La Vérité sur l'Islam et son Prophète (saws)
Posté : 05 juin04, 03:15
Bism Ileh Al Rahman Al Rahim wa Udubillah min Al Shaytan Al Rajim,
Vous autres les mécréants (j'ai remplacé le mot impie car Issa me l'a demandé et je jure par Allah que je ne l'écrirai plus) , Allah vous tient en inimitié car vous citez des faux savants contre lui! Les véritables savants qui ont accompli des oeuvres salutaires pour l'humanité sans déformer la vérité ne sont pas vos historien soit-disant mais de véritables intellectuels qui ont été instruits selon la Sun'na et on reçu le véritable enseignement eschatologique de l'Islam! Eux certes peuvent être consultés quant à parler du Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) et décrire avec véracité sa Sainte vie au service de la Justice et de l'Equité d'après la Shari'a Parfaite et non d'après vos coutumes mécréantes!
Voici pour vous guider dans le sentier lumineux de l'Islam les illustres docteurs qui doivent vous servir de référence et vous protéger du mensonge des écrivains juifs et nazaréens car eux sont de vrais musulmans incontestables et Allah est satisfait d'eux. Voyez!
Les recueils les plus sûrs et aussi les plus abondants, considérés à juste titre comme classiques sont les Sahîhâni (les "Deux authentiques "), l'un de Muhammad-l-Bukhâri (رضي الله عنه)(m. 257/870), l'autre de Muslim b.4-Hajjâj (رضي الله عنه)(m. 261/875); le Musnad (" l'Appuyé ", le " Référencé ") d'Ahmad b. Hanbal (رضي الله عنه)(m. 241/855); les deux collections de Sunan (" Traditions "), l'un de Sulaymân 'Abû Dâwûd (رضي الله عنه)(m. 275/888), l'autre d'Ahmad-n-Nasâ'i (رضي الله عنه)(m. 309/915) et enfin les Shamâ'il (رضي الله عنه)(" Traits de caractère, qualités ") de Mulsammad-t-Tirmizi
Ces deux sources d'information, le Coran et la Tradition, ont permis dès le début du IIe/VIIIe s., de rédiger de copieuses biographies chronologiques cohérentes relatives au Prophète (صلى الله عليه و سلم)(sîra) dont la plus ancienne semble celle de Ibn Ishâq (m. 152/769)6 qui fut reprise et augmentée par Ibn Hishâm (رضي الله عنه)(m. 213 ou 218/828 ou 833). On peut citer encore celle connue sous le titre de Kitâb-l-Iktifâ' d'al-Kalâ'i (رضي الله عنه)(m. 634/ 1237) et la Sîra dite halabiyya de 'Ah b. Burhân4-Halabi (رضي الله عنه)(m. 1044/1634). Aussi intéressante est la biographie que consacre au Prophète 'Abû Bakr-l-Bayhaqi (رضي الله عنه)(m. 4 8/1066) et celle de 'Abd-r-Rahmân-l-Jawzi (رضي الله عنه)(m. 597/ l20l).
Les récits des expéditions militaires du Prophète (صلى الله عليه و سلم)(maghâzî) constituent une intéressante source documentaire, Si l'on fait abstraction de ce qui relève de l'hagiographie. On y découvre des faits d'une valeur historique appréciable qui jettent beaucoup de lumière sur la vie du Prophète (صلى الله عليه و سلم), sur son génie de conducteur d'hommes et sur le comportement de ses compagnons. Le plus important de ces ouvrages est celui, très populaire, du Médinois Muhammad-l-Wâqidi (رضي الله عنه)(m. 207/822) dont on connaît un grand nombre de versions pour la plupart apocryphes. Le seul exemplaire manuscrit qui, à l'heure actuelle existe, à notre connaissance est celui conservé au British Muséum de Londres, daté de 465/ 1073. Une édition en a été donnée par Mandson Jones, en trois volumes.
5. Les monographies biographiques appelées Tabaqât (classes, étages) où sont classés méthodiquement, par génération, les personnages illustres appartenant à une même discipline intellectuelle, à une même école jurisprudentielle, à une même catégorie sociale, à une même corporation. Elles fournissent sur la vie du Prophète (صلى الله عليه و سلم) une information fort riche et variée. Les plus remarquables en la matière sont les Tabaqât-lKubrâ, de Muhammad b. Sa'd (رضي الله عنه)(m. 230/845) et celle de Abd-l-Wahhâb sh-Sha'râni (m. 973/1565).
Autre variété de monographies: les monographies urbaines. Les plus importantes sont celles d'Ah.mad-l-'Azraqi (رضي الله عنه)(m. 219/834), auteur de l'histoire de la cité de La Mekke ('Akhbdr Makka) et de Abd-l-Hamîd-lAbbâsi(رضي الله عنه), auteur de 'Umdat-l-'Akhbâr fi Madînat-l-Mukhtâr.
6. Les ouvrages d'histoire générale et les ouvrages de généalogie. La vie du Prophète (صلى الله عليه و سلم) a naturellement intéressé les historiens et généalogistes musulmans. Ils nous rapportent tous les faits qu'ils ont pu recueillir et une narration assez vivante des événements qui se sont produits, en s'attachant à leur déroulement chronologique sans les lier de près ou de loin - sauf peut-être At-Tabari (رضي الله عنه) et Ibn Khaldûn (رضي الله عنه)- à une quelconque philosophie de l'histoire. A la base de leur information, l'utilisation des documents d'archives est plutôt rare, sans être pour autant absente. Leur source principale est la tradition orale, le témoignage, qu'ils soumettent à une sérieuse critique externe de la chaîne de transmission. Leur ferveur ne leur a jamais fait perdre de vue les exigences requises en matière historique, même quand elles pouvaient paraître gênantes.
Parmi eux, le premier à citer est incontestablement Muhammad b. Janr-t-Tabari (رضي الله عنه)(m. 310/921). Son histoire générale (Tâ'rîkh-r-rusul yva-lmulûk) a été plusieurs fois éditée en Orient et en Occident et partiellement traduite en diverses langues.
D'autres historiens rapportent directement ou indirectement de précieux renseignements sur la vie du Prophète. Méritent d'être cités à cet égard, 'Ahmad-l-Balazuri (رضي الله عنه)(m. 279/893) à qui nous sommes redevables d'une excellente " Généalogie des nobles " ('Ansâb-l-'ashrâf), malheureusement inachevée; 'Ali-l-Mas'ûdi (رضي الله عنه)(m. 345/956) auteur des Murûj-zZahab (prairies d'or) et du Tanbih (Admonition); Anmad-th-Tha'âlibi (رضي الله عنه)(m. 427/1035) dont les " récits relatifs aux Prophètes " (Qisas-l-'Anbiyâ) surclassent ceux de Muhammad-l-Kisâ 'i (رضي الله عنه) qui n est pas à confondre avec l'illustre philologue de Kûfa de même nom, et dont le patronyme et l'époque (v"/XIe s.) soulèvent encore des discussions.
Une mention spéciale doit être faite de Al-kâmîl fi tâ 'rîkh (Le parfait en matière d'histoire) et le 'Usud-l-ghâba (Les lions de la forêt) de 'Izz-d-Dîn 'Ah b. Al 'Athîr (رضي الله عنه)(m. 630/1234); le Mukhlasar pi Tâ'rikh-lbashar (Abrégé de l'histoire des hommes) d'Ismâ'îl 'Abû-l-Fidâ (رضي الله عنه)(m. 732/ 1331), auteur également d'une excellente Sîra du Prophète (صلى الله عليه و سلم) éditée pour la première fois, en Europe, avec une traduction latine à Oxford, en 1722 par Joes Gagnier. Enfin l'histoire générale de 'Abd-r-Ralimân b. Khaldûn (رضي الله عنه)(m. en 808/1406) intitulée Kitâb-L-'ibar (Le livre des événements servant de leçons).
7. D'autres sources biographiques concernant plus spécialement les compagnons du Prophète (صلى الله عليه و سلم) éclairent indirectement l'arrière-plan de la scène, la succession des événements, les faits et gestes de ceux qui, de près ou de loin, ont gravité autour de la forte personnalité de Muhammad (صلى الله عليه و سلم).
Parmi ces sources on doit signaler le dictionnaire biographique (Al-'îstî'âb fi ma'rifat-l-'Ashâb) de l'ancien cadi de Lisbonne, le Cordouan Yûsuf b. Abd4-Barr (رضي الله عنه)(m. 463/1070) et le " compendium exhaustif " (Alisâba fi tamyizs -s aliâba) d'Ahmad b. Hajar (رضي الله عنه)(m. en 852/1449). Beaucoup d'autres ouvrages sont naturellement à citer. Nous nous sommes contentés, ici, de faire état non d'une liste bibliographique complète, mais des ouvrages importants facilement accessibles aux étudiants surtout.
Nous nous sommes abstenus à dessein de faire état des biographies très en vogue actuellement dans les pays musulmans, consacrées par des historiens et des écrivains modernes émérites (Haykal, Taha Hussain, al-'Aqqâd, 'Abd-l-Bâqi, Sarûr, al-Hadri, Tantâwi, etc.) au Prophète, à ses épouses ou a ses compagnons. Nous voulons avant tout fixer l'attention du lecteur sur les références de base. Il y a à l'heure actuelle, toute un littérature, très en vogue, inspirée, certes, par la foi, la défense du Prophète contre les calomnies chrétiennes et orientalistes, mais aussi et surtout par une exploitation des sources anciennes de base dont nous venons de citer les plus importantes. N'oublions pas dans cet ordre d'idées les remarquables travaux de Madame 'Aysha b. Ash-Shâti.
