Croyance et raison
Posté : 01 juil.09, 00:28
Ce sujet est issu de l'envie que j'ai eu de débattre avec le membre Vicomte par mp pour ne pas que n'importe qui s'en mêle. Il m'a suggéré que l'idée d'exposer mon argumentaire à tout le monde, de manière à ce que chacun puisse être enrichi et puisse également enrichir le débat. Je vais vous exposer les grandes lignes.
À l'origine, j'avais lu sur le sujet "Réponse à la question formulée par des athées" l'intervention de Vicomte le 17 juin à 9h26 (page 13) pour ceux qui veulent la référence. Je cite:
"Il y a une énorme différence entre "croire" pour un religieux et "croire" pour un scientifique. Tu ne peux pas les comparer, Leyla.
"Croire" signifie pour un religieux "Tenir pour absolument vrai. Tout ce qui viendrait le contredire est forcément faux."
"Croire" signifie pour un scientifique "Tenir pour vrai jusqu'à preuve du contraire."
C'est pourquoi lorsqu'on démontre son erreur à un scientifique, celui-ci est satisfait, car son niveau de connaissance a progressé.
Alors que lorsqu'on démontre son erreur à un croyant, c'est la panique. Il entre en état de dissonance cognitive, l'obligeant à inventer des scenarii de plus en plus incohérents pour sauvegarder ses précieuses croyances."
Alors que je suivais ses argumentaires qui me passionnaient car très proches de ma pensée profonde (que j'ai toujours du mal à organiser correctement pour pouvoir la reformuler de manière intelligible). Cette intervention m'avait pour le moins troublé. Pourquoi? Parce que je classe moi-même dans une troisième catégorie. Je vais réécrire texto ce que j'avais dit dans mon mp (flemme intellectuelle de tout reformuler)
Je suis shintoïste et j'étais autrefois athée, après avoir rejeté l'idée d'un Dieu unique, omnipotent, omniscient, omniprésent et tout miséricordieux. Je trouvais cette idée farfelue et ridicule.
Exactement comme vous le décrivez, ce en quoi je crois d'un point de vue religieux n'appartient pour moi qu'au domaine de la croyance et non de la science. Je distingue ces deux domaines qui ne devraient à mon sens ne même pas être employés dans la même phrase, tant ils sont éloignés.
Je suis devenu shintoïste sans aucune preuve, par conviction personnelle, après avoir fait la corrélation entre certains éléments de mon vécu, ma manière de penser et la mythologie shintoïste. D'ailleurs, bien que je me décrive comme shintoïste, il est indiscutable que je ne connais pas grand chose d'elle comparé à toute les informations qu'on peut en avoir. Elle est, de fait adaptée à la perception que j'ai d'elle (comme toutes les religions dans les esprits de chacun des croyants. Personne ne perçoit sa religion strictement de la même manière)
Comme je fais la part des choses, aucun argument scientifique ne peut me démontrer que j'ai tord, et je suis incapable de démontrer à un scientifique qu'il se trompe.
D'ailleurs, je ne remets pas en cause tout ce qui pourrait s'opposer à ce en quoi je crois, je ne suis pas enfermé dans mon carcan à croire tellement à mes valeurs que je préférerais devenir dingue à inventer des salades qu'admettre que j'ai eu tord.
Je laisse d'ailleurs toujours une porte ouverte derrière mois. Cette porte, c'est l'éventualité d'avoir tord et que l'athéisme (ou une religion quelconque) puisse détenir la vérité et pas moi.
Exemple: Je crois en l'évolution et en toutes les théories scientifiques reconnues jusqu'à maintenant. Je pense cependant que nous avons une âme et que la création (l'origine de la vie, à laquelle la théorie de l'évolution n'apporte pas de réponse puisqu'elle concerne les phénomènes postérieurs à cette dernière) a reçu ce que j'appellerai un "coup de pouce divin". En effet, je crois tellement en la causalité que je n'ai pas trouvé meilleure explication à un phénomène tout de même remarquable (un alignement et une organisation de la matière si bien orchestrée qu'elle a créé le premier être vivant avec déjà un attirail de reproduction. Il est à noter qu'il peut très bien y avoir eu des tentatives échouées auparavant.)
