Le prophète (saw) a t'il interdit d'écrire ses hadith?
Posté : 04 févr.10, 23:29
Que la paix soit sur vous mes frères et soeurs,
Suite à la discussion : "Les enseignements des hadiths" et le fait que erwan a dit que le Prophète (saw) a interdit qu'on écrive ses hadith voici ma réponse :
La position de chacune des deux Ecoles(sunnite et chiite) quant à la diffusion des Traditions prophétiques durant le siècle 1 de l'hégire.
Cette question eut un grand impact sur la formation ultérieure des deux Ecoles. Tandis que les califes(sunnites) empêchaient l'écriture des traditions prophétiques, l'Ecole d'Ahlu-Bayt (chiite) allait dans le sens opposé et voulait relever le défi par la diffusion des hadîths. Le combat commença très tôt, ouvert et franc depuis l'heure où le Messager (SAW), agonisant, dit: «Apportez-moi de quoi vous écrire un message susceptible de vous préserver de l'égarement». Les hommes présents dirent: «Le Messager d'Allah délire» Al-Bukhârî, "Livre de la science", 1/22
Les compagnons présents se divisèrent en querelles. Les uns disaient «qu'il vous écrive son message qui vous évitera l'égarement». D'autres se rangèrent à l'avis de 'Umar. Lorsque leurs voix s'élevèrent du fait de leur divergence, le Prophète dit: «Allez-vous-en! Auprès de moi, il ne convient pas de se disputer».
'Umar lui-même rapporta la manière dont ils se sont disputés, et dit:
«Nous étions chez le Prophète, le voile (le rideau) nous séparant des femmes, quand il demanda de lui faire un lavage avec sept outres et de lui apporter un feuillet et un encrier afin qu'il nous écrive l'écrit qui nous préserverait de l'égarement. Les femmes dirent(292): «Donnez au Messager d'Allah ce dont il a besoin!». 'Umar leur dit: «Taisez-vous, vous êtes ses compagnes, quand il est malade, vous pressez vos yeux et quand il se rétablit vous lui serrez le cou». Le Messager d'Allah (SAW) dit alors:
«Elles sont meilleures que vous » Ibn Sa'd, At-Tabaqât, 2/243-244; Al-Muttaqî, Kanz, 3/138, 4/52
'Abdullah b. 'Amru b. al- 'As raconte: «J'écrivais tout ce que j'entendais de la bouche du Messager d'Allah (SAW) mais Quraïsh me le défendit sous prétexte qu'il était un homme qui pourrait parler dans un état de colère ou d'agrément. Je m'en suis alors abstenu. Quand je l'ai rapporté au Messager d'Allah, il me dit en montrant sa bouche du doigt: «Ecris, car, par Allah, seule la vérité en sort» Ad-Dârimî, Sunan, 1/125; Abû Dâûd, Sunan, 2/126; Ahmed, Al-Musnad, 2/162, 192, 207, 215; Al-Hâkim, Al-Mustadrak, 1/105-106 etc.
Les Quraïshites ont donc dévoilé dans leur conversation avec 'Abdullah la raison pour laquelle ils l'empêchèrent d'écrire le hadîth du Messager. Il s'agit de la crainte qu'ils ressentaient de voir se propager les hadiths concernant des gens dont il était content ou d'autres à l'égard desquels il était fâché.
C'est la même raison qui fut derrière l'empêchement du Messager (SAW) d'écrire, aux dernières heures de sa vie, son testament. Ils provoquaient la dispute pour l'en empêcher. Après sa mort, ils continuaient après avoir pris le pouvoir, d'empêcher l'écriture des hadîths pour la même raison.
