas ciblé Anthiocus.
Au premier siècle, suite à la destruction de Jérusalem par les romains, les juifs changent d'avis et optent pour les romains.
Nous avons donc un cas tout simple d'interprétation d'une prophétie avec des changements d'avis en fonction du temps et de nouveaux évènement.
Voilà les faits et personne ne les nie.
Viennent ensuite les gens comme Homère qui veulent lier ces faits à la rédaction du livre de Daniel comme si le fait que des juifs aient opté pour Antiochus démontrait que Daniel l'avait écrit au II siècle.
Si ce raisonnement était juste, que conclure aussi du fait que d'autres juifs, depuis le 1er siècle, aient choisi les romains. Est-ce la preuve que Daniel pensait aux romains ?
Vous pouvez constater que ce raisonnement d'Homère est très léger.
Viennent les spécialistes qui partent d'une croyance qu'ils partagent : une prophétie est impossible.
Que voulez vous qu'ils fassent d'autre que d'essayer d'expliquer que Daniel a écrit pendant les évènements. Seulement, il faut le prouver.
L'un des arguments est de dire qu'Anthiocus aurait tellement accompli la fausse prophétie que cela prouverait que Daniel a vécu les évènements.
Seulement, c'est oublier que la même constatation prouve aussi que la prophétie est vraie et qu'elle a fonctionné. Et oui !
Si Antiochus répond si parfaitement à la prophétie, cela ne prouve absolument pas que Daniel a vécu à son époque, car cela peut tout aussi bien prouver que la prophétie, écrite au VIème siècle av JC, a parfaitement fonctionné.
Les spécialistes n'ignorent pas que les juifs du 1er siècle optaient plutôt pour les romains, alors pourquoi choisir Anthiocus à leur place.
Il y a une logique car si la prophétie concernait les romains, lesquels ont détruit Jérusalem en 70, ce serait la preuve que Daniel ne pouvait pas être contemporain des faits accomplis par les romains puisque là, pour le coup, tout le monde est d'accord, le livre de Daniel était accessible dans sa totalité dès le II siècle av JC et donc bien avant ces romains..
Paradoxalement les adversaires de la prophétie ont grand intérêt à ce qu'elle se soit réalisée à la perfection sur Anthiocus et refusent de considérer les romains comme visés par Daniel.
Seulement, cette hypothèse demande des preuves différentes d'une simple croyance en l'impossibilité de la prophétie.
Par exemple, il faut démontrer qu'Anthiocus était le seul candidat possible de cette énigme. Il faut aussi démontrer que cet Anthiocus a vraiment vécu les évènements annoncés par Daniel et dans les proportions annoncées par Daniel.
Il faut ainsi éliminer les 19 différences constatées entre la vraie vie d'Anthiocus et celle du roi du Nord décrit par Daniel.
De même si la prophétie annonce une vraie catastrophe, il faudra une vraie catastrophe du type:
- « Et l’armée d’un guide qui arrive détruira la ville et le lieu saint. Et sa fin viendra par l’inondation. Et jusqu’à la fin, il y aura la guerre ; ce qui est décidé, ce sont des dévastations
Voici l'histoire du second temple.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Temple_de_J%C3%A9rusalem
- Le Deuxième Temple fut construit au retour de la captivité des Juifs à Babylone, vers 536 av. J.-C. Il fut terminé le 12 mars 515 av. J.-C
Le Temple d'Hérode fut une extension massive et spectaculaire du Deuxième Temple, y compris une rénovation du Mont du Temple, commencée par Hérode Ier le Grand vers 19 av. J.-C. et entièrement terminé vers 63. Il s'agissait de pouvoir accueillir les nombreux pèlerins juifs ; en effet, les historiens évaluent le nombre de Juifs vivant dans l'Empire romain à environ six à sept millions (plus un autre million en Perse). Hérode étend notamment l'esplanade vers le sud en construisant des arches de soutènement devant servir de zone de stockage. Durant la dynastie omeyyade, ces salles deviennent un lieu de prière musulman (mosquée Marwani) puis le lieu est transformé en écuries2 par les templiers en 1099, d'où il tire son nom actuel d'Écuries de Salomon ; il est abandonné après le départ des croisés en 1187. En 1996, le lieu est à nouveau aménagé en une mosquée pouvant accueillir 7 000 fidèles3 ; cependant, des travaux de creusement de douze mètres sous l'esplanade par le Waqf, sans autorisation du Département israélien des antiquités, font perdre une occasion d'obtenir des informations sur les niveaux archéologiques sous l'esplanade4. Le mur occidental dit Kotel en hébreu (connu désormais en France sous le nom de « Mur des Lamentations ») ne constituait qu'une partie des murs de soutènement de 500 mètres de longueur conçu par Hérode, courant autour du mont du Temple (au sommet duquel se trouve aujourd'hui le Dôme du Rocher musulman)3.