Ici, je vous donne une information très importante sur la sainte destinée du Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم)
Après ce tour d'horizon exploratoire du milieu naturel et des sources d'information intéressant la biographie du Prophète abordons l'exposé des étapes marquantes de la vie de celui au sujet duquel le poète al-Bûsîri a pu dire " tout ce que l'on sait sur lui, c'est qu'il appartient à l'espèce humaine, et qu'il demeure la meilleure de toutes les créatures de Allah". Notons tout d'abord que de tous les Prophètes d'Allah, Muhammad (صلى الله عليه و سلم)est le seul dont l'existence n'ait jamais été contestée. JI appartient à l'histoire, non au monde des mythes. C'est le 1er septembre 570 qu'il naquit à la Mekke, république marchande ploutocratique et capitale religieuse du Hijâz. Sa naissance, comme celle de tous les grands héros de l'histoire (le côté légendaire mis à part), n'eut rien d'extraordinaire. Elle fera dire néanmoins, après les traditionnistes de l'Islâm, à Victor Hugo (m. 1885) douze siècles plus tard
"O chef des croyants ! le monde
Sitôt qu'il t'entendit, en ta parole crut
Le jour où tu naquis une étoile apparut
Et trois tours du palais de Chosroès tombèrent "
Son père 'Abd-l-Lah (رضي الله عنه)- nom qui a dû lui être donné post-mortem -était le fils d'un notable de la tribu de Quraysh, 'Abd-l-Mutt.alib (رضي الله عنه), chef d'un clan honorable, mais économiquement faible: le clan de Hâshim qui détenait le privilège de la distribution de l'eau sacrée de Zamzam (siqâya), aux pèlerins, lors de la célébration par à peu près tous les Arabes, du grand pèlerinage coutumier et annuel (lîajj). Clan en vérité très attaché au paganisme, Si l'on songe que l'un des oncles du Prophète, 'Abd-l-'Uzza (le serviteur de la déesse 'Uzza), surnommé plus tard 'Abû Lahab, sera l'un des plus farouches adversaires de l'Islâm, et qu'à l'article de la mort, son autre oncle 'Abû Tâlib refusera de se déclarer musulman pour rester fidèle à la religion de ses ancêtres.
'Abd-I-Lah(رضي الله عنه) mourut au cours d'un voyage d'affaires à Médine deux ou trois mois avant la naissance de Muhammad(صلى الله عليه و سلم), laissant pour toute fortune une vieille servante éthiopienne, quelques moutons et cinq chameaux. Sa mère 'Amina bint Wahb b. 'Abd Manâf, était la fille du chef du clan médinois des Banû Zahra. Se conformant à un usage fort ancien à la Mekke, elle le confia à une nourrice bédouine, nommée Halîma bintl-llârith, dont la tribu - les Banû Sa'd - nomadisait d'ordinaire entre la capitale qurayshite et l'oasis de Tâ'if. Les cinq années qu'il passa dans cette tribu, en plein désert, au grand air, parmi les Hawâzin qui parlaient un arabe très pur, dans la liberté et l'insouciance, seront les seules années vraiment heureuses de sa vie.
C'est au cours de ce séjour dans le désert, que la Tradition et l'exégèse dans son interprétation de la Sourate XCIV, 1-3, placent la purification mystique de son cœur. Deux anges se saisirent de lui, lui ouvrirent la poitrine et enlevèrent de son cœur une tâche noire selon le témoignage d'un jeune berger présent à la scène.
Doit-on donner une interprétation littérale à ce passage ou y voir un symbole signifiant la sortie des ténèbres de l'ignorance et du paganisme vers la lumière de la vérité et de la foi? Des Chrétiens sans prévention contre l'Islâm pensent que le verset indique que le cœur de Muhammad (صلى الله عليه و سلم)a été lavé du péché originel, dont seuls Jésus et Marie étaient exempts dès leur naissance 3. Pour être séduisante cette opinion n'est pas partagée par les savants de l'Islâm qui n'accordent aucun crédit à la thèse du péché originel.
A l'âge de six ans, Muhammad (صلى الله عليه و سلم), revenu à La Mekke, eut la douleur de perdre sa mère. Une pénible vie d'orphelin de père et de mère commence alors pour lui. Il est d'abord recueilli par son vieux grand-père, 'Abd'-Muttalib, qui l'entoure d'une grande affection. Mais celui-ci meurt octogénaire, deux ans après. Le Coran fait de brèves allusions à ces vicissitudes du sort de Muhammad(صلى الله عليه و سلم) en sa prime jeunesse. Il fut alors pris en charge par son oncle 'Abû Tâlib, frère de Abd-l-Lah de père et de mère. Celui-ci tiendra toujours lieu de père à son malheureux neveu durant sa dure enfance et sera son meilleur soutien pendant ses premières années d'épreuves et de lutte à La Mekke. Il le prit donc chez lui et, par honneur autant que par affection, il fit preuve à son égard d'un grand dévouement, lui prodiguant des soins paternels, l'emmenant au cours de ses déplacements pour satisfaire sa curiosité et aussi pour servir d'auxiliaire aux caravaniers.
C'est ainsi qu'il fut donné au jeune homme de se rendre en Palestine et en Syrie où il ne manqua pas de voir les couvents chrétiens et de nombreux vestiges que le Coran évoquera souvent comme signes de Dieu montrant la vanité et la brièveté de ce monde. Le spectacle de ce qui subsistait encore des cités légendaires détruites (Hijr, Madyan, Sodome, etc.) produisait sur lui une forte impression. A vrai dire, l'âme arabe a toujours été sensible au spectacle des vestiges. Les poèmes anté et post-islamiques débutent invariablement par l'évocation des ruines ou des larmes versées à la vue des campements abandonnés. Ce sont des témoins: témoins de la fragilité des oeuvres humaines, preuves de la brièveté de la vie et de la fatalité de la mort. Bien avant les poètes romantiques européens, les poètes arabes ont posé à la vue des ruines cette angoissante question demeurée sans réponse: " As-tu interrogé les ruines? Et que t'ont-elles répondu ? ". Le Coran, en attirant l'attention sur elles rappellera la leçon qui s'en dégage: tout ce qui est sur terre est voué au néant. Subsistera, seul, le visage de ton Seigneur plein de majesté et de noblesse.
La Tradition nous apprend qu'au cours d'un de ces voyages, il fit la connaissance d'un moine chrétien fort versé dans les Ecritures, Bahîra, qui reconnut vite en lui, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) annoncé par la Thora et l'Evangile et attendu par l'humanité depuis des siècles.
Il se rendait également à la foire annuelle de 'Ukadh, festival auquel participaient tous les Arabes et où ils pouvaient non seulement côtoyer des gens de diverses races et de diverses religions, mais assister aux joutes des poètes, aux compétitions sportives (lutte, tir à l'arc, course) et entendre les sentences rythmées des devins dans l'ambiance d'un mouvement commercial extraordinaire qui attirait des Arabes de tous les coins de la vieille péninsule et aussi des étrangers venant de Syrie, de Perse, d'Egypte, des Indes, etc.
Au cours de ces mêmes années d'adolescence, il devait, comme tous les jeunes Arabes, épouser les querelles et les amitiés de sa tribu. C'est ainsi qu'il eut l'occasion de participer à la " guerre impie " (llarb 1-fijâr) qui, quatre ans durant, mit aux prises les Bédouins Hawâzin et les Qurayschites.
A l'âge de vingt-cinq ans (595), il entra comme commis de commerce au service d'une riche veuve d'un clan mekkois honorablement connu, les 'Asd, Khadîja bint Khuaylid. Elle gérait elle-même ses affaires, et sa firme commerciale passait pour l'une des plus prospères de La Mekke. Quelque temps plus tard, ils se marièrent.
Mariage heureux, qui aura pour le Prophète (صلى الله عليه و سلم) et pour l'Islâm, une importance décisive. Muhammad (صلى الله عليه و سلم) devenu riche grâce à cette union dans une société où les gens sont jugés d'après leur fortune, ne tarda pas à compter parmi les notables de sa ville natale. Ses qualités morales et intellectuelles le prédisposaient du reste à bénéficier de la sympathie et de l'estime de tous. De son mariage avec Khadîja naquirent quatre filles (Zaynab, Ruqayya, 'Umm Kulthum et la plus illustre d'entre elles, Fâtima) et trois garçons qui moururent tous en bas âge (al-Qasim, Tayyib, Tâhir). Il adopta alors un jeune esclave qu'il affranchit, Zayd b. Hâritha.
Délivré des soucis de la vie matérielle, il vécut tranquille dans sa cité natale, dans l'amitié et la considération de ses concitoyens comme l'atteste sa participation à la remise de la Pierre Noire à l'emplacement qui lui était réservé dans le Temple sacré reconstruit (prérogative qui avait failli déclencher à La Mekke une guerre civile, chacun réclamant l'honneur de remplir cet office). Il avait tout ce qu'il souhaitait pour mener une existence paisible et heureuse. Néanmoins, à l'âge de quarante ans (610), sa vie intérieure fut marquée par une inclination irrésistible à la méditation, à la solitude, à des pratiques d'ascèse étrangères à l'idolâtrie. Il se promenait tout seul, gravissant les montagnes environnantes ou se réfugiait sans raison apparente dans les vallées. Il se reposait parfois dans les cavernes à l'ombre des rochers. L'isolement apportait quelque soulagement à ses angoisses qui avaient toutes les apparences d'une maladie.
Il finit par s'imposer des retraites prolongées dans la grotte du Mont Hîra où l'on venait de temps en temps lui apporter quelques provisions de bouche. Ces retraites qui devenaient de plus en plus longues et fréquentes traduisaient chez lui une prédilection toute nouvelle pour la vie contemplative, le recueillement, le repliement sur lui-même. Elles apparaissent comme un prélude de la grâce qui ne s'infuse jamais sans douleur et sans déchirement intérieur préalables.
Cette grave crise à laquelle la réflexion, la solitude, la tristesse, les jeûnes, le spectacle d'un univers splendide et mystérieux avaient servi de prémices, devait d'abord se manifester chez lui par le désarroi, le désespoir, l'exaltation dans la méditation, les veilles, le dégoût du monde. Le jour et la nuit se confondaient, la réalité ne se distinguait plus du rêve pour lui, quand il ne perdait pas tout à fait conscience. Ses visions intérieures l'épouvantaient. Quand il lui arrivait de s'endormir, il lui semblait qu'un être extraordinaire, " grand comme la distance de la terre au ciel ", lui apparaissait, le subjuguait. Son souffle devenait alors haletant, précipité, son corps s'agitait. Et l'être s'approchait de lui, le dominait, couvrait l'horizon et courait vers lui pour le saisir. Il se réveillait alors, tremblant et transpirant. Khadîja dissimulant son anxiété, se penchait calmement sur lui et l'interrogeait sur son étrange malaise. Muhammad restait taciturne, éludait les questions et se levait pour errer dans le silence et l'anxiété.