1)- A l'époque d'Abû Bakr
Adh-Dhahabî rapporte que le calife Abû Bakr réunit les gens après la mort de leur Prophète et leur dit: «Certes, vous rapportez à partir du Messager d'Allah (SAW) des hadîths à propos desquels vous vous opposez. Les gens, après vous, se divisèrent encore plus. Ne rapportez donc rien à partir du Messager d'Allah! Si on vous demande - quoi que ce soit - dites: Voici le Livre d'Allah entre nous! Accomplissez ce qu'il considère comme licite et abstenez-vous de l'illicite».Adh-Dhahabî, Tadhkiratul-Huffâdz, "Biographie d'Abû Bakr", 1/2-3
2)- A l'époque de 'Umar
Ibn Sa'd rapporte ceci dans ses Tabaqât: «Quand les hadîths se sont propagés à l'époque de 'Umar b. al- Khattâb, il pria les gens de les lui apporter. Une fois les écrits entre ses mains, il donna l'ordre de les brûler» Ibn Sa'd, At-Tabaqât, 5/140, "Biographie d'Al-Qâsim Mohamed b. Abî Bakr".
L'Ecole des califes prohiba donc l'écriture et la compilation de la sunnah prophétique jusqu'au bout du premier siècle de l'hégire. Mais cela ne lui suffisait pas. Elle prohiba aussi la narration du hadîth.
Quradzah b. Ka'b rapporta ce récit:
Quand le calife 'Umar nous envoya en Irak, il nous reconduisit jusqu'au Çurâr puis il dit:
-Savez-vous pourquoi je vous ai raccompagnés?»
- Pour nous tenir compagnie et nous rendre hommage, avons-nous répondu.
- Oui et une préoccupation avec! Vous allez en Irak, vous y rencontrez des gens qui s'occupent du Coran et le lisent d'une lecture qui rappelle le bourdonnement des abeilles. Ne les y écartez pas par les hadîths que vous rapportez à partir du Messager d'Allah et je suis votre associé!
Quradzah ajouta: «après cela, je n'ai rapporté aucun hadîth du Messager d'Allah (SAW)».
Dans une autre version: «quand Quradzah b. Ka'b fut arrivé (en Irak), on lui demanda de rapporter des hadîths, mais il répondit: «'Umar nous l'a défendu».Ibn 'Abdil-Bar, Jâmi'u Bayân al-'Ilm, 2/147; Al-Khatib al-Bagdâdî, Sharaf Açâbil-Hadîd, p. 88; Adh-Dhahabî, Tadhkiratul ..., 1/4-5
Que resterait-il alors des lois islamiques si nous brûlions les traditions prophétiques ou les jetons dans la mer? Non. Le Prophète (SAW) n'a sûrement pas proféré de tels hadîths. Voici ce qu'il a dit à Minan lors du pèlerinage d'Adieu:
«Qu'Allah rende prospère tout serviteur qui, après avoir entendu et compris mes propos, les a transmis à quelqu'un qui ne les a pas entendus car il se peut qu'on porte de la science à quelqu'un qui en saura davantage que soi-même». Dans une autre version, le Prophète (SAW) dit: «Que la personne présente (ici) transmette (cela) à celle qui est absente. Car il se peut qu'on transmette une science à quelqu'un qui en aura une meilleure conception»
Ibn Mâjah, Al-Muqaddamah, 18, h/23, 231, 236 et Kitâb al-Manâsik, Bâb, al-Kntbah Yawm al-Nahr; Abû Dâwûd, Sunan, "Kitâb al-'Ilm", Bâb, "Fadhl Nashr al-'Ilm", h/ 3360, Bâb, 10; Al-Tarmadhi, Kitâb al-'Ilm, Bâb 7; Al-Darâmî, 1/74-76, Al-Muqaddamah, Bâb, 24; Ahmad, Musnad, 3/225, 4/80, 5/173
319. Aç-Çaduq, Man lâ Yahduruhul-Faqîh, 4/420; Al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, 2/145, h/ 7; Ar-Râmahramzî, Al-Muhaddith al-Fâçil, p. 163; Al- Qâsimî, Qawâ'id At-Tahdîth, p. 48; Ibn Abdil-Bar, Jâmi'u Bayânil'Ilm, 2/55 ...
