Le millérisme (reprise du sujet de Indian)
Posté : 01 sept.15, 04:31
Bonjour,
Je réponds ici à Indian qui s'interrogeait au sujet de William Miller et de ses calculs eschatologiques menant notamment à la date de 1844, et que les adventistes, puis les Témoins de Jéhovah récupèreront pour aboutir à la date de 1874.
(Source internet partielle)
Au début du 19ème siècle, il y a des grands changements au niveau politique, économique, religieux et social. Beaucoup d'Européens et d'Américains ont l'impression de vivre la fin du monde. L’obscurcissement du soleil le 19 mars 1780, la pluie d'étoiles en 1799 et en 1833, la révolution française en 1789 et encore d'autres évènements poussent plusieurs personnes à étudier les livres prophétiques comme Daniel et l’Apocalypse pour trouver la date précise de la venue de Christ et de la fin du monde. Dans ce grand réveil prophétique, un certain agriculteur américain, William Miller, préalablement déiste et après sa conversion, pasteur baptiste, se met à étudier la Bible et surtout les livres de Daniel et de l'Apocalypse. Après deux ans de réflexion, W. Miller parvient à la conclusion que la fin du monde aura lieu entre le 21 mars 1843 et le 21 mars 1844. Le calcul de sa théorie se fonde sur le texte de Daniel 8:14 où l'ange dit: «Deux mille trois cent soirs et matins puis le sanctuaire sera purifié.» Pour Miller le point de départ de 2.300 soirs et matins est 457 av. J.-C., la septième année du règne d'Artaxerxés. Par cette méthode de calcul il arrive à la conclusion que «toutes les affaires du monde présent seront achevées» à partir de 1843. La purification du sanctuaire mentionné dans ce verset signifie pour W. Miller le rétablissement de l'ordre sur la terre par le retour du Seigneur (Richard Lehmann, Les Adventistes du septième jour, 1987, p. 12).
Bien que W. Miller soit arrivé à cette conclusion plusieurs années auparavant, il commence seulement à la proclamer à partir de 1831. D'abord, il n'a pas beaucoup de succès mais, petit à petit, ses partisans deviennent plus nombreux. Les églises appartenant à diverses dénominations commencent à ouvrir leur porte à son message. Des foules se pressent à ses conférences. Même plusieurs pasteurs le soutiennent et commencent à diffuser ses idées. Des conversions remarquables se produisent un peu partout. Des pasteurs engagés créent une imprimerie et lancent la fameuse revue «Signs of The Times» (Signes des Temps). (Ne pas confondre avec "Sign o the time" de frère Prince, Témoin de Jéhovah)
W. Miller voyage beaucoup et donne de nombreuses conférences. En plus, il écrit fréquemment dans les journaux. Il vise essentiellement la réhabilitation de la seconde venue du Christ et la préparation à sa rencontre en 1843. Ses relations avec d'autres églises se détériorent de plus en plus au point qu'il lance des appels à abandonner ces églises qu'il qualifie de «nouvelle Babylone».
Enfin la date fatidique de 1843 arrive, mais à la grande surprise de beaucoup, rien ne se produit. Christ ne revient pas. Alors, Miller, selon le calendrier juif, propose une autre date: 21 mars 1844. Encore une fois, c'est la déception. En conséquence, W. Miller accepte humblement son erreur et ne propose plus d'autre calcul. Mais les autres ne sont pas prêts à accepter leurs erreurs. Ainsi un certain Samuel Snow propose le 22 octobre 1844.
A cette date, près de cent mille personnes attendent avec beaucoup d'enthousiasme la venue du Christ sur la terre. La fièvre de l'attente est si intense que beaucoup abandonnent leurs champs pour aller prêcher et vendent leurs biens pour financer la propagande. Mais le 22 octobre 1844 devient pour ces personnes un grand jour de déception. Encore une fois, le Christ tant attendu n'est pas là!
La conséquence de cette prophétie non réalisée fait qu'une bonne moitié de Millerites retournent à leurs églises d'origine. Le reste, désorganisé, se regroupe ici et là autour de certaines personnalités qui enseignent des nouvelles doctrines comme l'immortalité conditionnelle de l'âme, la négation de l'enfer, de la Trinité, et l’exigence de l'observation du Sabbat, etc... Pour la survie du mouvement, plusieurs responsables essaient de minimiser la déception en affirmant:
«La date était juste et bien calculée. Seulement notre manière d'attendre était fausse. En effet, le Christ est bien venu en 1844, mais non pas pour purifier le sanctuaire terrestre mais le sanctuaire céleste».
C'est ainsi qu'est née une très fameuse formule qui sera abondamment reprise par les Témoins de Jéhovah à chaque fois qu'ils annonceront quelque chose qui n'arrive jamais: "Nous avons attendu le mauvais événement, mais au bon moment."
En gros, le principe c'est d'annoncer une date, puis lorsque la date arrive, on regarde ce qu'il s'est passé à ce moment-là et on décrète: "Voilà ce qu'il fallait attendre !". Et s'il ne se passe rien à la date prévue ? Pas de soucis, il suffit de décréter que ce qu'on avait annoncé s'est bel et bien passé, mais de façon invisible (dans les cieux, par exemple).
Je sais, ça paraît dingue, mais actuellement des millions de personnes qui se croient chrétiennes tombent dans le panneau à chaque fois.