En quelques mois, ces crises devenant de moins en moins espacées, l'épuisèrent. On s'apitoyait sur son sort quand on le voyait amaigri, les cheveux en désordre, le regard absent, la marche chancelante, traverser les rues ou gravir les pentes de la montagne d'Abû Qubays qui surplombe la ville. Il était visiblement brisé, cherchant désespérément à échapper à une puissance obsédante qu'il sentait et tenait pour un maléfice. C'était, pensait-il, des esprits mauvais, des dijnns qui s'étaient emparés de lui et faisaient de lui un possédé. Il se crut fou.
Mais une nuit de la dernière décade du mois de Ramadân de l'année 612 et alors qu'il dormait dans la grotte de Hîra, la " secousse de la grâce " se produisit sous forme d'une descente de la parole incréée et absolue d' Allah !(تعالى), dans le relatif, dans le cœur de Muhammad (صلى الله عليه و سلم). En cette nuit bénie entre toutes, son destin lui est révélé. L'être mystérieux qui n'était autre que l'ange Gabriel, s'approche de lui, alors qu'il était dans un état intermédiaire entre le sommeil et l'éveil, tenant un tissu blanc couvert de signes énigmatiques et lui ordonne : "Iqrâ " (lis)" - Mais je ne sais pas lire , dit Muhammad (صلى الله عليه و سلم), et l'ange d'ajouter:
"Lis de par le nom de ton Seigneur qui a créé!
Qui a créé l'homme d'une jonction sanguine!
Lis, car ton Seigneur est très généreux!
Il a enseigné par le calame;
Il a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas "
Muhammad (صلى الله عليه و سلم) répète ces paroles et se sent subitement illuminé. L'être mystérieux disparaît. Il se réveille avec la certitude d'avoir dans le cœur le contenu d'un livre de sagesse, de miséricorde, de bonne direction pour les hommes, de rappel des mystères d'un Dieu unique, le Dieu d'Abraham(صلى الله عليه و سلم) , de Moîse (صلى الله عليه و سلم) , de Jésus (صلى الله عليه و سلم). Il sort de la grotte, puis s'arrête, se prosterne, reprend sa course folle par monts et par vaux. Ne l'ayant pas vu revenir, Khadîja est inquiète. Elle le fait chercher et ce n'est que le lendemain qu'elle le voit rentrer à la tombée de la nuit, plus épuisé et terrifié que jamais. Elle le reçoit avec douceur, le réconforte en s'efforçant de dissimuler ses larmes. Puis, elle lui prépare son lit, l'aide à s'y installer, le recouvre d'un manteau et se rend, sans lui en parler, auprès de son cousin, le vieil aveugle Waraqa b. Nawfal, homme sage, versé dans les Ecntures et de bon conseil. Elle lui narre les faits et lui demande son avis. Quand elle lui eut tout raconté, le vieillard s'écria:
Par Celui qui tient mon âme en Ses mains, Si tu dis vrai, Muhammad (صلى الله عليه و سلم) est le Prophète attendu! L'être qu'il a vu, c'est le Namûs, l'ange a qu'Allah (تعالى) envoie auprès des Prophètes. Je serai le premier à croire à sa mission. Retourne auprès de ton mari, réconforte-le et calme ses craintes !
A son retour, elle le retrouve dormant paisiblement. Mais soudain, il est aux prises avec les mêmes phénomènes : l'être mystérieux était revenu pour lui ordonner:
"O toi qui est couvert d'un manteau! Lève-toi pour avertir!
Ton Seigneur, magnifie-Le! "
Khadîja le réconforte et l'apaise. Elle est la première à croire en sa mission, à accepter le Message qui lui est transmis, à se convertir. Waraqa, rencontré quelques jours plus tard, près du Temple de la Ka'ba, le fortifie en lui disant: " Par celui qui tient mon âme entre Ses mains, tu seras le Prophète de cette nation! Tu as reçu l'ange Gabriel que Moïse (صلى الله عليه و سلم)avait déjà reçu. Que ne suis-je plus jeune pour t'aider au milieu des épreuves qui t'attendent: On te combattra, on te traitera d'imposteur, de fou! On te chassera! " Et prenant la tête de Muhammad (صلى الله عليه و سلم)entre ses mains, il lui baisa le front, au comble de l'émotion.
Selon presque toutes les sources arabes, le vieux Waraqa était chrétien, sans qu'il soit possible de préciser son obédience. On le présente comme fort instruit des Ecritures. Il vit en Muhammad (صلى الله عليه و سلم) le Prophète attendu depuis Jésus (صلى الله عليه و سلم), en souvenir du passage de l'Evangile de saint Jean, sur le Paraclet 12 Sa déclaration se situe dans l'atmosphère du moment.
On parlait, en effet, un peu partout, en particulier dans les milieux judéochrétiens de l'arrivée du Messie annoncé par les Ecritures et appelé à réformer le monde. Waraqa voit en Muhammad (صلى الله عليه و سلم)le Prophète annoncé.
Durant les trois années qui suivirent, Muhammad (صلى الله عليه و سلم) prêche l'Islâm discrètement. S'y convertissent d'abord ses proches et ses amis : Khadîja, 'Ali (qui avait une dizaine d'années), Zayd b. Hâritha, 'Abû Bâkr b. 'AbI Quhâfa (le futur as -S îddîq), 'Uthmân b. 'Affân, 'Abd-r-Rahmân b. 'Awf, Zubayr b. -l-Aw'vâm, etc.
Après ces trois années de diffusion secrète de l'Islâm, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) décide de prêcher publiquement la nouvelle doctrine, à la suite de la révélation des versets suivants
"N'invoque avec Allah(تعالى) aucune autre divinité,
sinon tu serais du nombre de ceux qui seront châtiés.
Avertis les (membres) les plus proches de ton clan... "
Le Prophète (صلى الله عليه و سلم)obéit et proclama ouvertement, solennellement, l'unicité d'Allah(تعالى), la condamnation du polythéisme et de l'idolâtrie: Allah (تعالى)seul est Dieu! Allah (تعالى)exige qu'on n'adore et qu'on n'implore que Lui. Tout autre culte n'est qu'erreur et superstition. Allah (تعالى)seul est créateur, vivant éternel, subsistant, omnipotent, sage et libre. Il guide qui Il veut et égare qui Il veut. L'enfer attend les pervers et le paradis les vertueux, car il y a la vie d'ici-bas, illusoire et éphémère, et la vraie, la vie future.
Sa prédication amuse, puis irrite les Mekkois trop attachés à la religion de leurs ancêtres et absolument réfractaires à toute idée de vie outre-tombe. Il donne à la religion qu'il prêche le nom d'Islâm, c'est-à-dire une doctrine qui exige la soumission à Allah (تعالى), le total et confiant abandon en Sa volonté, confirme la révélation antérieure faite à ses prédécesseurs, notamment Abraham (صلى الله عليه و سلم), Moïse (صلى الله عليه و سلم), Jésus (صلى الله عليه و سلم), et se propose de ramener le Judaïsme et le Christianisme à une conception plus stricte du monothéisme.
C'est alors que commence pour le Prophète (صلى الله عليه و سلم) et les premiers adeptes de l'Islâm une période de persécution particulièrement pénible. La nouvelle religion se répand rapidement parmi les femmes, les Chrétiens, les esclaves, les opprimés, les pauvres. Quelques hommes réputés pour leur violence et redoutés à juste titre à La Mekke, comme son oncle Hamza b. 'Abd-l-Muttalib et 'Umar b.-1-Khatt.âb, se convertissent spectaculairement. Mais la bourgeoisie qurayshite reste hostile, moqueuse, impitoyable dans ses réaction, dédaignant une prédication qui "attire les pouilleux, les nauséeux, les déclassés "
Mais au fur et à mesure que l'Islâm se développe et que les adhésions augmentent, l'hostilité des Qurayshites s'accentue et s'exaspère. Ils défendent aux Musulmans de prier publiquement. Les filles de Muhammad (صلى الله عليه و سلم) sont répudiées, les esclaves battus. Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) ne peut plus passer dans les rues, ni s'approcher du Temple sacré sans être injurié, menacé, couvert d'immondices. Des poètes stipendiés composant de violentes satires contre lui. Les croyants et leur Prophète (صلى الله عليه و سلم) résistent tant bien que mal, mais la réaction de la bourgeoisie menace de plus en plus leur vie. Les moins soutenus, ceux qui n'ont ni clan, ni protecteur finissent par émigrer clandestinement vers l'Abyssinie; les autres pressent le Prophète (صلى الله عليه و سلم) d'obtenir d'Allah (تعالى) des secours miraculeux. Les Qurayshites se concertent et frappent de bannissement les Hâshimites.
L'année 620 sera pour lui une année terrible: l'année du deuil, " l'année du chagrin ". Coup sur coup, il perd ses meilleurs soutiens sa femme Kadîja et son oncle 'Abu Tâlib. Son découragement est à son extrême limite. Mais la révélation lui apprend que tous les Prophètes d'Allah (تعالى) subissent de dures épreuves, que tout arrive à son " heure qui ne peut être ni avancée, ni reculée, qu'Allah (تعالى) est omniscient et omnipotent, que les impies ne sauraient réduire Allah (تعالى) à l'impuissance. Aussitôt, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) retrouve de nouvelles forces en lui et crie à l'adresse de ses persécuteurs:
"D'autres générations de mécréants ont agi comme vous, à l'égard des Envoyés d'Allah (تعالى) et ont été anéantis ". " Attendez! J'attends comme vous. "
Il cherche un appui à l'extérieur, nul n'étant prophète en son pays! Il essaie d'abord d'intéresser à sa cause les Arabes nomades. Mais leur hostilité et leur perfidie le déconcertent.