Le Prophète (SAW) dit aussi:
- Qu'Allah fasse grâce à mes Califes (deux fois)
- Qui sont tes Califes, Ô Messager d'Allah?, lui demanda-t-on.
- Ce sont ceux qui après moi rapportèrent mon hadîth et ma sunnah.
Aç-Çaduq, Man lâ Yahduruhul-Faqîh, 4/420; Al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, 2/145, h/ 7; Ar-Râmahramzî, Al-Muhaddith al-Fâçil, p. 163; Al- Qâsimî, Qawâ'id At-Tahdîth, p. 48; Ibn Abdil-Bar, Jâmi'u Bayânil'Ilm, 2/55 ...
Selon un autre récit du 'Amru b. Shu'ayb précédent: «O Messager d'Allah! Nous entendons des hadîths mais nous ne parvenons pas à tout apprendre; pouvons-nous les écrire?» «Oui, répondit-il, écrivez-les» Ahmed, Al-Musnad, 2/215
Le Messager (SAW) a donc bel et bien, ordonné d'écrire ses hadîths de les compiler et de les diffuser comme l'affirment les récits précédents. Pourquoi donc a-t-on rapporté des hadîths qui affirment le contraire?
La réponse est que Quraïsh (les Muhâjirîne parmi les Compagnons) empêchait l'écriture du hadîth du vivant même du Prophète. C'était elle aussi qui empêcha l'écriture du testament du Prophète juste avant sa mort. Le deuxième calife consacre cette prohibition, brûla des hadîths écrits, empêcha de diffuser la sunnah et emprisonna à Médine les Compagnons qui s'y sont opposés. Le troisième calife emboîta le pas à son prédécesseur. Il était normal que certains compagnons se soumettaient aux volontés du pouvoir. D'autres n'hésitaient pas à s'y opposer et à diffuser coûte que coûte les hadîths du Messager. Abû Dhar subit à cause de cette orientation des épreuves dures et douloureuses. L'Imam 'Ali (a. s.) encouragerait cette prise de position avant son investiture populaire comme 4e calife. Une fois au pouvoir, il était normal qu'il œuvrait pour la diffusion du hadîth mais après sa mort et la prise du pouvoir par Mu'âwiyah, celui-ci trouva, au début, des difficultés à empêcher l'écriture du hadith prophétique. Pour y parvenir, il fallait trouver des assistants et des rapporteurs de récits prohibitifs. D'où cette contradiction flagrante entre les hadîths selon lesquels le Messager (SAW) dit: «Ecrivez mon hadîth» et ceux qui disent: «N'écrivez pas mon hadîth». C'est pour cela que nous disons: chaque fois qu'on se trouve devant des hadîths contradictoires, il convient de rejeter ce qui était conforme aux orientations du pouvoir régnant (à travers les époques).
Rappelons aussi que la prohibition de l'écriture des hadîths avait pour but d'empêcher la diffusion des mérites de l'Imam 'Ali (a. s.) parmi les Musulmans, surtout à l'époque de Mu'âwiyah qui ordonna de maudire l'Imam dans les sermons du vendredi sur les chaires musulmanes.
Mu'âwiyah avait aussi besoin de changer la conception islamique générale relativement aux qualités exceptionnelles que devait avoir l'Imam des Musulmans. Pour ceux-ci, le premier dirigeant islamique, le Prophète (SAW) était le modèle de la perfection humaine et infaillible. Cette conception ne plaisait pas à Mu'âwiyah parce qu'elle empêchait les gens vertueux de le suivre et d'accepter son fils Yazîd, un ivrogne et un pervers avéré, comme héritier du califat. Il fallait donc, pour lui, que l'idéal des Musulmans - Le Messager d'Allah (SAW) - se métamorphosât aux yeux des gens. D'où l'apparition, à cette époque, de hadîths montrant le Prophète (SAW) à un niveau aussi bas que celui de Yazîd et de Mu'âwiyah. Ces pseudo-hadîths furent rapportés par certaines mères des croyants et certains compagnons.
