Conclusion : affirmer l'existence de Dieu n'a rien de légitime, et s'il est affirmé, nous n'aurons aucune difficulté à l'identifier, ou plutôt à le remplacer, par un quelconque objet singulier.
--Mais affirmer l'inexistence de Dieu n'est pas plus légitime.
tguiot a écrit :Sur 1:
Faux dilemme. Cette division dichotomique ne couvre pas les différents cas possibles. On pourrait ajouter au moins ces deux-là:
- Je n'affirme pas que Paul est là (mais il peut être là quand même, mais personne ne peut le savoir)
- J'affirme qu'il n'est pas là (mais personne ne peut le savoir vraiment)
Pour ma part, je me situe entre ces deux-là, avec un penchant pour la dernière.
--Ce n'est pas un dilemme, mais un raisonnement, dont la parenthèse est secondaire. On ne peut passer d'une non affirmation à l'affirmation d'une inexistence.
christianK a écrit :il n'y a pas de différence entre les 2 raisonnements:
1) Il n'y a pas de preuve de l'athéisme donc
2) on affirme le théisme
1) Il n'y a pas de preuve du théisme
2) donc on affirme l'athéisme.
tguiot a écrit :Il n'y a pas de différence logique entre les deux raisonnements. Mais il y a une différence dans les faits.
Tu le dis toi-même au début: sans affirmation d'un Dieu, l'athéisme se dissout. L'athéisme n'existe que parce que le théisme existe. Et la méthode athée revient surtout à réfuter l'argumentation théiste.
--Attention. Ce n'est pas sans affirmation de Dieu que l'athéisme se dissout, mais seulement si "Dieu" est un non sens, comme "lilala". Réfuter l'argumentation théiste (sans plus) ne peut que donner l'abstention, autrement c'est le sophisme.
tguiot a écrit :Donc le raisonnement revient plutôt à:
1) il y eut des tentatives de preuves du théisme
2) Ces preuves ont été réfutées (ou sont irréfutables et tombent en-dehors de toute connaissance, impossible d'en savoir quoi que ce soit)
3) La position théiste est instable.
4) Par défaut, l'athéisme est plus stable.
--Pas tout à fait: au pt 2 les réfutations ont été aussi réfutées etc. Donc la position athéiste est aussi instable.
tguiot a écrit :Et je reviens avec la même affirmation: personne n'a à prouver l'inexistence de quelque chose. Plus précisément, quelqu'un qui prétend que Paul n'existe pas ne peut le faire que parce qu'un autre lui a dit que Paul existe. ...
Mais il est absolument illégitime de venir dire à quelqu'un: "Paul existe, prouve-moi le contraire si tu n'es pas d'accord". Si on veut le prouver honnêtement, il est impossible de tirer une argumentation ab nihilo. Elle doit forcément reposer soit sur la définition exacte de Paul, soit sur des arguments présentés par le défenseur de son existence.
Le fardeau de la preuve apparait aujourd'hui partagé entre les deux camps parce que le débat persiste depuis des siècles. Chaque camp a eu l'occasion de présenter ses arguments, arguments qui ont énormément évolué grâce aux résultats scientifiques (oui, la science ne se mêle pas de religion directement, mais lorsqu'on sait que la terre n'est qu'une planète quelconque d'un système solaire quelconque d'une galaxie quelconque, cela a des implications philosophiques fortes). D'où une réactualisation constante du débat.
Mais reposons les choses à plat, et le fardeau de la preuve n'est pas partagé.
--Attention. Dieu n'existe pas est l'affirmation d'une inexistence, pas d'une abstention. Or il est illégitime de passer d'une absence de preuve à une inexistence, on doit rester dans l'abstention (une forme d'agnosticime). Tu as raison de dire que l'inverse est vrai, c'est justement l'argument: ON ne doit PAS dire que Dieu existe uniquement pcq il n'y a pas de preuve de son inexistence. Nous sommes d'accord. La seule situation ou le fardeau n'est pas partagé c'est avec l'agnosticisme car il n'affirme ni existence ni inexistence.
Mais dans le post 1 ce n'est pas moi qui dit que Dieu existe, c'est l'athéisme qui dit que Dieu n'existe pas, ce qui est sophistique.
Tymophil a écrit :Contrairement à ce que vous affirmez, vous n'avez nullement établi ce point.
--2 traités de logique l'établissent explicitement. L'absence de preuve de P ne prouve pas non-P.
ChristianK a écrit :Il y a une différence logique évidente entre
1-Je n'affirme pas que Paul est là (mais il peut ètre là quand même et quelqu'un d'autre peut le savoir).
2-J'affirme qu'il n'est pas là
Aucun rapport avec le débat. Il ne s'agit pas de présence, mais d'existence.
--La forme logique est la même.
ChristianK a écrit :POur le fardeau, on peut formuler autrement. Et je crois qu'on peut montre que l'argument est réversible, ce qui peut expliquer l'anomalie logique dont j'ai fait mention:
Au lieu de Dieu existe, on peut prendre la proposition suivante:
1) Des fondements/preuves du théisme existent dans l'histoire de la philo
2) On affirme que ces fondements/preuves ne sont pas valides donc on n'affirme pas le théisme (on s'abstient)
, et c'est au théisme à prouver.
3) Le théisme répondra: pour affirmer que les fondements du théisme ne sont pas valides, l'agnosticisme doit argumenter contre ces fondements sur des bases comparables du point de vue argumentatif, il ne peut le faire gratuitement.
Or le théisme affirme que ces argumentations agnostiques ne sont pas valides, il n'affirme donc pas l'agnosticisme (il s'abstient à son tour)
et c'est à l'agnostique à prouver.
Vous n'avez nullement prouver l'équivalence des deux propositions. Vous substituez juste un argument d'autorité invalide à la proposition originale.
--On peut aussi remplacer 1 par : Des fondements/preuves de l'athéisme existent dans l'histoire de la philo, avec un résultat identique.
Attention à la nature de l'argument d'autorité. Il suffit des postulats de la raison pratique de Kant ou des arguments de n'importe quel grand philosophe pour avoir un argument d'autorité, aussi bien pour l'athéisme d'ailleurs. Comme 1ere étape c'est valide. C'est même la status questionis.
Il est exact que les propositions Dieu existe et Des preuves de Dieu ont été proposées sont 2 propositions différentes, mais elles servent toutes 2 à traiter du fardeau.
En particulier, dans le point 1, vous vous êtes montré strictement incapable d'exhiber un argument valable, vous vous êtes dissimulé derrière des autorités au langage contourné et abscons. Il vous a été, par exemple, impossible de fournir une définition correcte de l'agent surnaturel auquel vous vous référerez ou se réfèrent vos autorités. Toutes les définitions par vous fournies présentaient une vacuité de signification patente, à base de paradoxes évidents.
--au pt 1 il n'est pas nécesaire que les preuves soient démontrées, pas plus que les preuves de l'athéisme. On ne parle ici que du partage du fardeau.