Le Prophète s'adresse à l'opulente oasis de Tâ'if. L'échec est plus grave encore. Il est injurié; on crache sur lui, on lui jette des pierres, et c'est à grand-peine qu'il échappe à la foule déchaînée contre lui et parvient à se réfugier dans un jardin où deux esclaves chrétiens usent de charité à son égard, lui donnent un peu d'eau, quelques fruits, pansent ses blessures et le cachent avant d'assurer sa fuite. " Qui êtes-vous pour vous apitoyer sur mon sort ? " leur demande-t-il - " Nous sommes chrétiens ! " - répondent-ils.
Banni, blessé, le cœur brisé, il retourne à La Mekke où d'autres épreuves l'attendent. Les Qurayshites songent, en effet, à en finir avec lui une fois pour toutes, sans qu'il puisse être vengé.
Pendant ce temps, l'oasis de Yathrib suit les événements, commente les nouvelles et porte un intérêt croissant à tout ce qu'on raconte sur l'homme qui se dit envoyé d'Allah(تعالى). Les Juifs et les devins avaient prédît plus d'une fois qu'un Prophète (صلى الله عليه و سلم) allait arriver. Les deux clans principaux de Yathrib, les Khazraj et les 'Aws, tous deux d'origine yéménite, jugent prudent d'avoir le Messie annoncé chez eux et de profiter ainsi de son apostolat au détriment des Juifs. Ils décident de le contacter. Une délégation profite du pèlerinage pour se rendre à La Mekke et s'entendre discrètement avec lui. Un accord secret est conclu entre les Médinois et Muhammad (صلى الله عليه و سلم). Il obtient d'eux asile et protection. Quelques Musulmans l'y précèdent. Le complot ourdi pour l'assassiner le contraint à fuir, le vendredi 16 juillet 622 avec son fidèle ami 'Abû Bakr, vers Yathrib, devenue depuis, la ville du Prophète (صلى الله عليه و سلم) et surnommée " l'Illustre " parmi toutes les cités (al-Munawwara).
Ayant donc réussi à regagner non sans danger - sa tête avait été mise à prix - l'accueillante cité, il s'y fit reconnaître dès son arrivée comme Prophète et juge. Il crée une première mosquée, à laquelle il en substitue une autre (l'actuelle). Celle-ci devient la Maison de l'Islâm, son tribunal, le siège de son Conseil d'Etat et le refuge des malheureux et des persécutés (Dâr-l-Islâm).
La période qui s'étend entre 622 et 632 sera pour l'Islâm une période de lutte armée, de succès et parfois de revers, et, sur le plan intérieur, une période d'organisation de la future communauté islamique en un état théocratique avec ses premières institutions et ses lois fondamentales. Communauté distante du Judaïsme et du Christianisme, égalitaire, fraternelle, anti-raciste, orienté vers la conquête du monde au nom de l'unicité d'Allah (تعالى). Elle marquera, malgré les réticences des uns et l'hypocrisie des autres, l'unification de l'Arabie autour d'un même idéal religieux et la fin de l'idolâtrie dans cette contrée du monde.
Deux ans après son arrivée à Yathrib, il entreprend, en effet, une série de campagnes militaires (quatre-vingts environ) contre les Quraysites et toutes les tribus arabes, à la tête des Mekkois qui avaient émigré avant ou après lui (les Muhâjirûn), des Khazraj et des 'Aws, surnommés les 'Ans âr, les " Assistants " auxquels l'Islâm doit sa survie et ses premiers succès.
La bataille victorieuse de Badr (en 2 H/624) est payée chèrement par la défaite de 'Uhud, l'année suivante, au cours de laquelle le Prophète faillit perdre la vie. Mais cette victoire à l'actif de l'idolâtrie n'arrête nullement l'expansion de l'Islâm. Les tribus sont soumises et converties les unes après les autres ! Les grandes cités de l'Arabie font tour à tour leur reddition sans condition en ce qui concerne le dogme unicitaire. Après les centres d'hostilité entourant Médine, habités par les puissants clans juifs (Qaynuqâ', Nadhira, Qurayda), ce fut le tour de la capitale opulente du Judaïsme en Arabie, l'oasis de Khaybar (en 7 H/628), de La Mekke et de Hunayn, capitale des redoutables bédouins Hawâzin (peu distante de la Mekke), de Tâ'if, l'année suivante. Deux expéditions en territoire byzantin, l'une se soldant par un échec, l'autre par une victoire inespérée, indiquent dans quel sens l'expansion de l'Islâm allait être dirigée à l'extérieur de l'Arabie.
L'année 9 de l'Hégire (630) marque la soumission ou la destruction de tous les centres de résistance de l'Islâm, en Arabie et aussi des ufûd ou grandes députations tribales venant de tous les coins de l'Arabie pour faire acte de conversion à la nouvelle religion, et demander des préfets instructeurs pour les initier à l'Islâm, trancher les différends qui peuvent surgir entre eux, collecter l'impôt et représenter l'autorité du Prophète parmi eux. La sourate qui passe pour être la dernière qui fût révélée, décrit ainsi la situation de l'Islâm peu de temps avant la mort du Prophète!
" Lorsque le secours d'Allah vient, ainsi que la victoire, et que tu vois les gens entrer en foule dans la religion d'Allah(تعالى), exalte ton Seigneur par la louange et implore son pardon! En vérité, Il accueille volontiers le repentir. "
En zû-l-hijja de l'an 10 de l'Hégire (mars 632), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) accomplit son dernier pèlerinage à La Mekke, 'Arafa, Minâ : " Le Pèlerinage de l'Adieu " (Hajju-l-Wadâ'). Dans le sermon qu'il prononce à cette occasion, il réitère les prescriptions d'Allah(تعالى) en mettant l'accent sur le respect et la reconnaissance des droits de la femme, la fraternité humaine, la condanation du racisme, l'égalité des hommes, leur différence n'étant fondée que sur le mérite, la vertu et la foi. Le Coran est proclamé comme un testament intangible et impérissable et un témoignage de la miséricorde divine envers tous les hommes. Puis il termine par la récitation du verset:
"Aujourd'hui, j'ai parachevé pour vous votre religion, vous Si comblés de Mon bienfait et ai agréé 1'Islâm comme doctrine religieuse pour vous. "
Sa mission est ainsi reconnue accomplie.
Le 13 rabi' de l'an II de l'Hégire, au début de l'après-midi (8 juin 632), il rend le dernier soupir, après avoir dit d'une voix à peine perceptible à sa fille Fâtima qui s'affligeait à ses côtés
"Pour moi l'affliction est finie! Allah (تعالى)... oui... avec le Compagnon le plus élevé... "
Ce furent ses derniers mots.
Sa mort provoque un immense désarroi, voire des dessensions parmi les croyants. 'Umar veut la tenir secrète. Mais 'Abû Bakr qu'il avait déjà chargé de diriger la prière durant sa maladie, refuse, monte sur la chaire de la mosquée et prononce dans le tumulte, d'une voix forte et claire, devant les croyants rassemblés, un grand discours resté célèbre par son préambule, tiré du Coran:
"Muhammad (صلى الله عليه و سلم) n'est qu'un Prophète que d'autres Prophètes avaient déjà précédé! Retourneriez vous sur vos pas, s'il mourait [d'une mort naturelle] ou s'il était tué ? Retourner sur ses pas, ne nuit en rien à Allah(تعالى) qui récompensera ceux qui sont reconnaissants. Personne ne peut rendre l'âme, sans la permission d'Allah(تعالى), au terme préfixé par écrit. "
Et depuis des siècles, des millions de femmes et d'hommes de toute race, de toute condition, de tout âge et dans toutes les langues du monde, témoignent que Muhammad (صلى الله عليه و سلم) est l'envoyé d'Allah(تعالى), qu'il a transmis fidèlement la révélation qu'il avait reçue de Lui. Du haut d'innombrables minarets, des muezzins témoignent, après le Noir Bilâl, premier muezzin de 1'Islâm et qui avait tant souffert pour sa foi, que " Allah(تعالى) est grand, unique, que Muhammad (صلى الله عليه و سلم) est Son apôtre ", appelant l'humanité tout entière au culte d'Allah(تعالى), à la paix et à la félicité de la foi.
La ferveur que portent ces millions d'hommes et de femmes à travers les siècles, les pays et les générations au souvenir de celui àqui ils doivent la bonne direction (hudâ), la voie droite (sirât mustâqim) qui mène vers Celui à qui ils se sont soumis et livrés en toute confiance (muslimûm), vers Allah(تعالى) dans Sa majesté et Son unicité, a été exprimée d'une manière magistrale par le poète panégyriste al-Bûsîri (m. 695/ 1296) en des vers dont la traduction ne saurait rendre le souffle, ni les rythmes:
" Muhammad (صلى الله عليه و سلم)est le Seigneur des deux mondes, des deux races (visibles et invisibles) et des deux nations : les Arabes et les non-Arabes. C'est lui notre Prophète: il a ordonné le bien et défendu le mal. Nul ne fut plus véridique que lui dans ses négations et ses affirmations. C'est lui l'ami d'Allah(تعالى) en l'intercession de qui on peut espérer contre toutes les angoisses.
Il a surpassé les Prophètes par ses dons physiques et sa grandeur morale. Ni en science, ni en longanimité, ils ne sauraient l'égaler. "
Voyez et faites acte d'intelligence! Reconnaissez la véritable valeur du Saint Prophète d'Allah (صلى الله عليه و سلم) qui fut le meilleur des hommes et le plus pur d'entre tous car Allah(تعالى) a retiré de son coeur tous les péchés quand il était encore un jeune enfant! C'est une faveur unique accordée par Allah (تعالى)car il ne l'a fait pour nul Nabi! Il est évident pour tout véritable Croyant que Muhammad (صلى الله عليه و سلم)était le khatam Al Nabiyin dont parle la Bible mais que les juifs et les nazaréens ont abandonné!
Voici! Je crois avoir donné les moyens à ceux qui sont doués d'esprit et qui le veulent, de consulter les vraies sources que reconnaissent les plus fidèles d'entre les fidèles Croyants et être convaicus par la Vérité sur le Saint Prophète (صلى الله عليه و سلم) et son oeuvre parfaite au dessus de toute critique humaine.
