Rouée de coups car elle aime un catholique
Posté : 21 oct.16, 06:36
ROUÉE DE COUPS PAR SA FAMILLE CAR ELLE AIME UN CATHOLIQUE
JUSTICE - Deux jeunes femmes sont jugées ce jeudi matin au tribunal correctionnel de Reims, pour avoir roué de coups leur cousine. Son tort ? S'être mise en couple avec un homme d'une confession religieuse différente de sa famille.
C'est l'histoire de Roméo et Juliette, version 21e siècle. Deux jeunes femmes comparaissaient ce jeudi 20 octobre au tribunal correctionnel de Reims (Marne) pour "violences volontaires en réunion" sur leur cousine. Le motif de leur courroux ? Son union, envers et contre tout, avec un jeune homme d'une confession religieuse différente de sa famille. Musulmane, elle est en effet tombée amoureuse d'un catholique.
Tout commence le 2 janvier 2016. La jeune femme, âgée de 22 ans, écrit une lettre à ses parents. "Il faut que je parte de la maison, je suis obligée pour éviter de vous faire du mal, car vous n'accepterez jamais la situation", dit la missive, selon Le Parisien, qui relate cette histoire. "Je savais qu'ils ne seraient pas d'accord. Ma mère elle-même m'avait demandé de rompre lorsqu'elle a su. Mais je n'aurais jamais imaginé qu'ils iraient aussi loin", raconte la plaignante au quotidien.
Combat pour vivre sa vie librement
Et pour cause. A la suite de cette lettre, sa famille finit par retrouver la jeune femme, partie vivre son idylle avec son compagnon. On tente de la raisonner, de la faire revenir au domicile familial, à grands renforts d'insultes, de menaces et de harcèlement téléphonique. Le 25 janvier, enfin, la situation échappe à tout contrôle. Croyant se rendre à un rendez-vous avec des cousines dans le but d'apaiser les tensions, la plaignante se retrouve rouée de coups par les deux jeunes femmes, âgées de 21 et de 27 ans. Des coups de poing et de pieds lui occasionnant dix jours d'ITT.
A la barre, les deux prévenues ont nié les violences infligées à leur cousine. "Elles ont aussi assuré que la religion n'avait rien à voir là-dedans et se bornaient à dire qu'elles avaient protesté contre cette union pour le bien de la jeune femme" explique auprès de LCI Simon Miravete, l'avocat de la plaignante. "Ma cliente, terrorisée, s'est un temps expatriée à Lille. Au tribunal, elle est entrée par la porte des prévenus et s'est éclipsée avant la fin de l'audience, pour ne pas tomber sur sa famille, entièrement liguée contre elle." Les deux cousines encourent trois ans de prison ferme, mais ce jeudi, le procureur a requis à leur encontre trois mois de sursis. La décision est mise en délibéré au 17 novembre, 9 heures.
LCI
"C'est la question de la liberté de vivre comme elle l'entend et d'aimer qui elle veut qui est posée" a affirmé lors de l'audience l'avocat de la victime, maître Simon Miravette. "Je veux décider de ma vie" a ajouté sa cliente, tout en décrivant la scène du 25 janvier 2016. Selon elle, ses deux cousines lui ont d'abord proposé une alternative : obtenir de son compagnon qu'il se convertisse à l'islam ou le quitter. La soirée a alors dégénéré, a-t-elle expliqué : ses deux cousines lui ont tiré les cheveux avant de la gifler, de lui donner des coups de poings, lui laissant plusieurs ecchymoses au visage.
Aucun rapport avec la religion, selon les deux prévenues
Des faits que contestent les deux prévenues. Elles affirment que l'altercation n'a aucun rapport avec la religion, qu'il s'agit d'un simple conflit familial. Si l'une avoue avoir infligé une "gifle" à sa cousine c'était selon elle pour mettre fin à une "crise d'hystérie".
Le père de la victime, accusé par celle-ci de l'avoir menacé de mort mais non-poursuivi pour ces faits, a affirmé à l'issue de l'audience que sa fille était une "manipulatrice". Quant à la victime, pour fuir les pressions de sa famille, elle vit désormais avec son compagnon dans une autre région.