Suite à la discussion : "Les enseignements des hadiths" et le fait que erwan a dit que le Prophète (saw) a interdit qu'on écrive ses hadith voici ma réponse :
La position de chacune des deux Ecoles(sunnite et chiite) quant à la diffusion des Traditions prophétiques durant le siècle 1 de l'hégire.
Cette question eut un grand impact sur la formation ultérieure des deux Ecoles. Tandis que les califes(sunnites) empêchaient l'écriture des traditions prophétiques, l'Ecole d'Ahlu-Bayt (chiite) allait dans le sens opposé et voulait relever le défi par la diffusion des hadîths. Le combat commença très tôt, ouvert et franc depuis l'heure où le Messager (SAW), agonisant, dit: «Apportez-moi de quoi vous écrire un message susceptible de vous préserver de l'égarement». Les hommes présents dirent: «Le Messager d'Allah délire» Al-Bukhârî, "Livre de la science", 1/22
Les compagnons présents se divisèrent en querelles. Les uns disaient «qu'il vous écrive son message qui vous évitera l'égarement». D'autres se rangèrent à l'avis de 'Umar. Lorsque leurs voix s'élevèrent du fait de leur divergence, le Prophète dit: «Allez-vous-en! Auprès de moi, il ne convient pas de se disputer».
'Umar lui-même rapporta la manière dont ils se sont disputés, et dit:
«Nous étions chez le Prophète, le voile (le rideau) nous séparant des femmes, quand il demanda de lui faire un lavage avec sept outres et de lui apporter un feuillet et un encrier afin qu'il nous écrive l'écrit qui nous préserverait de l'égarement. Les femmes dirent(292): «Donnez au Messager d'Allah ce dont il a besoin!». 'Umar leur dit: «Taisez-vous, vous êtes ses compagnes, quand il est malade, vous pressez vos yeux et quand il se rétablit vous lui serrez le cou». Le Messager d'Allah (SAW) dit alors:
«Elles sont meilleures que vous » Ibn Sa'd, At-Tabaqât, 2/243-244; Al-Muttaqî, Kanz, 3/138, 4/52
'Abdullah b. 'Amru b. al- 'As raconte: «J'écrivais tout ce que j'entendais de la bouche du Messager d'Allah (SAW) mais Quraïsh me le défendit sous prétexte qu'il était un homme qui pourrait parler dans un état de colère ou d'agrément. Je m'en suis alors abstenu. Quand je l'ai rapporté au Messager d'Allah, il me dit en montrant sa bouche du doigt: «Ecris, car, par Allah, seule la vérité en sort» Ad-Dârimî, Sunan, 1/125; Abû Dâûd, Sunan, 2/126; Ahmed, Al-Musnad, 2/162, 192, 207, 215; Al-Hâkim, Al-Mustadrak, 1/105-106 etc.
Les Quraïshites ont donc dévoilé dans leur conversation avec 'Abdullah la raison pour laquelle ils l'empêchèrent d'écrire le hadîth du Messager. Il s'agit de la crainte qu'ils ressentaient de voir se propager les hadiths concernant des gens dont il était content ou d'autres à l'égard desquels il était fâché.
C'est la même raison qui fut derrière l'empêchement du Messager (SAW) d'écrire, aux dernières heures de sa vie, son testament. Ils provoquaient la dispute pour l'en empêcher. Après sa mort, ils continuaient après avoir pris le pouvoir, d'empêcher l'écriture des hadîths pour la même raison.