Wa la hawla wa la qouwata ila Bi-lLah
Seyfedine
Vous autres les mécréants (j'ai remplacé le mot impie car Issa me l'a demandé et je jure par Allah que je ne l'écrirai plus) , Allah vous tient en inimitié car vous citez des faux savants contre lui! Les véritables savants qui ont accompli des oeuvres salutaires pour l'humanité sans déformer la vérité ne sont pas vos historien soit-disant mais de véritables intellectuels qui ont été instruits selon la Sun'na et on reçu le véritable enseignement eschatologique de l'Islam! Eux certes peuvent être consultés quant à parler du Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) et décrire avec véracité sa Sainte vie au service de la Justice et de l'Equité d'après la Shari'a Parfaite et non d'après vos coutumes mécréantes!
Voici pour vous guider dans le sentier lumineux de l'Islam les illustres docteurs qui doivent vous servir de référence et vous protéger du mensonge des écrivains juifs et nazaréens car eux sont de vrais musulmans incontestables et Allah est satisfait d'eux. Voyez!
Les recueils les plus sûrs et aussi les plus abondants, considérés à juste titre comme classiques sont les Sahîhâni (les "Deux authentiques "), l'un de Muhammad-l-Bukhâri (رضي الله عنه)(m. 257/870), l'autre de Muslim b.4-Hajjâj (رضي الله عنه)(m. 261/875); le Musnad (" l'Appuyé ", le " Référencé ") d'Ahmad b. Hanbal (رضي الله عنه)(m. 241/855); les deux collections de Sunan (" Traditions "), l'un de Sulaymân 'Abû Dâwûd (رضي الله عنه)(m. 275/888), l'autre d'Ahmad-n-Nasâ'i (رضي الله عنه)(m. 309/915) et enfin les Shamâ'il (رضي الله عنه)(" Traits de caractère, qualités ") de Mulsammad-t-Tirmizi
Ces deux sources d'information, le Coran et la Tradition, ont permis dès le début du IIe/VIIIe s., de rédiger de copieuses biographies chronologiques cohérentes relatives au Prophète (صلى الله عليه و سلم)(sîra) dont la plus ancienne semble celle de Ibn Ishâq (m. 152/769)6 qui fut reprise et augmentée par Ibn Hishâm (رضي الله عنه)(m. 213 ou 218/828 ou 833). On peut citer encore celle connue sous le titre de Kitâb-l-Iktifâ' d'al-Kalâ'i (رضي الله عنه)(m. 634/ 1237) et la Sîra dite halabiyya de 'Ah b. Burhân4-Halabi (رضي الله عنه)(m. 1044/1634). Aussi intéressante est la biographie que consacre au Prophète 'Abû Bakr-l-Bayhaqi (رضي الله عنه)(m. 4 8/1066) et celle de 'Abd-r-Rahmân-l-Jawzi (رضي الله عنه)(m. 597/ l20l).
Les récits des expéditions militaires du Prophète (صلى الله عليه و سلم)(maghâzî) constituent une intéressante source documentaire, Si l'on fait abstraction de ce qui relève de l'hagiographie. On y découvre des faits d'une valeur historique appréciable qui jettent beaucoup de lumière sur la vie du Prophète (صلى الله عليه و سلم), sur son génie de conducteur d'hommes et sur le comportement de ses compagnons. Le plus important de ces ouvrages est celui, très populaire, du Médinois Muhammad-l-Wâqidi (رضي الله عنه)(m. 207/822) dont on connaît un grand nombre de versions pour la plupart apocryphes. Le seul exemplaire manuscrit qui, à l'heure actuelle existe, à notre connaissance est celui conservé au British Muséum de Londres, daté de 465/ 1073. Une édition en a été donnée par Mandson Jones, en trois volumes.
5. Les monographies biographiques appelées Tabaqât (classes, étages) où sont classés méthodiquement, par génération, les personnages illustres appartenant à une même discipline intellectuelle, à une même école jurisprudentielle, à une même catégorie sociale, à une même corporation. Elles fournissent sur la vie du Prophète (صلى الله عليه و سلم) une information fort riche et variée. Les plus remarquables en la matière sont les Tabaqât-lKubrâ, de Muhammad b. Sa'd (رضي الله عنه)(m. 230/845) et celle de Abd-l-Wahhâb sh-Sha'râni (m. 973/1565).
Autre variété de monographies: les monographies urbaines. Les plus importantes sont celles d'Ah.mad-l-'Azraqi (رضي الله عنه)(m. 219/834), auteur de l'histoire de la cité de La Mekke ('Akhbdr Makka) et de Abd-l-Hamîd-lAbbâsi(رضي الله عنه), auteur de 'Umdat-l-'Akhbâr fi Madînat-l-Mukhtâr.
6. Les ouvrages d'histoire générale et les ouvrages de généalogie. La vie du Prophète (صلى الله عليه و سلم) a naturellement intéressé les historiens et généalogistes musulmans. Ils nous rapportent tous les faits qu'ils ont pu recueillir et une narration assez vivante des événements qui se sont produits, en s'attachant à leur déroulement chronologique sans les lier de près ou de loin - sauf peut-être At-Tabari (رضي الله عنه) et Ibn Khaldûn (رضي الله عنه)- à une quelconque philosophie de l'histoire. A la base de leur information, l'utilisation des documents d'archives est plutôt rare, sans être pour autant absente. Leur source principale est la tradition orale, le témoignage, qu'ils soumettent à une sérieuse critique externe de la chaîne de transmission. Leur ferveur ne leur a jamais fait perdre de vue les exigences requises en matière historique, même quand elles pouvaient paraître gênantes.
Parmi eux, le premier à citer est incontestablement Muhammad b. Janr-t-Tabari (رضي الله عنه)(m. 310/921). Son histoire générale (Tâ'rîkh-r-rusul yva-lmulûk) a été plusieurs fois éditée en Orient et en Occident et partiellement traduite en diverses langues.
D'autres historiens rapportent directement ou indirectement de précieux renseignements sur la vie du Prophète. Méritent d'être cités à cet égard, 'Ahmad-l-Balazuri (رضي الله عنه)(m. 279/893) à qui nous sommes redevables d'une excellente " Généalogie des nobles " ('Ansâb-l-'ashrâf), malheureusement inachevée; 'Ali-l-Mas'ûdi (رضي الله عنه)(m. 345/956) auteur des Murûj-zZahab (prairies d'or) et du Tanbih (Admonition); Anmad-th-Tha'âlibi (رضي الله عنه)(m. 427/1035) dont les " récits relatifs aux Prophètes " (Qisas-l-'Anbiyâ) surclassent ceux de Muhammad-l-Kisâ 'i (رضي الله عنه) qui n est pas à confondre avec l'illustre philologue de Kûfa de même nom, et dont le patronyme et l'époque (v"/XIe s.) soulèvent encore des discussions.
Une mention spéciale doit être faite de Al-kâmîl fi tâ 'rîkh (Le parfait en matière d'histoire) et le 'Usud-l-ghâba (Les lions de la forêt) de 'Izz-d-Dîn 'Ah b. Al 'Athîr (رضي الله عنه)(m. 630/1234); le Mukhlasar pi Tâ'rikh-lbashar (Abrégé de l'histoire des hommes) d'Ismâ'îl 'Abû-l-Fidâ (رضي الله عنه)(m. 732/ 1331), auteur également d'une excellente Sîra du Prophète (صلى الله عليه و سلم) éditée pour la première fois, en Europe, avec une traduction latine à Oxford, en 1722 par Joes Gagnier. Enfin l'histoire générale de 'Abd-r-Ralimân b. Khaldûn (رضي الله عنه)(m. en 808/1406) intitulée Kitâb-L-'ibar (Le livre des événements servant de leçons).
7. D'autres sources biographiques concernant plus spécialement les compagnons du Prophète (صلى الله عليه و سلم) éclairent indirectement l'arrière-plan de la scène, la succession des événements, les faits et gestes de ceux qui, de près ou de loin, ont gravité autour de la forte personnalité de Muhammad (صلى الله عليه و سلم).
Parmi ces sources on doit signaler le dictionnaire biographique (Al-'îstî'âb fi ma'rifat-l-'Ashâb) de l'ancien cadi de Lisbonne, le Cordouan Yûsuf b. Abd4-Barr (رضي الله عنه)(m. 463/1070) et le " compendium exhaustif " (Alisâba fi tamyizs -s aliâba) d'Ahmad b. Hajar (رضي الله عنه)(m. en 852/1449). Beaucoup d'autres ouvrages sont naturellement à citer. Nous nous sommes contentés, ici, de faire état non d'une liste bibliographique complète, mais des ouvrages importants facilement accessibles aux étudiants surtout.
Nous nous sommes abstenus à dessein de faire état des biographies très en vogue actuellement dans les pays musulmans, consacrées par des historiens et des écrivains modernes émérites (Haykal, Taha Hussain, al-'Aqqâd, 'Abd-l-Bâqi, Sarûr, al-Hadri, Tantâwi, etc.) au Prophète, à ses épouses ou a ses compagnons. Nous voulons avant tout fixer l'attention du lecteur sur les références de base. Il y a à l'heure actuelle, toute un littérature, très en vogue, inspirée, certes, par la foi, la défense du Prophète contre les calomnies chrétiennes et orientalistes, mais aussi et surtout par une exploitation des sources anciennes de base dont nous venons de citer les plus importantes. N'oublions pas dans cet ordre d'idées les remarquables travaux de Madame 'Aysha b. Ash-Shâti.