Bref tout ça est une théorie. J'y crois, je ne force personne à y croire et je trouverais contraire à l'éthique qu'on pense que cette théorie (qui est métaphysique et non scientifique) doive être enseignée comme vérité scientifique puisqu'il s'agit d'un dogme.
Si la science démontait un élément du shintoïsme, celui-ci s'adapterait, voire retirerait les parties incohérentes (d'ailleurs, c'est plus de la mythologie et de la philosophie. En général, c'est conservé ne serait-ce que pour la leçon et la parabole et les gens se gardent bien de le prendre au premier degré). S'il ne le fait pas, moi je le ferais de toute manière.
Une religion qui s'adapte, curieux penserez-vous. Pourtant j'en ai l'intime conviction.
Question: Y-a-t-il donc une dernière version du mot "croire" que l'on peut ajouter? Une qui lie les deux propositions précédentes.
Si oui, alors nous tombons d'accord lui et moi
Si non, comment interprétez-vous mon cas particulier?
Je complète même en ajoutant que dans le shintoïsme, l'avantage est qu'il est totalement étranger à la science. En ce sens, il ne peut pas se confronter à elle, ni la réfuter, ni être réfuté par elle. Il se distingue donc de bien d'autres religions qui font un mélange assez instable de science et de croyance qui amènent au résultat suivant:
-Si tel bouquin ou tel Dieu dit que ceci est interdit (ou obligatoire) alors je ne dois pas me poser de question.
-Je ne dois également pas me poser de question sur la nature de celui qui me donne des ordres (au risque de l'insulter et de subir un châtiment pas super encourageant et qui en plus est éternel)
-Si une quelconque science va à l'encontre de ma doctrine, alors c'est forcément qu'elle a tord ou qu'elle a été bidouillée.
De même, le shintoïsme n'a pas de code moral particulier. Comme le disait très justement Vicomte, on devient bon malgré (donc "quelque soit", je préfère cette expression à malgré qui sonne comme "la religion est un frein") notre religion et non pas grâce à elle.
Ce que j'ai appris grâce au shintoïsme, c'est qu'il donne tout de même beaucoup à méditer (mais ne donne pas de chose toute faite. À l'instar des fables de La Fontaine). Dans ses seuls fondements comme les Dieux Izanagi et Izanami qui façonnèrent le monde (qui au passage existait déjà. Le shintoïsme est contre l'idée d'une entité créatrice de l'univers. Les Dieux et les esprits, comme nous d'ailleurs transforment leur environnement avec les moyens qu'ils ont à leur disposition, mais l'univers était là avant les Kami) j'ai compris certaines recommandations vis-à-vis du couple dont je pourrais vous témoigner si vous le voulez bien.
Ainsi, si on ne parvient pas au bien grâce à lui, j'ai tout de même été bien orienté. J'ajoute même que je suis devenu shintoïste parce qu'il recoupait avec mes valeurs et non pas parce qu'il me les a inculquées.
En clair, si plusieurs voies mènent à Rome=le Bien (et on peut y parvenir en étant chrétien, athée, bouddhiste), je pense que le shintoïsme si bien emprunté est l'une de ces voies (et non pas l'unique super beau chemin qu'il faille absolument emprunter sinon on se paume" si vous voyez vers où je tourne mon regard)
Ainsi donc en tant que shintoïste, je me trouve à cheval entre les deux (croyance et raison) puisque les athées ne peuvent pas me reprocher d'être idiot et de croire en une chimère, dans la mesure où ils sont aussi incapables de mettre en péril ma certitude de l'existence du Divin (unique ou multiple) que moi de les convaincre que ce Divin existe.
Cette croyance en outre, n'influe pas sur mes démarches scientifiques, uniquement sur mes sentiments
Je laisse mijoter un peut cette mixture mal expliquée (je m'y suis encore pris comme un manche) et vous laisse en parler entre vous, croyants et non croyants.
