L’économie (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer ») est une activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services.
Musulman confond économie et commerce, l'économie c'est bien autre chose que le commerce.
Alors le don est-il un échange commercial ?
La logique du don
La possibilité d'assimiler le don à l'échange peut paraître provocatrice, car l'opinion commune conçoit le don comme un geste désintéressé sans contrepartie. Pourtant, à mieux regarder le don, on y observe une certaine dimension que certains qualifieraient de « cynique ».
Ainsi, le sociologue français Marcel Mauss voit dans le don une triple obligation:
1. Celle de donner.
2. Celle de recevoir.
3. Celle de rendre.
On ne peut en effet pas refuser de recevoir un cadeau, décliner une invitation ou même ne pas répondre à un bonjour sans risquer de vexer autrui. De même, un don attend généralement un retour, car il met autrui dans une situation de dette (« je te le revaudrais », « tu m'as aidé, je te rendrais la pareille », etc.).
Le don est toujours intéressé. Il n'est pas difficile de voir une logique de l'échange dans toutes les formes de don. Autrefois, les actes de charité permettaient de « s'acheter » une place au paradis. Aujourd'hui, le don pour les organismes humanitaires (aider les pays sous-développés, les pauvres, etc.) est un moyen de se donner bonne conscience. Des parents donnent de l'argent à leurs enfants quand ils ont bien travaillé à l'école. Certains de ces parents affirment que le père Nöel ne viendra pas s'ils ne sont pas sage. Mais aussi, le don est une manière de cultiver son image de personne généreuse.
Pas de don sans contre-don disent les anthropologues.
Le don en tant qu'acte social
Dans une relation marchande, le vendeur et l'acheteur ne se soucient pas des intentions de l'un et de l'autre. A l'inverse, le don, avec son idée de réciprocité, maintient les relations sociales. Le don créé une relation privilégiée entre deux personnes. Pour Mauss, le don fait donc partie de l'échange mais est opposé à l'esprit de commerce.
Mauss s'est intéressé au don dans les sociétés primitives. Il a observé dans les tribus du nord-ouest de l'Amérique du Nord la pratique du « potlatch » (vocable chinois signifiant « nourrir » ou « consommer »). Elle consiste en une obligation de donner et de rendre. Les deux partis surenchérissent dans les offrandes afin d'établir une hiérarchie: le dominant sera celui qui donnera le plus. Mais dans le « potlatch » on ne s'échange pas que des biens matériels, on s'échange aussi « des politesses, des festins, des rites, des services militaires, des femmes, des enfants, des danses, des fêtes » (Mauss). Ce constat amène à définir aussi le don comme une prestation sociale. Si le don est une forme d'échange, il ne se réduit donc pas à sa stricte dimension économique.
L'échange est une nécessité pour l'Homme car aucun individu ne peut satisfaire par lui-même l'ensemble de ses besoins. Il est aussi un moyen de maintien du tissu social et incline à la paix. Cependant, l'argent, introduit au départ pour faciliter le troc, simple moyen au service d'une fin, est devenu de nos jours une fin en soi.
Quant au don, il n'y a pas à l'opposer à l'échange. Le don rentre dans le cadre de l'échange, même lorsque sa réciprocité (le contre-don) n'est pas assurée. En revanche, le don n'est pas à assimiler au commerce, car il est aussi un acte social.