Ici, je vous donne une information très importante sur la sainte destinée du Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم)
Après ce tour d'horizon exploratoire du milieu naturel et des sources d'information intéressant la biographie du Prophète abordons l'exposé des étapes marquantes de la vie de celui au sujet duquel le poète al-Bûsîri a pu dire " tout ce que l'on sait sur lui, c'est qu'il appartient à l'espèce humaine, et qu'il demeure la meilleure de toutes les créatures de Allah". Notons tout d'abord que de tous les Prophètes d'Allah, Muhammad (صلى الله عليه و سلم)est le seul dont l'existence n'ait jamais été contestée. JI appartient à l'histoire, non au monde des mythes. C'est le 1er septembre 570 qu'il naquit à la Mekke, république marchande ploutocratique et capitale religieuse du Hijâz. Sa naissance, comme celle de tous les grands héros de l'histoire (le côté légendaire mis à part), n'eut rien d'extraordinaire. Elle fera dire néanmoins, après les traditionnistes de l'Islâm, à Victor Hugo (m. 1885) douze siècles plus tard
"O chef des croyants ! le monde
Sitôt qu'il t'entendit, en ta parole crut
Le jour où tu naquis une étoile apparut
Et trois tours du palais de Chosroès tombèrent "
Son père 'Abd-l-Lah (رضي الله عنه)- nom qui a dû lui être donné post-mortem -était le fils d'un notable de la tribu de Quraysh, 'Abd-l-Mutt.alib (رضي الله عنه), chef d'un clan honorable, mais économiquement faible: le clan de Hâshim qui détenait le privilège de la distribution de l'eau sacrée de Zamzam (siqâya), aux pèlerins, lors de la célébration par à peu près tous les Arabes, du grand pèlerinage coutumier et annuel (lîajj). Clan en vérité très attaché au paganisme, Si l'on songe que l'un des oncles du Prophète, 'Abd-l-'Uzza (le serviteur de la déesse 'Uzza), surnommé plus tard 'Abû Lahab, sera l'un des plus farouches adversaires de l'Islâm, et qu'à l'article de la mort, son autre oncle 'Abû Tâlib refusera de se déclarer musulman pour rester fidèle à la religion de ses ancêtres.
'Abd-I-Lah(رضي الله عنه) mourut au cours d'un voyage d'affaires à Médine deux ou trois mois avant la naissance de Muhammad(صلى الله عليه و سلم), laissant pour toute fortune une vieille servante éthiopienne, quelques moutons et cinq chameaux. Sa mère 'Amina bint Wahb b. 'Abd Manâf, était la fille du chef du clan médinois des Banû Zahra. Se conformant à un usage fort ancien à la Mekke, elle le confia à une nourrice bédouine, nommée Halîma bintl-llârith, dont la tribu - les Banû Sa'd - nomadisait d'ordinaire entre la capitale qurayshite et l'oasis de Tâ'if. Les cinq années qu'il passa dans cette tribu, en plein désert, au grand air, parmi les Hawâzin qui parlaient un arabe très pur, dans la liberté et l'insouciance, seront les seules années vraiment heureuses de sa vie.
C'est au cours de ce séjour dans le désert, que la Tradition et l'exégèse dans son interprétation de la Sourate XCIV, 1-3, placent la purification mystique de son cœur. Deux anges se saisirent de lui, lui ouvrirent la poitrine et enlevèrent de son cœur une tâche noire selon le témoignage d'un jeune berger présent à la scène.
Doit-on donner une interprétation littérale à ce passage ou y voir un symbole signifiant la sortie des ténèbres de l'ignorance et du paganisme vers la lumière de la vérité et de la foi? Des Chrétiens sans prévention contre l'Islâm pensent que le verset indique que le cœur de Muhammad (صلى الله عليه و سلم)a été lavé du péché originel, dont seuls Jésus et Marie étaient exempts dès leur naissance 3. Pour être séduisante cette opinion n'est pas partagée par les savants de l'Islâm qui n'accordent aucun crédit à la thèse du péché originel.
A l'âge de six ans, Muhammad (صلى الله عليه و سلم), revenu à La Mekke, eut la douleur de perdre sa mère. Une pénible vie d'orphelin de père et de mère commence alors pour lui. Il est d'abord recueilli par son vieux grand-père, 'Abd'-Muttalib, qui l'entoure d'une grande affection. Mais celui-ci meurt octogénaire, deux ans après. Le Coran fait de brèves allusions à ces vicissitudes du sort de Muhammad(صلى الله عليه و سلم) en sa prime jeunesse. Il fut alors pris en charge par son oncle 'Abû Tâlib, frère de Abd-l-Lah de père et de mère. Celui-ci tiendra toujours lieu de père à son malheureux neveu durant sa dure enfance et sera son meilleur soutien pendant ses premières années d'épreuves et de lutte à La Mekke. Il le prit donc chez lui et, par honneur autant que par affection, il fit preuve à son égard d'un grand dévouement, lui prodiguant des soins paternels, l'emmenant au cours de ses déplacements pour satisfaire sa curiosité et aussi pour servir d'auxiliaire aux caravaniers.
C'est ainsi qu'il fut donné au jeune homme de se rendre en Palestine et en Syrie où il ne manqua pas de voir les couvents chrétiens et de nombreux vestiges que le Coran évoquera souvent comme signes de Dieu montrant la vanité et la brièveté de ce monde. Le spectacle de ce qui subsistait encore des cités légendaires détruites (Hijr, Madyan, Sodome, etc.) produisait sur lui une forte impression. A vrai dire, l'âme arabe a toujours été sensible au spectacle des vestiges. Les poèmes anté et post-islamiques débutent invariablement par l'évocation des ruines ou des larmes versées à la vue des campements abandonnés. Ce sont des témoins: témoins de la fragilité des oeuvres humaines, preuves de la brièveté de la vie et de la fatalité de la mort. Bien avant les poètes romantiques européens, les poètes arabes ont posé à la vue des ruines cette angoissante question demeurée sans réponse: " As-tu interrogé les ruines? Et que t'ont-elles répondu ? ". Le Coran, en attirant l'attention sur elles rappellera la leçon qui s'en dégage: tout ce qui est sur terre est voué au néant. Subsistera, seul, le visage de ton Seigneur plein de majesté et de noblesse.
La Tradition nous apprend qu'au cours d'un de ces voyages, il fit la connaissance d'un moine chrétien fort versé dans les Ecritures, Bahîra, qui reconnut vite en lui, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) annoncé par la Thora et l'Evangile et attendu par l'humanité depuis des siècles.
Il se rendait également à la foire annuelle de 'Ukadh, festival auquel participaient tous les Arabes et où ils pouvaient non seulement côtoyer des gens de diverses races et de diverses religions, mais assister aux joutes des poètes, aux compétitions sportives (lutte, tir à l'arc, course) et entendre les sentences rythmées des devins dans l'ambiance d'un mouvement commercial extraordinaire qui attirait des Arabes de tous les coins de la vieille péninsule et aussi des étrangers venant de Syrie, de Perse, d'Egypte, des Indes, etc.
Au cours de ces mêmes années d'adolescence, il devait, comme tous les jeunes Arabes, épouser les querelles et les amitiés de sa tribu. C'est ainsi qu'il eut l'occasion de participer à la " guerre impie " (llarb 1-fijâr) qui, quatre ans durant, mit aux prises les Bédouins Hawâzin et les Qurayschites.
A l'âge de vingt-cinq ans (595), il entra comme commis de commerce au service d'une riche veuve d'un clan mekkois honorablement connu, les 'Asd, Khadîja bint Khuaylid. Elle gérait elle-même ses affaires, et sa firme commerciale passait pour l'une des plus prospères de La Mekke. Quelque temps plus tard, ils se marièrent.
Mariage heureux, qui aura pour le Prophète (صلى الله عليه و سلم) et pour l'Islâm, une importance décisive. Muhammad (صلى الله عليه و سلم) devenu riche grâce à cette union dans une société où les gens sont jugés d'après leur fortune, ne tarda pas à compter parmi les notables de sa ville natale. Ses qualités morales et intellectuelles le prédisposaient du reste à bénéficier de la sympathie et de l'estime de tous. De son mariage avec Khadîja naquirent quatre filles (Zaynab, Ruqayya, 'Umm Kulthum et la plus illustre d'entre elles, Fâtima) et trois garçons qui moururent tous en bas âge (al-Qasim, Tayyib, Tâhir). Il adopta alors un jeune esclave qu'il affranchit, Zayd b. Hâritha.
Délivré des soucis de la vie matérielle, il vécut tranquille dans sa cité natale, dans l'amitié et la considération de ses concitoyens comme l'atteste sa participation à la remise de la Pierre Noire à l'emplacement qui lui était réservé dans le Temple sacré reconstruit (prérogative qui avait failli déclencher à La Mekke une guerre civile, chacun réclamant l'honneur de remplir cet office). Il avait tout ce qu'il souhaitait pour mener une existence paisible et heureuse. Néanmoins, à l'âge de quarante ans (610), sa vie intérieure fut marquée par une inclination irrésistible à la méditation, à la solitude, à des pratiques d'ascèse étrangères à l'idolâtrie. Il se promenait tout seul, gravissant les montagnes environnantes ou se réfugiait sans raison apparente dans les vallées. Il se reposait parfois dans les cavernes à l'ombre des rochers. L'isolement apportait quelque soulagement à ses angoisses qui avaient toutes les apparences d'une maladie.
Il finit par s'imposer des retraites prolongées dans la grotte du Mont Hîra où l'on venait de temps en temps lui apporter quelques provisions de bouche. Ces retraites qui devenaient de plus en plus longues et fréquentes traduisaient chez lui une prédilection toute nouvelle pour la vie contemplative, le recueillement, le repliement sur lui-même. Elles apparaissent comme un prélude de la grâce qui ne s'infuse jamais sans douleur et sans déchirement intérieur préalables.
Cette grave crise à laquelle la réflexion, la solitude, la tristesse, les jeûnes, le spectacle d'un univers splendide et mystérieux avaient servi de prémices, devait d'abord se manifester chez lui par le désarroi, le désespoir, l'exaltation dans la méditation, les veilles, le dégoût du monde. Le jour et la nuit se confondaient, la réalité ne se distinguait plus du rêve pour lui, quand il ne perdait pas tout à fait conscience. Ses visions intérieures l'épouvantaient. Quand il lui arrivait de s'endormir, il lui semblait qu'un être extraordinaire, " grand comme la distance de la terre au ciel ", lui apparaissait, le subjuguait. Son souffle devenait alors haletant, précipité, son corps s'agitait. Et l'être s'approchait de lui, le dominait, couvrait l'horizon et courait vers lui pour le saisir. Il se réveillait alors, tremblant et transpirant. Khadîja dissimulant son anxiété, se penchait calmement sur lui et l'interrogeait sur son étrange malaise. Muhammad restait taciturne, éludait les questions et se levait pour errer dans le silence et l'anxiété.
