Cova Florian a écrit :
ARGUMENT 2 : L'existence du concept de Dieu montre que Dieu existe
Comme vous oscillez de façon floue entre deux arguments différents (en les confondant ? ou juste parce que vous avez du mal à vous exprimer clairement ?), vous pourrez rebondir en disant : certes mais présupposer l'existence du concept de Dieu, c'est finalement présupposer l'existence de Dieu lui-même.
Pourquoi ? L'argument se trouve dans les Méditations Métaphysiques de Descartes (j'ai la flemme de me lever de mon lit pour aller consulter l'ouvrage, alors je dirais : Méditation 2 ou 3). Elle consiste à dire : Wooohhh !!! mais le concept de Dieu est infini !!!! et mon entendement est un être fini !!!! donc mon entendement n'a pas pu créer ce concept et il a fallu qu'un être infini le mette en lui !!!! donc Dieu existe !!!! et vive le Général Alcazar et les pommes de terres frites !
Le présupposé de l'argument est : un être fini ne peut engendrer quelque chose (même un concept) infini.
A quoi je répond : 1) Ah bon ? Prouvez-me ! et 2) Tracez une droite sur une feuille et Woooohhh !!! vous, un être fini, vous venez de créer une droite, c'est-à-dire un nombre infini de points. C'est-y-pas-beau-ça !
Voilà, mais je suis sûr que vous saviez déjà tout ça...
Mhhhh, je ne suis pas entièrement de votre avis. Cet argument ontologique (car il s'agit bien de cela, n'est-ce pas?) n'est pas si innocent qu'il n'y paraît. J'ai souvent été étonné par la manière dont les athées réfutent cet argument, d'un revers de la main. Dawkins par exemple a besoin de 4 pages pour l'expliquer et le rejette en -et j'exagère à peine- 2 lignes ! Un peu comme vous venez de le faire. Pourtant il est loin d'être inintéressant que cela. C'est un peu l'argument ultime du mathématicien et le comprendre peut expliquer en grande partie que les mathématicien sont les scientifiques les plus croyants (à 40%, au pif, je vais essayer de retrouver l'étude à l'occasion)
1) En maths, vous avez beau prendre toutes les suites finies que vous voulez, toutes les applications d'espace vectoriels finis qui vous passent par la tête, vous ne parviendrez pas à démontrer un concept qui fait appel à l'infini (les dérivée, les intégrales, les limites,...) sans faire appel à la notion...d'infini justement ! C'est un peu tautologique dit comme ça, mais ça résume bien l'absurdité de la chose. Et pourtant, on est bien en train de parler des choses très conceptuelles, il va sans dire que c'est pas gagné pour les choses plus concrètes.
Un exemple : divisez par 0 un nombre fini, comment affirmer que le résultat est égal à l'infini sans le concept d'infini ? Si ce concept n'était pas "en nous", nous réagirions comme une calculatrice -un système électronique fini- (essayez avec Excel !) : 34/0 ? Euh, oulà...ça fait...euh...ouch...AÏE...ERREUR SYSTEME ! VEUILLEZ VOUS RECONNECTER A LA MATRICE !
Par contre l'inverse marche très bien : vous engendrez tout ce que vous voulez en maths avec un ensemble composé d'une infinité d'éléments. L'infini contient le fini, le contraire semble beaucoup moins évident, et c'est peu dire !
2) Je ne suis pas d'accord ! Une ligne tracée au crayon/stylo a un nombre fini de points : analysez-là au microscope et vous parviendrez sans peine à dénombrer une quantité finie de molécules de carbones déposées sur le papier.
Ne confondez-vous pas dès lors le concept de sa réalisation ? L'être humain est capable de concevoir une ligne constituée d'un nombre infini de point (tout comme il est capable de concevoir l'être infini qu'est Dieu) mais est incapable de le réaliser (est incapable d'atteindre/de comprendre/de voir Dieu). Vous pouvez essayer tant que vous voulez, jamais vous ne parviendrez à dessiner une ligne assez longue pour contenir une infinité de points. C'est bien la représentation que vous avez de la ligne qui vous fait dire que celle-ci est composée d'une infinité de points, pas la ligne en elle-même dessinée sur votre feuille de papier.
Par contre, en tant qu'être fini, êtes-vous capable de compter jusqu'à l'infini ? Êtes vous capable d'imaginer (dans le sens : représentation mentale) une tour infiniment haute ? Êtes vous capable de réaliser une forme géométrique fermée composée d'une infinité d'angles (un cercle quoi !).
Et tant qu'à parler de cercle, êtes-vous capable de dessiner un cercle parfait (la perfection étant à l'imperfection, ce que l'infini est au fini...tient d'ailleurs, quels rapports entre perfection et infini ?) ? L'idée de ce cercle parfait est dans votre tête, est dans les équations qui le définissent, mais n'est jamais, au grand jamais, effectif en réalité, dans quelque observation de la nature que ce soit.
J'ai beau chercher, je ne vois pas de chose que l'homme puisse faire, qui est vraiment et absolument infinie/parfaite (ou alors en plongeant très loin de les méandres de la mécanique quantique).
Merci sinon pour vos explications de l'argument 1.