Rappelez vous que le sujet ici n'est pas ma religion mais ce que je pense de la croyance et de la raison.
À l'origine, j'avais lu sur le sujet "Réponse à la question formulée par des athées" l'intervention de Vicomte le 17 juin à 9h26 (page 13) pour ceux qui veulent la référence. Je cite:
"Il y a une énorme différence entre "croire" pour un religieux et "croire" pour un scientifique. Tu ne peux pas les comparer, Leyla.
"Croire" signifie pour un religieux "Tenir pour absolument vrai. Tout ce qui viendrait le contredire est forcément faux."
"Croire" signifie pour un scientifique "Tenir pour vrai jusqu'à preuve du contraire."
C'est pourquoi lorsqu'on démontre son erreur à un scientifique, celui-ci est satisfait, car son niveau de connaissance a progressé.
Alors que lorsqu'on démontre son erreur à un croyant, c'est la panique. Il entre en état de dissonance cognitive, l'obligeant à inventer des scenarii de plus en plus incohérents pour sauvegarder ses précieuses croyances."
Alors que je suivais ses argumentaires qui me passionnaient car très proches de ma pensée profonde (que j'ai toujours du mal à organiser correctement pour pouvoir la reformuler de manière intelligible). Cette intervention m'avait pour le moins troublé. Pourquoi? Parce que je classe moi-même dans une troisième catégorie. Je vais réécrire texto ce que j'avais dit dans mon mp (flemme intellectuelle de tout reformuler)
Je suis shintoïste et j'étais autrefois athée, après avoir rejeté l'idée d'un Dieu unique, omnipotent, omniscient, omniprésent et tout miséricordieux. Je trouvais cette idée farfelue et ridicule.
Exactement comme vous le décrivez, ce en quoi je crois d'un point de vue religieux n'appartient pour moi qu'au domaine de la croyance et non de la science. Je distingue ces deux domaines qui ne devraient à mon sens ne même pas être employés dans la même phrase, tant ils sont éloignés.
Je suis devenu shintoïste sans aucune preuve, par conviction personnelle, après avoir fait la corrélation entre certains éléments de mon vécu, ma manière de penser et la mythologie shintoïste. D'ailleurs, bien que je me décrive comme shintoïste, il est indiscutable que je ne connais pas grand chose d'elle comparé à toute les informations qu'on peut en avoir. Elle est, de fait adaptée à la perception que j'ai d'elle (comme toutes les religions dans les esprits de chacun des croyants. Personne ne perçoit sa religion strictement de la même manière)
Comme je fais la part des choses, aucun argument scientifique ne peut me démontrer que j'ai tord, et je suis incapable de démontrer à un scientifique qu'il se trompe.
D'ailleurs, je ne remets pas en cause tout ce qui pourrait s'opposer à ce en quoi je crois, je ne suis pas enfermé dans mon carcan à croire tellement à mes valeurs que je préférerais devenir dingue à inventer des salades qu'admettre que j'ai eu tord.
Je laisse d'ailleurs toujours une porte ouverte derrière mois. Cette porte, c'est l'éventualité d'avoir tord et que l'athéisme (ou une religion quelconque) puisse détenir la vérité et pas moi.
Exemple: Je crois en l'évolution et en toutes les théories scientifiques reconnues jusqu'à maintenant. Je pense cependant que nous avons une âme et que la création (l'origine de la vie, à laquelle la théorie de l'évolution n'apporte pas de réponse puisqu'elle concerne les phénomènes postérieurs à cette dernière) a reçu ce que j'appellerai un "coup de pouce divin". En effet, je crois tellement en la causalité que je n'ai pas trouvé meilleure explication à un phénomène tout de même remarquable (un alignement et une organisation de la matière si bien orchestrée qu'elle a créé le premier être vivant avec déjà un attirail de reproduction. Il est à noter qu'il peut très bien y avoir eu des tentatives échouées auparavant.)
