Re: Pourquoi les Témoins de Jéhovah ne fêtent pas Noël
Posté : 08 déc.15, 04:19
Qui à dit que Noël était une occasion de se retrouver en famille ?
Ma famille se dispute toujours à Noël, comment éviter que cela dérape cette année ?
Par Sarah Chiche | La question psychologie – lun. 10 déc. 2012 12:00 HNEC
Partager
La question de notre internaute :
Chaque année, c'est pareil, la soirée de Noël se termine en débat politique et en règlement de comptes sur qui a toujours été le chouchou de la famille. Malheureusement, cette année, cela se passe chez moi ! Avez-vous des conseils pratiques pour éviter les disputes en famille ? Comment désamorcer les débuts de disputes qui finissent en claquage de porte ? Merci de nous aider à passer un Noël moins passionné que d'habitude !
Ce qu'en dit Sarah :
Chaque année, quand arrivent les fêtes de fin d'année, il a froid. C'est un froid qui ne le quitte pas, même quand il se couvre abondamment, ou prend un bain chaud. Un jour, les mots tombent de sa bouche pendant qu'il regarde ses pieds : « C'était Noël, on était à table, ma mère s'est levée, elle a pris son manteau, elle a ouvert la porte, elle est partie, pffuit, comme ça, elle a même pas fermé la porte. Quand elle est revenue ben c'était dix jours plus tard pour prendre sa valise. Moi, je suis resté là devant la porte, la porte qu'elle avait même pas fermée avant de partir, ouverte sur tout ce froid mais je ne lui ai pas couru après, pourquoi ? »
Voilà cinq ans que son père et elle ne se sont pas adressé la parole. Elle le dit et le répète : son père représente tout ce qu'elle déteste, elle s'est construite contre lui et sans lui et, aujourd'hui, elle a quarante ans « un mari et un super boulot » et elle vit « très bien comme ça ». Un jour, elle passe devant les vitrines de Noël d'un grand magasin et, sans comprendre pourquoi, elle fond en larmes. Ce sont des larmes qui ne s'arrêtent pas et qui lui font pousser la porte du premier café venu en titubant pour réclamer un téléphone en urgence et composer le numéro qu'elle était persuadée d'avoir oublié pour dire simplement, quand une voix décroche : « Allô, Papa, c'est moi. Je voudrais que tu m'emmènes voir les vitrines de Noël comme avant. »
Une épreuve qui ramène chacun à la place qu'il occupe
Votre courrier ne me surprend guère. Nombreuses sont les personnes qui, à l'approche des fêtes de fin d'année, se sentent submergées par une palette de sentiments mêlés. Et l'injonction consumériste à faire de Noël une fête de famille qui célèbre le partage, la joie et l'amour se révèle un supplice pour certains. Au point que, chaque année, à cette période, les hôpitaux psychiatriques sont pleins et les lignes d'écoute téléphonique des personnes en difficulté sont saturées — l'équipe du Splendid en a même fait un film, Le Père Noël est une ordure qui met en lumière une réalité féroce.
Noël est une épreuve de vérité qui ramène chacun à la place qu'il occupe dans la succession des générations. C'est précisément ce que vous racontez quand vous dites qu'à chaque Noël, dans votre famille, les disputes renvoient à une question de place — celle de la personne (le « chouchou ») qui a toujours été l'objet d'amour privilégié de votre mère et/ou de votre père. On a beau avoir fait bien du chemin depuis l'enfance, le temps d'un repas, on redevient un fils ou une fille, un frère ou une sœur, un neveu ou une nièce. Et ces repas de famille sont souvent le moment où les non-dits et les conflits cristallisés pendant de longues années, éclatent au grand jour — Festen, le film de Thomas Vinterberg, où une sombre histoire d'inceste est révélée au cours d'un repas de Noël en est une illustration particulièrement cruelle.
Savoir poser ses limites
Si, quand vous étiez enfant, vous avez dû subir, pendant les repas de famille, les discours politiques d'une bêtise crasse d'untel ou les horribles mains baladeuses et les baisers poisseux d'untel, aujourd'hui vous pouvez faire entendre votre voix et poser vos limites et conditions au moment des invitations. D'autant que, cette année, c'est vous qui recevez. Vous êtes la fille de vos parents. Soit. Mais vous n'êtes absolument pas réductible à cette position-là. Vous avez une vie en dehors d'eux dont ils n'ont pas idée. Et vous êtes la maîtresse de maison. Votre opposition à certains débordements lors des repas de famille peut être dite, calmement mais fermement, au téléphone, avant les fêtes. « Je vous invite à ce repas avec plaisir, mais je ne tolèrerai pas la moindre allusion raciste de la part de B. » A moins que, précisément, quelque chose vous empêche de vous faire entendre ? Précisément, en coupant court aux débordements des autres, qui avez-vous peur de blesser ? Qui protégez-vous en vous taisant ?
Ne pas faire des symptômes des autres une maladie
Pendant le repas, certains membres de votre famille vous insupportent ou vous font honte ? Soit. Mais ne perdez pas votre temps à faire de leurs symptômes une maladie. L'oncle X est un horrible raciste ? N'oubliez jamais que tant de haine de l'autre cache souvent une haine de l'étrange(r) en soi. Quand vous parlez de votre travail à votre mère, elle vous écoute distraitement et vous complimente sur votre coiffure ? Elle fait ce qu'elle peut — et un jour, quand elle ne sera plus là, ses insupportables petites manies vous manqueront peut-être.
Si vraiment les repas de famille vous sont particulièrement pénibles, ne vous laissez pas aller à la morosité et faites preuve de créativité ! Certaines personnes choisissent, pour les fêtes de fin d'année, d'aller faire du bénévolat dans une association ou de rester à la maison à regarder un bon film. D'autres encore, choisissent d'organiser avant ou après le repas familial, un repas avec des amis où ils peuvent, à loisir, partager de la bonne nourriture, des bons mots, et des cadeaux. Car n'oubliez pas : l'enfance ne fait pas un destin. Et s'il y a la famille du sang, il y a aussi la famille du cœur — celle qu'on se choisit.
En résumé, si vous choisissez d'aller à un repas de Noël familial ou d' en organiser un chez vous, même si ce jour-là vous n'êtes pas heureux, transmettre un peu de joie et de douceur à vos enfants ou aux enfants des autres, et écouter les autres, leurs discours horripilants, leurs blagues pénibles et leurs anecdotes déconcertantes avec une oreille différente, plus compatissante, pourra peut-être vous apporter des émotions que vous ne soupçonnez pas. Les autres ne changeront peut-être pas. Mais vous pouvez changer votre regard sur eux. Et ce conseil n'est pas uniquement valable pour les repas de Noël. Je vous souhaite de belles fêtes de fin d'année.
https://fr.pourelles.yahoo.com/blogs/qu ... 13594.html