En quelques mois, ces crises devenant de moins en moins espacées, l'épuisèrent. On s'apitoyait sur son sort quand on le voyait amaigri, les cheveux en désordre, le regard absent, la marche chancelante, traverser les rues ou gravir les pentes de la montagne d'Abû Qubays qui surplombe la ville. Il était visiblement brisé, cherchant désespérément à échapper à une puissance obsédante qu'il sentait et tenait pour un maléfice. C'était, pensait-il, des esprits mauvais, des dijnns qui s'étaient emparés de lui et faisaient de lui un possédé. Il se crut fou.
Mais une nuit de la dernière décade du mois de Ramadân de l'année 612 et alors qu'il dormait dans la grotte de Hîra, la " secousse de la grâce " se produisit sous forme d'une descente de la parole incréée et absolue d' Allah !(تعالى), dans le relatif, dans le cœur de Muhammad (صلى الله عليه و سلم). En cette nuit bénie entre toutes, son destin lui est révélé. L'être mystérieux qui n'était autre que l'ange Gabriel, s'approche de lui, alors qu'il était dans un état intermédiaire entre le sommeil et l'éveil, tenant un tissu blanc couvert de signes énigmatiques et lui ordonne : "Iqrâ " (lis)" - Mais je ne sais pas lire , dit Muhammad (صلى الله عليه و سلم), et l'ange d'ajouter:
"Lis de par le nom de ton Seigneur qui a créé!
Qui a créé l'homme d'une jonction sanguine!
Lis, car ton Seigneur est très généreux!
Il a enseigné par le calame;
Il a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas "
Muhammad (صلى الله عليه و سلم) répète ces paroles et se sent subitement illuminé. L'être mystérieux disparaît. Il se réveille avec la certitude d'avoir dans le cœur le contenu d'un livre de sagesse, de miséricorde, de bonne direction pour les hommes, de rappel des mystères d'un Dieu unique, le Dieu d'Abraham(صلى الله عليه و سلم) , de Moîse (صلى الله عليه و سلم) , de Jésus (صلى الله عليه و سلم). Il sort de la grotte, puis s'arrête, se prosterne, reprend sa course folle par monts et par vaux. Ne l'ayant pas vu revenir, Khadîja est inquiète. Elle le fait chercher et ce n'est que le lendemain qu'elle le voit rentrer à la tombée de la nuit, plus épuisé et terrifié que jamais. Elle le reçoit avec douceur, le réconforte en s'efforçant de dissimuler ses larmes. Puis, elle lui prépare son lit, l'aide à s'y installer, le recouvre d'un manteau et se rend, sans lui en parler, auprès de son cousin, le vieil aveugle Waraqa b. Nawfal, homme sage, versé dans les Ecntures et de bon conseil. Elle lui narre les faits et lui demande son avis. Quand elle lui eut tout raconté, le vieillard s'écria:
Par Celui qui tient mon âme en Ses mains, Si tu dis vrai, Muhammad (صلى الله عليه و سلم) est le Prophète attendu! L'être qu'il a vu, c'est le Namûs, l'ange a qu'Allah (تعالى) envoie auprès des Prophètes. Je serai le premier à croire à sa mission. Retourne auprès de ton mari, réconforte-le et calme ses craintes !
A son retour, elle le retrouve dormant paisiblement. Mais soudain, il est aux prises avec les mêmes phénomènes : l'être mystérieux était revenu pour lui ordonner:
"O toi qui est couvert d'un manteau! Lève-toi pour avertir!
Ton Seigneur, magnifie-Le! "
Khadîja le réconforte et l'apaise. Elle est la première à croire en sa mission, à accepter le Message qui lui est transmis, à se convertir. Waraqa, rencontré quelques jours plus tard, près du Temple de la Ka'ba, le fortifie en lui disant: " Par celui qui tient mon âme entre Ses mains, tu seras le Prophète de cette nation! Tu as reçu l'ange Gabriel que Moïse (صلى الله عليه و سلم)avait déjà reçu. Que ne suis-je plus jeune pour t'aider au milieu des épreuves qui t'attendent: On te combattra, on te traitera d'imposteur, de fou! On te chassera! " Et prenant la tête de Muhammad (صلى الله عليه و سلم)entre ses mains, il lui baisa le front, au comble de l'émotion.
Selon presque toutes les sources arabes, le vieux Waraqa était chrétien, sans qu'il soit possible de préciser son obédience. On le présente comme fort instruit des Ecritures. Il vit en Muhammad (صلى الله عليه و سلم) le Prophète attendu depuis Jésus (صلى الله عليه و سلم), en souvenir du passage de l'Evangile de saint Jean, sur le Paraclet 12 Sa déclaration se situe dans l'atmosphère du moment.
On parlait, en effet, un peu partout, en particulier dans les milieux judéochrétiens de l'arrivée du Messie annoncé par les Ecritures et appelé à réformer le monde. Waraqa voit en Muhammad (صلى الله عليه و سلم)le Prophète annoncé.
Durant les trois années qui suivirent, Muhammad (صلى الله عليه و سلم) prêche l'Islâm discrètement. S'y convertissent d'abord ses proches et ses amis : Khadîja, 'Ali (qui avait une dizaine d'années), Zayd b. Hâritha, 'Abû Bâkr b. 'AbI Quhâfa (le futur as -S îddîq), 'Uthmân b. 'Affân, 'Abd-r-Rahmân b. 'Awf, Zubayr b. -l-Aw'vâm, etc.
Après ces trois années de diffusion secrète de l'Islâm, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) décide de prêcher publiquement la nouvelle doctrine, à la suite de la révélation des versets suivants
"N'invoque avec Allah(تعالى) aucune autre divinité,
sinon tu serais du nombre de ceux qui seront châtiés.
Avertis les (membres) les plus proches de ton clan... "
Le Prophète (صلى الله عليه و سلم)obéit et proclama ouvertement, solennellement, l'unicité d'Allah(تعالى), la condamnation du polythéisme et de l'idolâtrie: Allah (تعالى)seul est Dieu! Allah (تعالى)exige qu'on n'adore et qu'on n'implore que Lui. Tout autre culte n'est qu'erreur et superstition. Allah (تعالى)seul est créateur, vivant éternel, subsistant, omnipotent, sage et libre. Il guide qui Il veut et égare qui Il veut. L'enfer attend les pervers et le paradis les vertueux, car il y a la vie d'ici-bas, illusoire et éphémère, et la vraie, la vie future.
Sa prédication amuse, puis irrite les Mekkois trop attachés à la religion de leurs ancêtres et absolument réfractaires à toute idée de vie outre-tombe. Il donne à la religion qu'il prêche le nom d'Islâm, c'est-à-dire une doctrine qui exige la soumission à Allah (تعالى), le total et confiant abandon en Sa volonté, confirme la révélation antérieure faite à ses prédécesseurs, notamment Abraham (صلى الله عليه و سلم), Moïse (صلى الله عليه و سلم), Jésus (صلى الله عليه و سلم), et se propose de ramener le Judaïsme et le Christianisme à une conception plus stricte du monothéisme.
C'est alors que commence pour le Prophète (صلى الله عليه و سلم) et les premiers adeptes de l'Islâm une période de persécution particulièrement pénible. La nouvelle religion se répand rapidement parmi les femmes, les Chrétiens, les esclaves, les opprimés, les pauvres. Quelques hommes réputés pour leur violence et redoutés à juste titre à La Mekke, comme son oncle Hamza b. 'Abd-l-Muttalib et 'Umar b.-1-Khatt.âb, se convertissent spectaculairement. Mais la bourgeoisie qurayshite reste hostile, moqueuse, impitoyable dans ses réaction, dédaignant une prédication qui "attire les pouilleux, les nauséeux, les déclassés "
Mais au fur et à mesure que l'Islâm se développe et que les adhésions augmentent, l'hostilité des Qurayshites s'accentue et s'exaspère. Ils défendent aux Musulmans de prier publiquement. Les filles de Muhammad (صلى الله عليه و سلم) sont répudiées, les esclaves battus. Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) ne peut plus passer dans les rues, ni s'approcher du Temple sacré sans être injurié, menacé, couvert d'immondices. Des poètes stipendiés composant de violentes satires contre lui. Les croyants et leur Prophète (صلى الله عليه و سلم) résistent tant bien que mal, mais la réaction de la bourgeoisie menace de plus en plus leur vie. Les moins soutenus, ceux qui n'ont ni clan, ni protecteur finissent par émigrer clandestinement vers l'Abyssinie; les autres pressent le Prophète (صلى الله عليه و سلم) d'obtenir d'Allah (تعالى) des secours miraculeux. Les Qurayshites se concertent et frappent de bannissement les Hâshimites.
L'année 620 sera pour lui une année terrible: l'année du deuil, " l'année du chagrin ". Coup sur coup, il perd ses meilleurs soutiens sa femme Kadîja et son oncle 'Abu Tâlib. Son découragement est à son extrême limite. Mais la révélation lui apprend que tous les Prophètes d'Allah (تعالى) subissent de dures épreuves, que tout arrive à son " heure qui ne peut être ni avancée, ni reculée, qu'Allah (تعالى) est omniscient et omnipotent, que les impies ne sauraient réduire Allah (تعالى) à l'impuissance. Aussitôt, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) retrouve de nouvelles forces en lui et crie à l'adresse de ses persécuteurs:
"D'autres générations de mécréants ont agi comme vous, à l'égard des Envoyés d'Allah (تعالى) et ont été anéantis ". " Attendez! J'attends comme vous. "
Il cherche un appui à l'extérieur, nul n'étant prophète en son pays! Il essaie d'abord d'intéresser à sa cause les Arabes nomades. Mais leur hostilité et leur perfidie le déconcertent.