Bref tout ça est une théorie. J'y crois, je ne force personne à y croire et je trouverais contraire à l'éthique qu'on pense que cette théorie (qui est métaphysique et non scientifique) doive être enseignée comme vérité scientifique puisqu'il s'agit d'un dogme.
Si la science démontait un élément du shintoïsme, celui-ci s'adapterait, voire retirerait les parties incohérentes (d'ailleurs, c'est plus de la mythologie et de la philosophie. En général, c'est conservé ne serait-ce que pour la leçon et la parabole et les gens se gardent bien de le prendre au premier degré). S'il ne le fait pas, moi je le ferais de toute manière.
Une religion qui s'adapte, curieux penserez-vous. Pourtant j'en ai l'intime conviction.
Question: Y-a-t-il donc une dernière version du mot "croire" que l'on peut ajouter? Une qui lie les deux propositions précédentes.
Si oui, alors nous tombons d'accord lui et moi
Si non, comment interprétez-vous mon cas particulier?
Je complète même en ajoutant que dans le shintoïsme, l'avantage est qu'il est totalement étranger à la science. En ce sens, il ne peut pas se confronter à elle, ni la réfuter, ni être réfuté par elle. Il se distingue donc de bien d'autres religions qui font un mélange assez instable de science et de croyance qui amènent au résultat suivant:
-Si tel bouquin ou tel Dieu dit que ceci est interdit (ou obligatoire) alors je ne dois pas me poser de question.
-Je ne dois également pas me poser de question sur la nature de celui qui me donne des ordres (au risque de l'insulter et de subir un châtiment pas super encourageant et qui en plus est éternel)
-Si une quelconque science va à l'encontre de ma doctrine, alors c'est forcément qu'elle a tord ou qu'elle a été bidouillée.
De même, le shintoïsme n'a pas de code moral particulier. Comme le disait très justement Vicomte, on devient bon malgré (donc "quelque soit", je préfère cette expression à malgré qui sonne comme "la religion est un frein") notre religion et non pas grâce à elle.
Ce que j'ai appris grâce au shintoïsme, c'est qu'il donne tout de même beaucoup à méditer (mais ne donne pas de chose toute faite. À l'instar des fables de La Fontaine). Dans ses seuls fondements comme les Dieux Izanagi et Izanami qui façonnèrent le monde (qui au passage existait déjà. Le shintoïsme est contre l'idée d'une entité créatrice de l'univers. Les Dieux et les esprits, comme nous d'ailleurs transforment leur environnement avec les moyens qu'ils ont à leur disposition, mais l'univers était là avant les Kami) j'ai compris certaines recommandations vis-à-vis du couple dont je pourrais vous témoigner si vous le voulez bien.
Ainsi, si on ne parvient pas au bien grâce à lui, j'ai tout de même été bien orienté. J'ajoute même que je suis devenu shintoïste parce qu'il recoupait avec mes valeurs et non pas parce qu'il me les a inculquées.
En clair, si plusieurs voies mènent à Rome=le Bien (et on peut y parvenir en étant chrétien, athée, bouddhiste), je pense que le shintoïsme si bien emprunté est l'une de ces voies (et non pas l'unique super beau chemin qu'il faille absolument emprunter sinon on se paume" si vous voyez vers où je tourne mon regard)
Ainsi donc en tant que shintoïste, je me trouve à cheval entre les deux (croyance et raison) puisque les athées ne peuvent pas me reprocher d'être idiot et de croire en une chimère, dans la mesure où ils sont aussi incapables de mettre en péril ma certitude de l'existence du Divin (unique ou multiple) que moi de les convaincre que ce Divin existe.
Cette croyance en outre, n'influe pas sur mes démarches scientifiques, uniquement sur mes sentiments
Je laisse mijoter un peut cette mixture mal expliquée (je m'y suis encore pris comme un manche) et vous laisse en parler entre vous, croyants et non croyants.
Rappelez vous que le sujet ici n'est pas ma religion mais ce que je pense de la croyance et de la raison.