1)- A l'époque d'Abû Bakr
Adh-Dhahabî rapporte que le calife Abû Bakr réunit les gens après la mort de leur Prophète et leur dit: «Certes, vous rapportez à partir du Messager d'Allah (SAW) des hadîths à propos desquels vous vous opposez. Les gens, après vous, se divisèrent encore plus. Ne rapportez donc rien à partir du Messager d'Allah! Si on vous demande - quoi que ce soit - dites: Voici le Livre d'Allah entre nous! Accomplissez ce qu'il considère comme licite et abstenez-vous de l'illicite».Adh-Dhahabî, Tadhkiratul-Huffâdz, "Biographie d'Abû Bakr", 1/2-3
2)- A l'époque de 'Umar
Ibn Sa'd rapporte ceci dans ses Tabaqât: «Quand les hadîths se sont propagés à l'époque de 'Umar b. al- Khattâb, il pria les gens de les lui apporter. Une fois les écrits entre ses mains, il donna l'ordre de les brûler» Ibn Sa'd, At-Tabaqât, 5/140, "Biographie d'Al-Qâsim Mohamed b. Abî Bakr".
L'Ecole des califes prohiba donc l'écriture et la compilation de la sunnah prophétique jusqu'au bout du premier siècle de l'hégire. Mais cela ne lui suffisait pas. Elle prohiba aussi la narration du hadîth.
Quradzah b. Ka'b rapporta ce récit:
Quand le calife 'Umar nous envoya en Irak, il nous reconduisit jusqu'au Çurâr puis il dit:
-Savez-vous pourquoi je vous ai raccompagnés?»
- Pour nous tenir compagnie et nous rendre hommage, avons-nous répondu.
- Oui et une préoccupation avec! Vous allez en Irak, vous y rencontrez des gens qui s'occupent du Coran et le lisent d'une lecture qui rappelle le bourdonnement des abeilles. Ne les y écartez pas par les hadîths que vous rapportez à partir du Messager d'Allah et je suis votre associé!
Quradzah ajouta: «après cela, je n'ai rapporté aucun hadîth du Messager d'Allah (SAW)».
Dans une autre version: «quand Quradzah b. Ka'b fut arrivé (en Irak), on lui demanda de rapporter des hadîths, mais il répondit: «'Umar nous l'a défendu».Ibn 'Abdil-Bar, Jâmi'u Bayân al-'Ilm, 2/147; Al-Khatib al-Bagdâdî, Sharaf Açâbil-Hadîd, p. 88; Adh-Dhahabî, Tadhkiratul ..., 1/4-5
Que resterait-il alors des lois islamiques si nous brûlions les traditions prophétiques ou les jetons dans la mer? Non. Le Prophète (SAW) n'a sûrement pas proféré de tels hadîths. Voici ce qu'il a dit à Minan lors du pèlerinage d'Adieu:
«Qu'Allah rende prospère tout serviteur qui, après avoir entendu et compris mes propos, les a transmis à quelqu'un qui ne les a pas entendus car il se peut qu'on porte de la science à quelqu'un qui en saura davantage que soi-même». Dans une autre version, le Prophète (SAW) dit: «Que la personne présente (ici) transmette (cela) à celle qui est absente. Car il se peut qu'on transmette une science à quelqu'un qui en aura une meilleure conception»
Ibn Mâjah, Al-Muqaddamah, 18, h/23, 231, 236 et Kitâb al-Manâsik, Bâb, al-Kntbah Yawm al-Nahr; Abû Dâwûd, Sunan, "Kitâb al-'Ilm", Bâb, "Fadhl Nashr al-'Ilm", h/ 3360, Bâb, 10; Al-Tarmadhi, Kitâb al-'Ilm, Bâb 7; Al-Darâmî, 1/74-76, Al-Muqaddamah, Bâb, 24; Ahmad, Musnad, 3/225, 4/80, 5/173
319. Aç-Çaduq, Man lâ Yahduruhul-Faqîh, 4/420; Al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, 2/145, h/ 7; Ar-Râmahramzî, Al-Muhaddith al-Fâçil, p. 163; Al- Qâsimî, Qawâ'id At-Tahdîth, p. 48; Ibn Abdil-Bar, Jâmi'u Bayânil'Ilm, 2/55 ...
