spin a écrit :Pour ma part j'essaie d'abord de comprendre le point de vue islamique là-dessus. Sur ces altérations, sont-elles avancées seulement pour expliquer les oppositions entre Bible et Coran, ou y a-t-il autre chose ?
J'ai cru comprendre que Mohammed a d'abord connu les Ecritures juives et chrétiennes par des chrétiens ébionites (ou nazaréens), donc une branche particulière qu'on ne connait plus parce qu'elle s'est (assez logiquement) fondue dans l'Islam quelques siècles après. Elle rejetait Paul, se réclamait de Jacques frère de Jésus, maintenait la circoncision et les tabous alimentaires du Judaïsme tout en annonçant le retour de Jésus. Bref, comme l'Islam.
Ca expliquerait les problèmes quand il a connu, ensuite, des juifs et d'autres tendances chrétiennes (peut-être aussi des samaritains et des mandéens), avec d'autres versions de la Bible...
à+
Te confirmer qu'il y a eut des chrétiens et juifs a cette époque oui, mais qu'il connaissait les écritures juives et chrétiennes je ne sais pas,
lui en a t'on parlé je ne sais pas. les origines chrétiennes je ne sais pas, juives probablement ismaélites.
Et je m'interroge aussi sur quel version de la bible les chrétiens de cette période utilisaient? je ne sais pas il y a très peu d'information sur le net,
du moins auquel je donne de la crédibilité.
Pas grand chose, wiki qui présente certaines date mais ensuite :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_dhimmi ... compagnons
Témoignages de chrétiens concernant l'islam du temps des quatre premiers califes
Peu de témoignages ont subsisté de cette époque pour cause de disparition quasi complète de la littérature suite à la conquête arabe.
Pour l’ensemble des Églises orientales, la domination musulmane en Orient leur procure plus de liberté et une amélioration de leur condition de vie par rapport à ce qui en était sous l'Empire byzantin11. Le témoignage du patriarche nestorien, Ichoyahb III, vers 660, au temps du calife Ali ibn Abi Talib, indique qu’il s’inquiétait de l’augmentation des conversions à l’islam des nestoriens arabes, les trouvant sans raison puisque les musulmans honoraient l’Église12.
D'autres témoignages de cette époque nous indiquent que sous la domination islamique en Orient, la religion musulmane ne rencontra pas de résistance de la part des chrétiens puisque leur culte n'était pas en péril. L’un d’entre eux reconnait même dans l’islam, bien qu'étant favorable à un ralliement avec l'Empire byzantin, « quelque chose d’authentique et de véridique, en face de quoi il ne dresse aucun réquisitoire »13.
Claude Cahen, auteur de la Note sur l'accueil des chrétiens d'Orient à l'Islam, se demande d'ailleurs, bien que non spécialiste de la question, « si la chrétienté du temps de la conquête arabe a vraiment vu déjà dans l’islam comme religion l’adversaire ou même seulement le rival qu’elle y découvrira ensuite et dorénavant combattra. »14.
Les fausses attributions au Prophète et ses compagnons
L’interdiction des lieux sacrés de Médine et de la Mecque aux non-musulmans
« Ô vous qui croyez ! Les païens (polythéistes) sont une souillure. Interdisez-leur donc, à l’expiration de cette année, l’accès à la Mosquée sacrée ! Si vous craignez un manque à gagner, Dieu y pourvoira par sa grâce, s’il veut, car il est omniscient et sage (Coran 9 :28) »
Aussi ce hadith : « Le Prophète dit : Aucun polythéiste n'entrera dans cette Mosquée qui est la nôtre, après cette année-ci, à part les Gens du Livre et leurs domestique" (Bashâr Awwâd et col, al-Musnad al-jâmi', vol 4, n°2408, p.21). »
La Mecque fut conquise en l’an 8 de l’Hégire (629). Ce n’est que l’année suivante que la Kaaba fut définitivement interdite aux polythéistes, après la révélation de la sourate 9, verset 28.
Plus tard, en l’an 631, une délégation de 70 chrétiens de Najran vinrent à Médine, soit un an avant la mort du Prophète. Le Prophète les laissa prier dans la mosquée en s'orientant vers l'orient15.
Plus tard encore, lors du califat d’Omar, celui-ci reçut un chrétien à la mosquée de la Mecque lors de son sermon de l’office du vendredi. Le chrétien était venu se plaindre des douaniers musulmans à la frontière et Omar lui rendit justice16. Encore un peu plus tard existait, au pied du minaret, le cabinet d’un médecin chrétien17.
Suivant M.H. Benkheira, c'est quelques décennies après Mahomet que l'interdiction d'accès à Médine et à la Mecque aux non-musulmans a été entamée ; l'histoire de cette interdiction difficile à définir avec certitude remonte probablement à l'époque du calife omeyyade Umar ibn Abd al-Aziz (682-720). C'est a posteriori que les exégètes musulmans ont justifié cette pratique à partir du Coran (9, 28). Néanmoins, jusqu'au VIIIe siècle, voire au-delà, de nombreux témoignages attestent de la présence de non-musulmans à Médine et à la Mecque18; vers la fin du VIIe siècle par exemple, subsitait un "cimetière des infidèles" à la Mecque, de même que « des chrétiens résidaient à Médine où en 706, 80 ouvriers grecs et coptes travaillaient à la réfection de la mosquée du Prophète. »19.