Historiquement, Siddhartha est mort à l'âge de 80 ans dans un petit village lors d'une halte pour la nuit. Il a mangé de la viande avariée et en est mort, empoisonné.
Déjà, comme le signale le plus grand scientifique et historien du bouddhisme au 20e siècle,
André Bareau, professeeur au Collège de France de 1971 à 1991 et directeur d'études de philologie bouddhique à l'École pratique des hautes études, les documents historiques les plus anciens ne signalent pas la légende dorée moderne qu'on nous afflige ici.
Un seul livre à lire, historique et de référence mondiale :
André Bareau : En suivant Bouddha, Éditions Philippe Lebaud, 1985
Je l'ai déjà conseillé une bonne dizaine de fois, personne ne l'a jamais lu ni commenté ici à ce jour. Comme quoi, ce sujet est tenu par des dérives sectaires radicalisées qui refusent de s'ouvrir à l'Histoire des religions, et notamment à l'histoire du Bouddha historique.
...Comment un prétendu "végétarien" serait mort de viande avariée ? Où est-il écrit dans les plus anciens textes qu'il eu l'éveil en méditant ? Nulle part. On a même une confusion entre le terme Eveil et Arbre qui a fait croire ce qu'on vénère en Inde et en hindouisme sur ce lieu historique où Bouddha prêcha pour la première fois.
Entre la légende dorée que chaque protagnoniste tente de s'accaparer, et les documents historiques, il y a un monde que personne ne franchit. Chacun se disant héritier et grand maitre d'un gourou, mais quand on aborde le sujet historique, il n'y a plus rien, plus personne.
La vie quotidienne nous est connu par les gymnosophistes hindoux venus à Athènes au 4e siècle avant notre ère. Relire Diogène Laërce dans
"Vies, sentences et maximes des philosophes illustres".
Les grecs ont rapprochés donc au 4e siècle avant JC, le bouddhisme avec l'épicurisme antique, qui s'appelait aussi "l'école du Jardin", exactement comme le champ offert au Bouddha historique par un prince pour y enseigner. Et la correspondance est encore plus étonnante : pas de classes sociales, un même habit pour les hommes et femmes, pas de castes, mêmes travaux au quotidien, austérite, alors que l'épicurisme moderne nous est venu avec Montaigne et Vigny, qui n'a rien à voir avec l'épicurisme antique authentique.
Idem ici, les uns les autres se disputent sans cesse en défendant chacun sa dérive, et sans rien connaître des travaux historiques fondamentaux, ainsi que des découvertes archéologiques qui attestent bien des dits déjà affirmés au 400 ans avant JC par les grecs à Athènes.
On résume donc ce qu'il disaient d'eux, les ayant rencontrés au port d'Athènes :
- égalité des travaux et des droits dans leur communauté, entre hommes et femmes
- liberté de culte (eh oui, cette dérive de l'hindouisme n'a jamais coupé les ponts avec sa mère nourricière).
- Fin du cycle des renaissances ou réincarnations, pour se libérer du système des castes à jamais.
- Pratique gymnosophiste, yogique donc, quotidienne, pour entrenir le corps et l'esprit.
- Austérité, mais pas mendicité, chacun devant se nourrir par son travail.
- Aucun prosélytisme.
- Les défunts étaient brûlés et non enterrés, typique de l'hindouisme.
Tout ce qui est le plus ancien de l'enseignement du Bouddha Siddhartha est commun avec un personnage ayant vécu plus de 2000 ans avant lui, Krishna.
André Bareau pose alors le premier historiquement le doute que Siddhartha fut un prince car c'est un copié collé de Krishna. Il propose de ne s'en tenir qu'aux découvertes archéologiques, lesquelles changent alors toute la donne et présentent un Bouddha bien plus humain, sympathique, simple. D'où sont titre :
"En suivant Bouddha", le Bouddha historique bien sûr, pas celui des religieux en constantes contradictions avec les faits historiques nombreux.
Sur ce, chacun peut aussi se rêver sa vie et sa religion à la carte.