Le Prophète (SAW) dit aussi:
- Qu'Allah fasse grâce à mes Califes (deux fois)
- Qui sont tes Califes, Ô Messager d'Allah?, lui demanda-t-on.
- Ce sont ceux qui après moi rapportèrent mon hadîth et ma sunnah.
Aç-Çaduq, Man lâ Yahduruhul-Faqîh, 4/420; Al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, 2/145, h/ 7; Ar-Râmahramzî, Al-Muhaddith al-Fâçil, p. 163; Al- Qâsimî, Qawâ'id At-Tahdîth, p. 48; Ibn Abdil-Bar, Jâmi'u Bayânil'Ilm, 2/55 ...
Selon un autre récit du 'Amru b. Shu'ayb précédent: «O Messager d'Allah! Nous entendons des hadîths mais nous ne parvenons pas à tout apprendre; pouvons-nous les écrire?» «Oui, répondit-il, écrivez-les» Ahmed, Al-Musnad, 2/215
Le Messager (SAW) a donc bel et bien, ordonné d'écrire ses hadîths de les compiler et de les diffuser comme l'affirment les récits précédents. Pourquoi donc a-t-on rapporté des hadîths qui affirment le contraire?
La réponse est que Quraïsh (les Muhâjirîne parmi les Compagnons) empêchait l'écriture du hadîth du vivant même du Prophète. C'était elle aussi qui empêcha l'écriture du testament du Prophète juste avant sa mort. Le deuxième calife consacre cette prohibition, brûla des hadîths écrits, empêcha de diffuser la sunnah et emprisonna à Médine les Compagnons qui s'y sont opposés. Le troisième calife emboîta le pas à son prédécesseur. Il était normal que certains compagnons se soumettaient aux volontés du pouvoir. D'autres n'hésitaient pas à s'y opposer et à diffuser coûte que coûte les hadîths du Messager. Abû Dhar subit à cause de cette orientation des épreuves dures et douloureuses. L'Imam 'Ali (a. s.) encouragerait cette prise de position avant son investiture populaire comme 4e calife. Une fois au pouvoir, il était normal qu'il œuvrait pour la diffusion du hadîth mais après sa mort et la prise du pouvoir par Mu'âwiyah, celui-ci trouva, au début, des difficultés à empêcher l'écriture du hadith prophétique. Pour y parvenir, il fallait trouver des assistants et des rapporteurs de récits prohibitifs. D'où cette contradiction flagrante entre les hadîths selon lesquels le Messager (SAW) dit: «Ecrivez mon hadîth» et ceux qui disent: «N'écrivez pas mon hadîth». C'est pour cela que nous disons: chaque fois qu'on se trouve devant des hadîths contradictoires, il convient de rejeter ce qui était conforme aux orientations du pouvoir régnant (à travers les époques).
Rappelons aussi que la prohibition de l'écriture des hadîths avait pour but d'empêcher la diffusion des mérites de l'Imam 'Ali (a. s.) parmi les Musulmans, surtout à l'époque de Mu'âwiyah qui ordonna de maudire l'Imam dans les sermons du vendredi sur les chaires musulmanes.
Mu'âwiyah avait aussi besoin de changer la conception islamique générale relativement aux qualités exceptionnelles que devait avoir l'Imam des Musulmans. Pour ceux-ci, le premier dirigeant islamique, le Prophète (SAW) était le modèle de la perfection humaine et infaillible. Cette conception ne plaisait pas à Mu'âwiyah parce qu'elle empêchait les gens vertueux de le suivre et d'accepter son fils Yazîd, un ivrogne et un pervers avéré, comme héritier du califat. Il fallait donc, pour lui, que l'idéal des Musulmans - Le Messager d'Allah (SAW) - se métamorphosât aux yeux des gens. D'où l'apparition, à cette époque, de hadîths montrant le Prophète (SAW) à un niveau aussi bas que celui de Yazîd et de Mu'âwiyah. Ces pseudo-hadîths furent rapportés par certaines mères des croyants et certains compagnons.