Ce Temple est détruit par les armées romaines de Titus en 70 ; il n'en reste aujourd'hui comme vestige que les murs de soutènement de l'esplanade construite par Hérode et les restes des arches qui permettaient l'accès à l'esplanade.
Ou lisez vous une destruction du temple vers -164 ?
Je n'ai pas coupé ce texte, il est intégral et il nous apprend que si Anthiocus s'en est pris au temple, ce n'était pas pour le détruire puisque cette article historique ne mentionne absolument aucune dégradation de sa part, en tout cas pas suffisante pour faire une ligne dans ce texte.
Par contre vous constatez qu'en 70 le temple est littéralement rasé pour ne plus jamais être reconstruit.
Comme vous le constatez, Antiochus est très loin d'avoir accompli ce que Daniel avait écrit et j'imagine mal que Daniel, qui aurait été témoin oculaire des faits qu'il maquillait en fausse prophétie, ait confondu un envahissement même violent avec une destruction totale du temple et de la ville. Là, il fait un peu fort, le Daniel pseudépigraphe !!!
Là est le nœud du problème: un homme suffisamment instruit pour vous raconter sans erreur, l'histoire des grecs d'Alexandre à Anthiocus III, citant les mariages, les guerres, les victoires et les défaites de tous les rois issus de 2 généraux d'Alexandre sur plusieurs siècles, peut il confondre un envahissement facile d'une ville avec sa destruction complète, y compris celle de son temple, la prunelle des yeux des juifs.
Je veux bien admettre un erreur comme se tromper comme il le ferait concernant Onias III qui ne meurt pas à cause d'Antiochus IV comme annoncé par la prophétie.
Mais se tromper de 110 années sur un évènement, ne pas savoir qu'il mène une guerre contre 2 Pharaon et non un, ou voir une destruction du temple et de Jérusalem alors que rien de cela n'arrive, cela jette un sérieux doute sur le fait qu'il vivait au moment des faits ou qu'il visait cette époque en écrivant.
Comme vous le voyez, l'hypothèse d'Homère ne repose que sur un seul postulat impossible à démontrer : il est impossible de prophétiser.
Or la preuve est faite avec Daniel 9 que c'est possible.
Une petite réponse:
Homère a écrit :Mon analyse visait à mettre en parallèle l'utilisation identique entre Daniel et Maccabées de l'expression « abomination de la désolation (βδέλυγμα ἐρημώσεως) » qui ne doit rien au HASARD, cet emploie est fait dans le même contexte avec la même formule.
Décortiquons cet argument et la méthode.
Donc un livre des Maccabées, écrit vers -100 av JC utilise une expression que l'on retrouve en Daniel. « abomination de la désolation (βδέλυγμα ἐρημώσεως) »
Et ma réponse est : et alors ! Qu'est ce que cela prouve ?
- 1) que le livre de Daniel était connu largement vers -100 av JC ce dont personne ne doute.
2) que cet écrivain pensait vivre la prophétie de Daniel ou quelque chose d'approchant ? Ca aussi, tout le monde le sait pour le premier siècle avant Jésus.
Mais à part ça, rien de nouveau.
Car pour autant cela prouve t'il une rédaction du livre de Daniel au IIème av JC. Là il va falloir nous éclairer !
Je souris à constater votre malhonnêteté quand je me souviens que vous refusiez de considérer que la même expression utilisé en Marc 13 était la preuve d'une référence à Daniel alors même que vous utilisez exactement le même argument avec les Maccabées.