Votre dévouée,
Philadelphia.
Je réponds ici à Indian qui s'interrogeait au sujet de William Miller et de ses calculs eschatologiques menant notamment à la date de 1844, et que les adventistes, puis les Témoins de Jéhovah récupèreront pour aboutir à la date de 1874.
(Source internet partielle)
Au début du 19ème siècle, il y a des grands changements au niveau politique, économique, religieux et social. Beaucoup d'Européens et d'Américains ont l'impression de vivre la fin du monde. L’obscurcissement du soleil le 19 mars 1780, la pluie d'étoiles en 1799 et en 1833, la révolution française en 1789 et encore d'autres évènements poussent plusieurs personnes à étudier les livres prophétiques comme Daniel et l’Apocalypse pour trouver la date précise de la venue de Christ et de la fin du monde. Dans ce grand réveil prophétique, un certain agriculteur américain, William Miller, préalablement déiste et après sa conversion, pasteur baptiste, se met à étudier la Bible et surtout les livres de Daniel et de l'Apocalypse. Après deux ans de réflexion, W. Miller parvient à la conclusion que la fin du monde aura lieu entre le 21 mars 1843 et le 21 mars 1844. Le calcul de sa théorie se fonde sur le texte de Daniel 8:14 où l'ange dit: «Deux mille trois cent soirs et matins puis le sanctuaire sera purifié.» Pour Miller le point de départ de 2.300 soirs et matins est 457 av. J.-C., la septième année du règne d'Artaxerxés. Par cette méthode de calcul il arrive à la conclusion que «toutes les affaires du monde présent seront achevées» à partir de 1843. La purification du sanctuaire mentionné dans ce verset signifie pour W. Miller le rétablissement de l'ordre sur la terre par le retour du Seigneur (Richard Lehmann, Les Adventistes du septième jour, 1987, p. 12).
Bien que W. Miller soit arrivé à cette conclusion plusieurs années auparavant, il commence seulement à la proclamer à partir de 1831. D'abord, il n'a pas beaucoup de succès mais, petit à petit, ses partisans deviennent plus nombreux. Les églises appartenant à diverses dénominations commencent à ouvrir leur porte à son message. Des foules se pressent à ses conférences. Même plusieurs pasteurs le soutiennent et commencent à diffuser ses idées. Des conversions remarquables se produisent un peu partout. Des pasteurs engagés créent une imprimerie et lancent la fameuse revue «Signs of The Times» (Signes des Temps). (Ne pas confondre avec "Sign o the time" de frère Prince, Témoin de Jéhovah)
W. Miller voyage beaucoup et donne de nombreuses conférences. En plus, il écrit fréquemment dans les journaux. Il vise essentiellement la réhabilitation de la seconde venue du Christ et la préparation à sa rencontre en 1843. Ses relations avec d'autres églises se détériorent de plus en plus au point qu'il lance des appels à abandonner ces églises qu'il qualifie de «nouvelle Babylone».
Enfin la date fatidique de 1843 arrive, mais à la grande surprise de beaucoup, rien ne se produit. Christ ne revient pas. Alors, Miller, selon le calendrier juif, propose une autre date: 21 mars 1844. Encore une fois, c'est la déception. En conséquence, W. Miller accepte humblement son erreur et ne propose plus d'autre calcul. Mais les autres ne sont pas prêts à accepter leurs erreurs. Ainsi un certain Samuel Snow propose le 22 octobre 1844.
A cette date, près de cent mille personnes attendent avec beaucoup d'enthousiasme la venue du Christ sur la terre. La fièvre de l'attente est si intense que beaucoup abandonnent leurs champs pour aller prêcher et vendent leurs biens pour financer la propagande. Mais le 22 octobre 1844 devient pour ces personnes un grand jour de déception. Encore une fois, le Christ tant attendu n'est pas là!
La conséquence de cette prophétie non réalisée fait qu'une bonne moitié de Millerites retournent à leurs églises d'origine. Le reste, désorganisé, se regroupe ici et là autour de certaines personnalités qui enseignent des nouvelles doctrines comme l'immortalité conditionnelle de l'âme, la négation de l'enfer, de la Trinité, et l’exigence de l'observation du Sabbat, etc... Pour la survie du mouvement, plusieurs responsables essaient de minimiser la déception en affirmant:
«La date était juste et bien calculée. Seulement notre manière d'attendre était fausse. En effet, le Christ est bien venu en 1844, mais non pas pour purifier le sanctuaire terrestre mais le sanctuaire céleste».
C'est ainsi qu'est née une très fameuse formule qui sera abondamment reprise par les Témoins de Jéhovah à chaque fois qu'ils annonceront quelque chose qui n'arrive jamais: "Nous avons attendu le mauvais événement, mais au bon moment."
En gros, le principe c'est d'annoncer une date, puis lorsque la date arrive, on regarde ce qu'il s'est passé à ce moment-là et on décrète: "Voilà ce qu'il fallait attendre !". Et s'il ne se passe rien à la date prévue ? Pas de soucis, il suffit de décréter que ce qu'on avait annoncé s'est bel et bien passé, mais de façon invisible (dans les cieux, par exemple).
Je sais, ça paraît dingue, mais actuellement des millions de personnes qui se croient chrétiennes tombent dans le panneau à chaque fois.
Votre dévouée,
Philadelphia.