Le Prophète s'adresse à l'opulente oasis de Tâ'if. L'échec est plus grave encore. Il est injurié; on crache sur lui, on lui jette des pierres, et c'est à grand-peine qu'il échappe à la foule déchaînée contre lui et parvient à se réfugier dans un jardin où deux esclaves chrétiens usent de charité à son égard, lui donnent un peu d'eau, quelques fruits, pansent ses blessures et le cachent avant d'assurer sa fuite. " Qui êtes-vous pour vous apitoyer sur mon sort ? " leur demande-t-il - " Nous sommes chrétiens ! " - répondent-ils.
Banni, blessé, le cœur brisé, il retourne à La Mekke où d'autres épreuves l'attendent. Les Qurayshites songent, en effet, à en finir avec lui une fois pour toutes, sans qu'il puisse être vengé.
Pendant ce temps, l'oasis de Yathrib suit les événements, commente les nouvelles et porte un intérêt croissant à tout ce qu'on raconte sur l'homme qui se dit envoyé d'Allah(تعالى). Les Juifs et les devins avaient prédît plus d'une fois qu'un Prophète (صلى الله عليه و سلم) allait arriver. Les deux clans principaux de Yathrib, les Khazraj et les 'Aws, tous deux d'origine yéménite, jugent prudent d'avoir le Messie annoncé chez eux et de profiter ainsi de son apostolat au détriment des Juifs. Ils décident de le contacter. Une délégation profite du pèlerinage pour se rendre à La Mekke et s'entendre discrètement avec lui. Un accord secret est conclu entre les Médinois et Muhammad (صلى الله عليه و سلم). Il obtient d'eux asile et protection. Quelques Musulmans l'y précèdent. Le complot ourdi pour l'assassiner le contraint à fuir, le vendredi 16 juillet 622 avec son fidèle ami 'Abû Bakr, vers Yathrib, devenue depuis, la ville du Prophète (صلى الله عليه و سلم) et surnommée " l'Illustre " parmi toutes les cités (al-Munawwara).
Ayant donc réussi à regagner non sans danger - sa tête avait été mise à prix - l'accueillante cité, il s'y fit reconnaître dès son arrivée comme Prophète et juge. Il crée une première mosquée, à laquelle il en substitue une autre (l'actuelle). Celle-ci devient la Maison de l'Islâm, son tribunal, le siège de son Conseil d'Etat et le refuge des malheureux et des persécutés (Dâr-l-Islâm).
La période qui s'étend entre 622 et 632 sera pour l'Islâm une période de lutte armée, de succès et parfois de revers, et, sur le plan intérieur, une période d'organisation de la future communauté islamique en un état théocratique avec ses premières institutions et ses lois fondamentales. Communauté distante du Judaïsme et du Christianisme, égalitaire, fraternelle, anti-raciste, orienté vers la conquête du monde au nom de l'unicité d'Allah (تعالى). Elle marquera, malgré les réticences des uns et l'hypocrisie des autres, l'unification de l'Arabie autour d'un même idéal religieux et la fin de l'idolâtrie dans cette contrée du monde.
Deux ans après son arrivée à Yathrib, il entreprend, en effet, une série de campagnes militaires (quatre-vingts environ) contre les Quraysites et toutes les tribus arabes, à la tête des Mekkois qui avaient émigré avant ou après lui (les Muhâjirûn), des Khazraj et des 'Aws, surnommés les 'Ans âr, les " Assistants " auxquels l'Islâm doit sa survie et ses premiers succès.
La bataille victorieuse de Badr (en 2 H/624) est payée chèrement par la défaite de 'Uhud, l'année suivante, au cours de laquelle le Prophète faillit perdre la vie. Mais cette victoire à l'actif de l'idolâtrie n'arrête nullement l'expansion de l'Islâm. Les tribus sont soumises et converties les unes après les autres ! Les grandes cités de l'Arabie font tour à tour leur reddition sans condition en ce qui concerne le dogme unicitaire. Après les centres d'hostilité entourant Médine, habités par les puissants clans juifs (Qaynuqâ', Nadhira, Qurayda), ce fut le tour de la capitale opulente du Judaïsme en Arabie, l'oasis de Khaybar (en 7 H/628), de La Mekke et de Hunayn, capitale des redoutables bédouins Hawâzin (peu distante de la Mekke), de Tâ'if, l'année suivante. Deux expéditions en territoire byzantin, l'une se soldant par un échec, l'autre par une victoire inespérée, indiquent dans quel sens l'expansion de l'Islâm allait être dirigée à l'extérieur de l'Arabie.
L'année 9 de l'Hégire (630) marque la soumission ou la destruction de tous les centres de résistance de l'Islâm, en Arabie et aussi des ufûd ou grandes députations tribales venant de tous les coins de l'Arabie pour faire acte de conversion à la nouvelle religion, et demander des préfets instructeurs pour les initier à l'Islâm, trancher les différends qui peuvent surgir entre eux, collecter l'impôt et représenter l'autorité du Prophète parmi eux. La sourate qui passe pour être la dernière qui fût révélée, décrit ainsi la situation de l'Islâm peu de temps avant la mort du Prophète!
" Lorsque le secours d'Allah vient, ainsi que la victoire, et que tu vois les gens entrer en foule dans la religion d'Allah(تعالى), exalte ton Seigneur par la louange et implore son pardon! En vérité, Il accueille volontiers le repentir. "
En zû-l-hijja de l'an 10 de l'Hégire (mars 632), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) accomplit son dernier pèlerinage à La Mekke, 'Arafa, Minâ : " Le Pèlerinage de l'Adieu " (Hajju-l-Wadâ'). Dans le sermon qu'il prononce à cette occasion, il réitère les prescriptions d'Allah(تعالى) en mettant l'accent sur le respect et la reconnaissance des droits de la femme, la fraternité humaine, la condanation du racisme, l'égalité des hommes, leur différence n'étant fondée que sur le mérite, la vertu et la foi. Le Coran est proclamé comme un testament intangible et impérissable et un témoignage de la miséricorde divine envers tous les hommes. Puis il termine par la récitation du verset:
"Aujourd'hui, j'ai parachevé pour vous votre religion, vous Si comblés de Mon bienfait et ai agréé 1'Islâm comme doctrine religieuse pour vous. "
Sa mission est ainsi reconnue accomplie.
Le 13 rabi' de l'an II de l'Hégire, au début de l'après-midi (8 juin 632), il rend le dernier soupir, après avoir dit d'une voix à peine perceptible à sa fille Fâtima qui s'affligeait à ses côtés
"Pour moi l'affliction est finie! Allah (تعالى)... oui... avec le Compagnon le plus élevé... "
Ce furent ses derniers mots.
Sa mort provoque un immense désarroi, voire des dessensions parmi les croyants. 'Umar veut la tenir secrète. Mais 'Abû Bakr qu'il avait déjà chargé de diriger la prière durant sa maladie, refuse, monte sur la chaire de la mosquée et prononce dans le tumulte, d'une voix forte et claire, devant les croyants rassemblés, un grand discours resté célèbre par son préambule, tiré du Coran:
"Muhammad (صلى الله عليه و سلم) n'est qu'un Prophète que d'autres Prophètes avaient déjà précédé! Retourneriez vous sur vos pas, s'il mourait [d'une mort naturelle] ou s'il était tué ? Retourner sur ses pas, ne nuit en rien à Allah(تعالى) qui récompensera ceux qui sont reconnaissants. Personne ne peut rendre l'âme, sans la permission d'Allah(تعالى), au terme préfixé par écrit. "
Et depuis des siècles, des millions de femmes et d'hommes de toute race, de toute condition, de tout âge et dans toutes les langues du monde, témoignent que Muhammad (صلى الله عليه و سلم) est l'envoyé d'Allah(تعالى), qu'il a transmis fidèlement la révélation qu'il avait reçue de Lui. Du haut d'innombrables minarets, des muezzins témoignent, après le Noir Bilâl, premier muezzin de 1'Islâm et qui avait tant souffert pour sa foi, que " Allah(تعالى) est grand, unique, que Muhammad (صلى الله عليه و سلم) est Son apôtre ", appelant l'humanité tout entière au culte d'Allah(تعالى), à la paix et à la félicité de la foi.
La ferveur que portent ces millions d'hommes et de femmes à travers les siècles, les pays et les générations au souvenir de celui àqui ils doivent la bonne direction (hudâ), la voie droite (sirât mustâqim) qui mène vers Celui à qui ils se sont soumis et livrés en toute confiance (muslimûm), vers Allah(تعالى) dans Sa majesté et Son unicité, a été exprimée d'une manière magistrale par le poète panégyriste al-Bûsîri (m. 695/ 1296) en des vers dont la traduction ne saurait rendre le souffle, ni les rythmes:
" Muhammad (صلى الله عليه و سلم)est le Seigneur des deux mondes, des deux races (visibles et invisibles) et des deux nations : les Arabes et les non-Arabes. C'est lui notre Prophète: il a ordonné le bien et défendu le mal. Nul ne fut plus véridique que lui dans ses négations et ses affirmations. C'est lui l'ami d'Allah(تعالى) en l'intercession de qui on peut espérer contre toutes les angoisses.
Il a surpassé les Prophètes par ses dons physiques et sa grandeur morale. Ni en science, ni en longanimité, ils ne sauraient l'égaler. "
Voyez et faites acte d'intelligence! Reconnaissez la véritable valeur du Saint Prophète d'Allah (صلى الله عليه و سلم) qui fut le meilleur des hommes et le plus pur d'entre tous car Allah(تعالى) a retiré de son coeur tous les péchés quand il était encore un jeune enfant! C'est une faveur unique accordée par Allah (تعالى)car il ne l'a fait pour nul Nabi! Il est évident pour tout véritable Croyant que Muhammad (صلى الله عليه و سلم)était le khatam Al Nabiyin dont parle la Bible mais que les juifs et les nazaréens ont abandonné!
Voici! Je crois avoir donné les moyens à ceux qui sont doués d'esprit et qui le veulent, de consulter les vraies sources que reconnaissent les plus fidèles d'entre les fidèles Croyants et être convaicus par la Vérité sur le Saint Prophète (صلى الله عليه و سلم) et son oeuvre parfaite au dessus de toute critique humaine.
Wa la hawla wa la qouwata ila Bi-lLah
Seyfedine