(Ce qui suit est un copié-collé d'une précédente intervention que j'adressais à Lechemaindroit) :
Plusieurs expériences ont été faites à ce sujet (le précurseur fut, je crois, un certain Francis Galton)(1) mais celle que je souhaiterais citer est la suivante, car nous la devons à des croyants qui étaient persuadés d'obtenir les preuves tant attendues.
Un certain Russel Stannard, physicien et croyant (2) a mis en place une expérience financée par la Fondation Templeton (3) sous la direction du Docteur Herbert Benson.
Je le précise car cette Fondation a justement pour but d'organiser et de financer des expériences tentant de prouver scientifiquement le discours religieux (ils sont d'ailleurs assez œcuméniques et certains chercheurs juifs et musulmans se prêtent occasionnellement à leurs expériences, comme ce fut partiellement le cas dans l'expérience qui nous intéresse).
Sans trop entrer dans les détails (4), voilà le protocole expérimental :
Une population seuil (5) de plusieurs milliers de malades du cœur qui devaient subir dans les mois qui suivaient une dangereuse opération (en général un pontage coronarien) dans différents hôpitaux a été répartie en trois groupes déterminés aléatoirement.
Parallèlement à cela, deux groupes de volontaires croyants ont été constitués.
Il leur a été demandé de prier dieu pour que la santé des malades dont on leur fournissait le nom s'améliore.
Le premier groupe de malades (groupe 1) faisait l'objet de prières et ne le savait pas. Le groupe 2 était le groupe témoin : personne ne priait pour eux. Le groupe 3 était le seul au courant de l'expérience : ils savaient qu'on priait pour eux.
Quel a été le résultat de l'expérience ?
Très loin de ce à quoi s'attendaient les chercheurs. En fait, les résultats des opérations cardiaques des membres des groupes 1 et 2 étaient similaires. Quant à ceux du groupe 3 (c'est-à-dire ceux qui
savaient qu'on priait pour leur guérison)... la mortalité était significativement
supérieure.
Plusieurs explications ont été données, dont le fait que les malades qui savaient qu'on priait pour eux cessaient de se battre contre la maladie (persuadés que dieu allait les aider, ou au contraire pensant que leur cas était si grave qu'on était obligé de prier pour leur guérison).
Je laisse à chacun le soin de tirer les conclusions qui s'imposent de cette expérience (6).
____________
(1)
http://en.wikipedia.org/wiki/Francis_Galton
(2)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Russell_Stannard
(3) Cf.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fondation_Templeton
(4) Plus de détails dans Benson Herbert (et al.), « Study of the Therapeutic Effects of Intercessory Prayer in Cardiac Bypass Patients »,
American Heart Journal, n°151, 2006, alb. vol.4, p.934-942.
Le contenu de l'article est lisible temporairement ici :
http://www.medscape.com/viewarticle/529308
(5) C'est-à-dire suffisamment nombreuse pour que l'établissement de statistiques soit signifiant et ait une valeur scientifique.
(6) Je vous renvoie aux commentaires que Dawkins fait dans
Pour en finir avec dieu, Paris, Laffont, 2008, p.71-76.