France Bleu
L'islam toujours compatible avec nos sociétés modernes, libres et la République ?
JUSTICE - Deux jeunes femmes sont jugées ce jeudi matin au tribunal correctionnel de Reims, pour avoir roué de coups leur cousine. Son tort ? S'être mise en couple avec un homme d'une confession religieuse différente de sa famille.
C'est l'histoire de Roméo et Juliette, version 21e siècle. Deux jeunes femmes comparaissaient ce jeudi 20 octobre au tribunal correctionnel de Reims (Marne) pour "violences volontaires en réunion" sur leur cousine. Le motif de leur courroux ? Son union, envers et contre tout, avec un jeune homme d'une confession religieuse différente de sa famille. Musulmane, elle est en effet tombée amoureuse d'un catholique.
Tout commence le 2 janvier 2016. La jeune femme, âgée de 22 ans, écrit une lettre à ses parents. "Il faut que je parte de la maison, je suis obligée pour éviter de vous faire du mal, car vous n'accepterez jamais la situation", dit la missive, selon Le Parisien, qui relate cette histoire. "Je savais qu'ils ne seraient pas d'accord. Ma mère elle-même m'avait demandé de rompre lorsqu'elle a su. Mais je n'aurais jamais imaginé qu'ils iraient aussi loin", raconte la plaignante au quotidien.
Combat pour vivre sa vie librement
Et pour cause. A la suite de cette lettre, sa famille finit par retrouver la jeune femme, partie vivre son idylle avec son compagnon. On tente de la raisonner, de la faire revenir au domicile familial, à grands renforts d'insultes, de menaces et de harcèlement téléphonique. Le 25 janvier, enfin, la situation échappe à tout contrôle. Croyant se rendre à un rendez-vous avec des cousines dans le but d'apaiser les tensions, la plaignante se retrouve rouée de coups par les deux jeunes femmes, âgées de 21 et de 27 ans. Des coups de poing et de pieds lui occasionnant dix jours d'ITT.
A la barre, les deux prévenues ont nié les violences infligées à leur cousine. "Elles ont aussi assuré que la religion n'avait rien à voir là-dedans et se bornaient à dire qu'elles avaient protesté contre cette union pour le bien de la jeune femme" explique auprès de LCI Simon Miravete, l'avocat de la plaignante. "Ma cliente, terrorisée, s'est un temps expatriée à Lille. Au tribunal, elle est entrée par la porte des prévenus et s'est éclipsée avant la fin de l'audience, pour ne pas tomber sur sa famille, entièrement liguée contre elle." Les deux cousines encourent trois ans de prison ferme, mais ce jeudi, le procureur a requis à leur encontre trois mois de sursis. La décision est mise en délibéré au 17 novembre, 9 heures.
LCI
"C'est la question de la liberté de vivre comme elle l'entend et d'aimer qui elle veut qui est posée" a affirmé lors de l'audience l'avocat de la victime, maître Simon Miravette. "Je veux décider de ma vie" a ajouté sa cliente, tout en décrivant la scène du 25 janvier 2016. Selon elle, ses deux cousines lui ont d'abord proposé une alternative : obtenir de son compagnon qu'il se convertisse à l'islam ou le quitter. La soirée a alors dégénéré, a-t-elle expliqué : ses deux cousines lui ont tiré les cheveux avant de la gifler, de lui donner des coups de poings, lui laissant plusieurs ecchymoses au visage.
Aucun rapport avec la religion, selon les deux prévenues
Des faits que contestent les deux prévenues. Elles affirment que l'altercation n'a aucun rapport avec la religion, qu'il s'agit d'un simple conflit familial. Si l'une avoue avoir infligé une "gifle" à sa cousine c'était selon elle pour mettre fin à une "crise d'hystérie".
Le père de la victime, accusé par celle-ci de l'avoir menacé de mort mais non-poursuivi pour ces faits, a affirmé à l'issue de l'audience que sa fille était une "manipulatrice". Quant à la victime, pour fuir les pressions de sa famille, elle vit désormais avec son compagnon dans une autre région.
France Bleu
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